Fin Juin

Christan revenait à peine de quelques courses faîtes dans une boutique alayienne qui vendait de l'équipement similaire à celui des armandéens vu que c'était du basique, quoique de meilleur qualité pensa t-il car les alayiens sont plus doués pour faire des armes selon Weren. Il avait donc prit une cotte de maille cela permettrait d'alterner entre l'armure de cuir, et celle de maille en dessous de l'armure de plaque, l'une avec son effacité, et l'autre son autre efficacité, il verrait bien. Il mit donc l'armure de maille cette fois-ci, et il faisait un bruit tout particulier en se déplaçant, cela on pouvait aisément le remarquer…

Il avait aussi avec lui déposer ses armes habituelles dans son logement, et prit ses 3 nouvelles acquisitions, un sabre, un mateau d'arme, et une hallebarde. Sans doute du bon équipement, un bon équipement qu'il ne serait sans doute pas bête de tester, et puis à l'avenir s'entraîner aux maniements d'autres armes que la hache pourrait peut-être avoir son utilité, quoique la hallebarde. Christan avait de l'entraînement là-dedans, et il savait la manier aussi bien qu'une hache. Une arme dévastatrice qui faisait des dégâts encore plus immense qu'une hache en plus d'avoir une plus longue portée, elle demandait plus de talents pour être manier, mais il ne doutait pas d'avoir de bon résultats avec…

Et donc il se baladait avec sa hallebarde à la main car les deux autres armes étaient déjà rangés, et ne laissez pas trop de place quand il tomba sur Alauwyr… Christan pensa immédiatement à l'ignorer de manière froide car après tout il n'avait pas envie d'avoir affaire d'une quelconque manière avec quelqu'un qui s'était déshonoré. Puis Christan eu une idée en tête, il avait bien après tout besoin de s’entraîner avec ses nouvelles armes, et Alauwyr ne semblait pas vraiment dans un état qui permettrait qu'il l'enquiquine trop alors autant en profiter si possible pensa Christan. Et puis il fallait bien garder un œil sur lui après tout… Après tout on sait jamais, mais trahit une fois, peut trahis deux, voir trois fois encore...

« Toi là ! Il ne fait pas bon de se relâcher ainsi ! Suit moi, il est temps que tu commence à te remettre à t'entraîner... » Dit Christan sèchement à Alauwyr en ne lui laissant pas vraiment le choix de le suivre, ou non. Sauf si bien entendu il avait peur, et se défiler, mais est-ce que cheveux bleu ce serait déshonoré au point d'avoir perdu toute once de courage ? Ce serait franchement pitoyable…

Quelle déveine, y avait pas à dire. Il fallait qu'il tombe sur lui à peine remis. Enfin remis.... C'était un bien grand mot. Après la rude traversée du désert, il lui avait fallu plusieurs semaines de repos et de soin pour pouvoir récupérer doucement de son état de fort épuisement. Son visage était encore marqué de la perte de poids qu'il avait eu à subir depuis sa lourde décision de quitter les Théocrates. Et il était encore loin d'être considéré comme un Protégé. Il avait été autorisé à se mouvoir dans les parages, mais sans arme et sous la garde régulière de gardes. En même temps, Alayien et traître à la fois... guère étonnant. Il ne s'était pas attendu à avoir de bonnes grâces. Mais tomber sur Christan... C'était bien la dernière chose qu'il avait souhaité. A l'entendre en plus... Il ne put s'empêcher de faire une légère grimace.

Il hésita malgré tout à se plier à sa demande autoritaire. A le voir armé comme il l'était ; à croire qu'il tenait à devenir une tortue hérissée de pointe par les armes, nul doute qu'il était parti pour s'essayer avec à l'aire d'entraînement. Il pourrait très bien lui balancer qu'il avait autre chose à faire ou encore que les guérisseurs lui avaient demandé de pas faire d'efforts inutiles. La côte que lui avait fêlée Christan n'était pas encore totalement guérie... Mais refuser d'obéir aurait des conséquentes toute autre. Il serra donc les dents tout en gardant le silence et suivit l'Enferraillé.

Une fois arrivés où Christan le voulait, il veilla à rester à bonne distance de lui.

''Je ne suis pas autorisé à porter ou à manier des armes.....''

Christan aura une parade, cela on pouvait en être sûr. Et la tension que provoquait sa simple présence suffit à lui réveiller la souffrance de son flanc qui avait été malmené par l'Enferraillé même. Il se contenta de serrer les dents pour taire la douleur. Il était hors de question de l'afficher envers son ancien camarade

Ah pour être bien surveillé Alauwyr était bien surveillé, et Christan se dévouait bien à le surveiller s'il le fallait, après tout il allait tâcher de faire en sorte que cheveux blanc reste sur le droit chemin. Ils avaient été ami avant, mais il avait mal avalé la trahison de ce dernier, alors on pouvait dire que le fidèle ferait tout pour que l'infidèle reste sur le bon chemin. Et si ça ne marchait pas il ferait ce qu'il faudrait faire, et il ne lâcherait sûrement pas la pression sur Alauwyr tant qu'il n'aurait pas satisfaction dans l'un, ou l'autre. Après tout le sans cœur ne plaisantait pas avec la loyauté. Qui était une valeur de guerrier qui selon lui devait être absolument respecté jusqu’au bout.

Et l'autre semblait vouloir se défiler. Pas autorisé à manier les armes ? S'il croyait qu'une excuse comme celle-ci suffirait à convaincre Weren de le lâcher, c'est que décidément il était devenu bien optimiste le cheveux blanc, ou plutôt le « sans » cheveux blanc pensa Christan. Et il croyait vraiment que le fendeur de crâne n'avait remarqué le fait qu'il se tenait à une certaine distance ? Pitoyable… Il répondit donc toujours aussi sec, et du ton à ne pas accepter la contestation.

« Je ne te demande pas de manier une arme, mais un bouclier. Différence. » Après tout Christan ne voulait-il pas essayer ses armes ? Et quand il y pensait il pourrait sans doute veiller à d'autres choses après tout Alauwyr devait faire certaines choses pour montrer son dévouement, et il ne manquait pas de ces choses au protectorat. Et Weren en tant que bon fidèle surveillerait. Et puis si l'autre savait bien jouer du bouclier lourd il y avait peu de chance qu'il se fasse trop mal à l'entraînement n'est-ce pas ?

Sur ce ils se rendirent donc au terrain d'entraînement. On allait pouvoir ainsi s'amuser un peu après tout… « Et j'espère que tu n'as rien prévu aujourd'hui car tu as un emploi du temps chargé. » Rajouta t-il au passage, après tout en tant que fidèle ne devait-il pas veiller à ce que le brebis égaré prenne le juste chemin ? Y compris s'il fallait donner des coups de bâton à la dîte brebis bien entendu...

La parade fut vite trouvée. Que ce ne fut pas étonnant. Et donc Alauwyr devra prendre le bouclier. Cela confirma bien ses pensées du début : Christan allait l'utiliser comme cible vivante. Il préféra garder le silence. Répondre à son ancien comparse ne serait qu'une perte de temps de toute manière. S'il ouvrait encore la bouche, l'autre serait capable de trouver encore une réplique sèche et glaciale pour lui démontrer qui dominait qui.

Même s'il désirait depuis quelques jours faire quelques exercices pour faire retravailler ses muscles bien mis à mal et réduits à peu d'efforts, il n'était guère désireux de mener un entraînement avec Christan. Il le connaissait assez pour savoir qu'il userait de toute sa force pour tester ses nouvelles armes. Juste un bouclier, ah la belle affaire ! Même un bouclier pouvait servir d'armes. L'Alayien verrait de toute façon comment il serait face au bourrin... et avec l'arme qu'il aurait choisi. De toute façon, il allait devoir encaisser autant par les coups que dans les douleurs. Et il était toujours hors de question de montrer sa faiblesse douloureuse.

A l'aire d'entraînement, il se dirigea sans jeter un seul regard à son autre adversaire, pour aller prendre un bouclier un peu cabossé mais solide. Il le soupesa et le mit à son bras gauche. Il devra veiller à ne pas présenter son flanc droit pour ne pas à souffrir des efforts à venir pour riposter et encaisser les coups.

Armé si on pouvait dire de sa protection de ferraille, il veilla à se placer comme il fallait. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas user d'un bouclier. Mais les gestes et la posture, longuement acquise après des années d'entraînements lui revenaient assez aisément. Ainsi doté en défense, il attendit que Christan daigne choisir son arme pour s'entraîner avec et vienne à lui. Ce n'était pas à un bouclier de venir chercher les hostilités. Et quand même il le ferait, ce serait une énorme erreur de penser que l'Enferraillé n'avait pas amélioré ou changer son style de combat. En trois ans, bien des choses changeaient.

''Alors, qu'est ce que tu attends ? Que je prenne plus sûrement racine ? ''

Aucune autre remarque ? Bien, au moins il savait un minimum ce que c'était que l'obéissance, mais on allait voir s'il était vraiment capable de maintenir ses efforts jusqu'au bout. De plus Christan avait la légère envie de passer sa mauvaise humeur sur quelqu'un, et c'était plu défoulant de le faire en frappant qu'en insultant, l'entraînement était heureusement une excuse tout trouvé pour ceci.

Ils arrivèrent donc au terrain d'entraînement. Et pendant qu'Alauwyr allait chercher un bouclier qui n'était pas si massif que cela, Christan réfléchissait à quelle arme il allait pouvoir utiliser, mais visiblement cheveux blanc semblait impatient que le fidèle s'exerce comme il le fit avec sa remarque. Qu'il ne s'inquiète pas, son souhait serait bientôt exaucé... Pensa Christan avec une certaine ironie intérieur.

« Je réfléchis à quelle arme essayer en premier. Mais ne soit pas impatient, l'entraînement va bientôt débuter... » Dit-il impassible en posant la hallebarde, et le marteau d'arme sur un râtelier, et prenant en main le sabre. Après tout autant commencer les choses en douceur n'est-ce pas ? Il soupesa le sabre, une épée, il faudrait sans doute qu'il s'entraîne à son maniement pensa t-il, mais l'arme était une épée avec une lame assez épaissé autant dire qu'il y avait moyen de cogner fort avec. C'était une arme plutôt belle, forgé avec art. Oui il faudrait qu'il s'entraîner, mais bon autant ménager pour l'instant cheveux blanc, ensuite on passerait à quelque chose de plus solide...

Christan s'élança donc, et frappa du sabre sur le bouclier d'Alauwyr, il tentait plusieurs façons de frapper différente, mais sa maîtrise de l'épée reste moyenne. Mais il poursuivit quand même les assauts pour voir jusqu'où ça allait, et aussi d'une certaine manière pour voir comment l'autre encaissait les coups car au fond c'était aussi une bonne manière de tester cheveux blanc avant de passer aux choses sérieuses...

« Alors ? Fatigué ? » Demanda t-il. Son ton ne semblait pas forcément provocateur, mais la phrase le sonnait bien pour quelqu'un qui le connaissait bien, et Alauwyr le connaissait sans doute assez pour s'en douter. Même si Christan avait tout de même changer en trois ans, et cela se voyait aussi dans son style de combat... Au passage après un coup de sabre il donna un coup de poing sec de sa main libre sur le bouclier d'Alauwyr.

