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| En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] | |
| Auteur | Message |
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InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Mar 8 Jan 2013 - 15:49 | |
| [HRP/ Comme annoncé j'ai donc ouvert le rp. Je considère qu'après avoir été exposée un temps, Trissi a été rangée bien en sécurité dans un coffret miteux, dans la tente de Lorenz. S'il veut venir prendre Ked' sur le fait en train de fouiller dans ses affaires je trouverais ça drôle mais je veux rien vous imposer. x') /HRP]
° Patiente, mon enfant, ton heure viendra. °
Au fil des ans, Trissi avait eu maintes fois l'occasion de disséquer dans sa mémoire les derniers mots laissés par sa génitrice. Plus qu'une attention rassurante, elle y percevait désormais l'ordre à demi-formulé. Etait-ce cela, la dernière volonté d'une mère, qui la plongeait dans cette torpeur, l'empêchait de fendre le ciel, de fondre sur ses proies ?
Parfois, lorsqu'elle rassemblait assez de conscience pour s'éveiller au monde, des images confuses l'assaillaient, tissées des souvenirs de ses ancêtres. Elle devenait alors mille dragons et dragonnes, s'enorgueillissait de sa force, dévorait les distances par son vol puissant, capturait et engloutissait des bêtes impuissantes, piégées sous l'étau de ses griffes et parfois, provoquait les mâles pour filer vers le ciel. Et bien qu'elle n'y comprit goutte, tout cela lui paraissait plus naturel que son existence actuelle.
Agacée autant qu'effrayée, Trissi se mettait alors à ruer dans son oeuf, tournoyant avec fluidité dans sa gangue protectrice et, assaillie par l'injonction maternelle, elle sombrait à nouveau dans un sommeil sans âme, dans ce néant propice à précéder l'éveil.
Elle avait senti la caresse des astres dans leur danse, et cette berceuse nycthémérale avait apaisé ses craintes, lui rendant moins pénible l'attente. Elle avait répondu en pensée au murmure du vent, ressenti son appel au vol et signifié son assentiment dans le calme venimeux de son oeuf. Il y avait eu foule autour d'elle, et Trissi s'était régalée de cette agitation, bien que les voix ténues ne prirent aucun sens en son esprit, n'étant que le vecteur d'émotions erratiques dont elle se régalait.
Ces dimensions-là s'étaient éteintes, elle avait ressenti la caresse du velours avec effroi, pareille à la douce étreinte d'un lac glacé dans lequel on l'aurait fait sombrer doucement. En la coupant du monde extérieur, le coffret la confrontait plus encore à ses propres démons. Du passage, des voix, peut-être y en avait-il encore, mais elle n'en percevait plus rien de là où elle se trouvait. La nuit tombait au dehors, celle qu'endurait Trissi n'avait plus de fin. Elle aspirait à l'aube véritable, celle qui verrait s'épanouir son être. Sa mémoire se montrait peu prodigue sur cet aspect. S'il y avait une clef dont jouer pour cela, aucun de ses ancêtres ne daignaient la lui livrer.
Si elle avait pu accéder à ces souvenirs, son tourment eut été pire encore. L'esprit déjà trop vif, elle eut périe dévorée de questions ravageuses. N'y avait-il donc personne pour elle ? Son oeuf, cet écrin mat et sans attrait avait-il failli à recueillir l'attention d'êtres trop versatiles, la condamnant à l'oubli et au mépris ? La garderait-on toujours à l'écart, là où ses chances de trouver l'âme idoine seraient plus minces encore ?
Ignorante de ces questions, elle n'en sentait pas moins grandir en elle un sentiment de vide. Dans l'oeuf, il n'y avait qu'elle et l'ennui envenimé de cette frustration croissante de se savoir prisonnière. Et l'acide monotonie des jours qui lui rongeait le coeur, lui susurrant sans cesse que demain peut-être, ne serait encore que le reflet déplaisant d'aujourd'hui.
Dernière édition par Trissi le Mar 29 Jan 2013 - 13:36, édité 2 fois |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Mer 9 Jan 2013 - 14:47 | |
| Il maudissait les humains, et tous ceux qui lui mettaient des bâtons dans les roues, depuis son retour au campement et il ne cessait de fulminer en grommelant dans sa pilosité « barbienne » invisible alors qu'il était revenu dans un état d'énervement avancé, la faim crevant son estomac putréfié depuis des siècles et des siècles tant la colère brûlait bien plus vite le fluide qu'il ingérait pour tenir au moins trois jours au maximum... Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir faire pour se détendre et réussir à attendre la prochaine autorisation de sortie... C'est qu'il était au service de son idole, son merveilleux Lorenz ! Il était si beau et si puissant... Kedrildan en frissonnait de plaisir rien que d'y penser. C'était d'ailleurs la seule bonne pensée de la nuit ! Remonté à bloc, il se dirigea néanmoins avec discrétion vers la tente de son splendide seigneur pour savoir s'il avait besoin de ses services et... Trouva un intérieur vide. Ses yeux furetant à dedans et dehors pour vérifier qu'il était bien seul, le roux osa entrer timidement dans ce sanctuaire qu'il n'avait jamais osé pénétrer sans autorisation, tout émoustillé comme la première fois d'un puceau.
Crispé mais dévoré par les affres acides de la curiosité, le vampire dévora tout d'abord visuellement le contenu de la tente, admirant l'organisation simple et militaire tout juste illuminé par de riches tentures pourpres bien sombres, quelques braseros dont les braises illuminaient encore un peu vaguement l'endroit. Se déplaçant aussi silencieusement qu'une petite souris, le roux se permit un peu plus de familiarité et effleura du bout de ses doigts tremblants les objets attisant son envie cupide et sa passion pour les choses brillantes, tout ému. Soudain il vit le lit...
Un lit assez simple en somme mais c'était tout ce qu'il représentait dans l'idée qui attira Kedrildan comme un papillon de nuit vers la flamme de la bougie, se brûlerait-il les ailes ? Pour ça, il faudrait que Lorenz vienne le prendre sur le fait, ce qui ne semblait pas être dans le cas à venir, ce qui était tant mieux pour la peau de ses fesses parce que son seigneur risquait de le dépecer tout en le vinaigrant juste pour le prévenir de ne plus jamais entrer ainsi dans l'intimité de sa tente. Tâtonnant vaguement la consistance du matelas, Ked hésita encore un bref instant avant de se jeter dessus en riant, sautant sur le lit en s'enroulant dans les draps, respirant à pleins poumons morts l'odeur de l'homme qu'il aimait et adulait tant, faisant presque outrageusement concurrence au fanatisme. Profitant du silence totale des lieux, le roux se prit à imaginer ce qu'il se passerait si son seigneur venait le rejoindre pour des moments très « rapprochés », tous deux prient dans les affres d'une passion brûlante qu'éternelle, unie pour toujours dans l'ivresse des chairs mortes, du sang rougeoyant et de la puissance à l'état pur !
Plongé à corps perdus dans ses désirs et rêveries inassouvis, le vampire sentit pourtant un son faire vaciller pour voler en éclat son imaginaire, le faisant se dresser parmi les draps en tendant l'oreille. Qu'est-ce que... Un cœur ? Il y avait un jeune cœur bien frêle qui vivait dans ces lieux... Perplexe de savoir qu'un être encore vivant était ici, Kedrildan quitta le lit pour se mettre à fureter, oubliant la colère plus que probable de son seigneur et maître, totalement obnubilé par le pourquoi de cette présence dans un camp de mort... Il finit par trouver l'origine de ce battement si entêtant et frustrant, dans une petite boîte en fer, caché sous le lit de Lorenz et sûrement oublié de tous... Haussant un sourcil, il se tortilla ridiculement pour atteindre le coffret et le tirer à lui avant de se remettre en tailleur sur les draps, détaillant avec curiosité et surprise l'objet.
Au fond, c'était quelque chose de tout à fait banale, pas de ciselure richissime ni de travail ouvragé, ce n'était ni plus ni moins qu'un simple coffret en cuivre dont le métal avait été terni et empoussiéré par le temps et l'oubli. Caressant doucement le couvercle, il attrapa sa dague et fit sauter le verrou, la pression lui serrant son cœur flétrit par les âges à cause de l'angoisse et l'impatience que lui procurait cette découverte. Qu'est-ce que ça pouvait bien être par Dracos... Repoussant lentement le haut du coffret en mâchouillant une de ses boucles, Kedrildan hoqueta de surprise en découvrant que ce qui résidait à l'intérieur était un œuf. Un œuf assez gros et d'une couleur d'argent mat, tout chaud et recouvert d'écaille apparemment... Serait-ce... Mais n'avait-on pas dit qu'ils avaient été tous dérobé à la garde de Lorenz ? Cela ne pouvait pas être ce qu'il croyait que c'était ! Impossible ! Et pourtant...
Hésitant et un peu angoissé par cette vue, le roux finit par entourer l'oeuf de ses mains et le sortit de sa gangue de cuivre, le soulevant vers son visage pour le détailler du regard avant d'y poser son oreille, souriant légèrement en entendant le bruit. Il se sentait tellement complet et entouré d'un seul coup, il n'était plus seul ni égaré, il avait l'impression d'avoir trouvé le but qu'il n'avait jamais trouvé: servir Lorenz avec ferveur et loyauté ne l'avait pas autant rassasié qu'il le croyait... Ce petit coeur si vigoureux et fragile, cette attente enfin terminé pour tous les deux... Qu'est-ce que ça voulait dire par Dracos, Kedrildan se sentit si perdu mais en même temps rassuré...
- Je t'ai trouvé... Murmura-t-il en s'allongeant sur les draps, toute son attention et ses pensées étaient tournés autour de cette merveille qui, même mat, brillait d'un éclat envoûtant. Tu es magnifique... Je me demande si tu es vraiment un œuf de dragon... En même temps je ne vois pas ce que tu pourrais être d'autre... Souffla-t-il en fronçant légèrement les yeux, le posant sur les draps en se demandant s'il fallait lui donner plus de chaleur pour qu'il ne meurt pas dedans, justement... Pourquoi tu n'as pas encore éclot toi... |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Mer 9 Jan 2013 - 17:03 | |
| [HRP/ Les pensées de Trissi sont non intelligibles aux non-dragons en tant que telles, ses vrais mots seront en italique./HRP]
Piégée dans l'oeuf et pis encore, enfermée dans le coffret, les sons ne parvenaient à Trissi que de manière étouffée, et la légendaire discrétion des vampires n'aidait guère à agrémenter son quotidien. Parfois, lorsque suffisamment d'heures s'étaient écoulées, son esprit avide décelait une présence, avec si peu d'indices que Trissi se demandait toujours si elle ne l'avait pas rêvée.
La solitude était une coupe amère dont elle avait soupé jusqu'à la lie. Quand bien même quelqu'un se tenait à proximité d'elle, elle ne s'en sentait que plus isolée encore, incapable de franchir les murailles qui les séparaient. Et parmi les rares qui venaient encore, personne ne s'intéressait à elle comme jadis. Ils venaient pour d'autres raisons, s'en retournaient sans l'avoir cherchée, sans la moindre attention pour la créature esseulée qu'elle était.
Sa mémoire s'affinait au fil des jours, lui assurant qu'à beaucoup de créatures il suffisait de naître, de laisser le hasard les cueillir et de vivre l'existence qu'il tisserait pour elles. Certains dragons, en dernier recours avait choisi cette voie. Il y avait de la détresse dans leur vol, de la souffrance dans leurs errances, et une férocité avide que rien ne rassasiait. Et lorsqu'elle y songeait, les dernières pensées de sa mère la frappait de plein, lui intimant d'attendre et de ne pas choisir cette voie.
Un fait inhabituel tira Trissi de ses sinistres pensées. Le coffret avait été ouvert, elle percevait la fraîcheur nocturne avec une acuité renouvelée. A cette sensation oubliée tvint s'ajouter l'étau de mains glacées. Bizarrement, la petite dragonne ne frémit pas à ce contact, comme s'il était la réponse attendue aux flammes qui la rongeaient. Son esprit bouillonnant s'apaisait. Elle avait cessé de ruer dans l'oeuf, préférant un tournoiement fluide, un mouvement machinal qui témoignait de sa paix d'âme retrouvée.
