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Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE

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Lorenz Wintel
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MessageSujet: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeDim 27 Juil 2014 - 17:45

Il se sentait en pleine forme, presque trop même. Après un tel effort il aurait dû se sentir épuisé, même si il avait tiré de l'énergie de la trame dès qu'il avait été assez éloigné du lieu où ils l'avaient vidée. Entre ce surplus suspect et le tremblement de terre qui avait causé la panique dans tout Aigue, difficile de considérer que leur petite action n'avait pas eu de répercussion sur le continent. Tant mieux d'ailleurs, il aurait été plus vexé et déçu si cela n'avait pas été le cas vu le prodige magique accomplit. Il fallait simplement espérer que les effets seraient bénéfiques pour sa cause, ou du moins pas trop mauvais. Ce ne serait pas logique quelque part, si ils étaient bien parvenu à blesser Néant alors cela ne pouvait que leur apporter une chance supplémentaire de vaincre les Alayiens.

Il fallait qu'il vérifie tout cela de lui-même, c'était le plus urgent. Oh bien sur il en avait plusieurs des urgences, à commencer par celle constituée par la réaction de l'empereur humain qui ne saurait tarder. Korentin Kohan savait-il déjà ce qui avait été accomplit ? Sans doute pas, mais il le saurait très vite. Il n'apprécierait que très peu d'avoir été tenu à l'écart ce qui impliquait que les jours à venir seraient explosifs diplomatiquement parlant. Cela ne l'inquiétait pas vraiment, il n'avait que faire des états d'âme d'un humain, mais il faudrait gérer tout ceci. Plus tard. Il marchait à grands pas dans les couloirs d'Aigue, suivit du baptistrel, et arrêta d'un geste le détachement vampirique qui venait à sa rencontre :

"Je n'ai pas le temps. Disposez."

Ce qu'ils avaient à lui dire était apparemment très important mais l'autorité naturelle qui émanait de lui l'était plus encore, ils s'égaillèrent comme une volée de moineaux sans oser demander leur reste et il pu se tourner vers l'elfe :

"Nous devons aller voir... En surface."

Malgré l'assurance qu'il ressentait vis à vis de ses théories et du fait que blesser Néant ne pouvait qu'être bénéfique à leur cause, il avait un mauvais pressentiment. Aigue ressemblait à une fourmilière dans laquelle on aurait donné un formidable coup de pied, rien d'étonnant après un séisme mais il y avait autre chose. Et de toutes façons il ne voulait pas rester là assez longtemps pour que l'empereur des hommes puisse lui mettre le grappin dessus. Cette affaire là serait longue à démêler ainsi que particulièrement frustrante puisqu'il ne pouvait pas se permettre de le tuer pour le moment. Autant remettre ça à plus tard.

Nul ne s'opposa à leur sortie malgré l'effervescence qui mettait les gardes sur le qui-vive. Nul ne l'aurait osé d'ailleurs, ou n'y aurait survécu vu la hâte que le prince ressentait à voir de ses yeux ce qui avait bien pu changer dehors. Le coup porté à Néant aurait-il des repercussions visibles ? Pourraient-ils les utiliser pour atteindre mortellement l'armée Alayienne ? Et ensuite ? Il détestait manquer d'informations, n'ignorant pas que celles-ci étaient plus que vitale pour le bon déroulement d'un guerre. Son esprit stratège avait besoin de se nourrir d'un maximum de faits vérifié avant qu'il ne puisse mettre en place ses plans, et il était certains que ceux-ci seraient sérieusement bousculés à présent. Après tout cela c'était sur..

Un premier événement aurait dû les frapper lorsqu'ils sortirent mais en réalité ils ne l'auraient remarqué ni l'un ni l'autre si il n'avait vu la transpiration qui faisait luire la peau des gardes. Pourquoi donc avaient-ils l'air si mal à l'aise ? Le soleil se levait à peine, il faisait donc déjà si chaud en ce mois de mars ? Etonnant... Il y avait pourtant du vent, beaucoup de vent. Trop. Ses instincts lui criaient que ce n'était pas naturel et il lui suffisait d'un coup d'oeil vers le visage du baptistrel pour se douter que l'harmonie du monde ne devait pas être exactement comme elle devait l'être. Quand à la trame... Prunelles dilatées, il en observaient les chatoiements avec ahurissement. Il ne l'avait jamaie vue aussi active même au coeur du sanctuaire baptistral !

Silencieux, les deux destructeurs observaient tout ceci en silence et n'eurent même pas besoin de se consulter pour se mettre en route. Où allaient-ils ? Ils ne voulaient pas le savoir, ils voulaient simplement s'éloigner du quartier général des rebelles afin de continuer à observer les effets de leur affront à Néant. Le vent forcissait de plus en plus sans pour autant les tirer de leurs pensées respectives et l'ancestral ressentait de plus en plus distinctivement le malaise qui s'insinuait dans l'esprit de l'elfe comme une lame glaciale l'aurait fait. Agacé tout à coup, il grogna :

"Nous avons fait ce qu'il fallait."

C'était ce que l'autre avait besoin d'entendre, et c'était aussi ce qu'il pensait au plus profond de lui. Si ils devaient supporter quelques degrés de plus et une trame un peu intense pour se débarrasser de Néant et de ses sbires alors ils ne s'en plaindraient pas, ce n'était pas cher payé. D'ailleurs il n'était pas du genre à regretter ses actes passés, jamais. Plein de confiance envers lui-même et envers ses capacités, il enveloppa l'elfe d'un regard pénétrant et aurait parlé à nouveau si le glapissement d'un animal n'avait pas retentit tout à coup de derrière une aspérité du terrain. Face au vent, il ne pouvait sentir ce qu'il se passait par là mais ses oreilles ne le trompait pas, quelqu'un combattait. Et il semblait bien que son adversaire était un animal...

Les deux compagnons échangèrent à peine un regard avant de s'avancer, l'un mû par son altruisme et l'autre par sa curiosité. Ils n'eurent pas besoin d'aller bien loin pour tomber sur une scène des plus étrange. Un elfe qui se débattait contre... Contre quoi ? L'ancestral songea d'abord à une meute de chiens sauvages. Cela aurait pu arriver car ces meutes étaient légion dans cette zone et souvent plus agressives que celles de loups. Mais c'était encore plus étrange que cela, jusqu'à lui faire siffler entre ses dents de surprise :

"Des hyènes..."

Elles n'étaient pas rares non plus dans ce coin, mais c'était bien la première fois qu'il en voyait faisant preuve d'agressivité. Surtout face à un elfe... Et quel elfe... Un seul coup d'oeil lui avait permit de le reconnaître, faisant face aux gueules béantes armé de sa lance. Il n'en avait qu'une seule néanmoins et la meute était nombreuse. Pourquoi n'utilisait-il pas sa magie ? Répugnait-il simplement à blesser ces animaux ou y avait-il autre chose ? Tout ceci intéressait prodigieusement Lorenz qui serait bien resté à observer tout ceci si il avait été seul. Sauf qu'il connaissait assez bien Merithyn pour se douter qu'il ne réagirait pas de la même manière. Il demeura donc immobile, un sourire goguenard sur les lèvres et incapable de retenir une pique :

"Eh bien Serillëiel. Tu as finalement transformé tes détracteurs Elfiques en réponse à leurs insultes ? Ils t'en veulent toujours apparemment... Et en plus maintenant ils ont des dents. Mauvaise stratégie si il en est."

Shadowsong bougea à ses côtés et il su que le jeu allait s'arrêter, bien dommage. Il ne réagit pas néanmoins, l'acier de ses prunelles résolument bloqué sur le paria elfique. Que faisait-il ici ? Comment avait-il déclenché l'attaque de la meute ? Et encore une fois, pourquoi retenait-il sa magie ? Ses prunelles s'étrécirent tandis qu'il réfléchissait et sa prudence naturelle prit assez le dessus pour qu'il émette un avertissement à l'encontre du chanteur :

"Fais attention."

Il ne savait pas où était la menace, mais il y en avait une. Et il détestait qu'on le menace...
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeLun 28 Juil 2014 - 18:35


Il n’avait pas été très longtemps dépourvu d’énergie. Là où ils avaient vidé la trame, il n’y avait rien de plus qu’un désert magique en bonne et due forme, ils l’avaient tant pressé qu’elle ne pouvait plus rien offrir de consistant. Mais dès qu’ils étaient passés dans un coin encore pourvu qui avait pu régénérer ses batteries, il avait bien faillit faire une overdose de magie tant elle semblait soudain opulente, coulant à profusion pour les pourvoir lui et le vampire plus gourmant encore en énergie. Tant de vigueur d’un seul coup ? C’était comme demander une gourde d’eau fraîche et recevoir un tsunami sur le coin du nez. Cela vous laissait perplexe et un peu dérouté… et pour le coup, un peu méfiant aussi. Entre ça et le tremblement de terre. Et si ça ne lui suffisait pas il y avait cette sensation diffuse et encore lointaine d’un malaise et d’une urgence qu’il n’expliquait pas totalement. Oui certes, ils venaient de commettre un affront inimaginable en s’attaquant à un Esprit supérieur et alors ? Ca prouvait, certes, qu’ils avaient réussis leur coup… Alors est-ce que réussir cette passe d’armes-là allait provoquer un cataclysme naturel ? Pourtant Néant était… enfin elle était le vide, même alors qu’il était question d’équilibre, ça n’aurait quand même pas dû avoir pareil impact, si ? A vrai dire il n’était plus certain de rien pour le moment et avait d’ailleurs d’autres problèmes tout aussi urgents que de comprendre ce qu’ils venaient de provoquer.