Christan avait opté pour un sabre. Etrange choix alors qu'il y a trois ans, il avait toujours privilégié les armes plus lourdes, comme la hache ou le marteau. Soit il avait opté ce choix parce qu'il avait pour adversaire Alauwyr, épéiste de formation, soit parce qu'il avait souhaité élargir l'horizon de ses acquis martiaux. Ce serait presque étonnant que ce bourrin de manieur de hache ait eu l'illumination de forger de nouvelles expériences par l'emploi de d'autres armes autre que la sienne. Mais ce n'était pas là le sujet de préoccupation de l'Alayien. Là Alauwyr n'avait qu'un bouclier pour faire face à un homme bien décidé à l'en faire baver. Peut-être qu'il en arriverait à regretter de pas avoir péri dans le fleuve à leur rencontre sur le pont....

Les coups volèrent, s'enchaînèrent les uns après les autres. Le bouclier se levait, bougeait et Alauwyr n'avait parfois pas d'autres choix que de reculer. Face à l'assaut, il était difficile de trouver un moyen de répliquer de façon offensive. Sans compter que chaque coup reçu était un impact à contenir, faisant protester des muscles en manque de force et d'énergie. Les vibrations que cela engendrait faisait tressaillir le flanc encore douloureux d'Alauwyr, qui devait maintenir une position telle que les coups devait se concentrer sur l'opposé. Guère idéal.

Entre deux coups, Christan le provoqua. Nul besoin de répondre immédiatement. Alauwyr grimaçait déjà sous les efforts à fournir, tout en essayant de maintenir sa respiration pour pas qu'elle s'emballe. Sans attendre un quelconque retour verbale de la part de l'être qu'il considère encore comme un traître, il décocha un coup de poing. La réaction fut sans appel. Le boucler écarta subitement le coup de poing en le frappant sur le côté et son porteur n'eut qu'à faire quelques pas rapides en avant pour frapper le casque de Christan. Alauwyr en vint presque à espérer que cela lui avait bien fait sonner les oreilles. Il avait reculé pour éviter toute réplique.

''Pas encore assez pour te faire ravaler tes propos. ''

Un sabre, ce n'était certes pas une arme habituelle pour lui, mais à l'avenir il ne perdrait sans doute rien à perfectionner son maniement de cette arme car après tout cela pourrait se révéler primordial à l'avenir. Enfin la hache resterait son arme privilégié, mais on verrait bien si il serait nécessaire qu'il sache en manier d'autre. Et puis il n'était jamais mauvais de s'entraîner après tout, et au pire cela pourrait toujours servir d'arme de secours…

Et sur ces quelques pensées, il se mit donc à s'exercer sur le bouclier porté par Alauwyr pauvre pièce de bois. Ne risquait-il pas de l’abîmer en cognant ainsi ? Pensa t-il avec un humour un brin cruel pour le manieur de bouclier... Dans tout les cas même s'il ne frappait pas assez fort pour faire trop mal au bras d'Alauwyr, Christan se défoulait quand même, après tout il était là pour cela Iskuvar, et puis il fallait bien qu'il s'exerce. Et la façon dont Alauwyr encaissait les coups avait bien de quoi faire ricaner Weren qui s'amuser beaucoup aux dépends de sans cheveux.

Mais visiblement… Iskuvar semblait ne pas démordre, et après le coup de poing certes pas très tactique de Christan, l'autre lui donna un coup de bouclier qui fit vibrer son casque, Christan s'apprêta déjà à riposter, mais visiblement… Il avait autre chose en tête, et il dit concentré à l'autre… Car ce serait une idée au dépend d'Iskuvar...

« Cela suffira pour le sabre, cette fois-ci... » Dit-il calmement en s'approchant du râtelier pour y déposer le sabre, après tout il pourrait entraîner cette arme sur d'autres genres de cibles, car l'utiliser dans ce genre de situation… Même si son niveau était convenable mieux valait ne pas trop y penser. Ce serait une arme dont il devrait affiner la maîtriser, mais tout d'abord autant passer à un arsenal où il était plus à l'aise, comme cette joli hallebarde par exemple.

Et il prit donc en main cette hallebarde…

« Va prendre un plus gros bouclier, comme un un écu par exemple. » Dit-il pressé car vu le bouclier qu'avait Alauwyr là, paré avec cela une hallebarde ça risquait d'être très dangereux même si Weren ne frappait pas fort. Après tout la hallebarde n'était pas une arme très maniable, mais elle déployait une telle puissance à chaque attaque… Oui il valait certainement mieux qu'Iskuvar aille se chercher protection plus solide.


"Soit content avec cette arme je vais être obligé de beaucoup retenir mes coups. Je te conseille d'esquiver car c'est puissant... Bien plus que ma hache." Dit-il moqueur, même si il ne mentait guère car paré avec un bouclir un coup de hallebarde porté de toute la force d'un adversaire en parant c'était une affaire à finir avec des bras cassés, à terre, et un bouclier brisé, donc oui Christan serait obligé de retenir ses coups, mais il n'était guère mécontent d'avoir acheter une arme aussi fracassante... Une arme qui permettait de frapper si fort que seul un suicidaire jouerait à parer les attaques de celle-ci. Une bonne arme pour quelqu'un qui avait de la force à revendre comme Weren.

Alauwyr profita de la courte pause que lui offrit d'une certaine manière Christan quand celui-ci décida de passer à l'essai d'une autre arme. Le souffle encore rapide, il essaya de le calmer un peu. Le petit jeu de l'Enferraillé ne faisait que commencer. Et à l'entendre lui ordonner de prendre un écu, l'Alayien ne se fit pas prier, même si ses muscles de mâchoires se crispaient à l'idée de devoir affronter Christan avec une arme plus rude. Tout combattant au corps à corps apprenait vite le côté dangereux d'une hallebarde. Qui savait parfaitement s'en servir était redoutable sur le terrain, autant pour un fantassin que contre un cavalier.

Prendre l'écu, plus lourd que le bouclier précédent, ne fut pas une sinécure. Alauwyr s'arrangea pour le tenir au mieux à son bras gauche, ne négligeant pas le bras droit pour le maintenir au mieux. Il y avait bien longtemps en plus qu'il n'avait pas eu à se confronter à un hallebardier. Les choses promettaient d'être rudes. Il réussit à ne pas se montrer trop mordant aux répliques de Weren.

''Comme si je ne savais pas les dangers d'une hallebarde. Tu seras pas le premier lourdaud à l'avoir en main ! ''

Réaction provocante ? Probablement. Un bon moyen pour essayer d'oublier la douleur qui lui étreignait le flanc. La côte que Christan lui avait cassé quelques semaines plus tôt était ressoudée, mais encore sensible, sans compter tout ce qui allait avec. Là où il aurait du encore être au repos, le voilà qui devait déployer des efforts face à ce bourrin qui était sans doute désireux de passer toute sa frustration sur lui.

Dès que Christan se mettra en branle pour l'assaillir, Alauwyr n'aura pas d'autres choix que d'esquiver et d'user de son bouclier pour parer ce qui manquerait de le toucher, dans les cas extrêmes où il ne réussirait pas à reculer assez pour limiter le frottement du tranchant de l'hallebarde. Sur un des coups violemment -même si soit disant réduits par la volonté de l'Alayien bourrin-, Alauwyr trébuchera et manquera même de tomber.

Dommage qu'il doive franchement retenir ses coups pour éviter de casser quelque chose à cheveux blanc, mais bon ce n'était que partie remise après tout. Christan en profiterait plus tard pour s'entraîner avec sa hallebarde sur autre chose, comme des mannequins par exemple... Mais visiblement le sans cheveux avait eu l'idée un minimum maligne de prendre l'écu au lieu de protester, après tout il en aurait besoin. Qui sait ? Peut-être qu'un jour l'arrogance d'Iskuvar saurait être moindre au bénéfice du Néant, et de son peuple. Non de sa petite personne, mais on le verrait bien en temps voulu, pour le moment le sans cœur avait une hallebarde sur le feu, et une réponse aussi.

« Oh, mais ce n'est pas vraiment le genre d'arme qu'on croise souvent Iskuvar, après tout combien d'arme à part des sergent d'armes, et sous officier ont la possibilité d’en manier une ? » Dit-il pragmatique, et la relative rareté de la hallebarde en faisait une arme d'autant meilleure vu que les adversaires n'étaient que rarement habitués à en affronter très souvent.

Enfin pour le moment il préfera ignorer la provocation d'Iskuvar, après tout s'il se laisser aller à ce jeu il risquait de frapper plus fort qu'il n'aurait été sage de le faire, et puis vu comment il le faisait encaisser là on pouvait dire que Christan prenait déjà sa revanche rien qu'avec cet entraînement, et il donna des coups sans la faire tournoyer pour ne pas frapper trop fort, il prit un peu d'élan, et frappa sans user de toute sa force.

Alauwyr esquiva donc plusieurs coups, et encaissa une partie de ceux qu'il ne pu esquiver, et visiblement il avait du mal avec ceci. Visiblement il fallit même tomber, à croire que cheveux blanc défaillait depuis le temps.

« Visiblement ces trois dernières années ne t'ont pas fait du bien Iskuvar, il va falloir remédier à cela au plus vite, je propose donc que nous fassions au moins 2-3 entraînements par semaines, tu devrais m'en être reconnaissant cela te ragaillardira sans aucun doute... » Dit Christan de son humour plus que peu délicat. Mais il était sérieux quand aux plusieurs entraînements semaines, et certain que la chose ne ravirait pas la danseuse, mais bon. Weren n'était pas là pour ravir Iskuvar après tout...

Heureusement qu'il ne tomba à terre. Cela aurait que trop ravi son adversaire. Peut-être que Christan prétextait cet entraînement pour prendre sa revanche sur tous leurs anciens petits défis où ils s'étaient retrouvés à égalité. Que de mieux que prendre le dessus à un instant pareil, tout en savourant le fait qu'il se défoulait sur un traître.

Le coeur encore battant de l'effort fourni, la respiration vive et rapide, il ne quittait pas des yeux son ancien comparse, s'attendant à une action de sa part. Une nouvelle offensive ne serait guère étonnant venant de lui. Christan avait l'avantage avec son arme, il était en bien meilleure forme qu'Alauwyr. Mais ce ne fut pas une nouvelle attaque qui vint, juste une réplique avec sa mauvaise délicatesse habituelle. De l'Enferraillé tout craché. Peut-être qu'en un autre temps, Alauwyr aurait eu quelque chose à redire dans sa verve moqueuse et provocatrice. Sauf que là... la situation différente oblige...Oh il aurait pu garder un silence dédaigneux, mais toute la dureté de son périple lui était revenue en tête et l'idée de rester silencieux se brisa aussitôt que pensée.

S'il y avait bien une chose qu'il n'appréciait pas était qu'on le juge faible....

L'écu fut jeté aux pieds de Christan avec un certain fracas. Les mâchoires crispées et les sourcils froncés par une sourde colère, Alauwyr jeta un regard mauvais à l'encontre de Christan.

''Tu ne sais rien de ces trois longues années ! Peut-être que j'aurai pu mieux te tenir tête si mon périple pour me rendre aux mains des Protégés n'avait pas été si laborieux. Comme le Seigneur Aldakin l'avait exigé si je tenais à me repentir. Mais ce ne fut pas assez à tes yeux. Que c'était si facile de battre par des coups un traître, puisque aucun honneur ne peut lui être attribué ! Que c'est aisé de se battre contre un être qui n'a pas récupéré l'intégralité de ses forces ! Et tu exiges de la reconnaissance pour ça ? Je t'en rendrais quand j'aurai l'occasion de te mettre une bonne râclée ! ''

S'il n'avait pas eu cette fichue côte brisée par Christan, il n'aurait pas été au bord d'un total épuisement et donc aujourd'hui, il aurait été plus à-même de lui tenir tête.