Il lui semblait que le temps suspendait son vol. Qu'elle l'y rejoignit pour narguer les cieux importait peu. Il suffisait qu'elle soit là, dans le creux de ces mains inconnues, à attendre que tournoient les astres et qu'ils se perdent à leur tour dans leur valse incessante. Elle perçut la vibration des mots dans l'air, les devina plus qu'elle ne les entendit. Le langage était une notion lointaine, qui rappelait en elle une connaissance nécessaire, alors que les émotions qui portaient les mots l'envelopaient, perlaient dans sa conscience comme autant d'évidence. Elle y percevait la chaleur qui avait déserté l'être qui les formulait, comme si, depuis que la vie l'avait quitté, il n'en avait conservé le souvenir que pour elle.
Pouvait-elle l'ensorceler ? Ses ancêtres parlaient de magie. Elle aurait voulu qu'il reste, mais elle savait les bipèdes versatiles et prompts à l'oubli. Bientôt la présence s'en irait comme les autres avant elle, cette plénitude d'un instant ne serait plus qu'un vague souvenir, et la solitude dévorante qui l'attendait en retour lui semblait douloureuse en comparaison. Le coffret... c'était le néant auquel on l'avait arraché, un monde sans âme, sans autre chaleur que la sienne, sans avenir aucun... Se pourrait-on qu'on l'y remette ? A cela, son esprit se refusait.
° Ne me laisse pas ! Ne me laisse pas ! Là-bas, il n'y a qu'une nuit sans parfum, la floraison mort-née d'un printemps fallacieux. Si tu pars, l'oubli me dévorera, il s'écoulera mille ans encore avant que je ne prenne le ciel, et ce sera le coeur vide, sans plus de flamme pour l'habiter que celle d'une chandelle mouchée. ° sanglotait Trissi.
Elle se débattait à présent, ne déclenchant que l'habituel tournoiement, le liquide épousant ses mouvements, en apaisant la rudesse mécanique sans pouvoir calme la rage impuissante qui animait la dragonne.
° Vois, loin de nous, le monde est un camaïeu de gris. Vivre ne peut-être que naître et mourir. Je ne peux m'épanouir sans trouver ma moitié d'âme, je ne peux naître sans résonnance à mes pensées, et je sais que cela, tu le comprends.°
La dragonne avait assénée ces paroles avec résolution. Une certitude l'habitait, l'être était comme l'humain de jadis, ses pensées l'atteignaient, il fallait que le retienne. Car l'autre, celui qui se prétendait liée à sa mère, s'en était allée, il l'avait abandonné...
° Ne pars pas. Emporte moi. Je verrais le monde par tes yeux. Si tu ne m'aimes pas... Je m'en moque. Nos oeufs ont valeur de trésor. Garde-moi. °
A mesure qu'elle y réfléchissait, peut-être y en avait-il d'autre que cet étranger, dont elle avait pu effleuré l'esprit, mais jamais elle n'avait ressentie aussi vivement la nécessité de reste auprès d'aucun. S'agitant follement, il n'y eut aucune pensée d'aucun de ses ancêtre pour la retenir et d'une griffe, elle parvint à percer le mur de sa prison. Insistant, elle parvint à agrandir la brèche, s'aidant de la force de son museau plus que de ses griffes malhabiles.
Une tête d'un blanc d'ivoire suivie d'un cou grêle s'extirpa de la coquille, engloutissant avec avidité une première goulée d'air. Submergée de lumière, la dragonne cilla. Ce n'était qu'un fragment de nuit véritable, rehaussée par la douceur orangée de braséros grésillant mais c'était pour elle son aube première, une clarté inattendue qui faisait ciller ses yeux de glace.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, vit Kedrildan pour la première fois, saisit dans ses souvenirs les clefs qui lui manquaient, elle comprit ce qu'il était.
° Maudit.°
Il y avait de la tendresse dans cette agression, de ces reproches que l'on fait aux êtres aimées non pour en recevoir excuse ou démenti, mais pour se voit confirmer être aimée en retour. Trissi, épuisée par ses premiers efforts, avait posé un instant la tête sur le bord de la coquille, et dardait sur le vampire un regard accusateur.
° Je t'attendais. Pourquoi n'es-tu pas venu plus tôt ? Tu m'as livré en pâture aux regards. Tu n'as pas daigné me sauver des tiens. Tu m'as refusé le droit de naître alors que d'autres auraient tué pour m'avoir... °
Elle aurait reconnu le timbre de son esprit, l'aurait accueilli pour ce qu'il était, de jour ou de nuit, même noyé parmi d'autres. Elle n'aurait eu besoin d'indices aussi grossier que celui de sa chevelure de lave pour l'identifier. Il était une évidence trop forte pour que la vue soit d'une quelconque nécesité.
Ses ancêtre lui criant qu'ils étaient désormais uni par un lien inaltérable, elle avait volontairement rénoncé à le séduire, lui opposant la feinte de cette rancune amoncelée, tendant son esprit vers, quêtant au-delà du remord ou de la colère que ses mots susciteraient, la preuve qu'il était, au même titre qu'elle, aliéné à son destin.
Et peut-être était-elle, toute capricieuse et femme qu'elle était, désireuse de se voir aimée de lui. Que ce fut par l'entremise d'une magie irrésistible, qu'il céda au charme des dragons ou fut vraiment touché par la créature qu'elle était, importait peu. Ses aïeux draconiques ne se souciaient que rarement des intentions qui soutendaient les louanges qu'on leur adressait, n'importait que le fait qu'on les complimente.
Dernière édition par Trissi le Jeu 10 Jan 2013 - 17:16, édité 1 fois |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Mer 9 Jan 2013 - 18:49 | |
| Alors qu'il dévorait l'oeuf du regard, hypnotisé, Ked ressentit une vague de malaise le traverser et il resserra la prise délicate de ses bras autour, comme pour le protéger d'une quelconque menace.
- Allons bon... Qu'est-ce qu'il m'arrive encore... Grommela-t-il en caressa la coquille, se mordillant la lèvre en se forçant à garder son calme.
C'est vrai après tout, pourquoi, alors qu'il se sentait si complet et serein, avait-il l'impression qu'on écartelait ses chaires mortes sous le poids du désespoir et de la solitude ? Se pourrait-il... Après tout, il avait bien sentit ses battements de cœur s'apaiser alors qu'il l'avait prit dans ses mains... Sa présence le rassurait-il ?... Hésitant guère longtemps, il apposa ses lèvres sur la coquille de l'oeuf pour y offrir un baiser tendre, ses bras le gardant dans le cocon protecteur qu'ils formaient.
- Ne t'agite pas toi là-dedans... Je ne vais pas te laisser retourner dans le noir du dessous de lit... Murmura-t-il en caressant la coque rugueuse en espérant que son contact apaiserait le petit lézard qui y séjournait depuis sûrement plus longtemps que lui. Calme-toi, je reste avec toi... Tu es si beau de toute façon... Je te garderais toujours avec moi, quitte à cacher mon « emprunt » à très longue durée au Seigneur Lorenz... Rit-il doucement en se rallongeant sur les draps, faisant une espèce de nid pour y conserver la chaleur et ne pas tuer le petit être.
C'était assez étrange pour lui de vouloir sauvegarder à ce point une petite vie au corps palpitant et au sang richissime, en général il les piétinait ou les mangeait ou les deux. Mais là... Sans réussir à se l'expliquer, c'était différent... Il ressentait presque un besoin viscéral de le voir vivre et s'épanouir, toute cette complétude, cette sérénité, apaisait sa folie toujours affamée et il appréciait cette sensation de calme et de sécurité.
Un petit craquement le fit sortir de la douce torpeur de ses pensées et il observa avec surprise et curiosité la fissure qui avait traversé la coquille, n'aidant pas l'habitant pour qu'il trouve sa propre force dans le monde. Un petit trou vit son apparition et Kedrildan sourit en se penchant, apercevant un fugace œil bleue avant que le haut de l'oeuf ne saute pour laisser le petit lézard respirer enfin l'air pure de la liberté.
- Tu es... Splendide... Murmura-t-il avec ébahissement, se redressant pour mieux dévorer le bébé du regard, l'oeil remplit d'étoile alors que sa fascination presque morbide pour son seigneur passa au second plan.
Une telle merveille vivante avait le don de bouleverser les sens et il ne restait plus rien d'autre au monde que l'adorable créature et lui, juste tous les deux dans cette bulle hors du temps.
- Pourquoi me regardes-tu d'un air fâché alors que je t'aime déjà tant ? Si j'avais su que la perle que tu es était là, je serais venu bien plus tôt à toi plutôt que de te laisser prendre la poussière dans l'obscurité... Dit-il doucement en tendant les doigts vers elle, fasciné par l'éclat des brasero sur ses écailles, lui faisant de l'ombre alors qu'elle semblait un peu gênée malgré le peu de luminosité qui régnait dans la tente. C'est une honte de t'avoir oublié alors que tu es si précieux...
Au fond, il ne savait même pas si c'était un mâle ou une femelle... Mais une petite voix résonna au fond de son être mort et il comprit, il sut que cette petite diablesse d'argent serait sa vie... Sa petite Trissi...
- Allez, ne sois plus fâchée ma douce, ma sauvage Trissi... Souffla-t-il en souriant, aidant la dragonne quelque peu fatigué à se libérer définitivement de sa gangue pour l'attraper et la mettre à ses côtés, attrapant les coquilles de son œuf pour les mettre dans le coffret. Je ne savais pas... Je ne savais pas que je t'attendais depuis l'éternité ma Trissi... Tu sens l'écho résonner en nous alors qu'on est ensemble ? On est lié l'un à l'autre jusqu'à la fin des temps... Dit-il en caressant la tête du saurien, essayant de l'aider à se débarrasser du reste des membranes et fluides nourriciers en tout genre pour qu'elle se sente plus à son aise. Tu es si belle petite flamme ardente... Je me sens tellement bien... J'ai l'impression que tu refais vivre mon cœur mort...
Il ne cessa pas un seul instant de la regarder, la folie laissant place à la douce adoration, l'apaisement de son être éloigna quelque peu son fanatisme, et il laissa vagabonder avec un peu d'hésitation ses doigts sur ses écailles et ses membres : resterait-elle fâchée contre lui encore longtemps ? |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Jeu 10 Jan 2013 - 17:10 | |
| Trissi ne s'était jamais sentie en danger. Ceux de son sang n'étaient pas conditionné dès la naissance par cette néessité impérieuse, commune aux proies, de rechercher protection. Et pourtant, savoir que Kedrildan faisait barrage de ses bras entre elle et le monde, et la protégeait dans l'écrin de ses mains l'apaisait. L'aurait-il remis dans le coffret pour l'emporter loin d'ici, qu'elle le lui aurait finalement pardonné, malgré l'obscurité et l'ennui qui stagnaient dans la malette de cuivre.
Elle avait tressailli à son baiser. Trop jeune pour décrypter les mots et les gestes des bipèdes, sa mémoire lui livrant des fragments de souvenirs qui ne répondaient souvent qu'à demi, ou appelait à mille autres questions dont elle ignorait tout, elle décelait les émotions tapies dans l'ombre, et se rattachait à la certitude que, bien qu'il soit vampire, ses yeux ne pouvaient lui mentir.
Il prendrait soin d'elle. Elle ne comprenait pas les mots qu'il lui adressait, et avec effroi, elle s'apercevait que cela lui importait peu. Venant d'un autre, elle les aurait gravé dans sa mémoire pour les décrypter plus tard, elle serait resté sur la défensive. Du vampire, elle ne ressentait pas le besoin de se défier, certaine qu'il valait mieux s'abandonner à l'apaisement qu'il lui adressait plutôt que de s'accrocher aux mots qu'il formulait.