Aigue-Royal paniquait, et les vibrations de cette panique l’agressaient avec une force sans précédent, comme une nuée de bourdons furieux tournoyant autours de lui. Il serrait les dents, sentant poindre une migraine prodigieuse. Il avait déjà failli finir sourd auparavant mais c’était complètement fou qu’il allait présentement finir si il ne parvenait pas à bloquer une bonne fois pour toutes ces agressions involontaires qui menaçaient de submerger sa volonté. Panique, angoisse, doute, questionnement, colère également… Il y avait un peu de tout dans ces vibrations mais elles étaient toutes très puissantes, bien plus encore qu’elles n’auraient dû l’être. Heureusement, entre Shaynar qui le contactait et Lorenz qu’il devait suivre de son mieux en tricotant des jambes, il n’avait aucune chance de se laisser engloutir dans cet intense brouhaha. Préoccupé, il manqua sursauter en voyant le détachement vampirique approcher et ne put qu’être reconnaissant à Lorenz de disposer d’eux. En l’état, il n’avait pas envie d’une dose supplémentaire de ces vibrations. Son esprit courait dans tous les sens, comme un poulet sans tête. Il ne s’était certes pas attendu à ce que pareil action n’ait pas de répercussion évidemment, il n’était pas complètement stupide mais… mais il fallait avouer que là, on allait probablement leur demander des comptes.

Et fatalement, ce chemin de pensées l’amena à se demander s’il regrettait ses actions. Jetant un regard à Lorenz, il hocha la tête et le suivit vers la sortie. Oui, aller voir dehors n’était pas une mauvaise idée. C’était même une excellente idée. Au moins seraient-ils certains de ce qui se passait exactement. Et pour sortir dans un moment pareil, rien ne valait son passe-partout à lui. Laissant donc Lorenz gérer les gardes, il se concentra sur son blocage auditif et sur ses pieds histoire de ne pas s’étaler magnifiquement au sol au passage. Cependant, en passant les derniers gardes, les voir suer autant le surpris à tel point qu’il laissa échapper le flot de vibration qu’il bloquait dans un coin de son esprit à la façon d’un barrage de fortune même si il détestait cela. C’était vital pour le moment. Cependant, passé les vibrations des humains, des elfes et des vampires il y avait… Il y avait la nature et ce qu’il ressentit alors acheva de le mettre mal à l’aise et de l’effaré. Un chaos sans nom régnait-là. Il perdit progressivement des couleurs, pâlissant à une vitesse alarmante alors qu’il contemplait, muet d’horreur, l’harmonie pulvérisée qui se délitait encore en des hurlements et des lamentations déchirantes qui n’avaient absolument rien d’un son mortel, à tel point que son esprit refusait presque de les appréhender, rejetant en bloc l’agression.

Il resta planté là un instant avant de se décider à bouger. Près de lui, Lorenz faisait de même. De toute façon il n’avait pas très envie ni de rentrer ni de quitter le vampire. Quelque chose lui disait même de ne surtout pas le lâcher d’une semelle. Il y avait beaucoup de vent, beaucoup trop et ça allait en empirant d’ailleurs, les vibrations alentours hurlant à la formation d’une tornade mais pourtant, il continuait de s’éloigner de leur abri. Avait-il réellement bien fait de frapper ainsi Néant ? Il commençait à douter… L’harmonie du monde aurait dû avoir plus de valeur que sa vengeance… S’il avait été conscient que cela en viendrait à cela, il ne l’aurait probablement pas fait. Il n’en aurait pas eu la force, ça allait contre tous ses principes. Pourtant… il regrettait certes cette catastrophe… mais il ne regrettait pas l’affront fait à Néant, pas totalement, ça aurait été tout aussi hypocrite de l’affirmer. Il ne le pouvait pas. Pas après ce qu’elle avait fait. La voix de Lorenz le tira finalement de sa réflexion délétère et il l’observa un instant en arrêtant de marcher, l’équilibre instable à cause du vent. Reconnaissant, il allait enfin prendre la parole pour le remercier, tirant un peu d’assurance de ce qu’il affirmait. Avoir fait ce qu’il fallait. Au vu des répercussions ce n’était pas évident mais… oui peut-être… Après tout, il avait bien fallu le faire non ? Il n’en eut pourtant pas le temps.

Un glapissement se fit entendre, et au travers des ondes perturbées, il sentit vaguement la présence de quelqu’un. Qui exactement ? Il ne savait pas, mais le combat le mit mal à l’aise. Chaque vibration était tellement amplifiée que même ce qui ne lui faisait plus rien devenait difficile à supporter. Un glapissement, ce n’était pas un son bipède… donc il y avait au moins un bipède et un animal. Mais qui ? Qui pouvait avoir des soucis avec un animal dans un instant pareil ? Dans tous les cas il ne pouvait pas le laisser se faire croquer, il fallait intervenir. Aussi se dirigea-t-il vers la source du bruit entendu. Il en resta comme deux ronds de flans, n’y croyant pas trop. Là, devant leurs yeux, Eliowir (qui aux dernières nouvelles devait être du côté des bois) combattait contre des hyènes… Les hyènes étaient des charognards qui attaquaient rarement les animaux vivant et encore moins les bipèdes. Et encore encore moins les elfes comme n’importe quel animal. Qu’est-ce qui leur prenait exactement ? Des dizaines de questions fourmillaient dans son esprit et il avait une folle envie de gronder le vieil elfe. Mais qu’est-ce qu’il faisait encore celui-là ! Il voulait encore se blesser ? Incorrigible…

Il devait faire quelque chose et bougeait déjà dans l’intention de rejoindre l’autre elfidé. L’intervention de Lorenz lui fit rouler des yeux mais c’était inoffensif heureusement. La dernière fois qu’il les avait vu ensemble, il avait empêché Eliowir d’être proprement cuit à point, une pique était franchement la moindre des attaques, ego d’ancien conseiller ou pas. Et puis il ne savait pourquoi, il avait l’impression diffuse que le vampire faisait ça parce qu’il allait intervenir. Cependant, en entendant son avertissement, il se retourna vers lui, sourit et hocha doucement la tête avant de revenir à son ‘patient’. Bon, son tout premier avait adoré lui envoyé des lisières d’eau, le second avait voulu l’étrangler… il espérait qu’Eliowir n’allait pas avoir l’idée de l’empaler. Ça ferait désordre dans le paysage. Il ouvrit la bouche dans l’intention d’émettre un chant de charme afin d’amadouer la meute… et eu un spasm de souffrance en même temps qu’une décharge de surprise intense quand sa voix explosa au milieu de la plaine comme répercutée et amplifiée des centaines de fois, au moins de lui faire se boucher les oreilles une seconde. Le problème c’était que, sous la surprise, il avait légèrement reculé et se prit les pieds dans une pierre, tombant dans l’herbe. Il se releva, lança un regard perturbé à Lorenz, puis ré essaya en modulant afin de ne laisser sortir qu’un filet de voix…

Et pourtant, il eut l’impression de lancer un chant comme il le faisait tout le temps, à voix normale… et d’ailleurs si son chant sembla apaiser la meute, il eut l’impression qu’il avait également atteint Eliowir. Mince… Au lieu de se concentrer uniquement sur les hyènes, son chant semblait atteindre absolument toute forme de vie un tant soit peu intelligente dans les parages…. A l’exception de son vampire, qui n’allait certainement pas se laisser amadouer par ce genre de chose, si ? « Eliowir… ? » Il manqua à nouveau se percer les tympans mais ce ne fut pas ce qui le fit tomber des nues. Quand il était tombé, sa manche était remontée et son poignet était entré en contact avec l’herbe sèche. Et à présent ? Et bien il avait un début d’incendie sur les bras….
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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeJeu 31 Juil 2014 - 23:46

La nuit avait été belle et douce, de son manteau d'encre recouverte, constellée d'étoiles scintillantes à faire pâlir d'envie l'astre solaire et une fraiche brise venant caresser les plaines alentours. Tout avait semblé si calme, si tranquille, si serein... certes ce n'était là qu'impression trompeuse, le vieil elfe le savait en son coeur, mais il avait eu envie, pour un instant, même si infime, de croire en cette impression. Tant et si bien, qu'il avait choisi de passer la nuit à l'extérieur, en compagnie de son fidèle serval, s'amusant à observer le ciel et ses compagnes constellations d'un air rêveur. Il s'était si bien prêté au jeu qu'il en avait quasiment passé nuit blanche, le sommeil semblant étrangement le fuir. Ou cauchemars et pensées agitées semblaient plutôt le poursuivre jusque dans ses songes endormis, lui faisant lutter contre ce besoin pourtant naturel que son corps réclamait parfois ardemment. Mais pas en cette nuit.

