Bienvenue !

« Venez et laissez votre Âme à l'entrée. »

Liens utiles

A noter...

La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez

Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeDim 1 Mar 2015 - 21:26

- - - 20 Juillet - - -


Il était ravi. En même temps, comment ne pourrait-il pas l'être ? Avec les dernières informations qu'il avait récupérée et le renvoi d'une Norwen plus tout à fait elle-même auprès d'un Lorenz qui ne lui trouverait sans doute plus autant d'avantages, ce n'était pas difficile d'expliquer sa belle humeur. Elle ne durerait de toute façon pas éternellement, il savait déjà que la culpabilité en rapport avec Lyssa reviendrait bien assez tôt, autant profiter de son moment de gaîté donc. Il serait toujours temps de se lamenter après coup. Et puisqu'il avait terminé ses affaires avec la vampiresse et qui laissait l'humaine pour le moment, il ne lui restait que son digne fils. Cela dit ça lui allait parfaitement puisqu'il était la personne qu'il désirait le plus côtoyer en l'instant. Il désirait sa présence, était-ce si égoïste que cela ? Et quand bien même, devait-il s'en désoler et s'en repentir ? Il en était hors de question ! Qu'il suive un code moral choisit et construit de toutes pièces ne signifiait pas qu'il avait ses façons et ses états d'esprit singuliers et personnels. Au regard de ses sentiments pour son fils, n'avait-il point le droit de souhaiter l'agréable de sa présence ? Bien sûr que si. Même si la situation s'avérait compliquée pour obtenir un peu d'intimité en l'état des choses. Aussi se dirigea-t-il vers le lieu où on lui avait dit pouvoir retrouver Eliowir…

On tenta bien de l'attraper sur le chemin, mais il ne se laissa pas faire. Courtoisement mais fermement, il déclina les demandes qu'on lui soumettait ou les résolvait de quelques mots, fixé sur son objectif. Lorsqu'enfin il s'approcha du jeune vampire, il fit connaître sa présence, quoi que son odeur l'est certainement déjà trahit Tout proche, il l'observa un long moment avant de lui déplacer une mèche proche de la nuque en prenant la parole avec douceur. « Venez, marchez un peu en ma compagnie, Eliowir » Il entrelaça un bras au sien. Non comme une marque de sa faiblesse et de son aveuglement, mais comme un désir personnel, une accroche physique mais discrète, peu intime tout en pouvant l'être. Il s'éloigna de la foule du mieux possible, en poursuivant sur la falaise abrupte qui faisait face aux ruines de la cité portuaire. Pendant un moment, il se contenta de savourer sa présence enfin retrouver et de l'observer attentivement quoi que de biais. Il n'était pas blessé. Peut-être un peu secoué, mais cela passerait. En revanche, il s'inquiétait des tourments que pouvait endurer son doux ami. Il avait après tout de nombreuses raisons de s'inquiéter. Eliowir avait une certaine propension à la torture silencieuse et cela lui déplaisait souverainement.

« Que dites vous des récents événements, ô vous qui m'êtes cher » lui demanda-t-il en elfique, son parlé toujours un peu étrange et décalé, avec cet accent nordique qui n'aurait pas dû être capable de prononcer des mots en une langue honnie. « Je n'ai guère eu le temps de vous approcher avant cela et je le regrette… mais plus que cela, je tiens à vous, vous le savez, et votre bien être m'est important… hors il me semble sentir chez vous un… malaise » Il ne souhaitait pas accentuer ce malaise justement, mais il aurait aimé savoir si il avait vu juste ou si il se fourvoyait. Bien qu'il souhaite ne jamais se servir de ses capacités sur lui, il savait déjà que son compagnon ne pourrait pas lui dissimuler un mensonge et d'ailleurs il escomptait que cela soit ainsi. Il ne voulait pas de mensonges entre eux… quand bien même un certain dragon lui sifflait qu'il y en aurait forcément.
Revenir en haut Aller en bas
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Left_bar_bleue5/10Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeMer 8 Avr 2015 - 22:47

Achroma. Son millénaire. Son Père, son aimé, son prince. Là, tout proche, qui venait de le rejoindre. A quelques pas à peine. Non, plus près encore, sentit-il. Les bruits de pas peu discrets, sans doute faits justement pour qu'il détecte sa présence, mais surtout son odeur, cette flagrance mortellement suave qui avait si souvent tendance à lui faire perdre ses esprits, son âme même, faisant défaillir tous ses sens.... Oh oui si près, si... il pourrait le toucher, caresser cette peau qu'il imaginait d'albâtre et de marbre lisse, qu'il aimait tant sentir sous ses doigts. Oui, il pourrait. mais ne le fit pas.

Au lieu de cela, il laissait le doux, tendre silence s'installer entre eux. Avant de sentir une main lui caresser la nuque. Et il se laissa faire, guider sans l'once d'une gêne, vers il ne savait où. Qu'importait le où et même le comment, le pourquoi ou le vers quoi. Il suivrait Achroma jusque dans les limbes s'il le fallait, et cela lui suffisait. Son prince le savait-il seulement ? Comprenait-il seulement tout cela ? Cet amour, cette dévotion, cette déférence, cette admiration... ce dévouement, cette abnégation de tout pour Lui, pour ce Prince, Son Prince... Achroma le savait-il seulement ? le sentait-il ? Qu'en pensait-il alors ?

Comment donc était-il tombé sous le joug d'une telle dépendance ? Comment et pourquoi ? Quand et où ? Il n'aurait su dire exactement. Tout ce qu'il savait, pressentait, c'est que cela l'avait conduit sur ces sentiers maudits des vampires, et que, même si ces sentiers pour lui étaient tout d'obscurité sertis, il ne le regrettait pas. Oh non nullement. Il redoutait toutefois une telle dépendance. Oh oui il la redoutait. Mais se sentait incapable de la combattre. N'en avait au fond nulle véritable envie.

Peut-être souhaitait-il être moins dépendant des autres concernant son handicap, plus indépendant concernant ses besoins de vampires, ou ses pouvoirs à revenir. Peut-être souhaitait-il acquérir oui un peu plus de recul, un peu plus de... objectivité ? Oui, peut-être. Et aussi, sans doute, souhaitait-il se montrer digne de son Père, grandir, se montrer à la hauteur. A Sa hauteur. Autant que faire se pourrait du moins. Mais quand bien même désirait-il tout cela, il en avait peur aussi. Car cela voulait dire se détacher un peu d'Achroma, voir le monde autrement que par ses yeux, ses pensées ou ses convictions et vérités. Voir le monde par lui-même et non plus par son Père aimé. Et cela le terrifiait, cette idée le tétanisait... par tout ce qu'elle pourrait impliquer. D'autant plus qu'il n'avait aucune idée de comment procéder. Il ne savait pas même s'il en serait capable, s'il en aurait la force ou la volonté...