Le vampire semblait avoir accédé à sa demande, au moins en partie. Il ne semblait pas décidé à partir, et cela convenait à Trissi. Ses ancêtres aux voix moqueuses lui disaient que le charme avait opéré, et que désormais, ni lui ni elle ne pourraient jamais faire marche arrière. Elle refoula les souvenirs, niant qu'elle accomplissait un schéma ancré dans la normalité du monde, pour ne conserver que la plénitude et l'unicité de l'événement. Trissi avait attendu trop longtemps pour savoir que le vampire qui la couvait du regard n'était pas interchangeable, et qu'aucun de ceux qui s'étaient pressé pour la voir n'auraient pu lui convenir.
Sans qu'elle comprit son langage, il y avait une magie enchanteresse dans ses mots, laquelle déroutait Trissi au plus haut point. La petite dragonne était toujours furieuse d'être restée prisonnière de son oeuf un temps qu'elle jugeait inadmissible, mais plus elle y songeait, plus elle aspirait à découvrir pour cet état de fait d'autres coupables que le vampire, pour n'avoir d'autres préoccupations à son encore que de jouir de sa compagnie.
Ne pouvait-elle se contenter de se laisser bercer par sa voix ? Percer la coquille l'avait épuisée. A la mention de son nom, elle tressaillit de nouveau, et réussit à extraire une patte griffue de l'oeuf. Elle le salua d'un glapissemnt, répondant à ce nom qu'il avait formulé. Lorsque le vampire se proposa de l'aider, elle se laissa tirer hors de la coquille. Son corps frêle et longiligne ne posait guère de difficulté, elle aurait presque pu sortir par la brèche déjà présente, mais il en allait autrement de ses ailes qui, même repliées contre son corps, élargissaient considérablement sa silhouette, sans parler des ergots qui les ornaient déjà.
Encore humide, son corps luisait faiblement, tel un fade reflet de lune aperçu au fond d'un puits. D'argent, Trissi n'avait que l'éclat usé des bijoux trop aimés, auquel le jeu dansant des braseros livrait d'erratique chaleur. Ce n'était pas le froid qui la fit se recroqueviller contre le vampire. La crainte de le perdre n'avait pas encore complètement déserté son esprit. De ses pattes grêles aux griffes éffilées, elle se cramponait au vêtement du vampire, trop dragonne déjà pour se soucier des torts qu'elle ferait à l'étoffe. Les yeux mi-clos, elle laissait son regard errer, trop fatiguée pour se dresser, trop curieuse pour renoncer à observer le monde. Elle vit le vampire mettre les morceaux de coquille dans le coffret avec satisfaction, renonçant sans regret au souvenir de ses deux prisons.
La dragonne comprit qu'il cherchait à l'apaiser et secoua la tête, comme pour chasser un flot d'émotion inutile. Sa colère s'était assoupie, trop faible pour lutter contre sa curiosité dévorante.
° Je veux ton nom. Ton nom !° tempéta la dragonne, impérieuse.
Ces mots-là lui étaient venus. Le langage des bipèdes lui paraissait malhabile et réducteur face aux émotions brutes, mais elle comprenait à présent qu'il lui faudrait l'apprivoiser, telle une bête malade qu'elle épargnerait un temps, pour la suivre jusqu'à son troupeau.
° Méfie toi de tes mots car ils sont malhabiles. L'éternité est un leurre, et notre heure trop proche. A l'échelle de ta vie, elle te paraît lointaine, aux éons de mes pairs, elle nous attend demain. Ô ! Pourquoi n'es-tu pas né dragon ! Nous aurions pris le ciel et la terre, insouciants rois du monde. °
Aurait-elle voulu qu'il fut autre ? Elle n'en était pas certaine. Les mâles de son sang n'étaient que des compagnons éphémères, l'assurance de générations nouvelles mais au-delà, elle ne voyait pas de raison de s'y attacher davantage alors que s'il eut fallu retenir Kedrildan, elle eut été intarissable. Harcelée par des sentiments trop complexes pour qu'elle en saisit la nature, elle s'était résolue à se noyer dans les yeux du vampire, ignorante de ce qu'elle y cherchait. Ses iris lui évoquaient le lit chatoyant des ruisseaux de forêt, dont l'eau risquait de se troubler si elle en tourmentait le cours.
° Mes ancêtres... ° commença-t-elle, hésitante, comme si elle rechignait à en parler, bien qu'il ne la comprit qu'à demi. ° ... disent que l'on lit beaucoup dans les regards. Il suffit d'acculer la proie pour la dévorer. Mais les prédateurs s'ignorent plus qu'ils ne se mangent entre eux. Si tu m'appartiens, tu devras lutter en égal, et je ne te dévorerais pas. Les prédateurs partagent parfois, disent-ils aussi. Alors... °
Les pensées de la dragonne s'emmêlaient comme si elle peinait à en garder le fil, trop peu habituée à les destiner à autre qu'elle-même.
° Livre-moi un secret, Kedrildan Maralawë. Quelque chose que tu es seul à savoir. Je sais tant de choses... que d'autres savent aussi. Si tu tiens à moi...°
Il ne pouvait comprendre la détresse de la dragonne, son existence infime noyée dans la mémoire multiple.
° Un secret, Kedrildan. °
Elle cligna des yeux, une seule fois, à la manière confiante des félins, son corps toujours blotti contre le vampire. Elle se moquait que son contact fut froid, elle se rasasiait de ce givre inaltérable, lequel lui assurait qu'il n'avait pas bougé, qu'il n'était pas parti, que même si elle fermait les yeux, il serait toujours là, à défier les interdits de son peuple, assis sur la couche du chef, à piller la tente, lui dérobant l'un de ses biens les plus précieux sans un soupçon de remords. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Ven 11 Jan 2013 - 15:28 | |
| Alors que l'écho dans son cœur laissa filer le nom de la petite dragonne sur ses lèvres charnues, Kedrildan écarquilla les yeux de surprise quand la saurienne réagit au mot qui vibra dans l'air de la tente silencieuse, le petit couinement qu'elle émit en tendant la patte vers l'extérieur de son ancien cocon. Le roux ne réfléchissait pas vraiment pour l'instant mais ce qui serait sûr c'est qu'il ne cesserait de s'interroger sur le fait qu'il paraîtrait constamment surpris par les capacités de ce petit lézard si frêle et pourtant si exigeant. Oui, cette petite tornade semblait savoir ce qu'elle voulait, elle donnait l'impression d'être capricieuse tout en étant très demandeuse d'affection. En même temps, cela devait faire une éternité qu'elle était seule dans son œuf, perdu dans l'ombre et la poussière, oublié de tous et même des morts... La laissant se recroqueviller contre lui, le vampire s'installa sur le dos pour qu'elle vienne se rouler sur son torse en l'entourant de ses bras, bien tassé contre les oreillers en la dévorant du regard, Kedrildan s'en fichait qu'elle fasse des trous dans ses vêtements, ça aussi il avait complètement oublié : la nouveauté primait sur les habitudes.
° Ton nom ! °
- Doucement je ne suis pas sourd jeune fille, rit-il doucement en se redressant, mâchouillant une de ses boucles rousse en effleurant le velours tout doux de ses petites ailes. Je suis Kedrildan moi, Ke-Dril-Dan... Et toi c'est Trissi, lui répondit-il en plongeant son regard émeraude dans le sien, un sourire flottant sur ses lèvres.
Elle semblait si passionnée et pleine d'ardeur, prudente et méfiante, aux aguets et déjà un peu amère par la vie alors qu'elle venait à peine d'éclore, comme si elle avait déjà que trop vécu, mais elle était tout ce qui convenait pour Kedrildan, il en était certain au plus profond de son corps mort. Il pouvait sentir l'émotion et les sentiments exsuder de ses pensées qu'il n'arrivait pas encore à interpréter et pourtant il était vraiment très curieux de ce qu'il pouvait se tramer dans la petite tête de Trissi, intrigué de ce qui pouvait hanté son cœur si jeune et en même temps si vieux... Cajolant ses petites écailles sans la quitter du regard, le roux lui offrit toute son attention, entièrement concentré sur elle au point qu'il ne remarquerait pas si quiconque entrait dans la tente.
°Un secret, Kedrildan!°
Haussant un sourcil en la fixant, le vampire se demanda bien ce qu'il pourrait lui raconter, elle semblait si impérieuse mais en même temps si désespérée comme noyée dans quelque chose de trop vaste pour elle qui devait être encore un peu sous le choc et la fatigue de sa naissance. Peut-être avait-elle besoin d'une chose concrète et différente de son savoir pour se détendre, le roux avait entendu dire que les dragons pendant leur gestation absorbait le savoir de leurs ancêtres et que toutes leurs connaissances n'étaient pas oublié à leur naissance, était-ce seulement vrai alors qu'il l'avait apprit dans un bruit de tente ? Ca expliquerait pourquoi elle semblait ainsi... Et puis, même si c'était vrai, qu'est-ce qu'il devrait lui confier ? L'excitation à la vue du sang jaillissant de partout, le bonheur d'entendre les cris d'agonie et les supplications, la jouissance de la chasse, le fanatisme de la mort lente et douloureuse des proies... Elle était dragonne et semblait assez sauvage pour aimer ce genre de secret, cela lui changerait peut-être au vieux souvenir de ses ancêtres... Mais elle était encore un peu jeune non ? Kedrildan ne savait pas gérer un petit ou même un grand, il n'avait aucune relation social alors de là à s'occuper de quelqu'un d'autre que lui... Mais pour l'heure, il devait combler le petit caprice de sa reine pour la calmer un peu.
- J'ai tué mes parents, finit-il par lui dire froidement en frottant doucement ses écailles de ses ongles, un bruit de crissement teintant assez agréablement à ses oreilles. Je venais à peine de devenir vampire, je n'avais que quelques jours si l'on peut dire... Et je les ai tué avec une joie indescriptible et une faim presque intarissable... Dit-il avec un sourire carnassier aux lèvres.
Comment devait-on s'occuper d'un dragon? S'il demande à Lorenz il risquait tout bonnement de se faire éviscérer avec une lenteur extrêmement douloureuse... Qui pourrait bien l'aider à comprendre ce qu'il lui arrivait... Trissi devait être aussi perdu que lui de toute façon. Peut-être seigneur Achroma... Il était plus facile à vivre que son idole et était plus patient, et point important: il était dragonnier si on en croyait ce qu'il se racontait au campement... Oui, dès qu'il pourrait, il demanderait conseil au vampire Ancestrale... |
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| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Sam 12 Jan 2013 - 21:22 | |
| Ignorant la douce remontrance de son compagnon, Trissi avait préféré s'absorber dans le manège des mèches rousses dansant au rythme des mots du vampire.
Elle se redressa à demi. Un cri rauque s'échappa de sa gorge, elle retomba sur ses pattes et afficha une moue désappointée. Ainsi que son instinct lui avait prédit, les dragons n'avaient jamais eu besoin de domestiquer les sons sinon pour clamer leur puissance ou leur rage. Là où les mots s'embourbaient, les pensées filaient, claires et précises.
° Kedrildan. ° répéta Trissi avec conviction.
C'était là son nom dit à la manière des dragons. Dans ce mot, il y avait le vampire alangui, une dragonne lové contre son torse, il y avait Kedrildan articulant son propre nom, avec la patience du maître pour l'élève, il y avait d'autres choses plus subtiles encore. A bien y regarder, on devinait l'un des fils ténus du lien naissant, la sécurité surnaturelle que le vampire représentait pour la dragonne, et la certitude d'une confiance infinie. A Kedrildan, elle pourrait mentir, car il saurait tout à la fois déceler la fausseté de ses dires et l'intention derrière elle.
° Kedrildan.° conclut-elle, avec la satisfaction d'avoir su dompter le nom.
L'étreinte de Kedrildan n'était qu'une prison d'une autre sorte dans laquelle elle se glissait avec délice, frottant son museau contre l'extrémité de ses doigts. Par devers elle, la dragonne savait qu'il mettait à mal son égoïsme forcené, que par sa simple apparition, il avait abattu certaines des barrières qu'elle opposait au monde, et ne s'était pas contenté de l'aider à briser la coquille de son œuf.
