Ou comment s'immiscer dans les affaires [Pv Lestat]

8 Août

Un petit village humain qui avait l'air bien isolé, et surtout bien pauvre en garnison militaire, un endroit sans problème apparemment qui avait sans doute dû souffrir de la guerre, mais où les villageois n'étaient sans doute pas particulièrement méfiant, surtout depuis la dernière bataille où les choses avaient du se calmer pour ces humains là qui en profitent donc pour savourer la tranquillité temporaire du continent. En résumé c'était bien là un endroit qui ne présenterait sans doute aucun vrai danger à Ylan qu'il se fasse voir, ou non. Donc idéal pour trouver une victime à vider de son sang, et s'amuser un peu avec avant de repartir. C'est qu'il ne tenait pas non plus à trop s'attarder, il devait retrouver les rangs de l'armée vampirique, mais avant de repartir il fallait d'abord se nourrir, et quoi de mieux que des humains sans défense pour cela ?

Il y était donc aller de nuit assez discrètement pour pouvoir profiter de l'obscurité nocturne d'un ciel sans lune, son costume des ombres l'aidant à se fondre dans l'obscurité en plus de l'enchantement qui y avait était apposé, et qui le rendait littéralement invisible, seul ses pas pouvaient trahir sa présence, et sachant l'ouïe de médiocre qualité de la majorité des hommes Ylan n'avait pas trop à s'en faire. Il ne restait pour lui qu'a trouver une proie, et si possible une jeune, et fragile femme qu'il pourrait coincer dans un endroit sombre pour allègrement profiter d'elle comme le sadique qu'il était d'elle avant de la tuer.

Il guetta donc dans ce petit village pendant une bonne heure, personne ne se baladait dans les rues à cette heure là bien entendu, à part un forgeron qui battait le fer, m'enfin il n'était pas vraiment le genre de proie qu'Ylan affectionnait à vrai dire, ce dernier réfléchit d'ailleurs à l'idée d'entrer dans une maison pour aller vider une famille de son sang, ce serait sans doute amusant quoique pour le coup s'il voulait profiter de quelqu'un il risquerait donc d'alerter les autres villageois pour peu qu'une de ses victimes hurle, et cela risquait d'être fort fâcheux. Il y avait peut-être une petite milice ici aussi démilitarisé soit ce village, et puis de toute manière une dizaine d'humain avec des fourche, et avec un peu de magie peuvent vite devenir dangereux si l'on n'y prend pas garde... Autant faire attention, sans doute qu'une occasion se présenterait.

Et elle se présenta pensa t-il avec un sourire, et une certaine jubilation à ce qu'il pourrait bientôt faire en voyant une forme se démarquer dans la pénombre. A ce qu'il voyait, et avec l'odeur il n'était pas bien dur de deviner que c'était une femme, une jeune femme. Celle dont les cris sont si doux à entendre pour Ylan. Elles étaient aussi les plus faciles à effrayer, des victimes idéales en plus de leur sang goûteux, la seule chose que pourrait reprocher Cendremont à se genre de victime c'était leurs fragilité, mais bon rien qui soit bien différent de la plupart des humains. De toute façon il saurait bien comment faire durer le plaisir avec un peu d'application.

Il entreprit donc de suivre calmement cette jeune femme, celle-ci semblait se diriger vers ce qui avait l'air visiblement d'être une boutique. Ylan se dit qu'il serait peut-être une idée de l'intercepter avant qu'elle n'entre, ou au contraire quand elle serait sortit. Quoique en jouant bien la chose il pourrait l'attraper avant qu'elle ne rentre surtout que s'il s'avérer qu'elle soit la fille du marchand de cette boutique il raterait ce qu'il voulait entreprendre...

A part que.... Cette boutique était un peu à l'écart du village, avec une bulle de silence il y avait moyen de rentrer dedans, et en plus de la jeune femme, de s'occuper du propriétaire, et ainsi de faire d'une pierre deux coup. Il suffirait juste de frapper au bon moment...

Ylan suivit donc de près la jeune femme en faisant aussi peu de bruit qu'un vampire pouvait en faire, sa tenue le rendant invisible, il se tenait à moins d'un mètre d'elle, lorsqu'elle ouvrit la porte pour rentrer dans la boutique Ylan en profita pour s'immiscer furtivement à l'intérieur sans aucun bruit, et se cacher en dessous de la rampe de l'escalier qui semblait menait à l'étage supérieur de la boutique. La jeune femme semblait ensuite attendre l'arrivée du patron des lieux avec insouciance sans se rendre compte de ce qui allait bientôt arriver. Il ne restait plus qu'a patienter...

Les rues sont vides et silencieuses, le hameau dort paisiblement. Et à quelques pas des buffets plongés dans leurs rêves, s’exaltent les insoumis, ceux que la nuit n’effraie pas. Ils dansent, rient, boivent tout leur soûl jusqu’au lendemain, ne se souciant que peu des aléas de ce qui perturbe ce monde, ou peut-être pas. Peut-être leurs danses et rires sont là précisément pour les en prémunir. Qu’importe. Glissant d’ombre en ombre, esquivant les fractales de lumière que la lune dessine tendrement sur les reliefs soupirants, un souffle passe. Vêtu de nuit, invisible, l’indolent ne sera vu que s’il souhaite se laisser voir. Des coups secs et réguliers trahissent l’activité nocturne d’un dissident, et l’Albâtre sourit. Il est loin, mais dans son frappé puissant, il voit son bras aux veines saillantes se lever et se baisser avec grâce, il entend la plainte du fer meurtri par chaque coup de la masse contondante qui ne laisse aucun répit à la moindre aspérité. Il sent l’odeur, l’odeur de la sueur couler sur le front majestueux et plissé de concentration du reître qui s’applique avec soin à la tâche, soucieux de mener à bien son devoir avant de succomber à l’appel du sommeil. Soudain, l’anticipation du dernier coup se perd dans l’insatisfaction. L’homme est las. Il pose contre le mur son arme et s’empare du bien forgé. Ses doigts gras arrachent à son menton quelques poils raz comme un signe de réflexion. Le grattement résonne dans toute la ville, la pulpe de ce pouce qui fléchit les bulbes de ces poils de barbe à chaque passage… c’en est insupportable.

Lestat laissa là le forgeron dont il ne verrait pas le visage, sa direction étant parfaitement opposée de là où ce dernier se trouvait. D’un déhanché souple, il se détacha du mur qui supportait sa lassitude pour s’avancer dans la ruelle boueuse. Ses bottes s’enfoncèrent à peine tandis qu’il longeait l’allée. Sombre était son apparence, sous sa tignasse de jais négligée. Une veste en cuir usé, ramassé sur le mari d’une de ses dernières victimes sans que cela ne l’eût réveillé – il faut dire que le malheureux était soul à en mourir. Dessous se portait une chemise légère en lin, un vêtement plutôt cossu qui lui venait également d’un emprunt à durée extensible, puisque son dernier propriétaire se trouvait déjà dans la tombe. Les pans sortaient d’un pantalon noir lassé par une ceinture de toile bordeaux, un attirail sobre, léger, classe ne présentant d’autre inconvénient que sa grande vulnérabilité aux intempéries, mais ce soir, ce n’était pas la pluie qui était à redouter. Le vampire tourna à un coin d’allée, et atteint enfin sa destination.

La bâtisse était plus éloignée que les autres de quelque 30 mètres. Après ses murs de chanvre jaune, il n’y avait que des plaines à perte de vue. Lestat esquissa un sourire, il ne pouvait y avoir d’erreur. Il sortit de la poche de poitrine de sa veste un petit parchemin froissé, et l’ouvrit rapidement pour relire une énième fois les indications – il adorait lire, et il aimait encore plus se rappeler qu’il pouvait le faire, ne loupant aucune occasion de lire le moindre mot qui se présentait à lui. Frapper était inutile, un liseré de lumière dorée s’échappait des bords de la porte en bois, indiquant probablement la présence du mortel. Le vampire s’invita à l’intérieur.