Se détacher de son aimé... Quelle terrible idée. Quand bien même ce serait pour ensuite mieux se rapprocher, aimer plus encore et encore, pour toujours et à jamais.

Mais comment donc lui dire tout cela ? Comment le lui faire comprendre ? Comment donc les mots parviendraient à faire sens quand toutes ces pensées confuses en manquaient cruellement déjà ?

« Je n'ai guère eu le temps de vous approcher avant cela et je le regrette… mais plus que cela, je tiens à vous, vous le savez, et votre bien être m'est important… hors il me semble sentir chez vous un… malaise »

Qu'il était trop perspicace son dragonnier. Bien trop perspicace pour son bien. Pour leur bien peut-être même.

Si Eliowir caressa un instant l'idée de le détromper, de le rassurer, il en rejeta vite la vile idée. Ce serait là mensonge et s'il détestait bien une chose c'était la duperie. Surtout entre eux deux. D'ailleurs, comment dont pourrait-il prétendre tromper un hibou ? Non, il ne pouvait lui mentir. Mais comment donc lui dire ? lui faire comprendre ? Les mots lui manquaient. Même en elfique, cette belle langue qui chantait tant en son esprit tourmenté.

Ce fut donc d'abord un long silence, non pas embarrassé, mais surtout songeur, qui s'éternisa entre eux, jouant avec chaque sable du sablier qui s’égrenait au dessus d'eux.

- Malaise en effet il y a si l'on peut nommer cela ainsi, mon prince aimé. Questionnements serait plutôt le mot juste, questionnements éhontés.

Il soupira lourdement et s'arrêta, les forcant alors à se tourner tous deux l'un face à l'autre. Sans même se rendre compte qu'ils étaient alors non loin du bord d'une falaise, face aux embruns qui leur fouettaient doucement, suavement, le visage.

- Il est difficile toutefois de mettre des mots sur toutes ces pensées agitées. Comment donc vous faire ressentir tout ce qui voltige en mon esprit tourmenté ?

Il aurait tellement voulu lui transmettre tout cela, qu'il puisse lui faire lire en son esprit tout simplement...

- Nul regret toutefois ne m'afflige, avant que vous ne me posiez la question. Il s'agit seulement de... viles interrogations. Concernant mon statut de vampire, aveugle que je suis. J'aimerais tant être le digne fils que vous aimeriez avoir. J'aimerais tant que vous n'ayez point à rougir de mon piètre savoir. Viles questions aussi sur nous deux, notre lien, notre devenir qui nous fuit...

Il soupira, baissant la tête, quelque peu honteux de cette confession. Quel fardeau allait-il encore ajouter sur les épaules de son père, lui qui déjà avait fort à faire avec la caste des dragonniers et les sinistres événements qui s'étaient déroulés et ceux qui se profilaient... Il s'en voulait alors férocement. Tant et si bien qu'il ne put soutenir l'attention dont il devait être l'objet et se détourna d'Achroma, tournant son regard mort, vide, vers la majestuosité du paysage devant eux, qu'il ne pouvait plus que ressentir.

- Je vous prie de pardonner à un jeune vampire perdu et affamé ces paroles honteuses et déplacées. Vous avez déjà beaucoup à supporter et j'aimerais tant vous aider, avec vous ce fardeau porter...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeSam 11 Avr 2015 - 21:35


Ce fut en silence qu'il attendit, l'observant sans impatience tandis qu'il semblait pondérer ses paroles et chercher ses mots. Se pourrait-il qu'il ait donc visé si juste ? Mais il ne désirait pas le presser. Seul le fruit longuement mûrit de ses réflexions lui importait, non la hâte d'une quelconque impulsion extérieure. Et lorsqu'enfin il consentit à répondre, il se redressa sensiblement, geste infime mais qui ponctuait une écoute attentive. Doute et interrogations étaient donc ce qui l'étreignait. Mais de quelle essence donc ? Si questions le taraudait, sans doute pouvait-il les satisfaire. Encore fallait-il qu'il les formule effectivement, ou bien lui demanderait-il de s'introduire en lui pour y cueillir le nectar de ses pensées nues, défaites du voile du langage. Mais cette douleur, il refusait à la lui infliger, quant bien même elle simplifierait tout.

Quand vint enfin la suite, il fronça les sourcils, l'observant sans rien en dire, mais pourtant silencieusement réprobateur. Quelle vilenie que de se déconsidérer ainsi, lui qui était son fils. Il ne pouvait dire, tout sage qu'il pu être, qu'il savait d'où venait de telles bouffées d'une angoisse infondée. Néanmoins, il écouta jusqu'au bout sans fléchir un instant. Lorsqu'il cessa enfin, son regard de clair lagon se détourna un bref instant, semblant chercher dans la majestueuse et impétueuse mer, les réponses à ses affres. Silence pourtant, fut son seul retour, pour lui, fils de l'eau. Mais ce silence faisait écho au sien propre, aussi consentit-il à le briser afin de dissiper, du moins d'essayer de dissiper, ces sombres pensées. Y parviendrait-il seulement ? Il ne savait, mais décidé, il ne pouvait simplement l'abandonner aux tourments de ses pensées.

« N'est-ce point ce que vous faites, cher à mon coeur ? » Un frôlement sur ce visage qu'il affectionnait tant, du bout d'un doigt « C'est ce que vous faites, ô compagnon » Affirmation, cette fois. Parfaite assurance de sa part. Mais assuré il l'était. Nul doute ne persistait dans l'écrin de sa personne, sur les bienfaits de la présence de son fils à ses côtés. Tournant son regard vers l'immensité marine, il laissa un moment le vent iodé les bercer. En une magnifique harmonie, en un doux appeau, le roulis s'écrasait sur les ruines à moitiés immergées, le profond son apaisant venant nettoyer les âmes des horreurs de Néant. L'idée qu'aucun ornement malsain ne vienne de nouveau troubler ces flots lui plaisait, quand bien même le prit à payer avait été plus cher qu'il ne l'avait escompté.