Tandis qu'il réfléchissait à sa requête, Trissi s'était redressée de nouveau, s'aidant de sa queue comme balancier, plantant plus fermement ses griffes dans les habits du vampire. Lorsqu'il fit sa révélation, la dragonne ne cilla pas.
Elle ne cerna que peu de choses en vérité. La perte d'une lignée ascendante, la satisfaction et la faim dévorante. Elle garda les fragments d'émotions et les mots prononcés dans un coin de sa mémoire, pour le jour où elle aurait la capacité de les comprendre tout à fait.
Bien sûr, s'il avait fallu transposer l'histoire de Kedrildan à la sienne, jamais elle n'aurait accepté qu'il arriva malheur à la dragonne rouge qui l'avait vu naître. Mais les dragons ne pouvaient avoir les mêmes moeurs que les vampires. Pour qui se nourrit de ses pairs et adopte ses proies, quel sens avait-il encore d'engendrer ? Quel sens de donner la vie pour qui l'avait perdu ?
Au fond de son coeur noir, Trissi se réjouissait de cette nouvelle. S'il n'avait plus de parents, peut-être n'avait-il plus d'attache où que ce soit, sinon elle ? Et la petite dragonne avait terriblement besoin de se savoir importante aux yeux de Kedrildan...
Faim... Cette sensation avait trouvé un écho en elle. Moins impérieuse que ne l'évoquait Kedrildan, elle n'en était pas moins une camériste fidèle.
°Faim. Il y a des rêves parfois. Je vois mes ancêtres confiants et repus, quelques traces de sang en souvenir du carnage. Crois-tu le monde semblable au souvenir de mes pairs ? J'ai des ailes et des griffes, mais il ne me semble pas que je sois l'écho de leurs cris, tout juste le souvenir de leurs murmures. °
Agitée, la petite dragonne observait toujours les mèches de flammes de Kedrildan ruisseler sur ses épaules. Amusée par leurs légères ondulations, elle en avait pris une en chasse depuis quelques minutes déjà. Bondissant avec maladresse, Trissi se saisit de l'une d'un ferme claquement de mâchoire, réduisant la mèche malheureuse de quelques centimètres. Ecartant les ailes pour rétablir son équilibre, elle offrit à la vue pour la première fois, les membranes écarlates qu'elles dissimulaient par dedans.
Lâchant aussitôt son trophée peu appétissant - elle avait bien vu le vampire en manger mais n'y trouvait guère de goût, malgré sa couleur singulière - elle reporta son attention mielleuse sur Kedrildan.
° Crois-tu que l'on puisse trouver à manger ici ? °
Il y avait dans les yeux opalescents de la dragonne un éclat de malice qui, si Kedrildan avait pu saisir le détail de ses mots, l'eut été sans peine à comprendre que ce "on" ne désignait que lui. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Lun 14 Jan 2013 - 13:01 | |
| Quand il lui offrit son nom en la caressant du bout des doigts, Kedrildan l'admira se concentrer sur les sonorités de leurs identités avec un léger sourire attendrit. Elle s'était dressée devant lui et avait gonflé son poitrail pour faire rouler le nom de son lié sur sa langue bifide, sans succès la première fois et elle en avait paru si désappointé que cela l'avait fait rire. Elle était une gagnante qui voulait tout tout de suite, elle semblait avoir autant de patience que le vampire d'ailleurs. Elle semblait aussi si fier et pleine d'orgueil, elle serait un merveilleux dragon quand elle grandira, le roux en était convaincu !
° Kedrildan °
- Oui, très bien Trissi, dit-il avec la fierté d'un père, caressant les écailles et les griffant doucement d'un son crissant comme des ongles sur une ardoise, un son qui le faisait frissonner de délice.
Cela faisait à peine quelques heures mais coincé dans sa bulle hors du temps, le roux n'avait aucune idée de ce qu'il se passait hors de cette tente et il ignorait les craquements plaintifs de sa chemise à jabot noir sous la caresse tranchante des ergots de la dragonne. Ses doigts filaient pensivement sur le corps filiforme de la demoiselle, découvrant avec surprise et plaisir les plats de ses écailles, les rugosités de leur chevauchement les unes sur les autres, le contact froid et doux. Il était même convaincu de percevoir la nervosité de ses muscles de bébé, déjà prête pour la course et les bonds, il pouvait même sentir les rapides et tous bas battements de son cœur quand il caressait le poitrail. La finesse de ses ailes et la douceur veloutée de ses membranes, arriverait-elle à voler alors que cela paraissait frêle ? Kedrildan la fixait pensivement sans cesser de la cajoler de ses doigts, l'observant trouver un équilibre grâce à sa longue queue alors que sa chemise pleurait de plus en plus sous les tiraillements acérés de la dragonne.
Et puis, cette histoire de secret... Ne savait gérer un être vivant autrement que le manger, surtout un bébé et encore plus rare, un dragon !, il n'avait aucune idée de ce qui était bien ou pas... Mais elle semblait déjà bien mature et ses souvenirs avaient l'air d'être nombreux alors qu'il commençait à s'habituer à elle... Autre détail qui avait légèrement tendance à le perturber, plus il la touchait et la cajolait, plus il avait l'impression que quelque chose naissait dans son esprit : une sorte d'écho, de petite voix qui s'immisçait de plus en plus en lui, dans sa tête et son cœur mort. Était-ce le lien dont parlaient les légendes ? Ce lien dragon-dragonnier où leurs esprits se mêlaient ? Finirait-il par entendre ses pensées et communiquer avec elle de cette façon qui semblait bien plus aisée pour la jeune dragonne ? Tout cela l'effrayait légèrement mais il ne pouvait, cependant, s'empêcher de rester auprès d'elle comme un rempart, un bouclier visant à la protéger le temps de son épanouissement. Il lui fallait néanmoins et avec urgence qu'il parle avec le seigneur Achroma, sa connaissance du monde était légendaire et lui qui réfléchissait peu avait parfaitement conscience que pour leur sécurité à eux deux, la visite au vampire ancestrale était plus que primordiale.
La sentant bouger un peu plus nerveusement, Kedrildan quitta le flux de ses pensées et l'observa avec curiosité avant de pousser un cri en sursautant quand elle lui sauta dessus, ses mâchoires claquant d'un coup sec tout près de son oreille.
- Qu'est-ce que... ?! S'exclama-t-il en se redressant, tâtant sa crinière avant de remarquer la boucle couleur carotte enflammée dépasser de la gueule de sa nouvelle petite compagne. Trissi ! Pas mes cheveux ! Ca ne se mange pas ! Plissa-t-il les yeux en grognant légèrement, attrapant la mèche qu'elle avait laisser tomber sur lui et qui ne semblait pas être à son goût finalement.
Ses beaux cheveux dont il prenait grand soin... Si cela avait été quelqu'un d'autre que la saurienne, Ked aurait prit un énooooorme soin de torturer lentement et douloureusement, avant d'éviscérer la personne encore bien vivante pour lui faire comprendre qu'on ne devait pas toucher à sa crinière dont il en était si fier ! Pareil pour son visage ! Mais là c'était Trissi et elle était encore jeune... Et elle devait sûrement avoir faim... Se mordillant les lèvres, il se redressa et la souleva pour la poser sur le lit avant d'y descendre pour fouiller dans la tente du grand chef : peut-être qu'il restait un morceau de viande quelque part... Qu'est-ce que ça mangeait un dragon d'ailleurs ? Pire, qu'est-ce que ça mangeait un bébé dragon ?! Vu la taille des crocs de la petite demoiselle, ça mangeait sûrement de la viande et, comme tout prédateur qui se respectait, de la viande crue, est-ce qu'il en restait seulement ici ou serait-il obligé de s'esquiver quelques minutes, le temps de lui en chercher ? La seconde proposition était désigné d'office : il n'y avait rien à caler sous les dents... Soupirant doucement, Ked afficha une moue contrariée avant de se rapprocher du lit.
- Restes ici sagement d'accord ? Pas un bruit, je vais revenir avec un peu de viande... Dit-il doucement en caressant la tête de Trissi avant de se diriger vers le fond de la tente.
Il avait réussit à esquiver la garde tout à l'heure pour entrer dans la tente mais il croisa pour que la chance reste avec lui. Soulevant un pan, il vérifia que c'était désert avant de se glisser dans la nuit, se fondant dans les fourrés à la recherche d'un repas pour sa compagne. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Lun 14 Jan 2013 - 17:22 | |
| Kedrildan s'était emporté. Craquements de la braise sous une flammèche assoupi. Une colère fugace avait disputé à la perplexité l'emprise de son visage dénigré par le temps.
La petite dragonne ne comprenait pas l'ampleur de son crime, pour elle, les cheveux de Kedrildan n'avaient qu'un intérêt pratique. Qu'un tel apparat fut une technique de charme, à la manière du plumage éclatant des oiseaux, elle l'entendait, qu'il put y avoir davantage d'attrait à leur coupe élégante, c'était plus qu'elle n'en appréhendait pour l'heure. Un mâle se choisissait pour sa force et sa carrure, pour ce qu'il promettait à la génération future, non à la teinte de ses écailles. Mais pour le vampire qui n'avait plus à séduire que ses proies - et elle-même, inestimable Trissi ! - quelle importance ?
La dragonne argentée lança une trille joyeuse. Une vérité simple les réunissait : les phanères de Kedrildan avaient bien mauvais goût, et ne sustenteraient ni l'un, ni l'autre des deux protagonistes de ce couple singulier.
Trissi penchait la tête, tachant de déchiffrer les pensées du vampire, qu'il ne daignait pas partager. Il semblait préoccupé, ce qui intriguait la dragonne. Sa requête, à en croire sa mémoire précaire, n'avait rien d'inconcevable. Des yeux elle suivit le vampire, un instant tentée de le suivre, mais renonçant devant la hauteur du lit. De sa maigre stature, le rebord de la couche faisait figure de gouffre. L'audace lui dictait de plonger, mais la fatigue, conjuguée à la faim, tempérait ses ardeurs.
Kedrildan reviendrait avec de la nourriture, elle n'en doutait pas. Il suffisait donc de l'attendre. Sagement. Hélas, la nécessité et l'épuisement ne pouvaient suffire à juguler la curiosité grandissante de la petite dragonne. Lorsque le vampire revint vers elle, bredouille, elle avait déjà parcouru trois fois le tour du lit.
° J'ai toujours faim. ° déclara-t-elle, comme craignant qu'il ait oublié sa dernière requête.
Une déception légère adoucit le tranchant de ses yeux de glace.
° J'en suis désolée pourtant. Pourquoi suis-je déjà, si dépendante de toi ? °
S'il lui était plaisant de se voir choyer par lui, elle eut voulu que ce soit par choix et non par obligation. L'ordre des choses n'était pas ainsi. Sa mère chassait seule, ainsi que ses aïeux au complet dont les voix assourdissantes occultaient le souvenir de leurs jeunes années, des jours d'errance dans lesquels Trissi eut pu trouver un écho.
Kedrildan s'éloigna sans plus de bruit qu'un mauvais rêve, et cette désertion brutale tira la petite dragonne de sa torpeur.
° Reviens, reviens. Ne m'abandonne pas. ° protesta la dragonne.
Comme si cette litanie silencieuse pouvait le retenir. Elle chercha les mots qui lui manquaient, voulant user du langage des bipèdes pour le retenir, mais sa panique se répercutait sur sa mémoire, éparpillait les mots et là laissait, seule, gisante au milieu des pensées éparses qu'elle ne pouvait retranscrire.
Le départ de Kedrildan n'avait pas altéré le lien qu'ils partageaient. Elle le revoyait, silhouette alanguie des fauves assoupis, le visage intemporel des démons, noyé de cheveux roux. Elle se revoyait elle, précieuse entre ses mains, et se maudissait d'avoir cru cet instant éternel. Ne l'avait-elle pas supplié de ne pas la laisser ?
° Tu ne peux pas partir maintenant. Tu as besoin de moi. Tu souffriras moins de nuit sans soleil que d'une éternité sans moi. Reviens ! ° supplia la dragonne à l'ombre du soir.
