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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
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Lestat COWLBRAN

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Invité
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Mon identité
Mes compétences

Invité

Lestat COWLBRAN Empty
MessageSujet: Lestat COWLBRAN Lestat COWLBRAN Icon_minitimeVen 30 Jan 2015 - 17:36


Cowlbran Lestat


I want to be Good



Compétences

    Caractéristiques (clic) :
    Physique :
  • Force physique : Moyen
  • Agilité : Bon
  • Furtivité : Très bon
  • Réflexes : Moyen
  • Endurance : Faible
  • Résistance : Moyen
  • Beauté : Très bon

    Mental :
  • Force mentale : Moyen
  • Patience/self contrôle : Bon
  • Perception : Bon
  • Intelligence : Bon
  • Arrogance : Moyen
  • Gentillesse : Faible
  • Prestance/charisme : Très bon
  • Mémoire : Moyen

    Combat :
  • Epée : Bon
  • Dague doubles ou simple : Aucun niveau
  • Poignard : Très bon
  • Lance : Aucun niveau
  • Armes contondantes (bâtons, masses, ...) : Aucun niveau
  • Hache : Aucun niveau
  • Faux : Aucun niveau
  • Fouet : Aucun niveau
  • Art du lancé (poignard, petite hache...) : Faible
  • Art de la parade (bouclier ou arme) : Moyen
  • Arc : Aucune niveau
  • Arbalète : Aucun niveau
  • Mains nues/pugilat : Moyen
  • Equitation : Très bon

Identité


  • Race : Vampire

  • Nom : Cowlbran

  • Prénom : Lestat

  • Surnom(s) : Bran

  • Titre : à acheter si vous le souhaitez

  • Date de naissance : An 1683 de l'âge d'Argent (Naissance biologique) / 1705 de l'âge d'Argent (Vampirisation)

  • Age réel : 72 ans

  • Age vampirique : 50 ans

  • Lieu de naissance : Quartier aisé de Gloria

  • Lieu de vie : Nomade

  • Rang social : Bourgeoisie du temps de sa vie humaine, petit peuple de la société vampire

  • Poste/emploi : Guérisseur itinérant

  • Guilde : Aucune


Equipement et magie
  • Arme principale : Une dague normale dissimulée le long de son mollet pour se défendre.

    Sa magie


  • Autres objets : Des livres d'histoire
    Des tomes de sort
    Des vêtements sombres
    Une jument vampire
    Des fioles et onguents
    Des fioles vides
    Des bandages


  • Alignement : Neutre tendance maléfique

  • Totem : totem et niveau, cette partie sera remplie par le staff

  • Style de magie principal : Ténèbres

  • Puissance magique innée : Correcte

  • Niveau magique :A ne pas confondre avec la puissance magique innée, il s'agit ici du niveau de magie que possédera votre personnage au moment où vous allez commencer à jouer. Ce niveau est bien sur étroitement lié à la puissance magique innée (si vous avez un faible niveau de naissance vous ne serez forcément jamais un très bon mage). Ne remplissez pas cette partie, cette décision revient au staff mais notez bien que vous pourrez faire évoluer ce niveau au fil du jeu.




Physique et caractère

  • Physique : Une peau laiteuse sous un épais fourrage de cheveux noir. Deux luisants iris couleur acier. Un parfum capiteux de pavot, de vieux cuir et belladone Telle est la première et dernière impression que cet homme vous a laissée. Il n’est passé que furtivement, et l’espoir grivois de lui jeter un dernier regard attisé par une charmante curiosité vous a incité à vous retourner, pour constater avec stupeur qu’il s’est volatilisé. Pourtant, il était bien là ! Un homme ne peut disparaître ainsi, et même s’il n’était pas très gros, il n’y a aucune chance qu’il soit caché par l’une des maigres colonnes qui soutiennent les torches le long de l’avenue. Vous le cherchez. Son parfum semble être encore présent, accroché à vous comme un rappel tenace à son regard troublant, profond. Vous avez mal vu, mais son visage semblait avenant, animé d’un léger rictus confiant dont vous auriez aimé connaître le sens. Il n’était pas très vieux, la jeune trentaine tout au plus, et ses vêtements ne laissaient penser ni à une vie de rigueur, ni à un excédent de richesse. Il marchait lentement mais sûrement, comme sachant où il allait.
    Tant pis, la nuit tombe et il vous faut rentrer… Vous vous consolez en songeant qu'après tout, il n'était pas si parfait que votre esprit voulait bien vous le faire croire. Après réflexion, son teint blême lui donnait l'air maladif, et ses cernes tombantes, celui de n'avoir point dormi depuis longtemps. Ses cheveux étaient négligés, comme s'il n'avait pas de quoi s'offrir les soins d'un barbier digne de ce nom, et vous n'êtes plus sûr que son sourire fût plus la signature d'une suffisance agaçante que celle d'une soirée bien arrosée.
    Vous rentrez enfin chez vous. Tout de suite, votre nez se retrousse sur cette odeur familière. Si désuète l’instant d’avant, elle vous prend à présent à la gorge, et vous fouillez frénétiquement la pièce du regard jusqu’à en trouver la source. Il est là. Ses longues jambes gainées dans un pantalon de toile sombre croisées l’une sur l’autre, dans une position lascive, il vous regarde, tout à fait à son aise alors que son séant est installé impunément dans votre propre fauteuil. Ses prunelles d’argent vous fixent, et ce rictus que vous trouviez jusque là si galant fait couler de désagréables sueurs froides dans votre dos. Comment est-il entré ? Pourquoi ne parvenez-vous pas à bouger, ni même pas à parler ? Il se lève, et vous constater qu’il est grand. Il s’approche, son ombre vous enveloppe. Un éclat luit à son oreille gauche, dont trois petits anneaux ornent le cartilage. Sous le col de sa chemise, vous percevez la cordelette d’un collier dont le pendentif vous est caché, mais son manteau de cuir usé vous a déjà bouché la vue. Il est froid. Sa peau est glacée, mais dans son étreinte, vous vous sentez curieusement bien. Il n'est pourtant pas très musclé, vous ne doutiez pas un seul instant de votre capacité à vous échapper, mais vous n'y songiez simplement pas. Vous sentez ses mains jouer avec vos cheveux, descendre dans votre dos, vous coller à lui. Son souffle est proche de votre oreille, et ce que vous n’auriez jamais espéré arriva : il parla. Le son rauque et caverneux de sa voix sera la dernière chose que vous connaîtrez. En un souffle, ses lèvres pâles étirées sur son éternel sourire ont déjà ravi votre gorge, et de ce monde, votre vie a déjà été arrachée.