A nouveau, il parla, sa voix modulée tentant de ne pas rompre les harmoniques offertes par la nature. « Digne vous êtes. Et de fils, vous êtes l'unique que j'aimerais avoir. Quelle chance donc pour moi, vous l'êtes effectivement. N'ayez nulle crainte, Melethril*, savoir viendra en son temps, et si vos yeux de ciel restent à jamais obscures, je vous prêterez les miens et vous guiderez sur notre voie » Il lui prit la main, la posa sur son torse. « J'aimerais que vous voyez quelque chose, Eliowir. J'aimerais que vous vous voyez, par mes yeux. Vous en êtes capable, je le sais. Le feriez-vous ? »



* Melethril : Aimé en elfique


HRP
: Pour expliciter si besoin, mon personnage propose que le tien utilise son sort unique sur lui ^^
Revenir en haut Aller en bas
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Left_bar_bleue5/10Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeMar 14 Avr 2015 - 23:38

Cette douce caresse, brise d'un amour inconsidéré, sur son visage. Cette douce voix, saveurs exquises à ses sens troublés, tel un fou mirage. Et ce nom, ô nom qu'il chérissait tant ainsi prononcé par son aimé. Melethril. Melethril prononcé de cet accent si particulier. Melethril sonnant de toutes ses harmonies satinées. Melethril...

- Melethril, répéta-t-il à son tour d'une voix grave et rauque, tout en se permettant à son tour douce caresse, tremblante privauté, sur le visage de son désiré.

Oh oui qu'il se laisserait si facilement guider par cette voix, cette être là. Mais, alors qu'il allait encore se laisser subjuguer pour peut-être convoler avec son amant dans de douces contrées, la suite le laissa un instant cois.

« J'aimerais que vous voyez quelque chose, Eliowir. J'aimerais que vous vous voyez, par mes yeux. Vous en êtes capable, je le sais. Le feriez-vous ? »

La main sur le torse du dragonnier, encore enserrée par celle de ce dernier, trembla un court instant. Non de ces émois que si souvent pour son prince il éprouvait. Mais d'une soudaine émotion, vive, féroce, qui l'irradiait. Une vive magie qui en son filet l'enserrait. Une magie qui en lui vibrait, il le sentait. Magie... Douce magie qui pourtant avait sembler le fuir depuis sa renaissance toute d'obscurité pétrie. Magie... magie... magie... lui soufflait son esprit enfiévré. Mais quelle magie ?

- Que je vois par vos yeux, vous voudriez ? répéta-t-il, un peu perdu, confus. Melethril, appela-t-il à son tour, que signifient donc ces mots-là ? Mon Prince, qu'attendez-vous donc de moi ?

Il peinait à comprendre. Ou peut-être avait-il peur que compréhension se fasse ? peur de tout ce que cela impliquait ? peur de ce que cela sur lui révélerait ? Peur de "voir" justement, de voir le monde, et de se voir lui, de voir son aimé aussi ? Voir.... Quel doux mot qu'il avait si souvent chéri. Quel âpre mot qui soudain terreur insufflait en lui.

Voir... Voir par ses yeux. Mais comment donc cela se pourrait-il seulement ? magie, certes, il l'avait compris. Mais quelle magie ? Quelle...

Et alors que cette question le happait, il sentit quelque chose en son dragonnier l'aspirer. Quelque chose l'attirer, le tirer... il crut l'espace d'un instant perdre son corps, sa consistance, son existence même. Il crut se perdre lui-même un court moment. Une tornade de vives émotions menaça de le submerger alors que douces et savoureuses sensations le saisissaient. Il n'était plus lui, il n'était plus...

Il était autre. Il était l'autre, réalisa-t-il. Il était son aimé, il était Lui, il était son prince, son dragonnier !

- Que... s'entendit-il commencer.

S'arrêtant soudain quand il réalisa que ce n'était pas sa voix.

- Comment... Comment en vous ai-je pu être happé ?

Magie. Oui magie, mais quelle magie ? Sa magie.... Se pourrait-il que cela soit sa magie à lui et à lui seul ?

- Que... commença-t-il de nouveau, avant de rapidement se taire, ému, et confus surtout de parler de cette voix là.

Elle manquait, venant de lui, des inflexions qu'il aimait tant. Elle manquait de cette suavité, de cette langoureuse saveur qu'il aimait tant entendre chatoyer. Elle manquait... Elle manquait de Lui.

Et soudain, réalisant qu'il était lui, qu'il était l'autre... Il vit. Oui, il vit. Par ses yeux, à lui et à l'autre, leurs yeux soudain à tous deux, deux en un unique, deux en un corps, deux corps controlés par un esprit. Par son esprit. Car oui, il n'avait pas totalement perdu prise sur son propre corps. Il en sentait, de façon lointaine toutefois, sa main trembler sur ce torse-là. Son torse alors. Son torse qui sentait sa main, qui...

Il allait devenir fou à penser ainsi, se morigéna-t-il. Préférant alors se focaliser sur ce nouveau corps volé. Emprunté. Prêté. Ce corps que son aimé avait voulu alors partager.

Car oui, c'était bien là ce que son Melethril avait voulu, n'est-ce pas ? Achroma avait su, savait, il savait tout, toujours. Il avait su, compris, bien avant lui, pour son totem, ce sombre corbeau aux ailes souvent bruissonnantes. Il avait su, compris, aussi, pour cette magie-ci. Il avait voulu alors faire renaître cette magie, ce sort si particulier. ce sort unique, il le pressentait. Ce sort à lui et à lui seul. Ce sort qui le sortait de son linceul. Ce sort lui permettant de voler des corps.... voler... voler des corps...

Et voir le monde. Se voir aussi en cet instant précis. S'observer, lui, le balafré, qui lui faisait face, et l'observait en retour de ses yeux clairs morts et épurés. Observer les mains enserrées sur son torse... observer les mèches blondes presque blanches qui menaçaient de les recouvrir. Qu'il aurait aimé alors Voir son aimé aussi. Voir.... Voir.... Il savoura alors cette douce sensation, cette enivrance des sens, de Ce sens entre tous, de ce sens dont il avait été privé et qui soudain lui était donné. Librement donné. Doux cadeau que celui là, que longtemps il chérirait. Il vit, il vit l'Océan vers l'au-delà, il vit ses vagues brumeuses qui les ruines recouvraient, il vit... il vit le monde qui l'entourait. Et de toutes ces saveurs s'enivra.