''Alors qu'attends-tu pour continuer ! Rien ne vaut un traître faiblard pour se croire à la hauteur de n'importe quel défi ! Ou serait-ce trop difficile pour toi ? ''

Cet Alauwyr sérieusement... Arrogance était le mot qui le définissait le mieux en tout terme, et arrogant dans tout les sens. En cela il ressemblait beaucoup à Falkire au final, si arrogant qu'il en oubliait l'essentiel, le devoir. On pouvait se croire fort certes, mais ne pensait qu'a soi, et seulement à devenir fort pour soi n'avait rien de glorieux. Pourquoi Christan ne s'était-il pas aperçu de cela avant ? Qu'Alauwyr au fond manquait de certaines qualités qui auraient fait de lui un vrai guerrier…

Et visiblement ce crétin se croyait encore dans son bon droit à être aussi arrogant, et présomptueux après tout ce qu'il avait fait. N'apprendrait-il donc jamais ? Mais bon… Que pouvait-on attendre au final de la part d'Iskuvar ? Avec le temps il finirait bien par comprendre la leçon, mais d'ici là il faudrait être impitoyable. Et s'il croyait qu'ainsi déblatérer comme une commère suffirait à récupérer son honneur il était bien loin du compte. Car tout ce qu'il disait sonné au fond bien creux pour Weren qui y répondit glacial comme l'hiver. Après les paroles haineuses d'Alauwyr, et alors qu'il lui renvoyait du pied l'écu.

« Raclée ? La raclée ne viendra jamais, comme toujours tu présume de tes forces, et si tu crois d'être amélioré en trois ans sache qu'il en est de même pour moi. Et oui il y a de la fierté, tu veux savoir pourquoi ? Car tu peux bien penser ce que tu veux, tu n'est toujours pas dans ton bon droit, et il est normal de t'enseigner l'humilité de ce fait. Tu es un traître, un chien, et tu devrais être content d'être encore en vie. Et c'est donc toi qui dois faire tes preuves, et non les autres qui doivent s'adapter à toi. Tu devrai donc être reconnaissant pour cette chance au lieu e faire ton ingrat Iskuvar. Je ne suis pas là pour te faciliter les choses bien au contraire, sinon ton repentir n'aura une valeur. » Finit-il presque comme s'il crachait de mépris pur ses derniers mots.

Puis pratique il rangea sa hallebarde, et reprit ses armes avant de dire ensuite.

« C'est à toi se surmonter les épreuves, et c'est toi qui est en train de baisser la tête au lieu de poursuivre, et de te relever pour vaincre. Ce n'est pas avec des hommes comme toi qu'a été faîte la grandeur du peuple alayien, bon sang Iskuvar ! Secoue toi, et agit comme un vrai guerrier pour une fois dans ta vie... » Dit Christan en prenant le sabre en main, et en le lui lançant, rengainer dans le fourreau bien entendu, tout en prenant son bec de corbin en main. « Sauf si tu veux rester toute ta vie un faible, et un perdant. Alors viens me donner tort, et montrer que tu te battra jusqu'au bout... » Acheva t-il implacable, du ton de celui qui ne demande pas, mais exige.

Quand deux êtres bornés se font face, cela peut créer une sacrée tourmente. Chacun veut avoir le dessus sur l'autre par l'usage des mots percutants. Si Alauwyr le désirait réellement, leur petit jeu pourrait durer longtemps. L'accès de colère s'était déclenché par un mot de trop de la bouche de son ancien ami. Il devait veiller maintenant à ne pas se laisser emporter dans ses flots tumultueux, au risque de commettre des erreurs. Face à Christan, il n'avait pas besoin de ça. Surtout qu'il ne disposait pas de tous ses moyens.

''Ne crois jamais à l'impossible'' Continua-t-il de jeter froidement à Christan.'' Et qu'est ce que tu sais réellement de l'humilité pour te croire apte à la juger et à la dispenser aux autres ? Trois ans pour te parfaire martialement peut-être, mais pour le reste... je demande à voir !

Il rongea sa hargne en silence le temps que Christan range son hallebarde pour prendre une autre arme tout aussi redoutable. Puis l'Enferraillé lui lança le sabre rangé dans son fourreau. Alauwyr la rattrapa sans trop de mal, ses mains se crispant déjà sur le fourreau. Puis à l'entendre à nouveau presque l'insulter. Ses dents se serrèrent à lui faire mal. Il jeta le fourreau du sabre loin de lui, laissant apparaître la lame dans toute sa brillance métallique : d'un gris luisant à la lumière, froide et intransigeante.

Christan le provoquait, voulait le pousser à bout... A croire qu'il reprenait une des petites techniques d'Iskuvar pour le repousser dans ses retranchements. Alauwyr ne devait pas commettre l'erreur de s'y engouffrer. Christan l'attendait déjà, sur la défensive. Déjà il testa cette lame, en quelques mouvements pour juger de sa maniabilité et de son poids.

''Je t'ai épargné deux fois de tomber dans les mains des Théocrates. PourNous sommes quittes pour ce qui est de m'avoir laissé la vie ! Je te dois donc rien sur ce plan là ''

La colère coulait toujours à chaque mot qu'il crachait froidement à Christan. Christan avait au moins raison sur le fait de lui avoir accordé la vie, car autrefois, l'Enferraillé avait été clair. Pas de pitié pour les traîtres. Et sur les deux premières fois qu'ils s'étaient recroisés avant de se confronter à nouveau, là et maintenant, Alauwyr aurait pu très bien lui lâcher les forces Théocrates aux fesses. Il n'en avait rien fait, en proie à de nombreux dilemmes. Mais Christan était un homme buté, à défaut de lui jeter à la tête qu'il était limité par des oeillères. Après s'être assuré qu'il arriverait à tenir ce sabre, il ne quitta pas des yeux son adversaire.

''Un perdant est un homme mort. Je pensais que tu le savais depuis le temps. Est-ce que ces trois années t'ont fait vieillir ton cerveau ? ''

A la suite de la dernière provocation, il ne rajouta rien. Sinon, ce serait encore rendre sa colère plus venimeuse. Et sans le faire languir, il répondit à sa ''petite'' exigence. A noter qu'il avait observé d'un rapide coup d'oeil toute la zone pour s'aviser de quelques ustensiles potentiellement utilisable ; comme une corde d'un mètre qui traînait à côté du râtelier d'arme.

Donc il attaqua avec le sabre, frappant comme s'il avait toute sa haine à déverser sur Christan. Une simple feinte pour le faire croire que toute la colère guidait ses gestes. Face à ce bec de corbin

« Je sais ce qu'est l'humilité, que ce soit celle devant le devoir, et l'humilité devant le Néant. Et ce que j'en sais c'est que contrairement à toi je n'ai jamais perdu le cap, car tu peux dire peut-être que tu as repris la juste voie, mais devrais-je te traiter avec autant d'égard que celui qui n'as jamais faillit, et s'est toujours battu pour sa cause ? » Non franchement pas, les tournes-casaques ne sont pas digne de respect tant qu'ils ne font pas leurs preuves, et ne démontrent pas que traîtrise ne serai pas à nouveau de leur fait à l'avenir.

Quand à l'impossible… Weren voudrait bien voir ça, après tout Alauwyr ne pourrait pas le vaincre, une égalité peut-être, le vaincre non. Il s'était bien amélioré avec le temps, et il ne se laisserait plus surprendre par cheveux blanc, car à ainsi être sûr de lui le sans cheveux ne pouvait au final que faire des erreurs… Quand à Weren ce dernier pouvait peut-être faire croire à l'arrogance, mais il ne faisait jamais de cadeau, ne croyait en la victoire qu'après avoir acquise celle-ci…

Et visiblement l'épéiste semblait contempler le sabre qu'il avait en main, sans doute que les gestes lui revenaient, comme au bon vieux temps en somme. Allez Christan l'attendait, et il comptait bien voir si la danseuse i encore danser un minimum… « Et moi non plus de ce fait, ce qui fait que je ne dois rien à un ancien félon. Le constat reste donc le même... » Dit Christan sombre, après tout Alauwyr devrait bien mesurer ses paroles surtout que Weren ne se sentait absolument pas redevable une seconde. Et ce pour plusieurs raisons…

« Un perdant n'est pas un homme mort, car heureux est celui qui meurt pour sa cause en sachant qu'elle survivra, non un perdant est celui qui n'accomplit pas son devoir, et c'est cela que devrait savoir un vrai fidèle. » Dit-il plus sec que jamais à Iskuvar, après tout ce dernier croyait vraiment que Christan donnait plus de valeur à sa propre vie qu'à son devoir ? Vraiment ? C'était mal le connaître…

Et Christan à l'attaque d'Alauwyr eu une idée, d'un geste expert pour un maître en maraude comme lui il fit pencher le bec de corbin essayant d'intercepter le coup du cheveux blanc d'un côté, celui en forme de bâton, et faire un croc en jambe de l'autre côté. Après tout même si pour l'instant il était défensif, cela ne le contraignait nullement à ne pas tenter de déstabiliser son adversaire...

Alauwyr réussit à bondir sur le côté pour éviter le croc en jambe. Ce n'était pas le moment de faillir à ce qu'il était autrefois, même si le geste vif qu'il fit lui tira une grimace. Encaisser les coups précédent derrière un bouclier n'allait pas aider pour repousser la protestation de ses muscles encore endolories et qui manquaient de vigueur. Heureusement que toutes ces années il n'avait misé que sur la souplesse et non la force. Mais les deux lui faisaient un peu défaut. Mais tant pis. Il ne donnera pas satisfaction à Christan !

Et il n'attendit pas pour répliquer sur son flanc, Il veilla à se mettre hors de portée de l'arme crochu, avant d'opter d'attaquer dans son dos. Ainsi, Christan sera obligé de pivoter sur lui-même. Ou bien il pourrait contre-attaquer par le longue manche de son arme. Là aussi Alauwyr devra veiller à ne pas se mettre sur la route d'un méchant coup. Heureusement, et malgré les quelques semaines de privation, il sut faire quelques pas souples pour le harceler encore de coups, dont un bien percutants sur le bas de la nuque heureusement protégé par son lourd casque. Le Clongrésonna fortement dans les airs.

S'écartant pour reprendre son souffle, Alauwyr resta en garde, dardant toujours un regard pénétrant à l'Enferraillé.

''Pour savoir de quoi on cause, il faut l'avoir vécu ! Et je n'ai jamais demandé à avoir des égards ! ''

Ce fut là la seule réplique qu'i lâcha pour répondre sur le sujet houleux de l'humilité. Avec son fanatisme, Christan se cachait derrière sa foi aveugle envers Néant. Etonnant d'ailleurs que cela ne l'avait pas perdu en côtoyant les Armandéens de force pour lutter contre Vraorg. Par contre, il avait vaguement sourciller quand Christan eut été dans l'idée d'avoir le dernier mot quand à leur histoire d'actes redevables. Ancien félon ? Que voulait-il dire par là ? Il serra les dents et se reconcentra sur une nouvelle attaque. Qu'il ne perdit pas de temps à dispenser. Cette fois, il dut prendre son sabre à deux mains pour contrer les coups puissants de Christan. Il réussit, en se demandant d'ailleurs comment, à bloquer le bec contre sa lame. Mais le blocage ne sera que d'un court instant.