De ce qu'elle avait perçu de ses mots, il l'avait intimé au calme comme sa mère jadis. Bien qu'il lui en coutât, la petite dragonne s'assit sagement sur le bord de la couche, ses ailes empêtrées à demi dans les replis du drap. Elle attendit autant que le permettait sa patience essoufflée. Orpheline esseulée aux yeux vibrant de désespoir, elle laissa filer un battement de cœur, guère plus.
Il lui avait donc menti, comme l'humain d'autrefois ? Quel lien, si la parole vous lie, subsiste-t-il d'un écheveau mensonger ? Agitée et inquiète, la dragonne argentée oublia toute prudence et se jeta du lit. Par réflexe, elle écarta les ailes, ce qui eut deux effets contraires : la manœuvre adoucit sa chute mais ruina son équilibre malhabile, l'envoyant rouler de biais. Le sol était rude et son corps meurtri mais la dragonne poursuivit son périple avec résolution, progressant en s'aidant du rare mobilier pour soulager ses membres endoloris. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Lun 14 Jan 2013 - 23:10 | |
| … Que faire d'autre que de fondre devant cette petite bouille débordant d'innocence ? Soupirant doucement, Kedrildan laissa échapper sa colère et sa frustration pour ne laisser place qu'à ses lamentations en voyant la pauvre petite boucle rousse pendouiller pitoyablement au bout de ses doigts d'albâtres, aussi fins que des pattes d'araignées. Lui qui en était si fier, il devait faire avec et oublier cette petite boucle qui venait de voir sa vie être abrégée d'une bien cruelle manière... Dans un autre temps, Trissi était vraiment adorable, que pouvait-il bien dire de façon sensé et imparable alors qu'elle le regardait avec ses grands yeux avant de lancer une trille toute joyeuse, ressemblant au chant d'un oiseau sur sa branche de frêne ? Strictement rien. Haussant les épaules, il oublia la mèche parmi le chaos des draps de Seigneur Lorenz et caressa les douces écailles de sa compagne avant de se mettre à chercher de quoi nourrir l'estomac du reptile : qu'est-ce qu'il allait bien trouver pour lui mettre sous le croc ?
Rien qui se trouve dans la tente en tout cas puisqu'il n'y avait que des vêtements et des papiers en tout genre, rien de comestible pour sa petite perle. Revenant vers elle les mains vide, il vit très bien son incompréhension et il cajola doucement sa petite tête en lui promettant de faire vite, bien conscient qu'elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il parlait en la laissant toute seule derrière lui et affamée. Lui souriant en la regardant une dernière fois, il se faufila dans l'air froid de la nuit en dégainant son poignard et laissant le pan de tente a demi écarté pour mieux se repérer à son retour : il était l'heure de chasser pour Trissi.
Avec patience, il chemina au travers les fourrées le plus silencieusement possible, ne pouvant s’empêcher de plisser les yeux de frustration quand il se rendit compte qu'à cause du campement et de l'activité vampirique, les animaux avaient quelque peu fuit les lieux : il devait se rendre à l'évidence, il lui était obligé d'aller un peu plus loin que prévu pour trouver de la nourriture... Soupirant en jetant un regard anxieux vers la toile de tente, ne sachant si ça venait de lui ou de Trissi, mais il avait l'impression que quelqu'un sanglotait de désespoir et de nervosité... Bah, elle serait heureuse quand il reviendrait avec un beau gibier bien en chaire et encore un peu chaud de vie. Retournant à la chasse, Kedrildan s'éloigna de plus en plus sans se douter que sa petite dragonne hurlait au désespoir et à l'incompréhension, et venait aussi de tomber un peu douloureusement du lit.
Pistant les animaux et gardant l'oreille le plus ouvert possible pour guetter les battements de leur cœur, Kedrildan finit quand même par réussir à trouver deux bons lapins de garenne qu'il regarda fièrement. Leur brisant la nuque en se retenant douloureusement de plonger ses crocs dedans pour boire tout leur sang et gâcher ainsi la viande pour la saurienne, il finit par rebrousser chemin et esquiva de justesse une patrouille pour se faufiler discrètement au travers du rabats de la tente. Tout fier de retrouver la proximité de sa dragonne, il rangea sa dague dans sa botte et tendis les deux petits cadavres vers le lit... Qui était vide ?! Incrédule, le roux fixa le désordre des draps avant de laisser tomber les deux lapins dessus et de fouiller de son regard en récupérant sa dague : quelqu'un était-il venu dans les lieux pendant son absence pour emporter Trissi ? Si c'était le cas, ce quelqu'un allait très vite regretter... Plissant les yeux en prenant une posture défensive, les crocs et la dague dégainée, le vampire se concentra pour repérer les battements de cœur au travers du campement et eut une vague d'intense soulagement quand il entendit le petit bruit de tambour apeuré résonner dans ses tympans.
- Trissi ? Trissi ? Où es-tu ma douce ? Je suis là et j'ai rapporté à manger, dit-il doucement en rengainant son poignard, regardant autour de lui pour essayant de repérer son petit reptile, la voix vibrante d'inquiétude et de tendresse, essayant de l’appâter pour qu'elle se montre : où est-ce qu'elle était passé ? |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Mar 15 Jan 2013 - 21:07 | |
| °Ai-je aimé cette liberté nouvelle ? Ai-je goûté aux privilèges de ton absence, moi qui ne demandais qu'à naître au monde pour la sérénité de m'éteindre dans tes bras ? Non, non. Kedrildan, m'as-tu déjà oublié ? °
Plus piétiné qu'aménagé, le sol de la tente abrasait les pattes de la petite dragonne. Ceux de son espèce n'étaient guère conçus pour marcher, tout juste pour se percher, et le poids de ses ailes inutiles lui pesait. Approchant d'un des murs de sa nouvelle prison, elle avait bien tenté de se faufiler au dehors mais au delà de la toile tendue, c'était une brise féroce qui soufflait, aussi glacée que les doigts de Kedrildan, mais sans nulle promesse de salut.
Dépitée, la petite créature argentée revint au lit, s'agrippant de ses griffes et de ses crocs au matelas pour tenter de regagner son repaire d'avant, pour revivre la quiétude d'un passé où elle s'était sentie duale, non seule et délaissée, mais complice d'un lien immuable.
Elle défia la gravité avec férocité, mais n'obtint aucun succès. Sans y prendre garde, elle avait fini par planter ses griffes dans l'un des pans du drap, qui la vit choir pour la noyer d'un linceul de faiblesse.
Agacé, Trissi continua à fouiner dans la chambre, en se tenant à l'écart du coffret au cas où celui-ci recela quelque magie funeste qui put la ramener dans son oeuf. Elle trouva une malle remplie de linge et s'en désintéressa presque aussitôt. La chance semblait acceptée par ses aïeux, mais elle avait peine à comprendre pourquoi les bipèdes s'encombraient d'autant de mue, d'autant que ceux qui partageaient le lot de Kedrildan ne semblaient pas souffrir des rigueurs de l'hiver.
Lorsque le vampire revint, la dragonne eut un sursaut d'horreur. Son lien était plus évident pour elle qui n'avait vécu que par lui que pour son compagnon vampire. A aucune seconde, elle n'avait douté de l'identité de celui avait pénétré dans la tente. Seulement, il venait nimbé de l'odeur du sang et avait réveillé en elle la terreur de le perdre, ce monstre tapi dans l'ombre, enfanté des limbes de son œuf, qui dévorait sa confiance naissante.
° Kedrildan ! Il y a le sang dans ton sillage et sa marque est sur toi. °
Ce parfum métallique inquiétait la dragonne autant qu'il l'émoustillait, en cela qu'il était porteur de messages contraires. Il fut un temps pour qu'elle distingua dans la lumière ambrée les deux corps sans vie des lapins.
Ce n'était pas assez que de voir, pour la dragonne. Elle était créature d'instinct, une conscience arrachée à l'errance pour embrasser la vie. Des images, il y en avait à foison dans les méandres de son esprit, et ce n'était pas assez pour qu'elle s'en abreuva.
° A manger ? Y aura-t-il à manger cette fois ? J'ai faim, je crois, et la mort me prendra si je n'y succombe pas. °
La dragonne se redressa et fila vers Kedrildan, avançant aussi vite que le permettait son pas pataud, freiné par ses ailes à demi-écartée dont elle ne savait que faire. Ce n'était que de la chair morte qu'il lui ramenait, mais la perspective de s'en repaître ne dérangeait pas le moins du monde la dragonne affamée.
Dans sa course effrénée, elle bouscula le braséro dont le trépied dansa avant de s'effondrer, sa coupelle déversant ses braises incandescentes. Au sol, il n'y eut que crépitements et étincelles contrariées, mais là où avait roulé le plus ambitieux des charbons ardents, une flamme s'élevait, léchant la toile de la tente et menaçait dangereusement de s'étendre.
La dragonne ne s'était pas arrêtée, sa démarche titubante à peine altérée par son aile meurtrie. Le feu, par essence complice de ceux de sa race l'émerveillait plus qu'il ne l'inquiétait. Elle se serait presque amusé des reflets rougeoyants qu'il donnait à ses écailles, et qui la rapprochait un peu plus du vampire aux cheveux de lave.
° Kedrildan. Les flammes me parlent. Elles disent que rien ne durent sinon le feu. Alors nous vivrons, en tant que ses enfants. ° clamait avec ferveur la petite dragonne, oubliant un instant tout à la fois les proies qui l'attendaient et l'incendie en suspens. |
| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Mer 16 Jan 2013 - 0:11 | |
| Kedrildan avait enfin réussit à trouver de quoi nourrir sa petite dragonne et c'était tout fier qu'il était de retour dans la tente pour rassasier son estomac qui criait famine, et aussi par la même occasion de protéger sa crinière de rêve des assauts carnassier de la saurienne. Quelle ne fut pas sa surprise et sa détresse anxieuse quand il remarqua que le lit ne contenait plus le corps de sa compagne et que, malgré le fait qu'il entendait le bruit de son petit cœur, oiseau affolé dans sa cage d'os, il n'arrivait pas à la voir de ses yeux.
- Trissi ? Sors de ta cachette, ce n'est pas drôle du tout ! Dit-il en faisant la moue, néanmoins profondément soulagé que la reptile n'avait pas été enlevé par quelqu'un d'autre.
° Kedrildan ! °
- Te voilà !
Ravis, il posa un genou à terre et la regarda courir de façon pataude et lente vers lui, rassuré qu'elle soit en un seul morceau même s'il avait du mal à comprendre pourquoi elle paraissait aussi inquiète et excitée. Pourquoi diable était-elle dans un état pareil ? Avait-elle cru qu'il l'avait abandonné ? C'était faux ! Une fois que le roux était loyal à quelque chose, il ne se rebiffait pas comme une girouette volage ! En même temps, la pauvre petite venait à peine de quitter son sommeil et ses souvenirs pour un monde tout ce qu'il y avait de plus réel, pas étonnant si elle avait paniqué en le voyant partir : un lien aussi neuf et exigeant, ça pouvait effrayer n'importe qui... Et peut-être que l'odeur de sang ne devait rien arranger... Il devait la calmer avant qu'elle ne fasse une bêtise...
- Détend-toi ma douce, c'est du lapin que j'ai chassé pour toi et calmer ta faim d'accord ? Alors cesse de t'agiter quelques temps... La rabroua-t-il gentiment en tendant les bras vers elle pour la réceptionner dans sa course avant de grimacer en se redressant brusquement. Trissi ! Non !
Trop tard... Prise d'excitation et de panique, les sens déboussolés par le sang et la peur, la dragonne n'avait pas fait attention au brasero qui était sur son passage et qu'elle renversa de bon cœur. Poussant un cri de surprise face aux étincelles, Kedrildan observa les braises rouler sur le sol pour finir de se consumer avant de grogner en voyant qu'une petite rebelle avait réussit à atteindre la toile de la tente et, loin d'y mourir en silence, elle s'enflamma de plus belle en excitant toujours plus Trissi qu'il voyait presque bondir de joie en poussant des trilles plus joyeuses et pures les unes que les autres. Levant les yeux au ciel, il attrapa un oreiller et rejoignit vite fait bien fait le début d'incendie qu'il frappa violemment pour étouffer les flammes naissantes. Ca aurait été abominable si Lorenz avait été au courant...
