Le lendemain de la fête, après que le jeune dragonnet eut bien digéré durant toute la nuit les quelques cuisses de poulet qu'il avait dévorées avec joie et plaisir, Esmelda avait eu l'idée de présenter les jardins du palais. Pour un dragon, vivre entre quatre murs pourrait être austère et oppressant. Peut-être que ce fut dans cette pensée que la jeune princesse avait décidé d'aller en ce doux matin de se rendre dans ces lieux verts et calmes.

Cynoë était perché sur ses épaules, veillant à ne pas la blesser de ses petites griffes. Même s'il était encore petit, même s'il n'avait que quelques jours, un membre de son espèce grandissait vite et la nature avait veillé avec soin à ce qu'il soit capable d'être un minimum prédateur dès son éclosion. Ses griffes, bien que minuscules, étaient aussi pointues que celle d'un chat. Et durant le court trajet qui menait des appartements vers les lieux emplis de plantes et de fleurs, le jeune améthyste regardait les alentours, reniflant et contemplant la moindre structure, le moindre bipède qui passait devant eux et saluait la princesse comme il se devait, en raison de son rang. Au moins, quand il sera capable d'aller et venir seul, -c'est à dire dans une taille encore tolérable pour les couloirs pour les couloirs du palais- il saura y retourner.

Esmelda était vraiment destinée à se lier avec Cynoë, car même si le lien manquait encore de perfection, l'idée de le mener dans le jardin était une preuve qu'elle avait des anticipations idéales pour le dragonnet, car une fois le pied posé dans la toute première allée, Cynoë poussa un clapissement de joie. Son coeur battit plus fort devant le plaisir de trouver une végétation dense, verte de santé et odorante par des dizaines et des dizaines de senteurs florales. Toutes ces couleurs attiraient son regard reptilien, au point qu'il manqua de glisser de son perchoir humain. Nul doute qu'Esmelda sentira son ravissement. Et son lié qui se retenait de bondir sur le sol dallé pour courir partout.

Il sut quand même se tenir un peu et ses ailes vibraient de plaisir. Il humait la moindre fleur qui était presque à sa portée. Et même si l'agencement du jardin avait eu de quoi l'interroger, car au plus profond de son être, il savait que toutes les plantes et buissons disposés n'étaient pas naturelles, il se plut à retrouver un environnement frais et verdoyant. En cette matinée d'août, la température se prêtait idéalement pour savourer le bien-être qu'apportait les jardins.

Un peu plus loin, une fontaine chantait une douce mélodie dans ses petits jets qui s'écoulaient comme des petites cascades. Profitant que sa jeune liée se soit retrouvée en discussion avec un membre de sa cour et qu'elle l'eut permis de descendre de ses fines épaules, il se dirigea presque en courant vers les rebords marbrés de cette fontaine. Une fois la surface limpide sous ses yeux, il eut le loisir de croiser le regard globuleux d'une grenouille qui sauta de son nénuphar pour se cacher dans ces eaux. Quelques autres plantes du même genre remuaient à peine sous l'onde provoquée par le saut du batracien. Puis vers le fond, quelque chose nageait paresseusement. Un poisson ? Bariolé de blanc et de rouge, il intrigua le dragon qui tendit plus le museau vers la surface de l'eau pour essayer de voir ce que c'était....

L'air était lourd autour de la place publique, où se tenait l’exécution, le condamné qui n'était d'autre qu'un noble coupable d'un meurtre d'un autre noble était mené calmement à la tribune sur laquelle se déroulerait la mise à mort. Le bourreau qui portait sa cagoule regardait la scène d'un air las, et froid… Il détestait vraiment tout ceci, mais à force son esprit se mettait à systématiquement l'isoler mentalement de ce genre d'horreur sur le moment. De plus cette fois-ci la peine était une simple décapitation comme la témoigné la hache qu'Alford tenait en main . Oui une décapitation, c'était moins horrible que la roue…

Mais il reste que c'était une mise à mort en place publique, Gorder n'était vraiment pas fait pour ce métier, à peine il avait enfiler sa cagoule qu'il avait déjà envie de l'enlever. Son dégoût à l'idée d'administrer la peine se mélanger à l'impatience de finir cette exécution… Au final il avait presque l'impression d'être dans un songe, son esprit paressait, il regardait la scène comme une marionnette sans vie le ferait, est-ce que tout ceux qui voient des horreurs réagissent comme cela à force ? Pourtant c'était bien moins horrible que bien des peines qu'il infligeait au condamné… Même si au final le résultat était le même.

On attacha donc finalement le noble, on posa le cou de ce dernier sur un socle pour la coup de hache…

« Tes dernières paroles ? » Demanda calmement le bourreau d'un ton fort impersonnel. Il vit que le noble semblait préférait le silence, d'une certain façon il préférait cela. C'était toujours aussi sale, mais il n'y avait pas de gémissement pour encore plus indirectement le juger, il n'y avait rien de plus amère que de voir quelqu'un qu'on aller tuer pleurer surtout quand l'on n'en avait pas vraiment envie.

Alford, alors que la foule commençait à huer le condamné, se mit donc en position, il prit sa hache à deux mains. Il leva ensuite sa hache bien haut, et avec cette dernière, et donna un coup puissant qui trancha d'un seul geste la tête du condamné, le sang gicla au passage sur les vêtements du bourreau, et sur l’estrade. Puis la foule poussa un hourra, avant de bientôt se séparer. Décidément il détestait quand ce genre de choses étaient publique, ce serait dix fois mieux si l’exécution était privée pensa t-il… Néanmoins il y avait peu de chance que la loi change de ce côté là aussi vite pensa t-il un peu lasse avant de partir de cet endroit malsain dès qu'une occasion se présentera.

[…]

Les jardins du palais étaient décidément bien plus calme pour Alford, ce dernier s'y était réfugié pour y trouver un peu de tranquillité, après tout il n'y avait jamais grand monde par ici, à part les nobles bien entendu, mais ce n'est pas comme si ces derniers étaient vraiment envahissants… Dans tout les personne ne venait enquiquiner Alford qui s'assit légèrement à l'écart dans le labyrinthe au milieux du jardin, il y resta une bonne dizaine de minute avant de se déplacer.

Il alla donc marcher à nouveau… Il avait envie de se rafraîchir un peu, et de nettoyer le sang qui avait séché sur ses mains, il avait sinon déposé les vêtements qui attendaient d'être nettoyés ailleurs… Bon sang avec tout cela il n'avait même pas pensé à laver les vêtements de bourreau, et les avait juste ranger, mais à la limite il s'en fichait bien, mais pour les mains c'était différent. Et puis il voulait un peu se rafraîchir…

Il vit du regard une fontaine, non loin de celle-ci, mais pas tout près non plus la princesse Esmelda se trouvait là. Alford fit un léger regard culpabilisé en la voyant avant de l'éviter du regard, elle ne semblait pas faire attention à lui… Bien, car elle devait être de ceux qui croient qu'il a poignardé Korentin. Enfin dans tout les cas tant qu'elle ne lui fait pas trop attention elle s'en fichait bien à vrai dire, il voulait juste se rafraîchir un peu... Il se rapprocha donc calmement de la fontaine, n'ayant pas remarqué le dragonnet car trop occupé à baisser le regard comme s'il avait peur de se faire remarquer… Il se pencha à côté de la fontaine, et plongea ses mains dedans pour les nettoyer, avant de prendre de l'eau à pleines mains, et de rafraîchir son visage avec… Il poussa au passage un soupir d'exaspération, et lança ensuite un petit regard sur le côté quand il remarqua enfin la petite chose qui se tenait à côté de lui… Il avait peut-être accidentellement aspergé celle-ci avec quelques gouttes d'eau dans le processus. Un dragonnet ? Alford le regarda avec un mélange de surprise, et de gêne. Ah oui c'était lui le lié de la princesse ? Eh bien...

Cynoë avait les yeux légèrement écarquillés quand Alford le fixa. Le dragonnet avait assisté à la fuite du poisson coloré quand son ombre s'était profilée sur la surface de l'eau et le temps que le saurien comprenne ce qui se passait, le bipède était là, prenant ses ablutions à l'aide de ses mains. il était arrivé si vite que Cynoë avait manqué de bondir de surprise en le voyant. Tellement concentré sur le poisson qu'il n'avait pas entendu ni senti l'approche de ce mâle barbu.

Tout en retenant cette petite leçon dans la profondeur de son esprit, il secoua la tête pour chasser les quelques gouttes d'eau qui avaient atterri sur le bout de son museau. Puis il regarda à nouveau Alford, qui lui parut dans un drôle d'ahuri. Cela attisa plus la curiosité de Cynoë. Durant la fête, des bipèdes s'étaient extasiés de voir Esmelda sa liée possédant un digne représentant de son espèce. D'autres avaient été un peu effarouché. Même miniature, un dragon restait un dragon. Cynoë aurait du mal à ne pas sourire plus tard des craintes qu'il avait senti. En plus de la peur de quelques jeunes femelles bipèdes, qui s'étaient montrées prêtes à se sauver en hurlant si leur dignité ne les avait pas retenues. La princesse Esmelda, sa liée, elle avait du courage. Il l'avait senti dès sa naissance.

Les brefs souvenirs de la fête de la veille s'estompèrent rapidement face à la curiosité que provoquait cet homme avec sa barbe. Un humain se serait contenté de répondre un simple ''quoi ?'' devant Alford. Cynoë lui se contenta de tourner la tête sur le côté, étudiant ce nouveau spécimen de l'espèce de sa liée. Brièvement, il huma l'air. Etait-ce une odeur de sang ? Peut-être que cet homme était un chasseur et qu'il avait tué une proie. A cette idée, il eut envie de goûter le produit de la chasse de cet homme. Après tout, il était encore un tout jeune et il avait besoin de manger pour grandir.

Il finit par se lever et se rapprocha d'Alford, les narines palpitantes de cette odeur infime mais bien présente sur les mains à la peau fine de ce bipède. Cynoë avait besoin d'en sentir plus pour savoir à quoi correspondait ce qu'il percevait par son odorat... Car il ne l'avait encore jamais senti.

Il semblerait que le dragon ne soit pas agressif envers lui, enfin pas de première impression. Alford n'allait pas s'en plaindre à vrai dire car il n'avait pas le désir fulgurant d'attirer l'attention de la princesse surtout d'une telle façon. Dans tout les cas curieux comme il était il eu grand mal à détourner son attention du dragonnet d'améthyste, une petite chose bien magnifique il fallait le dire. Et qui ne semblait pas pour le moment hostile à son égard, il pensa calmement à Ashy, Isyndar, et autre. Il n'était absolument pas un mal que les dragons deviennent plus nombreux sur Armanda, c'était des êtres fascinants après tout.

Après il doutait que ce dragon soit sympathique spécialement à son égard à l'avenir au vu de sa lié. Alford en était encore enquiquiné de ce mal entendu qui accaparé tout le continent, peut-être que d'ici là les choses ce seraient arrangés pour lui? Il n'en savait rien, mais il savait déjà sans l'avoir entendu l'opinion d'Esmelda Kohan, et des autres rebelles. Cela s'arrangera peut-être, même si c'était fichtrement mal parti à cause de Vraorg le blanc maudit soit-il. Peut-être, oui peut-être...

Qu'il n'y aurait même plus de monde pour le juger par sa faute... Pensa t-il en jetant un coup d’œil à sa cuisse, ou sa brûlure qui le faisait boitait quand il marcher lui faisait encore assez mal mine de rien.

Qu'est-ce qu'il faisait? Pensa Gorder en voyant le dragonnet qui semblait vivement s'intéresser à lui, les curiosité peut-être? Pensa le mercenaire calmement avant de voir le dragonnet se rapprocher, et qui semblait s'intéresser à ses mains...

Alford recula calmement en voyant cela, il se disait que ce ne serait pas forcément une bonne idée de laisser ce dragon possiblement s'approcher autant de lui si le sang qui restait encore sur ses mains se voyait tellement, la petite bête voudrait peut-être le mordre, ou bien lécherait, et Gorder ne savait pas quel serait sa propre réaction de voir un dragonnet lécher du sang humain. Après ça devait être normal, mais bon.

Quoique pensa t-il calmement... Il y avait peut-être moyen de détourner l'attention de ce dragonnet, en évitant que ce dernier puisse rugir, et risquer d'attirer l'attention sur lui. Alford avait déjà vu la dragonne Ashy manger des citrons comme si c'était une friandise, après c'était peut-être une excentricité de cette dernière...

Il sortit donc de sa sacoche un citron qu'il avait récupéré sur les citronniers du jardin. Il tendit celui-ci au dragonnet, après c'était très hasardeux ce qu'il faisait. En tout cas c'était mieux qu’effarouché possiblement un dragon, surtout le lié de la princesse. Ahh la prochaine fois il se laverait les mains juste après l'office ça lui éviterait ce genre d'embarras...

Le bipède recula de quelques pas, comme désireux de maintenir une petite distance de sécurité avec le jeune améthyste. Cela intrigua plus encore Cynoë, qui s'était levé et marchait vers lui. Bien que découvrant encore les moeurs des êtres à deux pattes comme lui, le dragonnet ne comprenait pas pourquoi il reculait devant lui. Cherchait-il à cacher quelque chose d'amusant ? Ou alors ne voulait-il pas montrer la source de ce petit effluve sanguin ? Toujours poussé par la curiosité, il ne voulait pas que ce bipède s'éloigne de lui.. Peut-être que de le voir chercher à se mettre en retrait était une attitude de crainte sans l'odeur de la peur.

Sans chercher plus à comprendre, Cynoë fit encore quelques pas vers Alford, stoppant sa démarche reptilienne quand l'humain lui présenta quelque chose de jaune et à l'odeur très acidulée. Un truc de la végétation ? En tout cas, elle n'était pas assez forte pour couvrir l'odeur du sang qui restait entre les doigts du pauvre sire. Cynoë fit un petit bond en avant, juste ce qu'il fallait pour avoir les doigts à portée de son museau. Tant pis si ce bipède au visage poilu prenait peur.

