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Havre de paix... [Monologue]

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MessageSujet: Havre de paix... [Monologue] Havre de paix... [Monologue] Icon_minitimeVen 16 Juil 2010 - 1:20

La nuit avait déjà entamé de moitié son reigne sur le temps. Dans une forêt calme à quelques lieux d'Elena, un vent frais courrait sur les branchages, animant les feuilles tel de petits être dansant et chantant une ôde semblable à une brise légère. Aucun bruit excepté celui du vent dans les feuillages ne se faisait percevoir, les chants des oiseaux avaient cessé de diffuser dans la forêt le fond sonore qui la caractérisait une fois le soleil éveillé, quant aux autres animaux, pratiquement tous étaient rentrés dans leur demeure, seul les loups étaient encore à errer sous les quelques halos de lumière que la lune faisait apparaître à travers les feuillages. Parmi les ombres qui s'animaient en silence dans les bois, celle atypique en ces lieux d'un homme avançait lentement, prudemment. Sous la cape qui dissimulait l'étrange silhouette, l'homme regardait autour de lui, cherchant au hasard une quelconque ressource susceptible d'assouvir son besoin. Son regard se posa sur un arbuste muni de quelques baies. L'obscurité ne permettait pas de discerner au regard seul la nature de ces fruits mais l'odeur elle suffisait à rassurer l'homme qu'elles étaient comestibles. L'inconnu s'accroupit, plongea sa main dans le buisson et en extrait quelques fruits, ne manquant pas d'en écraser un ou deux accidentellement dans le creux de sa main. Sa quête de nourriture remplie un minimum, il se retourna et reprit la route dans le sens inverse...

Plusieurs dizaines de minutes d'errances plus tard, les pas de l'inconnu arrivaient sur une terre plus compacte que dans le reste de la forêt. L'endroit avait été aménagé et il le savait, l'homme venait de regagner son point de campement. L'endroit avait tout pour être confortable malgré le lieu dans lequel il se situait: Les arbres aux alentours étaient suffisamment âgés pour pouvoir accueillir en leurs branches principales en guise de refuge un homme d'un poid imposant ou bien les sacs de provisions que l'homme avait pour habitude de stocker hors de portée des animaux sauvages, quant à l'eau, le ruisseau qui s'écoulait quelques mètres plus bas était d'une pureté enviable et d'une continuité inépuisable. L'herbe de ce lieu était épaisse, bien qu'un peu courte, mais permettait de s'y allonger sans souffrir de la rigidité du sol la nuit quant à ce parterre, il était ponctuellement fleuri pour enlever à la rude vie en forêt le jour. Revenu sur son lieu de repos, l'homme se saisit d'une fibre rigide qu'il avait tressé à coup de patience et de minutie et y déposa son butin. Une fois stocké, il arracha une longue brindille résistante et s'en servit pour nouer les quatre coins de la fibre entre eux pour confectionner une poche. Son sac confectionné et sécurisé, il le mit à la base des ramifications d'un arbre, au sommet de son tronc, à l'aide d'une corde, passant par dessus une branche principale, qu'il avait lui-même fabriqué et qui servait à hisser les charges. Ses vivres rangées, l'homme s'installa contre un rocher et regarda à sa droite, en direction d'un animal endormi depuis peu. L'homme n'était pas seul, allongé à ses côtés, un loup depuis peu endormi semblait se reposer paisiblement. L'animal semblait déjà avoir atteind l'âge adulte à la vue de sa taille, mais aucun signe de vieillesse n'était perceptible sur son corps, un jeune loup. Sa fourrure cependant n'était pas commune à celle des loups que l'on croise habituellement dans la forêt: elle était plus claire que celle des loups noirs, plus soyeuse que celle des loups gris, et sa couleur était d'une teinte tellement pure que les quelques rayons de lune qui transperçaient les feuillages se reflétaient timidement sur sa fourrure argentée.

L'homme semblait se satisfaire de ce mode de vie qu'il avait pourtant dû adoper de force quelques années plus tôt. Il s'était adapté à la vie en pleine nature et la forêt avait su prendre soin de lui comme il le fallait. Satisfait de sa moisson et épuisé de sa journée, il s'allongea sur le rocher, les yeux levés vers le ciel et à travers les quelques percées qui faisaient les lueurs de la lune dans les arbres, il contemplait les étoiles avec admiration en s'adressant à l'animal qui dormait à ses côtés.

Bienvenue dans mon Havre de Paix...

Nous étions en l'An 1740 de l'Âge d'argent, Lumen Aethersly avait adopté la vie sauvage depuis maintenant deux longues années...
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MessageSujet: Re: Havre de paix... [Monologue] Havre de paix... [Monologue] Icon_minitimeMar 27 Juil 2010 - 21:06

L'aube faisait son apparition dans les vastes plaines de l'Empire. Sous la douce mais encore chétive lumière du soleil, la quiétude d'un nouveau jour radieux annonçait sa venue. Sous les feuillages d'une forêt paisible, un homme et un loup dormaient encore profondément. Peu à peu, la Nature s'éveillait dans ce havre de paix, la douce caresse de la brise matinale enchantait les feuilles dans une symphonique harmonie à laquelle venaient s'ajouter les chants légers des pinsons matinaux. La vie reprenait progressivement ses droits sur le silence continu que l'ombre nocturne avait instauré. Le matin étendait son règne, les rayons du soleil transperçaient les feuillages pour venir baigner de lumière le visage de Lumen, une lumière chaude, apaisante et réconfortante, mais qui malgré sa douceur le réveilla doucement. Le soleil frottait encore l'horizon de son corps céleste, mais l'heure matinale n'était pas un prétexte à la grasse matinée, il était venu le temps de se lever.