  • Caractère : Tâchons de dresser un portrait fidèle d’un homme qui abhorrait la fidélité. Dédiabolisons cet être de vices, et rendons ainsi hommage au récit de sa vie qu’il a bien voulu nous livrer. Narcissique, mais pas prétentieux. Ambitieux, mais pas arrogant. Le Lestat qui s’est dévoilé à nous parle très justement de lui-même. C’est un être de passion, et non d’action. Épris de liberté, enfermez-le et vous tuerez tout l’intérêt de sa compagnie. L’homme a fait de la séduction un art, et chacun de ses Baisers est un tableau. On reconnaît sa pâte dans l’impression enfiévrée qu’il laisse à ses victimes, et quiconque prétendrait être sorti indemne d’un entretien avec lui est un menteur éhonté. Il est séduisant, et il le sait. En jouer est son quotidien, un rituel auquel il ne démord pas. Lorsqu’on est un éternel fugitif, vivre à la nuit la nuit devient une seconde nature, on ne s’inquiète plus du lendemain, et hier était un autre jour. Lestat est ainsi, mais bien sûr, il a lui aussi ses buts. S’il mène à bien vie autour de l’hédonisme existentiel, prenant un plaisir non feint à baigner dans la décharge de l’adrénaline, il cherche l’accomplissement de soi. L’immortalité lui est proprement insupportable sans la connaissance de pourquoi tout cela a commencé. Il est à la recherche de ses origines, et rien ne pourrait le détourner de ce but. S’il est joueur, il n’en demeure pas moins homme de confiance, qu’il n’accorde jamais entièrement. Mais toute promesse à valeur de parole pour lui, et s’il décide de se lier à un destin, ce dernier peut-être sûr de pouvoir compter sur son soutien.
    Lestat n'est pas qu'un monstre, une bête qui aurait appris à se museler elle-même. Il a un coeur et sait aimer, mais il en voit simplement rarement l'utilité. Perdre des proches ne l'émeut pas. Son monde tourne autour de lui-même, et il se suffit à sa personne. Il ne demande rien, et prend simplement ce qu'il veut, sans oublier de donner en retour bien sûr.

    En somme, un homme rationnel, réaliste, dont les idées avant-gardistes nagent à contre-courant des conventions de son temps, et qui n'hésite pas à se débarrasser de sang-froid de ce qui entrave sa route.



Mes liens

Lestat a rompu tous ses liens avec les vampires, vu que c'est un renégat. Sa génétrice, celle qui l'a mordu, est toujours en vie et à sa recherche.
Il a également reçu le soutien d'une vampiresse mystérieuse qui l'a contacté par télépathie, et dont il ne sait encore rien, sauf qu'elle partage ses idées pacifiques.

Il sait qu'une membre de sa famille humaine est encore en vie, l'ayant découvert en faisant des recherches sur ses origines. C'est sa soeur, même s'il ne le sait pas encore, et il la cherche. Le seul indice qu'il a à son sujet est un dessin au fusain de sa famille. Il recherche le dessinateur grâce à la signature.

Lestat possède une jument vampire qu'il a volée au moment de sa fuite et ils se sont attachés l'un à l'autre. Il en prend soin, autant par affection que par pragmatisme.

Il voyage sans cesse, du fait de sa condition de fugitif, ce qui est à double tranchant : il rencontre beaucoup de gens mais ne noue pas vraiment de longue relation. Il est herboriste et vend ses produits aux humains. Il revoit quelque fois des client.e.s plusieurs fois.



Derrière l'écran

  • Petite présentation : Salut !
    Je reprends le RP que j'avais délaissé pendant quelques temps. J'aime écrire, voyager, monter à cheval et je pratique les arts martiaux Smile J'ai 26 ans, et je graphe et code un peu.