Personne. Au premier étage cependant, des coups lui indiquèrent que son hôte devait s’y affairer. Le vampire toussota légèrement, trop silencieusement peut-être pour être entendu par un vivant, car rien ne lui répondit.
Sous ses lippes, les deux pointes de ses canines luisirent brièvement. Silencieux tel un chat, Lestat s’affranchit de l’escalier en quelques enjambées sans le faire craquer une seule fois. En haut, un couloir s’ouvrait à lui, crevé de quatre portes se faisant face. Le vampire inspira longuement, pour s’assurer que l’homme était seul chez lui, puis il s’avança furtivement, jusqu’à l’éclat d’un interstice, où la lumière d’une torche vacillait.
Le marchant trifouillait dans une armoire, tournant le dos à l’entrée de la pièce, et morigénait des paroles inaudibles sous sa barbe. Un pas après l’autre, Lestat s’avança, puis bondit soudainement. Avant même que l’homme ne réalisât ce qui lui arrivait, les crocs du prédateur lui avaient arraché la voix, plantés profondément dans sa jugulaire battante. L’homme se débattit, son souffle étouffé dans son propre sang, puis enfin ses membres se raidirent, et la vie s’en fut.

« Navré mon ami… Tes prix sont bien trop indécents pour le miséreux que je suis. » L’infant laissa la carcasse de son dîner glisser de ses bras jusqu’au sol, puis il s’essuya les lèvres. Son regard papillonnait déjà sur les stocks du vendeur dans lesquels il comptait bien se servir lorsque des bruits au rez-de-chaussée l’interrompirent. Un fumet charmant navigua jusqu’à son odorat aiguisé, et le séducteur n’aurait pu s’y tromper : il y avait une femelle humaine en bas qui ne demandait qu’à être accueillie. Songeant qu’il ne dirait pas non à un dessert appétissant, le vampire délaissa un instant ses convoitises matérielles afin de rejoindre l’escalier, mais au moment où il allait le redescendre, une autre présence se porta à son attention ; bien moins alléchante.

« Excusez-moi ? Il y a encore quelqu’un ? Je sais qu’il est tard, mais j’ai besoin de sauges en urgence ! »

Trop tard… Les grands yeux clairs de la jeune femme rencontrèrent les siens. Immobilisé en haut de l’escalier, Lestat reprit ses esprits et descendit lentement les marches. La silhouette de son congénère fondue dans les ombres sous la rampe passa furtivement dans sa vision périphérique, mais la mortelle ne semblait pas l’avoir vue, les lueurs des torches sans doute trop faibles pour elle. Qui était-il ? Et dans quel camp surtout ? S’il s’enfuyait maintenant, cela semblerait suspect, et il était fort à parier que l’autre vampire le poursuivrait. Lestat n’était pas un preux combattant, et l’éviter était en cet instant sa priorité.
Tachant de maîtriser sa voix, l’infant inclina galamment la tête.

« Bonsoir. »

« Où est M. Vernuccio ? » Demanda la cliente, méfiante.

Le jeune vampire s’approcha lentement, à l’affût du moindre mouvement qui viendrait de derrière lui. Il était à présent entre la proie et le chasseur inconnu.

« Il n'est pas très bien, et se repose en haut. » Susurra son timbre mielleux. « Je suis guérisseur. » Poursuivit-il en chaloupant souplement vers la jeune femme, son regard acier fiché dans le sien, comme envoûté. Le vampire la contourna alors qu’elle ne daignait bouger que de la tête pour ne pas le quitter des yeux, et put ainsi voir son pair clairement. Son regard dévia de la mortelle pour rencontrer celui du vampire au crin d’argent. D’abord neutre, un rictus enchanta alors son visage séduisant. « Qu-qu’y a-t-il ? » Questionna l’humaine, mais au moment où elle allait regarder derrière elle, Lestat l’attrapa dans ses bras. Il remonta sa main le long des hanches de la belle, roulées joliment dans une robe bleue royal pour en saisir le col, et le déchirer afin de dévoiler sa nuque et son épaule à nue. Fixant son congénère par-dessus l’omoplate de la jeune femme, il murmura... à l'adresse de celui-ci : « Je vous offre un verre ? »

Il attendait calmement que quelque chose se passe dans un silence quasiment parfait, il se permit même d'assombrir sa partie de la pièce par magie pour que sa forme soit plus que dur à distinguer pour qui que ce soit. Il pouvait être patient après tout, et puis ce n'est pas comme si cette humaine pourrait vraiment lui échapper. Il était tel un aigle qui savourait le fait que la proie était déjà à sa merci, et qui attendait qu'une autre la rejoigne pour frapper.

Puis ce qui sembla être le gérant de cet établissement descendit enfin jugea Ylan en voyant une présence dans l'escalier. Quoique la satisfaction d'Ylan fut vite troublé par un détail qui le titilla lui, et surtout son odorat. En plus du fait que la jeune femme annonça que ce n'était pas lui le propriétaire de cette boutique.

Cette odeur, teinté d'une légère imprégnation de sang, ce n'était pas une odeur humaine, non autre chose. Ylan se rendit soudain compte que l'un de ses congénères était là. C'était l'homme qui venait de descendre, et qui se faisait aborder par cette humaine. Est-ce que son congénère l'avait repéré ? Pensa Ylan . Probable ne serait-ce qu'a l'odeur... Néanmoins il fallait qu'il réfléchisse du coup à ce qu'il ferait. Car il n'avait absolument pas prévu la rencontre avec l'un de ses congénères dans l'équation.

Il était un guerrier honorable, et un puissant magicien pour un vampire, mais il restait tout de même qu'il valait mieux éviter de risquer sa vie pensa Cendremont dans toute sa prudence digne du renard qu'il était. Néanmoins c'était sa proie, et on ne volait pas sa proie à un vampire. Sauf si l'autre vampire pensait de même... Sûr que cela risquait d'être compliqué, au pire Ylan pourrait tenter d'user de sa position de maître des esclaves. Même s'il faudrait faire preuve d'une saine vigilance dans tout les cas. Poussé par la faim n'importe quel buveur de sang pouvait être très violent. Déjà que certains n'hésitent pas à tuer leurs congénère pour une proie...

Il regarda donc son congénère faire calmement, sans faire aucun bruit. Aucun besoin d'alerter l'humaine, si l'autre ne l'avais pas fait il n'y avait pas de raison de le faire lui-même... Au final autant que la proie ne se doute de rien... Dans tout les cas la situation ne faisait que se compliquait pour Ylan.

Puis aux paroles qui s'échangèrent entre le vampire, et l'humaine, Ylan déduit que le propriétaire de la boutique avait été vidé de son sang. Un vampire, et un humain c'était là le résultat le plus probable, et puis cette odeur légère de sang que pouvait distinguer Cendremont ne laissait la place à aucun doute quand à ce sujet-ci... Bien peut-être que ce vampire là maintenant qu'il s'était nourrit ne chercherait pas à prendre une proie supplémentaire pensa Ylan que la possibilité que les choses se facilitent ne dérangeait aucunement.

Ylan au final ne fut pas du tout satisfait de voir que l'autre vampire venait de proposer à l'humaine un alibi pour sortir d'ici, et pour aller autre part. Le fieffé gredin ! A part que... Ylan réfléchit à toute vitesse en voyant que l'autre regardait dans sa direction. Est-ce que c'était à lui qu'il parlait? Cendremont se dit que ce devait peut-être être le cas. Il en conclut que oui après avoir laissé un certain silence planer. Bien l'autre vampire voulait donc jouer franchement son jeu, c'était une façon de faire après tout...

Bien entendu. Dit Cendremont d'un ton sinistre, il rabaissa la partie de son costume qui couvrait son visage, et se révéla devant l'autre vampire. Il s'avança calmement, sans néanmoins trop s'approcher histoire de garder une certaine distance de sécurité...

Il fixa l'autre vampire d'un air parfaitement neutre, puis sourit sinistrement avant de rajouter.

Je vois que je ne suis pas le seul à chasser dans ce village... Cela pouvait être interprété de toutes les façons possible, certains vampires s'en fichait, d'autres non, et n'aimaient pas qu'on vole leurs terrains de chasses...

