Les retrouvailles d'une autre vie [Pv: Lyroë Tuwiel]

Depuis combien de temps avait-il éclot ? Möebius ne le savait pas. En réalité sa notion du temps était assez différente de celle qu'Elrond utilisait. Pour lui cela remontait à très peu de temps, mais d'après l'elfe cela faisait déjà un bon moment qu'ils étaient réunis. Mais depuis quelques temps, le dragon et son dragonnier se disputaient un peu plus souvent que de coutume. C'est d'ailleurs suite à une de ses disputes que le jeune dragon avait choisi de s'éloigner. Il souhaitait trouver un peu de calme et de quiétude, loin de cet elfe qui semblait le prendre de haut, sous prétexte qu'il pensait savoir plus de choses que lui. Il n'était pas un animal qu'on apprivoise, ce petit malentendu obligeait le dragon à se montrer plus agressif envers Elrond ce qui faisait irrémédiablement augmenter les problèmes entre eux. Heureusement pour Möebius, les bois elfiques il les connaissait. Même s'il n'appréciait qu'assez peu le village, du fait qu'il y ait trop de monde à son goût, il allait passer par celui-ci pour atteindre sa destination. Il était parti non loin de la petite maison du dragonnier, à proximité du petit ruisseau qui bordait son repaire. Il y avait quelques petits poissons dedans, mais il n'avait pas faim. Cet elfe lui avait coupé l'appétit. Sautant par-dessus, il atteignit l'autre bord sans aucun soucis. Bien qu'il soit encore jeune, il avait bien grandit, lorsqu'il venait à peine de sortir de sa prison, il n'aurait jamais envisagé de sauter ce ruisseau, ses pattes n'étant pas encore assez développées.

Dans cette forêt, tous les arbres, toutes les plantes se ressemblaient pour le petit dragon. Même si Elrond avait tenté de lui montrer la différence, pour lui c'était simplement de la verdure, rien de plus. Puis il perçut les aura des autres elfes, signe qu'il approchait du village. Mais il n'allait sûrement pas passer au milieu de la population non, il contournerait l'endroit jusqu'à arriver là où il voulait. Möebius se servait des arbres et des petits buissons pour se déplacer le plus discrètement possible. Même si le dragon était très respecté chez les elfes, il n'était pas non plus en sécurité. C'était d'ailleurs bien imprudent pour lui de partir de son côté sans son dragonnier, mais il voulait être seul. Et puis il était suffisamment malin pour éviter de se faire attraper. Ses pattes l'amenaient déjà à la sortie de la ville elfique, ou un petit bosquet bien à l'écart s'ouvrait à lui le chemin allait être encore long. Bien que l'endroit se trouvait assez loin au sud de la forêt, le petit dragon était bien décidé à s'y rendre de toute manière. Ce n'est qu'après plusieurs heures de marche entre les fourrés et les arbres pour se cacher qu'il parvint aux abords des frontières elfique. Elrond n'aurait jamais l'idée d'aller le chercher aussi loin.

Après quelques jours de marche, le petit dragonnet avait enfin trouvé un endroit suffisamment loin et calme. Il y avait tout de même bien longtemps qu'il n'avait vu personne, les rencontres les plus fréquentes était les autres animaux, mais il savait chasser du petit gibier et éviter les prédateurs trop dangeureux. Sortant d'une touffe d'herbe pour pénétrer dans ce territoire encore inconnue, Möebius observait les alentours avec attention. Les arbres ici semblaient silencieux et morts, contrairement aux autres dans les bois, aussi verdoyant et plein de vie que pouvait l'être un arbre. Il passa devant un petit lac et observa son reflet à la surface. Il ne vit pas tout de suite que plus loin, un elfe se trouvait ici. Ou plutôt une elfe. Elrond lui avait montré comment les différencier, mais il est vrai que c'était plus difficile de faire la différence entre homme et femme qu'entre humain et elfe. Mais majoritairement, les femmes avaient des cheveux plus longs et un visage plus fin. Du moins pour les humains, chez les elfes c'étaient beaucoup plus compliqué. Mais le deuxième point c'était le torse, les hommes étaient plat, alors que les femmes étaient plus rebondis à cet endroit. C'est ainsi qu'il su que c'était une femme. Même s'il l'avait vu, il resta à sa place, il n'avait pas vraiment envie de s'approcher d'un ennemi potentiel. De manière générale les elfes le laissait assez antipathique. Elrond étant une exception, mais c'est bien par sa faute qu'il se retrouvait là, tout seul.