Pour Lumen, une bonne journée se devait de commencer par un bon réveil. Ses pas le menèrent jusqu'au petit ruisseau qui s'écoulait non loin de son lieu de campement. Arrivé au bord de l'eau, Lumen quitta ses bottes et les déposa sur l'herbe, il en fit de même pour sa cape noire et sa veste, puis il retroussa son pantalon jusqu'aux genoux. Une fois préparé, il plongea un pied dans l'eau, puis le second. La sensation était agréable malgré la fraîcheur de l'eau, les flots légers qui venaient enlacer ses chevilles avaient quelques chose de plaisant. Ses jambes maintenant immergées jusqu'aux genoux, Lumen pouvait s'accorder un brin de toilette revigorant, car il avait beau vivre en tant qu'ermite, il n'en oubliait pas pour autant de prendre soin de lui et d'entretenir son hygiène. Lumen plongea ses bras dans l'eau froide, les immergeant jusqu'aux coudes, puis les mouilla ensuite en remontant vers les épaules, se les frottant énergiquement à la fois pour se décrasser et pour se réchauffer. Il forma ensuite à l'aide de ses mains un réceptacle et porta l'eau en ses paumes jusqu'à son visage pour l'asperger. Il ne connaissait pas meilleur moyen pour se réveiller efficacement.

Après s'être lavé le torse et le ventre, il se rendit sur la berge pour s'essuyer. Les jours ensoleillés étaient très plaisants, car le ruisseau n'avait pas pout toit un quelconque feuillage mais un magnifique ciel azuré, les rayons du soleil n'avaient donc aucun obstacle et atteignaient donc facilement l'herbe où étaient posées les habits de Lumen, réchauffées par cette source lumineuse. En guise de serviette, Lumen se servit de sa longue cape noire, il débuta par s'essuyer le visage, puis la nuque et termina par les bras et le tronc. L'ordre était pour lui primordial, car il pouvait profiter de la chaleur accumulée par le tissu pour créer un contraste de température qu'il appréciait. Profitant du soleil qui donnait encore sur la berge du ruisseau, il mit à sécher sa cape, qu'il savait vite séchée par ce genre de temps.

Profitant de l'attente, Lumen s'allongea sur l'herbe, encore torse nu. La rosée matinale venait de s'échapper, le toucher frais de l'herbe n'en était que plus agréable, observer le ciel semblait être une très bonne idée pour passer le temps. Perdre son regard dans l'immensité du ciel était un des rares plaisirs que Lumen appréciait, vider son esprit et se sentir flotter au-delà des nuages. Cette sensation de sérénité le laissait rêveur, le rêve d'une liberté sans limites parmi les vents et les oiseaux. Lumen ferma les yeux, le vent lui caressait le visage tandis que la lumière du soleil redonnait du teint à sa peau.

Quelques instants passèrent, Lumen rêvait depuis maintenant plus d'une demi-heure. Sur les bords du ruisseau, un animal au pelage argenté avançait vers l'homme allongé, sans hostilités. Son museau vint se placer contre la joue de Lumen, qui le caressa avec légèreté. L'animal avait faim, son grognement était significatif, Lumen se leva et prit ses affaires pour se rediriger vers son camp. Il était venu le temps de la chasse...
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MessageSujet: Re: Havre de paix... [Monologue] Havre de paix... [Monologue] Icon_minitimeMer 15 Sep 2010 - 22:10

Le campement ne semblait pas avoir bougé, aucun animal n’avait foulé la terre rigide qui en formait le parterre. Dans le creux du tronc d’un vieux chêne, des outils grossièrement fabriqués attendaient d’être utilisés. Lumen savait lequel il devait prendre. Parmi les poinçons de flèches , les silex affûtés, c’est finalement sur un petit couteau finement aiguisé que son choix se porta. Le loup, qui accompagnait Lumen depuis plusieurs années déjà, semblait s’animer à la vue de ce couteau, sans doute car il en devinait la fonction à laquelle il était assigné: cette arme légère et discrète, Lumen s’en servait pour chasser. L’outil accroché à la ceinture, sa tunique et sa cape enfilées, le chasseur se mit en quête de la ressource primordiale, la vivre mouvante et fuyante qui permet sa survie: la chair du gibier.