    J'espère qu'on aura de belles histoires ensemble ici Smile

  • Rythme rp : Rythme rapide (une réponse par jour et par rp)

  • Particularités rp : Je reprends depuis longtemps, mais à ma connaissance je ne suis pas dyslexique (sauf pour écrire ce mot-là manifestement x))

    Je veux bien tutorer d'autres joueuse.r.s si besoin.

  • Comment avez vous découvert le forum : J'ai découvert ce forum sur un top-site:!

  • Le code du règlement :








Bon… (Par les Dragons, qui commence son autobiographie aussi abruptement que ça de nos jours ?) C’est troublant, mais je ressens le besoin d’écrire. Depuis que je sais correctement le faire, j’ai noirci de nombreux billets, sur divers sujets, mais je n’ai jamais pris la plume pour parler de moi-même, et pourtant, les Esprits savent bien que je suis mon sujet de prédilection. Je n’ai pas la présomption de croire que cette histoire va vous intéresser, pas plus celle de clamer qu’elle est intéressante, mais c’est la mienne, et c’est mon journal, alors c’est bien mon droit d’y écrire ce que bon me semble ! Et si rien de tout cela ne vous intéresse, vous pouvez bien refermer la page, grand bien m’en fasse.
Non, en fait, il me plairait que vous restiez. Oubliez ma mauvaise humeur, cela me tuerait que vous ne lisiez pas ces lignes jusqu’au bout. Littéralement. Je sens que cette envie d’écrire n’est pas exempte du désir d’être lu. C’est ainsi, on me l’avait dit, l’immortalité est un fardeau bien lourd à porter. Je ne m’attendais cependant pas à m’en lasser aussi… tôt.

Tôt, car je ne suis pas vieux. J’ai du naître aux alentours de 1685… Pas plus en tout cas, les humains prennent des rides rapidement, et je n’en ai pas une à déplorer sur mon corps. Pas de cheveux dépigmentés pour défigurer ma tignasse noire non plus, en somme je suis mort plutôt jeune. Ah oui. Ai-je parlé de biographie plus tôt ? Corrigeons cela en « nécrographie » si vous le voulez bien, car je suis un homme mort. Ce n’est pas le récit d’un revenant que vous lisez, mais bel et bien celui d’un retenu en ce monde après que la mort l’ait frappé. Oh rien de tout cela ne doit vous émouvoir, je ne me plains pas de ma condition. On est ce que l’on est, on apprend à subsister avec. Par ailleurs, vous m’auriez face à vous que toute votre émotion ne saurait vous sauver, mais je digresse… 1675 donc. A peu près, et je ne vous en dirai pas plus jusqu’à l’année 1705… la fameuse année 1705. (Oui, on est dans mon histoire là, pas celle d’Armanda. Il ne s’est peut-être rien passé de palpitant dans votre vie le 10 novembre 1705, mais ça n’est pas mon cas. Suivez un peu !). L’hiver 1705 a connu mon décès, ma résurrection, mon avènement à une nouvelle forme d’existence. Un salut, pour certains. Pour d’autres, un mal sans fin. Et je ne peux rien vous dire de ce qui s’est passé avant car je n’en ai proprement aucun souvenir. Trou noir, mémoire volée, amnésie… je ne sais rien de la raison de cette violation cérébrale qui s’opère dès lors qu’un individu reçoit le Don Noir, mais ça se passe ainsi. Un jour vous êtes quelqu’un, la seconde d’après, tout vous est pris. Vous errez dans votre corps comme le découvrant. Et il a mal, votre corps. Il souffre d’une indescriptible blessure dont vous ne savez comment vous défaire. J’ai entendu des personnes en parler, de cette blessure. Elle est vécue différemment selon la bonne volonté du meurtrier. Surpris ? Le Don Noir n’est pas un suicide, il y a forcément un auteur. Qu’il soit voulu ou forcé, il faut qu’il vous soit donné ou imposé. Dans mon cas, j’ai été violé… Pas la peine de me jeter ce regard sceptique, je ne vous demande pas de juger mon expérience d’après la vôtre, d’après ce que vous pensez savoir du viol, ou d’après vos définitions bien pensantes des mots ! On m’a arraché la vie sans mon consentement. Ses crocs ont pénétré ma chair sans ménagement jusqu’à ce que j’en meure, et qu’elle en jouisse. Ce n’était que l’expression d’un désir de domination, de possession, et c’est bien là tout le sujet du viol n’est-ce pas ? Non ? Vous croyiez qu’il s’agissait d’acte sexuel ? Haha ! Retournez dans votre monde de contes pour enfant et de princesses à sauver d’un baiser volé. Bref ! Elle m’a prise avec elle dans le monde du sang. Cela aurait pu être pire, elle aurait pu m’y laisser seul, livré à l’inconnu que j’étais devenu, avec cette insouffrable blessure dont je ne savais rien. Mais non. Que cela soit d’instinct maternel ou non, elle me garda près d’elle, et m’enseigna. Elle m’apprit tout ce qu’il y avait à apprendre. Je vous sens sur le feu, l’écume aux lèvres, vous voulez savoir n’est-ce pas ? Peu importe, faites comme si ! Faites comme si je parvenais à vous maintenir en haleine, faites comme si le suspens était insoutenable, j’en ai besoin. Et comme de toute manière je ne connaîtrai jamais votre réaction, sachez que je vous imagine ainsi. Je vais vous le dire, calmez-vous. Je vais apaiser votre tourment. La blessure dont je vous parlais porte un nom en réalité. Humain, elfe, dragon, vous-même la connaissez peut-être. Oh pas à un degré aussi insupportable que ce que je vis, j’en doute en tout cas. Vous la ressentez parfois, peut-être l’avez-vous déjà ressenti jusqu’à en souffrir. Mais posez la question à tout vampire, il vous dira d’emblée, d’un ton tremblant, et d’un même sourire un peu dément ce que c’est. La Soif.
Ca ne semble rien pour vous. Une chope d’eau et l’affaire est réglée, n’est-il pas ? Maintenant imaginez que chaque petite soif soit comme mille lames qui vous vident de vos entrailles ? Et chaque lampée de chope, un orgasme décuplé en chaîne dans tout votre organisme ? Préféreriez-vous n’avoir jamais soif, ou bien vous laisser aller à la douleur jusqu’à votre limite afin d’apprécier le moment où vous la soulagerez ?
Bien sûr, le tout est de trouver la chope.