Avant d'enfin rendre son corps, ce corps, à son aimé. Ce fut vidé, qu'il retourna en lui-même, l'esprit confus, les sens éperdus. Et dans son obscurité de nouveau perclus. Il en tomba au sol, soudain troublé, éprouvé. mais radieux de tout ce qu'il avait soudain recouvré.

- Melethril, mon doux Melehtril, ô mon tendre prince aimé... Quel doux cadeau que celui-ci, que d'avoir votre corps volé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeJeu 16 Avr 2015 - 20:04


Les mots étaient si pauvres, pour décrire ce qu'il ressentait envers cet individu à l'âme tourmentée, qu'il trouvait à peine en leur résonnance, de quoi le contenter. Mais c'était là la seule transmission orale qu'il pouvait manifester, sans que, d'impudeur, il n'éclabousse son aimé. Pourtant le sobriquet, aussi aimant soit-il, semblait lui convenir, aussi ne rejetait-il point sa pauvreté, et de sa main ne fuyait point le frôlement, allouant cette privauté dont il tirait lui-même plaisir. Que la cangue des convenances semblait parfois de plomb ou d'argent, lourde muselière à la passion sans apprêts, à l'affection sans retraits, sans reculs. Tous deux y étaient soumis, phalènes jugulées par tant de considérations qu'elles se faisaient parfois cruels poinçons sans fondements certains. C'était elles, encore, qui l'empêchaient de l'étreindre de ses bras et de le brûler de la féroce rage de son émoi, sur cette falaise fouettée par le vent, pour faire des embruns le linceul de son amant.

Basse vengeance à la droiture, qu'était alors la mention de sa magie, autant un talion au vice qu'il ne pouvait se permettre que sa volonté de rassurer, d'offrir à son aimé, l'assurance de son attrait et de leur chemin lié. Silence alors, attente posée, une fois encore, dans l'expectative de sa réaction. De magie Eliowir était bercé, qu'il en est conscience ou non, et de magie il redeviendrait. Elle était là, en lui, courant sous sa peau, puissance brute et singulière, troublant appeau. Il répondrait à ce cœur pulsant de magie, ci-tôt qu'il aurait compris, qu'elle était là, à sa portée, qu'à lui, jamais elle ne se déroberait. Lorsque, finalement, l'ancestral prit la parole, questionnement la couronnant, il sourit, mais se tint coi, lui refusant cette facilité, cette aisance qui, en rien ne l'aiderait. Non, cela ne servirait point. Son esprit était vif et alerte, et déjà raison se faisait, il n'en doutait pas. La magie n’était qu’évidence, pour ceux qui y étaient si intimement liés.

Tourments il s’infligeait, mais silencieux, il le laissait aller, par ce chemin tortueux qu’il se devait d’emprunter. Et alors… oui, déjà il le percevait. Singulière sensation, inconfortable sensation. Il aurait voulu, pendant un bref instant, combattre et se défaire de cette angoissante sensation, de cette présence qui s’insinuait sourdement en lui. Son corps n’était plus le sien, comme si quelque chose l’empêchait de se mouvoir, les filins d’une autre volonté le tenant sous leur joug. Mais il ne combattit pas. Cette présence, cette domination étaient volontairement choisie. Cela, il l’avait voulu. Cette restriction, ce contrôle, ils étaient autant de son fait que du sien et, soudain, il n’était plus lui-même. Il n’était plus. Prisonnier d’agrément dans ce corps aux ordres de son aimé. S’entendre parler, émettre des sons, sans en être réellement l’origine le laissa perplexe, hélas, réduit à l’impuissance, il ne pouvait nullement répondre.

Patientant dans l’écrin de son propre corps, spectateur muet de cette puissante magie, il l’observa vivre son expérience. Il se sentit vaguement tourner la tête, observer les embruns et l’océan immense, observer un monde occulté pour son aimé. Combien de temps ? Cela n’avait aucune importance. Rien n’avait d’importance si ce n’était sa découverte. Et quand enfin, il en eut finit, ce fut d’un sourire qu’il se fendit, appréciateur quoi que décontenancé de cet inconfort qu’était le plus total des abandons. A nouveau, il était lui-même, maître de son corps. Et il ne pouvait nier qu’il le préférait ainsi, quand bien même ce fut son doux aimé qui le manipulait. Et à ses mots, il répondit « Il vous appartient, ô voleur de corps, vous mon pendant, vous mon aimant amant, dont l’écho orne ma personne du plus beau des couronnements. Ne sommes-nous donc pas destinés à cheminer ensemble ? Quel présent alors, cela pourrait-il être ? »

Il fit un geste de la tête, presque une dénégation, qu’il ne pouvait que sentir, avant de poursuivre « Voleur de corps vous êtes et demeurerez, et de mon regard, seul spectateur secret, tandis qu’à moi, voleur de rêves, votre esprit je conserverai. Pour que jamais, doute ne vous prenne, et notre lien vous fasse oublier. Rien, jamais, je vous priverai de l’affection que j’entretiens pour vous. Et rien, jamais, n’éloignera vos pas de nous. Pour toujours et à jamais, vous souvenez-vous ? »

Revenir en haut Aller en bas
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Left_bar_bleue5/10Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeMer 22 Avr 2015 - 19:53

« Il vous appartient, ô voleur de corps, vous mon pendant, vous mon aimant amant »

Qu'est-ce qui donc lui appartenait ? La magie qui courait en lui ? Ou ce corps qu'il avait volé, ou plutôt qu'on lui avait offert tel un merveilleux fruit ?

Oui, sans doute était-ce cela que son bel Achroma avait voulu signifier. Son corps, ce corps qui lui faisait chavirer les sens, lui appartenir ? Doux rêve alors que celui-là, douce utopie. Un rêve qui soudain lui soufflait mille et une pensées, mille et un mirage qu'il aurait aimé ancrer dans ce cruel réel, là, maintenant, faisant fi des bonnes moeurs et de la décence que son esprit sans cesse lui murmurait.

« Ne sommes-nous donc pas destinés à cheminer ensemble ?»

Oh si, du moins en ce qui le concernait. Pour lui, pour son bel Achroma, pour son prince millénaire, il avait tout donné et aurait donné plus encore. N'avait-il pas, après tout, traversé les affres de la vampirisation, lui qui apparemment, du peu qu'il avait compris entre les ouïes dires et ses souvenirs, avait nourri une terreur farouche envers cette malédiction de la nuit éternelle de son temps d'elfe honni... N'avait-il pas pourtant accepté cette vampirisation, cette malédiction, ce sceau éternel qui dès lors le liait à jamais à son aimé de vampire ? Ne lui avait-il pas donné son corps, son esprit et son âme ? Sa vision aussi, même si ce don n'avait été désiré par aucun d'eux...