Qui êtes vous? Acheva t-il, après tout peut-être qu'il avait déjà croisé ce vampire-ci. Cela lui donnerait une idée de à qui il avait a faire, et comment agir en connaissance de cause.

Derrière la bien maigre protection qu’offrait le succulent corps de l’Humaine, Lestat contempla son congénère s’extirper des ombres qui dissimulaient leur maître à merveille. Il constata le crin argenté, atypique. Le regard sinistre, la voix dure et froide. L’homme n’était pas à sous-estimer. Mais ses sens de guérisseurs notèrent également son souffle sec, ses pupilles dilatées, le frémissement de sa peau ; l’engeance avait soif, le genre qui ne se refusait pas, et il était impressionnant que sa prudence ait eu raison de ses instincts, et que l’étranger ne se soit pas déjà jeté tous crocs dehors sur la gorge que Lestat lui offrait.
Ce dernier observa la mascarade de l’autre vampire, pas peu fier de lui inspirer une crainte, qui n’était sans doute pas méritée, car s’il était impressionnant de part sa taille, l’Albâtre n’avait pour arme que son charme, et quelque puissance magique indigne d’un grand mage. Un sourire confiant sur ses lèvres, il caressait nonchalamment le dos de l’Humaine qui n’osait bouger. Désespérément accrochée au cou de son tourmenteur, elle avait compris. Son regard pétrifié trahissait sa résignation, que pouvait-elle en effet faire en présence de deux hommes au mordant aiguisé ?

Ce fut alors que la voix de l’intrus se fit entendre, un grondement de tonnerre qui annonçait la tempête. Lestat tressaillit, se forçant à ne rien laisser transparaître de son inquiétude. Il laissa échapper un rire amusé, avant de répondre.
« Les noms sont mignons, mais bien inutiles. S’il vous faut vous adresser à moi, vous pouvez m’appeler Bran. » « Bran… » Murmura la proie, en transe. Ignorant ce sursaut vital, Lestat reprit sans quitter des yeux son congénère affamé. Son rictus se fit plus doux, et il murmura avec complaisance. « Je suis, comme je l’ai dit, un modeste guérisseur. Et rassurez-vous, je ne fais que passer. Il y a ici quelques… possessions qui m’ont attiré et dont le propriétaire n’aura sans doute plus besoin, là où il est. »

Cette fois, un hoquet de larmes fusa de la gorge de l’humaine. Plus réaliste que le vampire à la chevelure opaline, elle avait tout de suite su que l’invitation du séducteur ne lui était pas destinée, et de chaudes larmes avaient commencé à couler le long de ses joues rosies par la jeunesse.
« Vous allez… me tuer ? » Sa petite voix endeuillée brisa le silence poli qui s’était installé entre les deux infants, et Lestat porta momentanément son attention sur ce doux visage, offert en écueil charmant à son admiration. Il répondit en un murmure, comme s’il lui avait prodigué des mots doux.

« Hmm… Belle enfant, sachez qu’au grand jamais je n’aurais songé à priver le monde de votre inégalable beauté… si vous aviez été mienne. » Ses lèvres pâles effleurèrent subrepticement celles tremblantes de la chétive, puis il se redressa en replongeant son regard argenté dans celui de son homologue. « Mais votre vie est entre les mains d’un autre amant de la nuit. » Doucement, l’ongle acéré de son index déchira une ligne parfaitement droite le long de la clavicule de la belle, laissant perler de fines gouttelettes de sang qui lui coulèrent le long de l’omoplate. Rien de bien outrageant, un vampire aurait tout de même besoin de mordre s'il voulait sustenter à loisir sa soif, mais juste assez pour emplir la pièce du délicat effluve de l'hémoglobine inviolée... La demoiselle se crispa et retint une plainte de douleur qui se perdit en un sanglot terrifié. Lestat tendit ensuite la main vers le visage de l’inconnu. « Allons, mon ami. Elle est toute à vous. Corrigez-moi cette injustice qui prône entre nous, et vous aurez tout le temps de me conter fleurette lorsque vous aurez rougi vos veines. »

Lestat se mordit imperceptiblement la chair charnue de sa lèvre inférieure. Deux meurtres, en une soirée. Pour quelqu’un qui n’aimait pas tuer, c’était un échec cuisant. Le premier avait été fait sciemment, car il ne fallait pas être trop gourmand. Le marchand proposait des prix indécents en temps de guerre, et saignait ses clients mieux que les vampires leurs victimes. Mais elle, si douce et innocente, ne pouvait-elle avoir commis de crime plus juste que celui d’être simplement au mauvais endroit, au mauvais moment ? La voir mourir entre les bras d’un des siens le répugnait totalement, mais il le fallait bien. C’était elle, ou lui. Et il comptait sur cette offrande pour s’attirer les grâces de son congénère, et effacer toute trace de suspicion que celui-ci pourrait lui porter.

Ylan était calme, parfaitement calme, il réfléchissait à comment réagir dans tel, et tel scénario possible de la part de l'autre vampire, il fallait se montrer prudent. Cendremont ne comptait sûrement pas abandonner sa proie surtout que l'autre l'avait invité à venir la prendre, ce qui voulait peut-être dire qu'il comptait bien la lui laisser, mais il reste que le maître des esclaves habitué à faire preuve de fourberie, faisait toujours en sorte de rester vigilant si ses congénères essayaient de faire de même à son égard. Néanmoins les choses étaient pourtant moins périlleuses en apparence, enfin pour le moment…

L'autre vampire rigola avant de tout simplement éviter sa question, Ylan se dit qu'au final ce n'était pas bien étonnant, encore un vampire qui craignait peut-être d'éventuelles représailles, il faisait bien celui-là… Néanmoins Ylan enregistra le faux nom, et écouta la suite du discours de son congénère aux lèvre de sang calmement, cela ne l'intéressait aucunement de savoir ce que l'autre était venu faire ici, mais il analysait les paroles dans l'éventualité que celle-ci puisse avoir une quelconque importance, ce qui n'était pas le cas pour le moment à vrai dire… Néanmoins il en profita pour savourer le spectacle que lui offrait l'humaine… Il imaginait déjà tout ce qu'il pourrait lui faire avec une joie sadique. Le fait qu'elle pleure ne faisait qu'en rajouter, Ylan accentua son sourire inquiétant en voyant cela pendant que les prunelle de ses yeux luisaient d'une lueur malsaine. Néanmoins il réfléchissait à quelque chose qui le troublait légèrement…

Cela serait une perte de temps que de torturer cette humaine, malgré tout le plaisir qu'il pourrait éventuellement en tirer, il risquait de faire trop de bruit, et d'attirait aussi le dégoût de son congénère ne serait pas forcément une bonne idée s'il voulait tirer les vers du nez de ce dernier (même si cela aurait été très amusant). Néanmoins il y avait un autre moyen de s'amuser avec cette humaine tout en y trouvant une certaine utilité…

Ylan attendit donc calmement, regardant avec une certaine avidités le sang qui s'écoulait au passage de la blessure de l'humaine. Réveillant encore plus sa faim. Ah oui il ne dirait pas non à un savoureux repas. Le fait qu'il n'est pas à se battre contre son congénère de plus l'arrangeait assez, Ylan savait déjà ce qu'il allait faire avec cette humaine…

Il s'approcha calmement lorsque l'autre vampire lui laissa la place. Ylan prit l'humaine par derrière, il mit sa main sur la bouche de l'humaine pour que cette dernière ne dise rien, et planta ses crocs dans la gorge de cette dernière pendant qu'elle paniquait. Le sang savoueuxa s'écoulait déjà dans la bouche d'Ylan qui en profitait pleinement pendant que sa victime se sentait se vider lentement, mais sûrement de son sang, effectivement celui lui faisait grand bien. De plus le sang sucré de cette jeune femme était particulièrement savoureux, néanmoins Ylan n'alla pas jusqu’à la vider de son sang… Non il en laissa, il avait une idée en tête… Cette humaine n'était pas une immunisée, et l'idée de le vampiriser séduisait Ylan. Que ce soit parce que le processus de transformation était horriblement douloureux, et aussi parce que ces villageois auraient sans doute une jolie surprise le lendemain lorsque la transformation de cette jeune femme serait terminée. Rien que cette idée satisfaisait le sadisme, et la fourberie du vampire…

Vampire qui déposa l'humaine qui était à peine capable au vu de son état de pousser de petits gémissements dans un coin de la pièce par la suite, il transporterait plus tard la future vampire à en devenir à un endroit où il y avait peu de chance qu'elle soit découverte, dommage qu'il ne soit pas là pour assister au futur spectacle dont elle ferait la démonstration lorsque qu'elle renaîtrait… Cela aura promit d'être fort divertissant en effet...