Il renifla juste ce qu'il fallait. Son odorat fin confirma que c'était bien du sang, mais pas du sang d'un animal basique. C'était là un sang bien plus musqué, plus sucré... d'une odeur forte et subtile à la fois. Il fut un peu dégoûté sur le coup et recula d'un pas. Ce sang ne venait pas d'une proie qu'il aurait mangé. Et comme la saveur n'était pas du tout appétissante. Il lorgna sur le citron. Bien que le fruit était d'une taille assez conséquente pour sa gueule, Cynoë n'était pas dans l'idée première de la goûter mais... de jouer avec. Il bondit sans prévenir sur le fruit, le prenant sans doute pour un jouet et planta ses griffes dans l'écorce rugueuse de l'agrume.

Il avait sifflé de plaisir, mais il vira doucement à un léger couinement de surprise quand il sentit soudain son équilibre basculer en arrière, tombant avec le fruit entre ses antérieurs dans l'eau.

Plouf !

Le dragon refit surface, toujours accroché au citron. Dégoulinant d'eau, il jeta un drôle de regard à Alford, avant de piailler un certain intérêt. Battant de la queue pour nager à la manière maladroite d'un crocodilien et de ses petits postérieurs, il revint doucement vers le bord de la fontaine et poussa du museau le fruit qui flottait à moitié. Il semblait attendre une action de la part de l'humain barbu. Les yeux pétillants d'amusement, le dragon avait trouvé drôle de chuter dans l'eau. En même temps, comme il adorait cet élément, que de mieux de rajouter du plaisir encore à son amusement actuel. L'odeur du sang sur les doigt du bipède n'était plus dans son intérêt premier ; au grand soulagement d'Alford.

Il regarda calmement le dragonnet faire un petit bodn vers lui, le mercenaire note le fait qu'en voyant la curiosité du reptile se confirmer, lui qui était fort curieux au quotidien trouvait fort ironique le fait que la curiosité de quelqu'un d'autre puisse ainsi le déranger. M'enfin il comprenait maintenant un peu mieux pourquoi lui même gênait ses interlocuteurs de temps en temps.

Néanmoins le sang ne semblait pas à première vue au goût du dragon, Alford se dit tant mieux car il aurait peut-être un peu pâlit de voir s'il avait vu le dragonner lécher le sang humain sur ses mains, surtout si quelqu'un voyait faire cela... Si Esmelda se retournait au moment où la petite créature d'améthyste avait fait ainsi nul doute que cela aurait été assez gênant à sa façon.

Dans tout les cas la gêne passa rapidement en voyant que l'odeur ne semblait pas être au goût du dragon, Alford se dit même qu'il s'en était un peu fait pour rien sans doute. Par contre ce qui l'étonna un peu c'est de voir le dragonnet sauter sur le citron. Alford relâcha légèrement la prise en voyant cela, ce dragon avait peut-être cru qu'il lui avait apporté un jouet, ou quelque chose comme ça, quoique Gorder doutait de sa propre hypothèse à ce sujet-là.

En tout cas il sourit légèrement en voyant cela car la scène était très amusante à sa façon, il avait eu l'impression d'avoir affaire à un jeune chiot, ou autre. C'était mignon, il avait du mal à imaginer que cette petite chose deviendrait plus tard un immense dragon pas mignon du tout... A croire que lorsque l'on grandit on perd au passage une bonne dose de l'innocence enfantine que l'on possédait auparavant, cela pouvait amener à réfléchir, mais ce n'était pas du tout le moment de philosopher à vrai dire...

Il prit d'ailleurs un air amusé en voyant la maladresse du dragonnet qui était aussi la sienne d'une certaine façon vu qu'il l'avait laissé tombé. Heureusement le dragonnet n'avait pas couiner trop fort. Dans tout les cas il aurait sans doute encore une petite histoire à raconter, c'est presque pas croyable le nombre de choses improbables qui arrive dans le quotidien du bourreau.

Le dragonnet semblait drôlement s'amuser à ainsi faire trempette dans l'eau, Alford se dit qu'il lui enviait presque cette sorte d'insouciance innocente. Les choses du passé sont toujours plus simple, c'est après que tout se complique...

Il commença légèrement à se demander ce que les dragons avaient avec le citron, que ce Ashy qui a un fétiche culinaire avec, et ce dragonnet qui s'amuse innocemment avec le fruit.

Alford se pencha donc calmement lorsque le dragon se rapproche du bord de la fontaine, et regarda le dragonnet avant d'avoir une idée somme toute assez taquine... Il prit calmement le citron, et posa ce dernier bien tout en haut de la fontaine, pour que le dragonnet grimpe un peu pour venir le récupérer. Bien entendu Gorder faisait gaffe, il n'avait pas envie que le dragonnet se blesse accidentellement, mais du coup l'on pourrait facilement voir les talents d'escalade, et de nageur de ce dernier s'il tentait d'aller récupérer le fruit.

les yeux du dragonnet suivirent la main d'Alford déposer le citron tout au sommet de la fontaine. Cynoë resta fixer sur son jouet-fruit quelques secondes avant de claquer une fois ses petites mâchoires. Doucement, il ondula en direction du montant en marbre blanc, par lequel toute la tuyauterie passait pour offrir les petits jets d'eau. Il contourna les quelques nénuphars qui se dressaient sur sa route, nageant tel un petit serpent. Ses mouvements étaient moins moins maladroits désormais, car il avait saisi la manière de se déplacer dans l'eau. Les ailes repliées le long de son corps sinueux, les postérieurs tendus vers l'arrière, les antérieurs l'aidant à rester en surface, il nageait. Et il adorait ça

Arrivé à la base du montant, il s’agrippa avec ses petits griffes et tendit la tête vers le haut. Au fond de lui, il fut presque frustré de pas savoir encore voler, mais un objectif était toujours atteignable quand on le voulait vraiment. Donc Cynoë entreprit sa petite escalade. Au début, il ne cessait pas de glisser, ne trouvant aucune prise potable pour insérer ses griffes dans le marbre. Il était trop parfaitement taillé et poli pour laisser la moindre aspérité. Comme si la perfection des choses devaient être en conformité avec la nature environnante. Le dragonnet était loin d'avoir rendu les armes.

Toujours sa tête pointée vers sa cible, il enroula sa queue autour du montant. Il couina presque de surprise en sentant plus intensément l'écoulement intérieur de l'eau derrière ce marbre. Ravalant sa légère stupéfaction, il serra sa prise et se tendit. Doucement, il monta en enroulant son corps autour du montant. Heureusement que ce dernier n'était pas épais. Puis il usa encore de sa queue pour remonter sa prise. Ce n'était pas un mode de déplacement très draconique, mais ça marchait : il montait !

Son ascension était lente mais méthodique. Il glissait par moment, mais il approchait du citron et une fois au sommet, il eut là par contre la mauvaise idée de vouloir donner un coup de fouet avec sa queue pour le déloger de sa place. Oh, il y réussit, le citron sautilla vers le bassin, plongeant dans l'eau avec un beau petit plouf qui fit. Mais Cynoë suivit le même chemin descendant. En usant de sa queue, il avait perdu ses prises sur le montant de la fontaine et donc, il avait glissé. Dans un piaillement mélangeant petite consternation et surprise, le dragon tomba dans l'eau. Quand il refit surface, ce fut pour se retrouver couronné d'une feuille de nénuphar sur la tête. Son regard était presque accusateur à l'encontre d'Alford. Quoi de plus étonnant, c'était l'humain qui avait eu l'idée de mettre le fruit en haut de la fontaine.

Se sortant de sa coiffe végétale, le dragon se rapprocha du bord. le bipède à barbe méritait un retour digne de son action. Cynoë plongea sous la surface et ressortit aussi vivement qu'il était tombé et.... cracha un fin filet d'eau à l'humain durant son saut. En replongeant dans l'eau, on crut entendre comme un petit grognement moqueur....

Il ne fut pas du tout mécontent de voir le dragonnet réagir au quart de tour à vrai dire, Alford était satisfait de voir cela, et à vrai dire la façon dont la petite chose voulu escalader la fontaine l'interloqua un peu, visiblement le dragonnet ne savait pas voler, et avait donc décidé d'utiliser une méthode a peu près sûr pour grimper. Alford devait avouer que la petite bête se débrouillait déjà avec une certaine grâce, et agilité c'était beau à voir à sa façon.

Alford était amusé de voir que le dragonnet galéré aussi un peu à escalader le montant, comme quoi aucune récompense n'est atteinte sans un peu d'effort, néanmoins Gorder réfléchit un instant à l'idée d'aider le dragonnet pour que celui-ci puisse atteindre son objectif avant que le dragonnet trouve lui-même la solution… C'est lui, ou ce dragon avait l'air de se mouvoir comme un serpent sur le montant ?

Qu'importe il semblerait que le dragonnet ait finit par atteindre son objectif au final, Alford regarda ensuite le dragonnet qui trouva le moyen de se vautrer en beauté avec son citron dans l'eau, le mercenaire se retînt à peine d'éclater de rire en voyant cela… Le dragonnet avait l'air bien noble maintenant tremper avec sa couronne de nénuphar ! Alford lui renvoya un regard légèrement amusé, mais pas du tout méchant au regard légèrement courroucé du dragonnet.

Puis il regarda le dragonnet qui se rapprocha légèrement de lui, la petite chose sortit ensuite vivement de l'eau pour l'asperger juste après, Alford un peu surpris pris un air faussement courroucé avant de faire un sourire malicieux. À l'égard du dragonnet.

Oh si ce petit dragon voulait jouer aux vacherie ! Pensa Alford amusait par tout ceci on verrait bien qui serait le plus fort. Et Alford avait déjà une petite idée de farce.

Alford fit donc calmement un geste avec sa main en direction du dragonnet, l'anneau d'enchevêtrement qu'utilisait le mercenaire fit en sorte qu'une liane apparu à partir du nénuphar non loin du dragon, cette petite liane s'enroula autour de la queue du reptile puis se resserra délicatement pour tirer ce dernier d'un coup plus profondément dans l'eau de la fontaine, bien entendu la liane ne serrer pas trop fort car le mercenaire ne voulait aucunement blesser, ou mettre en danger le dragonnet, mais néanmoins elle serrer assez pour sa petite plaisanterie.

Alford utilisa ensuite le sort télékinisie pour récupérer la citron sans aucune difficulté, il jeta ensuite celui-ci en l'air en faisant un petite sourire moqueur, mais pas méchant au dragonnet pendant faisait sautiller l'objet qu'il venait d'ainsi lui prendre… Comme pour inciter le petit dragon à venir le chercher, c'était un petit jeu en somme.

Le dragonnet sentit un frémissement le long de son échine, avant de sentir quelque chose lui saisir la queue et le tirer sous l'eau. Les yeux écarquillés, Cynoë se retrouva donc sous l'eau, immobile, les yeux battant d'incrédulité sur le revirement de situation. Il remua la queue et tourna la tête pour voir ce qui le gênait. Une sorte de racine avait attrapé sa queue écailleuse en quelques tours végétales et l'avait donc tiré. Ne cherchant pas à comprendre comment une plante pouvait se retrouver doué de volonté et de mouvement, il se recroquevilla assez pour être capable d'attaque à coup de dents et de griffes l'entrave. Heureusement qu'elle ne fut pas trop fibreuse. En quelques mordillements et quelques entailles, le lien se déchira et Cynoë refit surface, une lueur vengeresse à ses yeux de jeune saurien.

A observer le visage souriant d'Alford et en suivant de haut en bas le citron, il se méfia. Un drôle de rictus apparut sur les lèvres écailleuses du dragonnet. Un sourire ou une grimace ? Difficile à cerner chez un dragon de toute façon. Cynoë plongea donc dans l'eau et se cacha temporairement sous un nénuphar. L'idée était vite venue dans son esprit, même s'il n'avait que quelques jours. Les dragons étaient de puissants êtres et même à peine éclos, leur intelligence se développait rapidement. Et comme Cynoë n'était pas du genre à rester sans réagir face à la toute petite farce de l'humain. Alford était joueur et on pourrait dire que le dragonnet aimait relever les défis. En même temps, bon nombre d'espèces animales affirmaient leur comportement, affinaient leurs réflexes par des jeux... et ce jeu là plaisait au dragon, qui était bien entendu dans l'idée presque inconsciente de montrer que le bipède poilu au visage n'allait pas l'emporter sur lui. Cynoë était un dragon et il entendait bien le démontrer.

Toujours sous son nénuphar, il resta immobile, guettant la proie voulu pour la suite du programme. Une carpe rouge et blanche passait non loin de lui. Juste la taille idéale pour ce que préparait le saurien. Cynoë se lança en avant d'un coup de queue et attrapa le poisson, au niveau de sa queue. Ne serrant pas trop fort pour ne pas blesser la frétillante poiscaille. Puis profitant d'être non loin du fond du bassin, Cynoë se ramassa sur lui-mêle et se propulsa brutalement du sol grâce à ses postérieurs. Il jaillit de l'eau, le poisson remuant dans sa petite gueule, les yeux arrondies d’espièglerie.

D'un coup de tête, le dragonnet jeta le poisson vers le visage de l'humain. Son objectif ? Simpliste : détourner le bipède qui s'occupera du poisson pendant que lui, s'occupera de prendre possession du citron, objet centrale de leur petit jeu.

Alford avait de la chance. Le poisson était un tiers moins gros que sa main. Allait-il savourer la texture froide et glissante de la malheureuse carpe de la fontaine ?

Alford rigola légèrement en voyant que ce qu'il avait réussit à faire, ah que c'était drôle ! Cela a du enjolivé sa journée pour le coup qui s'était plutôt mal passée au début avec l’exécution, à croire que le rire est bon pour la santé. Mais il se dit qu'il allait peut-être trop loin, pour le coup… Mmmh peut-être, ou peut-être pas… Est-ce qu'il risquai de vexer durablement le dragon ? Lui qui vexait si facilement les gens sans le savoir ne pouvait pas vraiment être sûr que oui, ou non, mais il se dit qu'au final le dragonnet semblait visiblement y aller lui aussi. Ce dernier le regardait avec un léger air de celui qui allait très vite lui rendre la pareille, c'était assez adorable d'une certaine façon. Et aussi inquiétant...

Dans tout les cas il s'amusait bien, et il le montrait par son petit sourire, bon il avait peut-être l'air un peu bête à jouer comme ça avec un dragon, mais il n'avait que faire, surtout que personne ne lui prêtait vraiment attention. D'ailleurs il se demanda bien ce que le dragon lui préparait en voyant ce dernier faire un rictus qui était dur à deviner vu que ce n'était pas un humain, mais un dragonnet…

Il regarda donc calmement en direction du dragonnet qui s'amusait encore dans la fontaine… Bah qu'est-ce qu'il faisait ? Alford ne savait pas vraiment ce qu'il pourrait lui faire en restant dans l'eau. Mais ce ne serait pas comme cela qu'il récupérerait son citron, quoique...