Les jours passaient et se ressemblaient. Le jour revenait inlassablement, et la nuit le succédait encore et encore.
La dragonnière errait dans les bois plus parsemés du sud de l'empire elfique. Elle n'était plus que le pâle reflet de l'ombre d'elle-même. Le cœur vide, le teint livide, elle ressemblait à un fantôme hantant les lieux, à la recherche d'une âme perdue. Chaque battement de son cœur lui rappelait la douleur de la disparition de son lié. Lié même dans la mort.
Elle rêvait Cymbor, respirait Cymbor, il était dans chacune de ses pensées. Le reste n'avait plus d'importance.
L'elfe était toujours faible de cette perte, physiquement bien sûr. La perte d'un dragon en plus de la douleur, vous touchait au plus profond de votre être et de votre magie. Celle-ci communiant avec un être aussi puissant qu'un dragon, perdait de son énergie, devenant orpheline d'une magie ancestrale.
Et Lyroë ne faisait rien pour changer cet état. Manger était devenue secondaire, dormir un calvaire.

Qu'allait-elle devenir ? Cette question, elle ne se l'était même pas posée. Elle s'en moquait bien, les elfes malgré leur longue vie finissaient bien par mourir. Peut être que le Dracos lui viendrait en aide, un coup de pouce divin. C'est tout ce qu'elle demandait. Qu'on la laisse rejoindre son lié. La seule personne qui l'ait jamais compris. La seule à qui elle s'était livrée. Le dragon blanc avait su lire en elle, percé sa carapace qu'elle s'était forgée depuis des années. Elle n'avait jamais voulu laisser personne voir ce qu'il y avait au plus profond de son cœur. Et cela depuis toujours. Par peur ou par pudeur. En tout cas, se lier aux autres n'était pas son fort. C'est le moins qu'on puisse dire. Même avec Cymbor lors de son éclosion. Elle était gauche et ne savait pas quoi en faire, quoi lui dire, où le poser. Et être le centre d'attention de tous. Il y avait de quoi vouloir fuir.
Mais il l'avait fait rester. Il y était arrivé. Elle ne savait pas trop comment, mais il lui avait ouvert les yeux et le cœur sur beaucoup de chose. Lyroë avait même réussi à aider une humaine, à côtoyer un vampire sans le tuer. Une prouesse pour l'elfe.

L'elfe quitta les bois plus profonds, pour s'approcher de la clairière. Il lui fallait boire un peu. L'eau en plus lui permettait de la calmer, moment de sérénité. L'entendre couler, la voir, élément puissant qui avait l'image de laisser glisser avec elle les soucis. Il lui faudrait bien plus qu'un lac. Mais cela l’apaisait un temps. Trop court, mais un temps.
Au bord de celui-ci, elle se laissa aller à penser, à rêver. Mais cette fois, Lyroë devait rêver les yeux ouverts. Il y avait non loin d'elle, Cymbor, bébé. Il était bien là. Les traits bien dessinés cette fois-ci.
Face à l'eau, qui lui donnait un léger reflet bleuté. Il l'a regardait avec ses grands yeux ronds. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Elle ne dormait pas, si ? Elle ne savait plus.
Elle se redressa laissant tomber sa gourde d'eau. Les mains sur le cœur, elle tentait de plus les laisser trembler. Que faire ? Elle l'appela, d'abord d'une voix étranglée à peine audible, puis bien plus fort.

« -Cymbor ? Cymbor ? »

Elle fit un pas, puis se stoppa. Elle attendit un instant et reprit sa route, vers le dragon.

« - Tu es en vie ? Par le Dracos, tu es là ? »

En arrivant au bord du lac et voyant l'elfe en face de lui remonter les yeux vers sa personne, il ne su comment réagir. L'ambiance du lieu était sombre et sinistre, seul le lac semblait donner une petite lumière étrange, éclairant les arbres par le dessous. L'elfe en face de lui l'observait avec un regard qui le mettait mal à l'aise. Les cheveux auburn de celle-ci ainsi que ses vêtements clairs lui donnaient l'impression que ce ne pouvait être une mauvaise personne, mais il n'était rien de plus dangereux que de se fier aux apparences. Cependant, lorsqu'il cru entendre l'elfe prononcer un nom, cela fit vibrer quelque chose au fond de son esprit, tel une pierre tombant dans l'eau et créant des remous à sa surface. Une sensation étrange se faisait ressentir en lui, il était maintenant tiraillé entre la curiosité de cette personne et l'envie de s'éloigner. Seulement, cela ne ferait que le pousser à fuir encore, ce n'était peut-être une solution. Peut-être qu'il n'aurait pas d'autre occasion non plus de répondre à cette nouvelle question qui le taraudait. Le choix était compliqué, mais il devait se décider maintenant. Prenant tout le courage dont il disposait, il fit lentement le tour du lac.

Son reflet mimant son déplacement à la surface de l'eau, il s'avançait progressivement vers cette inconnue qui ne semblait pas le lâcher du regard. Ce lieu était véritablement étrange et stressant pour le petit dragon, il semblait comme un autre univers coupé du monde. Il n'était même pas sûr que la personne vers qui il s'avançait n'était pas une illusion, aussi resta-t-il prudent autant que possible. Au final, il ne savait encore que peu de choses sur ce monde et ses mystères, mais il était déterminé à les percer à jour. Pourtant, le jeune dragon n'aurait su dire si ce qu'il avait en face de lui relevait de ce domaine ou non, mais il le saurai bientôt de toute manière. Ici, même le bruit de l'herbe semblait différent, elle n'était pas aussi molle et souple que celle sur laquelle il avait l'habitude de marcher, celle-ci était sec et cassante, comme si elle avait été brûlée ou quelque chose dans ce genre-là. Pourtant, même en y regardant bien, elle était verte, mais un vert assez terne. Quelque chose n'existait plus ici, c'était certain. Une sorte d'absence de source vitale nécessaire à la verdure d'ici.