Une fois rassasié l'attention d'Ylan se porta vers son congénère. Toujours méfiant le maître des esclaves observa l'autre vampire calmement. Ce dernier n'avait pas forcément l'air des plus intimidant, même bel homme. Ce qui devait être des plus utile sans aucun doute pour la chasse. Mais bon l'habit ne fais pas le moine surtout chez les vampires, rien ne lui disait qu'il n'était pas tombé sur un mage bien plus puissant que lui, et il ne prendrait pas de risque…. Il décida donc au final de briser le silence calmement.

« Ce n'est pas souvent que je vois l'un de mes miens abandonner une proie sans grandement résister... »

Avant de poursuivre de manière neutre.

« Il se trouve peut-être que nous poursuivons tout deux des buts communs... » Suggéra t-il avant d'achever.

« Seriez-vous l'un des soldats du prince qui ce serait égarer à la recherche d'un repas ? Ou de potentielles chair fraîche pour consolider les rangs ? » Finit-il calmement, il voulait d'abord connaître les raisons de la venue de ce vampire ici, de façon secondaire surtout, car en priorité il voulait savoir s'il était tombé sur l'un des hommes de son prince qui pourrait l'aider à retrouver le chemin du campement vampirique, ou un vampire errant sans maître.

Lestat sentit l’humaine s’agripper à ses épaules, mais rien n’y ferait. Ses maigres forces, rongées par la terreur n’étaient pas de taille à résister à l’inanition du vampire affamé. L’homme sentit les ongles de la belle ripper sur sa peau, tandis qu’il la regardait partir et se faire engloutir sous les filins d’argent de son semblable. Un cri, un sanglot, quelques gouttes tombèrent au sol, le Baiser avait été offert.

L’Albâtre recula de quelques pas vers la porte, sans tourner le dos à l’exquise scène qui se déroulait devant lui. C’était maintenant ou jamais. S’il devait s’enfuir, son congénère trop occupé à se rassasier n’aurait probablement pas à coeur de le poursuivre avant d’avoir fini son office ici. Lestat n’était plus qu’à quelques centimètres, la poignée de la porte à portée de sa prise, il n’aurait qu’à l’ouvrir et disparaître dans la nuit... Mais quelque chose le retint. Une hésitation, impossible à ignorer, comme une démangeaison dont on ne connaîtrait pas la source. Son regard d’acier glacé se porta à nouveau sur le couple, et il profita de la vue un sourire aux lèvres. Son congénère était beau dans l’acte cruel qu’il effectuait, un meurtrier galant, entre ses bras sa victime qui se mourrait, presque contente de la morsure. Lestat en aurait été jaloux. Qu’il lui aurait plu d’à son tour plonger ses canines dans la chair de la jouvencelle... elle semblait si appétissante. Lorsque le prédateur releva son échine avant d’absorber les derniers relents de vie de la proie, l’indolent souffla imperceptiblement, comme soulagé qu’il ne l’ait pas tuée. Mais il eut tôt réaliser que le destin qui attendait la jeune fille serait sans doute bien pire... Si au moins il n’avait pas rendu ce si beau sacrifice vain ? Si au moins il en avait profité pour s’enfuir ?
A présent que l’autre avait recentré son attention sur lui, le jeune homme se maudissait d’être resté. Il ne s’éloigna pas de la porte, mais rien dans son attitude ne voulait trahir ses intentions, et il restait cette douce curiosité au sujet de l’étranger. Ce dernier paraissait aussi froid que la glace. Un rictus mauvais déformait son visage, au demeurant agréable à la vue. Sa longue chevelure argentée lui donnait un charisme étouffant. Dans la faible clarté des lieux, il semblait rayonner.

« Je m’en serais voulu de vous l’arracher, vous sembliez tellement la vouloir que vous n'avez même pas partagé. » Taquina le séducteur après un regard furtif vers la proie, qui laissait des gémissements ponctuer le silence. Mais la question qui suivit le glaça de bute en blanc. Lestat replongea son regard dans celui de son pair. « En ai-je tant l’air ? » Questionna-t-il sur un ton de défi. Il avait appris à mentir, à bien mentir. Il le faisait droit dans les yeux, sans hésitation, se persuadant lui-même de son fantasme en même temps qu’il le créait. « Nos... troupes marchent vers le Nord. Plus qu’un repas, je suis ici à la recherche de certains artéfacts... en mission secrète pour la Haute. » Mentit-il, un admirable sourire sur les lèvres. « Vous plairait-il de m’assister ? Nous pourrions rejoindre le groupe une fois les biens récupérés. » Sa main effleura l’épaule du grand vampire, puis d’un pas assuré, il se dirigea vers l’escalier en invitant l’autre à le suivre.

Après avoir gravi quelques marches, il s’arrêta néanmoins et se tourna vers l’impie au crin d’argent, lui lançant un regard suspicieux avant de reprendre d’un ton tout aussi méfiant.

« Mais dites-moi... vous êtes bien loin de celui que vous servez ? Il y a sans doutes des villages plus proches regorgeant de gorges à vider qu’ici ? Quel est donc la providence qui vous mena en ces lieux, mon cher.... ? »

Attendant qu’un nom comble l’épitaphe de sa phrase, Lestat termina de gravir les marches et revint dans la pièces de stockage où l’hôte des lieux n’avait pas bougé d’un poil.

Ylan se fichait bien que son congénère le taquine, il n'était pas vraiment du genre à se préoccuper de ce genre de plaisanterie, à part si cela voulait dire que son interlocuteur était intimidé, et tentait de détendre la scène avec une peu d'humour, ou bien s'il se sentait en confiance au point de se permettre cela. Ce dernier semblait d'ailleurs à première vue en confiance, rien ne disait pour le moment que c'était le contraire. Ylan prit donc cette supposition en considération, et agit comme il le fallait. En ayant la même confiance que le vampire en face de lui, après tout un vampire qui se montre faible est un vampire qui ne fait pas long feu, et un vampire intimidé tout autant. Néanmoins Ylan maintenait ferait attention encore plus au comportement du vampire en face de lui, après tout qu'il se préoccupe, ou ps des railleries, et moquerie, à un certain stade il faudrait s'assurer que l'autre en paye le prix. Cela bien entendu pour ne pas perdre le face…

« Difficile à dire. » Répondit-il calmement à la question de son congénère, après tout il n'avait pas l'air spécialement martial, mais de toute façon ce n'est pas l'habit qui fait le moine. Tout les vampires sont des soldats, en tout cas tout ceux sous les ordres du prince. Alors sauf si c'était un renégat, eh bien c'était forcément un soldat pensa Ylan. Tout en renvoyant impassiblement le regard de l'autre.

Vers le Nord ? Cela n'étonnait pas Ylan après tout il fallait chasser les alayiens sans doute, et le prince devait logiquement s'en prendre aux fuyards parmi ces derniers, en tout cas c'est la façon dont Ylan penserait que Lorenz Wintel aurait fait après la bataille de l'Aube Rouge…

« Des artefacts ... » Demanda t-il un tantinet soupçonneux, c'était peut-être vrai, mais il valait mieux se montrer vigilant quand quelqu'un s'amusait à parler de mission secrète surtout aussi facilement. Néanmoins l'autre le disait de façon convaincante donc il ne réfuta pas, mais le renard qu'était Ylan se méfiait.

« Peut-être... » Répondit-il calmement au vampire qui lui fit la proposition de venir l'assister. Puis Ylan regarda calmement l'autre précéder pour aller monter à l'étage. Cendremont le suivit calmement, toujours aussi sceptique.