Oh oui, qu'il conserve donc son esprit, qu'il vole donc ses rêves, songea-t-il, tout en fermant les yeux, se délectant soudain de ces mots, ces caresses spirituelles que seules les belles paroles savaient offrir, cette savoureuse voix qui déjà l'envoûtait et l'emportait dans de tendres souvenirs...

Rien ne les éloignerait, disait-il... Vraiment ? Avait-il envie de demander, soudain plus sceptique en son for intérieur. Cela était son vœu le plus cher, certes, mais son pessimisme légendaire ne pouvait s'empêcher que la vie, la non-vie les concernant, avait parfois de bien tortueux sentiers. Et les leurs semblaient bien trop souvent jonché de mille et uns dangers. Ne seraient-ils réellement jamais séparés ? Qu'il aimerait tant y croire. Qu'il aimerait tant... que ce rêve devienne leur seul tourment. Douce joie que serait-ce alors que celle-là...

- Pour toujours et à jamais, répéta-t-il d'une voix songeuse, tout en rouvrant ses yeux morts sur une nuit qui jamais ne se finirait pour lui. Oui, je me souviens cette promesse qui nous lie.

Et il ne mentait pas. Ce n'était pas seulement mots ou paroles qu'on lui aurait répétés, mais réellement souvenirs qui à lui avait daigné se révéler.

- Ces doux mots qui bercent ma noire nuit. Pour toujours et à jamais....

Il se releva alors, et se rapprocha doucement, tendrement, de son bel amant. Il mourrait d'envie de l'enlacer là, maintenant, sur cette falaise à tous les vents, et de crier leur amour, leur union, leur lien éternel à la fureur d'Océan... Mais au lieu de cela, il se contenta de caresser ce beau visage qu'il ne se lasserait jamais de dessiner, en pensées, en même temps que ses doigts un peu rugueux en retraçaient les traits altiers.

- Que j'aimerais que vous ayez raison, que jamais nos pas ne soient séparés. Que j'aimerais qu'à jamais ensemble nous chantions cette éternelle oraison. Je ferais tout alors, je donnerais tout, pour qu'éloignement ne soit jamais notre réalité. Même mon âme s'il le fallait. M'aliéner si l'on me le demandait. A vous à jamais je suis lié, et le serais pour l'éternité, répéta-t-il avec tout le sérieux du monde, tel un serment qu'il renouvelait.

Et enfin il osa. D'un geste tendre, presque pudique, ses lèvres vinrent caresser ses consoeurs tant désirées en un fugace baiser, papillon de nuit venant se bruler à la lumière irradiante qui tant l'attirait.

- Votre corps vous m'avez offert pour qu'un instant je le possède, autrement qu'en nos étreintes éhontées. A votre tour alors de prendre ce que vous savez posséder, ô mon tendre aimé. Venez en moi, possédez moi à votre tour et en mon esprit lisez. Lisez, lisez tout ce que je ne parviens à vous exprimer. Devenez moi comme moi je suis devenu vous.

Et, réalisant ce que cela pouvait impliquer, il s'empressa d'ajouter, un léger sourire mutin à ses lèvres balafrées, d'une vois grave et profonde :

- Et n'ayez crainte que folie ne sois mienne, de vous je suis déjà devenu fou.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeJeu 23 Avr 2015 - 22:10


Oui, pour toujours et à jamais. Comme il se devait pour deux immortels tels qu’ils l’étaient. Le temps n’avait pas de réel impact sur leurs personnes, intemporels qu’ils étaient. Et pourtant. Le temps avait un impact sur leur entourage, sur le monde autour d’eux. Théorie et pratique divergeant une fois encore. Mais tant pis. Soit. Il s’en arrangerait et créerait leur éternité de ses propres mains s’il le devait. Il le laissa se relever, s’approcher, l’accueillant près de lui avec plaisir et satisfaction. Que d’affection lacée dans chaque geste, tant qu’il ne sut s’il le méritait, en cet instant, alors même qu’il se repentait de son échec auprès de la ville de Lyssa et de ses morts. La caresse sembla l’absoudre, et sans doute l’aurait-il fait, son cher amant, s’il lui avait fait part de ses affres. Ce n’était cependant pas le cas et il ne le désirait nullement… ce poids-là était le sien et il le porterait comme il se le devait. Pourtant ses mots le troublèrent et il eut envie, un instant, de les réfuter. Il ne voulait pas qu'il s’aliène en son nom, pour lui. Si séparation devait poindre, pour quelque raison que ce soit, il préférait qu’Eliowir reste un et entier. Ce serait un reliquat de réconfort, mais mieux que rien. Néanmoins, il garda silence, appréciant tout de même la ferveur de son compagnon… quoi que de façon coupable.

Perdu dans ses pensées, l’approche le surpris, puis le ravis et un délicat sourire finit orner ses traits un bref instant, tandis qu’il voletait dans ce baisé aux ailes de phalènes. Et que ces mots pouvaient prêter à interprétation ! Qu’il aurait aimé les interpréter d’ailleurs… mais pas ici, et pas ainsi. Il ne souillerait pas pareille invitation, si touchante, du sceau de la lubricité. Remisant ses pensées éhontées, il se concentra sur le présent tout d’attachement et de dévotion paré qu’on lui tendait. Un doute pourtant, subsistait, une réticence. Pouvait-il vraiment ? Serait-ce une bonne idée ? Il considérait que ce serait violer son intimité la plus profonde et pourtant… viol il n’y avait pas, si l’acte était librement consentit. Sa folie n’était pas le seuil écueil qu’il craignait. Sa propre voracité en était une autre. « Folie n’est point votre seul péril à vous offrir ainsi à moi. Mais soit, vous découvrirez cela également » Il s’approcha, à son tour, ferma la distance qui les séparait, venant poser son front contre le sien, geste symbolique, alors qu’il projetait son esprit vers le sien.