Chaque période de chasse se partageait en deux parties: une première au chemin guidé et une seconde plus libre. Durant les rares jours où chasser n’était pas nécessaire, car la journée précédente avait été fructueuse, Lumen s’exerçait à dresser des pièges à divers endroits stratégiques de la forêt. Le chemin qu’il suivait pendant la chasse passait par les points où les pièges étaient dissimulés. Chaque fois qu’il entamait le chemin de la chasse, Lumen espérait que l’un de ses pièges ait marché, ce qui lui permettrai d’écourter la chasse complémentaire qui suivait. Après quelques minutes d’évolution dans les buissons, Lumen et son loup arrivèrent au premier piège, non déclenché. S’attarder ici était inutile, il le savait, si bien qu’il poursuivit son chemin en s’enfonçant davantage dans les bois. Ce n’est que peu de temps après avoir quitté le premier piège qu’ils tombèrent sur le second. Cependant, quelques chose d’exceptionnel s’était passé: le piège, composé d’un solide cordage en tiges de lierres habilement tressées accroché à la branche d’un arbre encore jeune et souple, n’était pas dans sa position initiale. N’apercevant qu’une partie du piège à travers les feuilles, mais remarquant sa position erronée, Lumen se précipita pour l’examiner et c’est avec étonnement et satisfaction qu’il contempla, suspendu par une patte et la tête renversée, un lièvre agité et paniqué se balançant involontairement de par ses gestes. La proie était capturée, Lumen était fier de l’efficacité désormais prouvée de ce piège, cependant il redoutait le moment qui suivait inévitablement celui de la capture d’une proie. Lumen s’approcha doucement du lièvre, son pas mû par l’empressement mais lesté par la culpabilité. Chaque pas le rapprochant du gibier provoquait chez ce dernier une montée vertigineuse de la menace qu’il pressentait. Cette fois, l’animal savait que de cette ombre inconnue à l’étoffe noire et flottant au vent, c’est la mort qui s’échapperait pour l’accueillir en son royaume. L’homme et l’animal étaient maintenant face à face, la peur dans le regard de l’un, le regret dans celui de l’autre. Avant d’en finir, Lumen s’agenouilla et trouva sur le sol, à l’emplacement logique du piège amorcé, son appât à moitié dévoré. La constatation faite, il se releva, mettant sa main sur sa taille et y empoignant son couteau de chasse. La lame se rapprochait dangereusement de l’animal vulnérable, son effroi grandissait. Lumen le saisit sèchement par le tronc, l’immobilisant puis, posa le tranchant de son arme sur le cou du lièvre qui avait comme dernière vision celle de son reflet dans la lame. Pétrifié de terreur et tremblant, l’animal tenta une dernière fois de se libérer de l’emprise du piège et du chasseur, en vain. Fermant les yeux, rongé par le remord que la nécessité de chasser pour survivre instaurait en lui, Lumen trancha d’un coup net et incisif la gorge du lièvre, faisant gicler une fine traînée de sang innocent sur son pelage gris désormais maculé. Aussitôt, ce corps raidit par l‘effroi se relâcha,s’abandonnant de force à son triste sort. Désolé de cette tragédie pourtant nécessaire, Lumen se repentit un instant en silence, avant de décrocher le gibier inanimé du piège et de réarmer ce dernier. Son affaire accomplie, il suspendit la proie à sa taille et se remit en route, cette fois attentif aux réactions de son compagnon qui reniflait avidement le lièvre…
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MessageSujet: Re: Havre de paix... [Monologue] Havre de paix... [Monologue] Icon_minitimeDim 3 Oct 2010 - 12:24

Les autres pièges n’avaient rien donné, les appâts semblaient entiers et les mécanismes non usés. Un pauvre lièvre ne pouvait suffire à nourrir Lumen et le loup, une chasse libre s’imposait. S’enfonçant un peu plus dans la forêt, l’homme et l’animal guettaient quelconque gibier passible d’être le repas du jour. Tous deux avaient leur méthode de traque: l’un observait en silence la moindre empreinte, brindille cassée, tandis que l’autre mettait toute sa confiance dans son flair. Durant plus de deux heures, la recherche fut infructueuse, aucun animal qu’il eut été volant ou galopant n’avait été assez fou pour se jeter dans leur bras, ou même assez gras pour assouvir leur faim. Mais le destin n’attendit pas que les deux chasseurs désespèrent pour mettre sur leur route dont l’imposante masse n’avait d’égal que sa frénésie incontrôlée; devant eux, un sanglier les défiait. Lumen repérant ce qui s’approchait, fixait cet ennemi qui le provoquait. Il était massif, beaucoup plus que les sangliers que Lumen et son loup avaient l’habitude de croiser, celui-ci devait facilement avoisiner les 140 kilos. Il brandissait deux énormes canines usées, signe probable d’une certaine hargne et son pelage, non loin de la couleur de son regard haineux, était extrêmement sombre. Le sanglier voyait dans ce duo improbable une entrave à son avancée, tandis que ces deux autres le voyait lui comme une source de viande essentielle, la confrontation était inévitable.