Cette nuit, aucun repos ne réclama son dû. Il put alors goûter de ce moment d'accalmie... avant que tout ne semble d'un coup tourner en agitation forcenée. En cauchemar éveillé même. Ce fut d'abord des plus insidieux. Un remous dans la trame, une étrange sensation de malaise qu'il n'aurait su s'expliquer... avant que cataclysme ne secoue la terre sous ses pieds en un terrible tremblement de terre. Puis que chaleur se fasse suffocante, étouffante. La brise fraiche se changea en un instant en étreinte qui vous incendiait la peau, qui n'était alors plus parcourue de délicieux frissons mais pleurait de sueur brûlante.

Quand enfin les tremblements semblèrent se calmer, s'espacer à défaut de totalement cesser, Eliowir se permit de soupirer de soulagement, tout en s'interrogeant sur ces phénomènes étranges et déroutants qui semblaient soudain accabler les environs. Les plaines entières constata-t-il, d'aussi loin qu'il puisse voir dans la pénombre qui l'entourait, même si ombres noires se transformaient doucement mais sûrement en grisailles du matin, avant que l'aube ne pose ses doigts d'or sur le monde. Peut-être même était-ce toute Armanda qui était touché par ce cataclysme impromptu ? Mais que ce soit juste les plaines ou Armanda, quelle en était l'origine ? A sa connaissance, la région n'était pas réellement sujette à de tels phénomènes. Sans compter...

Sans compter que la trame semblait... différente. Semblait... chatoyer de mille feux. Elle semblait... pulser. Oui, pulser. Comme appelant ses enfants de la magie à elle, les implorant de l'utiliser enfin à pleine puissance. Et alors même qu'il faisait lentement mais sûrement cette constatation, il aperçut une tornade au loin se dessiner et se diriger droit sur lui. Sans aucun endroit autour de lui pour se protéger, trop éloigné qu'il était des cavernes pour s'y engouffrer avant d'être rattrapé par ce vent violent, subit et rapide, qui le chargeait. Il invoqua alors sans réfléchir un golem de terre à l'abri duquel il espérait s'enraciner le temps que la bourrasque passe et trépasse, et puisa de toute son énergie dans la trame. Créant alors non pas un golem mais une mini montagne de terre qui le dépassait d'un bon mètre ! Et ce sans ressentir l'once d'une fatigue... Etrange encore une fois. Même si...

Et bine oui, même si grisant. Terriblement grisant. Il sentait soudain une puissance, extraordinaire puissance, l'envahir, le submerger, menacer de terrasser son âme d'elfe avide et assoiffé de magie, et le revigorer comme jamais il ne l'avait été. Il sentait pouvoir puiser dans la trame encore et encore et encore... sans les épuiser ni elle ni lui ! Un court moment, il se laissa emporté par cette ivresse sans nom, sans commune mesure. il avait envie de se laisser emporter par ce soudain raz de marée, de laisser sa magie se pulvériser de puissance sous cet afflux inespéré, tout comme sa montagne de pierre se retrouva pulvérisée par la tornade. Les éclats de pierre crépitant autour de lui, lui éraflant visage et torse au passage, le ramenèrent abruptement à la réalité, tandis qu'il parvint à invoquer des clones de lui pour prendre les coups physiques, même si une dizaine apparurent alors à sa grande stupéfaction au lieu des deux habituels. Et ce sans qu'aucune fatigue ne vienne le terrasser, toujours et encore !

Cette fois sa jubilation première se teinta de réelle inquiétude. Une magie amplifiée, une trame frolant la folie démentielle, menaçant de rendre fou l'elfe goulu qu'il était.. non, tout ceci n'était décidément pas normal. Toutefois il n'était guère temps de se poser tant de questions. La tornade qui finissait son oeuvre de destruction sur son monceau de terre allait foncer sur lui. Du moins le crut-il... et alors qu'il se pensait perdu, qu'il se voyait déjà arraché de mère la terre pour rejoindre les cieux et sans doute les limbes du néant, un énième secousse le fit tomber... dans une fine crevasse qui venait juste de se former sous ses pieds. Et alors qu'il parvint de justesse à s'agripper au bord acéré, il aperçut la bourrasque rageuse passer au dessus de lui, tenter en vain de s'engouffrer dans le maigre interstice de terre, avant de poursuivre son chemin au loin, visiblement chassée par des vents violents et enragés. Et bien que tous ces cataclysmes combinés lui paraissent d'un hasard douteux et dangereux, Eliowir ne put que se réjouir de leurs heureuses concordances qui venaient de lui sauver la vie. D'ailleurs déjà la secousse se calmait, ce qui lui permit de rapidement se hisser sur la terre soit-disant ferme et de vivement s'écarter de la faille soudainement créée.

Mais à peine avait-il fait quelques pas, qu'il entendit un grondement, puis deux, puis plusieurs, faire écho derrière lui. Se retournant vivement... il ne put que pleurer intérieurement contre le sort qui s'acharnait. Sans mauvais jeu de mots. Après avoir échappé à une pluie de pierre, une tornade en colère et une faille terrestre, le voilà face à une horde de hyènes. ni plus ni moins. Une horde aux crocs acérés qui semblait des plus agressives... fait rare chez les hyènes. D'autant plus face à un elfe...

Il hésita un instant, son premier réflexe lui dictant de charmer par un sort les bêtes déboussolées... quand il se rappela que par deux fois ses sorts avaient donné d'étranges et douteux résultats, totalement exacerbés. Il tenta donc d'apaiser les animaux par sa simple voix. En vain. Il recula de quelques pas, cherchant du moins à s'éloigner, quand une hyène lui fonca dessus et manqua de peu de lui embrocher le bras. Il n'eut d'autres choix que de sortir sa lance et de tenter, par sa pique, de tenir les hyènes à l'écart... tout en tentant de trouver une solution qui ne fasse pas appel à la magie... Mais peine perdue. Aucune solution ne lui venait, en tout cas aucune dans laquelle il ne craignit pas de créer un autre cataclysme, et les bêtes attaquaient de plus belle. Tant et si bien qu'il ne put éviter d'en blesser une de sa pointe d'acier, lui arrachant un cri indigné qui écorcha le coeur du vieil elfe. Un rapide regard lui apprit que son serval n'était plus en vue d'ailleurs. Il ne sut s'il devait s'en réjouir ou s'en inquiéter, mais une autre hyène attaquant l'obligea à reporter son attention sur ses assaillants.

Il en était là, épuisé par cet exercice physique, à deux doigts de se résoudre à faire appel à mère magie, quand une voix, une voix qu'il aurait aimé ne pas entendre en pareille circonstance, s'éleva non loin de lui.

"Eh bien Serillëiel. Tu as finalement transformé tes détracteurs Elfiques en réponse à leurs insultes ? Ils t'en veulent toujours apparemment... Et en plus maintenant ils ont des dents. Mauvaise stratégie si il en est."

Pour toute réponse, il se contenta de grogner, tout en fusillant d'un regard en coin le vampire qui apparaissait enfin dans son champ de vision. Il aperçut également un certain elfe chanteur, mais il ne put guère se distraire plus longuement que déjà un assaillant retentait sa chance pour lui arracher une jambe. Il ne dut qu'à son adresse et ses réflexes d'éviter une sévère blessure, grognant de plus belle de devoir ainsi danser devant pareils spectateurs.

Il s'apprêtait d'ailleurs à prévenir les nouveaux arrivants de se méfier de la magie, même s'il espérait que ceux-ci avaient su ressentir les modifications étranges de la trame... mais il n'en eut guère le temps que déjà un cri lui transperça les tympans, suivi rapidement d'un puissant sort de charme qui le frappa de plein fouet. Le laissant un instant complètement hébété. Lui faisant lacher sa lance, en même temps que les hyènes refermaient babines et reculaient à pas feutrés tout en dardant l'elfe chanteur d'un regard étrangement calme et serein. Un peu trop calme et serein, pour être honnête, aurait pu constater le vieux banni s'il n'était pas lui-même sous l'emprise d'un charme inopportun. Il se sentit soudain irrésistiblement attiré par un certain elfe, vers qui il tourna la tête, tout en le couvant de son regard nuit embrumé...

« Eliowir… ? »

Ce nom... Cette voix... ces mots eurent le mérite de tirer quelque peu le vieil elfe de sa léthargie atterrée, et de l'extirper de son songe envouté... Il cligna des paupières, frémit sous la caresse du vent, et retrouva quelques sens... même s'il se sentait toujours attiré par l'autre elfe. Anormalement attiré, parvint-il à réaliser entre deux spasmes du charme. Anormalement... magie... intense magie... Ce n'était pas normal, il devait réagir ! Réagir, réagir, réagir, psalmodia-t-il tel un leitmotiv, tentant de monopoliser toute sa force mentale pour lutter contre ce sort anormal. Mais le sort était justement trop puissant, bien trop puissant. Une vive douleur lui vrilla alors l'esprit, tandis qu'il continuait de lutter, se répétant encore et encore ce simple mot. En vain. Tant et si bien, qu'il finit, dans un cri... par tomber évanoui.
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeMar 5 Aoû 2014 - 19:31

L'elfe ne lui avait pas répondu, il fallait dire qu'il était plutôt occupé et il offrait un divertissement si passionnant que l'ancestral ne lui en tint véritablement par rigueur. Son regard tranchant allait des agresseurs à leur proie et de la proie aux agresseurs, cherchant à comprendre et analyser le comportement anormal de ces animaux. Les vampires n'avaient pas la cote chez les animaux de toutes races non habitués à leur présence mais les elfes ne connaissaient en général pas ce problème, ce qui rendait la scène des plus surréalistes. Il n'allait pas pouvoir l'observer plus longtemps hélas, comme prévu Merithyn s'était résolu à voler à la rescousse du repas potentiel. Pauvre hyène tout de même, personne ne les aidaient elles... Bien sur il aurait pu décider de... Bref.