Ce fut néanmoins avec beaucoup de précautions qu’il s’introduisit en lui pour naviguer dans le tourbillon de ses pensées. L’acte était douloureux en lui-même, comme un ongle raclant le crâne ou un bâton fouillant des chairs délicates. Il ne fallait pas le rendre plus douloureux encore. Son approche était donc toute de tendresse et de délicatesse, et quand il eut finit, il se retira avec précautions avant de l’enlacer, le faisant tomber dans ses bras, puis s’allonger dans l’herbe avec lui, fermement et calmement. Une fois que ce fut fait, qu’ils furent ainsi étendus, les embruns les couvrant d’un linceul iodé, il soupira et lui caressa le front, chassant quelques mèches ivoirines. Quand parla-t-il enfin ? Il n’aurait su dire exactement. Longtemps après, quand son compagnon se fut remis, très certainement. « Si vue je pouvais vous offrir, aussi étrange fut-elle, la voudriez-vous ? » Il l’observa du coin de l’œil, le serrant de son bras de soutient « Melethril… verriez-vous de vos propres yeux ? Pour moi ? »
Revenir en haut Aller en bas
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Left_bar_bleue5/10Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 23:44

« Folie n’est point votre seul péril à vous offrir ainsi à moi. Mais soit, vous découvrirez cela également »

Oh oui qu'il le découvre, s'écriait-il en son coeur mort. Oui, qu'il le découvre, il ne demandait que cela, encore et encore. Sans doute était-ce là justement sa folie, et serait-ce sa perte aussi. Mais il ne pouvait penser autrement. Il s'était donné entièrement à son amant. Aussi bien de son temps d'elfe, il le sentait, dans son déclin de banni, mais aussi jusque dans sa peur de la malédiction honnie. Au point de finalement, pleinement, l'accepter. Au point de la faire sienne aussi et d'avec lui son destin lier. Oui il avait tout donné, donnait tout et donnerait tout encore, s'il le fallait.

Et son aimé aurait beau s'en récrier, ce serait plus fort que lui, il ne pourrait s'en empêcher. Mais il n'eut guère le temps de répondre ou s'apesantir sur la question qu'il sentit Achroma poser son front contre le sien. Doux contact que celui-là aussi. Qu'il aurait sans doute savouré si d'un coup douleur n'avait pas été sienne. Certes, le millénaire semblait y aller en douceur, il le sentait, le devinait. Mais douleur était tout de même là, l'enserrant de son étau puissant. Il ne broncha pas toutefois, parvint à ne pas rompre le contact, à ne pas fuir sous l'intrusion qu'il avait invitée... Il la contint donc du mieux qu'il le put laissant son autre voir en lui, lire, observer, comprendre aussi. Il tenta de ne rien cacher, autant que faire se pouvait. Chacun avait bien ses jardins secrets, et il ne faisait nullement exception, mais il souhaitait également partager ce jardin maudit.

Combien de temps ce voyage dura-t-il ? Combien de secrets son amant lut-il ? Il n'aurait su dire, il n'en avait aucune idée. Il n'était plus que douleur. Douleur bienheureuse certes, car elle était là offrande à son amant, mais douleur tout de même toute de tendresse alanguie. Il sentit simplement cet autre se retirer de lui, le libérer de cette torpeur étrange et déroutante, tandis qu'il tombait dans des bras fort set puissants, des bras qu'il aurait aimé voir en une autre étreinte l'enserrer... Ils restèrent ainsi un long moment allongés l'un auprès de l'autre. Eliowir les yeux fermés, l'esprit encore embrumé, laissant ses autres sens d'Achroma s'enivrer. Son odeur, sa présence, son toucher... Et tout doucement douleur fuit sous les gestes attentionnés.

Jusqu'à ce que la douce et suave voix de son prince le sortit de sa langueur.

« Si vue je pouvais vous offrir, aussi étrange fut-elle, la voudriez-vous ? »

Il ouvrit les yeux comme s'il avait pu le voir. Se maudissant intérieurement pour ce détestable instinct de vouloir "voir".

Voir... ce que justement Achroma semblait vouloir lui proposer. Vue il voulait lui offrir, disait-il... mais comment donc ? Certes oui il voulait voir, mais... Il ne voulait pas voir si cela était au détriment de son millénaire. Si ce dernier devait en payer un prix.

« Melethril… verriez-vous de vos propres yeux ? Pour moi ? »

Eliowir se sentit déglutir. Vieux réflexe là encore de sa vie d'elfe, de sa vie de vivant...

- Pour vous, mon doux prince, je ferais tout et plus encore, répondit-il enfin d'une voix rauque qui peinait à masquer ses émotions.

Il devait avouer peiner à masquer quoique ce soit à Achroma...

- Vous voir de mes propres yeux ferait presque battre mon coeur mort.

Car oui, plus que tout, ce qu'il voulait voir, vraiment Voir, de ses yeux à lui et non de ceux d'un autre, c'était Lui, Achroma, son Prince, son millénaire, son amant honni.

Mais craignant encore quelque plan alambiqué ou risqué de son fou de millénaire, il s'empressa d'ajouter, tout en portant une main tremblante aux lèvres du plus âgé, si douces, si savoureuses, qu'il rêvait de gouter et de sceller d'un baiser, plutôt que de les contraindre au silence par un simple doigt sur elles apposé.

- Mais je ne veux pas recouvrer ce don au prix d'un sacrifice de votre part. Si moyen il y a sans que nous n'ayons rien à payer, oui, je serais ravi de vous voir. Pour vous, oui je le désire. Vous savourer aussi, avec plaisir, ronronna-t-il presque en se rapprochant de son amant.

Oubliant soudain qu'ils étaient sur une falaise à tous vents, et que d'autres pouvaient les voir. Oublieux de tout et du monde, sauf de son vampire que déjà voracement il embrassait.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeMer 29 Avr 2015 - 12:32


Tout et plus encore. Mais accepterait-il de vivre pour sa propre personne et non pour lui ? Il l'avait senti en lui, ses réticences à pareille chose. Pourtant il faudrait qu'il devienne un et entier, car contrairement à ce que ses angoisses pouvaient souffler, ce n'était nullement le gage d'un éloignement entre eux. Bien au contraire. Mais comment le lui expliquer aisément ? Il ne pouvait aller contre ses sentiments. Mais… peut-être que cette vision qu'il souhaitait lui rendre serait un premier pas. Oui ce serait un bon début. Lorsqu'il comprendrait que voir par lui-même ne faisait qu'ajouter à leur symbiose, le reste viendrait en son temps. Il voulait y croire. Il ne parla pourtant, contraint au silence des doigts sur ses lèvres et l'observa avec curiosité. Allons donc ? Il s'adoucit pourtant à ses mots, comprenant l'inquiétude qui les dictait. Rien à payer peut-être pas, car il avait fallu trouver et confectionner l'objet… mais ce n'était absolument rien à son regard et il en réfutait une quelconque importance. Eliowir, lui, était important. Nul autre. Rien d'autre. Uniquement lui, et ce qu'il faisait pour lui était un dû.