Puis Alford fut surprit de voir la dragonnet ressortir soudainement de l'eau avec une carpe, ne s'attendait pas vraiment à ce que Cynoe balance sa prise sur sa tête. Le mercenaire se reçut le poisson en pleine trogne, bon il y avait bien plus de peur que de mal à vrai dire en y pensant… D'ailleurs sous cet assaut du dragonnet, Alford eu le réflexe de lancer le citron en l'air pour pouvoir avoir le temps d'écarter la poiscaille…

Alford rejeta donc entre-temps le poisson dans l'eau, avec de la chance la bête serait encore vivante après ce voyage très effrayant en dehors du milieu aquatique, le mercenaire ensuite regarda le citron qu'il avait envoyé en l'air, il voulait tenter de le rattraper avant le dragonnet, mais comme Alford était un grand maladroit au lieu de retomber directement sur lui…

La citron retomba ailleurs dans un nid d'oiseau perché sur un arbre, les poussins s'écartèrent avec une certaine frayeur de l’intrus soudain, c'était un nid de quoi ? Pensa Alford en regardant ceci un peu gêné… Visiblement un nid de cette race d'oiseau qui a un bec (en forme de marteau-piqueur)…

Il regarda par la suite le dragonnet en haussant les épaules, bon courage c'est tout ce qui'il pouvait lui dire...

Le dragon retomba dans l'eau, tentant de suivre le citron du regard. Mais l'eau lui voilait partiellement la vue de sa cible. Ce ne fut qu'une fois la tête hors de l'eau qu'il chercha le citron. Il sut le trouver par le regard de l'humain porté vers les branches d'un arbre proche. Le fruit était tombé dans un nid d'oiseau.. Et à voir l'air un peu dépité du bipède, le jeu virait plus à une épreuve qu'autre chose. Mais l'Améthyste n'avait pas dit son dernier mot. Enfin... son dernier rugissement, grognement... tout ce que vous voulez qu'il le distingue bien des bipèdes.

Il rejoignit le bord de la fontaine et d'un coup de queue, il s'extirpa de l'eau pour secouer tout son corps de l'eau qui s'égouttait encore de ses écailles. Il ouvrit ses ailes d'un petit claquement pour les faire sécher plus vite et pointa son museau écailleux vers le nid. Ca piaillait là-haut. Des proies potentielles, mais il n'avait guère faim. Et un prédateur digne de ce nom ne mangeait pas par gourmandise ; du moins les choses vivantes, pour respecter l'ordre de la nature. Et puis, le dragonnet n'était pas là pour faire du gras.

Il regarda ensuite Alford. Il ne saisit pas son mouvement d'épaules, mais les choses n'allaient pas en rester là. D'un grognement décidé, il sauta de son perchoir et se rapprocha autant de l'arbre et de l'humain. Il les observa tour à tour. Le tronc de l'arbre était assez rugueux pour y grimper seul. Mais après tout, n'était-il pas lié à Esmelda, pour qui tout le monde accordait du respect envers son autorité ? En toute logique, de ce qu'il avait observé, ce bipède devrait agir pareillement non ? Il fit quelques pas et bondit dans le dos d'Alford, réussissant à monter sur son épaule. L'odeur des mâles bipèdes était plus forte que celles des femelles ; il nota ce point. Mais peu lui importait. Le citron le narguait dans le nid et le bipède à barbe y était pour quelque chose.

Il darda un oeil rond sur Alford comme s'il attendait quelque chose. Il poussa un léger piaillement autoritaire et pointa une nouvelle fois son museau vers le nid. A cela, le dragon rajouta l'image du citron qu'une main humaine prenait en douceur. Il ne restait plus qu'à espérer qu'Alford comprenne. Et surtout qu'il accepte de suivre la pseudo volonté du saurien à vouloir récupérer par son intermédiaire le fruit-jouet tant convoité.

Il regarda le dragonnet qui au lieu de prendre la mouche se contenta de sortir calmement de l'eau pour se secouer. Ce dernier visiblement soit avait envie de s'arrêter là car il s'ennuyait du jeu, ou n'avait aucune envie d'aller chercher le citron là-haut ce qui était bien compréhensible, ou au contraire prévoyait de le faire. Alford le regardait juste faire calmement, surtout qu'il se demandait si le petit dragonnet ne serait pas tenté de le mordre pour lui montrer qu'il n'appréciait pas la maladresse qu'il venait de commettre, il y avait bien peu de chance que cela arrive en y réfléchissant, mais mieux valait se montrer prudent…

Le dragonnet se rapprocha calmement de lui, et de l'arbre. Qu'est-ce qu'il comptait faire du coup ? Alford le regardait calmement, un tantinet perplexe, à cette âge un dragon ça devait déjà être assez malin pensa t-il, sans doute que la petite bête trouverait facilement un plan. Il fut assez surprit de voir que le petit dragon lui sauta dans le dos, qu'est-ce qu'il comptait faire ? Pensa le mercenaire… Ce dernier ne sachant pas comment il devait prendre le fait de devenir soudain un perchoir à dragon à peine sortit de l’œuf sans doute.

Il regarda donc avec un mélange de curiosité, et de perplexité le dragonnet qui était maintenant fixer sur son épaule. S'il racontait cela en allait encore ne pas le croire décidément. Il n'y a que lui pour vivre autant de choses spéciales.

Le dragonnet le regardait avec des yeux rond, et paillait tout en pointant le nid du museau. Quoi ? Il voulait qu'Alford ailla chercher lui-même le citron ? Euh… Déjà le mercenaire n'était peut-être pas assez grand, et en plus son talent pour la grimpette approchait un peu du Néant… Humm pensa t-il en voyant dans sa tête l'image d'une main humaine prenant en douceur un citron, dur de ne pas deviner que c'était le dragonnet qui les lui envoyait. Ok il allait essayer, après tout cela ne lui coûtait pas grand-chose. Et puis le dragonnet avait presque l'air adorable à sa façon à vouloir qu'il aille récupérer cette œuf, comme un jeune chiot qui voulait un susucre, Alford ne savait pas du tout si cette comparaison était adapté, mais bon…

Il sa rapprocha donc calmement de l'arbre, et tenta d'attraper le citron, ah non c'était pas assez proche. Il prit entre ses mains le nid, il faillit faire tomber ce dernier car c'était assez compliqué de l'attraper, et récupéra ainsi le citron, puis il déposa calmement le nid à nouveau.

Heureusement la mer des oisillons devait être occupée ailleurs pensa calmement le mercenaire, quoique on ne savait jamais... Il regarda ensuite calmement le dragonnet, et tendit à ce dernier le citron en lui adressant un petit sourire. Il méritait bien sa petite récompense après tout, en espérant qu'il ne s'amuse pas à la mâchonner sur son épaule car le jus de citron c'est dur à enlever...

Les mâchoires du dragon émirent un petit claquement satisfait et les petites griffes enserrèrent l'objet convoité. Chaque mouvement du bipède n'avait pas échappé au petit Cynoë, qui s'assurait que le message était bien passé et il était ravi de s'être fait ''gentiment'' obéir. Il était assez fier de lui et de l'application des observations qu'il avait faites en étudiant les bipèdes autour de sa liée depuis leur venue dans le palais. Oh le dragonnet était encore loin de comprendre la hiérarchie humaine et la plupart de leur comportement, mais il avait abordé et plus ou moins compris le plus basique ; selon ses jeunes pensées.

Toujours perché sur l'épaule d'Alford, il eut tout le loisir de contempler le fruit. Du stade de jouet, il passait au stade d'objet curieux et potentiellement mangeable. Car même si l'odeur acidulée ne l'attirait pas plus que cela, il devait élargir le champs de ses connaissances. Donc, il griffa un peu la peau pour la tester et usa de ses dents pour tirer un lambeau. La ''croûte'' du fruit était amère et tirant la langue pour se défaire de ce goûté d'écorce atroce, il lorgna la chair. L'odeur se faisait plus intense.

Oubliant complètement son perchoir vivant, il tourna la tête et tâta doucement la chair du fruit. Molle et ferme à la fois... aucune réaction. Un bête végétal. Il planta vivement ses crocs dans la chair. Et là il sentit un liquide lui éclabousser l'oeil. Ca lui piqua et il poussa un couinement de surprise et de petite douleur. Tenant toujours sa proie jaune dans les serres de son antérieur gauche, il se frotta vivement l'oeil qui avait senti la courte brûlure du jus de citron. Les crêtes fines du dragonnet se dressèrent vivement. Et là... Le dragon s'attaqua violemment au citron, bien décidé à lui montrer qu'on osait pas s'en prendre à lui sans en subir les conséquences. Du jus et des morceaux de citron volèrent donc partout... et bien entendu Cynoë oubliait encore qu'il était sur les épaules du pauvre homme qui lui donné le citron. Lui qui voulait éviter le jus, c'était raté.

Quand cela lui revint en mémoire, Cynoë se figea, tout couvert de pulpe de citron. Il toussa un bref instant, pour chasser le goût très acide du fruit qui s'était posé sur sa langue. Puis un oeil écarquillé fixa l'humain, dans le genre ''oups....''.

Il était beau le dragonnet perché sur un humain barbu, après avoir trucidé sa première proie végétale. Et heureusement que ce n'était qu'un fruit à voir, la bouillie qui lui restait encore les griffes....

Eh bien l'on pouvait dire qu'au moins la petite bête semblait satisfaite au final, sans doute que c'était un bien car après tout il n'était jamais bon d'effaroucher un dragon qu'il soit jeune, ou non. Alford regarda donc du coin d’œil ce que faisait la petite bête sur son épaule, surtout que cette dernière était en train de jouer avec le citron… Il se demandait si Ashy aurait apprécier qu'il ce soit amusé à faire cela avec un autre dragon, mais bon… En sachant que pour la dragonne d'émeraude n'apprécierait pas peu le fait de tâcher ses crocs avec son sang disons que le souci actuel du mercenaire n'était pas forcément celui de ne pas vexer Ashy. Ce qui était d'ailleurs ironique car cette dragonne était sans doute l'une des plus sympathique, et aimable qu'il lui était donné de voir, à croire que la vie est une perpétuelle ironie…

Mais qu'est-ce qu'il était en train de faire avec ce citron ? Pensa Alford qui vit le dragon qui se mettait déjà à le mastiquer, son épaule n'était sans doute pas du tout le lieu idéal pour cela à vrai dire. Ce serait sans doute une bonne idée de faire descendre le dragonnet de son épaule, mais bon celui-ci avait surtout des chances de se vexer, et de tenter de le mordre si Alford le dérangeait ce qui ne serait pas forcément très agréable au vu du fait que la petite bête était pour le coup vraiment très proche de son visage ! Et voilà qu'il se mettait en plus à… Pffff…

Et Alford arriva de peu en détournant le visage à ne pas finir avec du jus de citron dans l’œil pour le coup même si maintenant il avait les cheveux, et les vêtements tout trempés de jus de citron, bon au moins cela couvrirait l'odeur légère du sang, quoique il aurait l'air bien beau tiens avec du jus de citron partout sur lui… Surtout qu'on sentait bien l'odeur pensa t-l en reniflant tout en retournant son regard sur le dragonnet quand il pensa que les choses s'étaient enfin calmées…

Bon au moins le dragonnet était plus recouvert de jus de citron que lui en y réfléchissant, la princesse allait décidément avoir une belle surprise quand elle récupérerait son lié recouvert de jus de citron. Bon à ce qu'il voyait le dragonnet semblait s'être rendu compte de son erreur, ou bien c'est qu'il était déçu de ne plus avoir de citron à massacrer, cela pouvait se comprendre à vrai dire dans les deux cas. Bon par contre même s'il ne pouvait en vouloir au dragonnet pour cela, il y avait pour le coup un détail très gênant qu'il fallait régler sinon ils allaient tout deux puer le citron toute la journée.

Alford se rapprocha calmement de la fontaine avec le dragonnet, il sortit un tissu qu'il utilisera sans doute pour s'essuyer, et entreprit de le faire d'abord pour son visage, bon sang au moins l'humidité s'enlèverait... Il regarda calmement le dragonnet, et s'assit à côté de la fontaine.

Bon sang lui il puait le citron, mais le jeune dragon on voyait bien qu'il venait de massacrer un citron rien qu'a son odeur. Et au jus de citron qui dégoulinait de ses écailles... Alford réfléchit à u moyen de le nettoyer car s'il retournait voir la princesse dans cet état on allait lui tirer les oreilles. Alford regarda le dragonnet, et tenta de désigner à celui-ci la fontaine, comme pour lui demander de se laver, il le faisait calmement... Et pour illustrer ses propos il se mouilla lui-même le visage pour essayer de détacher le citron dans sa barbe...

Cynoë avait resserré un peu plus ses prises quand Alford s'était dirigé vers la fontaine. Il guettait le moindre de ses mouvements, s'attendant à voir débouler un autre citron. Qui ne vint pas, autant pour le soulagement possible du bipède que pour le dragon. Au moins, le dragonnet retiendrait que le citron avait un jus piquant pour les yeux et son goût était acide. Comment un tel fruit pouvait exister. En plus, il était jaune. Comment avait-il pu ne pas comprendre le code si évident que la nature avait crée pour que le message soit clair ? Les couleurs vives imposaient la prudence, que c'était dangereux, voir mortel. Mais si le risque d'y laisser ses écailles étaient si évidents, jamais l'humain ne lui aurait proposé ce fruit, puisque aussi dangereux pour lui.

Le doute passé, il suivit le mouvement quand Alford s'assit. Il croisa le regard de l'humain à barbe et ne comprit pas ce qu'il voulait qu'il fasse. Puis quand l'être prit sa main pour s'asperger le visage, l'Améthyste comprit l'attention première. Il étendit son cou et dans l'eau perturbée d'ondes, il arriva à voir son reflet. Il couina de dépit en voyant son visage couvert de pulpe et sans attendre, il plongea dans l'eau et se secoua pour retirer le maximum de jus et de chair fruité.