''Il y a trois ans, un perdant à tes yeux n'était rien d'autres qu'un cadavre ! Le Perdu est celui qui n'accomplira pas ses devoir ou ne les comprendra plus. Même le sacrifié peut accomplir ce que Néant décide, même si cela doit lui coûter et qu'il le paiera toute sa vie pour retrouver sa Bienveillance à ses Yeux''

Il bondit en arrière juste à temps pour éviter un sale coup de la part de Christan. il se dissipait trop à converser avec ce buté. Il perdait son temps

Visiblement Iskuvar semblait être rester agile malgré tout cela… Mais bon Weren après tout n'aurait tirer aucun amusement de la chose si elle avait été facile, après tout quel accomplissement trouve t-on dans ce qui ait aisément accomplit ? Quelle fierté dans l'aisance, et la paresse ? Rien, car ces choses là ne faisaient pas de vous un homme fort, fier, dévot, et meilleur. Non au contraire elles faisaient de vous un faibls, une loque, un parasite, un inutile. Et cela expliquait d'ailleurs pourquoi la noblesse Armandéenne était si pitoyable, et si inutile sans leur cohorte de serviteur...

Et Alauwyr tenta sinon d'attaque son flanc, Christan tenta de bloquer le coup, et de se déplacer pour s'éloigner d'Alauwyr… Et visiblement cheveux blanc semblait le harceler avec son épée, visiblement l'autre tentait encore de la harceler, il connaissait la chanson, et il sentait le mauvais coup… Après tout s'il y avait bien un adversaire qu'il était habitué à affronter c'était bien Iskuvar, le défaut étant que ce dernier aussi était habitué à affronter Weren… Et donc alors que le clong résonna ils réagirent tout deux comme il fallait réagir face à leur adversaire. Et on retourna vite à un statu quo alors qu'ils tentèrent mutuellement de reprendre leurs souffle.

« Bien que tu n'en demande pas car je ne supporte pas les crétins qui me demandent de me montrer doux car la douceur amollit les hommes, alors que la dureté les renforce. » Dit-il impassible par la suite aux propos d'Alauwyr sur le fait qu'il ne demandait pas des égards.

Puis Alauwyr encaissa quelques attaques, et en bloqua même une quelques instants avant ensuite de parler, et même si ses paroles auraient pu paraître insolentes, Christan devait avouer qu'en y réfléchissant un peu elles étaient assez censés… A contrecœur il admit donc ce point.

« Celui qui est faible est un perdant car il ne peut pas accomplir son devoir à cause de sa faiblesse, et le mort est un perdant aussi car il ne peut même plus accomplir son devoir à travers la mort. Tu n'es donc pas encore un perdant Iskuvar effectivement, mais il te reste à prouver cela. Et le chemin pour y arriver ne sera pas facile, non pas pour te faire échouer, mais car si la voie de la rédemption n'était pas difficile tu n'aurai aucun mérite à l'avoir parcourue. Ce sont des épreuves qui se présentant à toi Iskuvar, à toi de les relever. » Dit-il pragmatique, et direct. Même si Christan avait certes un esprit revanchard il restait que l'âme d'Iskuvar pouvait encore être sauvé, et de ce fait il lui imposait des épreuves pour tout d'abord pour le tester, et non pour le faire échouer. A Alauwyr donc de montrer sa valeur, ou renoncer. Montrer qu'il était fort, et qu'il suivrait la juste voie.

Puis après ces quelques paroles Weren se remit en posture, cette-fois non pas défensive, mais agressive. On allait dorénavant ce qu'était devenu la danseuse. Et cette fois-ci Christan se rapprocha calmement de quelques pas, et tenta de faire agiter cheveux blanc avec quelques coups, et feintes pour qu'il se déplace tout en poursuivant.

« Je veux croire à ta rédemption Iskuvar, et c'est pour cela qu'il faut être ferme, et dur envers toi. Car ainsi je teste ta détermination. Comme tu le sais la vie est une chienne, et aucun homme ne s'accomplit dans la facilité, si tu intègre à nouveau pleinement nos rang tu aura donc à faire des sacrifices, et à ne jamais renoncer. Mais... » Finit-il ensuite plus calme, et moins dur. « Tu n'as à être humble que devant le Néant effectivement, cela j'ai faillit l'oublier. Car nous devons être fier d'être alayien, et de ne courber devant l'échine devant personne d'autre que nôtre déesse. Cela ne l'oublie jamais. » Et donc au fond la fierté d'Alauwyr n'était pas tant un mal tant que cela n'avait pas des apparences de blasphème.

Alauwyr garda cette fois la bouche close, ruminant pour lui les nouvelles paroles de Christan. Comme s'il n'avait pas assez relevé d'épreuves peut-être et qu'il y en avait bien des nouvelles encore à franchir... Et au final, à qui il devait faire ses preuves ? A Néant en personne, à tout le Protectorat ? Ou à Christan ? A bien y regarder les trois, tous attendaient quelque chose de sa part. Pour Néant, ses voies étaient impénétrables et même s'il avait fait qu'une fraction de pénitence à son Egard. Pour les Protégés, après être passé dans les mains d'un Baptistrel, il devait encore démontré que sa nouvelle voie ne se dérobera pas pour prendre une nouvelle fois la voie de la traîtrise. Pour bon nombre d'humains, quand on trahissait une fois, on pouvait encore trahir. S'ils savaient tous.... pour bon nombre d'entre eux, choisir la voie de la Frontière avait été facile quand on se trouvait proche d'elle, ou en présence de forces alliés...

Et pour Christan....Là c'était encore différent. A entendre ce sale bougre, prétendre à croire à la rédemption d'Alauwyr avait de quoi provoquer bien des questionnements chez l'épéiste. Qu'est ce qu'il voulait au final ? Voir un soldat revenir dans les rangs alayiens ou croire qu'un ancien ami qui l'avait involontairement trahi pourrait revenir sur ses pas et être ce qu'il était autrefois ? Il était dur de croire que Christan chercherait un tel fond, lui qui n'avait jamais eu à se soucier d'avoir des amis ou non, servant sa cause et celle des Alayiens. Tout cela était encore bien confus par manque de détails et rendait perplexe l'ancien Théocrate.

Il guettait toujours le moindre mouvement de son adversaire. Celui-ci avait décidé de reprendre les hostilités. Après s'être remis en posture d'attaque, Alauwyr se redressa pour se préparer à l'offensive de l'Enferraillé. Les quelques pas qu'il fit vers lui ne laissait aucun doute sur ses attentions. Faisant fi de son flanc qui l'étreignait un peu plus encore, il regarda Christan se rapprocher. Quand les premiers coups arrivèrent, Alauwyr ne put que reculer ou esquiver, le temps d'analyser la manière dont Christan frappait avec son arme d'hast. Il devait veiller à ne pas coincer sa lame sur le bec. Perdre son arme était bien la dernière chose à faire. Et Christan rajouta encore un bref sermon.

''Un Alayien ne courbe pas l'échine, mais il ne se montre pas mollasson dans ses gestes et coups. Est-ce là le sérieux et la dureté que tu veux m'imposer Christan ? Où cherches-tu à me ménager ? ''

Il repoussa d'un coup de sabre un coup direct de l'arme de Christan.

''Si tu dois me montrer les voies les plus ardues de Néant, alors ne tarde pas à les montrer ! Ma détermination n'est pas la seule chose à tester n'est ce pas ! ''

Qu'attendait-il donc pour le pousser à affronter les nombreuses épreuves qui lui restaient encore à surmonter ? Leur échange de coups n'étaient qu'une façade dans un certain sens, du moins selon les pensées d'Alauwyr. Il frappa Christan à plusieurs reprises au même endroit, pour le contraindre de jouer de sa parade, avant de décider d'un coup avec une petite feinte, de le frapper par l'ouverture créée par la multitude de coups répétés qu'il avait imposés à son adversaire. Il devait frapper vite et bien, car Christan aussi réagirait vite pour combler la lacune de cette ouverture ; qui mettait son flanc gauche à découvert

Iskuvar esquivait, esquivait, et éviter de parer, ou bloquer les coups… Bonne idée car avec l'arme maniée par Weren il y aurait moyen en tirant astucieusement au bon moment de coincer la lame sur le bec, et il n'y aurait qu'à tirer de toutes ses forces pour désarmer à coup sûr l'ancien cheveux blanc. Après tout Christan avait toujours été plus fort physiquement là où Alauwyr était plus agile, et d'ailleurs à voir Iskuvar il n'était pas plus fort physiquement qu'avant contrairement à Weren… Tiens il avait une idée, vu que la danseuse s'amusait à miser sur son agilité, pourquoi la brute sombre ne miserait pas encore davantage sur sa force physique ? Après tout Alauwyr avait ce penchant pour dire que la force physique ne faisait pas tout, mais l'agilité non plus. Après tout frapper rapidement c'est bien, mais si c'est pour ne pas donner de coups décisifs… Au final c'est la manière dont on utilisait son avantage qui faisait la force de ce dernier…

« Tu va vite t'en apercevoir. » Répondit-il concentré à Iskuvar qui s'amusait à la titiller visiblement, et ce dernier arriva à repousser de son sabre un coup de Christan. Ah cet Iskuvar toujours aussi téméraire, Peut-être que ce serrait une stratégie contre lui d'essayer de casser son arme avec celle de Weren, mais autant la garde pour un autre jour car Christan n'avait pas envie de briser un achat de 60 pièces d'or qu'il avait acheté aujourd'hui à peine…

« Nous avons toutes la journée pour cela Iskuvar, ne soit pas trop pressé. Ce qui est vite fait quand il s'agit de spiritualité est mal fait. » Dit-il toujours aussi concentré sur le combat.

Christan ensuite manœuvra. Fit tournoyer son arme, et bloque plusieurs coups d'Alauwyr dans une posture assez stable, et quand ce dernier feinta. Weren avait-il besoin de dire qu'il s'y attendait en partie ? Il connaissait les tactiques d'Alauwyr, et le goût qu'avait, et qu'a visiblement toujours ce dernier à chercher des ouvertures, et à en créer. Christan renforça donc un court instant son appui sur sur son pied droit, et fit quart de tour vers la gauche, alors que son arme décrit rapidement une arc de cercle venant bloquer l'épée d'Alauwyr…

« A ce que je fois tu aime toujours autant les feintes, et les attaques opportunistes... » Dit sarcastiquement Christan, ah et il s'était tant entraîner en trois ans en art de la parade dans l'optique bien entendu de se préparer à ce genre de choses… Mais il se doutait aussi d'une chose, Alauwyr connaissait aussi par cœur sa manière de se battre… Il allait donc falloir changer de tactique pour essayer de prendre cheveux blanc à contre-sens… Alors au lieu d'enchaîner avec une contre-attaque Christan tenta d'user du bec de corbin pour désarmer cheveux blanc… Allez Iskuvar, montre moi ce que tu vaux pensa Weren, montre moi qu'en trois ans tu t'es amélioré comme moi…

Et pour désarmer il fit donc un mouvement de bas en haut comme pour entraîner l'arme d'Alauwyr par le haut, et le faire avec une maximum de force, se dégager avant que cela ne soit trop tard aller demander réflexes, et dextérité à l'épéiste... Une bonne manière de tester sa manière de danser avec son épée...