Il l'accueillit, une nouvelle fois réduit au coi. Ça ne le dérangeait pas, encore moins pour un tel geste, auquel, déjà, il répondait, lui offrant autant de lui par la passion qu'il lui en avait offert par la magie. D'une main le serrant contre lui, toujours plus près, et de l'autre, fouillant ses sacoches magiques à la recherche de ce qu'il avait préparé et presque totalement oublié avant cet instant. De ses lèvres, il fit festin, en attendant de se gorger d'autre chose et, lentement, il vint lui orner le front du fin diadème, le retenant aux mèches d'ossement. L'objet en place, il lui caressa le visage et rompit leur étreinte, le faisant sensiblement se redresser. "Concentrez-vous ô aimé, maintenant, et voyez…" Il le guida oui, pour lui permettre d'user de son présent et ce, jusqu'à ce qu'il contemple enfin, quoi que certainement de façon imprécise, le monde que son aveuglement lui ravissait. Souriant sous lui, il le détailla d'un regard doux, appréciateur, se gorgeant de ce qu'il avait voulu voir.

Quel était ce léger tressaillement en lui ? L'angoisse certainement, de ne pas être, en corps comme en actes, à la hauteur de ce qu'il désirait et s'imaginait. Il ne voulait pas le décevoir, bien au contraire. Il voulait le ravir de toutes les manières possibles. Après un temps, il se redressa, lentement, et vint l'embrasser au coin des lèvres, en un geste tendre et intime, avant de souffler. "Voyez pour moi, Melethril…." Il se rallongea pour éviter de lui bloquer la vue "Voyez-moi"
Revenir en haut Aller en bas
Eliowir Serillëiel
Eliowir Serillëiel
Mon identité
Mes compétences
Compétences
Magie: Grand maître mage
Expérience:
Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Left_bar_bleue5/10Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty_bar_bleue  (5/10)
Xp disponibles: 0


Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeSam 2 Mai 2015 - 20:21

De vagues bruits farfouillant dans une sacoche titillèrent sa curiosité et stoppèrent quelque peu son élan cajoleur. Il dut ainsi se contenter d'un doux baiser que son aimé lui offrait, même s'il y répondit avec force et ardeur. Son corps se fit sage toutefois et se brima pour ne pas mettre son autre en émoi. Ses mains se cramponnaient peut-être à la tunique de son millénaire, comme si sa non-vie en dépendait, mais eurent la décence de ne pas aller se balader en traitresses caresses délétères.

Soudain souffle lui manqua même s'il n'en avait guère besoin, quand il sentit sur son front un objet qu'on venait de poser. Un diadème réalisa-t-il bien rapidement, portant une main tremblante à ses cheveux ainsi coiffés. Il n'avait pas pris conscience que leur étreinte avait été ainsi interrompue, et la caresse qui vint voleter sur sa peau balafrée le sortit de cette surprise impromptue.

"Concentrez-vous ô aimé, maintenant, et voyez…"

"Que... Qu'est-ce que... tout cela signifiait ?", voulait-il balbutier. Mais les mots lui manquèrent, tant son esprit était agité. Heureusement la voix, cette douce voix qu'il aimait tant entendre chanter, le guida. Telle qu'elle l'avait déjà maintes fois fait dans son étrange obscurité. Là, doucement, patiemment, elle lui murmurait comment trouver la voie...

Le chemin vers une certaine renaissance, le chemin vers douces retrouvailles des sens. D'un sens plus précisément, un sens qui s'était perdu, et qu'il pourrait, en partie, retrouver. La vue...

Car oui, constata-t-il soudain, avec une étrange appréhension et une joie désespérée, il voyait. Il Voyait. Oh certes, c'était là une vue parcellaire, embrumée, plus un aperçu qu'une réelle vision offerte par son sens délabré. Ce n'était là qu'images floutées, confuses, aux contours imprécis qui semblaient voleter dans la brume alentour, comme voulant cacher sous ce trouble manteau ce que le monde avait comme plus beaux atours. Il sentait qu'il était sur le point de Voir, qu'il pouvait réellement Voir, s'il se concentrait. Oui, se concentrer, comme le lui avait intimé cette voix susurrante, ensorcelante, à ses côtés.

S'il avait pu se contempler dans un miroir, sans doute aurait-il aperçu l'étrange pierre du diadème légèrement scintiller d'une lueur bleutée presque nuit. Une lueur discrète, éphémère encore, qui ne faisait que palpiter, tandis que son porteur tentait de la controler, et de révéler son pouvoir béni.

Un baiser volage vint caresser ses lèvres alors qu'il tentait ainsi de forcer son esprit à se concentrer. Il n'y répondit pas, même si un fin sourire malgré lui se dessina. Il fut tenter de rabrouer son aimé, qui menaçait de rompre ses efforts en cet instant délicat.

"Voyez pour moi, Melethril…."

Il fut tenté de répondre qu'il n'était en rien aidé, si on le taquinait sans cesse ainsi. Mais, son sarcasme il réprima, bien trop heureux de cet instant volé en ces temps maudits. Au lieu de cela il ferma un instant les yeux, se concentra sur cette voix qu'il chérissait...

"Voyez-moi"

...focalisa alors toutes ses pensées sur Lui, son aimé, son millénaire, son Prince maudit. Là, oui, là, il sentait son esprit entièrement épris. Il rouvrit alors les yeux, tout en les abaissant sur la source de la voix chérie. Et...

Il le Vit. Lui. Dans toute sa splendeur. Dans toute sa magnificence. Dans toute son altière puissance. Et dans toute sa beauté dépravée, ainsi offert, à ses côtés. La pierre de zircon qui ceignait son front d'un beau bleu profond enfin se parait. Mais il n'en eut nulle conscience, tant il restait obnubilé par ce qu'il Voyait.

Ses lèvres frémirent presque, tandis qu'elles restaient entre-ouvertes de surprise ébaubie. Ses yeux, ces orbes d'un bleu opalescent, qui depuis longtemps n'avaient pu ainsi s'émerveiller, semblaient ne plus pouvoir se détacher de cette vision qui les envoutait. Une main tremblante s'approcha de cette peau douce et lisse qu'il connaissait si bien comme pour... Comme pour s'assurer que c'était bien Lui. Que le toucher et la vue se concordaient.