Dans l’élan de sa furie, le colosse sauvage chargea le groupe sans ralentir, mais bien que sa vitesse eut été prodigieuse pour un animal de son espèce, il ne fallut qu’un simple saut de côté à Lumen et à son animal pour éviter la bête qui ne fût arrêté qu’après une violente collision avec un arbre centenaire. Sonné et titubant, le sanglier se releva avec peine puis se tourna vers Lumen qui l’observait, son couteau de chasse à la main. Sans se faire prier, le sanglier se remit à le charger, dans une course plus lente que la précédente. Cependant, arrivé à quelques mètres de l’homme, il changea subitement de direction, fonçant droit dans les flancs de l’animal au pelage argenté. Ce contact fut brutal pour le loup, le groin avait réussi à se glisser sous son ventre, ce qui permit au sanglier de projeter sa victime au sol plusieurs mètres plus loin. La bête sauvage était face au loup allongé tentant péniblement de se relever. A cet instant personne n’aurait pu savoir si la lueur sombre dans le regard de la bête était du mépris envers le loup ou si ce n’était pas simplement que sa rage qui grandissait. Focalisé sur le loup, l’animal sauvage en oublia le maître. Ce dernier ne tarda pas à réagir en attirant son attention à l’aide d’une pierre qu’il avait lancé sur les flancs de l’animal avec une approximative adresse. Cela suffit pour que le sanglier, offensé, orienta ses sabots en direction de Lumen. A cet instant, le loup se dressa sur ses pattes et se jeta sur les côtes du sanglier qui s’offraient à lui, y plantant avec rage crocs et griffes. Prit d’une douleur atroce, le sanglier poussa des grondements clamant vengeance et agonie, se tournant brusquement pour tenter d’expulser son agresseur. Profitant de l’affolement de la proie, Lumen assena un coup fatal à l’animal en lui enfonçant sa lame dans le crâne, transperçant sa tempe. Le colosse fou s’immobilisa pour s’effondrer lourdement sur le sol dans un fracas résonnant. L’animal était terrassé, mort était le gibier. La tentation était grande pour le loup et le mérite y était, faible était la volonté de résister à mordre dedans, mais Lumen veillait à garder le corps intact jusqu’à l’avoir exploité en premier. Assis et grognant, ses babines salivant, le loup regardait son maître dépecer soigneusement le cadavre. Il glissait avec précaution son couteau entre les muscles et le dessous de l’épiderme, retirant ainsi la fourrure de l’animal sans l’endommager. Il voyait dans cette épaisse étoffe le moyen idéal de pallier le manque qu’il avait face à son compagnon argenté les soirées d’hiver: à savoir une fourrure chaude en guise de couverture. Ayant terminé son entreprise, décidant de ramener la fourrure au campement au lieu de la travailler sur les lieux, Lumen traîna avec peine sur sa cape qu’il avait posé sur le sol, le corps massif du gibier, avec l’aide de son loup, pour le traîner jusqu’au campement. Satisfait de sa chasse, épuisé de sa journée, il regagnait son paisible logis avec pour certitude qu’il y aurait de quoi nourrir son loup et lui pour quelques jours, l’occasion pour Lumen de se remettre de la rude traque qu’il avait mené pour pouvoir continuer à survivre dans cette forêt.
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MessageSujet: Re: Havre de paix... [Monologue] Havre de paix... [Monologue] Icon_minitimeDim 17 Oct 2010 - 13:22

Le soleil se levait sur la forêt, une nouvelle journée s’annonçait en entraînant dans son cortège les chants des oisillons, à l’affût du moindre rayon de soleil transperçant les arbres. La lumière avançait lentement sur le sol, elle n’allait pas tarder à réchauffer la peau d’un ermite et de son loup. Mais encore aurait-il fallu qu’ils soient là pour l’attendre, car cette fois ce n’est pas l’astre du matin qui vint réveiller l’équipée, mais une coïncidence au fer tintant et aux cuirasses d’argent. Lumen cherchait, perché sur les branches d’un chêne centenaire, il tendait l’oreille et tentait de déceler la provenance des bruits métalliques à travers les broussailles. Le son habituel, mêlant chants et souffle du vent, se voyait bénéficier d’un nouvel accord lourd et grinçant, qui en brisait l’harmonie. Au pied du chêne majestueux, un animal au pelage d’argent guettait à travers les buissons l’odeur nouvelle, étrange mélange d’acier, de chair et de sueur, à une échelle laissant présager bien plus qu’un soldat égaré.

Plissant les yeux, tendant l’oreille, pour Lumen le mystère se dévoilait petit à petit, jusqu’à se rompre au passage des visiteurs dans une prairie qui n’avait que pour ciel un ciel rougeoyant encore baigné par la chaleureuse couleur de l’aube.

« Des aventuriers… ou bien des soldats d’Elena… non, ces armures me sont inconnues. Une escorte égarée peut-être… impossible, des soldats ne se perdraient pas ici en compagnie de simples voyageurs. Ils doivent avoir un but bien précis, soit ils cherchent quelques chose dans cette forêt, mais j’ai eu beau la parcourir de nombreuses fois je n’ai jamais rien vu qui avait une quelconque valeur pour des humains, soit ils veulent gagner du temps sur un trajet en coupant par cette forêt, auquel cas je dois m’efforcer de les faire partir le plus vite possible pour éviter tout évènement indésirable… »

Après un court moment de réflexion, Lumen descendit de l’arbre et posa sa main sur la tête de son loup. Il désigna le groupe d’aventuriers de son doigt puis dirigea le regard de son animal vers l’orée de la forêt pour lui faire comprendre son plan. Le loup cependant n’avait pas l’intention de les laisser s’enfuir, il détourna son regard en direction du groupe et commença à gratter la terre sèche avec ses griffes tout en grognant légèrement. Mais ils ne pouvaient se permettre de combattre contre un groupe organisé et en surnombre, Lumen le savait, il posa alors deux doigts sur le dessus du museau du loup et se dissimula derrière des buissons avec l’animal avant d’accueillir les étrangers. Après quelques murmures inaudibles et gestes démonstratifs, le plan était établi. Lumen et le loup se dispersèrent, tout en restant cachés dans les fourrés, à l’abri des regards, silencieux et attentifs. Il fallait faire preuve d’une extrême prudence car une erreur de tactique pourrait avoir des conséquences désastreuses, cependant il était impossible de rester sans agir en sachant une troupe d’humains dans ce qu’ils savaient être leur territoire.