Quand il sortit la tête de l'eau, il regarda Alford. Bien décidé à aider l'humain à se débarbouiller, il lui cracha de l'eau sur son visage. Après tout, il avait été gentil de s'amuser avec lui, donc, c'était un peu normal de lui rendre la pareille en lui lançant de l'eau pour laver le jus de citron. Au moins, cela couvrait en effet l'odeur du sang qu'il portait sur ses doigts.

Maintenant restait à savoir si Alford allait apprécier de se prendre une courte douche supplémentaire. Car bien entendu, le dragon lui jeta plusieurs jets d'eau pour être plus efficace dans l'aide au nettoyage de sa peau d'humain.

Alford fut satisfait de voir que le dragonnet au final obtempéra sans protester, au moins il était déjà assez malin pour se douter qu'être recouvert de citron n'était pas forcément une bonne chose en y réfléchissant... Enfin au moins cela était réglé pensa t-il en jetant un regard à la princesse, cette dernière était toujours occupée visiblement, Alford se demandait comment elle aurait prit tout ce qui venait de se passer à l'instant, enfin... Gorder devrait expliquer à Tidus s'il le pouvait sa petite aventure d'aujourd'hui sans doute, ce dernier en ressortirait encore assez étonné sans aucun doute...

Est-ce que le dragon était en train de lui cracher de l'eau à la figure? Pensa t-il calmement assez perplexe. Alford se demandait presque si il n'était pas un peu en train d'halluciner, enfin au pire... Il regarda la dragonnet, celui-ci ne le regardait pas particulièrement de façon malveillante, le mercenaire en déduit donc qu'il n'y avait pas vraiment à s'inquiéter... Alford qui avait déjà presque finit de se laver pour le coup regarda ensuite calmement le dragonnet après bien entendu s'être frotté calmement le visage pour lui enlever l'eau qu'il venait tout juste de recevoir dans les yeux. Enfin cela ne piquait pas contrairement au jus de citron en y réfléchissant...

Qu'est-ce qu'il pourrait bien faire du coup avec ce petit dragonnet? Il ne savait pas, peut-être le laisser tranquille? Ou bien... Humm il n'avait pas vraiment d'idée de jeu à vrai dire étant donné déjà qu'il ne savait pas comment très bien divertir un chien, alors un dragon... Quoique à ce stade les deux pouvaient s'amuser tout aussi facilement...

Quoique une autre pensée lui vînt en tête quand il entendit des jacassement d'oiseau non loin, il semblerait que la mère des oisillons soit revenue, et visiblement elle ne semblait pas vraiment très contente... Elle les regarda tout les deux assez furieuse, et vint faire ce que faisait un oiseau envers deux potentiels enquiquineurs, leurs piailler dessus tout en voletant...

[Hrp : Désolé j'avais pas trop eu d'idée, hésite pas à me dire si tu veux que j'essaye de rajouter des trucs si c'est trop léger.]

Le piaf dut percevoir le regard soit de Cynoë soit du bipède barbu, car il ébouriffa ses plumes pour se donner de la grosseur. Sans doute voulait-il impressionner les deux êtres en dessous de lui qu'il savait être les responsables du dérangement de son nid et du stress de ses petits. Il piailla contre les deux dérangeurs, sautillant sur la branche comme pour les provoquer. Il n'y a rien de plus dangereux qu'une mère en colère et peu importe sa taille.

Cynoë regarda le volatile qui s'énervait sur son perchoir et dans un comportement tout à fait instinctif il sortit de l'eau en grondant. Sa queue remuait nerveusement derrière lui, s'agitant comme pour montrer que le crieur de menaces en gazouillis ne lui faisait pas peur. Oubliant la présence proche d'Alford, le dragon se campa sur sa position et écarta les ailes pour se donner lui aussi du volume. La petite crête naissante sur la base de son crâne et de sa nuque se dressa. Il poussa un bref grognement à l'encontre de l'oiseau.

L'animal à plumes entendait bien ne pas se laisser faire et dans sa fureur maternelle, décolla de sa branche et piqua vers le petit saurien. Lui aussi avait oublié la présence de l'humain. Au sein des Jardins du Palais, il était très courant de voir des hommes ou des femmes se promener pour observer les oiseaux et parfois leur donner à manger. Donc ils n'étaient pas une menace. Mais ce reptile violet à ailes de chauve-souris passait directement pour un gobeur d'oeuf. Pour un oiseau, tout ce qui était à écailles se rapprochait des serpents et les serpents étaient un fléau pour les oeufs. Donc le dragonnet devait être chassé loin du nid. Mais Cynoë ne tenait pas à fuir devant un adversaire aussi... égale que lui en taille. Ridicule aurait pu être dans son esprit, mais cela viendra sans doute plus tard.

On dit que la vie se construit par les nombreuses expériences qu'on fait au cours de sa vie. Cynoë apprendrait très vite de celle-là. Déjà il voyait l'oiseau non pas comme une proie, mais un ennemi à intimider... et quand l'enplumé lui fonça dessus, il se dressa sur ses pattes arrières et claqua de ses mâchoires. La stratégie ne marcha bien entendu pas et il en fut quitte pour un coup de bec sur le sommet de son crâne. Il roula en arrière sous le choc, manquant de tomber à l'eau sous les cris stridents et moqueurs de l'oiseau, qui vira pour refaire un bref passage.

Peut-être que quelque chose lui fit peur, car il piailla de surprise et vira brusquement, contournant le dragonnet. Mais il n'avait pas dit son dernier mot. Et Cynoë non plus. Poussant un mini-rugissement aigü de colère -on comprendra que ce prétendu rugissement ne sera qu'un couinement digne d'un aboiement raté d'un chiot d'une semaine-, Cynoë opta pour une nouvelle défense. Les crocs à peine dévoilés mais suffisamment pour montrer ses attentions de mordre, il suivit de la tête la trajectoire de sa cible. Et tout se passa rapidement.

Le petit Améthyste bondit sur Alford, de son épaule à sa tête; espérant prendre de vitesse l'oiseau. Mais dans son saut, il dut déséquilibrer son support humain car il sentit son estomac lui remonter dans le ventre d'une drôle de façon pendant que l'eau de la fontaine se rapprochait à grande vitesse. Le dragon n'eut ^même pas le temps de pousser un cri de surprise qu'il fut déjà dans l'eau et qu'un gros SPLASH retentit....

Quand Cynoë se redressa sous l'eau, la première chose qu'il fit fut de se cacher sous un nénuphar, car il sentait qu'il avait fait une bêtise. La première sans doute de sa vie, et en tant que jeune dragonnet, le fait de comprendre ça était déjà une petite avancée pour lui-même. Il souleva sa couronne végétale, comme tantôt et regarda d'un drôle d'air l'humain...

Décidément il se demandait si la piaf en avait contre lui, ou contre le dragonnet, la logique aurait voulu qu'il en ait contre Alford vu que c'était ce dernier qui s'était amusé à déranger le nid, mais peut-être que l'oiseau interpréterait que c'était la faute du dragonnet, enfin disons que la nature a ses raisons que la raison ignore disons ! Oui c'était tout pourri comme détournement d'expression, mais ce n'était pas grave car après tout il l'avait gardée pour lui, il faudrait juste voir si il serait possible de la sortir à l’occasion.

Bon sang il se demandait bien comment ça allait finir dans tout les cas, le dragonnet lui aussi semblait assez s'exciter, et ce n'était même pas la faute du bour… Euh c'était effectivement la faute du bourreau, mais bon vu que c'était accidentel on ne pouvait pas lui en vouloir, non ? Dans tout les cas on voyait bien que le jeune dragon aussi petit soit-il pour le moment avait déjà ses habitudes de prédateur dominant la chaîne alimentaire dans sa façon de montrer soudainement son courroux. Sans doute que cela serait bien plus impressionnants quand il serait plus grand, mais il fallait avouer que c'était déjà pas mal.

Dans tout les cas Alford s'écarta légèrement, il avait l'impression que les deux petits petites bêtes l'avaient tout à coup complètement oubliés, et à vrai dire cela ne le dérangeait aucunement, quoique il faudrait faire gaffe, la princesse n'aimerait pas que son dragonnet se fasse blesser, et même si la menace était minimum il valait mieux faire attention. Que ce serait ironique ! Un fier dragon qui ferait un jour cent mètres de haut dans plusieurs millénaires qui se faisait embêter par un piaf de 30 centimètres, ah la vie une belle ironie des fois. Enfin dans tout les cas pour le coup Gorder observait calmement, il n'interviendrait pour ne pas effaroucher la possible (énorme) fierté draconique du dragonnet que si cela était vraiment nécessaire, après tout ce genre de prédateur devait être habitué à se débrouiller seul, et c'était donc naturel, et il fallait si possible laisser la nature suivre son cours sauf lorsque bien entendu c'était intolérable.

Et Alford fit donc un geste en voyant que l'oiseau donne un coup de bec au dragonnet, il pointa son anneau bélier sur la petite bête, le choc magique vu éviter de peu par l'oiseau qui en fut néanmoins assez effrayé, Alford avait eu son résultat, cela permit au moins au dragonnet d'avoir légèrement la paix le temps de se remettre de ce petit choc, Gorder n'était pas vraiment d'humeur à tuer un oiseau après tout pour ce genre de raison.

Ah que la scène aurait été comique pour beaucoup, un jeune, mais fier dragon déjà se faisait malmener par un simple piaf, c'était comment dire, amusant, pitoyable auraient dit certains, mais le mercenaire n'avait littéralement jamais de pensées aussi cruelles.

Que ? Pensa le mercenaire qui vit le dragonnet bondir sur son épaule, alors qu'il était en train de reculer déjà… C'est qu'on allait l'appeler perchoir à dragonnet à force ! Alford recula d'un léger pas en voyant cela, et manqua de peu de glisser sur une foutu caillasse qui avait dérapé quand il avait posé sa chausse dessus. Alford arriva de peu à ne pas tomber, enfin de peu. Au moins il ne se cassa pas la tête du le rebord de la fontaine, le mercenaire décida donc d'intervenir en voyant cela car ça allait trop loin…

Il sortit l'amulette d'apaisement qu'il avait caché derrière ses vêtements, cette dernière semblait avoir son effet sur l'oiseau car ce dernier s'immobilisa en vol, puis d'un air pesteux, mais calme retourna vers son nid… Au moins la tension de l'instant semblait s'être calmée...

Alford en voyant laissa son amulette non dissimulée, avec de la chance ce serait suffisant, il regarda ensuite calmement le dragonnet qui avait l'air bien royal avec sa couronne de nénuphar… Il se pencha vers la fontaine, et d'un geste aspergea le dragon d'un peu d'eau de la main. Pour détendre un peu la situation car la petite bête faisait une tête bizarre décidément. Et puis Gorder n'avait pas pris mal le coup de tout à l'heure, plus de peur que de mal… Surtout qu'il est sot de s'énerver contre quelque chose qui ne vous comprendrait sans doute pas, et qui ferait 10 fois la taille d'un buffle un jour… Il pensait cela, alors que le bijoux d'agate qui pendait de l'amulette était tout près du bord de la fontaine…

Le dragonnet avait suivi l'envol de l'oiseau, comme si de rien n'était. Il s'était attendu à ce que le piaf le cherche encore pour achever de passer son courroux maternel sur lui. Au lieu de cela, il avait observé l'humain sortir un drôle d'objet et le tendre un peu vers l'animal. Voir l'emplumé partir tout en ressentant un léger picotement étrange mais comme familier, Cynoë associa vite la drôle de réaction à l'amulette

Quand il se fit tremper par un coup d'eau de la part d'Alford, le dragon piailla à peine et tendit son esprit vers le bipède barbu. Du peu qu'il réussit à saisir des pensées du bonhomme, il comprit qu'il n'y avait ni colère, ni réprobation, ni sermon. L'humain semblait bien serein par rapport à la situation qu'il avait vécue ; plutôt subie dirons-nous. Cynoë sortit alors de sa cachette, pour sauter au coeur de la feuille. Cette dernière se creusa à peine sous le poids du dragonnet. Le jeune reptile ailé pointa déjà sa tête en direction d'Alford, et plus particulièrement vers l'amulette qu'il tenait encore en main.

Le dragonnet avait déjà ressenti un picotement la veille, en présence de Crissolorio. Il l'avait attribué à une situation normal. Mais le percevoir à nouveau et en découvrant l'objet, le dragonnet s'interrogeait. Il savait au plus profond de lui de quoi il s'agit, mais il n'avait pas encore la compréhension. Très vite il saura. Là pour le moment, l'objet intriguant produisait son effet et doucement, sa curiosité céda la place à l'envie de jouer avec un nouveau jouet. Cynoë était certes un dragon, mais il était comme les jeunes bambins des bipèdes, avide de tout toucher.

La queue fine de Cynoë commença à remuer comme le ferait un chat guettant le moment propice pour sauter sur sa proie. le saurien veilla à ne pas trahir ses intentions par une posture évocatrice ou par un frémissement d'impatience. Il fallait bien calculer son coup. Et comme il s'était découvert une petite agilité en montant à la fontaine précédemment.... Donc sans prévenir et avec vivacité, il bondit sur l'avant-bras de l'humain, pour essayer d'attraper du bout des dents la petite amulette et de se sauver avec en replongeant dans l'eau de la fontaine. Restait à voir si Alford serait dans l'idée de laisser son bijou magique dans la gueule d'un dragonnet... vu que la notion de propriété pouvait être très différente entre un dragon et un humain...

Le dragonnet visiblement ne semblait pas beaucoup réagir à l'éclaboussement pensa Alford, il aurait cru qu'il aurait riposter par un jet d'eau, enfin après ce n'était pas bien important, le petit dragon semblait avoir ses pensées tournées sur tout autre chose. Soit c'était lui, soit c'était sur autre chose pensa Alford en voyant le dragonnet l’observait fixement, puis surtout quand il bondit sur son avant bras pour ensuite lui piquer son amulette ! Alford fit de gros yeux quand il vit cela ! Son amulette ! Le dragonnet venait de lui prendre son amulette comme ça ! Bon sang elle lui avait coûté cher pensa le mercenaire.

Ce n'est pas spécialement qu'il avait envie d'empêcher le dragonnet de s'amuser, mais il n'était pas vraiment du genre à jeter une si grosse somme d'argent par la fenêtre, pour le bourreau, lui qui avait il y a encore peu était mercenaire voyait toujours tout dans l’utilité à vrai dire. Et là c'était tout simplement une perte d'argent qui conviendrait presque à une année de salaire pour un mercenaire honorable, pour sûr qu'il serait bête de laisser faire… Néanmoins il fallait la jouer avec douceur si possible car c'était un dragonnet, mais bon sang là ça l'enquiquinait vraiment.