Ses mains ne le trompèrent pas, elles ne le pouvaient. C'était Lui, oui. Ces traits délicats, fins, altiers, cette noblesse et cette dignité dans leur expression figée, cette discrète courbure à la mâchoire, ces hautes pommettes un peu saillantes, ce front haut qui n'attendait plus qu'une couronne pour le parer... Oui c'était bien Lui, son millénaire. Et il le voyait tel qu'il était, dans toute sa beauté de nuit.

- Vous êtes...

Les mots l'étranglèrent un instant. Des souvenirs en lui s'agitèrent. Faiblement, discrètement, dans cette brume qui avait enseveli son esprit depuis sa sombre et douloureuse renaissance. Ils tentèrent de sortir de leurs obscures contrées avant de s'envoler dans leur évanescence. Il avait toutefois réussi à en happer quelques images désespérées. Dont quelqu'unes de celui qui semblait en cet instant le contempler. Des images que déjà il avait presque réussi parfois à voler dans son esprit éperdu. Mais jamais elles n'avaient réussi à s'imposer à lui, alors trop faible, trop perdu.

Mais... oui, elles concordaient. Ces images et ce qu'il voyait... C'était bien le même. Son aimé, celui pour qui il avait tout donné, voulait donner plus encore. Ce père, ce prince, dont il avait envie de nouveau de ravir le corps.

- Vous êtes d'une magnificence éhontée, vous irradiez d'une si lumineuse somptuosité. Plus encore même et les mots sont bien trop faibles pour décrire votre beauté. Tout de vous soudain ensorcelle me sens, confessa-t-il en un murmure bien trop rauque pour être honnête.

Et son corps parlait bien trop pour lui. Désirs semblaient de plus en plus forts sans qu'il puisse bien longtemps les maitriser.

- Dans votre regard, je voudrais à jamais rester emprisonné. De votre doux poison me corrompre pour l'éternité. Et de votre lumière devenir une sombre opalescence.

Et se disant, sa main quitta à regret celui qu'elle aurait voulu consumer.

- Pour toujours et à jamais, souffla-t-il en se penchant vers Achroma. A jamais je suis votre lié, son souffle venant chatouiller les consoeurs qu'il mourrait d'envie de voler.

Mais il se retenait. Il attendait... il ne savait quoi, mais il attendait. Se contentant de galvaniser ses sens torturés, tandis que de cette vision son esprit fou de joie s'embrasait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Mon identité
Mes compétences

Invité

Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitimeLun 4 Mai 2015 - 13:41


Il l'observait avec tendresse, un soupçon d'amusement accompagnant la douce lueur de son regard, tandis qu'enfin, lumière se faisait à ces yeux aveuglés. Il vit son expression changer, la pierre se colorer, et il sut qu'il voyait. Enfin. Il se savait vu, et se demandait, à présent, si cette vision était au goût de son aimé. Un instant, ils restèrent ainsi, à se mirer l'un l'autre, avant qu'il ne hausse légèrement les sourcils en une expression suggestive. Et pourtant, loin d'un quelconque vice, c'était là, simplement, une invitation à réagir. Car après-tout, il semblait ne rien pouvoir émettre, de ce qu'il observait. Qu'en était-il ? Serait-il satisfait ? Pourtant ce ne fut point de paroles qu'il l'enveloppa mais d'un toucher qu'il le caressa, lui tirant un sourire un peu plus large. Il n'y croyait pas. Pas besoin d'être télépathe pour le comprendre. Il n'y croyait pas. Sans doute ne pouvait-il y croire, tant il s'était torturé à ce sujet, alors même que lui y accordait peu d'intérêt. Pour lui, Eliowir était ce qu'il était, et il le prisait tel quel, sans soupirer après les hypothèses. Pas un instant, il ne bougea, attendant simplement la conclusion. Il la connaissait déjà : tout cela était bien réel.

Très, trop réel peut-être. Mais peu importait, au final. Il réalisait, voilà tout. "Je suis ?" fit-il dans un souffle léger. Et bien ? Qu'était-il donc ? Il n'eut guère à attendre. Flatteurs étaient les mots, mais sans doute quelque peu exagéré dans l'hyperbole. Il l'eut presque piqué, n'eut été pour ce ton si bas, qui trahissait ses désirs. Nouveau sourire, ornant ses lèvres qu'il caressait, plus large et plus complice. "Pour toujours est à jamais vous m'êtes lié, aimé. Mais trop de paroles perdent de leurs sens…" Il éleva une main et, alors même qu'il l'attirait, près, si près, tout près, il étendit… autre chose. Sa magie, sa puissance, l'en baignant totalement et dissimulant au regard du monde, leur instant conquérant. De loin, la brume monta soudain sur la falaise offerte au vent, alors que d'obsédantes lueurs se mouvaient en des chatoiements, des ondoiements, qui paraient d'une fantasque poésie leur étreinte volée. Ballet de lumière et de couleurs, pour ancrer dans la réalité ce que la trame offrait à leurs corps glacés.

Il vint l'emplir de sa magie, attisant la sienne, en un chant obsédant qui n'avait ni son ni vibration, mais qui était, au travers d'eux, la plus belle des mélopées. Pour eux, créatures d'éternité, soudain le temps s'arrêtait, se tordait, se mouvait… Il était des éons de caresses enfiévrées, d'enlacements éhontés, leurs deux êtres vibrants elles deux étoiles naissantes. Le temps, dans sa course folle, les oublia là jusqu'à ce que cesse leur intime proximité, et que ses lèvres le quitte, froids appeaux moirés. Et que, dans un souffle, un dernier souffle, ô si peu nécessaire mais qui lui était habitude sincère, il ne scella de plus cette promesse si chère. Parce qu'à jamais, toujours ils seraient. Ensemble, compagnons aimés.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Mon identité
Mes compétences


Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Empty
MessageSujet: Re: Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas

Face aux embruns [PV Eliowir]TERMINE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Face à face post inconscience (ou "laisse moi sucrer les fraises en paix") [Pv Arta] TERMINE
» L'eau coule sous les ponts [Pv Eliowir]TERMINE
» Poison nocturne [PV Eliowir]TERMINE
» Des soins, une fois encore [Pv Eliowir] TERMINE
» Bienvenue à Aigue [Eliowir] Flash-back TERMINE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Armanda, terre des dragons :: Rps terminés-