Puis lui aussi stoppa la marche, et écouta ensuite calmement les questions de l'autre avant de répondre sans aucune trace d'émotion dans la voix. Son sourire avait fais place à un air austère, et neutre.

« Ylan Cendremont ... » Dit-il calmement avant de rajouter. « Je suis venu là pour me nourrir rien d'autre... » Il refusait pour le moment d'en dire plus à part…

« Quels genres d'artefacts justifie t-il vôtre venu ici ? » Acheva t-il en rentrant à son tour dans la pièce où se trouvait un humain ensanglanté. Il regarda celui-ci calmement en se disant qu'il avait raison quand il s'était dit que son congénère c'était lui aussi nourrit. Puis Ylan enchaîna calmement.

« A par le fait que l'armée est au Nord… Quelles sont les nouvelles ? » Finit-il par demander car après tout c'était là une question qui revêtait une certaine importance à ses yeux. Avant de conclure sur une autre interrogation.

« Si c'est une mission secrète, pourquoi me proposez vous d'y participer ? »

Attentif au moindre battement de cil du dénommé Ylan, Lestat s’était mis à frénétiquement déranger les fournitures du défunt marchand. Ses doigts agiles parcouraient dans les tiroirs d’herbes et de flacons, portant à son odorat aiguisé les relents de leur contenu. Il lisait à une vitesse folle les noms des étiquettes, joliment calligraphiées, et le jeune homme doutait que cela fût de la main de l’hère. Il fallait rester prudent, peut-être que ce dernier ne vivait pas seul dans cette demeure, et cela expliquerait également le nombre de pièces qui se trouvaient à cet étage.

Sans interrompre son larcin, Lestat écoutait d’une oreille qui se voulait distraite le grand vampire derrière lui, et l’évocation du nom de l’étranger raviva une vague glacée en son sein… Cendremont... « Le » Cendremont ? Quelle poisse… Un rire aigre l’agita légèrement tandis qu’il rattrapait de justesse une caisse qui allait s’écraser au sol. « Oh la… C’était juste. » Parfaite diversion. Il remit la caisse à sa place, non sans l’avoir allégé de quelques bandages, et se retourna pour remplir un petit sac de voyage du fruit de ses usurpations, et s’efforçant de ne pas relever son regard vers l’autre. « Cela fait plusieurs lunes que les derniers reliefs des nôtres n’ont pas comblé ma vue, ser Cendremont. Les nouvelles étaient… relativement au beau fixe lors de mon départ, mais je ne saurais porter malchance au Prince par mes élucubrations. Espérons que tout continue à se passer pour le mieux… Quant à ces artéfacts, si je vous les nommais, cela ne serait plus un secret. »
Le guérisseur harnacha son sac à son épaule gauche, avant de se redresser et de croiser les prunelles de son congénère. Son impassibilité le glaça de nouveau, comment pouvait-on dégager autant de froideur d’un simple regard ? Lestat luttait pour ne pas trahir l’hiver mordant qui faisait rage dans ses entrailles en présence de l’infant. Reprenant ses esprits, il osa un sourire timide et reprit sur le ton de la confidence, comme s’il avouait l’inavouable à son aîné. « Si je vous ai offert de m’aider, néanmoins, c’est que sans vous connaître, vous me sembliez être quelqu’un d’important auprès de la Haute, quelqu’un en qui il a confiance, et qui serait certainement déjà aux faits des missions secrètes que celui-ci aurait confiées à ses plus humbles sujets… et mon intuition ne m’a pas trompée, n’est-ce pas ? » Quel rôle occupait précisément Ylan au sein de l’armée, Lestat n’en savait trop rien. Il avait juste l’impression que ces mains de plâtre traînaient plus souvent dans le sang que de raison, et que ce rictus machiavélique qui semblait entièrement définir cet être devait être le tableau d’horreur que voyaient bon nombre de dissidents dans leurs cauchemars ; et lui-même n’avait aucune envie d’en faire partie.

Il regarda autour de lui. En dehors du cadavre, la pièce ne présentait rien d’anormal. Il s’était assuré que ses fouilles n’avaient laissé aucun bazar, et l’homme aurait très bien pu mourir d’un accident ou bien malencontreusement se suicider. Dans un village sans histoire comme celui-ci, l’histoire serait vite étouffée.
« Bien… je voudrais fouiller le reste de la maison avant de me débarrasser du corps, et de me mettre en route. » Affirma-t-il en se dégageant vers le couloir. « Qu’allez-vous donc faire de cette nouvelle… recrue ? »

Un intérêt sincère perçait dans la voix du beau strige, qui n’était pas indifférent au sort de la belle. Ses instincts de chasseur le poussaient à vouloir la voir souffrir lorsque sa conscience, qu’il maîtrisait si mal, lui répétait d’abréger sa peine, mais il était hors de question qu’il tente de la tuer ou de l’enlever maintenant, surtout que son congénère était à présent au mieux de sa forme.

Ylan écouta le rire aigre de son congénère peu après qu'il ait dit son nom, et que l'autre vampire ai rattrapé une caisse qui semblait avoir une certaine valeur pour lui . Ce rire voulait tout dire pour Cendremont, de toute manière il n'aurait pas été étonné que ce soit par sa faute que l'autre ai rit, le maître des esclaves tout de même, mais encore une fois il n'y avait rien de sûr donc Ylan enregistra juste cette probabilité dans son esprit pendant qu'il regardait calmement son frère sang froid procédait, et se prononçait à propos de la situation actuelle, décidément il ne l'avançait pas beaucoup…

Il pensa que si ce vampire ci n'avait pas vu depuis plusieurs jours les siens, ce n'était pas certain qu'il les revoit d'aussitôt si il était encore en mission. En mission pour des artefacts… Mais quel genre d'artefact des humains comme ceux de ce village pourraient posséder ? Il se le demandait bien. Dans tout les cas il restait que s'il voulait revoir les siens il ne serait peut-être pas de bon ton de s'attarder en compagnie de plusieurs vampires qui sont en mission assez loin de l'armée, quoique s'ils rentraient bientôt… Il faudrait qu'il y réfléchisse sérieusement.

Puis l'agent de la haute eu finit sa petite affaire on dirait, il répondit ensuite à la dernière question d'Ylan… Par les sept si Ylan avait été du genre à rire il aurait sans doute éclaté de rire, la haute confiance en lui ? A part le prince la haute n'avait de compte à rendre à personne, la méfiance en était presque une valeur chez les vampires dans la plupart des cas, et le maître des esclaves n'y faisait pas exception, tout le monde savait comment Ylan était arrivé à sa position . Beaucoup se doute que Cendremont est le genre de vampire qui ne cherche que l'utilité, et le pratique, une alliance avec lui ne dure que s'il est certain d'y trouver son intérêt. Il était important oui, mais la haute ne lui accordait aucune confiance sans aucun doute, et elle avait bien raison…

Néanmoins Ylan préféra profiter du doute de son congénère, si celui-ci le croyait aussi important au près de la haute autant en jouer.

« Effectivement… Mais dernièrement j'étais peu présent, la haute ne m'a donc pas informé de ses projets donc… Mais à ce que je sache, si je vous voulez mon aide pour trouver des artefacts comment puis-je le faire si je ne sais pas quels sont ces dits artefacts ? » Dit-il pour tenter d'en savoir plus, il se demandait bien ce que la haute pouvait encore manigancer… Si c'était bien la haute qui envoyait ce vampire ici, lui qui était coutumier des mensonges s'attendait toujours à en voir sortir de la bouche de n'importe qui après tout...

« Où comptez-vous allez par la suite ? » Demanda calmement Ylan à son congénère, après tout si l'autre comptait retourner au camp où le prince avait du s'établir, il ne serait pas bête de le suivre, ce serait même une assez bonne idée pour avoir une escorte. Même si la prudence restait de mise pour Cendremont, un mois dans un cachot sombre, et humide à Aigue Royale lui avait suffit.

« Ce que je compte en faire ? » Dit-il calmement un peu perplexe intérieurement que son congénère se préoccupe autant d'une vulgaire sang chaude. Néanmoins il répondit simplement à la question.