Le premier traumatisme passé, survient le second. Vous tuez. Ca n’est pas comme si j’avais le choix, vous comprenez ? Non, en tant que proie, vous ne comprendrez sûrement jamais, mais peu m’importe, je vais tâcher de vous l’expliquer comme je le vis. Vous souffrez dans votre propre être, du bout de vos doigts aux racines de vos cheveux, et tout semble vous porter vers un seul point. Que le doigt de votre mentor vous l’indique ou non, vous en aviez déjà repéré l’appel, la si douce sérénade du flot palpitant d’un cœur encore chaud. Plus il a peur, plus il bat vite et stimule votre appétence. Ses veines, ces vaisseaux si frêles et friables, entièrement dédiés à l’acheminement de ce nectar semblent vous désirer ardemment. Y avait-t-il une vie derrière le filigrane rouge et ocre luisant sous cette peau ? Qu’en savais-je. A ce moment tout ce que je savais était que j’avais mal, mon palais ruisselait de mon propre sang que mon corps ne semblait plus pouvoir supporter. J'en gouttais aussi nettement la saveur pour la première fois. Mes gencives brûlaient, des protubérances pointues qui n’avaient jamais été là les transperçaient à présent, et semblaient elles-mêmes guider mes sens. L’instant d’après, j’avais la tête dans le cou de cet homme. Je léchai sa gorge, là où la jugulaire formait un bel arrondi charnu. Je n’apprendrai que plus tard la raison de cet étrange réflexe. Je mordis. Le derme se déchira seul, l’homme avait beau se débattre, il semblait totalement impuissant entre mes nouvelles forces. J’entendais ses os se briser, le serrais-je à ce point ? Mais ça n’avait qu’une importance mineure, toutes mes pensées suivaient le lent transfert de son sang vers mon système. Je ne réalisai qu’il hurlait de douleur qu’au moment où il arrêtait, où sa voix partait avec sa vie. Je me redressai, tremblant. Je me sentais à la fois terriblement bien et horriblement mal. Je l’enlaçai, amant de ma première nuit, père de ma nouvelle vie. Amoureusement, j’embrassai ma morsure, sa joue inerte, ses lèvres entrouvertes sur leur dernière plainte muette. Pour que mon âme blessée s’apaise, il avait fallu que je prenne celle de cet homme. Merci.

Mes souvenirs de cette nuit sont étrangement exhaustifs, tout comme ce qui vient après. Je n’avais aucune idée de l’identité des personnes présentes. Il y avait ma violeuse, l’homme que j’avais mordu, une autre femme que je reconnaissais comme étant des nôtres, et sa proie, une femme plus âgée, gisant à ses pieds. Je ne revis jamais cette congénère. Rapidement, celle qui m’avait mordue me força à la suivre. Nous délaissions la caravane que nous avions attaquée, l’âne de bat bêlait fort, mais dans ces contrées rien d’autre que les animaux nocturnes ne semblaient pouvoir s’en offenser. Nous parcourions des une distance que je ne saurais vous préciser, mais le temps ne m’avait jamais semblé aussi long. Si mon premier meurtre m’et curieusement clairement resté en mémoire, la suite des évènements est plutôt altérée… Nous étions à l’air libre, puis en souterrain, je crois. J’avais atteint la demeure qui serait la mienne pour longtemps. Si j’avais su à cet instant que je ne reverrai plus la lumière du jour avant longtemps… Mais pourquoi cela aurait-il du m’inquiéter ?