L'Alayien s'était contenté de froncer des sourcils face aux remarques de Christan. Les vieilles méthodes étaient souvent les meilleurs et à entendre le sarcasme du lourdaud...Alauwyr ne devait pas se laisser distraire et il serra plus sa prise sur la poignée de son épée quand le bec de l'arme d'hast coinça en partie la lame. Peut-être qu'il n'avait pas eu à se battre contre l'arme qu'employait Christan, mais il lui était aisé de comprendre ou du moins espérer anticiper la suite. Et ce rapidement. Il pourrait tenter de tirer son épée pour contraindre Christan à agir d'une autre façon, mais sur ce qu'il croyait, c'était tout autre chose. Sans compter que son ancien comparse était un bovin né, n'usant que de sa force. Et que de mieux que d'opposer de la force face à l'agilité...

Alauwyr n'avait pas su l'avoir sur de possibles ouvertures de flanc, mais peut-être qu'il allait l'avoir sur ce coup-ci. Comme il s'était vivement attendu, Christan tenta de le désarmer en lui arrachant l'arme des mains à l'aide de son bec de corbin. L'Alayien la lâcha délibérément pour s'accroupir le plus rapidement possible, sans doute pour éviter le coup de hampe que Christan pourrait très bien lui donner par un mouvement circulaire à la suite de son blocage. Sa main râcla le sol pour prendre le maximum de poussière et à peine se redressa-t-il dans l'idée d'aller ramasser son épée qu'il jeta sa ''prise'' à la tête de l'Enferraillé. Peut-être que son casque le protégera-t-il d'une partie du lâcher de poussière, mais la visière restait toujours avec une ouverture. Il serait douteux que cela lui épargne l'arrivée de la poussière ; du moins une partie, dans les yeux.

Alauwyr espérait profiter de ce répit de quelques secondes pour aller récupérer sa lame qui trônait par terre. Il avait sur-estimé ses mouvements et il ne put qu'avoir le souffle coupé par une douleur qui l'étreignait au flanc. Il grogna et tout en ramassant son épée d'une main, porta une autre à son flanc qui n'aurait que demander à terminer le repos qui lui était dû s'il avait pu avoir l'occasion de parler. Au moins se rappelait-il au bon souvenir d'Alauwyr en le tenaillant pour lui rappeler qu'il se déployait trop là dans ses efforts. Grimaçant, l'Alayien recula de quelques pas pour prévenir toute attaque de la part de Christan qui ne supportera sans doute pas d'avoir mangé la poussière

Qui aurait pu penser décemment qu'Alauwyr allait miser sur la force face à Christan ? Certes Iskuvar était très fort, mais Christan devait être parmi les hommes les plus fort existant actuellement, autant dire que jouait à qui avait les plus gros biceps avec lui n'était pas la meilleure idée qui soit, mais Iskuvar était plus malin que ça, et il joua sur l'agilité comme Christan s'y attendait, après tout une danseuse se devait de savoir danser, et se déhancher, et il s'attendait aussi à un coup en traître d'une certaine manière après tout les deux soldats savaient que des fois à la guerre comme à la guerre…

Et ce donc il ne s'attendait pas c'est qu'Iskuvar n'insiste pas, et lâcha on arme qui fit un joli vol plané dans les airs. Et Weren en voyant cela, et en apercevant Alauwyr s'accroupir ne réfléchit pas, et chercha à lui donner un coup de hampe pour le déstabiliser. Le coup manqua de peu, et le coup fourbe d'Alauwyr arriva. Plusieurs grains de poussières volèrent dans les yeux de Weren. Celui-ci retint le réflexe de frapper dans tout les sens car c'était un entraînement, et qu'il ne fallait blesser personne, et recula en secouant la tête jusqu'à ce que la poussière parte parfaitement. Celle-ci finit par partir, mais visiblement Iskuvar avait ramasser son épée, et semblait avoir mal… Christan aurait bien réplique sur l'instant, mais se demanda s'il ne valait mieux pas éviter…

Sans doute qu'il faudrait éviter de trop faire durer l'entraînement pensa t-il agacé, encore quelques passes, et c'est ce qu'il ferait, il reprit donc une position agressive, et s'approcha calmement. Puis il eu une idée... Et il décida d'entamer les yeux encore larmoyants une série de crocs en jambes avec son arme pour obliger Alauwyr à sauter pour esquiver ses attaques, histoires de bien le faire danser...

Mais avant cela Christan avait prit en main d'une main une sorte de vase qui contenait de l'eau pour se rafraîchir et avait répandu son contenu au sol... Histoire de bien faciliter la tâche à cheveux blanc... C'était de bonne guerre après tout!

Christan ne semblait pas avoir apprécié la poussière dans les yeux. Lui qui paraissait se complaire juste avant qu'Alauwyr usait toujours des mêmes méthodes martiales. Là, il n'avait pas été déçu du voyage. Mais une telle attaque sournoise ne se serait sans pas du tout du goût d'un homme tel que son adversaire qui ne misait que sur l'honneur. Quel honneur pouvait-on tirer de toute façon en se battant ici, comme dans un banal entraînement, avec un homme qui sortait à peine d'un long séjour d'alitement ? La question serait intéressante à débattre, mais le temps et l'humeur des deux combattants ne s'y prêtait guère.

Alauwyr attendit donc l'approche de son ancien comparse, détachant sa main portée à son flanc pour s'assurer de sa position. Doucement, le porteur de l'arme d'hast s'approcha. Puis il s'en suivit une série de mouvements, qui s'enchaînaient les uns à la suite des autres, visant les jambes d'Alauwyr. L'Alayien ne put guère les esquiver, si ce n'était en bondissant ou en sautant sur le côté. Le bougre d'Enferraillé le menait dans la danse, lui laissant aucun répit. A croire qu'il était bien décidé à lui faire payer l'affront du jet de poussière dans les yeux. Et le pire était qu'en plus de mener la danse, Christan menait l'épéiste là où il le désirait : vers la flaque de boue encore toute imbibé d'eau.

Trop concentré sur les coups que lui portaient Christan, Alauwyr ne put voir qu'il arrivait dessus à reculons et s'en souvint quand il en vint malheureusement à glisser. Il perdit l'équilibre et tomba lourdement sur le dos. Il ne remua plus, les paupières closes. Là, on pourrait dire que l'entraînement avait été de trop.

Peut-être que Christan se demandera s'il n'y avait pas été trop fort et ne pourrait donc que se rapprocher pour s'assurer que l'épéiste n'avait rien, si ce n'était que d'avoir tourné de l'oeil. Il serait très mal vu pour l'Enferraillé si son adversaire pâtissait de cette séance, alors qu'un guérisseur avait suggéré à ce dernier encore du repos.

Quand on possède des bottes lourdes en ferraille, il est aisé d'entendre les pas se rapprocher. Se rapprocher et d'entendre le cliquetis d'une armure quand quelqu'un se penche ou se met à genoux. Alauwyr n'eut qu'à ouvrir les yeux et brusquement, le dos du sabre qu'il avait tenu même dans sa chute, se porta à l'interstice qui séparait le casque du haut de la cuirasse de Christan. Un coup que d'ordinaire dans un champ de bataille n'aurait pu guère être possible, car connaissant Christan, soit il l'aurait désarmé, soit il l'aurait massacré de son arme pour s'assurer de l'étriper avant même qu'il ne chute au sol. Jamais on ne s'approchait d'un homme à terre qui portait encore une épée ou qui n'avait pas reçu une blessure mortelle.

Alauwyr dansait, sautillait, et gigotait dans tout les sens c'était bien amusant à voir. Et Christan menait la danse pour voir où l'épéiste allait, bon ce n'était pas très honorable, ou des plus stratégique cette manière de faire, mais comme Iskuvar était fatigué, et que ce n'était qu'un entraînement autant en profiter, et puis oui Weren n'avait vraiment pas apprécié le coup de la poussière dans les yeux car cela en plus était infernal à enlever avec un casque, mais du coup il n'avait pas trop penser sur l'instant au fait qu'Alauwyr puisse se blesser en glissant, il pensa plus au fait que l'épéiste puisse se vautrer, mais de plus de manière humiliante que dangereuse…

Et Christan s'en rendit compte quand Alauwyr ne se releva pas tout de suite après être tombé… Weren regarda Iskuvar en attendant que ce dernier se relève, après tout même un peu secoué cela ne ressemblerait pas à Alauwyr de se relâcher, mais visiblement… Il pensa que la blessure de l'autre s'était peut-être rouverte, ou qu'il l'avait assommé accidentellement, et le regard que lui lancèrent certaines personne choqués non loin était évocateur devant le fait qu'il ne réagisse pas… Weren du coup qui commença à se demander si Iskuvar s'était bien assommé voir pire s'approche avec l'intention de vérifier cela…

Et quand il se mit à genoux pour essayer de ramener Iskuvar à lui, ce dernier prit en main son sabre pour le caler sur la modeste faille entre le casque de Christan, et sa protection à la gorge. La fourbe ! Pensa Weren avec un certain énervement avant d'écarter la lame sèchement de la main suite à ce coup en traître, et relever Iskuvar. Avec fermeté, mais sans brutalité après tout on ne toumentait pas les éclopés malheureusement.

« Toujours aussi increvable qu'avant bon sang ! Je me demande à qui tu as pu pourrir la vie quand je n'étais pas là. » Dit Christan avec une sorte de sarcasme. Avant de l'entraîner de ce pas en lui disant fermement. "L'entraînement est terminé, maintenant je pense qu'il serait de bon ton d'aller rendre une petite visite aux prêtres, bénissons après tout Néant de nous avoir offert cette journée, et ensuite nous verrons bien."

Au passage il dit impassible.

"Alors sinon l'intégration au protectorat se passe bien avec les autres peuples? Et avec les femmes elfes? Je présume que tu t'entend bien avec elles n'est-ce pas? Dit-il sans savoir pourquoi il avait placé cette pique, mais cela lui faisait envie, et puis il préférait éviter de penser au fait qu'il avait faillit finir au tribunal militaire à cause de la maladresse d'un épéiste. Et puis cela lui permettait de tester un peu Alauwyr, à voir s'il prendrait la chose trop au sérieux ce qui pourrait être suspect. Ou pas...

Il était des plus visibles que Christan n'apprécia pas du tout le coup vicelard de l'épéiste, à savoir de le prendre en traître de la sorte. Sans attendre, l'Enferrailé exprima sa frustration en poussant la lame menaçante d'un revers de son gant de fer et releva vivement Alauwyr d'une forte poigne, sans le brusquer tout du moins. Etonnant. Christan serait capable de se défendre de ce geste sans heurts en raison de l'état de l'épéiste. Et quand au sarcasme, Alauwyr se retint d'en rire. A croire que dans ce ton bien senti, on pourrait croire à un compliment de la bouche du rageux.

''A croire que cela te manquait... Et avant d'aller rendre grâce à Néant, laisse moi le temps d'aller m'arranger un peu. Je ne crois pas que d'arriver poussiéreux et en sueur auprès des prêtres et de Néant soit très appréciable...''

Il se pencha doucement pour ramasser le sabre et le tendre à Christan par sa garde quand il sourcilla fortement aux sous-entendus de son ancien comparse.