« Je vais la cacher quelque part pour qu'elle ait le temps de se transformer, après comme tout vampire elle devra faire ses preuves toute seule. Si elle arrive à survivre d'ici là, et à rejoindre l'armée du prince alors c'est qu'elle digne d'être des nôtres, sinon comme toutes les faibles elle mourra. » Les mots étaient impitoyables, et bien choisit. Dans tout les cas Ylan n'avait que faire du sort de la futur vampire, si elle survivait elle pourrait être utile, mais si elle mourrait de toute manière elle n'aurait sans doute qu'était un boulet pour lui… Dans tout les cas cette maison serait une bonne cachette, et puis avant de mourir dans tout les cas elle ferait sans doute un beau petit massacre, et c'est tout ce qui amusait Ylan à vrai dire dans le fait de la transformer en plus des souffrances que cela lui causerait.

« Que vous échoit le sort de cette sang chaude ? » Finit-il par dire, car après tout même s'il se fichait bien du sort de cette sang froide il restait que voir son congénère de préoccupait d'elle était peu commun...

La deuxième salle en face de celle qu’il quittait avala le strige au crin de jais. Ce dernier fouilla minutieusement les lieux, prenant son temps, flânant entre le mobilier précaire comme si du meurtre il n’en était pas l’auteur, avant de revenir dans le couloir à toiture en équerre.

A nouveau un rire cristallin enchanta ses lèvres.

« Je n’ai pas besoin de vous pour les artéfacts, votre simple présence après tant de jours solitaires me suffira bien. J’erre depuis si longtemps parmi les humains que je doutais presque encore de l’existence des miens. » Clin d’œil charmeur, se voulant complice. Bien entendu que les vampires n’avaient pas disparu, mais loin de rechercher leur présence, Lestat avait jusqu’à présent réussi le tour de maître de ne pas en recroiser un seul… jusqu’à ce soir. Ylan ne lui inspirait ni la confiance, ni même une simple sympathie, mais le vampire ne manquait pas de galanterie, et ne ferait pas l’affront de se montrer impoli, même face à un potentiel ennemi. « Après ma mission, vous voulez dire ? Comme vous je présume ! Le Prince décidera du sort de ses sujets. Pour l’instant, je n’ai quartier libre jusqu’à ce que je retrouve ce que… je suis venu chercher. »

Il n’insista pas plus, ayant selon lui magnifiquement contourné la question. La troisième salle dans laquelle il s’engouffra avait comme toutes les autres le plafond descendant vers les fondations, suivant la pente du toit. Sa chaux était crevée en son centre sur un carré surmonté d’une plaque de verre et de monture en bois, un lustre parfait pour appeler dans la pièce la lumière du soleil. Le vampire tendit le bras et détacha la lanière du petit crochet qui empêchait l’ouverture de la fenêtre, puis il poussa le battant et laissa un filet d’air frais entrer dans la salle, et apporter les odeurs de la nuit. Un bruit de soufflerie leur parvenait au loin, ainsi que l’odeur gourmande de la mie de pain qui brûle dans les fours. Le boulanger devait avoir déjà commencé ses offices, et Lestat en déduisit l’heure avancée de la nuit.

Il se retourna soudain, intrigué par la question de l’homme. Le brun haussa un sourcil épais en question les lèvres blêmes de son congénère, ouvertes sur un rictus froid. « Cette jeune femme sera peut-être appelée à être des nôtres… je songeais seulement à … » Il s’interrompit.
Sa litanie se fit soudain plus sérieuse, et il s’assit sur le sol, les jambes croisées. « L’aube se lèvera bientôt, avez-vous encore le temps de partager votre nuit avec moi ? » Murmura-t-il en invitant son pair à faire de même. De sa poche, ses doigts tirèrent un sachet dégageant un fort effluve de plantes séchées, puis deux carrés fins d’une feuille blanchâtre et presque transparente. « Vous fumez ? » Questionna l’infant qui se roula un bâtonnet de chanvre pour lui-même, avant de l’allumer d’une flammèche au bout de son doigt, et de tendre à son congénère le second papier et le sachet de son herbe.

Après avoir inspiré une première bouffée, il en recracha la vapeur parfumée, et son être sembla se détendre. Sa voix reprit plus douce, voire compatissante. « Je songeais à… ma propre transformation. Ca ne remonte pas à si longtemps que cela, bien après… vous, je pense. » Deuxième bouffée. « Je n’étais pas seul, sinon cela aurait été terrible… » Il laissa un temps de latence à Ylan, avant de reporter son regard argenté dans son jumeau. « Et vous ? Vous a-t-on fait subir le même sort que vous vous apprêtez à infliger à cette femelle ? »

Sa compagnie agréable ? Ylan ne savait pas trop comment interpréter cela, est-ce que l'on pouvait considérer la compagnie du maître des esclaves comme agréable ? Il en doutait vraiment d'une certaine façon, déjà que ce genre de concept entre deux vampires qui ne se connaissent pas est rare. Quoique… A sa façon même quand on était vampire il était mieux de ne pas traîner seul en territoire ennemi.

De plus Ylan ne refusait pas lui non plus un peu de compagnie vampirique, pas que voir l'un des siens lui était vraiment agréable, mais cela voulait dire à sa façon qu'il était moins en situation de danger que depuis le jour où il s'était échappé de son enfermement dans la cité rebelle. En soit un progrès notable à sa façon. « En effet... » Dit-il calmement aux paroles de son congénère, il est vrai à sa façon que de rester très longtemps en présence des humains pouvait finir par être nuisible. Il n'y avait bien que ces idiots de rénegat pour apprécier ce fait. Il regarda calmement le vampire aux allures de jeune homme, au final il ne lui apportait pas beaucoup de réponse, mais ce n'était pas vraiment important de toute manière. Ylan faisait plus preuve de méfiance que d'intérêt qui d'ailleurs était presque inexistant pour l'autre vampire. Si ce dernier pouvait lui permettre de revenir au camp sans problème cela suffirait largement à Cendremont à vrai dire…

Dans tout les cas la petite fouille de cette bicoque modeste se poursuivit, Ylan se dit qu'il serait sans doute bon de profiter de tout cela pour piller de son côté du stock lui aussi, il ne serait pas contre quelques potions de soins, et autre pensa t-il. Quoique cela l'alourdirait, et ne serait pas forcément des plus pratiques à transporter donc autant éviter pour le moment, et puis sérieusement ? Un mage vampirique comme lui pouvait largement se passer de cela pensa t-il…

Puis l'on aborda à nouveau le sujet de la jeune femme. L'autre vampire semblait plus enclin à bavasser, Ylan n'était vraiment pas bavard, mais bon si cela était nécessaire il pouvait bien légèrement discuter cela ne lui posait aucun problème….

« Sans doute. » Dit-il calmement, se disant qu'il ne serait pas forcément de mauvais ton de rester en compagnie de ce vampire ci, il pourrait sans doute en tirer quelque chose, dans tout les cas lorsqu'il serait revenu au campement il faudrait qu'il s'assure deux trois choses par rapport à ce buveur de sang là. Cendremont était du genre méticuleux après tout….

« Non je ne fume point. Mais je ne suis point contre d'essayer. » Dit-il calmement. Il s'assit à son tour, et profita lui aussi d'un peu d'herbe fumée. Ce n'était pas vraiment désagréable, meme s'il ne voyait pas vraiment quoi que ce soit d'exceptionnel là-dedans, surtout qu'après l'odeur de la fumée devait s'accrocher, et ce n'était point pratique….

Dans tout les cas l'autre vampire reprit son petit discours, il se mettait à parler de sa renaissance en tant que vampire. Un jeune vampire donc, se dit Ylan. Peu de chances qu'il soit vraiment très dangereux pour lui pensa t-il….

L'autre se feignait en disant qu'il n'avait pas été seul, et qu'il avait eu de la chance, et ensuite il aborda sur le sujet d'Ylan en lui demandant si il avait finit seul, et si cela le convainquait de faire de même pour la jeune femme….