- Le feu ! La tente a prit feu ! Il faut prévenir Seigneur Lorenz !
… Ca allait être abominable en fin de compte... Se frottant les tempes en voyant les gardes prendre la fuite pour prévenir le Seigneur des Vampires, Kedrildan se dépêcha d'étouffer au plus vite les flammes et y parvint à grand peine, le visage tâché de suie et une moue boudeuse aux lèvres. Il observa néanmoins avec satisfaction les pans troués et raccourcis par le feu, vierge de toute flamme : il avait dompté l'incendie. Soufflant sur une de ses mèches rousses, le vampire se tourna vers la dragonne exaltée et s'approcha d'elle avant de la soulever pour la serrer dans ses bras, l'observant avec exaspération et amusement.
- On va avoir des ennuis petite sauvageonne... A moins qu'on se dépêche de prendre la fuite... De toute façon, tu dois manger un peu avant qu'on fasse quoique ce soit... Soupira-t-il en retournant s'asseoir sur le lit, laissant des traces de suie sur les draps blancs.
Posant la saurienne sur le matelas, il lui caressa doucement les écailles afin de la rassurer avant de lui présenter les deux cadavres de lapins de garenne bien gras, les dépeçant patiemment avant de lui tendre les morceaux de viande, attendant patiemment qu'elle mange et guettant nerveusement l'arrivée des possibles vampires, surtout et surtout, l'arrivée de Lorenz qui risquait de se trouver dans une colère bien noire en voyant le désordre et l'impudence de Kedrildan... |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Mer 16 Jan 2013 - 22:20 | |
| [HRP/ Je laisse donc à Lorenz le soin de poursuivre. Post plutôt court, étant limitée aux instants d'avant son arrivée. /HRP]
Kedrildan se montra peu sensible à la poésie des flammes, étouffant l'incendie à coup d'oreiller, achevant du même coup ce qu'il restait à sauver de la literie de son seigneur et maître. Presque dépitée, Trissi regarda tourbillonner les cendres mortes, portées par les bourrasques glacées qui s'engouffraient par la brèche béante dans la toile de la tente.
Trissi n'eut pas le temps de s'émouvoir du spectacle, Kedrildan la soulevait de terre, et l'euphorie qu'elle ressentait à son contact n'avait d'égal que cette joie immuable de sentir son corps arraché au sol.
A ses remontrances moqueuses - trop complexes pour qu'elle saisit le fond de sa pensée en se passant des mots - elle répondit par une trille joyeuse. La petite dragonne argentée voyait le monde avec des yeux de dragon. Eut-elle compris les paroles du vampire qu'elle n'eut pas entendu les reproches : le feu dans la tente, il sommeillait dans les braseros depuis bien avant sa naissance, et ce n'était pas elle qui l'avait mis là.
° Que crains-tu des flammes, Kedrildan ? Des braises éteintes, nous n'aurons plus aucune chaleur. Il y a en moi, je crois, un feu qui couve. Et je ne veux pas devenir un braséro éteint. °
Avec délice, Trissi retrouva le contact moelleux du lit, s'empêtrant volontiers les pattes dans les replis du drap. Elle en oublia pour un temps les flammes et le trou dans la tente. Les événements se répétaient, l'atmosphère familière qu'elle avait appelé de ses voeux se recréait. Il y avait Kedrildan, la fraîcheur de ses caresses rassurantes auxquelles elle répondait du bout du museau, il y avait l'espoir naïf qu'il ne l'abandonnerait plus. Et aussi, il y avait ces lambeaux de viande moins que tièdes mais plus qu'appétissants qu'elle dévorait sans attendre, indifférente au sang qui gouttait sur les draps immaculés.
Le seigneur des lieux pouvaient bien débarquer sur l'instant, Trissi n'en avait cure, à moins qu'il ne vint en portant sur l'épaule de pièce de gibier plus intéressante que les gras lapins capturés par Kedrildan. Ce qui était bien peu probable... |
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| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Ven 18 Jan 2013 - 15:31 | |
| Interminable ce rapport... Mortellement ennuyé, Lorenz mit un terme brusque au monologue fatiguant du vampire qui avait apparemment décidé de lui faire l'inventaire de tout ce qui manquait au campement et de toutes les récriminations possibles et imaginables qu'une armée d'êtres de la nuit pouvaient inventer entre deux raids et trois batailles. Courageux remarquez que ce petit chef de groupe qui prenait sur lui de représenter tous les autres trop lâches sans doute pour se présenter eux-même devant lui. Courageux mais inutile, la guerre était ce qu'elle était et même avec tous ses pouvoirs l'ancestral ne pouvait tout simplement pas régler leurs problèmes d'un coup de baguette magique, d'ailleurs même si il l'avait pu il n'aurait certainement pas gaspillé son temps à de telles sottises. D'un seul regard autoritaire il fit comprendre à l'autre que son temps de parole était dépassé et la voix baissa en intensité pour finalement s'éteindre assez piteusement, courageux mais pas téméraire donc... Satisfait d'en avoir fini avec cette perte de temps inutile Lorenz reprit donc sa route dans le campement sans daigner accorder un regard à son ex-interlocuteur qui sembla hésiter un instant à le rappeler, un instant seulement... Il osa tout de même couiner :
"Mon Seigneur ! Pouvons-nous espérer que nos demandes soient prises en comptes ?"
Un frémissement agacé vint troubler le masque impassible de l'ancestral et c'est sans se retourner qu'il répondit :
"Espérer ? Bien sur, rien n'empêche d'espérer..."
Il était déjà trop loin pour voir l'autre, pas dupe, revenir de son indignation. Qu'aurait-il pu faire de toutes manières ? Si la façon qu'avait Lorenz de diriger les vampires lui déplaisait il devrait faire avec ou bien tenter de le défier comme l'avait fait un certain imbécile désormais dragonnier. Cette dernière tentative avait été plutôt désastreuse pour le concerné, tant mieux si cela pouvait servir d'exemple à tous les autres...
Ah les dragonniers tiens, voici un sujet auquel il devait réfléchir. Eliow désormais sorti de son coma le peuple vampirique disposait d'un dragon adulte et d'un dragonnet sans compter leurs liés pour mener sa guerre. C'était peu mais pour le moment suffisant étant donné que Shaynar était le dernier dragon adulte encore en vie. Le problème était que cela ne durerait pas, d'après les sursauts qu'il avait ressenti dans la trame de la magie au moins 4 autres dragons avaient dû éclore en plus de Silarea et puisque ils n'avaient pas éclots pour des vampires il pouvait raisonnablement supposer que ces créatures seraient forcément liées à des ennemis. Elfes ou humains ? Un peu de chaque sans doute, ce qui était la même chose puisque ces deux peuples étaient alliés et qu'ils combattraient de front sous peu, ce n'était plus qu'une question de temps, de jours, peut-être même d'heures avant que les Elfes n'entrent en guerre. Ces quatre dragons là ne seraient pas des armes efficaces avant un an ou deux mais ce temps là passerait vite et alors il se retrouverait avec 2 dragons contre 4, cette infériorité future l'inquiétait. Bien sur il restait l'oeuf qui se trouvait dans sa tente et qui n'avait pas encore éclot mais rien ne disait que cela arriverait bientôt, cela pouvait prendre des décennies, voir des siècles et pour peu qu'ils jouent de malchance les vampires ne verraient peut-être pas l'oeuf éclore pour l'un des leurs... Evidemment il ne laisserait personne d'autre que les membres de son peuple le toucher, mais si l'oeuf n'éclosait jamais cela ne résoudrait certainement pas leur problème... Il soupira à cette pensée, non il ne devait pas compter sur cette oeuf. IL fallait prévoir ses plans en partant du principe qu'il pouvait compter sur deux dragons dans son camp, le troisième ne serait qu'un bonus éventuel.
Ses réflexions ne l'avait pas empêché de continuer sa déambulation dans le camp, pour tout dire marcher l'avait toujours aider à éclaircir ses pensées et les vampires étaient habitués à le voir ainsi faire le tour du campement. La plupart le saluait respectueusement, les autres parmi ceux qui avaient des choses à se reprocher l'évitaient avec soin comme si cela pouvait l'empêcher de leur mettre la main dessus où et quand il le voudrait ! Celui là justement qu'il voyait disparaitre prestement au coin d'une tente, il devait le convoquer sous peu afin d'obtenir des explications sur le résultat lamentable qu'avait obtenu sa patrouille fraîchement de retour.
Ce n'était pas le moment toutefois, d'autant plus qu'on l'appelait. Ne pouvait-il pas avoir quelques minutes de tranquillité ? IL semblait bien que non... Le front plissé de contrariété il s'immobilisa pour laisser le temps au garde et à sa lourde armure d'arriver à sa hauteur :
"Mon Prince ! Votre tente... Le feu !!" haleta le messager
Il n'avait pas besoin d'en dire plus, comment le feu avait-il bien pu prendre dans sa tente ? Lorenz n'en savait rien mais ne pouvait que se douter que cet incendie n'était pas naturel. De nombreux manuscrits étaient entreposés là bas, des plans de batailles, des documents secrets, des grimoires aussi plus ou moins précieux. Perdre tout cela serait ennuyeux même si pas forcément catastrophique, il avait bonne mémoire et il valait de toutes façon mieux que ces documents soient détruits plutôt que volés... Cette pensée l'inquièta par ailleurs, si l'incendie n'était pas naturel alors il avait forcément été allumé par quelqu'un, et ce quelqu'un pouvait très bien avoir fait au préalable main basse sur ce qui l'intéressait, il ne serait même plus possible de savoir ce qu'il avait prit après le passage du feu, habile coup... Et l'oeuf alors ? Cet oeuf qui était l'éventuel troisième dragon de son camp, le bonus qu'il espérait voir éclore bientôt... Qui lui arriverait-il ? La brusque inquiétude qu'il ressenti fut vite effacée, les dragons supportaient très bien le feu, les oeufs n'avaient-ils pas été trouvés dans la bouche d'un volcan ? Tout irait bien donc, mais ce n'était pas une raison pour perdre du temps.
A grandes enjambées, il sépara la distance qui le séparait de son précaire logement, notant la fumée légère qui s'élevait. Pas de flammes en vue, c'était donc moins grave que ce qu'il semblait. Des incendiaires volontaires auraient fait en sorte qu'on ne puisse espérer maîtriser les flammes, du coup devait-il croire à un incendie accidentel ? Mais activé par quoi ? C'était curieux, très curieux même et c'est ce qui le fit entrer en trombe dans la tente encore emplie de fumée.
"Toi ?" s'étonna-t-il
Le regard acier se détourna un instant du visage couvert de suie pour se promener dans la tente, notant le désordre inhabituel et s'assombrissant fortement à mesure qu'il comprenait que l'autre avait pu oser fouiller ses affaires. IL reposa les yeux un instant sur l'objet de sa prochaine crise de fureur avant de se repenser à l'oeuf... L'oeuf... Dracos ! Si il avait osé ne serait-ce que poser ses sales yeux fouineurs sur cet objet alors il lui réserverait la pire et la plus atroce des corrections qu'il n'avait jamais administré. Instinctivement, il chercha la boite qui contenait ce précieux trésor et vit qu'elle était ouverte. Il n'eut toutefois pas le temps d'exploser car en relevant les yeux sur le matelas il vit... Et la douleur explosa.
Rien n'était pire que le réveil soudain de la malédiction si ce n'était son réveil soudain ET imprévu. La sourde douleur que le sang de dragon faisait pulser dans ses tempes était maîtrisable, il pouvait même l'oublier pourvu qu'il soit suffisamment concentré sur autre chose mais le coup de poignard qui vrilla instantanément son crâne à l'instant même où il croisa le regard du dragonnet ne pouvait être ignoré. Un très court instant, sa magie se concentra en une énergie invisible et défensive qu'il mit en place inconsciemment comme pour se protéger de cette bien futile menace. Il dû cligner des yeux car la douleur avait brouillé sa vision, cette demi seconde lui fut suffisante pour retrouver sa maîtrise un instant ébranlée, un autre que lui dans la même situation aurait peut-être perdu suffisamment le contrôle pour attenter immédiament à la vie de la cause de sa douleur. Par chance il avait passé suffisamment de décennies à apprendre à se contrôler et c'est à peine si on dicerna la tempête que le mal activait en lui dans sa voix calme :
"Je vois..."