Le hochement de tête rassurant du Baptistrel n'avait pas réussi à atténuer totalement son malaise. Il s'appuyait depuis trop longtemps et trop entièrement sur la magie pour voir d'un bon oeil ces modifications dans la trame quand bien même elles devraient lui donner plus de pouvoir. En réalité il était presque entièrement persuadé que quelque chose allait se passer, son instinct le trompait rarement et jamais au sujet de la magie. Peut-être aurait-il dû empêcher Shadowsong d'agir d'ailleurs, au moins jusqu'à ce qu'ils en sachent plus mais peu de chances que celui-ci soit disposé à laisser Serillëiel dans cette situation et la prudence naturelle du prince vampirique ne pouvait que le pousser à rester observateur, au moins pourrait-il ainsi vérifier ses théories et réagir si c'était absolument nécessaire. Pas lui qui irait se mettre en danger pour le balafré en tout cas...

A supposer qu'il y ai danger... Ce qui fut très vite confirmé lorsque la voix du baptistrel explosa tout à coup en une symphonie bien trop intense pour pouvoir être qualifiée de mélodieuse... Diantre ! Il avait connu Merithyn plus subtil... Seule la force instinctive de sa magie défensive le protégea de cet assaut imprévu et il ne pu que hausser un sourcil quelque peu perplexe devant le regard perturbé de son chanteur au sol. Si la trame avait un tel effet sur la magie du baptistrel, quel effet aurait-elle sur les sorts conventionnels ? Il en avait bien sa petite idée, et cela ne lui plaisait qu'à moitié. Au contraire de certains mages, il n'avait jamais été spécialement attiré par la puissance brute. Il savait trop bien à quel point elle pouvait se montrer inutile face à un mage contrôlant parfaitement sa propre puissance même limitée. C'était à peine si il avait commencé à effleurer les limites de son nouveau potentiel depuis l'ingestion du sang de dragon... Il n'en maîtrisait pas encore tous les aspects et voilà qu'on leur accordait à tous un regain de force ? Décidément il n'y arriverait jamais...

La voix magique résonna à nouveau, plus doucement. La puissance du sort restait malgré tout si importante qu'il était forcé de faire l'effort de se protéger alors même qu'il n'était pas visé. Il n'était certainement pas simple de faire de même en plein combat et ce qui devait arriver arriva donc. Les hyènes se calmèrent bel et bien, mais leur proie avec ! L'ancestral leva les yeux au ciel en apercevant le regard vitreux que posait à présent Serillëiel sur Merithyn et grimaça lorsqu'on vint encore lui agresser les tympans. Ah ça... Si ça durait ainsi alors il en connaissait un qui allait devoir apprendre les vertues du silence. Ce qui serait particulièrement difficile par ailleurs... Allons bon, il en était découragé à l'avance... Peut-être ferait-il aussi bien de se rendre sourd temporairement par un sort quelconque, il gagnerait son temps... Enfin il n'avait pas le temps justement car les choses s'accéléraient tout à coup. Un incendie pour commencer, pas de quoi l'inquiéter véritablement sauf que ce temps sec et venteux couplé à la végétation rase et tout aussi sèche de cet endroit risquait fort d'amplifier très rapidement le phénomène. Il y avait son campement dans le coin, et Aigue... Il n'aimait pas beaucoup Korentin Kohan et le craignait moins encore mais il devait bien avouer qu'il ne tenait pas spécialement à rajouter la destruction par le feu de tout le quartier général rebelle à la liste de ses exploits récents. Il aurait beaucoup de mal à faire admettre à quiconque qu'il n'était pas responsable en plus, quand bien même c'était vrai. Quand à l'évanouissement de l'elfe eh bien... Eh bien qu'elle reste évanouie cette petite nature incapable de seulement repousser un sort de charme. Il serait toujours temps de s'en occuper tout à l'heure pour peu qu'il ne décide pas simplement de la planter là avec ou sans l'accord du baptistrel. Mais pour le moment il devait surtout empêcher la propagation de l'incendie.

Le serpent sifflait en lui, excité par la proximité de son élément naturel. Il ne serait sans doute pas prudent d'utiliser un sort conventionnel mais ce ne lui serait de toutes façons pas utile. Si il savait créer le feu, il savait aussi le contrôler suffisament pour que ce genre d'action ne puisse pas lui poser de problèmes. C'est donc avec une totale assurance qu'il tendit la main vers les flammes, les attirant dans ses paumes comme l'aimant aurait pu attirer le fer. Il ne lui restait plus à présent qu'à refermer les poings pour les éteindre mais... Cela s'avéra plus compliqué que prévu !

L'acier de ses prunelles se troubla avec surprise lorsque l'élément lui résista avec une vigueur terriblement renouvelée par l'enthousiasme de son totem apparemment pas du tout décidé à se plier à ses désirs. Sans sa totale insensibilité au feu il aurait été blessé grièvement mais en l'état actuel des choses il se contenta de jurer agressivement dans sa langue maternelle, quelque peu vexé par cette rébellion caractérisée du serpent. La flamme retomba de ses paumes et enflamma sa manche pour finalement retourner dévorer l'herbe sèche tandis qu'il éteignait son vêtement d'une tape agacée. Message reçu, les totems étaient touchés aussi... Aux grands maux les grands moyens donc. Même si justement il devait faire en sorte que ce ne soit pas trop grand. Il prit le temps de se concentrer afin de ne monopoliser qu'une infinitésimale fraction de sa puissance et ne se décida à esquisser son geste clé que lorsqu'il fut absolument certain de son parfait contrôle de la situation. Même ainsi et même avec l'incroyable maîtrise qu'il avait développée au fil des siècles il manqua déraper tant il fut surprit par la rapidité avec laquelle la trame le regorga de puissance en profitant de celle qu'il venait de dépenser. Couper le sort fut encore plus difficile qu'il ne l'aurait pensé et il lui fallut toute sa volonté pour simplement éteindre les flammes grace à la lisière d'eau et ne pas pour autant noyer toute la végétation alentour. Et l'elfe aussi tient, puisqu'il avait la mauvaise idée de continuer à respirer les paquerette au ras du sol... Quoique ça allait peut-être l'aider tiens. Au moins on ne pourrait pas dire qu'il n'avait rien fait... Cette pensée le motiva assez pour qu'une autre fraction de magie vienne frapper la flaque encore non aspirée par le sol et ainsi asperger copieusement le dormeur. Sans véritable succès en vérité...Il fronça les sourcils avec irritation et esquissa un pas qui dû alarmer quelque peu le baptistrel puisqu'il prit les choses en main. Immobile à nouveau, l'ancestral le laissa réveiller la victime sans doute plus doucement que lui ne l'aurait fait. En le voyant remuer enfin, il ne prit cependant pas de gants :

"Si je dois l'aider à te réveiller Eliowir, tu t'en souviendra très longtemps..."

Il ne saurait jamais si sa menace avait eut un effet plus salvateur que les soins du baptistrel ou si les deux s'étaient simplement harmonieusement complétés mais ce fut en tout cas efficace. Il les laissa échanger quelques paroles, ayant quand à lui baissé la tête vers une braise encore chaude qui se trouvait à ses pieds et qu'il s'empressa de recueillir directement sur sa paume afin de l'observer plus attentivement. Le serpent siffla doucement en lui et il l'autorisa à agir, enflammant aussitôt la braise jusqu'à avoir à nouveau une boule de feu dans les mains. Le problème étant qu'il n'avait pas demandé une boule de cette taille mais plus simplement une minuscule bille... Il serra la mâchoire en maîtrisant son élément avec peine jusqu'à la faire rétrécir quelque peu et gronda en comprenant qu'il avait atteint ses limites. Le serpent n'obéirait pas plus... Il avait beau avoir vécu des siècles sans même soupçonner son existence, il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir quelque peu démuni par sa trahison. Le regard sombre, il referma le poing, écrasant sa création avec mauvaise humeur et rejetant la braise finalement domptée au sol afin de finir de l'éteindre sous sa semelle. Enfin il se réintéressa à ses deux interlocuteurs, le regard quelque peu soucieux. Non seulement tout ceci l'inquiétait mais en plus il sentait que la nature n'en avait pas terminé avec eux. Et qu'elle n'en finirait peut-être même plus jamais vu comme ils semblaient l'avoir mise de mauvaise humeur... Il fixa le baptistrel en reprenant la parole :

"Climat, magie, totems... Au moins notre effort a été remarqué..."

L'ironie mordante restait sa défense la plus instinctive mais il ne pouvait néanmoins s'empêcher d'être inquiet. Il n'avait aucun moyen de savoir si les Alayiens ressentaient aussi les effets de la destruction de Dévoreuse et, du moins l'espérait-il, de la mise hors de combat de Néant. En fait non, maintenant qu'il y réfléchissait il était absolument surs qu'ils avaient réussi. C'était la seule chose qui pouvait expliquer tout ce désordre.

"Nous avons dû créer une sorte de déséquilibre..."