Un vampire. J’étais devenu un vampire. « Devenu » car j’apprenais après avoir été humain par le passé, mais la monstruosité qui m’avait fait ne semblait absolument pas disposée à m’en dire plus sur moi-même (Pour un narcissique, je vous laisse imaginer la torture.) Elle m’appelait Sangief ; un bien étrange sobriquet, mais je l’ai porté pendant plusieurs décennies. J’étais incapable de me souvenir de mon propre prénom de toute façon, et quitte à prendre une nouvelle identité, autant commencer par là. … Je ne blaguais pas en parlant de torture, au fait. Tant que mes instincts étaient plus forts que ma raison, ne rien connaître de mes origines a sûrement été un fardeau bien plus conséquent que la soif. J’aimerais revenir dessus pour que vous compreniez bien ma vision des choses ici : l’idée de n’être personne m’était proprement insupportable. Et celle de ne jamais pouvoir devenir quelqu’un me donnait des envies proches du suicide. Oh je n’aspirais pas à devenir connu, j’ai toujours largement préféré l’ombre à la lumière (sans mauvais jeux de mot)… mais je voulais savoir qui j’étais. Je ne voulais pas être un numéro de plus dans la liste des disparus. Et mourir au fond d’un trou sans même me souvenir de ma propre venue au monde ? C’était impensable ! Avec le recul, je dirais que je ne voulais simplement pas rendre mon existence vaine. Mais vaine elle ne l’était. Je m’apercevais bien vite que ma transformation était un fait rare. Il n’y eut point de célébrations, ne vous méprenez pas… Mais nous étions si peu nombreux et si misérables, reclus dans nos cavernes, que chaque nouveau né gonflait nos rangs de manière significative.
Il s’avéra que ma violeuse était plutôt rôdée avec les armes. Quant à moi, je ne savais pas me battre, je n’étais manifestement pas un combattant dans ma vie précédente, et ce n’est pas par gaité de cœur que j’ai suivi ses entraînement. Je n’espérais pas rester… « en vie » longtemps. Ma mentor me nourrissait, m’entraînait, et les raisons d’un tel engouement à mon sujet ne me viendraient que plus tard. Je sais maintenant qu’elle ne m’a jamais laissé comprendre à quel point j’étais important, à quel point chaque nouveau venu l’était dans cet enfer où nous étions réduits à nous cacher, si peu nombreux, sous terre là où nos prédateurs ne pouvaient nous trouver. Des chasseurs réduits à l’état de proie, c’était désolant. Et au fil du temps, j’ai moi-même commencé à me sentir indigné. Peut-être avais-je réellement commencé à y croire. J’adoptais notre cause, insignifiante larve au service d’un ordre qui nous dépassait tous. Peu belliqueux, je ne pouvais souffrir de vivre ainsi pour toujours, et si ma maigre et humble contribution pouvait faire flancher la balance, alors je m’enrôlais. Corps et âme, je m’entraînais, rêvant des promesses d’air libre et de sang à foison. Branle bas de combat. Hurlement de fer. Fissure de chair, éclat de dents volant devant vos yeux. L’ennemi est à terre. C’est vous ou lui, et jusqu’à maintenant, ça a toujours été lui. Je n’étais pas la plus fine des lames, mais je surprenais souvent mes assaillants, faisant appel à mes autres points forts (Ne cherchez pas, ça serait bien trop simple que je vous les révèle ici. On ne survit pas au royaume de l’hémoglobine en partageant gaiement ses recettes du succès !).

Agile, sournois, un brin charmeur, je parvins à glaner suffisamment l’estime et la confiance de mes supérieures pour ne plus être en permanence surveillé et piloté. Ca n’est pas comme si j’allais inverser les rapports de pouvoirs par la force de toute façon. Si je savais désormais manier une épée, je ne rivalisais en rien avec la plupart de mes pairs, et j’étais jeune. Jeune et beau, et là était l’un de mes atouts – C’est quelque chose que je peux vous révéler sans mal, car après tout, il ne faut pas être devin pour le savoir, au premier coup d’œil, vous-mêmes en conviendriez – Je survivais comme je le pouvais donc, et il était beaucoup plus intelligent de faire de mes bourreaux des alliés, que d’engrainer leur tendance au bizutage. J’avais même le droit à emporter des trouvailles lors de mes chasses, et à les garder. Depuis mon intronisation, mes seuls effets personnels s’étaient limités à des vêtements impropres dont on m’avait affublé, et mes armes, mais au fil de mes sorties, je me découvrais un intérêt particulier pour le chapardage.
Une nuit, après un long débat charnel dont j’étais sorti vainqueur avec un charmant reître, je décidai d’une promenade dans les niveaux inférieurs. La gorge rêche, je pestais d’avoir négligé d’emporter les restes de mon dernier dîner quand un bruit singulier attira mon attention. Un grattement… rien de désagréable, plutôt comme une griffe qui caresserait une surface granuleuse. Intrigué, je me laissai guider par le son régulier. Et j’en découvris la source.