Ylan resta parfaitement impassible quelques secondes avant de se feindre d'un sinistre sourire avant de reprendre d'une voix cynique tout en montrant sa dague…

« Ma génitrice si l'on peut l'appeler comme ça est morte de ma main au moment où elle m'avait mordu, je m'en rappelle encore… L'ancien moi avait trouvé assez de vigueur pour lui planter avec la force du désespoir ce poignard en pleine tempe, sans doute que sinon elle m'aurait vider de mon sang. Je me suis donc retrouvé seul d’une certaine façon, et je me suis très bien débrouiller ainsi. » Après tout les autres sont plus souvent des boulets vous affaiblissant que le contraire pour Ylan.

« Au final ce n'était pas plus mal, de toute manière comme je l'ai dit si elle est forte elle survivra point. » Il rangea calmement son poignard, et acheva.

Au final l'on est jamais mieux servi que par soi-même ne trouvez-vous pas?

Dernière édition par Lestat Cowlbran le Lun 2 Mar 2015 - 10:41, édité 1 fois

[justify]Lestat sourit en voyant son congénère prendre le paquet et se préparer à son tour un bâton de venin herbeux. Sans doute ce calumet briserait un peu le mur de glace élevé entre les deux infants, plus par convention que réelle antipathie. Après tout, à moins d’être complètement détraqué, l’autre n’avait aucune raison de lui en vouloir, d’autant qu’il s’était montré plus que courtois et n’avait pas outrepassé les règles de bienséance entre eux. D’un seul coup de croc il aurait pu arracher la vie de l’humaine bien plus vite qu’il n’aurait fallu de temps à son congénère pour l’en empêcher, mais il ne l’avait pas fait, et avait plutôt profité de cette… veine de conciliation pour engager le dialogue.

Dialogue pour lequel le dénommé Ylan semblait bien peu fervent, mais daigna néanmoins se prêter au jeu des apparences et céder au caprice de son jeune cadet.
Un souffle de tension passa cependant lorsque le maître des esclaves ôta de sa guigne la lame luisante d’un élégant poignard. Le rictus de Lestat s’affaissa, ses prunelles d’argent liquide suivirent avec attention les arabesques de l’arme tandis que son propriétaire en ventait les méfaits. La dague que le vampire dissimulait au niveau de son mollet sembla frémir, et sa main se tenait prête à dégainer. Lestat se rendit compte qu’il n’était lui-même pas tout à fait en confiance avec l’homme aux longs crins d’argent, et que la discussion aux airs disciplinés pouvait à tout moment dégénérer, au moindre faux pas de l’un, ou de l’autre. Il se calma alors que l’arme était rangée. Sur un coude, il s’allongea telle une statue d’ivoire face à son congénère, appréciant le contact du bois souple sous ses hanches peu charnues. Il avait écouté patiemment la diatribe mielleuse d’Ylan quant aux premiers instants de son état vampirique. Il était né dans le sang et le meurtre. Lui aussi avait été entraîné dans le monde de la nuit sans que son avis ne lui soit au préalable demandé, mais semblait très s’en être accommodé.

Distrait pas la teneur de la révélation, Lestat hocha la tête à la question.

« Sans doute… »

Dans le vague, ses lèvres s’ourlèrent sur des mots qu’il croyait entendre qu’en pensées.

« Un sage adage pour quiconque souhaite ne pas assumer les conséquences de ses actes. »

Avait-il dit cela tout haut. Une appréhension passa dans son regard qu’il releva vers Ylan.
Offense ou prévenance, il n’aurait su dire comment serait prise son arrogance. Il ne doutait pas qu’Ylan était le genre d’homme qui violenter les autres, mais restait à savoir si cela serait pour apprendre la vie à ce jeune dissident… ou pour son simple plaisir. L’un ou l’autre, Lestat n’avait pas envie d’en souffrir les affres. Il se releva promptement.
Au sol sous lui tombèrent les dernières de son chanvre braisé. Il récupéra son sachet d’herbe et d’une voix soudain froide et tendue, il s’exclama.

« Je vous ai assez retenu. Les vampires marchent vers le nord, vous trouverez leurs traces sans mal je présume. C’est ici que nous nous disons au revoir, Ser Ylan Cendremont. »

D’une démarche féline, souple et rapide, il regagna le couloir et s’apprêta à fuir vers les escaliers. Il n’avait pas l’intention de laisser la nouvelle née seule, et s’il parvenait à échapper à Ylan, il se cacherait probablement quelque part afin de s’assurer du sort de la belle, avant de repartir vers des contrées plus amènes, et surtout moins peuplées de dents pointues…

Ylan s'attendait bien à ce que l'autre vampire n'aime pas forcément sa petite histoire, beaucoup après tout parmi les siens accordaient une importance paternelle, ou maternelle à leur géniteur, ou génitrice, et le simple fait de pouvoir porter la main sur eux semblait être un outrage pour nombre de vampires . Personnellement Ylan s'en fichait bien, il avait tué sa génitrice, et celle-ci n'était donc plus un obstacle à sa personne, et surtout à son éventuelle liberté. Après tout l'on était toujours plus fort avec les mains libres après tout, dans tout les cas il ne le vivait pas plus mal. Il pouvait ainsi se concentrer uniquement sur sa personne, et c'est tout ce qui comptait . les autres ne sont que des obstacles à sa réussite après tout.

C'est lui, ou l'autre vampire était sarcastique ? Personnellement Cendremont s'en fichait royalement, il n'était pas du genre à se fâcher de ce genre de chose. S'il voulait être apprécier de qui que ce soit après tout il ferait des efforts dans ce sens-là, et il était connu qu'il n'en faisait pas un seul. Il préférait être craint, et détesté car au moins il savait ce à quoi s'attendre. De plus son congénère n'avait pas spécialement faux il devait bien l'avouer, et ce n'était pas plus mal. Quand on était un vampire l'on ne pouvait compter sur soi-même après tout, et Ylan était déjà aller loin en comptant sur sa seule personne, et il comptait encore aller loin si possible…

Ylan néanmoins regarda attentivement son congénère, ce dernier se montrait bien arrogant néanmoins… Pas qu'il en était vexé, mais ce n'était pas spécialement le genre de chose qu'il pouvait laisser passer au vu de sa position, car il ne pouvait se permettre aucun signe de faiblesse. Néanmoins il ne savait aucunement si son congénère était le genre de vampire qui pouvait être plus fort que lui… Et cette ignorance à ce sujet l'embêtait légèrement à vrai dire. Il guettait donc le moindre signe pouvant confirmer que l'autre serviteur du prince soit un faible, ou un fort…

Et visiblement il semblait avoir envie de lui fausser compagnie, ou d'aller se préoccuper d'une affaire urgente…. Ylan néanmoins présuma que l'autre vampire s'apprêter déjà à partir car il y avait une raison derrière. Et puis de plus Cendremont ne comptait pas spécialement se faire abandonner comme cela déjà qu'il avait du mal à trouver l'un des siens. Il comptait bien rentrer au camp, et il allait persuader celui-ci de l'aider bon gré, mal gré s'il le fallait...

« Attendez, pourquoi partez vous aussi vite ? » Sa question était légitime qu'il soit soupçonneux, ou non après tout. L'instant d'avant l'agent de la haute avait semblé si confiant, et le voilà maintenant prêt à s'en aller comme un voleur. N'importe quel vampire digne de ce nom aurait été alerté par ce genre d'attitude.

Ylan s'élança donc à la suite de son congénère d'abord calmement, il n'avait pas vraiment l'intention de se battre pour l'instant, mais il n'allait pas laisser l'autre filer aussi vite, tout ceci était bien trop louche pour que ça n'éveille pas son intérêt courtement. L'autre aurait pu décidé de lui fausser compagnie de façon moins précipitée que cela aurait pu facilement passer, mais là. En plus il fuyait après avoir fait une remarque non dénuée d'une pointe de reproche. De quoi en résumé mettre Ylan en alerte. Si l'autre vampire se mettait en courir cela serait un signe clair que quelque chose clochait... Néanmoins il restait prudent car il n'avait pas spécialement envie de mettre sa vie en danger d'une quelconque façon...