Alford réfléchit donc courtement à comment faire, bon vu qu'il fallait faire preuve d'un minimum de subtilité cette fois-ci se jeter dans la fontaine comme un phoque pour tenter d'attraper le dragonnet serait sans doute une mauvaise idée, en plus il aurait l'air tellement stupide, et il attirerait tellement l'attention autour de lui… Surtout qu'il valait mieux éviter d'avoir l'air d'être en train d'agresser le lié de la princesse Esmelda même si ce n'était pas le cas car dans le fond Alford ne voulait que récupérer sa précieuse amulette magique qui coûtait peau de chagrin, voir presque une fortune pour un membre du petit peuple comme lui…

Alford utilisa donc à nouveau son anneau de lierre, mais cette fois-ci ce ne furent pas une seule petite liane, mais une multitude qui tentèrent agripper le dragonnet, avec douceur pour ne pas le blesser, mais avec une certaine fermeté pour que le mercenaire ai le temps d'agir, Alford ensuite tendit la main pour tenter d'agripper l'anneau, ou le dragonnet, et tenter de récupérer doucement l'amulette. En espérant que la petite bête ne fasse pas trop son difficile, même si étrangement cela étonnerait Alford que ce soit si facile de récupérer son dû pour le coup.

Le dragonnet se crispa quand il sentit des lianes végétales l'enlacer tout en douceur. Mais pas un seul instant, il ne quitta du regard l'humain qui voulait protéger son bien. Cette amulette intriguait le jeune reptile, ce n'était donc pas pour rien qu'il avait désiré retourner dans l'eau avec. Mais emmêlé dans la prise végétale invoquée par Alford, il ne pouvait plus se sauver. Il avait néanmoins le bien du bipède dans ses mâchoires et il joua avec sa langue pour modifier la position du bijou pour mieux la caler entre ses petits dents, assurant une meilleure prise dessus en refermant un peu ses crocs dessus. Oh, aucun risque qu'il abîme l'objet.

Quelques émotions furent captés par le saurien : petit désir, légère frustration peut-être. Elles étaient encore étranges pour l'esprit de Cynoë qui réfléchissait encore à comment se sortir de là. L'eau de la fontaine l'appelait par les clapotis engendrés par les petits jets qui retombaient sur sa surface ; une bonne cachette si Alford redoutait de se mouiller. Mais coincé par son sortilège, il était à sa merci. Bien décidé à ne pas se laisser faire, il avait un peu plus renfermé ses dents sur l'amulette.

Pas une seule fois il ne quitta de son regard d'ambre le visage du bourreau. Ainsi, il apprenait à ne jamais détourner son attention d'un potentiel adversaire, bien qu'Alford ne représentait pas un ennemi à ses yeux, mais il était un peu un obstacle pour la possession de l'amulette-jouet, cet objet qui avait vibré d'une chose immuable à ce monde et à la nature des dragons et qui avait éveillé l'intérêt du dragon. Cynoë voulait comprendre, étancher sa soif de curiosité, comme il n'était pas encore dans un âge à comprendre ce qu'il avait capté... pas encore, un jour prochain, un jour qui arrivera vite. En attendant.

Cynoë aurait pu très bien tirer la langue par défi s'il avait été un dragon un peu plus espiègle. Mais là, avec l'objet en ''gueule'' il pourrait difficilement le faire. Et bien déterminé à ne pas le rendre de suite, il usa de son antérieur libre pour assurer une prise supplémentaire sur le malheureux bien si convoité d'Alford. Imperceptiblement, le dragonnet avait compris que cet humain ne pouvait lui faire du mal, par la présence majestueuse de sa liée. Elle n'était pas n'importe qui, elle était au-dessus d'Alford. Comme les autres bipèdes, il s'inclinait devant elle. Donc en présence de Cynoë, il semblait avoir compris qu'il devait procéder d'une certaine façon. En même temps, Alford n'était pas stupide. Un dragon en grandissant gardait bien des souvenirs....

Restait maintenant à savoir ce que l'humain ferait pour essayer de convaincre le dragonnet de lui rendre son bien si coûteux. Car après tout, un dragonnet avait des intérêts primaires....

Bon le bon point c'est que son petit jeu avec les lianes avait fonctionné, le dragonnet c'était fait avoir, il avait maintenant le terrain libre pour tenter de récupérer son bien, ce serait tellement beau si le jeune reptile ne faisait pas sa tête de linotte, et lui rendait son amulette sans opposer la moindre résistance, car sincèrement il n'avait pas envie de jouer à chat avec un dragon aussi jeune soit ce dernier.

Bon décidément c'était VRAIMENT trop beau ! Pensa t-il en voyant le dragonnet se débattre puis ensuite faire preuve d'une petite résistance, et il n'avait aucune envie de frapper ce dernier donc disons qu'il n'avait pas trop de solution… Il devait faire le tout en douceur si possible, et il ne savait fichtrement pas comment convaincre un dragonnet de lui rendre quelque chose de la manière douce surtout quand ce dernier ne semblait pas être très bavard décidément. La vie était vraiment compliquée des fois…. Des fois il aimerait vraiment que les choses soient plus simples.

Alford arrête donc calmement son geste, et réfléchit courtement.... Comment-il allait faire? Visiblement l'option de demander gentiment au dragonnet de lui rendre son objet semblait légèrement compliqué, let récupérer à la main serait aussi assez dur à sa façon. Mais le bourreau ne pouvait décidément pas laisser une amulette aussi chère dans la gueule d'un jeune dragon juste parce que ce dernier voulait la garder. Si ça avait été une amulette porte bonheur, ou une babiole du genre, encore ça aurait pu passer, mais là c'était une amulette magique qui valait pas loin de 100 pièces d'or! Une ruine presque, et un mercenaire comme lui évitait de son mieux ce genre de ruine après tout, 100 pièces d'or c'est une très belle jolie somme qui peux permettre de vivre à l'aise pendant un petit moment à sa façon.

Puis il eu une idée en tête, bon c'était pas l'idée du siècle, mais clairement cela d’une certaine façon détendrait sa curiosité sur un point amusant, et puis le dragonnet si cela marchait libérerait l'amulette sans que Alford est besoin de faire quoi que ce soit de dangereux pour lui.

Le mercenaire tendit donc ses mains, et tenta de chatouiller le dragonnet d'améthyste, il ne savait pas si un dragon pouvait rire, ou était sensible à ce genre de chose, mais bon au moins on verrait bien! Dans tout les cas c'était une idée comme une autre, sinon il devrait se tourner vers autre chose décidément....

Comment négocier avec un dragon... Bien des hommes en général ne se posaient pas la question de comment procéder avec une magnifique et puissante créature qu'était le dragon. Doué d'une intelligence remarquable et doté des souvenirs ancestraux, on ne pouvait que les respecter et veiller à ne pas les courroucer. Mais là, pour un humain comme Alford, face à un petit saurien d'à peine quelques jours, qui commençait seulement à prendre conscience ce qu'il était vraiment, est-ce qu'il pourrait éprouver la ferveur qu'on accordait au plus puissant ? Bien entendu que non. Un dragonnet n'était pas bien dangereux à bien regarder ; il ne soufflait même pas de feu. Alford devait sans doute être bien content de montrer ses prouesses face à un jeune reptile ailé.

Heureusement qu'il n'avait pas de mauvaises intentions à son égard le bipède barbu. D'une Cynoë avait, malgré leurs petitesses, des dents et des serres. Et sa liée n'était pas loin, prête à sentir les émotions en détresse de l'Améthyste. Mais Cynoë ne se sentait pas en danger, il était déterminé à ne pas céder. Même devant l'étonnement petite attaque maligne que tenta Alford pour lui faire lâcher prise.

Quand l'humain tenta de le chatouiller, le dragon se contenta de le regarder avec un drôle d'air interrogateur, les yeux écarquillés d'étonnements. Il faisait quoi l'humain à tenter de le tripoter avec douceur ? Sa liée n'agissait pas comme cela. Il oublia un bref instant la tentative presque comique de l'humain pour se concentrer sur ce qu'il avait perçu dans ses quelques pensées qu'il avait pu capter. L'amulette semblait avoir une certaine valeur aux yeux de l'humain. Une valeur qui s'entourait d'or... Ce métal jaune n'avait aucune importance pour Cynoë, mais il comprit à travers Alford que l'or était quelque chose d'important, qui apportait de la valeur à d'autres objets... qu'on pouvait être... riche ? Ces notions manquèrent de perturber le dragon. Mais ses réflexions défilèrent vite, et il trouva quelque chose... Si l'humain voulait récupérer sa babiole, il faudra donner quelque chose en contrepartie. Après tout, les bipèdes utilisaient l'or pour faire de l'échange non ? Il avait presque compris le principe, mais pour le communiquer à ce bipède à poil du visage....

Il fixa Alford droit dans les yeux et lui envoya mentalement une image simple. Lui tendant un bon morceau de viande appétissante dans sa main et lui, le dragonnet, l'amulette dans la gueule, libre sur le bord de la fontaine. Il essaya de montrer à Alford que la viande était pour lui et là il lâcherait l'amulette. Restait à savoir si l'humain saisirait. Si les bipèdes font de l'échange, alors autant en profiter pour avoir ce qu'il voulait non ? Même si techniquement, l'amulette valait plus qu'un morceau de viande. Les dragons ne s'encombraient pas de choses matérielles de toute manière.

Bon visiblement l'idée de chatouiller le dragon était sans doute original, mais totalement inefficace, sans doute que Gorder avait du être le seul humain depuis des millénaires à avoir eu cette idée en tête, ou bien non, mais dans ce cas-là tout les autres hommes avaient pu constater auparavant l'inutilité de la manœuvre. Et heureusement personne n'avait vu Alford faire cela au dragonnet, la princesse était trop occupé, et il n'y avait personne sinon à part deux trois autres nobles dans les environs qui auraient pu le voir, et aucun ne lui prêtait attention. Bon par contre il ne savait pas comment-il allait faire du coup. Il n'avait pas spécialement envie après tout de perdre ainsi une amulette qui lui avait coûté assez cher tout de même d'uen façon aussi bête.

Et le dragonnet lui-même semblait visiblement s'interroger sur ce qu'il venait de faire, satané écailles ! Bon du coup il devait effectivement réfléchir à autre chose, peut-être que le dragonnet serait possiblement intéressé par de la viande ? Ou bien quelque chose d'autre dans le genre ? De la viande, des friandises ? Il n'en savait rien à vrai si cela se trouve le petit reptile était rassasié où ne voudrait pas ce qu'il lui donnerait, et puis à y réfléchir néanmoins il devait avoir un truc, ou deux sur lui…. Néanmoins il ne savait pas forcément si ce serait encore une bonne idée.

Puis Alford entrevue à nouveau une image dans son esprit, visiblement ce dragonnet semblait affectionnait ce moyen de communication à son égard, c'était moins clair que des mots, mais pas forcément très dur à comprendre si en prend la peine de réfléchir un peu. Un bout de viande, l'amulette ? Est-ce le dragonnet lui demandait de la viande ? Gorder déduisit que c'était cela. En échange de son amulette ? Bon ça pouvait aller pensa t-il, sans doute que certains auraient hésité à propos de la validité de cet échange, mais Alford avait entendu dire que les dragons ne mentaient jamais donc il présuma que ce le dragon d'améthyste allait tenir sa parole, si on pouvait parler de parole dans ce cas-ci…

Alford sortit donc quelque chose de sa besace, de la viande, bon c'était de la viande de bœuf séché, et salée pour être conserver sur le long terme, mais ce n'était vraiment pas mauvais, et puis c'était l'un des rares bout de viande que l'on pouvait trouver dans ce jardin sauf si bien entendu Alford voulait donnait l'un des poussin du nid non loin au dragonnet, mais mieux valait essayer d'abord avec la viande salé pensa t-il. Cela lui éviterait d'autres ennuis...

Le dragon guetta le moindre mouvement du bipède barbu. Déjà qu'il avait cherché à l'enlacer dans des végétaux pour tenter de le palper d'une drôle de manière après....le jeune saurien était devenu un peu plus méfiant, et ne lâchant pas l'amulette, il attendait donc de voir si Alford avait saisi son message mental. Le bourreau avait du saisir car une odeur un peu séchée de viande de bœuf. Le dragonnet en avait pas encore mangé, mais il savait qu'il s'agissait de viande d'animaux mangeable pour un dragon. Pas comme l'odeur de sang que l'humain avait eu entre ses doigts tout à l'heure quand Cynoë l'avait croisé pour la première fois de son existence.

Quand la viande séchée apparut sous ses yeux, le dragon observa ce bout de viande qui lui parut carnée au premier coup d'œil, avant que son odorat lui confirma que c'était encore mangeable. Elle n'était pas fraîche, mais elle n'était pas avariée non plus. Les humains savaient donc conserver la viande d'une autre manière que de l'enterrer dans le sol, comme le faisaient les loups et les renards pour se garder un garde manger en cas de manque de gibier.

Un peu sceptique sur la viande présentée, il la détailla de sa nouvelle position sur le bord de la fontaine et darda un drôle de regard à Alford. Il avait capté brièvement ses pensées quand à l'usage des oisillons. Il lâcha un couinement réprobateur quand à cette idée. La viande salée sera parfaite, mais.... oui car il y avait un mais, comme elle n'était pas sanglante et fraîche, il faudra à Alford en rajouter quelques morceaux. Après tout, il tenait à son amulette, qui avait une certaine valeur. Alors pour la récupérer, l'humain avec des poils sur le visage lâchera quelques morceaux en plus. Il plissa son regard ambré vers Alford et appuya plus fortement l'image de deux autres morceaux de viande salée déposée sur la première. Si Alford en avait un en réserve, il en aurait bien d'autres en réserve. Les humains mangeaient eux aussi beaucoup, malgré leur taille...

Donc Cynoë envoya mentalement son désir supplémentaire, en contrepartie de l'amulette. Grâce à Alford, Cynoë avait presque saisi la notion d'échange, de contrepartie d'un objet de valeur contre un autre... Oh peut être que le dragonnet était encore loin de comprendre la notion de valeur pécuniaire que les humains attribuaient aux objets, mais tout viendrait à point. C'était même idéal comme il était presque destiné à être un dragon princier, voir impérial, avec des connaissances de cour et de politique.... Alford venait peut être de d'éveiller l'intérêt du petit Améthyste à comprendre ce que les humains employaient dans leur environnement et dans leur vie de tous les jours....