Il n'y avait effectivement pas besoin d'explication pour comprendre la scène, le dragon avait trouvé son dragonnier et le fait que celui-ci ai approché l'oeuf dans des conditions tout à fait impudentes et insolentes passait au second plan, au moins les vampires avaient leur troisième dragon. Etonnant seulement que ce soit lui qui ai été choisi... Ce vampire si insignifiant que Lorenz n'avait prit sous ses ordres que par un soudain caprice... Oui décidément, les choix des dragons étaient parfois étranges. D'abord ELiow, puis Achroma, et maintenant ça ?
"Présentes moi ton lié, dragonnier. Avant qu'il ne me vienne à l'esprit la désagréable idée de te demander ce que tu pouvais bien faire dans ma tente..."
Les yeux toujours fixés sur la petite créature, il huma l'air avec mécontentement
"... Ainsi que les raisons qui ont bien pu vous pousser à tenter d'y mettre le feu... J'ose espérer que ce n'était pas une façon malhabile de me faire comprendre que vous avez d'autres projets que ceux de servir la cause vampirique ?"
Reposant son regard tranchant sur le vampire, il pencha la tête, faussement curieux...
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| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Ven 18 Jan 2013 - 19:59 | |
| Plus préoccupé par Trissi en train de gober avec grand appétit les lanières de viande bien fraîche, Kedrildan avait un sourire de plaisir aux lèvres en la voyant aussi gourmande et carnassière, frissonnant de plaisir voire d'extase en entendant ses trilles de satisfaction mêlées au claquement sec de ses mâchoires qui s'annonçait puissante quand elle grandirait. C'était un son... Qui teintait délicieusement dans les oreilles du vampire aux cheveux de feu.. Ca lui rappelait à quel point la chasse d'une proie, la torture qu'on pouvait lui infliger puis la dégustation de sa chaire gorgée de sang et d'adrénaline !, était exquis...
Tellement prit par sa mission de nourrir sa petite compagne, il fit cependant un sacré bond en dressant instinctivement sa dague vers l'intervenant, dégainant les crocs en posant sa main libre sur le corps encore frêle de la dragonne. Enivré par l’instinct de protection qu'il avait développé pour elle, Ked mit un petit temps avant de reconnaître que c'était son idole qui venait de les rejoindre et il se fit plus humble en le regardant avec surprise.
- S-seigneur Lorenz ? Bredouilla-t-il en posant sa dague sur sa cuisse, inclinant la tête en signe de respect sans pour autant se lever et quitter le cadavre du lit du maître des lieux.
En l'entendant lui parler aussi froidement, les menaces largement visibles entre les lignes, le roux déglutit nerveusement en attrapant la dragonne qu'il posa sur ses genoux en l'entourant d'un bras, son autre main continuant d'arracher des lambeaux de viandes pour la nourrir jusqu'à satiété.
- Hmm e-elle s'appelle Trissi mon seigneur et pour le feu... Disons qu'elle est légèrement enthousiaste à sa venue au monde ? Dit-il en lui offrant un pâle sourire pour faire bonne figure, rentrant tout de même la tête dans les épaules, n'osant avouer que c'était de sa faute parce qu'il avait fait peur à la dragonne.
Les colères de celui qu'il idolâtrait en secret étaient plus que légendaires et elles étaient même à éviter si l'on voulait encore savourer l'éternité que possédait tout vampire qui se respectait, sans compter les abominables mangeurs de salade ou encore les repas sur pattes. Baissant les yeux en se mordant nerveusement les lèvres, le jeune vampire laissa ses oreilles guetter les mouvements de son roi en caressant les douces écailles de sa dragonne, soufflant une prière mentale à Dracos tout-puissant pour que cela se conclut bien...
- Ne vous en faites pas pour mon choix Seigneur, je vous ai juré une fidélité aveugle bien avant que vous ne m'acceptiez à votre service et je vous jure qu'il ne me viendrait pas à l'esprit de vous trahir ! Je vous respecte bien trop pour cela ! S'exclama-t-il bruyamment en relevant les yeux vers lui, son regard se chargeant d'indignation alors qu'il avait émit la possible idée qu'il tourne sa veste pour le quitter.
Lorenz était un vampire extrêmement puissant et Kedrildan lui était dévoué comme un petit chien fidèle. Cependant, sans se rendre compte de ce qui se tramait dans son corps mort depuis la naissance de son lien avec la petite Trissi, le discours du jeune vampire avait quelque peu changé : l'aura de désir pervers et malsain envers la personne de son idole, à savoir Lorenz, avait été soufflé comme une bougie. Sans vraiment le savoir mais s'en doutant légèrement, le roux avait noté qu'il se sentait désormais plus serein et moins agité, pas encore davantage réfléchit mais davantage centré sur cette nouvelle partie de lui-même qu'était la dragonne. Loin de désirer partager la couche de son maître comme à son habitude, Ked aspirait simplement à lui obéir et à le servir comme toujours en réservant cependant son cœur mort à la petite saurienne. Il ne s'en doutait pas mais quelque chose c'était déplacé en lui pour se mettre à une place qui lui était millénaire : inconsciemment, il se sentait l'égale de Lorenz, il était beau et puissant, tout ce qu'il rêvait. Et il avait désormais une petite sauvageonne qui serait une merveilleuse compagne...
- J'ai tout ce que je veux à présent... Murmura-t-il en se perdant dans ses pensées, un sourire niais aux lèvres alors qu'il avait de nouveau oublié Lorenz et sa colère, ses yeux se posant sur le petit corps argenté qu'il ne cessait de mourir, un lapin ayant presque été terminé. |
| | | InvitéMon identité Mes compétences Invité
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Sam 26 Jan 2013 - 18:43 | |
| Si elle n'avait pas été engagée dans le plus plaisant des festins de son existence, dévorant la viande dégoulinante que lui tendait Kedrildan, buvant les douces paroles qu'il avait pour elle bien qu'elle n'en saisit que de vagues émotions, Trissi aurait reporté sa curiosité grandissante sur le nouveau venu.
Le vampire ancestral, en dépit de la discrétion tutélaire de ceux de son sang, avait la prestance arrogante de qui a l'habitude de s'écouter parler, le maintien insolent de qui ne souffre nulle adversité, et l'impatience silencieuse de qui a déjà trop vécu pour n'être pas aigri par la pauvreté des ans. Lorenz lui évoquait les plus anciens de ses aïeux, ceux qui paraissaient taillés de roc tant le temps s'émoussait sur leurs écailles vibrantes. Il s'en dégageait l'autorité naturelle qu'on doit aux aînés, non par confiance envers leur sagesse, mais parce que ce monde les avait doté des armes pour affronter les siècles et s'en rire à demi.
Trissi, lorsqu'elle s'avisa enfin de la présence de Lorenz, eut donc pour Kedrildan un grognement appréciateur. Qu'il se cache derrière un individu de cette trempe lui plaisait, il n'en tombait qu'au détour des siècles, lorsque la roue du temps s'échouait dans un méandre.
Ses yeux scintillants restèrent rivés sur le vampire. Elle n'était pas sûre de ses intentions. Les sentiments de Kedrildan lui apparaissaient limpide, aussi fluide qu'un torrent, à la fois source délicieuse et mort glacée. De Lorenz, elle ne percevait qu'une force chaotique, des mots claquant aux parfums de bourrasques. Il avait la force manifeste d'un fauve agacé, qui dans un souffle peut passer du jeu au meurtre.
°Méfie-toi, Kedrildan. Il y a autre chose. Celui-là aspire à notre perte. °
La dragonne, pourtant loquace, se tut brusquement. Elle ne blamait pas le chef des vampires pour être ce qu'il était. Eut-il été moins autoritaire ou moins charismatique qu'elle aurait ri de lui, et pleuré que Kedrildan put courber l'échine devant pareil pantin. Mais il demeurait quelque chose, un petit rien, un sentiment instinctif et impérieux qui la mettait en garde contre Lorenz, contre son essence même. Elle craignait de s'en ouvrir à Kedrildan par leur lien trop récent. S'il se méprenait et croyait qu'elle reprochait à Lorenz d'outre-passer la vie, elle risquait de le perdre à nouveau. Trissi avait foi en l'attachement que lui portait Kedrildan, mais pas au point de désirer l'éprouver pour l'instant, qui plus en présence d'un tiers dont elle se méfiait intimement.
Lorsque Kedrildan la présenta, Trissi soutint le regard de Lorenz, la tête haute sur son cou effilé, les ailes à demi-ouvertes, laissant entrevoir les membranes incarnates qui jouxtaient son corps grêle.
Eut-elle saisi les mots que Kedrildan prononça par la suite qu'elle eut peut-être perdu l'appétit l'espace d'une seconde. Les mots nous lient, lui aurait-elle dit, comment peux-tu les offrir de la sorte au premier venu, fut-il ton ascendant ? Plus tard, viendrait l'heure de savoir si les serments de Kedrildan les enchaînaient tous deux. L'insouciante dragonne dévorait son repas sans sourciller, étrangère à l'échange.
° Kedrildan, tu es à moi. A moi ! ° s'indigna la dragonne lorsqu'elle considéra que le vampire s'intéressait bien trop à Lorenz et trop peu à elle.
Lorsque le regard de Kedrildan revient se poser sur elle avec un air béat, elle scilla, satisfaite.
° Je t'offrirai le monde, Kedrildan. L'éternité et le monde. Que crois-tu qu'il t'offrira, lui, sinon un crachat et ton nom au détour d'un chemin ? ° minaudait la saurienne, moqueuse.
Trissi avait l'humeur légère d'une garce sûre de ses attraits, prête à se découvrir finalement un penchant pour quiconque a suscité l'intérêt d'une rivale. Elle était bien prête à feindre se moquer du sort de Kedrildan, mais sûrement pas en présence de Lorenz. |
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| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Lun 28 Jan 2013 - 18:22 | |
| Amusant… L’ancestral n’avait pu s’empêcher de hausser un sourcil tandis qu’on lui montrait si indélicatement les crocs, il avait néanmoins choisi de ne pas répondre, ce moment était important et il valait mieux que cela se passe bien. Hmm e-elle s'appelle Trissi mon seigneur et pour le feu... Disons qu'elle est légèrement enthousiaste à sa venue au monde ?
Enthousiaste hein ? Lentement, Lorenz laissa son regard parcourir la désolation de la tente. Ses lèvres se retroussèrent sur un rictus mécontent :
« J’oses donc espérer que Trissi apprendra à contenir son enthousiasme, à l’avenir… Et toi à contenir ta curiosité… »
Ce serait sans doute mieux en ce qui concernait la dragonne car il n’osait imaginer ce qu’il se passerait lorsque celle-ci serait plus grosse que la tente, nul doute que cela n’irait pas du tout… Il écouta d’une oreille discrète les promesses de loyauté que lui faisait Kedrildan, était-il sincère ? Il semblait que oui, encore heureux par ailleurs.. Trois dragons donc, et trois dragonniers… Tout cela était parfait, ses plans en seraient facilités. Ou pas d’ailleurs… Une ombre passa dans son regard lorsqu’il repensa à Silarea, la dragonne d’Achroma. Ces deux là lui poseraient des problèmes tôt ou tard. Enfin, il serait toujours temps d’y repenser…
- J'ai tout ce que je veux à présent...