A travers plusieurs bosquets, Lumen et le loup suivirent le groupe qui avançait avec lenteur. Après une bonne heure de marche, la troupe stoppa sa marche et commença à déballer des affaire. Nourriture, couvertures, armes et confitures, le déploiement prenait autant de temps qu’il y avait d’objets à sortir. Il était hors de question pour Lumen de les laisser s’installer dans cette forêt, il devait agir avant qu’ils ne prennent leurs aises et saccagent la flore pour leur confort. Dans un buisson bordant le lieu de halte du groupe, le loup attendait, faisant valser son regard entre les vivres déballées et son maître. Un signal, Lumen avait fait un signe à son compagnon en lui soutenant le regard. Aussitôt, un bruit de feuilles se fit entendre, les aventuriers se tournèrent en direction de la provenance du bruit et croisèrent le regard d’un animal au pelage d’argent qui les regardait d’un air menaçant. Sans attendre, deux hommes empoignèrent leurs épées et se mirent en position d’attaque devant l’animal sauvage, pendant ce temps, les autres s’empressèrent de ranger leurs affaires en vue d’une poursuite, mais le loup n’attendit pas qu’ils aient tout rangé pour agir et, tournant autour du campement, il se rua sur un simple fourreau pour le saisir entre ses crocs et s’enfuir. Les deux aventuriers armés se jetèrent à sa poursuite, oubliant leurs compagnons qui les suivirent avec de lourds sacs sur leur dos. Parallèle au groupe, Lumen suivait la course poursuite tout en restant invisible aux yeux des étrangers. Après quelques minutes de poursuite, la sortie de la forêt était visible. A cet instant, Lumen siffla d’un son aigu. Instinctivement, le loup changea de direction et accéléra sa course pour semer aisément le groupe qui se retrouvait face à la vaste plaine bordant la forêt. Pour leur donner l’origine du sifflement et leur éviter des questionnements qui pourraient faire défaut à sa cachette, Lumen lança une pierre dans les feuillages d’un arbre au hasard, faisant s’envoler une petite nuée d’oiseaux apeurés.

Le groupe d’inconnu, malgré cet échec face à un animal sauvage, était satisfait d’avoir traversé la forêt aussi rapidement. Ils reprirent donc leur marche en direction du sud. A l’inverse, Lumen et son loup détournèrent le pas en direction du nord, s’engouffrant dans la forêt. Sur le chemin du retour, ils tombèrent sur le lieu de halte du précédent groupe qui, dans la précipitation, avait laissé tomber à terre des outils et quelques vivres. Conscient de la provenance de ces objets mais également de l’utilité qu’ils pourraient avoir, il s’empressa de ramasser tout ce qui traînait et de les stocker dans sa besace pour les analyser une fois prochaine. Mais alors qu’il repartait en direction de son campement, il ressentit une tension qui s’installait, son loup l’observait avec insistance. Lumen plongea sa main dans la besace et en sortit une pièce de viande qu’il avait ramassé il y a peu et que le loup avait aperçu et lui lança pour le récompenser de son travail accompli avec succès avant de reprendre sa route…
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MessageSujet: Re: Havre de paix... [Monologue] Havre de paix... [Monologue] Icon_minitimeMar 26 Oct 2010 - 23:07

La satisfaction emplissait le coeur de Lumen, car il avait réussi à chasser les aventuriers indésirables de la forêt sans avoir eu recours à la force ou à la magie, magie dont il aurait eu du mal à se servir car il avait pour handicap, ou plutôt comme frontière morale de ne pas user de la magie, essence de toute Vie, pour semer la Mort, pour quelque raison qu'il soit. Dans un monde où la violence prenait sa source dans les ambitions égoïstes trop grandes des hommes, il était bien conscient que savoir se défendre était une question d'honneur dans certains cas, de survie dans tous les autres. Mais dans la forêt qu'il hâbitait, loin des auras ambitieuses et cupides, il savait qu'il n'aurait pas besoin d'incanter des offensives magiques. Les aventuriers avaient coursés le loup jusqu'à l'orée de la forêt sans même prendre le temps de récupérer tout leur armement, leur vivres et peut-être quelques parures en fourrure qui, faute de rendre plus élégant un homme des forêts dans un environnement où le charisme importe peu, pourraient toujours l'habiller les jours de grand froid.

Sur le cheminqui menait au lieu de campement du groupe de voyageurs, l'ermite à l'apparat sombre et son compagnon au pelage l'argent se remémoraient leur "chasse" en silence, ils se demandaient également ce que ces inconnus avaient laissés à leur point de hâlte; l'un rêvait d'une nouvelle arme de chasse et de réceptacles pour stocker ses provisions à l'abri tandis que l'autre ne semblait que souhaiter qu'ils aient oublié leur viande sur le feu de camp. Les traces de bottes qu'avait laissé la course poursuite n'avaient pas disparu, leur empreintes, bien qu'en partie effacées par les traces des autres animaux, étaient encore aisément pistable par des yeux entraînés. Après plusieurs dizaines de minutes de marche à travers les herbes écrasées et la terre resculptée, le binôme retrouva le lieu qui servit de départ à la poursuite. Comme ils l'espéraient, l'endroit regorgeait encore de matériel exploitable, et la pièce de viande qu'ils avaient commencé à faire rôtir s'attendraissait encore au dessus des braises. Mais un problème persistait, car bien qu'il y avait une broche pour tenir la viande au dessus du feu, ce n'était pas la seule pique à lui transpercer la chair. Au centre du campement, couinant et gémissant, affamés et agités, c'étaient bien trois renards qui se disputaient la paté. Une telle présence sur ce lieu de convoitise ne laissa pas sans réaction le groupe de chasseurs qui, dans une entente instinctive, décidèrent de revendiquer les lieux et ses richesses par la force des bras et des crocs. Il ne s'élancèrent pas en même temps dans la mélée, c'est d'abord le loup au pelage d'argent qui entama les hostilités en se jetant sur le renard le plus pressé de déchirer le bout de viande. Ce premier affrontement fût bref, prit au dépourvu et trop obnubilé par le repas qui ne semblait que l'inviter au festin, il ne remarqua pas l'ombre d'argent s'avancer sauvagement vers lui. Ce n'est qu'à partir du moment où le loup y planta les crocs au niveau des flancs et que de sa gueule puissante il le projeta sur un tronc que le renard, affamé mais prit d'une lueur de lucidité, décida de fuir pour sa survie. De part et d'autre du loup, les deux autres maraudeurs orange et blanc fixaient d'un oeil méfiant et menaçant l'immense bête ayant jeté son dévolu sur le bout de viande qu'ils revendiquaient...