C’était un vieux vampire, enfin visiblement ridé et aux crins blanchâtres. Attablé au-dessus de ce qui semblait être un amas de carrés en tissu, il tenait entre ses doigts la plume d’un volatile, dont la racine avait été éloquemment taillée. L’homme était grand et d’apparence sinistre, et tout bon jeune vampire ayant un tant soit peu d’instinct de survie se serait probablement éclipsé avant que son intérêt ne change de son activité à vous, mais pas l’indécent intrus que j’étais… Je m’approchai. Je n’avais aucune idée de ce qu’il faisait, mais cela me passionnait déjà. Je n’oublierai jamais le premier regard qu’il me lança : interloqué d’être ainsi approché, indigné que cela ne soit pas une jolie fille, agacé que je ne parte pas lorsqu’il me montra les crocs. Mais je suis resté. Et vous m’en remerciez, car si le texte que vous lisez aujourd’hui est aussi passionnant et dépourvu d’illettrisme, c’est grâce à lui, alors un peu de respect s’il vous plaît ! Il s’appelait Flengorn, et ce n’était pas un combattant comme les autres. Pas d’épée ni d’arc dans son antre. Ses arts à lui étaient invisibles, pernicieux. Il disait pouvoir disparaître à votre vue en un claquement de doigts, alourdir l’air comme s’il s’agissait de plomb, vous faire tomber amoureux de votre pire ennemi… Flengorn était magicien. Ses dons lui avaient valu la crainte et le respect des siens. Sur le champ de bataille, ses ennemis étaient tombés sans même qu’il ait besoin de les toucher. Je l’admirais. Quelque chose m’avait toujours frappé chez lui. Il n’était jamais couvert par l’odeur du sang. Un comble pour un vampire, me direz-vous… Mais je trouvais cela fascinant, et au combien utile lorsque l'on cherche à se dissimuler à l'odorat des siens... Moi qui n’avais jamais été taillé pour croiser le fer, je vous laisse imaginer ma joie lorsqu’il me proposa de devenir son disciple.
Mon ignorance et ma naïveté avait sans doute fini par le toucher, car il me laissait volontiers revenir le voir. Il soulageait ma soif de questions, et un jour, il me mit à mon tour une plume entre les doigts. Peut-être avais-je su écrire par le passé, en tout cas, je me montrai doué pour l’apprendre. Lorsque ma raison était suffisamment apaisée pour me permettre de me consacrer à d’autres priorités que la Soif, j’écrivais, je dessinais, je lisais. Je m’aperçus avoir un coup de crayon plutôt affûté cela dit en passant. Quoi, vous voulez savoir ? Ca serait un grand honneur, peu de personnes ont pu lire et admirer mes billets. Maintenant que j’y pense, il n’y en a jamais eu que lui pour y porter le moindre intérêt. (Et vous, n’oubliez pas mon histoire est toujours censée vous captiver).

L’époque avait commencé à changer. Un vent de révolte grondait sous la surface de la terre. Quelque chose se préparait, et nous sentions tous en notre for intérieur ce feu vivace inextinguible qu’était l’appel de la liberté. La majorité d’entre nous attendaient les événements à venir avec une impatience non feinte, même si certains sûrement n’aspiraient pas à changer. Je ne peux parler que de ma propre expérience, et c’est bien ce que j’ai décidé de faire ici. Flengorn et moi passions de nombreuses et longues nuits ensemble. Ma génitrice y consentait, bien qu’elle me réclamât souvent. Il faut dire qu’elle avait fini par m’apprécier – j’avais tout fait pour, après tout. Auprès du magicien, j’appris plus que je ne l’avais jamais fait sur la magie, et sur ma propre race. Il possédait des livres, et rares étaient ceux qui pouvaient se vanter d’un pareil luxe. Des ouvrages de tout âge et de toute origine. Je crois que je les ai tous lus aujourd’hui, mais il me contait souvent l’histoire de notre monde, la guerre qui déchirait les races, les temps où les dragons peuplaient les plaines et où la magie habitait chaque être. Il m’apprit à être à l’écoute du Don Noir, et celui-ci était un merveilleux pédagogue. Endiguer la Soif était bien sûr impossible, mais j’appris à mieux la contrôler, à décider quand boire, qui boire… et surtout comment boire. Il m’enseigna la maîtrise du flux magique qui veillait en moi, et il s’avéra que les illusions étaient bel et bien ma spécialité. Charmer les sens, confondre les proies, leur faire croire que la peur est jouissance, et que la douleur est plaisir. J’y étais prédisposé, naturellement. Je ne peux pas l’expliquer, on me l’aura assez souvent dit, mais j’attire les gens. Sans effort, je séduis. Ma mentor, Flengorn, mes proies… Au premier abord, j’inspire une certaine confiance. La magie de l’illusion m’était donc déjà familière avant même que je n’apprenne à m’en servir. Au fil des années, je m’instruisais de plus en plus, mais je n’avais jamais perdu de vue mon objectif premier : je voulais savoir qui j’étais, d’où je venais, et ainsi comprendre où j’allais. Avec Flengorn, je marchais sur un champ des possibles bien plus conséquent qu’avant. Nous sortions souvent, nous mêlant parmi les humains. Il était impressionnant de voir à quel point nous nous ressemblions, mais aucun mortel ne parvenait à nous démasquer… à moins que nous ne le choisissions. Cela n’était pas chose aisée, et de nombreuses fois, nous avons failli avoir de gros problèmes, mais Flengorn était là, et en sa présence je savais que rien ne pouvait m’arriver. Je ne sortais pas seul, non. Trop risqué, et je n’en avais pas besoin : le magicien me conduisait là où je souhaitais aller, m’aidait à exalter ma faconde naturelle. Avait-il simplement conscience du pouvoir d’attraction qu’il exerçait sur moi ? Je n’ai jamais su si cela avait été voulu, quoi qu’il en soit, je doute qu’il se soit jamais rendu compte que la réciproque était vrai. Le magicien m’aimait. Et il aurait sacrifié sa personne pour me sauver, me protéger… C’est d’ailleurs ce qu’il dut faire un beau jour, mais cela est une autre histoire.