Il avait dû tendre l’oreille pour saisir le murmure du vampire, absorbé qu’il était dans sa contemplation de la petite créature qui lui rendait son regard, le maintien fier et les ailes à demi écartées. Il hocha la tête, approbateur :
« J’ai plutôt l’impression que c’est elle qui a eu ce qu’elle voulait… Et que cela ne fait que commencer… » répondit-il d’un ton froidement amusé
Il ne lui semblait pas se tromper en lisant dans les yeux de la petite dragonne, on y voyait une volonté farouche et un caractère bien trempé, drôle d’association que ces deux là… Il n’était pas loin de se dire que l’esprit de Kedrildan allait très certainement devoir s’affermir sérieusement si il le voulait pas se faire mener par le bout du nez… Le Kedrildan qu’il connaissait n’avait rien d’un dragonnier, mais le Kedrildan qu’il avait devant lui était-il encore le même que celui qui encore la veille scellait son cheval et nettoyait son armure ? Non… Il avait déjà changé, et il changerait encore. Le tout était de s’arranger pour que le changement lui reste favorable.
« Je suppose qu’un dragonnier ne peut plus se permettre de se fondre dans la populace… Fais-toi fournir une nouvelle tente ainsi que des équipements plus dignes de ton rang. Tu es dispensé des tours de garde et du service habituel. Désormais tout ton temps devra être consacré aux soins et à l’éducation de ta dragonne »
Il se réintéressa à la créature, plongeant son regard dans le sien sans prendre garde à la soudaine pression sur ses tempes et au rugissement de la malédiction :
« Tâches de grandir vite Amlüges Vôr, il y a tout un monde à soumettre et tu ne seras pas de trop… » (Amlüges Vôr = petite dragonne)
Il observa la sauvagerie avec laquelle elle déchirait sa viande et lâcha un petit rire approbateur :
« Nous allons nous entendre tous les deux… » prophétisa-t-il
Ceci étant fait, il se dirigea vers le bureau où croulaient les paperasses et les cartes qui devaient lui permettre de gagner cette guerre. Il lui restait encore beaucoup de travail… Il leur signifia leur congé d’un signe de tête et se ravisa tout de même avant qu’ils ne le quitte :
« Oh… Kedrildan… Une dernière chose… »
Les deux mains posées sur le bureau, il le toisa calmement :
« Dragonnier ou pas, je te déconseille fortement de passer à nouveau le seuil de ma tente sans y avoir été invité… C’est clair ? »
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| | | Kedrildan Maralawë Maitre de la Caste
| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Lun 28 Jan 2013 - 23:19 | |
| Ses menaces avait le parfum du miel mais la légende vivante qu'était ce pilier du monde vampirique clamait à corps et à cris à quel point sous cette douceur sirupeuse se réfugiait la froide morsure du sadisme punitif, la lourdeur sensuelle des menaces acide. Lorenz était dangereux, extrêmement dangereux. Et, bien que Kedrildan en avait fait son idole, le roux savait pertinemment quand il fallait s'incliner pour ne pas s'attirer ses foudres et quand demander ses faveurs, ces dernières étant plus que rare, aussi rare qu'une pluie d'été dans la neige des montagnes. Déglutissant sans le quitter du regard, le jeune vampire continua de cajoler sa dragonne en la nourrissant, étonné que cette dernière soit si calme. Pourquoi n'essayait-t-elle par de lui parler comme à son habitude ? Pourquoi ne faisait-elle pas de caprice ou ne paradait-elle pas telle une petite fée vaniteuse ? L'arrivée du Seigneur des Vampires semblait avoir jeté un froid dans l'humeur frondeur de sa compagne, la prudence était plus que de mise pour le coup...
- Ne vous en faites pas, seigneur, je tâcherais de bien lui inculquer les limites pour vivre en sécurité dans le camp... Et vous n'aurez plus à souffrir de ma curiosité, souffla-t-il tout bas, conscient d'avoir outrepassé ses droits et permissions.
En même temps, qui était capable d'ignorer le besoin lancinant de la fascination dévorante de leur passion pour une personne si captivante ? Personne à sa connaissance, surtout pas lui en tout les cas. Cela avait été plus fort que lui et il avait passé telle une ombre le pan de la tente, découvrant avec bonheur et curiosité le monde qui était celui de son idole. Bien lui en avait prit puisqu'il venait de découvrir la moitié qui lui manquait pour voyager dans le temps et l'espace en toute sérénité.
Sans conteste, Lorenz avait raison de reprendre Kedrildan mais ce dernier s'en fichait comme de son premier amant : que ce soit elle ou lui, il était heureux et rien ne pouvait entacher ce bonheur nouveau né. Bien qu'il devait reconnaître que la petite Trissi n'était pas du tout docile et sage, elle était plutôt le vent qui pouvait se faire tour à tour brise d'été ou orage hivernale, le feu qui était braise rougeoyant chaleureusement ou brasier qui incendiait sans regret les ennemis et les obstacles, l'eau douce qui soigne et abreuve ou le raz de marées, la terre nourricière et maternelle ou le séisme qui ravageait tout sur son passage pour redessiner les paysages à sa manière. Sa compagne était la dualité qui régnait en tout, la coquetterie et la douceur, la fidélité et la jalousie, l'amour et la haine. Elle était le piment de sa mort et lui le miel de sa vie sauvage. Le roux aimait autant la possessivité et les fausses moqueries que sa vanité et sa méfiance, elle était son idéal.
Quand il lui annonça ses nouvelles prérogatives, Kedrildan le regarda avec surprise et ravissement, content de posséder de nouvelles choses et soulagé de ne plus faire partie des éclaireurs : peu appréciait son travail et il souhaitait améliorer son lien encore bien trop précaire entre lui et la saurienne.
« Désormais, tout ton temps devra être consacré aux soins et à l'éducation de ta dragonne. »
Il signait cela sans aucune hésitation, cela lui convenait même à la perfection cette nouvelle mission ! Souriant de ravissement, il fit de nouveau crisser ses ongles sur les écailles comme si c'était de l'ardoise avant de plisser légèrement les yeux tout en gardant contenance. Alors que Lorenz déclara à Trissi qu'ils s'entendraient bien à l'avenir, il eut la surprise de sentir la pointe acérée et blessante des crocs de la jalousie étreindre avec force son cœur mort mais il n'y fit pas attention : le plus important pour lui était qu'il espérait qu'ils n'allaient pas trop s'entendre tous les deux... Il n'hésiterait pas à se dresser contre son idole et seigneur pour préserver le lien qu'était celui qui était en train de naître entre lui et la dragonne, petite fleur timide qui osait bourgeonner après un hiver trop rude. Trissi était à lui et personne d'autre ! Il sentit ses crocs le titiller alors qu'il posait un regard lourd sur la gorge du chef des vampires, les sens aux aguets alors que l'envie de violence et de soumission brûlait en lui : respirer, rester calme, ne surtout pas essayer de soumettre Lorenz à lui pour prouver l'appartenance de la saurienne, sans compter que cela serait du suicide.
Mais il vit son geste de congé et quitta les vestiges pitoyables de son lit en portant l'argentée d'un bras, la pressant tendrement contre lui alors que de l'autre, il rangea son poignard dans sa botte et attrapa les cadavres de lapin pour les jeter plus tard. Paré, il se dirigea vers la sortie de la tente, Kedrildan se retourna néanmoins quand il l’apostropha de nouveau et déglutit nerveusement avant de fixer vaguement Lorenz : était-ce lui ou venait-il de s'imaginer tenir tête au vampire en lui déclarant qu'il ferait comme bon lui semblait, qu'il n'avait pas peur de lui, que c'était même le contraire ? Ca devait être le choc, il avait besoin de repos surtout. Secouant la tête pour quitter ses rêveries, il soupira doucement en inclinant légèrement son buste.
- Il en sera fait selon vos désirs, maître... Finit-il par dire du bout des lèvres, pas du tout d'accord mais se soumettant... Pour l'instant.
Le vent de la liberté et de la puissance commençait peu à peu à souffler dans ses veines mortes, lui insufflant une passion et une fougue qui lui faisait délicieusement tourner la tête.
Emportant la dragonne, le vampire quitta la tente dévastée de son chef et jeta les cadavres dans un fourré à côté avant de rejoindre le gérant du campement pour lui transmettre les nouveaux ordres de la part de Lorenz. Une fois chose faite, il prit plaisir à s'installer dans ses nouveaux quartiers et fit déposer ses nouvelles affaires et ce qu'il possédait déjà dans un coin pour enfin se laisser tomber sur le matelas moelleux qu'on lui avait mis : on avait beau être mort et ne pas avoir besoin de dormir, le roux avait quand même un sens du confort aiguë.
- Bienvenue dans ta nouvelle maison ma douce... Murmura-t-il affectueusement en posant Trissi à ses côtés sur le lit, ne la quittant pas du regard. |
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| Sujet: Re: En attendant l'aurore [Pv Kedrildan +/- Lorenz] / [Terminé] Mar 29 Jan 2013 - 13:12 | |
| Que filent les ans et que l'ancestral s'avise que l'Argentée n'était pas de ces oiseaux de proie qu'on dresse et qu'on soumet. De grâce et d'élégance, elle n'aurait jamais que pour les siens. De ses griffes, elle n'userait jamais que par caprice.
S'il l'avait pu comprendre, le seigneur vampire aurait peut-être mis le doigt sur un épineux problème : il évoquait guère et conquête, mais que pouvait donc y entendre Trissi ? L'argentée, certainement, chercherait à rétablir la suprématie de son sang, mais quel goût pourrait-elle bien avoir pour des préoccupations bipèdes ? Que tel lopin soit celui d'untel ou d'untel, le ciel était trop vaste pour héberger de si futiles querelles.
Comme un présage tacite, Trissi n'accordait nulle attention au dialogue qui se nouait au-dessus de sa tête. Les mots filaient, sans qu'elle en perçut davantage que quelques échos, où revenait parfois le nom de Kedrildan. Elle ne décelait plus de menace dans les mots de Lorenz, mais le venin grinçant dont il laquait ses mots rendait le déchiffrable de ses intentions malaisées, et la petite dragonne en vint à préférer son festin à cet exercice fastidieux.
Lorsqu'il s'adressa à elle, elle lui renvoya un cri de défi, répondant à ce qu'elle percevait comme une provocation à demi, en mémorisant les mots pour les décortiquer plus tard, lorsqu'enfin le langage des bipèdes prendrait plus de sens à ses oreilles que le murmure du vent.
Ce qui vint par la suite avait l'empreinte fugace d'une main tendue, et il y répondit par un rictus moqueur.
° Garde-toi de me vouloir comme allié, prince vampire. Car j'exige bien moins de mes ennemis, et leur pardonne aisément de me décevoir. °
Quelques heures auparavant, l'Argentée n'était qu'une enfant des limbes, et pourtant, elle avait déjà trop vécu, et savait pertinemment que Lorenz était un être de pierre sur lequel les mots glissaient. Aussi ne lui répondit-elle pas, lui opposant l'incertitude d'un silence narquois, tandis que Kedrildan demeurait seul témoin de ses réflexions intérieures.
La petite dragonne n'excluait pas qu'elle put un jour trouver quelque arrangement profitable avec Lorenz, ou jouir de sa compagnie d'une quelconque manière que ce soit, mais elle n'eut pas été celle qu'elle était si elle n'avait pas prétendu par devers elle la chose impossible.
Il émanait de Kedrildan une colère sourde dont elle feignit de ne pas saisir la cause - qu'elle se vexa qu'on dérobât l'attention de Kedrildan n'autorisait pas à ses yeux la réciproque naturelle -.
° Cesse. Si tu m'aimes, tu voudras mourir de mes griffes et non des siennes. °
La discussion s'acheva sans encombre, du moins pour ce qu'en jugea Trissi. La nuit froide les engloutit tous deux durant une semi-éternité, avant de les recracher dans un havre douillet. Flattée des attentions du vampire, elle cédait à l'exaltation du lien qui les unissait, harmonisant leurs pensées et répondant d'une trille ou d'un regard à ses douces paroles. Si elle avait eu conscience que le vampire lui devait l'étalage luxueux de leur nouveau logement, elle eut certainement tiré la situation à son avantage. Au lieu de quoi, elle se lova contre le vampire et plongea dans un sommeil où rêves et souvenirs s'emmêlaient dans une spirale infinie.
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