Les petites pattes du dragonnet avait finalement atteint la proximité de l'elfe, d'ici il pouvait bien mieux la voir que de son emplacement précédent. Mais en l'observant d'aussi prêt, il pu voir que comme cette clairière, celle-ci s'était éteinte. Une étincelle avait disparue. Même s'il ne pouvait imaginer ce qui avait pu causer cela, il sentait dans l'esprit que celle-ci il manquait quelque chose, comme lorsqu'il était avec Elrond, la lumière se faisait dans son être, ici, il n'y avait que l'obscurité, mais au fond une minuscule lumière presque disparue. Il arrêta-là son investigation, ce n'était déjà pas très prudent de toucher l'esprit d'inconnu, mais il n'avait su résister à l'envie de satisfaire sa curiosité. Seulement, son interrogation se fit plus grande. La tristesse et la solitude qui émanait d'elle lui rappelait horriblement sa captivité atrocement longue, ou plus rien n'existait à par lui, où tu ne peux que tourner en rond et attendre indéfiniment que quelque chose vienne y mettre fin une bonne fois pour toute. Cela lui rappelait aussi combien il était faible et ne pouvait rien accomplir par lui-même. Il ne pouvait comprendre totalement ce qu'elle ressentait, mais il n'y était pas étranger non plus.

Il revenait à elle.

De ses pattes encore petites et fragiles, il venait à elle. Encore. Contournant un obstacle aussi simple qu'un peu d'eau.
Lyroë et Cymbor avaient vécu et vaincu bien plus de choses difficiles et rudes que ça.
Déjà la peur de l'elfe de s'attacher, de prendre soin de quelqu'un, de devoir se fier non pas seulement à elle, mais à une créature plus jeune qu'elle mais en connaissant sûrement plus et la bousculant dans sa façon de vivre, de penser. Le dragon l'avait fait avancé bien plus vite que les printemps passant au dessus de ses oreilles. De cette confiance en elle bornée et obtue, il en avait fait une force et conviction. Mais pourtant n'était-ce pas cela qui l'avait amené à tomber sous le courroux de ce vampire assoiffé de pouvoir?
Non, il était face à elle, s'approchant d'elle. Et il était vrai, pas une de ces apparitions, rêvées le peu de fois où son esprit voulait bien se laisser aller. Elle pouvait le voir en reflet dans le lac devenu encore plus calme, comme suspendu à leurs retrouvailles.

Mais au fur et à mesure que le dragon approchait, Lyroë voyait ses différences avec son lié. Sa couleur bien plus foncé, bleuté par moment, que le blanc immaculé des écailles de Cymbor, sa corpulence plus fine et plus longue. Le regard n'était pas le même. Interrogateur, curieux, mais pas rempli d'une confiance aveugle, d'un sentiment de fierté, d'être auprès d'elle. Non là rien de tout ça dans les yeux saphir du dragonnet. Cymbor n'était pas revenu à elle. Simplement un dragonnet face à elle.

Son esprit embrumé autant par la tristesse que la fatigue causé par son état mirent un temps à lui faire parvenir une information essentielle. Un dragonnet de cet âge ne devait pas se promener seule sans son lié, et là cela pouvait être n'importe qui comme tout le monde. En une conclusion, quelqu'un que de toute façon, l'elfe ne voulait pas voir. Ennemi ou pas.
L'elfe se redressa et quitta un instant des yeux la noble créatures rassemblant ses sens pour « sentir » une troisième personne qui serait non loin d'eux. Mais rien. Rien ne se fit sentir au bout de quelques secondes, juste le dragon. Un piège ? Son esprit qui déraille ? Ou une simple rencontre dû au hasard ?

L'elfe se tint sur ses gardes. Il valait mieux prévenir que guérir. Elle avait déjà bien à faire de ce côté là.
Et la présence de la créature écaillée face à elle n'arrangeait pas cet état. Il était le premier dragon qu'elle voyait depuis que Cymbor...
Son cœur en souffrance lui disait de partir, mais elle avait besoin de le voir, de le toucher, d'être face à lui.

Lyroë avec un certain trémolo dans la voix fut quand même la première à s'exprimer. En avait-elle le droit? Oui, ce droit, elle le prendrait, on lui avait pris son lié. Le reste n'avait pas d'importance. Sans pour autant se montrer grossière, loin de là, elle demanda:

"-Qui es-tu fils du Dracos? Que peux-tu bien faire en ce lieu lointain?"