Restait à savoir si Alford allait donner deux morceaux de viande salée en plus au petit dragon....

Étrangement le dragonnet ne semblait pas être d'un fulgurant enthousiasme à la vue de la viande. En faîte à y réfléchir ce n'était pas vraiment étrange, la viande de bœuf séchée après tout n'a pas du tout mauvais goût, mais ce ne devait pas du tout être le genre de viande que l'on donne à manger à un dragon. C'était la viande que les voyageurs transportaient dans leurs sac, ou bien que l'on entreposé sur le long terme pour le manger dans un petit moment. En résumé Alford n'était pas vraiment des plus étonné quand au fait que le dragonnnet ne soit pas vraiment admirateur devant ce bout de viande, néanmoins il espérait que ce soit suffisant car c'était le seul type de viande qu'il avait sur lui…

Et visiblement cela semblait convenir à ce que le dragon tentait encore de lui démontrer dans son esprit, mais ce dernier en voulait plus. Eh bien il était gourmand pensa le mercenaire. Surtout que le bœuf salée, et séché ce n'était pas vraiment la viande la moins chère loin de là. Les vendeurs se faisaient un plaisir d'augmenter son prix car le sel était une denrée assez luxueuse même si pas du tout hors de portée d'un membre lambda du petit peuple. Cela revenait juste cher à force…

Néanmoins même si cet échange avait une certaine apparence de chantage, Alford ne pouvait pas vraiment faire autrement, et puis cette amulette valait sans doute bien plus que quelques bouts de viandes séchés. Il n'y avait donc pas vraiment à faire son difficile, de plus cette amulette était à lui, et il voulait la récupérer si possible sans violenter un dragonnet au passage ce serait bien. Néanmoins il retiendrait le prochains fois de garder l'amulette cachée pour éviter qu'on la lui vole de cette manière à nouveau.

Il sortit donc quelques bouts de viande séchés en plus, et les proposa au dragonnet en échange de son amulette.

L'humain comprenait vite. En même temps, quand on est désireux de vite récupérer un bien cher, on ne l'abandonnait pas aussi facilement. Si le dragon avait été plus grand et doté d'une meilleure capacité de converser, il aurait posé quelques questions d'ordre plus.... philosophiques à ce sir....Peut-être lors de leur prochaine rencontre, car là, pour le moment, le dragonnet ne songeait qu'à cette viande donné en contrepartie du précieux bijou magique.

Presque avec une once de réticence ; à ce que crut percevoir émotionnellement le petit Améthyste, Alford déposa les bouts de viandes séchées. Cynoë attendit quelques secondes encore, comme pour prendre plaisir à un petit effet dramatique, tout en gardant ses yeux ambrés plongés dans ceux de l'humain. Puis il déposa l'amulette devant le petit tas de nourriture et goûta le premier morceau. Il tira un peu la langue devant la forte dose de sel, toussant même une fois. Comment pouvait-on manger cette viande ainsi ? Elle n'avait pas si mauvais goût que cela, mais elle n'avait pas cette saveur ferrugineuse et douce ; comme n'importe quelle viande fraîche, ou toute juste dépecée.

Il lâcha un piaillement quand le goût du sel fut parti du bout de sa langue et attrapa le second morceau du bout des dents et alla le plonger dans l'eau... Il remua sa prise deux-trois fois de la sorte, jusqu'à ce que l'eau réhydrate un peu plus le lambeau séchée... Et là, il le goba, passant sa petite langue sur le bout de ses dents pour attraper les derniers fragments de son court et second repas. Le goût passait mieux, même si le sel s'était profondément incrusté aux fins fonds des fibres viandeuses. Il attrapa le dernier morceau et refit le même manège, avant de le garder dans la gueule, tendant sa tête vers l'humain. Il le fixa avec une intensité certaine. Il remua plusieurs fois la tête en avant, comme pour essayer de dire quelque chose à l'humain.

Il ressaya les images et montra Alford prenant le bout de viande désormais détrempée entre ses doigts et un jeune Cynoë claquant des mâchoires comme pour marquer son insistance de voir le bipède barbu manger cette part. Un bien étrange échange entre lui et le saurien en retour maintenant... Peut-être est-ce là une coutume draconique ancienne ou alors le dragonnet voulait partager son avis sur le goût qu'avait désormais cette viande qui avait été détrempée dans l'eau de la fontaine....

Dans tout les cas il espérait, peut-être avec une légère pointe de timidité à s'en tirer à bon compte avec ces bouts de viande séchés en plus, après tout il avait obtempéré à la demande du dragonnet, il ne manquerait plus que ce dernier après tout fasse preuve de mauvaise foi. Surtout qu'une certaine dragonne lui avait dit que les siens ne mentaient jamais, il voulait bien la croire après tout. Sauf si c'était la fierté qui la poussait, mais étant donné que la fierté d'un dragon est quelque chose d'une certaine façon assez naturel Alford ne pouvait aucunement considérait cela comme un défaut de la part de l'un d'entre-eux, même si la fierté peux des fois facilement obscurcir le jugement de quiconque.

Alford récupéra donc l'amulette, comme quoi la dragonne avait eu raison. Dans tout les cas Gorder n'allait pas s'en plaindre car il n'était pas mécontent de récupérer son bien, même s'il aurait préféré cent fois ne pas avoir risqué de le perdre possiblement, mieux valait ne pas se plaindre après tout si l'issue des choses vous paraissait acceptable. Pour sa part tant qu'il n'avait pas à dépenser une fortune pour s'acheter une nouvelle amulette il pouvait se considérer comme chanceux.

Puis il regarda attentivement la dragonnet mangé la viande, sans doute poussé en grande partie par la curiosité, ce dernier semblait ne pas trop apprécier le sel en grande quantité dans la victuaille à première vue…

Puis visiblement le dragonnet eu une drôle d'idée pensa Gorder en voyant le petit reptile remuer un bout de viande dans l'eau, à croire qu'il voulait se débarrasser du goût du sel. Sûr que cela ne plaisait pas à tout le monde une viande aussi salée, personnellement le bourreau faisait avec, mais il comprenait que le jeune dragon exprime autant de réticence à ce sujet après tout.

Puis Alford regarda le dragonnet avec un air assez septique en voyant ce dernier lui tendre un bout de viande humide.

Puis le dragonnet lui montra à nouveau des images dans son esprit, et d'après ce qu'il déduisit après une certaine réflexion le jeune dragon voulait qu'il goûte… Beuh c'était franchement bizarre l'idée de manger un bout de viande qui avait traîner dans la gueule d'un dragonnet, et que ce dernier avait remué dans une fontaine…

Mais au final Alford accepta même si avec une certaine hésitation, il prit le bout de viande, et mordit dedans avant de mastiquer. Bon c'était pas mauvais, mais on va pas dire que c'était ultra propre non plus. Alford regarda ensuite calmement le dragonnet en se demandant si prendre une autre bouchée de la viande serait nécessaire.

La légère réticence du bipède barbu ne passa pas inaperçu aux yeux du jeune saurien. Là où Alford savait que les dragons disaient toujours la vérité -où l'énonçaient d'une telle façon, qu'ils pouvaient bien dissimuler certains points-, Alford allait apprendre à ses dépens que les dragons aimaient aller jusqu'au bout des choses. Et surtout le petit Cynoë, qui par son côté têtu ne laisserait pas d'échappatoire à l'humain. Est-ce là aussi une douce façon de se venger des entraves végétales ? Peut-être. Un dragon se savait supérieur à l'être humain dans bien des domaines, alors pourquoi un dragonnet n'appliquerait pas ces préceptes dès le premier jour ?

En fait, Cynoë n'oubliait pas la position qui était la sienne, en complément de celle de sa belle liée princière. Alford ne devait pas être du même rang, donc il ne pouvait se défiler devant quelque chose dévoilée en images par le jeune saurien. Et puis, ce n'était que de la viande réhydratée non ? Alford sera bien capable de terminer sa part. Cynoë l'avait bien fait, autant pour se nourrir que pour ne pas gâcher le prix de l'échange de l'amulette.

Ses petits orbes ambrés ne quittèrent pas l'humain, semblant attendre quelque chose. Sa petite queue écailleuse remuait doucement à la surface de l'eau, effrayant les malheureux poissons qui n'avaient décidément pas la paix dans cette fontaine aujourd'hui. Voyant qu'Alford devait hésiter à manger le reste de cette viande tenue dans sa main, le dragonnet mima un mouvement de mâchoires happant quelque chose et fit mine de l'avaler. Puis il piailla avec insistance auprès du bipède barbu. On ne gâchait pas la nourriture, et encore moins la viande. Cette viande que Mère-Nature avait si généreusement offerte aux carnivores, dragons et humains.

En attendant que l'humain se décide à manger le reste de sa ''part'', Cynoë resongea à l'odeur de sang qu'il avait senti sur les doigts de l'Humain. De quelle espèce pouvait-il provenir ? Pas à un animal qui sert de proies... Dès que le bipède aura mangé le reste de sa part, le dragonnet l'interrogera, en essayant de lui montrer les doigts avec un peu de couleur écarlate et une forte odeur ferrugineuse et même piquante ; une odeur comme le percevait l'odorat du dragon quoi. Le tout appuyé d'une forte émotion interrogative. Le pauvre Alford était loin de se défaire du jeune reptile ailé très curieux (ou peut-être trop curieux)

Bon à vrai dire Alford faisait cela uniquement pour ne pas vexer le dragonnet, le bourreau lui n'était aucunement dans l'optique de démontrer sa supériorité, ou quelque chose comme ça, lui-même n'en avait rien à faire à vrai. Ce genre de jeu stupide auraient été de la même maturité que comparer la taille de sa virilité pour quelqu'un de modeste comme Gorder . Il restait dans tout las cas que cette viande n'avait pas mauvais goût, même si elle n'était pas forcément de plus appétissantes… Quoique ! Sincèrement il se rappelle déjà avoir manger pire à bien y réfléchir. Quand on a des origines paysannes comme lui après tout l'on a pas les mêmes conditions de vie qu'un noble de Gloria ce qui est tout à fait normal…

Néanmoins… Alford entendit un léger jappement, et des bruits de pas. Ah oui c'est vrai ! Gorder possédait un chien, un chien de chasse plus exactement. Un beagle assez jeune, pas très grand, mais vif, et agile. Le chien était encore un peu sauvage même s'il avait comprit à force qu'il était de bon ton de traîner au près du traître pour être nourrit quand il ne s'amusait pas avec d'autres chiens de Gloria. Alford n'avait pas encore prit son temps pour le dresser, il faudrait qu'il y pense sans doute… Un jour ! Pour le moment il avait d'autres préoccupations à vrai dire.

Le chien d'ailleurs semblait intéresser par le bout du viande, l'homme de fer le lui céda calmement, après tout le chien serait plus facilement à même d'apprécier ce bout de viande pensa t-il. Puis sincèrement Gorder n'avait pas faim, le chien si, et il n'était pas cruel au point de manger de la viande devant quelqu'un, ou quelque chose qui avait faim. Le dragonnet le comprendrait pensa t-il, enfin avec un peu de chance…

Alford regarda ensuite le dragonnet qui semblait s'interroger sur deux trois choses… Et d'après ce qu'il croyait comprendre ils s'intéressait au sang… Au sang qu'il y avait sur les mains d'Alford depuis ce matin, et qui était encore présent en petite quantité… Lui qui avait espéré que la curiosité de ce dragonnet ce soit calmé à ce sujet…

Alford prit donc la peine de faire quelque geste, il indique ses mains, fit le geste d'un couteau qui râpe la peau, et montra la brûlure à sa jambetout en faisant le geste de quelqu'un qui met un bandage… Il voulait lui faire croire que c'était son sang que le bourreau avait mit sur ses mains en se soignant une quelconque blessure. Disons que même si c'était un mensonge, ce serait sans doute mieux vu que le coup du j'ai du sang sur les mains car j'ai décapité quelqu'un ce matin en place publique pensa t-il avec une pointe sifflante d'amertume...

Le canin qui s'était ramené apparut comme une possible menace pour le jeune dragonnet. Sa première rencontre avec ce genre de prédateur domestiqué avait été déplaisante, même si le chien avait été plus petit. Celui qui venait d'arriver et qui avait eu allégrement droit au morceau de viande était bien plus gros et bien mieux taillé pour la chasse. Bien que ce quadrupède était loin d'avoir la carrure et la taille d'un loup, le jeune Améthyste voyait en ce Beagle un adversaire possible si jamais ce dernier venait à trop se rapprocher... Cynoë se retenait de siffler contre cette bête, mais voyant que le chien était plus intéressé par son maître, il put alors se concentrer sur les gestes que tentaient Alford. Que cherchait-il à lui faire comprendre là ?

Oubliant la présence du chien et la petite frustration de voir que le bipède avait préféré céder son bout de viande à un canin, il étudia la gestuelle d'Alford. Il tourna la tête sur le côté d'un air d’incompréhension, lorgnant les mains du bipède, puis le visage même du dit bipède. Certes, les gestes étaient un signe de communication, mais là, Cynoë ne voyait pas du tout où il voulait en venir. Peut-être que les mouvements qu'il tentait avec le dragonnet marcherait pour un sourd, mais pas pour un jeune saurien ailé qui était né il y a de cela à peine une semaine. Que pouvait-il savoir du mouvement qu'on donnait pour mimer un couteau ou encore d'un bandage qu'on apposait sur une blessure. Il avait regardé la jambe, comprenant vaguement qu'il y avait eu quelque chose de douloureux à cet endroit mais pour le reste... Alford essayait de faire comprendre à un tout jeune dragon des mimiques d'objets qu'il n'avait encore jamais vus de sa vie. Le pauvre Alford n'avait sans doute jamais eu l'occasion de converser aussi basiquement avec un tout jeune membre de l'espèce draconique.

Cynoë s'assit et darda un regard ambré intense dans les yeux de l'humain, comme s'il cherchait à le sonder dans les profondeurs de son esprit. Loin de là cette idée, le petit Améthyste se contentait de le regarder, attendant de voir si l'humain allait chercher une autre méthode pour expliquer cette odeur étrange de sang qu'il avait eu sur ses mains. Pour le pousser à réfléchir autrement, il lui envoya l'image de ses propres mains, avec quelques gouttes de sang coulant des paumes et le long de ses doigts. Peut-être que le bipède comprendrait qu'il devait user d'images.