Je vous ai dit au début de ce récit que je ne pourrais rien vous apprendre sur ma vie avant ma transformation. Ce n’était pas tout à fait vrai, et pour celles et ceux qui ont tenu jusqu’ici, voici votre récompense.
J’étais fils de guérisseurs. Nous n’étions pas riche mais ne manquions de rien, et nous étions assez connu dans la ville où nous vivions. Moi-même étais en passe de reprendre l’affaire de mes parents, que je devais sans doute assister sur les corps de leurs patients (cause directe sans doute de la dextérité de mes doigts). Ma violeuse avait dû nous attaquer alors que nous voyagions hors de la ville pour nous rendre à une autre, et je n’en sais pas plus… Les humains pensaient les vampires disparus depuis longtemps, ou trop faibles pour les attaquer, et ne devaient pas s’être méfiés. Sinon, jamais ils n’auraient décidé de faire route la nuit. La caravane dans laquelle nous voyagions ne contenait pas grand-chose, mais la vampiresse avait eu le bon ton d’emporter tout ce qu’elle put. Elle me révéla qu’elle n’avait jamais eu l’intention de me les céder, mais dans ce cas pourquoi les avoir conservés jusqu’alors ? Je l’avais peut-être bel et bien apprivoisée… Dans la besace qu’elle me tendit, il y avait des dessins, des portraits de personnes, dont moi… J’imagine très bien mon père ou ma mère incapable de voyager sans. Divers objets dont des aiguilles, des bandages, des fioles contenant des produits dont je n’avais proprement aucune connaissance. Des carnets de notes, que je parvenais à déchiffrer (Je n’avais jamais été aussi heureux d’avoir appris à lire !). J’appris bien peu de choses sur mon passé, mais c’était plus que je n’avais jamais su. Je lus au dos de mon dessin jusqu'à mes propres nom et prénom... Lestat... Un nom que je chérissais déjà rien qu'à prononcer sa mélodie. Dans la bouche de ma génitrice, il semblait encore plus beau, mais elle fut la seule, à part moi, à l’entendre. Je décidai de le garder jalousement, et de n'utiliser qu'un diminutif de mon nom de famille, Bran. Sans doute le nom de mon paternel... Ainsi donc, c’était lui. Ma première victime, celui que j’avais vidé de son sang lors de ma première nuit : mon père biologique. La deuxième victime avait dû être ma mère, mais je ne me souvenais pas de son visage. Quant à ma congénère, la deuxième nouvelle née qui s’en était occupée… était-ce la jeune fille que je voyais ici dessinée ? Qui était-elle ? Cette question n’a toujours pas fini de me hanter. Aujourd’hui encore, je la cherche. Je n’ai d’elle qu’un souvenir, et ce dessin au fusain de ma famille. Malheureusement, le destin n’était pas prêt à me laisser poursuivre mes recherches.

La guerre. Il avait fallu qu’elle arrive, enfin. Tout se mit à bouger. Magiciens, guerriers, nouveaux nés, nous fûmes tous envoyés combattre et clamer notre place à la surface. Un goût de terre humide et de sang m’habitait constamment, et je n’ai de cette période que de très flous souvenirs. Navrés, vous vous attendiez peut-être à une épopée dithyrambique dans des mêlées épiques pour la survie de notre espèce ? Cela devait à peu près y ressembler, d’un point de vue extérieur. Je me rappelle juste des morts, des pertes. Oh je n’avais pas nourri de grandes et fidèles amitiés parmi les vampires, rassurez-vous ! La disparition m’affectait pas pure mimétisme, car après tout, cela aurait pu être moi, mais je n’en aurais pas pleuré. Le peuple se recyclait. Les forts survivaient, les sans-mérites mourraient voila tout. Je n’y voyais juste pas l’intérêt. Pourquoi la guerre après tout ? Nous avions pu dissimuler notre existence aux humains et aux elfes pendant des années en restant cachés, en pillant les villages tels des rats pour nous nourrir, et tout cela au nom de la fierté des vampires ? Quelle fierté à cela ! Mais les choses étaient ainsi, et je ne pouvais pas revenir sur les erreurs de mes aînés. Aspirer par la spirale infernale qu’elles avaient déclenchée, je me noyais moi-aussi dans la boue du combat. Et puis, mon Flengorn mourut.
Un chapitre aurait dû être consacré à son extinction. J’admets tout à fait manquer à mes devoirs quant à sa mémoire, mais vous pardonnerez au médiocre narrateur que je suis. Je n’arrive tout simplement pas à l’écrire. Je ne ressens pas spécialement de peine, son heure était venue, et il m’a appris tout ce dont j’avais besoin pour que ses dons ne fussent pas oubliés. Mais chaque fois que je repense à son décès, ma plume se fige, et j’ai bien peur de devoir dès lors changer de sujet.
La mort de Flengorn me fit réfléchir sur beaucoup de choses. Déserter le combat était exclu bien sûr, d’une part parce que j’avais toujours l’intime conviction de ne pas vouloir retourner vivre au fond d’un trou, et que ma seule chance de changer la donne était que nous l’emportions. D’autre part, parce que les déserteurs risquaient gros, très gros… et je n’avais pas besoin d’être le centre d’une attention si néfaste pour l’instant. Mais cela ne changeait rien au fait que j’aspirais à une autre vie que celle du combat éternel. Pour moi, nous faisions fausse route, nos méthodes étaient archaïques. Il n’était pas nécessaire de voler nos proies, de nous ériger en fléau à éradiquer. Bien sûr, le pacte qui avait suivi l’alliance des peuples face à l’ennemi commun ne m’avait pas non plus ravi… Devoir boire dans des jars, ou être réduit à demander la permission pour se servir ? C’était là la pire humiliation que je pouvais subir, non. Je n’escomptais pas troquer ma dignité contre mon sang quotidien… Mais il y avait tellement d’autres manières que la force pour l’obtenir. Bien plus élégante, bien plus exaltante. Quoi de plus succulent en effet que de voir la proie se jeter elle-même sous les crocs de son prédateur ? Le Don Noir m’avait appris qu’une forme de cohabitation commensale était possible… Difficile, du fait notamment de cette bestialité inhérente aux esclaves de la Soif. Mais possible. Et une idée était née à mon esprit… Je voulais essayer.