Moins de Néant donnerait plus de magie ? Dans ce cas ce serait forcément temporaire, nul n'ignorait qu'on ne pouvait tuer un Esprit Supérieur. Elle devait être sonnée mais elle reprendrait du poil de la bête. A eux de profiter de son moment de faiblesse... Sans se préoccuper de l'ahurissement qui allait sans doute s'emparer de l'autre elfe, il gronda pour faire face à la détresse qu'il sentait monter chez le baptistrel :

"Si c'était le prix à payer pour le victoire, je m'en acquitte sans regrets. Et quand bien même tu en aurai, ce qui est fait est fait. Il faut qu'on sache si les Alayiens sont affaiblit et comment nous pouvons en profiter..."

Il se doutait que l'autre elfe allait certainement mettre un grain de sel plus ou moins indigné dans toute cette affaire, aussi reporta-t-il vite l'acier imperturbable de son regard sur lui. Il n'était pas du genre à regretter ses propres choix ou à ressentir le moindre remord. Une fois qu'il avait choisit un chemin, il s'y tenait avec l'acharnement buté qu'on lui connaissait. C'était peut-être ce qui expliquait l'aura de totale assurance qui émanait continuellement de lui... Quoi qu'il puisse arriver, il était satisfait et même plutôt fier d'avoir réussi à toucher Néant. Comme quoi les Esprits n'étaient pas si inatteignables que cela...
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeMer 6 Aoû 2014 - 16:41


Il n’aimait pas beaucoup ce regard-là… légèrement vitreux, un peu trop insistant, non en fait pas vraiment vitreux c’était plus… il ne savait pas trop et d’ailleurs n’avait pas envie de le savoir, si il n’avait pas été ce qu’il était et qui il était, il aurait sans doute demandé d’une toute petite voix à Lorenz d’en coller une à l’autre elfe pour le faire revenir à ses habitudes. Autant il était ravis de voir que le vieil elfe ne se fouettait plus à tout va, autant il n’aimait pas du tout ce regard-là, c’était gênant et viscéral, il n’aimait pas du tout qu’on le regarde comme ça… ça le faisait un peu trop penser à Eliow, alors déjà que le nom était proche, si cet ahuris se mettait en plus à le regarder de la même façon… Il le regarda fixement, refusant de le lâcher des yeux tant qu’il lui semblerait bizarre. Tendu, il n’émit pas un son de plus, en oubliant même le feu qu’il avait provoqué, en oubliant même un court instant de respirer, retenant sa respiration sans s’en rendre compte. En le voyant finalement tomber dans les pommes cependant, il expira tout le contenu de ses poumons d’un seul coup, dans un soupire lourd et désabusé quoi que profondément soulagé. Il l’observa un bref instant les sourcils froncés, puis se mordit la lèvre, désolé d’avoir provoqué ça et agacé de la fragilité apparente de l’elfe. Enfin quoi, ce n’était qu’un petit sort de charme ! Comment ça ce n’était pas un petit sort de charme ? Mais si enfin, Eliowir était un mage plus puissant que lui ! Lorenz allait très bien lui non ? Évidemment qu’il allait bien enfin ! Alors pourquoi lui-là n’irait pas bien ! C’était tout de même un monde ! Bon à vrai dire il était plus désolé qu’autre chose mais être désolé était en soit une source de colère, comme de ne rien arriver à faire en cette journée si ce n’était exactement ce qu’il ne fallait pas faire.

S’approchant donc de l’elfe, il s’assit à côté de lui et entreprit de le faire revenir à lui le plus délicatement et le plus posément possible afin de ne pas lui faire encore subir quelque chose qu’il n’aurait pas demandé. Il tenta également, de son mieux, de limiter son utilisation de la magie chantée, et chaque fois qu’il ponctionnait dans son énergie, c’était avec autant de délicatesse que possible, histoire d’éviter un afflux trop énorme en une fois. Et même ainsi, avec les plus grandes précautions possibles, il avait encore l’impression de tenir une anguille entre ses mains. Il n’osait même pas chanter quoi que ce soit maintenant et ne faisait que chuchoter quand il le fallait vraiment… Ce n’était franchement pas pratique, pour quelqu’un ayant l’habitude de compter en toute confiance sur sa voix, voilà qu’elle devenait une ennemie potentielle et potentiellement destructrice. Fort heureusement, Eliowir n’était pas non plus atteint gravement et il finit par réussir à le faire réagir et entreprit de le ramener lentement à la réalité… Sans doute plus efficacement que l’eau dont l’avait aspergé Lorenz, mais mieux valait autant cela qu’autre chose. Il préférait ne pas laisser le vampire jouer les guérisseurs, même si, parfois, certaines parts du caractère du vieil elfe lui faisait lever les yeux au ciel ou le blessaient, il préférait un Eliowir avec sa tête et crû. Il s’était mis à l’ouvrage aussitôt qu’il avait vu Lorenz esquisser un geste dans sa direction. L’idée même de le voir réveiller l’elfe à coup de revers de main ne lui disait absolument rien… le pauvre allait finir cuit à point. Enfin pas dit qu’il soit mieux loti avec lui… Mais au final, Eliowir finit par ouvrir les yeux et il poussa un nouveau soupire, pleinement soulagé cette fois-ci. L’autre ouvrit finalement les yeux et il lui sourit de son mieux.

Chuchotant, quoi que sa voix semblait parfaitement normale en raison de la différence de puissance entre cette journée et le passé, il s’adressa à son patient. « Est-ce que vous vous sentez mieux ? Je suis confus de vous avoir ainsi affecté… je ne m’attendais pas à un effet aussi important » Il l’observa, quelque peu soucieux et rajouta. « Je suppose que c’était également pour cela que vous n’utilisiez pas votre magie ? Et vos enchantements ? Est-ce qu’ils sont atteints aussi ? » Il n’avait pas ses armes avec lui hélas, et en était au stricte minimum, de sorte qu’il n’avait absolument aucune idée de la question. Pourrait-il utiliser Amirïa pour épargner à son entourage une trop grande chaleur. Ils n’eurent guère le temps d’échanger davantage cela dit, Lorenz revenait à eux et il détourna son regard de l’elfe pour le poser avec douceur sur le vampire. Un pâle sourire un peu jaune fleurit sur ses lèvres pour toute réponse… Oui, leur effort avait été remarqué… mais en fait, ça aussi ça l’agaçait quelque peu quand il y pensait. Ça le déprimait et ça l’agaçait en même temps. Le monde ne tournait plus rond à cause d’eux, tout simplement parce qu’ils avaient agis et fait ce qu’il fallait faire ! Non en fait ce n’était pas leur faute à eux non ? C’était la faute à Néant ! Si elle n’était pas venue mettre le bazar sur Armanda, si elle ne s’était pas attaquée à eux, si elle n’avait pas laissé Dévoreuse traîner, rien de tout ça ne serait arrivé, rien n’aurait pu se produire ! Et même maintenant, elle ne pouvait pas sucrer les fraises en paix ?! Zut à la fin !

Zut et zut et flûte ! Une détresse impressionnante monta en lui alors qu’il se sentait proprement incapable, face à ce désastre, qu’il s’agisse de cette… fin du monde… de ce qu’il avait fait à Eliowir, de ce qui se passait dans la nature… et la première chose à laquelle il pensait, c’était que Néant était entière responsable de tout ça ? Il était en colère contre elle avant de l’être contre lui ? Et le pire ? C’est que ça le mettait encore plus en colère… les nerfs lâchaient, c’était tout simplement la fin. Ne pouvait-il simplement se morfondre et s’auto-punir pour ce qu’il avait fait ? C’était trop demander ? Lorenz le tira une nouvelle fois de ses pensées, et il resta à l’observer fixement, sans ciller, sans bouger, pratiquement sans respirer… Et plus il regardait Lorenz, plus il sentait qu’il allait réellement avoir une crise de nerfs… Pas à cause de ce que disait le vampire, enfin si, d’une certaine façon c’était la goutte d’eau en trop, mais pas forcément en mal en fait et… et en fait il se fichait complètement de savoir si c’était bien en mal en fait. Il se releva mécaniquement, regarda le vampire, regarda l’elfe, regarda la plaine, inspira profondément et…. Craqua, entrant en éruption au sens propre et premier du terme. Une gerbe de flamme gonfla autour de lui, l’enveloppant complètement en le transformant en boule de feu sur pattes avant de diminuer, puis de regagner en puissance, en un yoyo incontrôlable de ses sentiments qui oscillaient entre l’abattement et la dépression totale, la satisfaction et la colère. On lui soufflait le chaud, on lui soufflait le froid… c’était bien, ce n’était pas bien… mais zut à la fin ! Il pinça les lèvres et s’éloigna de quelques pas, se mettant à tourner en rond, maudissant, jurant et feulant sans que le moindre son ne sorte de ses lèvres.