Voilà que ses pas l'avaient amené juste aux côtés de la jeune femme elfe, celle-ci le dévisageant, comme si elle semblait le reconnaître, seulement son regard se modifia quand elle le vit de plus près. Une sorte de mélange entre incompréhension et déception. Elle était étrange c'était certain, sa curiosité lui donnant envie d'en savoir un peu plus sur cette personne. Les yeux perdus dans la contemplation du dragonnet devinrent deux soucoupes brillante d'une vivacité qui ne semblait pas présente jusque là. Regardant autour d'elle, autant avec ses yeux que son esprit, il paru évident qu'elle cherchait quelqu'un. Sans doute Elrond ? Car il n'y avait pas de raison qu'il y ait quelqu'un d'autre ici. Seulement, Möebius avait choisi de s'éloigner de ce dernier pour son comportement désagréable. Il n'avait pas senti la moindre trace d'agressivité en elle, aussi ne devait-elle pas être une ennemie. Le jeune dragon s'approcha encore de quelques pas, juste assez pour être à portée de main. Il resta là, silencieux à l'observer, il savait parler, mais il n'en ressentait pas le besoin. Elrond lui en avait souvent fait le reproche, mais malgré ses airs calme, il restait assez têtu. Sa manière de communiquer était largement suffisante pour lui, les mots pouvaient largement en cacher d'autre, alors que l'esprit lui ne pouvait mentir aussi aisément. Il avait bien plus confiance dans cette méthode. Mais il ne savait pas vraiment s'il devait en faire de même avec cette elfe. En dehors d'Elrond, il n'avait discuté par l'esprit avec personne d'autre.

Pourtant, quand son interlocutrice ouvrit la bouche pour produire des sons familiers aux oreilles du dragonnet, il reconnu le langage elfique de son lié. Visiblement, ce lieu n'était pas vraiment visité et par le ton de sa voix, elle ne saisissait pas la raison qui avait poussé le dragon à venir dans un endroit aussi sinistre. Néanmoins, il se devait de répondre, il ferma les yeux un moment pour réfléchir à la réponse qu'il lui donnerait. Il devait commencer par son nom, il choisi de toucher l'esprit de l'elfe pour lui envoyer les images et les sons de ses souvenirs. Il choisi les moments où Elrond l'appelait, ne montrant que sa bouche souriante en train de l'appeler « Möebius regarde ! » ou ses yeux de celui-ci lorsqu'il le réprimandait « Möebius, tu va m'écouter !! ». Il en choisi quelques autres les associant avec des images. Ainsi, son nom lui était donné, mais il en profita pour lui montrer le chemin qu'il avait parcouru jusqu'ici. Les buissons dont il se servait pour être discret aux yeux des oiseaux. Les ruisseaux qu'il franchissait pour qu'on ne retrouve pas sa trace à l'odeur. Puis le moment, où il était arrivé ici, où il avait vu la petite lueur blanche en face du lac. Il retira lentement son esprit.

Il n'avait pas vraiment envie de montrer pourquoi il avait choisi de s'éloigner de son dragonnier. Ce dernier ne cherchait même pas à le comprendre et voulait uniquement le formater à son bon vouloir. Il pensait peut-être qu'il n'était qu'un enfant qu'on éduque docilement. Mais, il se permit à nouveau d'entrer en contact avec l'esprit de l'elfe éteinte pour lui retourner ses questions. Il lui montra ses souvenirs récent, plus précisément celui ou l'elfe lui posait ses questions. D'abord le nom, puis il la désigna elle seule, il voulait connaître son nom puisqu'il lui avait donné le sien. Puis il lui renvoya la question sur le sujet de sa présence ici. C'était bien la première fois qu'il voyait une elfe aussi loin des siens et aussi triste et si éteinte. Il se demandait encore comment il était possible qu'elle soit encore ici avec une si faible volonté de vivre. Il se rappelait le soulagement et la chaleur que lui avait apporté Elrond en le sortant de son oeuf. Il n'avait pas encore songé à son état si jamais son lié devait disparaître. Les ténèbres auraient tôt fait de le replonger dans l'obscurité et la solitude, il compris soudain la raison d'une telle mélancolie chez son interlocutrice. Les souvenirs d'Elrond avaient parlé d'un livre ou les dragonnier elfique avaient écrit ce qu'ils avaient découvert sur leurs liés. Peut-être qu'elle en était une de dragonnière. Mais si son dragon n'était plus là, alors il était naturel qu'elle souhaite se tenir à l'écart des siens. Lui-même n'aurait pas voulu la compagnie de qui que ce soit dans une pareille situation.

Face à lui, le dragonnet dont les yeux, qui se posaient, sur elle la faisait souffrir. Plus jamais Cymbor n'aura un regard à son égard.
Elle fut cependant heureuse que le dragon ne s'offusque pas de sa façon directe de s'exprimer. Elle n'était pas du genre à arrondir les angles dans sa façon de parler, les choses ne s'arrangeraient pas, plus. Même si elle gardait un grand respect pour la créature face à elle.

Elle murmura dans un souffle.