''Qu'est ce que tu t'imagines ? Que je passe du bon temps avec des femmes aux oreilles pointues ? Que je les mets dans mon lit peut-être ? ''

Qu'est ce que cherchait Christan ? A le pousser dans ses retranchements ? Comment pouvait-il penser à pareilles choses alors qu'il avait passé plus de temps alité et sous surveillance en raison de son revirement en trahissant les théocrates. Quand on trahissait une fois, on pouvait toujours craindre une seconde.

''J'ai eu des préoccupations bien plus importantes que tes évocations d'un goût douteux. Oui comme mon intégration au sein du Protectorat, puisqu'il me faut encore et au quotidien faire amende honorable pour prouver ce que j'ai encore à prouver. Tiens reprends ton sabre, avant que tu ne trouves le moyen de dire que je pourrai te le prendre pour compléter mon arsenal...Je vais me débarbouiller. J'en ai pas pour longtemps. ''

Il se dirigea vers ce qui restait de l'eau apporté pour se désaltérer et il prit de l'eau dans le creux de ses mains pour ne nettoyer la tête et le visage. Il en profita pour se rafraîchir un peu et attendit quelques secondes que l'eau ondule moins pour essayer de regarder son reflet sur la surface guère étendu. Il grogna à ce qu'il réussit à voir et se redressa pour rejoindre l'impatient qui devait l'attendre.

''As-tu encore d'autres interrogations sarcastiques à balancer à ma figure ou alors pouvons nous y aller? ''

« Cela montrerait au moins que tu t'échine à la tâche pour la plus grande gloire de l'unique. » Dit Christan avec une certaine dose de sarcasme, après tout il imaginait bien la tête des prêtes en voyant cela, mais bon donner de soit pour la gloire de l'unique était après tout toujours quelque chose de louable en toutes circonstances. Enfin sur ce Christan récupéra son sabre que lui tendit Iskuvar avant de rajouter d'un ton malin.

« Oh tu sais si on ne voit pas leurs oreilles, et si on a bu quelques litres de bière il y a moyen de se réveiller le lendemain avec une drôle de surprise dans son lit, et je suppose que pour ta part tu as dû pouvoir constater ce genre de surprises gênantes au vu de tes fréquents loisirs intimes à l'époque... » Dit-il toujours aussi piquant, mais bon c'était bien la situation cocasse par excellence de se lever par exemple le lendemain avec un homme dans son lit sans savoir pourquoi, mais en constatant qu'on a la gueule de bois. Néant merci Christan n'était pas un grand adepte des beuveries, raison pour laquelle il n'avait pas à vivre ce genre de situations très gênantes.

« Et n'oublie surtout pas la maquillage, après tout je suis certain que tu as envie de faire bonne impression auprès de certaines prêtresse... » Rajouta Christan à la volée alors qu'Alauwyr allait se débarbouiller. Sur ce il s'essuya un peu lui aussi, et enleva les derniers grains de poussière dans ses yeux… Suite à cela Iskuvar revint, et dit.

« N'oublie pas juste pas de prier Néant pour la repousse rapide de tes cheveux. Car qui sait ? Si l'unique est satisfaite elle t'accordera certainement cette faveur. » Dit-il de son humour graveleux, et aussi subtile qu'un coup de poing de Christan dans la face avant de conclure alors qu'il ouvrait la marche ? « Quoique voit le bon côté de la chose, ayant perdu ta longue chevelure, le temps qu'elle repousse tu aura largement le loisir de te consacrer avant tout aux choses essentielles que sont Néant, et le combat. » Finit-il acerbe comme pour dire que la côte d'Alauwyr auprès de la gente féminine allait sans doute être assez basse pour un certain temps, mais bon il survivrait sans doute.

Christan continuait de l'abreuver de répliques sarcastiques. Ne pas y répondre aurait pu être aisé, si Alauwyr ne se faisait pas violence pour contre-attaquer verbalement. Il n'oubliait pas qu'il n'était encore qu'un individu sous surveillance pour juger de sa bonne foi et de la voie qu'il avait décidé de prendre en acceptant de se rendre chez les Protégés. Se rendre était un doux euphémisme puisque Lören lui avait mis le grappin dessus. Ce vampire avait été dans le désir de lui faire payer son impudence de la dernière fois et en plus, il avait donné plaisir à Christan à ce moment là, bien décidé à ce que le traître qu'était l'épéiste le paie longuement. Dans l'esprit de l'Alayien, c'était de se repentir de ses pêchés auprès de Néant et qui lui seul serait en droit de déterminer s'il était enfin solvable de ses ''crimes''. Enfin presque... L'avis des Protégés aurait son importance pour son avenir au sein de leurs rangs. En attendant...

''C'était visiblement mal me connaître à l'époque... des mauvaises surprises.... Qu'est ce qu'il ne faut pas entendre...''

Peut-être que les choses auraient pu en rester là, pendant que Christan prenait la tête pour se rendre à ce qui servait de temple pour prier l'Unique, si ce dernier n'avait pas continué à balancer ses vannes d'un mauvais goût. Ce n'était pas le fait qu'il n'avait plus de cheveux qui provoqua una fissure dans sa patience. Ce fut l'humour un peu trop déplacé de son ancien comparse avec Néant et de la prière à lui faire pour espérer la crinière grisée d'autan. Il n'eut qu'à poser avec force sa main sur l'épaulière de Christan pour le contraindre à se retourner. De son autre main, il glissa ses doigts sous les rebords de son casque pour le tirer à lui. Peu lui importait de se prendre un mauvais coup de tête. Le regard plissé froidement, il dardait l'Enferraillé d'un air qui marquait qu'il avait franchi une frontière fragile.

''Se consacrer à Néant ne signifie pas abuser des prières pour des futilités ! Si ces propos étaient sortis de ma bouche, tu n'aurais guère tardé à me rappeler ce que représente Néant. A croire que trois ans passés auprès des Protégés t'ont quelque peu détourner de ta propre voie ? N'est-ce pas toi qui me reprochait quelques semaines plutôt mon manque de ferveur envers Elle ? De mentir même alors que j'ai juré en son Nom ? ''

Tout ce parcours de fait jusqu'à aujourd'hui, c'était à se demander où ce bougre de Christan voulait en venir encore. Le tester ? Le sermonner juste après ? Il retira sa main de sa prise et recula de quelques pas, jetant un bref regard sur les gardes qui devaient garder un oeil sur lui. Ce n'était pas l'envie de décocher un coup de poing qui lui manquait. Mais s'il faisait cela, il serait bon pour perdre tout ce qu'il avait accompli jusqu'ici.

Puis il passa devant Christan, pour prendre la voie qui menait au temple.

''Ramène tes fesses métalliques, sinon tu vas me reprocher de te faire arriver en retard....''

Comment allait réagir Iskuvar ? Voilà ce que se demandait Christan en poussant le bouchant loin, très loin même pour lui. Mais bon après tout il voulait vérifier certaines choses, et puis il voulait surtout voir si Iskuvar allait se laisser faire, ou aller trop loin dans sa réaction envers cela. Enfin bien entendu autant dire qu'il ne ce serait pas comporter comme cela envers un autre alayien, dans d'autres circonstances, mais bon le cas d'Iskuvar était après tout en lui-même déjà assez étrange de toute manière…

« On ne connaît jamais vraiment les autres hommes Iskuvar, personne ne peut vraiment prétendre connaître son prochain au final car les choses sont toujours bien plus différentes de celle qu'on imagine. »

Dit-il cette fois-ci avec davantage de sérieux, et il parlait autant d'Iskuvar en disant cela que de lui-même. Après n'était-ce pas le Alauwyr qui avait cru que Christan aurait pu accepter de servir sous Vraorg ? Non cela Weren ne l'aurait jamais tolérer. Non il ce serait battu à mort au nom de l'unique, et ce au dépend de sa propre vie. Car il avait de l'honneur, et première doctrine était de toujours rester fidèle à sa foi, et à sa déesse en toute circonstance. Pour cela qu'il n'aurait jamais trahit Néant, ou agit contre-elle, et sûrement pas au nom d'un usurpateur de dragon blanc…

« Alors à ce que je vois tu as écouter ce que j'avais dit, et tu réagit comme un vrai fidèle est censé réagir ? Intéressant… Mais fait attention à tes paroles Iskuvar, si tu savais vraiment qui j'étais tu aurai deviné pourquoi je parle ainsi, et si je me suis vraiment détourné de la vraie foi, ou non. Beaucoup de choses ont changés en trois ans effectivement, mais l'honneur est une chose immuable à chaque homme. Et j'espère bien que tu défendra l'unique, et nôtre peuple avec autant de ferveur lorsque l'heure de tirer l'épée sera arrivé. » Ajouta t-il sombrement, ah bien entendu si Alauwyr l'avait frapper il aurait riposter. Mais il ne l'avait pas fait heureusement, mais de toute manière Christan ne ce serait jamais parmi en temps normal d'associer Néant à ce genre de choses, mais après tout il valait mieux vérifier si Alauwyr aurait agit comme un infidèle en rajoutant sur les propos de Christan, ou de manière à peu près tolérable comme il venait de le faire maintenant. Car oui beaucoup de détails pouvaient jouer au final.

Et il répondit d'un ton durement déchiffrable aux dernières paroles d'Alauwyr. « Effectivement allons-y de ce pas. Car le devoir est une chose qui doit se faire de manière preste, et efficace. » Et celui d'honorer l'unique, et de la louer pour tout ce qu'elle avait fait pour l'alayia était important. Après tout Néant n'était autre que l'esprit créateur, et la seule véritable maîtresse du genre humain aux yeux des alayiens, et Weren comptait bien lui rendre hommage, et il était bon qu'Alauwyr rentre cela dans sa tête définitivement, après tout Vraorg n'était qu'un sale chien d'usurpateur… Qui devrait être déchu tôt, ou tard, et plutôt tôt que tard.

Et ils se rendirent donc devant l'autel, et le prêtre qui semblait afférer à consulter l'ouvrage de prière lança un regard évocateur à Alauwyr. Nul doute qu'il allait poser nombre de questions à ce dernier lors de son serment pour tester sa foi. Mais bon après tout c'était habituel de faire un sorte que les brebis ne s'égarent pas du droit chemin si possible... Et Christan lança un regard tout aussi évocateur à Iskuvar lorsqu'ils durent s'asseoir peu avant le début du sermon qui allait bientôt commencé. Quel était l'ouvrage qui allait être lu aujourd'hui? Le livre de Dattel, prophète, élu du Néant, et premier homme à avoir pu porter dévoreuse la relique toute puissante de l'unique. Et visiblement la chemise qu'avait porté ce dernier dans les temps anciens était exposé devant l'autel dans une protection, car après tout elle restait une relique précieuse, et ancestrale pour le peuple alayien...

L'Alayien avait stoppé sa marche déterminée et avait retourné sa tête pour fixer un regard intense envers Christan.

''Il n'y a pas pire ennemi que soi-même. N'oublie jamais cela si tu n'as jamais entendu ce proverbe. Car il s'applique bien plus qu'on ne peut le croire et je sais très bien de quoi je parle. ''

Il n'allait pas énumérer le nombre de fois qu'il avait repoussé ses propres doutes quand à son choix d'avoir suivi Vraorg. Combien de fois ses pensées s'égarèrent, remettant en question ce qu'il avait décidé de suivre. Combien de fois avait-il refusé de s'écouter, d'entendre les cris de sa propre conscience sur les erreurs faites. Il n'y avait pas plus dangereux que soi-même. Sa propre âme pouvait elle-même une traîtresse.