Il n’avait pas envie de perdre ses pouvoirs à cause de son éruption et puis il risquait de les rendre sourds si il émettait le moindre son pour le moment, mais ça ne l’empêchait pas de bouger les lèvres et de hurler dans un silence fracassant uniquement entrecoupé par les ‘vroufs’ de ses flammes dansant de plus en plus haut. Marre et marre et re marre ! D’abord il convoquait une réunion de négociations et Néant gâchait tout, ensuite il combattait pour sauver le Dracos avec les autres et Néant lui volait ses souvenirs et son sommeil pendant des mois et des mois, maintenant qu’il lui rendait la monnaie de sa pièce, elle trouvait encore le moyen de mettre le monde à mal et se faire passer pour une victime ! Et le pire c’était que même lui était persuadé d’être effectivement le méchant dans cette histoire et regrettait déjà…. Tout en ne regrettant absolument pas parce qu’il savait ce qu’il avait fait et pourquoi ! Et cerise sur le gâteau on allait dire qu’il aurait mieux fait de laisser Lorenz souffrir, encore… comme d’habitude ! Parce que le reste du monde était beaucoup trop engoncé dans sa certitude que le vampire était irrémédiablement mauvais. Et ça aussi il en avait marre bougre de Dracos ! Et pourquoi la seule fois où il pensait un peu à sa pauvre pomme ça finissait en catastrophe à l’échelle continentale et probablement pire encore ?! Pourquoi ?!! Il se vidait les poumons, hurlant silencieusement et tempêtant contre le reste du monde et contre tous les esprits réunis, en produisant un spectacle lumière (ça aurait été son ET lumière si il avait émis un son mais ce n’était pas le cas) saisissant, brandissant ses délicats petits poings et marchant de long en large dans des envolées de capes venus d’ailleurs.

Il s’arrêta un instant, leur lança un regard proprement outré qui n’allait pas du tout avec son minois habituellement souriant, inspira à plein poumons et se lança dans le second round en noircissant un rocher sur lequel il finit par s’asseoir, plus virulent encore même si… complètement muet. Il évacuait complètement la tension nerveuse de la seule façon qu’il pouvait atteindre puisque sa condition d’enflammé l’empêchait de pleurer. Un long moment, il continua à flamber joyeusement, aveugle à tout le reste, puis il sembla s’éteindre d’un coup et s’accroupis en haletant, mèches folles retombant sur son visage. Son dos et ses épaules tressautèrent à moitié de pleure et à moitié de rire, puis il se redressa d’un bond en captant quelques vibrations au travers de la plaine. Il fronça les sourcils, puis écouta de nouveau, puis finalement posa un regard revêche sur les deux compères encore présents. Il pointa finalement le doigt vers un point opposé mais éloigné de la plaine. « Patrouille Alayienne, par là bas, plusieurs lieux » annonça-t-il. « On peut déjà tester avec eux… » Puis il soupira, sembla reprendre le contrôle de lui-même et sembla un instant désolé de la flambée qu’il venait de faire.
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeMar 12 Aoû 2014 - 13:12

Les limbes dans lesquelles il avait plongé lui semblaient... agitées. Sombres. Ténébreuses. Suffocantes.

Et mouillées.

Il sentit vaguement des larmes d'eau chaude venir lui lécher le visage, les mains, pour finir ensuite en petits sillons fuyant le long de son cou, de sa nuque. Il sentit sa peau frissonner, comme s'il s'agissait d'un corps autre qui n'était pas le sien. Ses sensations étaient siennes, lui soufflait sa conscience s'éveillant lentement, difficilement, mais elles ne l'étaient pas vraiment, pas tout à fait, trop éthérées, trop éphémères. A peine saisissait-il une bribe de ces perceptions qu'elles semblaient déjà s'évanouir, s'évaporer dans la chaleur ambiante, emportées alors par des vents plus violents encore que ceux des tornades. Les vents des limbes, les vents des songes, les vents de l'irraison.

Mais ces vents avaient beau mugir de toutes leurs forces, une voix parvint à se frayer un chemin jusqu'à ses sens émoussés. Jusqu'à son esprit embrumé. Une voix qui justement écartait les brumes par voile entier, lentement, précautionneusement, comme craignant de le blesser. Une autre voix cassante, dure, n'eut pas cette patience et déchira de son tranchant affuté les derniers lambeaux de ce voile délétère qui l'avait enfermé dans son cocon.

Quand il ouvrit les yeux, la première chose qu'il vit fut un sourire timide mais sincère, visiblement soulagé de le voir revenir à lui. Puis un vampire debout, derrière l'elfe chanteur, faisant mumuse avec le feu. Avait-on jamais appris au Prince Noir qu'il valait mieux ne pas jouer avec le feu ? Apparemment non. Et le vil serpent semblait même prendre un grand plaisir à expérimenter sa... nouvelle magie.

Oui, nouvelle magie. Car celle-ci, devenant presque inmaitrisable, se renouvelait, devenait autre. Vraiment tout autre. Et pourtant toujours la même, toujours cette douce magie qu'il aimait tant. Puissante magie maintenant dont il avait tant envie de s'engorger...

« Est-ce que vous vous sentez mieux ? Je suis confus de vous avoir ainsi affecté… je ne m’attendais pas à un effet aussi important. Je suppose que c’était également pour cela que vous n’utilisiez pas votre magie ? Et vos enchantements ? Est-ce qu’ils sont atteints aussi ? »

- Oui, merci Sire Shadowsong, je me sens mieux.

Oui, vraiment mieux. Le sort de charme du baptistrel semblait bel et bien dissipé et le vieux lion avait retrouvé toute sa lucidité. Et plus encore, songea-t-il, soudain perturbé et interloqué de ce qu'il sentait sourdre en lui rien qu'à regarder ses deux compagnons du moment. Une envie, irrésistible, implacable, redoutable... une attirance... En contemplant le doux visage qui l'observait avec inquiétude, il lui trouvait... du charme. Pas de ce charme imposé par un sortilège. Pas tout à fait non. Le charme qu'il lui trouvait était... naturel. Naturellement magique, puissamment magique, mais naturel quand même.

Son lion ! réalisa-t-il abruptement, davantage troublé encore. Voilà que son lion jetait son dévolu sur l'elfe chanteur... et sur le prince noir en personnes ! Un comble... Il ne l'avait quasiment jamais vu oeuvrer sur des hommes. Des hommes, par le Dracos ! Perfide lion alors que de le prendre ainsi en traitre !

Il secoua la tête pour chasser les reliquats de ces étranges et dérangeantes pensées, et reporta son attention sur Shadowsong.

- Et oui, notre magie est perturbée. Visiblement nous sommes tous atteints, si j'en crois ce dont je viens d'être témoin. Et je subodore qu'effectivement toute magie est atteinte. Mon... mon totem est assez virulent en ce moment, confessa-t-il en un murmure.

Et comme pour répondre à ce qu'il venait de dire, Wintel s’immisça dans leur conversation.

"Climat, magie, totems... Au moins notre effort a été remarqué..."

Notre effort ? Qu'entendait-il par là ? Qu'est-ce que ces deux-là avaient encore bien pu faire pour perturber autant l'équilibre de la magie ?

"Nous avons dû créer une sorte de déséquilibre..."

Pouquoi fallait-il que ce maudit prince fasse écho à ses pensées ? Ne pouvait-il pas plutôt répondre à ces questions ? Certes muettes pour l'heure les questions, mais détails que cela !

"Si c'était le prix à payer pour le victoire, je m'en acquitte sans regrets. Et quand bien même tu en aurai, ce qui est fait est fait. Il faut qu'on sache si les Alayiens sont affaiblit et comment nous pouvons en profiter..."

Eliowir se sentit écarquiller les yeux quand compréhension prit forme peu à peu dans son esprit. Ces deux-là avaient bel et bien fait quelque chose. Et pas dans la dentelle ! Visiblement ils avaient essayé de porter un coup décisif aux alayiens. Ou à Néant. Oui, à Néant très probablement. Et c'était probablement réussi, mais à quel prix ! Allaient-ils les conduire à leur perte à tous ? A la fin de leur monde ? Douce Armanda...

Il était alors sur le point de s'écrier au scandale, de demander explications sur tout ce charabia... quand une torche vivante s'alluma non loin de lui. Visiblement trop d'émotions semblaient noyer le baptistrel qui avait décidé de tenter de les immoler. En son for intérieur, le vieux lion doutait que cela suffise. Les émotions du monde de l'impalpable ne semblaient guère sensibles aux puissances de ce monde matériel, pas même aux flammes vives du feu incarné. Non, pas même l'âme du feu n'avait ce pouvoir.

Toutefois sentant qu'une telle décharge était nécessaire, salvatrice peut-être d'ailleurs, Eliowir garda silence et tint ses commentaires secrets. Sursautant toutefois légèrement quand l'autre elfe, ses ardeurs enflammées un peu calmées, les foudroya du regard. Il se surprit d'ailleurs à espérer intérieurement que Shadowsong n'ait pas acquis le pouvoir de lancer des flammes d'un simple regard, ou ils seraient réduits en cendres en cet instant. Du moins lui, le serpent devant être immunisé contre toute fournaise, même immolatrice et sacrificielle.

Sa curiosité revint cependant en force, et, n'y tenant plus, il osa élever la voix :

- J'espère que vous m'honorerez de quelques explications. Ma curiosité est piquée au vif... Je suspecte que vous ayez voulu atteindre Néant ? Non, je suis même quasiment certain que vous l'avez atteint... Comment... Là est la question.

Et alors qu'il la posait, une hypothèse, folle, pharamineuse, prodigieusement démente, se dessina à son esprit.

- Dévoreuse, souffla-t-il.