« -Moëbius. »

Cela confirmait qu'il n'était pas une façon de revenir de son lié. Il ne reviendrait plus.
Elle ne reconnut pas son lié mais l'identifia clairement comme étant un elfe. Au moins les siens avaient toujours une créature ancestrale pour veiller sur eux. Elle priait le Dracos simplement que cette fois, son lié serait plus habile pour garder en vie un dragon. Que cet elfe serait bien moins téméraire qu'elle, qu'il saurait prendre bien soin de ce don du ciel.
Mais l'archère devait se rendre à l'évidence que non. La dragonnet était seul face à elle. Seul et même s'il n'était pas sans défense, elle connaissait suffisamment les dragons pour savoir ça, il n'était pas avec son lié. Il était trop jeune pour s'aventurer comme ça dans la nature, sans un lien direct.

Lyroë lui demanda. Ce n'était pas une curiosité malsaine, mais une inquiétude certaine. Elle ne voulait pas que ça arrive à quelqu'un d'autres, même à un inconnu, même à un ennemi.
Sauf peut être à ce vampire sans foi ni loi. Ce vampire dont le nom ne quitterait jamais son esprit. Lorenz Wintel. En scellant son destin avec celui de Cymbor et Lyroë, il avait signé sa perte. Mais elle ne laisserait pas quelqu'un d'autre lui voler sa lourde tâche.

L'elfe lui demanda ce qu'il faisait là, en ce lieu? Elle devenait plus nerveuse, non pas de colère, mais de peur. De peur de revivre ça, même si celui face à elle n'était pas le sien, son lié. De peur que quelqu'un vive son désarrois.

Le contact de son esprit avait bien fonctionné puisque le jeune dragon l'entendit murmurer son nom, c'était léger et faible, mais il était sur de ne pas s'être trompé. En revanche, il lui semblait qu'elle n'avait pas perçut le deuxième contact qu'il avait eut avec elle. Il lui avait montré le chemin qu'il avait parcouru pour venir jusqu'ici ce qui était censé expliquer sa présence ici. Puis les questions qu'il avait posé à l'elfe. Au pire, il pouvait recommencer, mais cela lui paru bizarre, c'était peut-être la première personne en dehors d'Elrond qu'il tentait de contacter par esprit, mais jusque là, il ne s'attendait pas à un échec. C'était peut-être due à son inexpérience en la matière qui sais ? Il aurait bien le temps d'étudier ce phénomène plus tard. Pour le moment, il avait envie de connaître le nom de son interlocutrice ainsi que la raison de sa présence ici à elle aussi. Il tenta une approche différente, il toucha l'esprit de l'elfe pour lui transmettre uniquement les sons. Il ressortit en écho avec la voix de la femme elfe en face de lui.

"Qui es-tu … ? Que peux-tu bien faire en ce lieu ...? "

Les même mots qu'elle avait prononcée à son encontre avec la même voix, elle devrait comprendre cette fois. Sinon il ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Les êtres étaient parfois d'un compliqué, mais curieusement, plus c'était difficile, plus le jeune dragon s'y intéressait. C'était comme avec la magie, lorsqu'il voyait Elrond faire, une fascination sans borne le plongeait dans une contemplation interminable. Si bien qu'il avait un jour essayé, un être pourvue d'une quantité colossale de magie comme un dragon devait bien être capable de se servir de la magie. Seulement, lorsqu'il tenta de mimer un sort que son lié avait fait quelques minutes avant, rien ne se produisit. Sans doute qu'il n'avait pas la mentalité ou la compréhension pour générer les effets désirés ? La magie lui était peut-être encore inaccessible à cause de son âge encore trop peu avancé. Il devait faire preuve de patience en toute chose, cela il l'avait appris. Mais tant qu'à attendre, autant apprendre un maximum de choses.

L'elfe qui siégeait sur le sol d'herbe sèche sur le sol était pour lui une entité curieuse et différente qui avait tout son intérêt. Il voulait apprendre à la connaître et à savoir ce qui pousse à en arriver là. Il était sur que cela pourrait lui être utile un jour. Il restait devant elle, à l'observer encore et encore. Elle n'avait qu'à tendre la main pour le toucher, il ne la craignait pas, dans ce qu'il ressentait de l'esprit de celle-ci, elle ne vouait aucune haine particulière pour les dragons, ça aurait même été le contraire. Mais ce n'était pas forcément le cas pour Möebius, qui lui n'avait pas particulièrement apprécier les humains. Les elfes passaient encore, mais il ne les acceptaient qu'en petit nombre. Vivre dans la ville parmi les autres l'aurait certainement agacé. Au sujet des vampires, il ne savait rien et n'avais pas d'avis, mais comme ce n'était au final que des humains et des elfes rendu « mauvais » d'après Elrond, alors ça ne devait pas changer grand chose.

L'archère s'assit. Ses jambes ne pouvaient plus la porter. Un dragon face à elle la renvoyait à trop de chose. Et rentrer en communication avec bien plus encore. Trop de souvenirs brumeux, trop de choses qu'elle ne cessait de se reprocher. Il n'était plus près d'elle. C'était un autre. Celui d'un autre.