Sa concentration fut perturbée quand un jappement retentit aux pieds de l'humain. Cynoë avait bondit sur ses pattes, les ailes vibrantes de menace à l'égard du chien qui quémandait sans doute un autre morceau de viande. Cynoë siffla dans sa direction menaçant, montrant qu'il était pas du tout effrayé par cet bête carnivore à quatre pattes. Restait à voir si les choses resteraient calmes... Chose certaine était que Cynoë n'aimait pas les canidés....

Alford remarqua du coin de l’œil que le dragonnet ne semblait pas trop apprécier la présence de son chien, sans doute une sorte de rivalité tout à fait naturelle entre prédateurs pensa t-il, de toute façon il savait que vu que son chien avait mangé il ne serait pas forcément d'humeur très agressives, surtout envers un jeune dragon qui semblait plus facilement classable dans la classe des choses dangereuses que le contraire. De toute manière Alford aurait presque préféré d'une certaine façon que le dragon d'améthyste se concentre sur son chien surtout, pour la simple raison que là il se sentait gênait de toute l'attention que lui consacrait le jeune dragon, et surtout la raison pour laquelle il semblait curieux.

Et visiblement le dragonnet semblait ne rien comprendre, Alford se dit qu'il avait peut-être était un peu bête en faîte d'essayer de communiquer de cette façon là, il le faisait comme s'il parlait avec un humain, mais en faîte pour tout dire cela ne l'arrangeait pas car il ne savait pas comment expliquer cela à la petite créature, si cette dernière avait était plus grande nul doute qu'Alford aurait pu facilement tenter d'expliquer, mais là c'était tout de suite plus compliqué au vu de la situation…

Alford regarda calmement pendant quelques instants le dragonnet en silence tout en réfléchissant à ce qu'il pourrait faire, il entrevit d'autres images dans son esprit à nouveau. Avec le sang coulant le long des paumes de ses doigts… Alford réfléchit à ce qu'il devait en faire, et vit se concentration de briser lorsque son chien c'était mit à pousser un jappement. Alford pour calmer les choses sortit deux autres morceau de viande, il en passa un au chien, et au dragonnet. Puis il caressa le tête de son chien calmement, celui-ci semblait être satisfait pour le moment… Néanmoins il semblait régner une certaine tension entre le chien, et le dragonnet pensa Alford en observant le regard que se renvoyaient les deux. Alford pour détourner fit un geste de la main pour retrouver l'attention du dragonnet puis il pointa sa tête comme pour lui demander de lire dans son esprit, après tout avec Ashy il avait apprit que les dragon pouvaient lire dans les pensées, enfin si l'humain pensait fort, et que le dragon se concentrait bien dessus. Alford essaya donc de penser en espérant que le dragonnet puisse entrevoir ses pensées si possible…

Il choisit les souvenirs dans sa tête, il voulait éviter de penser à l’exécution de ce matin, et arriva à le faire avec un formidable effort mental, du coup il chercha un image qui lui venait en tête, et il lui revînt celle du jour où lorsqu'il affronta des bandits il se récolta une belle cicatrice aux ventre, il se rappelait avoir poser ses mains dessus avant de s'enfuir, c'était un mensonge vu c'était bien avant aujourd'hui qu'il avait récolté cette blessure, et le sang sur ses miens n'était pas le sien, mais de cette manière Cynoë pouvait comprendre quel genre de sang il y avait sur ses mains du coup...

Le dragonnet jeta un air foudroyant au chien de l'humain avant de plonger ses petits yeux draconiques dans ceux d'Alford quand il sentit que ce dernier tentait de lui envoyer des pensées. Encore un peu maladroit dans la captation des pensées des bipèdes, Cynoë se concentra et réussit à voir les images songées par le bipède. Les yeux du saurien se plissèrent d'incompréhension, avant de comprendre que le fluide rouge était du sang, qui provenait de cette blessure qu'Alford lui dévoilait. Les bipèdes étaient si fragiles qu'un rien semblait leur couper la peau. Oh il la savait déjà fine, il le savait depuis que sa liée lui avait tendu une main douce sur son petit corps à sa naissance. C'était bon de savoir que cette peau claire qui couvrait le corps entier d'un bipède était fine partout. Quel dommage que leur peau ne soit pas comme celle d'une cuirasse de dragon. Mais on ne décidait pas des Choix de la Vie et de la Nature. Si les choses étaient ainsi, il ne pouvait en être autrement.

Donc ce que lui montrait Alford était du sang humain... La logique tombait d'elle-même alors. Les hommes et les femmes n'étaient pas des proies pour les dragons, sans doute à cause de ce sang à l'odeur peu alléchante. Mais quelque chose clochait... L'odeur qu'il avait capté sur les mains du bourreau était encore relativement fraîche et Alford lui montrait un souvenir qui lui parut... bien plus antérieur. Le sang humain gardait-il exceptionnellement une forme de conservation sur le plan physique ? Il en doutait. Mais il ne connaissait pas encore assez bien cette espèce et au plus profond de son esprit, les souvenirs dévoilées par Alford y sonnaient étrangement. Peut-être que ce sang n'était pas le sien, mais celui d'un autre. Il regarda l'humain avec un regard plus soutenu, frôlant presque la suspicion. Puis cette étincelle disparut de la couleur ambrée des petits yeux du dragonnet. Après tout, l'humain montrait l'origine de l'odeur du sang qu'il avait sur les mains. Rien de plus. Il n'insista donc pas, mais ne quitta pas pour autant l'humain. Avec Alford, il avait découvert que les pensées avaient une consistance bien différente. Il ne savait pas encore l'expliquer, mais un jour prochain, cela viendra. Une chance pour Alford si le dragonnet était venu à comprendre qu'il lui mentait...

La curiosité du dragonnet remonta quand il revoyait l'image d'Alford combattant d'autres humains. Une forte sensation d'interrogation accompagnait cette image. Le jeune Améthyste cherchait visiblement à savoir pourquoi Alford s'était battu contre les membres de sa propre espèce. Dans un combat, il y avait toujours des raisons précises. Dans le règne animal, par exemple, les animaux se battaient pour la nourriture, la possession d'une femelle ou d'un territoire. Est-ce que ces luttes dans l'ordre naturel des choses s'appliquaient aussi pour les Hommes ? En guettant la réponse du bipède barbu, il n'oubliait pas la présence du chien....

D'ailleurs, il était tenté de tester quelque chose avec ce canidé....Il n'attendit pas la réponse d'Alford pour envoyer subitement une image mentale au chien d'un dragon en train de rugir de toutes ses forces contre lui....

Dans tout les cas il espérait que le dragon arrive à lire dans ses pensées après tout il était assez jeune d'une certaine manière, après vu qu'Alford se concentrait sur ces dernières, et que le dragonnet était proche il n'y avait pas de réel raison que cela soit vraiment impossible pour lui à vrai dire. Au final néanmoins c'était avec une certaine satisfaction que le mercenaire constata que le dragonnet semblait comprendre, ou en tout cas n'arborait pas un air ahuri, enfin selon ce que le mercenaire pensait pouvoir être un air ahuri pour un air ahuri pour un dragonnet. Après tout il ne s'y connaissait pas trop lui-même en mouvement facial, et visage de dragon.

Néanmoins d'une certaine manière quelque chose ne lui plaisait pas dans le regard du jeune dragon, et Alford ne put qu'arborer un sourire gêné en retour à ce dernier. Dans tout les cas voir que le dragonnet relâchait son regard n'était pas pour lui déplaire, néanmoins Alford retînt le soupir qu'il eu envie de pousser sur l'instant, pour la bonne raison que cela aurait été suspicieux, quoique est-ce que ce dragonnet connaissait le concept de soupir lasse, ou de soulagement ? C'était une bonne question, mais autant ne pas jouer avec le feu si possible.

Puis Alford revit l'image que Cynoe avait vu dans son esprit, et l'interrogation de ce dernier, Alford savait quoi répondre. Il pensa à une simple scène . Une fois où Alford s'était porté au secours de pauvres bougres pris à parti par un coupe jarret, le mercenaire leurs avait sauver la vie ce jour-là. Cela remontait à il y a assez longtemps, mais pouvait peut-être suffire à expliquer l'une des raisons qui l'avait poussé à se battre ce jour là.

Puis Alford se brusqua quand il vit son chien poussait des jappements effrayés soudainement, et se rouler en boule à côté d'Alford . Ce dernier ne savait pas ce qui se passait, il se contenta de caresser le chien, et ensuite de lancer un regard suspicieux au dragonnet quand il vit que le chien semblait regarder ce dernier comme s'il l'intimidait hautement. C'est Alford qui à sont tour se demandait clairement ce qui se passait...

Le dragon fut ravi de voir que sa petite expérience avait marché avec le canidé, animal à l'esprit moins complexe à aborder. Il fut assez tenté de tester ce genre d'approche mentale auprès d'Alford, mais quelque chose lui soufflait que ce ne serait pas une idée judicieuse. L'humain avait un esprit plus fort que celui d'un chien et le dragonnet ne voulait pas que sa liée ait à jouer de ses gazouillis pour défendre son petit lié si les choses dépassaient un peu les... bornes. Et puis, cet homme au visage couvert de poils ne lui avait aucun mal, si ce n'était de le tester un peu. Donc il décida de pas renouveler l'expérience, mais il ne put s'empêcher d'étirer ses lèvres comme s'il était content du résultat porté sur le chien et croisa le regard d'Alford. Et oui, c'était lui, et il était fier de son petit test. Pourquoi le cacherait-il ?

Il soutint le regard d'Alford, tout en faisant un mouvement de sa petite queue serpentine, qui claqua presque comme un petit fouet dans l'air. Le pauvre animal de compagnie d'Alford geignit encore devant ce geste prompt et vif de ce lézard ailé qui avait réussi à l'impressionner. Un dragon ne se laissait pas effrayer par des êtres arrogants de nature et ce beagle avait été jugé comme tel aux yeux de l'améthyste. Pétant un chien ? Pour le dragonnet, à son jeune âge oui. C'était aussi un bon moyen d'apprendre à cerner des attitudes basiques, pour mieux les comparer à celles complexes des êtres à deux jambes. Quand il sera bien plus grand, les chiens, ou autre animal du même niveau de cervelle, ne seront que des amuses-gueules pour le saurien ailé. Mais il y avait un point de départ à tout quand on apprend à vivre dans un environnement d'hominidés...

Après avoir ''souri'' à Alford, il prit le temps d'étudier ce que le bipède lui avait envoyé. Il le revoyait, en train de défendre des gens plus faibles que lui et que surtout, ils ne connaissaient pas. Cela l'intrigua et il poussa un nouveau piaillement d'incompréhension. Les hommes vivaient donc en bande sociale complexe ? Comme certaines variétés animales ? Et quand il voyait sa liée, où les autres bipèdes se montraient respectueuse à son égard, en plus d'être social, l'Homme accordait une place à la Hiérarchie ? Une image de comparaison lui vint et la dévoila à l'esprit d'Alford... Il montrait l'image d'une grande fourmilière, appuyé d'un grande ressenti d'interrogation. Il sourcilla un peu quand il remplaça doucement les fourmis par des hommes, s'affairant comme des fourmis malgré tout à faire fonctionner leur milieu de vie artificiel.

Les bipèdes étaient donc comme des fourmis ? A travailler ensemble, à combattre leurs semblables pour protéger les leurs ? Et en obéissant à leur chef, ou Reine ? Sa liée avait tout d'une Reine, quand il observait les bipèdes la saluer et s'incliner devant elle... Mais elle était bien plus jolie qu'une fourmi et cette image arriva pour clore le final des images qu'il envoya à Alford, et celle-là, elle ne lui était pas destinée. Il s'en rendit bien sûr compte que trop tard...

Bon de toute manière le dragonnet n'aurait pas pu lui répondre pensa Alford, et si ce dernier était responsable de l'état apeuré de son chien, il n'irait pas s'en vanter de toute manière, après tout on ne se vante jamais d'une farce de ce genre, enfin les choses marchaient comme cela dans l'esprit d'Alford, quoique ce dernier eu légitimement le droit de se poser des questions quand il vit l'expression fierté, et joyeuse que le dragonnet semblait prendre. Ah ! Ce n'était que du bon pour la suite pensa Alford légèrement ironique, déjà si jeune, et il avait déjà envie de démontrer à tout le monde qu'il était puissant, et fier. Autant dire que ce serait beau quand il deviendrait adulte ce dragon… Mais bon c'est sans doute plus une qualité qu'un défaut pensa t-il de la part de l'un des ancestral dragon.

Alford pendant ce temps grattouillait son chien qui semblait continuait à gémir même si la panique des instants premiers semblait être passé il restait fortement effrayé, pauvre bête pensa Gorder… Sa saule faute avait juste été d'avoir était là au mauvais moment, enfin au pire cela lui servirait sans doute de leçon, à l'avenir il n'enquiquinerait plus les jeunes dragon, après il est vrai que là Alford se disait que c'était allait sans doute un peu loin, mais au moins il y avait eu plus de peur que de mal…

Dans tout le cas ceci mit de côté Gorder remarqua que bien entendu le dragonnet semblait toujours aussi curieux envers lui, eh bien soit il préférait ce genre de chose à de la méfiance, ou de l'énervement. La curiosité n'était pas forcément bienveillance, mais au moins elle laissait supposer que l'on s'intéressait à l'objet de sa curiosité, et c'était en soit une bonne attitude de vouloir comprendre le monde, et le comportement des autres créatures le peuplant, enfin selon lui…

D'ailleurs il se demanda courtement pourquoi le dragonnet lui montrait l'image d'une fourmilière, mais tout lui paru plus clair après réflexion quand le dragonnet lui montra ensuite une image proche avec des humains, il est vrai que d'une certaine façon cela se tenait. Comme les fourmis les humains étaient plus fort en groupe, en soit une espèce social, l'homme est plus fort avec la soutien de ses congénères, et en société que celle en pleine nature, en soit c'était selon lui le concept même de la civilisation, et de l'état. Le besoin qu'avaient les hommes de s'organiser entre-eux pour leurs propres survies.