Dernière édition par Lumen Aethersly le Dim 31 Oct 2010 - 12:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Havre de paix... [Monologue] Havre de paix... [Monologue] Icon_minitimeDim 31 Oct 2010 - 12:00

...Tout deux montrèrent leur crocs pointus pour montrer leur hostilité, défiant le pelage d'argent de les attaquer en combat inégal. Mai où était le déséquilibre? Car ce fut au tour du compagnon de Lumen de protester, dégainant de ses babines les canines immenses qui avaient transpercées les flancs du premier renard. Dans les yeux froncés de la bête, plus que de la défiance, c'était une soif de violence qui animait la flamme dans son iris, l'envi d'écraser ces fous qui se dressaient contre ses griffes. Lapeur semblait étendre sa domination sur les deux renards, à la fois paniqués, et hypnotisés par l'oeil transperçant du loup argenté. Fixer cet oeil effroyable leur était très désagréable, aussi décidèrent-ils d'en écourter la durée pour quitter au plus vite cette menace qui faisait trembler leur pattes. Ils se jettèrent simultanément sur le loup. Robuste et agile, l'animal bondit pour enciasser de front la charge de l'un des renards, l'arrêtant net et l'étourdissant légèrement. Le second avait réussi à le griffer à la patte avant-gauche, une blessure superficielle qui n'avait eu que pour seuls mérites de tâcher le pelage d'argent et d'en rendre fou celui qui l'arborait. Attûtant sa combativité à chaque seconde, le loup ne tarda pas à riposter, il se retourna et assena au second renard un coup de griffe qui l'amena au sol dans l'instant. La victime n'eut pa le temps de se relever qu'une lourde patte lui écrasait déjà la gorge. Ecumant de rage, le loup à l'oeil perçant et à la griffe perforante approchait lentement sa terrifiante gueule de la frèle nuque du renard.

C'est à cet instant seulement que Lumen fit une intervention. Il n'avait pas eu le coeur d'intervenir durant le combat, tant son compagnon s'amusait avec autant d'entrain;mais cette fois, la simple combativité avait laissé une porte ouverte à la folie,la même qui pousse les êtres à s'entredéchirer pour de la chair fraîche, la même qui, selon Lumen, poussait les Hommes à poignarder leurs amis pour acquérir des richesses, et la visionde son compagnon s'abandonnant à un tel excès de rage lui était très désagréable. Il poussa un sifflement qui fit se dresser les oreilles du loup au pelage d'argent etl'invita à libérer sa proie de sa lourde patte. Grognant sur sa victime, il leva lentement sa patte en laissant l'empreinte de ses griffes dans sa nuque. Suffoquant, l'animal se redressa péniblement, toussant parfois, puis après avoir reprit son souffle, il s'enfuit sans se retourner. Le loup posa son regard sur le buisson qui fit disparaître son ennemi, regrettant d'avoir écourté sa cruauté, mais tant d'hostilités n'étaient plus nécessaire, car il avait mis en fuite le trio de maraudeurs qui convoitait le butin. Pour atténuer la colère de son compagnon, Lumen s'empara du morceau de viande dont l'odeur alléchante avait attiré les renads et le lança devant le museau du loup au pelage d'argent en guise de récompense. Le bout de viande eut le mérite de calmer l'animal en se voyant sauvagement déchiqueté par ses crocs acérés. Pendant que le loup étanchait sa haine sur sa récompense, Lumen parcourut le campement laissé à l'abandon. Outre le fait d'y trouver des obets intéressants, il voyait en ce capharnaüm une nuisance à la beauté de la forêt. Pendant un long moment, il chercha parmi le désordre des outils, armes, rangements ou vivres susceptibles de l'aider dans un futur plus ou moins proche. Il trouva dans un sac en cuir marron quelques affaires intéressantes: une bobine de lin et une aiguille, probablement destinée à la couture, des herbes qu'il savait curative, un assortiment de fioles et de flacons de toute taille mais vide de potions et une étrange bandelette longue et cotonneuse, enroulée sur elle-même. Lumen s'empara du sac sans en sortir son contenu et le déposaprès d'une souche morte. Il poursuivit sa méticuleuse fouille et vit luire à travers une touffe d'herbe la lame effilée d'un couteau affûté. A quelques centimètres de l'arme-outil, un étui en cuir correspondant à la taille du couteau, ajusté pour pouvoir s'accrocher à un centuron, attendait qu'on le prenne. Lumen s'en empara, enjouie par une telle trouvaille. Grâce à ceci, il pourrait s'attaquer et dépecer les animaux plus facilement qu'avec la lame émoussée de son actuel couteau de chasse. Sa recherche durait déjà depuis plus d'une demi-heure, mais les trouvailles n'étaient pas terminées, dans une sacoche déchirée, il découvrit quelques fruits en bon état, excepté quelques rares qui avaient été maltraités par les renards ou commençaient à pourir. Lumen plongea sa main dans la sacoche et en ressortit une pomme avec un côté endommagé, avec le couteau qu'il venait de trouver, il découpa la partie pourrie en appuyant sur le revers de la lame avc son pouce. Il fit le tri sur cette pomme, jetant à terre, au pied d'un jeune arbuste, la partie abimée et croquant à pleine dent l'autre partie saine.