Je dois bien vous l’avouer, si vous ne l’aviez pas compris, j’aime vivre dangereusement. Par là, je veux dire que j’aime la liberté, et que son prix, c’est le danger. Le fragile pacte qui nous avait momentanément liés à nos proies naturelles ne tint pas, et les combats ne semblaient pas à leur épilogue. Je devenais amer, et perdais de plus en plus l’envie de combattre. Je devenais bestial, sauvage, hâtif dans l’espoir que tout cela se finît vite. Je ne suis pas fier du moi de cette période, mais fort heureusement elle ne m’a pas gangréné longtemps. Un beau jour, la réponse que je cherchais m'est venue. D'elle-même... Une voix. Je vous sens soudain de nouveau sceptique, allez-vous finir de m'interrompre à la fin ? Je n'étais pas de venu fou, non. Pas complètement du moins. Elle me révéla quelque chose. Un élément que jamais je n'aurais pu prévoir, mais qui ne me surprenait pas tant. C'est ce qui m’acheva je crois. Le peuple vampire était en passe de s'allier avec la rébellion. Je n’étais pas partisan du Néant, pas plus de ses messagers, mais j’étais pour la paix, et je jugeais (oui, très humblement) la décision de les laisser perpétrer leur culte pacifiquement plus sage que celle des rebelles… Je ne pouvais me tenir derrière une telle bannière. De crédulité, de déraison, et de lassitude dans ce monde, je saisissais ma chance. Qui ne l'aurait pas fait ? Et puis, la voix présageait d'une belle âme, sans l'avoir rencontrée je voulais déjà la connaître. Aveugle, je suivis ses indications, et contre toute attente, je pus mener à bien ma fuite. J’avais réussi à emporter avec moi mes plumes et cahiers, quelques livres récupérés sur les étagères poussiéreuses du magicien.
Une aube, alors que tous allaient se coucher, je volai une monture et partis, sans un regard vers ma patrie.

J’entends vos bouches scabreuses vomir les mots « lâcheté » et « déshonneur ». Venez me les cracher en face, si vous l’osez ! De toute façon, je n’ai aucun honneur. Point. Ca ne m’a jamais servi à grand-chose, et tout ceux qui clamaient haut et fort d’en avoir ont péri. L’arme à la main et la tête haute, certes, mais six pieds sous terre tout de même. Alors, oui, je suis fourbe et sournois, et je l’assume. Je vous planterais un poignard dans le dos ou durant votre sommeil sans aucun scrupule, et j’en dormirais très bien ! En revanche, je ne permettrai pas que l’on m’insulte de lâche. Je ne quittai pas les combats au moment le plus opportun. Dois-je vous rappeler que j’avais mis mes dons au service de notre armée lorsqu’ils étaient le plus requis ? Et la vie qui m’attendait n’avait rien d’un voyage au paradis. J’étais seul, livré à moi-même, poursuivi par mes pairs et à peu près sûr d’être mal accueilli partout où j’irai par les autres. Dès lors, je n’avais pour amis que la jument que j’avais dérobée, et cette illustre inconnue qui m'avait aidé, que je n'avais plus entendu depuis, mais que je mourrais d'envie de connaître. Et puis, j’étais libre, pour la première fois de mon existence.
La joie qui m’habite depuis est indescriptible. Je sursaute à chaque fois que je sens l’un des miens dans les environs, mais la peur ne parvient pas à occulter le plaisir de vivre libre. Même si je ne devais vivre ainsi que quelques années, quelques mois, je les chérirais comme les meilleures de mon existence. Et cette pensée solidement ancrée en moi, j’ai démarré une nouvelle vie.

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Lestat COWLBRAN

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