Gloria la magnifique n’avait plus que de magnifique de nom. Même si la ville impériale gardait son charme d’autrefois, petit à petit elle se mourait. Comme un malade qui vit ses derniers instants, le souffle court, l’esprit faible. A son chevet, des hommes épuisés, apeurés et peu sûr du lendemain. A quand le coup fatidique?
Surement bientôt. De plus en plus la domination vampirique s’étendait et tout ceci n’était qu’une question de temps. A moins que… à moins que les humains sachent saisir leur chance en se rebellant, en s’alliant et en luttant de toute leur âme pour ne pas sombrer.

La mélancolie dans l’âme, Isyndar s’était un temps isolée de la ville et ses blessures. La dragonne sentait au plus profond de ses écailles qu’elle le devait. Une inspiration souffler par le vent. Il lui fallait retrouver la mère nature, les éléments que le Dracos avait laissé pour ne pas laisser s’installer en elle ce sentiment d’impuissance et de désarroi. Oh, elle n’était pas bien loin. Si jamais son petit humain de dragonnier avait besoin d’elle, en un rien de temps elle serait à ses côtés. Là pour lui. Comme il l’était pour elle.
En si peu de temps, Chey avait bien grandit. Passant d’un petit garçon timide et effacé, à un jeune homme plus sûr de lui. Son cœur était toujours aussi pur et jamais Isyndar ne douta de ce choix que seul le Dracos peut comprendre. Pourquoi lui et pas un autre? Lui car il avait une âme sincère et sa volonté de lutter contre le mal qui saupoudrait Armanda la confortait dans cette idée.

La dragonne volait au dessus des plaines, des marécages, des forets dans l’espoir de trouver de quoi se mettre quelque chose sous la dent. L’air coulait sur ses écailles et là dans le ciel au dessus des nuages, la dragonne se sentait libre. Aucune contrainte, aucune lutte, seulement les oiseaux qui fuient devant elle. Elle s’en amusait en les pourchassant un peu. Mais jamais Isyndar leur faisait de mal. Elle avait un respect et un admiration particulière pour ses animaux du ciel. Ils étaient quelque part comme elle.

Elle atterrit quelques temps plus tard dans une clairière au milieu d’une petite foret. Sa petite taille et sa finesse lui permettaient encore de se faufiler dans des endroits un peu étroits, et cela même si la dragonne de l’ombre avait bien grandit.

Isyndar huma l’air, et sentit quelque chose de dérangeant et dénotant du calme de la foret. Chose somme toute normal par les temps qui couraient. Hélas. Peu d temps après, des bruits claquaient dans l’air, faisant fuir quelques oiseaux. Isyndar gronda, un grondement sourd. D’un coup d’ailes, elle alla voir. Elle n’était certes pas un modèle de courage, mais elle n’était pas une poltrone pour autant. Elle comptait sur sa taille et sur ses crocs. Peut être ses griffes et son souffle chaud.
En un rien de temps, elle se trouva sur les lieux pour y trouver une humaine au prise avec deux hommes étranges.
Sa présence fut vite remarquée et pour cause son atterrissage fut agrémenter d’un cri rauque et sans appel. Que la femme soit en tort qu’importe, on ne maltraitait pas de cette façon une créature quelle qu’elle soit. C’était ça qui causait la perte d’Armanda.


[J'espère que cela te convienne, si y'a quoique se soit dit moi, je change. J'ai pas trop détaillé pour te laisser plus de libre court]

Lianna se baladait dans les bois à mi-chemin entre Gloria et son village. D’apparence joyeuse et détendue, comme d’habitude, elle n’était en vérité que tourmentée par de sombres pensées. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas vu Anynduil, ni même eu de ses nouvelles, par contre elle avait des échos de guerres, de conflits, de mort et de désespoir. Les bandits sévissaient dans les contrées et la situation était plus que précaire en Gloria, partout sur Armanda. Et elle n’avait aucune nouvelle d’Anynduil… Qu’est-ce qui se passait ? Où était-il ? Dans quel état était-il ? Pensait-il à elle ? Reviendrait-il à ses côtés ? Enervée, frustrée, désespérée, terrifiée… Elle finit tout simplement par craquer et s’effondra près d’un ruisseau avant d’éclater en sanglot, se cachant le visage dans les mains… Ce n’était pas des sanglots qui délivraient l’âme, non : ils étaient lourds et acides, pesant sur son cœur, faisant naître une boule dans sa gorge pour l’étouffer. Elle se doutait bien que cela arriverait un jour, que cela serait compliqué avec lui, mais… Elle l’aimait de tout son être et elle avait peur, peur de voir disparaître cet être merveilleux qui venait de remplie sa vie de tant de bonheur, peur de voir mourir son bien-aimé. Pourquoi n’avait-elle donc aucunes nouvelle alors que chaque jour voyait apparaître des nouvelles de morts et de blessés, de victoires et de défaites ? Elle qui haïssait la guerre, voilà qu’elle allait épouser un guerrier qui était actuellement au front, en train de se battre pour ce qu’il croyait être juste.

Un bruit. Des branches qui craquent. Deux hommes d’aspect misérables qui la regardaient avec surprise avant de sourire avec… avidité ? gourmandise ? Paniquée, Lianna se releva brusquement et essaya de courir, hurlant au secours, sa démarche malheureusement pataude et lourde à cause de son pied brisé. Classique et qu’elle priait pour que cela n’arrive pas, elle finit par tomber par terre en se prenant son pied abîmé dans une racine à découvert. Quand ils posèrent ses mains sur elle, elle se revit lors du soir de sa majorité et elle éclata en sanglot effrayé, se débattant en criant et griffant, mordant les chaires nues, couvrant à peine les rires des bandits et ses vêtements qui commençaient à se déchirer sous la pression. Alors qu’elle croyait que c’en était fini d’elle, elle vit une fusée couleur mercure débouler dans la clairière à grand renfort de mugissement rauque, faisant fuir les malfaiteurs pour son plus grand soulagement.

Essuyant ses larmes qui ne cessaient pas de couler, Lianna se recroquevilla sur elle-même et regarda l’étrange créature qui ressemblait à Ashy sans être identique, serrant convulsivement ses habits en piètre état.

- M… merci… renifla-t-elle sans cesser de regarder la bête majestueuse.