Arrêté par la question à l’orée de l’escalier, le jeune vampire jeta un regard derrière son épaule, et cassa son sérieux d’un rictus narcissique. Il savait à présent à quel genre d’individu il avait affaire, et rien n’aurait pu mieux le satisfaire en cet instant que d’être à mille lieux d’ici. Le séducteur n’en démordit cependant pas, et constata d’une voix suave sur un sourire qui laissait voir l’email éclatant de ses canines :

« Je vous manque déjà ? Attention à ne pas trop vous attacher, je ne promets pas l’éternelle fidélité. »

Si habile de la plaisanterie, la tension ne faisait même pas grésiller son timbre. Le jeune vampire émit un léger rire pour détendre l’atmosphère, et entreprit de descendre les marches. Il poursuivit sur le ton badin de la conversation, presque distrait.

« Je vous l’ai dit, nos routes ne suivent pas le même tracé, il vaut mieux que là, nous en restions. Mais si vous y tenez à ce point, je peux vous accompagner jusqu’au lieu où vous choisirez de déposer la mortelle ? »

La suggestion n’était pas dénuée d’une intonation marquant l’intérêt, mais l’Albâtre ne s’en était pas caché. Ses intentions avaient été claires dès le départ, et il répudiait de revenir dessus.

Il arriva dans l’entrée où la jeune femme gisait au mur, souffreteuse. Elle entrerait sûrement bientôt dans sa première phase de transformation, et il valait mieux être loin des humains pour cela ; ils auraient du mal à justifier ses hurlements de douleurs si quelqu’un venait enquêter.

Derrière le comptoir, une trappe dissimulait un escalier qui menait à un contrebas, où reposaient les vivres et fournitures de la maisonnée. Un cadenas de fer rouillé en bloquait l’accès, mais rien de bien handicapant pour un vampire tout juste nourri. Lestat arracha la trappe de son plancher de bois, puis la posa sur le côté. Ses narines se retroussèrent d’un coup sous l’afflux d’odeurs rances. Des victuailles abondantes pendaient mollement depuis le plafond, notamment des bouts de cadavres couverts de sel, fagotés en long cylindre de chair et de graisse qui effusaient des relents pire qu’une bouse de bovin défraîchie. Le jeune homme soupira ensuite, las. Ce n’était pas la nourriture qu’il était venu chercher. Au fond de la cale, il trouva ce qu’il cherchait : deux petits tonnelets plein d’un liquide blanc et visqueux. Il ressortit dans la pièce, retrouvant les deux autres occupants, puis posa les tonnelets sur le comptoir et les ouvrit.

« De la graisse, sans doute en provenant d’un gibier récemment tué. » Fit-il en plongeant la main dans sa trouvaille. Il attrapa un torchon qui traînait sur le plan de travail, en fit une boule de linge qu’il trempa à son tour dans la graisse. Il approcha ensuite le vêtement de l’une des torches, préférant ne pas risquer d’enflammer le tissu à même sa main, puis le regarda prendre feu avec satisfaction. « Une matière extrêmement inflammable. » Conclut-il… et sans plus d’avertissement, il projeta la boule de feu en direction du mur opposé à Ylan.

L’incendie démarra doucement, mais bientôt, le torchis qui constituait le mur ne tarda pas à prendre feu. Les craquements du bois témoignaient de sa dilatation sous la chaleur, et une épaisse fumée noire, associée à une odeur acide, ne tardèrent pas à naître du brasier.
Lestat revint doucement vers Ylan, marchant d’un pas détendu pour l’urgence de la situation, mais il n’avait jamais eu peur des flammes.

« Bien, je n’ai plus rien à faire ici moi. » Conclut-il en croisant les bras sur sa poitrine. « Devrions-nous emporter votre infante ? Ou bien vous êtes-vous persuadé que nous n’étions pas faits pour être ensemble, finalement ? » Sur un air faussement désolé, il envoya au maître des esclaves un clin d’œil, suivi d’un baiser mimé, puis se dirigea tranquillement vers la sortie.
Il ne fallait pas tarder, car les flammes ne manqueraient pas de rameuter les habitants du comté...

Il s'arrêtait pensa Ylan... C'était une bonne chose d'une certaine manière car il n'aurait pas à s'enquiquiner avec une course poursuite, ou un combat. Il n'avait donc pas à s'en plaindre, même si l’occasion de démontrer sa force était toujours bien vu chez les vampires, Ylan préférait le faire uniquement quand cela était nécessaire. Histoire de ne pas prendre trop de risque, après tout son poste de maître des esclaves lui assurait déjà une certaine sécurité donc autant ne pas mettre sa vie en danger quand cela n'était pas nécessaire.

Ylan d'ailleurs ne répondit rien à la plaisanterie de son congénère, sérieusement il n'avait pas vraiment d'humour de toute manière, et il valait sans doute mieux éviter de relever ce genre de chose, sinon ça allait très vite finir un bain de sang vu qu'ils étaient tout les deux des vampires, un peuple connu pour le rapport de force qu'il entretient avec le monde.

« Cela ne sera pas nécessaire. » Dit calmement Ylan par la suite à la proposition de l'autre. Il préférait faire ce genre de choses seul après tout, et de plus son congénère montrait bien trop d'intérêt envers la future buveuse de sang pour que Cendremont ne le remarque pas. Il ne savait pas quel petit jeu il jouait, mais Cendremont ne lui faisait pas confiance d'une certaine façon, l'instinct de propriété vampirique disons, même s'il était appliqué d'une certaine façon à une jeune femme qu'il abandonnerait à la naissance, il restait qu'Ylan n'aimait pas qu'un autre se mêle de ce genre de chose. Mais après il est vrai qu'au final il s'en fichait bien, il ne voulait juste pas de l'aide de quelqu'un pour une chose aussi futile, il avait sa fierté après tout.

Il suivit donc calmement son congénère, attentifs aux gestes de ce dernier, après tout on ne savait jamais ce qui pourrait éventuellement se passer. Ylan regarda la jeune humaine qui commençait déjà petit à petit à se transformer. Il se dit que si elle se transformait au soleil cela lui serait encore plus douloureux, quoique il serait compliqué de trouver une cachette qui la cacherait efficacement tout en l'exposant à la lumière du jour, mais il restait que ce serait à faire pour Cendremont s'il y en avait la possibilité.

Ylan attendit donc dans la pièce où se trouvait la futur vampire que l'autre ait finit de faire ses petites affaires, pour le coup il préférait restait pour voir ce qui se passait, plus le temps passait, et moins ses soupçons envers le soit disant agent de la haute se calmaient. Et décidément ce qu'il faisait n'arrangerait en rien cela, il enflammait littéralement la boutique... Étant donné que les vampires étaient extrêmement sensibles aux brûlures, et ce genre de chose il n'était pas dur d'être inquiet lorsque l'un d'entre-eux se tenait non loin d'un feu… Néanmoins il le cacha très bien, et se contenta de regarder calmement son congénère qui s'approchait de lui.

« Je m'en charge, allez vaquez à vos affaires si tel est vôtre but. » Répondit-il sèchement à l'autre qui décidément prenait une attitude un tantinet trop déplaisante à son goût, il ne valait mieux pas que l'on poursuive sur ce genre de familiarité, dans tout les cas il ne manquerait pas de se rappeler le visage de celui-là. Qui sait ? Cela pourrait lui être utile plus tard…

Il laissa donc son congénère sortir cette fois-ci, il ne pourrait pas en tirer grand-chose de toute façon, et sortit à son tour avec l'infante dans les bras… Il s'occuperait sans doute de la cacher dans un endroit où elle ne serait pas facilement découverte… De toute façon une fois que ce serait fait il se ficherait bien de ce qui lui arriverait. Ylan comptait ensuite repartir le plus vite possible pour retrouver l'armée de son prince, après tout cela faisait sans aucun doute bien trop longtemps qu'il avait été enfermé à Aigue Royale, qui sait quels changements avaient pu s'opérer chez les siens pendant ce laps de temps? Dans tout les cas il était temps d'achever son retour prochain...

Spoiler:

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