Ne sachant s'il devait s'en réjouir ou s'en préoccuper plus encore. Puis... décidant que de toute façon ce qui était fait était fait et que ces questions devenaient fatigantes à résoudre, se sentant bien trop las et épuisé pour ne serait-ce qu'y songer plus longuement, il choisit d'en prendre son parti. Et de profiter de l'instant présent. Il était déjà bien difficile à gérer... Il se permit toutefois un lourd regard vers le prince noir, comme cherchant une confirmation, un signe, n'importe, qui lui donne raison. Et comme cherchant aussi si Dévoreuse avait pu... Après tout, de ce que lui avait dit le digne millénaire, l'objet néantique aurait pu avoir la propriété de détruire la malédiction draconique du prince noir et de son double royal... Se pourrait-il... ?

Il n'eut toutefois guère le temps de poser cette énième question, que Shadowsong coupa court à toute réflexion, en leur pointant du doigt un point vers l'horizon. Loin, loiiiiin, là bas. Si loin, que le lion se sentit déjà las, fatigué, rien que de penser que la tortue voulait les entrainer si loin.

« Patrouille Alayienne, par là bas, plusieurs lieux. On peut déjà tester avec eux… »

Eliowir ne put que répondre de concert au soupir lâché par l'elfe chanteur. Même si son soupir à lui indiquait plus l'immense indolence qu'il sentait le gagner. Se lever lui paraissait si difficile, si éprouvant... alors en plus marcher jusqu là-bas. Même si effectivement s'amuser avec toute la puissance de sa magie revigorée, pire même décuplée, euphorisée, grisée, l'excitait également. Pour ne pas dire plus encore. Un fin sourire, presque carnassier, teintée d'un amusement certain, étira ses lèvres pâles, avant qu'il ne réponde :

- Auriez-vous soudain des envies de vous défouler, Sire Shadowsong ?

Pas qu'il l'en blâmerait. Il ressentait cette même envie. Si seulement il ne se sentait pas si las...

Un autre soupir lui échappa, avant qu'il ne daigne à se relever, en puisant dans toutes les ressources d'énergie qu'il pouvait encore avoir.

- J'avoue me sentir...

Il ne put finir sa phrase, un instinct étrange, un instinct de proie devant son prédateur, lui dictant de ne pas avouer une quelconque faiblesse devant un serpent aux crocs acérés et des plus venimeux. A la place, un nonchalant mouvement de main balaya l'air devant lui, comme si la suite était une évidence qui se passait de mots.

- Mais soit, je vous suis. A vous l'honneur, offrit-il, tout en invitant les autres à ouvrir le chemin d'un signe de main presque péremptoire.

Un geste tout Serillêiel. Tout léonique. Pétris d'arrogance et d'assurance affermies.

[HJ : désolée encore du retard en espérant que ca vous plaira. Sinon, comme toujours, n'hésitez pas. Et désolée si des fautes trainent, je ne me suis pas relue...]
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Lorenz Wintel
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeJeu 14 Aoû 2014 - 19:17

Cette journée était vraiment étrange. Cette pensée effleura son esprit tandis qu'il observait les deux elfes avec attention. Le regard du plus vieux lui déplaisait, il n'était plus sous le sort de charme et pourtant... Quel était son totem déjà ? La réponse lui vint presque aussitôt, servie par sa mémoire fidèle qui lui retraçait les différents éléments recueillit lors de son séjour chez les baptistrels. Un lion de niveau 2 au minimum... Et bien voilà qui promettait. Mais ce ne serait sans doute pas le pire, il n'osait imaginer toutes les implications qu'allait avoir cette folie des totems sur tous les Armandéens. Les possibilités étaient infinies, et absolument terribles.

C'était un problème qu'il faudrait régler. Ou qui se réglerait tout seul plus probablement, mais pas avant un bon moment. En attendant il avait un autre soucis sur les bras, ou pas vraiment un soucis en fait. Plutôt un événement très improbable et donc particulièrement fascinant. Troublé, il ne pu s'empêcher de fixer longuement le baptistrel et surtout l'étincelle de colère de plus en plus nette qu'il voyait luire dans son regard. Colère et Merithyn... Voilà bien deux mots qui n'allaient pas du tout ensembles. Alors quoi ? La fin du monde avait aussi influencé son caractère ? Ou bien leur nouveau lien faisait qu'il déteignait désormais sur lui... M'enfin ce serait quand même sacrément rapide comme changement ! Non c'était certainement plutôt l'accumulation qui faisait craquer l'elfe chanteur. Ainsi donc sa patience légendaire avec bel et bien une limite, une limite qu'ils auraient fini par atteindre une bonne fois pour toute ? Voilà qui était pour le moins miraculeux.

Oui, miraculeux. C'était le mot choisit par Lorenz. Il avait été assez longtemps agacé par le calme imperturbable de l'elfe et son incapacité notoire à en vouloir à qui que ce soit pour se réjouir de ce changement. Quand bien même il serait spectaculaire et potentiellement dangereux... Car c'était le cas. Une bouffée d'amusement inattendu salua le soudain embrasement de l'elfe ainsi que même une très légère, oh vraiment très légère, étincelle de fierté mêlée d'un certain attachement tout neuf qui passa si fugitivement dans ses prunelles qu'on aurait pu croire l'avoir imaginée. Il y avait peut-être quelque chose à en faire finalement... Et même si ce n'était pas le cas, c'était une satisfaction que de le voir se libérer un peu pour une fois. Bon l'autre elfe ne serait sans doute pas du même avis, il regardait la scène avec beaucoup moins de plaisir, mais il n'entrait pas en ligne de compte. Il n'était rien du tout.

Il reporta son attention sur son chanteur, pas vraiment inquiet quand à toute cette agitation. Le feu ne blesserait aucun d'entre eux, et il connaissait assez bien toutes les vertues de la colère pour ne pas la craindre et même la considérer indispensable de temps à autre. Le mieux était encore de lui donner un exutoire, mais il n'en avait aucun sous la main. Enfin si, Eliowir. Sauf que Merithyn s'en voudrait certainement ensuite et qu'il ne serait plus bon à rien pendant des lustres. Il était sans doute plus judicieux de laisser sa rage s'éteindre d'elle même peu à peu, ce qu'elle faisait d'ailleurs. Ou pas. Le vampire haussa légèrement un sourcil en croisant le regard outré du baptistrel, pas spécialement intimidé et pas certain de toutes façons que ce soit le but du concerné. Le second round commençait... Heureusement qu'ils n'étaient pas pressés...

Cela dura encore un bon moment sans que l'ancestral ne semble s'en troubler. Le visage de marbre, il attendait simplement que la crise se passe. Il n'ouvrit pas plus la bouche lorsque cela sembla être enfin le cas, attendant de s'assurer qu'il n'y aurait pas de troisième round et échangeant un regard entendu avec le chanteur. Alors quoi, cela faisait du bien non ? Il ne pourrait pas nier après cela. Et encore moins lui reprocher sa prochaine fureur, il ne l'avait jamais vraiment fait d'ailleurs. Autant garder tout de même ce souvenir précieusement, cela pourrait resservir. Il le classa donc soigneusement dans sa mémoire et tourna la tête lorsque le deuxième elfe se décida à prendre la parole. Ah ça... Il fallait s'y attendre à ce qu'il tique sur ce qui venait d'être dit. Restait à voir comment il allait réagir. Lorenz s'était attendu à de l'ahurissement mêlé de colère, du mépris peut-être mais en premier lieu l'elfe semblait surtout curieux, et plutôt doué dans l'art d'additionner les évidences apparemment...

Le nom de la chevalière détruite résonna entre eux, amenant une lueur dangereuse et carnassière dans les prunelles d'acier. Quelles que puissent être les conséquences, c'était tout de même une grand victoire. Après tout ce temps à craindre sa puissance et les mains éventuelles dans lesquelles elle pourrait tomber, les Armandéens étaient enfin libérés de ce fléau. Quand à Néant, elle avait prit un coup certe pas décisif mais tout de même libérateur. Ils montraient ainsi qu'ils ne comptaient pas se laisser faire, et qu'ils n'autoriseraient personne à prendre le contrôle de leur monde, même pas un Esprit.

Silencieux toujours, il s'autorisa à laisser l'ombre d'un rictus sardonique fleurir sur son visage. Le regard en coin de l'elfe ne trompait pas quand aux questions qu'il était en train de se poser. Il n'y avait pas grand chose qui pouvait égaler le plaisir qu'il avait à se sentir libérer de la malédiction, mais ressentir l'inquiétude et plus tard la consternation de ses ennemis lorsqu'ils le sauraient en faisait partie. Il était à nouveau en pleine possession de ses moyens, et ce serait une mauvaise nouvelle pour pas mal de monde. Mais ce n'était pas le moment d'y penser. L'annonce du baptistrel lui avait fait lever le nez et humer l'air. Rien. Les Alayiens étaient trop loin pour qu'il puisse les sentir, et le fait qu'ils n'utilisaient pas de magie les rendaient difficiles à localiser par ce biais. Ce n'était pas très important, pas de raison que son chanteur se trompe et même si c'était le cas il n'avait de toutes façons pas l'intention de rentrer tout de suite. Il esquissa un pas vers la direction indiquée et s'immobilisa brutalement devant le geste un peu trop impérieux à son goût de Serillëiel. L'acier se fit brûlant tandis qu'il le transperçait sans clémence, et la réponse claqua enfin, teintée de l'ironie méprisante qu'il savait si bien manier :

"Non. Tu passes devant. Il serait dommage que tu t'évanouisse encore sans qu'on s'en aperçoive..."