Il était si près d'elle, elle avait envie de s'enfouir dans ses écailles rugueuses et acérées. Elles luisaient au soleil, avec des reflets de neige, comme son Cymbor. Elle se remémora même sa première sensation de peur quand elle avait volé sur le dos de son lié. Ses mêmes écailles lui avaient tailladés la peau et la chair jusqu'au sang.
Mais elle enleva vite cette image quand elle reçu en échos ses propres mots. Le dragonnet lui renvoyait. C'est vrai à savoir qui il était, la raison de sa présence, elle en avait oublié de se présenter elle-même. Pas très correcte et polie, face à une créature ancestrale.

« -Je me nomme Lyroë Tuwiel, archère au service de la Grande impératrice elfique. Elfe déchue, dragonnière sans dragon. Tu comprendras alors le pourquoi de ma présence ici jeune créature. Et mon inquiétude à te savoir seul ici. »

Elle avait parlé dans un souffle, mais sans âme. Comme si elle était détachée d'elle-même, de son nom, de sa condition. Mais une lueur réelle d'inquiétude se ravivait quand elle parlait de la présence du dragonnet. Comme quelque chose de viscérale.

Lyroë sentait l'herbe chaude et grillée sous ses mains, sûrement en décalage par rapport aux écailles bleuté glaciale de la noble créature. Se risquerait-elle à tendre une de ses mains pour en observer la différence ? Non. Elle ne se le permettrait pas. Il n'était pas sien. Et cela la ramena à sa condition. Toujours ce poids dans son ventre. Comment le faire fuir ?

« -Noble créature, excuse ma condition peut être trop étrange pour un la jeunesse de ton cœur, mais celle de ton esprit doit sentir et connaître la peur de tout dragonnier. »

Le bleuté toujours silencieux et observateur voyait la jeune elfe en face de lui céder sous ses jambes et s'asseoir au sol. Il n'en était pas sur, mais une impression lui disait qu'il en était responsable en partie. Seulement, il ne savait pas exactement comment, du coup il ne pouvait pas vraiment faire quoi que ce soit pour arranger la situation. Mais après quelques secondes, elle semblait avoir perçue les questions du jeune dragon et finit par y répondre en lui révélant son nom. Lyroë, il résonna en lui comme en écho d'un souvenir lointain, pourtant rien de cela n'avait de rapport avec son passé ou autre. À moins que cela ne soit les pensées de Lyroë qui le perturbe, elle lui avait révélée que son dragon n'était plus, Möebius compris qu'il avait été tué, seulement de son point de vue il était injuste qu'elle souffre autant dans la solitude. Elle avait sans doute fait son possible pour sauver son compagnon, mais parfois la nature ne peut être stoppée malgré tous nos efforts. Son attitude à être distant envers les autres lui avait également empêcher de savoir quoi faire dans cette situation, il aurait préféré qu'elle ne soit pas aussi triste, mais il ne pouvait remplacer son ancien dragon, elle-même devait le savoir. Néanmoins, il refusait de rester là sans rien faire. Ce qu'il comptait faire n'était peut-être pas une bonne idée mais c'était sûrement mieux que rien.

Cependant, elle lui indiqua que l'éloignement qu'il avait avec Elrond impliquait forcément un danger similaire à la perte de son dragon, mais Möebius avait une confiance inexpliquée en cette jeune elfe esseulée. Si danger il devait y avoir, elle le protégerait sûrement et Elrond de son côté avait beaucoup de ressource, donc il n'avait pas raison d'avoir d'inquiétude. Il en profita pour lui communiquer ces sentiments. Celui pour lequel son lié était très doué pour survivre et se sortir de mauvaises situations, ainsi que cette sensation de confiance qu'il éprouvait pour elle. Puis vint le moment où le bleuté tenta d'aller plus loin dans l'esprit de Lyroë, il espérait qu'elle ne serait pas effrayée, aussi y alla-t-il tout en douceur avec le plus de précaution possible. Il ne pouvait atteindre un niveau de fusion aussi parfait qu'avec l'esprit d'Elrond, mais peut-être qu'ainsi, il serait suffisamment proche d'elle pour lui communiquer ses sentiments, ses souvenirs, ceux qui étaient heureux et où plus rien de semblait exister autour d'eux.

Ce n'était pas évident d'exprimer ce genre de sensation, ce partage et ce lien qui existait entre lui et Elrond, c'est le genre de choses que l'on ne peut communiquer qu'avec des sensations, des impressions et des sentiments. Les mots seraient trop limités, trop vague pour définir parfaitement cet état. Aussi préférait-il faire comme il en avait l'habitude, c'est-à-dire communiquer avec son esprit, ses images, ses souvenirs. Les odeurs de la forêt, la voix de son lié qui résonne comme un rayon de soleil au plus profond de votre être. La lumière tamisé par le feuillage des bois. Cette sensation de tranquillité. Les nuits lorsqu'ils étaient blottis l'un contre l'autre, aussi proche que possible partageant chaleur et rêve. Ce lien, il ne pouvait le définir, mais il pouvait le partager avec Lyroë qui avait perdu le siens. Même si cela ne pouvait ramener son dragon, au moins cela pourrait peut-être apaiser sa souffrance. Il n'en savait rien, mais au moins, il avait essayé.