Néanmoins Alford fut perplexe en voyant que le dragonnet lui montrait une image d'Esmelda, est-ce qu'il voulait dire par là que c'était cette dernière qui commandait la fourmilière humaine ? Alford fit simplement un non de la tête, puis dans sa tête vint une image de l'empereur Fabius Kohan sur son trône, autour de lui ses nobles dont la princesse, et devant le petit peuple dont faisait partie le bourreau… Ce dernier arrêta ensuite de penser à cela lorsqu'il se souvient qu'a cette occasion il portait les vêtements du bourreau, pas que cela puisse vraiment avoir une quelconque véritable incidence, mais c'était disons gênants… Puis Alford pensa à son enfance, quand il était un jeune paysan, il cultivait la terre, faisait avec le blé récoltait du pain avec lequel il se nourrissait, et qu'il vendait ensuite en ville pour gagner un peu d'argent… Il tentait ainsi de commencer à démontrer le rôle qu'avait dans la société humaine les paysans tout d'abord… Il ne savait pas si le jeune dragon y comprendrait quoi que ce soit, mais au moins il y avait l'intention derrière ses pensées...

Le dragon tourna légèrement sa tête sur le côté, un peu perdu par ce que lui envoyait Alford. Il n'avait pas pu s'empêcher de pousser un court piaillement, presque protestataire au fait que c'était cet homme à oeil unique qui commandait sa belle liée. L'image de cet homme était un peu flou, sans doute par son manque d'expérience à pouvoir bien visualiser l'image que lui tendait le bipède à barbe. En tout cas, sa liée le connaissait, vu qu'il avait frôlé un peu son esprit. Il apprendrait à connaître cet empereur en temps voulu.

Toujours la tête sur le côté et sans quitter du regard le bourreau, il essaya de comprendre ce qu'il faisait dans ces souvenirs partagés. Doucement, il réussit à recoller les fragments pour comprendre un peu la structure de la société humaine. Comme des fourmis, mais avec de cet argent encore, bien présent. Même dans la production de nourriture ? Cette manie de cette échange de valeur surprenait encore que trop le dragon. La vie n'avait pas cette valeur matérielle. Pas étonnant que les humains soient si complexes, ils se compliquaient la vie eux-mêmes.

Cynoë finit par secouer sa petite tête, tellement tout cela finissait par s'emmêler dans son jeune esprit. Il avait tenté d'appréhender tout ce qu'Alford avait tenté de lui montrer, mais c'était trop d'un coup. Doucement, il comprendrait, ce n'était qu'une question de temps. Ce n'était pas en quelques jours qu'il arriverait à comprendre le fonctionnement des bipèdes et de leur mode de vie. Déjà voir qu'ils vivaient dans un monde artificiel était un peu oppressant. Même dans ce parc, la pierre était bien froide malgré la présence de la végétation fleurissante et épanouie. Mais même ces plantes étaient conditionnées à pousser là où les hommes le désiraient. Une nature contrôlée... Il frémit presque à l'idée que les Hommes cherchaient à tout contrôler. Mais peut-être était-ce le cas ? Cela il le découvrirait bien assez tôt, et à ses dépends sans doute.

Il regarda à nouveau Alford et lui envoya l'image des pièces qu'il avait pu ''voir'' dans les images de ses souvenirs. Il essaya de se montrer à côté, tel un dragon assis à côté d'une petite pile de pièce. Une émotion interrogative appuyait cette image. Là pour le pauvre alford, la question semblait moins précise. Le dragonnet cherchait à savoir sa petite valeur en équivalence de ces pièces, où alors cherchait-il à savoir ce qui se monnayait encore d'autres contre ces choses rondes et brillantes ? C'est là qu'on découvre que l'esprit des dragons, même jeunes, restent difficile à comprendre.

Le dragon pouvait bien protester cela ne changerait malheureusement pas les choses, une princesse était en dessous d'un empereur après tout, mieux valait que le dragonnet le sache à l'avenir pour ne pas faire d'étourderie… Alford songea ensuite au fait que si la princesse Esmelda était impératrice l'empire ne s'en sortirait pas si mal à bien y réfléchir. Enfin c'était la loi qu'un homme soit sur le trône, et puis sincèrement mieux ne valait pas pour lui que la princesse rebelle soit pour le trône tant que persistait la vague de problèmes liés au bourreau. Un jour la vérité triompherait pensa t-il, un jour. Tôt, ou tard…

Dans tout les cas il ne savait pas si le jeune dragon devinerait où il voulait en venir, pas que Alford poisse douter de l'intelligence potentiel d'un dragon car après tout ces derniers sont connus pour être intelligent, mais surtout s'il pouvait comprendre facilement des concepts qui appartenaient avant tout à la race humaine, après tout la société avait ces subtilités, ces sous-entendu, et ces symbole que la nature ne pouvait aucunement à voir. Enfin la monnaie, et le fait que certains hommes travaillent pour en nourrir d'autres en plus d'eux-même pouvait aller dans ce sens-là, la civilisation de distingue bien de la nature à l'état pur…

Dans tout les cas il semblait que ce qu'avait montré Alford au dragonnet posait de nouvelles interrogations dans l'esprit de ce dernier, et de façon assez nébuleuse on va dire. Qu'est-ce qu'il devait comprendre par cette image ? Si un dragonnet pouvait se vendre ? Houlà ça c'était assez dangereux de se mettre à penser cela car les dragons n'apprécient sans doute pas qu'on puisse un seul instant les considérer comme des bien vendables, déjà que les humains n'apprécient aucunement cela ce qui est normal après tout l'on ne vend pas les gens, et on ne les achète pas…

Non Alford préféra opter pour autre chose en espérant que ça soit ce que le dragon demandait, il essaya de montrer dans sa tête l'image de gens qui achètent divers choses avec cette pièce, ou plutôt d'un paysan qui vend de la nourriture à quelqu'un en échange de pièces, le paysans se paye des outils avec les dites pièces, l'homme qui a eu les pièces du paysan paye quelqu'un pour acheter à manger, le marchand paye un mercenaire pour assurer sa protection, le mercenaire se paye à manger, une épée. Enfin il essayait à vrai dire d’expliquer au dragonnet que les pièces permettaient aux hommes d'acheter tout ce dont ils avaient besoin de manière sûr, et sans forcément s'essayer à un troc plus, ou moins hasardeux si jamais quelqu'un ne voulait pas le produit que proposerait l'autre par exemple.

Le dragon cligna plusieurs fois des yeux d'incompréhension aux images qu'il recevait d'Alford. Les humains étaient plus compliqués à échanger des choses contre d'autres choses, avec ces petites pièces rondes de métal. Plus il essayait de comprendre et plus il se perdait. Les hommes étaient des créatures vivantes, mais à bien y regarder, ils étaient la seule espèce de bipèdes à s'attacher à de l'artificiel. Artificiel qu'ils concevaient eux-même pour n'en être entouré au quotidien, dans leur mode de vie, dans leur alimentation... Donc en somme, tout ce qu'un bipède faisait, servait à trouver de ces pièces de métal pour ensuite prendre autre chose en contre-partie ? L'image d'un dragonnet à côté d'une pile de pièces d'or s'effaça rapidement. Bien entendu, Alford la verra et tout comme en percevant un léger trouble chez le dragon. Se pouvait-il qu'il redoute qu'on l'échange contre de la monnaie ?

En tout cas, Cynoë comprenait que les hommes avaient besoin de faire des échanges de tout avec ces choses métalliques. Sa liée n'en avait pas encore fait usage et il n'arrivait pas encore à saisir la raison, alors que pour un bipède adulte comme Alford, cela coulait de source. Donc quand un être humain avait besoin d'une chose, il usait de ces trucs brillants pour prendre un objet, ou l'inverse pour se faire payer. Doucement, le dragon montrait un faucon qui planait dans les airs, qui guettait sa proie. Le dragonnet appuyait l'importance que le faucon avait de chasser pour vivre. Il soulignait mentalement que le faucon quand il avait besoin de manger, il se servait ce que la nature lui offrait. Seuls ses armes naturelles et son habilité à la chasse l'aidaient à se nourrir. Il termina son "explication'' mentale par le faucon qui replia ses ailes avant de fendre l'air à la perfection et planter ses serres dans le corps de la pauvre petite souris. Un sentiment interrogateur remonta alors pour savoir pourquoi les hommes ne faisaient pas comme le faucon ? Vivre simplement ?

Le pauvre Alford n'était pas sorti de l'auberge avec ce jeune saurien qui ressentait un besoin de combler sa curiosité et qui n'aimait pas rester sans comprendre. Essayer d'expliquer des conceptions humaines à un jeune saurien volant n'était guère aisé, voir même plus que difficile. Peut-être même que le dragonnet comprenait ou alors que le hasard s'en mêla juste à temps pour sauver le malheureux bipèdes harceler de questions complexes. Car les impressions que Cynoë envoyait mentalement changèrent. Il avait faim et réclamait encore de cette viande salée que le bourreau lui avait donné tout à l'heure. Les choses élémentaires restaient tous les simples et les plus élémentaires.

A vrai dire Alford se dit qu'il devait sans doute essayer d'expliquer des choses bien étrangères pour un dragonnet, après tout ces derniers n'avaient jamais eu la moindre utilité de l'or, et pour le coup ils ne pouvaient donc pas forcément appréhender facilement, et encore moins pour un jeune dragon la particularité que les hommes présentaient par cet usage de la monnaie, surtout que les humains avant même les elfes, et les vampires avaient fondés beaucoup de choses sur l'argent, et l'économie, une particularité somme toute de la race humaine qui présentait à la fois ses avantages, et ses inconvénients comme nombres des œuvres de l'humanité.

Puis Alford vit autre chose dans sa tête, que voulait sans doute lui montrait le dragon, l'image d'un faucon piquant du ciel pour prendre dans ses serres une proie, oui le faucon faisait ce genre de chose pour se nourrir après tout, mais… Alford en sentant le sentiment interrogatif que rajouta le dragon juste après fit peu à peu le lien avec ce qu'il lui avait montré à propos de la monnaie, pourquoi les humains ne faisaient pas comme le faucon ? Chose compliqué à sa façon, mais qui pouvait sans aucun doute facilement s'expliquait pour lui. Juste qu'il fallait qu'il réfléchisse à comment expliquer cela au jeune dragon avec des images mental, et non avec des mots…

Néanmoins le dragonnet semblait lui accorder un répit, Alford en profita donc, il sortit calmement la viande séchée de sa sacoche pour prendre le temps de réfléchir en même temps, et la tendit ensuite au dragonnet, si ça continuait comme ça il n'aurait bientôt plus de viande séché sur lui, sans doute que le jeune dragon avait très faim au vu de son jeune âge, et devait donc assumer de nombreux repas pour approvisionner son corps en énergie nécessaire pour se future croissance… Dans tout les cas ceci fait Gorder essaya de poursuivre ses explications.

Il pensa à un vieillard, à un enfant, à des personnes faibles, il expliqua de cette manières que si tout les hommes devaient chasser pour se nourrir chacun beaucoup mourraient de faim, il montra les champs cultivés par les paysans, le bétail, il montra que cela permettait de nourrir beaucoup de monde, les hommes qui pouvaient donc faire autre chose que produire à manger se consacrer à d'autres tâches comme se vêtir, bâtir des constructions, faire de la musique, faire autre chose… En somme l'agriculture permettait de nourrir beaucoup de monde pour beaucoup moins de mains nécessaires que la chasse pour le même résultat, et grâce à cela l'agriculture permettait le développement en parallèle d'une civilisation comme la civilisation humaine. L'homme était faible, et sans défense seul dans la nature, mais ensemble ils étaient bien plus forts que la plupart de tout ce qui pouvait habiter ce continent, la civilisation rendait l'humanité forte, et non l'inverse, elle était son épanouissement, et une partie de lui-même. Fruit de l'ingéniosité humaine, enfin selon Alford.

Le dragonnet accepta le morceau de viande séché et tout en gardant un oeil vers l'humain pour lui faire comprendre qu'il restait dans la ''conversation'', il se dirigea vers l'eau de la fontaine et fit le même manège que tout à l'heure, à savoir d'y faire tremper le bout de viande, tout en le secouant dans le liquide, autant pour le rendre plus mou que pour chasser le sel. Surtout le sel, car il n'avait pas besoin de ce goût là pour manger. Pas comme les bipèdes. Et dès que sa part fut assez ramolli, il se retourna vers Alford et capta ses ''explications''. Il le regarda intensément tout en gobant la viande et se pourlécha le bout de ses dents, pour profiter des derniers petits bouts coincés entre.

En fait, il comprenait mieux le mode de vie grâce à quelques images apportées par le bourreau. L'Homme ne pouvait pas chasser seul. Il était comme les loups, il devait être en meute pour assurer l'apport de nourriture aux siens. Sociale, plus encore que les loups, il protégeait les siens, même s'ils étaient devenus trop vieux pour exécuter les tâches. cela perturbait un peu le dragon qui était dans une notion plus élémentaire de la vie. Dans la nature, même dans une meute, dans un troupeau où toute forme de regroupements d'individus, quand un membre de cette communauté n'arrivaient plus à se débrouiller seul, quand ses congénères ne pouvaient être capable d'assurer sa survivance, la loi du plus fort s'appliquait. Loi cruelle que c'était là mais ainsi, l'espèce continuait de préserver sa force pour les générations suivantes. Les Hommes étaient au-dessus de cette loi, ce qui expliqua pourquoi ils arrivaient à être si nombreux.

Une logique de pensée pour le jeune saurien mais il peinait à comprendre la nécessité de faire de l'artificiel, de créer des choses presque inutiles, de braver la nature en la domptant, ou encore de faire de l'échange sur des valeurs matériels. Que les bipèdes étaient compliqués ! Les Hommes pourraient être plus simple en style de vie et moins gourmands sur les ressources qu'il prenait à la terre. Car il avait vu dans les images mentales d'Alford des champs qui s'étendaient par moment en de grandes étendues. Avaient-ils réellement besoin de tant d'espace pour se nourrir, au détriment des autres animaux ?

Une pensée aimante coupa ses songes. Sa belle princesse le cherchait et l'appelait. Il regarda droit dans les yeux Alford et inclina vivement la tête en un bref salut, comme imitant un humain saluant basiquement un autre humain et il bondit hors de la margelle de la fontaine pour rejoindre sa liée, la princesse Esmelda.