''Et si je suis ici, ce n'est pas pour jouer les lâches. Le jour où on me permettra de reporter mon épée, ce ne sera pas pour qu'elle reste dans son fourreau pendant que les autres se battent. ''

Il n'était pas un lâche. La peur, il connaissait mais il avait appris à faire avec depuis longtemps. La peur de recroiser la route de Christan quand il avait décidé de virer de bord avait pourtant serré son cœur une brève seconde. Pourtant, il l'avait senti et avait fait avec, prêt à payer le prix de ses erreurs. Qu'il était loin d'avoir payé d'ailleurs à ses propres songes. S'il avait eu trop peur, il ne serait pas ici, à Sandur. S'il avait eu la peur au ventre, il serait resté un faible pour le restant de son existence et ça, cela n'aurait pas été lui.

Il garda quelques secondes le silence tut en gardant son regard fixé sur Christan, avant de se remettre en marche vers le temple.

Une fois dans l'immensité de la salle de prière, Alauwyr croisa le regard du prêtre et ne se détourna pas de lui. Il se fichait du jugement de celui-ci. Il ne connaissait pas l'épéiste et donc, il n'avait guère le droit à un jugement. Sauf ce qui concernait la foi...Durant donc la prêche, le combattant qui avait dépourvu de sa longue crinière grisée quelques semaines auparavant écoutait et se concentrait durant l'énoncé du sermon. Bien plus qu'à l'époque où Christan le tirait malgré sa réticence à se rendre aux messes. Christan aurait de quoi être surpris.

Restait à voir ce que le prêtre aurait comme question ou demande de preuve de foi ; comme n'importe quel porteur de parole de Néant ferait au quotidien de toute façon

Il ne répondit rien aux propos d'Iskuvar, il n'y avait pas de pire ennemi que soi-même ? Certes après tout c'était soit-même la source de faiblesse, et de doute. Un fidèle devait donc savoir se gérer soit-même, et ne ni succomber aux doutes, et à la lâcheté pour pouvoir ainsi servir dignement l'unique. Enfin en somme il n'avait rien à redire à ceci, mais franchement il n'avait pas non plus envie de confirmer à Iskuvar que ce dernier avait raison, après tout on était au stade des évidences là, mais il était bon qu'Alauwyr s'en soit enfin aperçu mine de rien. Se vaincre soit-même, voilà une épreuve que devait remporter tout dévot de Néant effectivement…

« Les actes sont bien plus solides que le vent sortant de nos bouches. Nous verrons donc de quels teneurs seront tes actes lorsque le moment sera venu. » Conclut Christan en allant droit dans le tas, après tout rien ne prouverait ce que disait Alauwyr tant que l’occasion de se battre pour le Néant ne serait pas donné à ce dernier après tout.

Et l’occasion ne tarderait peut-être pas, cela Christan ne savait pas, mais dans tout les cas l'heure viendrait où il faudrait tirer l'épée au clair, et déterrer la hache de guerre, car l'appel de la bataille résonnerait à l'horizon. Le sang lui aussi répondrait à l'appel, et une épreuve sans égale les attendraient… Car le voleur de cœur, celui-même qui a dérobé le cœur de l'unique devrait être terrassé, un être qui avait dérobé les pouvoirs même du Néant, mais cela devrait être fait… Et s'il fallait mourir pour que cela soit fait, cela le serait.

Car il est le destin des hommes de mourir, cela est une fatalité, mourir glorieusement, mourir autrement. Oui cela avait son importance, mais ce n'était pas comment on meurt l'essentiel, mais pourquoi l'on meurt. Et au nom du Néant était sans doute la raison la plus solide qui étreignait le cœur de Weren… Oui il voulait mourir au nom du Néant avant tout, voilà ce qu'il avait envie, sa vie, sa mort… Elle appartenait à Väsà, l'éternelle, et la mère de toute chose. Elle avait était l'origine de tout, et il serait justice qu'elle soit la fin de tout au final… Oui tout était Néant, et Néant méritait ce qu'il y a de mieux… Voilà ce à quoi pensait Christan, et il ferait de son mieux pour la libérer de Vraorg tant que l’occasion lui serait donné de le faire.

Enfin sur ce ils se dirigèrent à nouveau vers le temple alors qu'Alauwyr lui avait montré visiblement une certaine détermination, il avait envie de croire non feinte le connaissant, mais comme il l'avait dit on n'était jamais sûr de rien malheureusement à l'égard des autres.

Et on arriva donc au moment de la prêche, ou le prêtre débuta son long serment. Peu à peu avant d'en venir à un chapitre précis d'un livre de prophétie.

« Et là Dattel l'élu du Néant apporta la parole de cette dernière en son pays peuplé d'infidèle. Néanmoins l'ignorance, et la folie des hommes devant les sages enseignement de Väsà est des fois sans limite, alors Dattel faillit voir sa dernière heure passer, et c'est alors que Néant lui apparu, et... »

Dit le prêtre avant de porter son attention vers Alauwyr, quelle était la réponse ? Oh Christan la connaissait, Dattel était après tout le premier homme à qui Néant avait offert dévoreuse. Il était donc un prophète pour beaucoup d'alayien, et un homme important d eleurs histoire à sa manière...

Alauwyr se fichait de la possible méfiance de Christan à son égard. Il savait très bien que son ancien ami pensait de lui et ne manquerait pas de lui rappeler encore et toujours certains faits. Tant qu'il ne serait pas satisfait, l'Enferraillé ne le lâcherait pas. Pire qu'une tique accrochée à un clébard. Et durant la prêche énoncée par le dévôt, pas une seule minute Alauwyr ne redoutait de se faire interroger quand à ses connaissances religieuses. Un savoir qui serait plus à classer dans l'HIstoire Alayienne que d'ordre de foi. Mais cela restait un point de vue très personnel chez Alauwyr. Cela ne l'empêchait pas de se rattraper réellement sur la dévotion à apporter. S'il ne s'était pas fourvoyé comme ça depuis bien des années, les choses auraient été très différentes....

Comme il le pensait, le prêtre ne l'avait pas oublié, attendant d'un regard insistant l'infidèle qu'il dominait de son air sévère. Alauwyr heureusement arrivait à réfléchir vite, pour retrouver cette part de la culture Alayienne.

'' Et lui tendit un artefact ; une chevalière. De ses mots justes, elle dit à Dattel : ''Par ce présent, montre ma Vérité aux yeux de ces hérétiques. Qu'ils comprennent leur ultime erreur de pas avoir écouté mes Paroles. Que par ma volonté tu leur apportes la punition. Qu'ils comprennent qu'ils n'auront aucune rédemption par leur fatale erreur.'' De ces saintes paroles, Dattel accomplit donc la Volonté de l'Unique, châtiant les infidèles qui avaient cru le vraincre, par la puissance offerte de la Main de Néant. Par sa puissance conférée par la Chevalière Offerte, il accomplit sa Volonté en condamnant les âmes traîtres à Néant. Ainsi périrent les êtres abjectes qui avaient renié le Seul et Unique Esprit. Des âmes égarées, de celles qui n'avaient pas cherché à lutter contre Dattel, se ployèrent à genoux devant la Parole Même de Néant sur cette Terre, gémissant de les épargner. Ils reconnaissaient la Toute-Puissante, priant longuement pour que Néant, pour mériter sa Clémence et leur rédemption...''

Il se tut, certain d'avoir évoqué les lignes apprises dans son éducation d'Alayien. Il ferma les yeux pour chasser le vertige qui le prit traîtreusement. Heureusement qu'il n'était que léger. Manquerait plus qu'il tombe à terre... Les efforts qu'il avait déployés durant l'entraînement avec Christan se faisait ressentir. Heureusement, ce malise ne dura pas et il rouvrit les yeux, guettant les humeurs du prêtre par l'éclat glacial de ses yeux. Nul besoin de jeter un coup d'oeil en coin à Christan pour savoir qu'il l'observait depuis le début.

Alauwyr avait bien répondu aux paroles du prêtre, cela était sûr, et certain… Car oui Dattel avait pû grâce à dévoreuse purger l'armée d'infidèle et conquérir un pays qui s'était ajouté par la suite à l'empire alayien. En somme Dattel était l'équivalent d'un prophète aux yeux du peuple alayien, et aussi d'un libérateur. Quelqu'un qui avait porté la foi vers le Néant au cours de sa vie vers d'autres horizons. Oui le Néant était puissant, et au moins ces infidèles avaient compris leurs erreurs, et dire qu'avec dévoreuse ils auraient pu anéantir leurs ennemis Armandéens sans difficulté quasiment, en détruisant les dragons avec facilité, anéantissant ainsi la magie les elfes, et les vampires auraient périt, et l'empire humain n'aurait guère tarder à ployer sous le joug alayien… En somme l'âge d'or de l'alayia sur cette terre c'était joué à si peu… Voir qu'ils n'y étaient pas arrivé, et que dévoreuse avait été détruite était en quelque somme d'un frustrant…

Et visiblement le prêtre reprit la parole suite à cela son long sermon, en parlant de la vie de Dattel, et son œuvre gigantesque, d'ailleurs il n'en énuméra qu'une partie, et puis le sermon fut terminé, et chaque soldat libéré. Malheureusement par les temps qui courent on ne pouvait pas faire des prêches durant des heures entières après tout, mais au moins cela faisait du bien au moral des fidèles d'avoir quelques aménagements pour pratiquer leurs culte…

Et donc la prêche fut terminé, et Christan sortit des bancs de prière en compagnie d'Iskuvar, qu'avait-il en tête maintenant ? Eh bien tout simplement. Quelque chose déplairait, ou plairait à Alauwyr au choix...

« Que prévoyait tu de faire Iskuvar suite à ceci ? » Dit-il simplement, après tout l'autre devait bien avoir des idées en tête. « Quoi que ce soit je vais te suivre. » Finit-il par ajouter comme pour préciser que sa présence serait de toute manière obligatoire. Enfin il avait surtout envie de voir ce que Iskuvar faisait pour s'occuper lorsqu'il ne s'entraînait pas, et de toute manière pour sa part Christan n'avait pas grand-chose à faire en cet instant. Et il y avait d'autres raisons à cela, mais en tout cas il n'allait pas le lâcher pour le moment.

Une fois la prêche terminée, Alauwyr fut heureux que le prêtre ne vienne pas l'enquiquiner. Tout comme Christan, il aurait été capable de demander au ''renégat'' de rester pour voir où se dirigeait sa foi : si elle prenait le bon chemin ou si elle peinait à trouver la voie de la rédemption. L'Alayien était en tout cas heureux de voir qu'il lui ficherait la paix et surtout, que sa mémoire ne lui ait pas fait défaut aujourd'hui. Fatigué comme il était... Il se demandait d'ailleurs comment il avait pu réciter le passage attendu avec cette légère aisance. Il ne s'était guère montré assidu plus jeune quand il fallait apprendre mot pour mot les récits emplis de lignes de ferveur envers Néant... Sans doute qu'il s'était vu être Dattel.... Un peu comme un exemple à suivre. Ne s'étant jamais accordé à son passé à chaque année qui était passée, il trouvait cela logique et tout à fait plausible...