Il se posa quelques instants sur la souche d'un arbre, méditant sur les évènements récents comme à son habitude lorsqu'il sentait les péripéthies de la journée terminées. Avant de regagner son campement, Lumen s'appropria le devoir de nettoyer le lieu de bivouac des déchets que les aventuriers avaient abandonné dans la foulée. Des carcasses de volaille, quelques guenilles maculées, des produits à l'odeur peu ragoûtante et une sacoche trouée; il rassembla tout ce qui entâchait la pureté du lieu dans un balûchon qu'il improvisa avec un vieux drap laissé sur le sol en en liant les quatre coins. L'endroit paraissait plus présentable, Lumen avait le sentiment d'avoir aidé ce bois qui l'hébergeait depuis ces nombreux mois. Après avoir inspecté et analysé l'endroit dans les moindres recoins, il se dirigea vers son compagnon, rongeant la carcasse qui attirait la convoitise des bêtes sauvages. Arrivé à son niveau, il déposa sa main sur le haut de son crâne et le caressa en rigolant discrètement brièvement, puis il se retourna, empoigna toute les affaires qu'il avait rassemblé et s'en retourna chez lui, le loup désormais apaisé marchant à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Havre de paix... [Monologue] Havre de paix... [Monologue] Icon_minitimeLun 24 Jan 2011 - 14:54

L'hiver était arrivé sur le vaste continent d'Armanda, et partout où il avait emprise, le vent s'amusait à mordre la peau des êtres et des âmes. Ce n'était pas le premier hiver que Lumen et son loup sauvage rencontraient dans la forêt qui les avais accueilli comme pensionnaires à part entière, et ils y retrouvaient comme chaque année des habitudes et des contrariétés typiques de la saison. Les nuits s'étaient considérablement raffraichies et le vent qui soufflait se faisait une caresse mortelle pour tous ceux assez téméraires pour l'apprécier à peau dévêtue, quant aux bruits discrets de chasseurs nocturnes, ils semblaient avoir disparu avec la lumière de la lune, désormais dissimulée derrière un voile d'ombre. Les nuits se suivaient et se ressemblaient, il fallait à chaque crépuscule s'assurer d'avoir retrouvé ce lieu de sédentarisation sauvage qui les accueillaient depuis déjà plusieurs mois, peut-être même plusieurs années. Le corps puisait davantage dans ses ressources pour se réchauffer pendant la nuit et permettre aux êtres de survivre au grand froid venu du nord. Pour disposer de suffisamment d'endurance, le repas de la veille était primordiale, mais la chasse se révélait de plus en plus compliqué car le froid, en plus de provoquer la mort de nombreux gibiers dont la chair devenait très vite incomestible ou dévorée par les bêtes, avait invité une bonne partie des petits animaux à s'enfermer dans leur tanières pour ne s'éveiller qu'au printemps et il n'était pas dans les habitudes de Lumen de déranger ceux qui dorment, ou peut-être qu'il ne poouvait tout simplement pas atteindre ces gibiers grassouillets terrés tout au fond de leur étroit nid. La chasse se révélait donc plus compliquée et plus pénible qu'en temps normal, car par ces températures, il était plus difficile de tenir debout tout en essayant de se réchauffer. Les pièges se voyaient sabotés par la force impétueuse de la Nature qui, renversant la balance, rendait les troncs friables ou inflexibles pour les arbustes et ne permettait plus aux arbres de fournir des feuilles aptes à dissimuler les quelques trappes destinées à atrapper un repas. En cette période, le paysage adoptait une facade très monotone. Les arbres étaient nus, complètement vulnérable au souffle du vent, mais ils ne flanchaient plus cependant sous son emprise. Le ciel quant à lui, s'était habillé d'une multitude te teinte de gris pâles et ternes qui occultaient complètement l'astre du jour pour ne laisser aux êtres terrestres qu'une teinte monochrome. tout changeait dans l'avancée de la Vie durant l'hiver, et de la nuit au jour, c'était une transition éternelle qui recommençait une journée devenue répétitive, mais pour combien de jours encore...?