Ces images venant à son esprit n'étaient que souvenirs lointains pour elle. Sensation de partager quelque chose d'unique en ce monde. Un lien indestructible, même au delà de la mort. Elle comprit ce que le dragon bleu tentait de faire, et elle le laissa. Se rassurant aussi de voir son lien indéfectible avec son dragonnier, même si elle restait sur l'imprudence d'un tel voyage en ces temps si peu sûr.
Puis Lyroë se mit à penser à Shaynar. Laissant son esprit libre au dragonnet face à elle, dont sa main blanche touchait toujours les écailles froides. Sa dernière rencontre avec le premier né. Plus posées et moins houleuses que les autres. Même si le dragon noire et l'archère étaient en colère. Celle-ci était toujours aussi volcanique, mais centré sur une seule et même personne. Plus l'un envers l'autre. Presque comme si pardon il y a avait eu entre eux. Lyroë savait que le dragon ne lui pardonnerait jamais, et elle n'était pas assez sotte et trop fière pour le lui demander, mais la mort de Cymbor, la maladie du dragonnier noir, changeait beaucoup de chose, dont les sentiments et ressentiments anciens. L'heure n'était pour le moment pas au passé, mais en l'espoir d'un futur où l'un et l'autre, ou d'autres dragons, d'autres dragonniers n'aient pas à subir leurs douleurs.

Elle le savait repartit vers les souterrains sombres, mais la promesse à demi mots d'un refuge au sein de la foret elfique, lui donnait l'espoir d'un retour, sûrement funeste et déchirant pour l'homme de l'ombre et son lié. Elle suppliait juste le Dracos que le noir d'écailles n'est pas à subir le même sort final que Lyroë.
Elle demanda alors au dragonnet si elle avait connaissance au sein du peuple elfique d'une telle arrivée. Il avait dû le sentir sinon le savoir au travers de son lié. Outre la crainte de la perte magique, vitale, il y avait aussi l'espoir de nouvelles informations sur ce vampire qui avait scellé son sort avec la vie de Lyroë. L'elfe se redressa un peu pour se mettre sur ses genoux, toujours face au dragon. Dans ses yeux, on sentait l'importance d'une telle réponse. Comme si son dernier souffle en dépendait.
Elle devait avoir des réponses. Son cœur le lui dictait. Pour avancer, pour vivre, du moins survivre et venger son lié. Car elle ne pourrait continuer à vivre avec cette noirceur grandissante au sein d'Armanda.

« -Dragon bleu, si jeune et déjà au milieu du trouble des tes prédécesseurs. Voilà pourquoi il est important de protéger comme un trésors précieux, toi et tes frères et sœurs d'écailles. »

Môebius était en partie satisfait de voir que son idée avait portée ses fruits. Même si la mélancolie qui emportait Lyroe était forte, il est content de voir qu'il avait pu la soulager un peu de son fardeau. Celle-ci avait beau ne pas être très réticente à l'idée de laisser le dragon partager son sentiment de bien être, il est certain que lorsqu'on possède un lien aussi fort que celui d'un dragon et son dragonnier, le perdre est une chose terrible que rien ne peut remplacer. Il ne faisait que cacher les fissures, mais elles étaient toujours là. Pourtant, lorsqu'elle le caressa de sa main, il se laissa faire. C'était bien rare pour Möebius de le laisser toucher ainsi. Même Elrond ne pouvait le toucher sans son accord. Mais ici, il n'avait rien à refuser, il voulait faire son possible pour l'aider, mais n'avait aucune idée de comment faire. Cela indiquait malgré tout qu'elle tentait de s'en sortir et qu'il n'était pas encore trop tard. Quand elle finit par avoir une lueur de détermination dans son regard, il su que celle-ci venait d'avoir un objectif, une idée qui peut-être lui sauverai la vie. Elle finit par lui demander à demi-mot ce qu'elle désirait tant, une simple question dont la réponse pouvait changer son état. Il devait répondre et sans mentir, elle saurait sans doute s'il avait tenté de la berner et ça ne lui rendrait pas service. Maintenant que Lyroe en parlait, il lui semblait justement que Elrond avait eu quelques souvenirs à ce sujet. C'était lors d'un tour sur le marché pour pouvoir acheter quelques vivres.