Il se leva à la suite de Christan et quand il apprit que son ancien compagnon d'arme ne le lâchera pas, il se retint de sourciller. A croire qu'il allait le coller toute la journée ! Ne pouvait-il pas le lâcher un peu ? L'idée de lui cracher cela à la figure ne lui manquait pas. Mais faire cela risquait de provoquer une fureur dont il n'avait pas besoin de subir.

Alauwyr n'aurait pas refusé de passer par un bref passage aux hammans, un système qui permettait de libérer le corps de ses toxines et de la fatigue. Mais épuisé comme il était, il était avisé de pas tenter le passage. Les pièces étaient petites pour éviter de gaspiller trop d'eau montée en vapeur et dans son état, il risquerait de tomber dans les vapes. Et se retrouver avec Christan... non merci... l'Enferraillé serait capable de ronchonner de la lourdeur de l'air vaporeux et de sa forte chaleur.... Il ne savait pas apprécier la nécessité d'entretenir son corps dans le monde de l'hygiène ! Peut-être après ce qu'il avait en tête... Si Christan décidait de s'occuper de ses propres affaires !

''Là où je vais me rendre, tu pourras me suivre.... C'est toi que cela regarde. Pour la suite, je doute qui tu saches continuer.....A moins que tu ne saches lire dans les pensées....''

Il resta volontairement énigmatique et pour éviter que son ancien comparse ne râle, il lâcha ses véritables attentions.

''Je vais me reposer... libre à toi de me coller les bottes pour t'assurer que je n'énonce pas de mensonges....''

Sans dire un mot de plus, il se dirigea en dehors de l'édifice. Il ne fallut guère de temps pour rejoindre le casernement. Alauwyr connaissait assez bien le chemin pour se rendre à la pièce qui lui servait de chambre. Il partageait cette dernière avec deux autres personnes, elles-mêmes venant de la Théocratie. Mais au contraire d'Alauwyr, elles avaient su tourner dos à Vraorg plus tôt. Et avaient largement démontré ce qu'elles valaient pour les protégés. Alauwyr partageait donc avec eux cette chambrée, sans doute pour qu'on continue de garder un œil dessus comme pour cohabiter avec d'autres, qui avaient mieux réussi que lui. Là quand il y pénétra, la pièce était inoccupée. Les autres vaquaient à leurs occupations.

Il jeta un regard à la présence de Christan. Oui, il était toujours là. Il serra des dents et fit comme s'il n'était pas là. Il retira sa chemise. Se dévoilait ainsi tout le torse d'un homme qui reprenait doucement des forces. Même si les privations le marquaient moins qu'avant, on distinguait encore des restes par les côtes encore saillantes. Puis il s'installa dans son lit, se mettant sur le dos et passant un bras sur son visage pour se plonger dans une fausse obscurité....

Non, mais en plus Iskuvar s'amusait aux jouait aux devinettes pensa Weren qui pour le coup commença à être assez agacé par la chose, après tout il aurait pu aller directement dire qu'il comptait se reposer au lieu de chipoter, non mais… Et après il se plaignait d'être épuisé, et qu'il n'épuise pas sa salive au moins, et aussi sa cervelle à tourner ses phrases de manière à ce qu'elles soient obscures… Ce serait déjà un bon début après tout. Enfin qu'importe Christan comptait le suivre, et sûrement pas pour surveiller son sommeil, mais pour tout autre chose pensa t-il, alors qu'il suivit le fléau noir.

Et ils arrivèrent donc dans la chambre d'Alauwyr dans le casernement de ce dernier, où il n'y avait personne, mais il était évident qu'il n'était pas le seul à partager cette chambre, ce qui est évident car après tout on ne va pas gaspiller des lits au protectorat… Étonnamment les situations d'urgence apprennent mine de rien aux peuples à optimiser l'organisation pensa Weren ironique alors qu'Alauwyr s'endormir, et visiblement pas très content que la muraille soit toujours là…

Il avait donc laissé Iskuvar se changer, et s'installer, et après avoir un peu patienté en espérant que l'homme s'endorme bien Christan vit du regard quelques caisses, et contenants où il y avait des affaires… Il se rappelait disons de l'armure magique du fléau noir, de même que d'autres choses… Logiquement il avait donc envie de vérifier si ce dernier était par exemples en possessions d'autres affaires magiques, donc il ne se priva point d'aller y jeter un coup d’œil pendant que l'autre dormait. Au moins ça lui apprendrait à aller se reposer en présence de Weren… Et puis après tout Christan n'avait pas le moins du monde apprécié le coup de l'attirail magique, et il comptait donc vérifier s'il y avait du dit attirail dans la chambre… C'est qu'il serait préjudiciable après tout qu'Iskuvar finisse par devenir un jour dépendant de cette magie...

Et bien entendu, Christan ne put s'empêcher au bout d'un moment de fureter dans les dites caisses. Après tout, il voulait s'assurer que les équipements de l'épéiste n'étaient pas à portée de main. Mieux même ! Qu'elles n'étaient pas présentes sous les yeux du fervent adorateur de Néant ! Il cherchait à s'assurer que son ancien compagnon suivait bien la voie de la rédemption et non pas celle du mensonge. Ou peut-être cherchait-il une preuve de mauvaise foi de la part d'Alauwyr. Tout serait bon pour l'Enferraillé pour rabrouer le combattant et maintenir la pression qu'il lui faisait subir pour le moment

La chose certaine était avec Christan était que niveau discrétion, ce n'était pas du tout cela. Bien qu'Alauwyr avait quelque peu perdu l'habitude d'être dans une certaine vigilance quand il se reposait, vu le raffut que faisant Christan, il finit par ouvrir un oeil. L'esprit embrumé par son début de sommeil, il se demandait ce qui se passait et ses sourcils froncèrent quand il aperçut son ancien ami fouiller dans une caisse non loin de là.

''Qu'espères-tu trouver ? ''

Il s'assit sur son lit, guettant le moindre signe agressif de Christan. Celui-ci avait bien décidé de lui pourrir la vie jusqu'au bout, au point de l'empêcher même de se reposer. En derniers recours, si le besoin s'en faisait réellement sentir, il saurait où se rendre et même le fanatique ne pourrait pas l'y suivre. Il serait confronter à plus fort que lui. Il se frotta les yeux d'une seule main et toujours le regard aux sourcils froncés, il comprit vivement ce que Christan recherchait.

''Mes effets ont été confisqués depuis que je suis entre ces murs. A croire que j'aurai gardé de la magie vestimentaire à portée de main. J'aurai préféré posséder ma bonne vieille lame...''

Pour au moins lui botter le train du plat de celle-ci pour lui apprendre à mettre son nez partout !

''Qu'est ce que tu cherches au juste ? De quoi m'incriminer ? De quoi renfoncer le clou quand à ma rédemption ? Où alors tu as décidé de m'empêcher de dormir pour me rendre moins réactif et me modeler comme bon te semble ? Si tu t'ennuies, tu n'es pas obligé de faire le pied de grue à mon chevet''

Bien entendu Iskuvar finit par se réveiller, en même temps Weren lui même ne s'apercevait même pas du bruit qu'il y faisait tellement il y était habitué, et le réveil d'Alauwyr en vrai n'avait rien d’étonnant. Enfin pour sa part Weren n'avait au final rien trouvé de ce qu'il cherchait, après peut-être qu'une fouille plus approfondie donnerait de meilleurs résultats, mais il avait un doute quand au fait qu'Iskuvar cache autant ses affaires… Et de toute manière ce dernier était réveillé, et n'allait certainement pas lui ficher la paix maintenant.

« J'espère ne rien trouver justement » Dit-il simplement quand à ce qu'il voulait trouver. Après tout il valait mieux qu'Iskuvar ne cache aucune affaire compromettante... Plutôt que l'inverse si possible…

Enfin il n'était pas agressif pour l'instant, de toute manière il n'y avait pas vraiment d'intérêt à l'être. Ce n'est pas comme si Iskuvar était vraiment dangereux, et comme si Christan avait vraiment envie de cogner l'autre pour l'instant. D'ailleurs la fouille n'avait rien donner, et de plus Iskuvar confirmait que ses affaires avaient été confisqués ce qui semblait assez logique, après tout un ancien traître… On devait se montrer prudent avec le temps de confirmer qu'il ne lâcherait pas à nouveau la cause.

« Et je n'ai rien trouver de toute manière. » Dit-il tout simplement.

« J'ai trouver ce que je voulais chercher, rien du tout. Je n'aurai pas été satisfait dans le cas inverse. Je vais te laisser dormir Iskuvar vu que tu semble être déjà épuisé… » Dit-il ensuite après avoir lancé un long regard à cheveux blanc… Oui il n'y avait au final plus trop d'intérêt à être présent pour l’instant… Il se leva donc pour partit avant d'ajouter alors qu'il était sur le pas de porte.

« Tiens toi sur le pied de guerre Iskuvar, tu sait comme moi que nous ne serons pas longtemps en paix ici. Et c'est au moment où les armes se lèveront que tout décidera, et j'espère qu'elle parleront en un certain sens pour toi, et non en l'autre. » Et sur ces paroles qui furent prononcés sur un ton sérieux, mais sans trop préciser le fond de sa pensée il sortit...

[Hrp : C'était pour savoir si tu voulais du coup qu'on amorce une conclu pour ce rp, pour en faire un juste après la bataille^^? Sinon on peut continuer celui-ci aussi si tu préfère .]

Ca, c'était la meilleure. Comme il n'avait rien trouver, il lui permettait de se rendormir ? Et ce n'était que maintenant qu'il avait remarqué que l'épéiste manquait de repos ? Alauwyr se contenta de serrer les dents. On voyait parfaitement la crispation de ses muscles maxillaires. Il prenait beaucoup sur lui pour ne pas exploser encore de colère. Une fois avait suffi. S'il se libérait, ce serait offrir une perche à Christan pour se faire battre à nouveau avec. Or, il ne voulait pas lui laisser cette opportunité là. Il garda donc le silence, réussissant à se demander comment à refouler la pression coléreuse qui avait commencé à monter en lui. Peut-être que la fatigue ou encore la lassitude avait grandement aidé.

Christan aurait du se douter qu'Alauwyr n'aurait rien eu d'illicite dans cette caisse. Mais peut-être avait-il besoin de s'ôter d'un doute, de s'assurer qu'Alauwyr tenait parole. A l'entendre parler par la suite, n'ayant donc rien découvert de compromettant contre l'épéiste, l'Alayien se demandait si Christan n'avait pas quelque chose de précis en tête. Le lui demander frôla son esprit, mais voyant que l'Enferraillé était sur le pas de la porte, il n'allait pas le retenir. Plus encore quand Christan lui permit de continuer à se reposer.

Sa dernière réplique laissa Alauwyr par la suite perplexe. Quand les armes se lèveront que tout se décidera ? Et de la voie à suivre ? Alauwyr se passa une main lasse sur son visage avant de s'étendre sur son lit. Il mit plusieurs minutes à réfléchir avant de fermer les yeux. Son esprit occupé par les derniers mots de Christan l'empêcha de retrouver le sommeil dans l'immédiat... Il réussit à comprendre le sens de cette réplique. Quand un corps était épuisé, cela affectait de façon certaine l'esprit. Ne cherchant pas à en savoir plus sur la raison d'un tel énoncé avant qu'il ne le laisse seul, l'Alayien réussit à faire le vide dans sa tête avant de se replonger dans un sommeil bien mérité