Loin étaient ces longues journées aux températures douces et agréables, les saisons contrairement au gel n'avaient pas cette faculté de se figer et défilaient inexorablement tout au long de l'année et ce depuis des millénaires. Personne n'aurait été assez fou pour oser les défier et faire epiéter le règle de l'une d'elles sur celle d'une autre sans en subir les conséquences, car la Nature veille au bon maintien de son oeuvre, organisée de manière si parfaite qu'en aspirer à l'autarcie en son sein n'est une prétention que seul les plus sages et les plus avisés de ce monde peuvent clamer. Il est cependant aisé de la maudire, elle qui fait souffler le vent polaire et fait déferler des pluies torrentielles au gré de ses humeurs changeantes, une force mystique lunatique à l'origine des saisons et des intempéries... un pouvoir divin, l'on aurait pu l'affirmer. A découvert et vulnérable à ses caprices, n'importe quel Homme aurait pu s'attaquer à elle à coups de hurlements et de poings levés, mais quel intérêt de perturber son calme millénaire et de provoquer sa colère lorsqu'elle vous accueille à bras ouverts depuis de si longs mois. Pour Lumen, qu'elle avait accepté sous ses rameaux faisant ombre sur la vie rude et hostile d'un ermite ordinaire, elle semblait faire preuve d'une attention toute particulière pour que sa reconnaissance soit à la hauteur de ce qu'elle lui apportait, car reconnaissant il était. Vivement il aurait souhaité être un de ces fils de la Nature, un elfe ça oui qu'il aurait aimé en être un, mais la Nature cotoie au panthéon des régences éternelles le Destin qui lui tient à garder le monopole du choix de la vie des âmes. Mais son pouvoir n'est pas ultime, et il est toujours possible aux êtres vivants de mener leur vie comme ils le sentent avec cette simple base imposée du peuple dans lequel on naît, cette faculté, jamais le Destin n'avait réussi à totalement l'assimiler et peut-être était-ce pour cela qu'il sommait parfois la Nature d'affliger aux être vaniteux quelconque déluge ou tremblement de terre pour les effrayer de tant de vantardise et de leur rappeler que chaque matin lorsque le soleil se lève, c'est une nouvelle journée portant son lot d'évènements bénéfiques et fatalement désagréable qui recommence.

Ce matin cependant ne fut pas comme les innombrables aubes aux reflets grisés. Il était encore tôt à l'ombre striée de ce chêne centenaire lorsque les premières lueurs firent leur apparition. Des lueurs chétives et ponctuelles, se reflettant parfois sur le sol. Lumen était encore endormi, plongé dans ce sommeil sombre et dénué de rêves où la sensation de froid extérieur avait eu raison de sa conscience créative. Il n'avait vu de sa nuit qu'un bref écran noir à l'aura glaciale et inexpressive. Peu à peu, cet écran s'estompait pour laisser place à une nuance de gris sombre qui, au fil des minutes, paraissaît de plus en plus blanc. L'éveil était proche et il ne s'en aurait fallu que de quelques instants pour qu'il quitte sa position, recroquevillé dans sa couverture en fourrure, mais il n'en fut pas ainsi. Alors que son esprit reprenait peu à peu possession de son corps gelé par endroits, ile fine particule gelée vint se poser sur la base latérale de sa mâchoire inférieure. Il ne la ressentit que peu et elle ne suffit pas à le faire sortir de son état, mais à cet instant, un second élément atterit légèrement sur la patte d'oie de son oeil. Il ressentit l'intégralité de ce toucher, la particule était à la fois douce et givrée, elle lui caressa brièvement la peau en s'y installant, puis après quelques secondes de tendre communication, elle s'estompa, se laissant fondre sur lui et découlant le long de sa joue en y laissant une très fine trainée. Cette sensation à la fois agréable et dérangeante, lui fit prendre en compte que l'heure était venu de se réveiller.


Lumen entrouvrit les yeux et dès lors il fut éblouit par un reflet d'une blancheur incomparable. Il lui fallut quelques minutes d'adaptation afin que ses yeux cessent de souffrir de cette vision, il aperçut alors que la teinte du paysange habituellement grise à cette heure arborait un brumeux manteau blanc. Tout autour de la silhouette de son corps posé sur le sol, une fine couche de fibre cotonneuse s'était installée, comme si elle s'était invité auprès des créatures terrestres et, au contact de leur pattes, prenaient plaisir à crisser dans un bruit fin et agréable. La sensation également s'y ajoutait, celle de s'enfoncer un peu dans ce sol mou et de soulever à chaque pas une petite poudreuse blanche qui retombait instantannément. Il avait négé cette nuit là et le paysage semblait adopter une attitude à la fois figée et joyeuse. Sur les arbres dépourvus de feuille, les branches avaient gagné une épaisseur, la même forme que ceux-ci s'étaient moulé sur leurs écorces robustes.Il se redressa, s'adossant au tronc du chêne qui l'abritait et regarda le ciel quelques instants. C'était un ciel blanc, ou plutôt d'un gris très clair, il était impossible d'en dissocier un nuage d'un autre tant ils s'entrelaçaient dans une folle farandole. Il détourna le regard, le fixant sur un tronc sombre pour soulager ses yeux à peine réveillés de cette clarté immaculée qui occupait toute la forêt et bien plus encore. A ses côtés dormaient encore sous une fine couche de neige mélée à une dense fourrure argentée, l'animal qui était devenu son unique compagnon depuis longtemps. Lui aussi avait reçu les caresses de la neige tombante mais il n'avait pas ressenti ce contact à travers son épais pelage. Sous cette parrure, le loup semblait avoir adopté un pelage d'hiver, devenant un chasseur blanc, se fondant dans la brume pour mieux l'acculer. Mais il n'en était rien car, après un réveil tout aussi froid, il se dressa subitement sur ses pattes, faisant chûter une grand partie de la neige qui le recouvrait et se secoua vivement pour ôter cette poudre qui parsemait encore un peu son manteau velu. Lumen rigola de la scène silencieusement, la neige, il ne l'avait pas croisée depuis son exile et s'il en croyait la vivacité de son compagnon traduisant son jeune âge, lui ne devait jamais l'avoir vu. Se replaquant contre le tronc du vieux chêne, Lumen leva les yeux au ciel désormais habitués et éveillés, il contempla cette palette de blanc nuancé un long moment sans dire un mot, sans émettre un son puis, tendant la main devant lui, paume vers le ciel, il contempla les cristaux de neige dansant au gré du vent et chûtant au creux de sa main pour s'y endormir pour l'éternité...

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