Ce dernier avait vaguement entendu parlé d'un grand dragon noir qui avait survolé la forêt ainsi que la reine des elfes qui avait été sauvée. Même si Elrond n'était pas du genre à plonger dans une bataille perdue, il fut malgré tout inquiété par la disparition de la reine et si cette dernière était bien revenue et en vie, alors il pouvait se détendre. C'était étrange dans un sens, mais cela expliquait peut-être pourquoi Amylenor et Atalos étaient dans la forêt il n'y a pas si longtemps. Sans doute pour combattre le dragon ou au contraire pour en savoir plus sur cette affaire. Il partagea alors ses souvenirs au sujet du grand dragon noir et de la reine elfe. C'étaient les souvenirs d'Elrond, aussi n'en savait-il qu'assez peu lui-même, mais peut-être que cela serait suffisant pour la convaincre ? Il n'en savait rien, mais il espérait, l'espoir, une arme aussi forte qu'une armée, mais qui peut parfois vous amener à des déceptions pires que la mort. Le bleuté n'aimait pas vraiment l'espoir, il préférait être sûr, la logique et le bon sens étaient plus fiables que l'espoir. Néanmoins, en tant que créature douées de sentiments, il avait aussi de l'espoir, même s'il s'efforçait de le réprimer au possible, il ne pouvait l'inhiber totalement.

C'est sans doute pourquoi Lyroe était encore ici. L'espoir que quelque chose change, que quelque chose LA change. C'était bien la première fois qu'il s'attachait à un elfe autre que Elrond, il ne voulait pas la voir mourir alors qu'il y avait peut-être une chance que tout s'arrange. Mais dans son état, il ne pouvait faire que peu de choses en dehors de ça : donner de l'espoir.

Lyroë ferma les yeux et laisse le dragonnet lui donner ses pensées. Elle les analysait comme elle pouvait, le lien n'était pas aussi fort qu'avec Cymbor, et de plus ce n'était pas ses propres souvenirs, mais ceux de son dragonnier. L'elfe connaissait la perte des données par le biais de trop de messager, mais le principal était que Shaynar était revenu au grand bois, que l’impératrice avait subit aussi le fléau vampirique. Lyroë sentit son cœur se serrer. Elle avait juré protection, assistance auprès de l’impératrice des elfes et là aussi elle avait failli. Comme avec son lié. Ses épaules se rebaissèrent et laissa le sentiment qu'est la culpabilité se réintroduire dans ses veines. Lyroë secoua doucement sa tête. Tout ceci devait cesser. Ses poings se serrèrent sur ses genoux et les larmes vinrent perler ses grands yeux bleus.

« -Il faut que cela cesse. »

Elle tapa le sol avec colère. Contre elle. Contre ses choix. Elle qui avait toujours dicté sa vie avec une rigidité et consciencieusement. Là elle n'avait plus cette carapace. Celle-ci s'était brisée avec Cymbor. Elle devait en reconstruire une autre, comme avant, sans se lier. Juste vivre pour son but final. Tuer le meurtrier de la seule personne qui compta dans son cœur.

« - Il me faut retourner voir le dragon noir. Il est le frère d'écailles de mon Cymbor. Il est le seul à savoir où trouver la fin de mes souffrances. »

L'archère se leva d'un bond, déterminée, le visage dur et fermé mais une certaine lueur de rage et d'espoir dans les yeux.

« - Jeune dragon, nous devons nous rendre auprès de l'impératrice, m'excuser auprès d'elle d'avoir failli à mon devoir, d'archère, de dragonnière. Mais ma faute sera réparée.
Viens avec moi... je n'ai aucun droit de te demander quoique se soit, mais nous devons tous deux retrouver ensuite ton dragonnier, le dragon noir et son dragonnier. Eux pourront nous en dire plus sur ce mal noir qui pourrit le cœur d'Armanda, de notre terre. Et comment l'enrailler.»

Dans l'esprit de Lyroë commençait à germer une idée et seul son ennemi d'hier pouvait l'aider. Aujourd'hui, tout avait changé. Elle, Armanda, et les dragons. Leurs arrivées avaient chambouler la vie morne et faible d'un continent précaire, à la dérive, lui redonnant vie. Mais hélas trop de vie pour certains. Même si Lyroë devait avouer qu'Eliow n'avait jamais rien fait ou dit pour que l'elfe puisse penser à mal de lui. Le vampire n'avait jamais montrer signe d'agressivité, d'une haine comme celles des vampires qu'elle avait pu rencontrer avant, ou après. Son dragon le faisait plus pour lui. A croire qu'il était son extension volcanique tout comme Cymbor devait être la sagesse de son âme. Le choix des dragons restait un mystère. Lyroë se demanda un instant, comment était le dragonnier du dragon bleu. Elle ne lui avait même pas demander qui il était, elle l'avait distingué dans ses pensées, mais ne mettait pas un nom sur le visage. Cette chose là sera bientôt réparée.

« - Noble dragon, quelque soit ta quête au fond de ces bois perdus, la mienne est terminée, grâce à toi. Un dragon m'a un ouvert les yeux, un autre m'a ouvert l'esprit. Quelque soit ta décision de me suivre ou pas sache que tu auras auprès de moi, toujours une aide quel qu’elle soit. Je t'en fais le sermon. »

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