Bon évidemment cela ne lui aurait fait ni chaud ni froid mais le ton doucereux et faussement attentionné qu'il avait prit était une gifle suffisante pour remettre l'elfe à sa place et lui faire regretter son geste. D'autant plus qu'il n'avait pas vraiment le choix, le prince le fixait avec sa dureté habituelle, impossible de se tromper sur qui détenait le droit à l'autorité dans le petit groupe. Aucun autre choix n'était possible lorsqu'il donnait un ordre de ce type.

C'est ainsi qu'ils se mirent en route, approchant lentement mais surement du groupe d'Alayien qui ne tarda pas à être reperé olfactivement par le vampire désormais attentif et lancé dans le genre de chasse qui était le propre de son espèce. Les sens en éveil, sa démarche s'était faite plus souple et silencieuse, mortelle pour les adversaires inconscients de sa présence. Les trois étranges compères s'étaient séparés en arrivant tout proche de la colonne en marche et le vampire ne pu que gronder silencieusement en entendant l'un d'eux faire craquer une branche. Aussi fiers qu'ils puissent être de leurs discrétions, les elfes n'en restaient pas moins de véritables catastrophes ambulantes comparés aux vampires. Il ne saurait sans doute jamais lequel des deux avaient fauté, mais le résultat était là et la voix grave du chef de détachement s'éleva bientôt :

"Halte, qui que vous soyez ! Montrez vous immédiatement et sans armes !"

Comme si il en avait besoin... Quoique si. Vu l'état actuel de son totem et de la magie c'était sans doute plus sur. Enfin sur... Le verre noir rendait quand même tout cela risqué, ils ignoraient totalement si il était encore actif ou non. Il pesa le pour et le contre quelques secondes, silhouette tapie invisible derrière l'ombre d'un rocher. Ses sens vampiriques analysaient froidement la situation, comptant la petite vingtaine d'Alayiens présents et notant à la fois leur position et le nombre de mouvement qu'il faudrait pour les atteindre l'un après l'autre. Bien, en cinq mouvement il pouvait en éliminer trois sans prendre de véritable risques et redisparaître dans le fourré là bas. Il tuerait le meneur en premier, parce que c'était le mieux à faire déjà d'une et ensuite parce qu'il n'aimait ni sa tête ni son ton. Aussitôt pensé, aussitôt mis en application. Les Alayiens ne purent que glapir de surprise lorsqu'une ombre vivace plongea soudainement entre eux.

Un mouvement, un mort. Ses dagues prirent une teinte carmin des plus satisfaisante tandis que le chef Alayien s'écroulait en tâchant de retenir le flot de sang qui s'échappait de sa carotide. Second mouvement, nul n'avait encore eu le temps de réagir avant qu'il ne parvienne face à sa deuxième cible et ne lui plonge Lomë dans l'oeil. Le troisième mouvement était plus délicat mais son instinct affuté lui permit de se glisser sans mal entre deux lances qui tentaient de toucher le courant d'air qu'il était et sur le quatrième il coupa les jarrets de sa dernière cible. Cinquième mouvement, et il disparaissait à leurs yeux ébahit, les laissant complétement désorganisés et terrifiés par ce coup de tonnerre qui semblait leur être tombé sur la tête. En s'époussettant dans le fourrée où il avait atterrit, il repéra Merithyn qui s'y était apparemment réfugié aussi et haussa les épaules :

"Lents comme ils sont, on ne risque pas de savoir si le verre noir fonctionne. Il faudrait qu'Eliowir s'évanouisse au milieu d'eux à la limite..."

Il ne plaisantait qu'à moitié et le baptistrel en fut sans doute conscient vu le regard qu'il lui décocha en réponse. Un autre haussement d'épaule fut sa seule riposte et il épongea le sang qui ruisselait de ses lames sur la mousse fraiche tandis que les Alayiens s'égosillaient à nouveau :

"Montrez vous, lâches ! Créatures impies ! Néant n'aura aucune pitié pour vos âmes !"

Sardoniques, les prunelles de l'ancestral se fixèrent sur le point où il avait localisé l'autre elfe, attendant de voir ce qu'il allait faire. Comme si ils avaient besoin de la pitié de Néant tiens... Aucune chance qu'elle ne leur soit accordée de toutes façons après ce qu'ils avaient fait et c'était très bien ainsi. La lueur dansa farouchement dans l'acier, pleine du mortel amusement du chat s'amusant avec une famille de souris. Prédateur en pleine action, il avait tout du fauve attendant patiemment que son heure revienne....
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeVen 15 Aoû 2014 - 19:51


Il décocha un regard sombre à l’elfe. Envie de se défouler ? Dépendait ce qu’il entendait exactement par se défouler en fait… il n’avait pas le droit d’attaquer quelqu’un ou de tuer, et n’en avait pas envie. Et il se défoulait déjà fort bien en flambant comme une torche vive et en vomissant silencieusement tout ce qu’il pouvait bien avoir envie de dire, d’extérioriser. Il venait déjà de s’accorder un trop grand luxe, un luxe qu’il n’aurait pas dû avoir par ailleurs. Il ne s’en voulait pas forcément car la sensation de soulagement était intense, libératrice à un point inimaginable… Il avait l’impression qu’un poids venait de s’ôter de ses épaules, qu’il pouvait soudain cesser de se morfondre. Une impression de légèreté et de liberté le gagnait entièrement et il ne pouvait que goûter soudain, au moins pour un moment, le plaisir simple de pouvoir respirer sans que ses poumons soient comprimés par l’angoisse ou le regret. Certes, il n’était pas forcément fier de s’être laissé emporter ainsi, ça ne lui ressemblait absolument pas, mais pour le coup il en avait fondamentalement eut besoin. C’était vital au peu d’équilibre qu’il possédait encore et il ne se désavouait pas pour cette fois même si il n’en était pas fier non plus. Il n’avait échangé qu’un regard avec le vampire mais tout était dit et il aurait été bien en peine de nier que cela faisait définitivement du bien. Intérioriser et pondérer ses émotions ne seraient donc pas toujours une bonne chose… Pourtant il se sentait incapable de recommencer plus tard pareille explosion. Il était simplement à bout, arrivé à une limite qu’il frôlait depuis déjà plusieurs mois. Ça avait été la goutte d’eau faisant déborder le vase. Il se sentait un peu plus paisible désormais, mais non moins déterminé et la colère sous-jacente à sa soudaine flambée était toujours bien présente. Simplement, elle ne jaillissait plus comme une éruption, donnant simplement un élan complètement différent à ce qu’il faisait. Mieux valait attendre pour lui reprocher ses torts, dans son état actuel, il risquait plus de leur faire croire qu’ils étaient des ornithorynques pour le restant de leurs jours.

Il avouait se sentir quoi exactement ? Un instant, il fut tout de même inquiet, persuadé que l’autre risquait de s’évanouir de nouveau. Avec la chaleur qu’il avait dégagée ce ne serait guère étonnant, sans compter que Lorenz en produisait également. Le pauvre Eliowir n’était pas gâté, coincé comme cela entre eux deux. Et puis il était vrai qu’il se remettait déjà d’une inconscience. Ce ne serait pas une bonne idée pour lui de se retrouver mal… pouvait-il l’aider ? Il le valait sans doute mieux, si non Lorenz allait vouloir jouer les guérisseurs, dans le meilleur des cas à coup de gifles et dans le pire… bref. Mais cela ne l’intéressait pas, ce qu’il voulait savoir lui c’était si oui ou non ils allaient poursuivre ces Alayiens. Bon connaissant Lorenz, ce serait oui, en vérité c’était surtout pour savoir s’il allait falloir assommer et traîner Eliowir ou si celui-ci suivrait volontairement. Vu ses tendances à l’évanouissement, il préférait qu’il vienne de son plein grès histoire de pouvoir le surveiller de près et intervenir s’il le fallait. L’elfe lui rajouta un sujet d’inquiétude, quoi que mêlé d’amusement, en voyant son geste péremptoire et impérial… Un fin sourire, presque une grimace en vérité, vint étirer ses lèvres délicates devant la prise de risque. Certainement son totem lion qui faisait des siennes, tout arrogant qu’il puisse être il n’était pas idiot au point d’essayer de donner un ordre à Lorenz. A lui encore, passait, il ne s’en vexait pas même si il n’obéissait pas forcément non plus, mais le prince vampirique, avec ce que tout un chacun savait de lui ? Là c’était tirer la queue du lion, sans mauvais jeu de mots. Il espérait toutefois que le vampire n’allait pas le prendre trop mal. Une pique ou un coup de dent verbale ne tuerait pas Eliowir, un sort ou un coup de dague en revanche… Mais mieux valait ne pas parler de malheur surtout quand justement Lorenz lui répondait, le soulageant de cette tâche fort compliquée.

Comme attendu, Eliowir se vit sommer de passer devant, élargissant sensiblement son sourire. Le vampire ne pensait évidemment pas du tout au bien être de l’elfe, c’était de l’ironie, rien de plus, mais hélas il y avait un fond de vérité là-dedans tout de même. Ça le gênait un peu car il ne voulait pas vexer son aîné mais il était obligé de reconnaitre qu’ironie ou pas, il avait effectivement une étrange propension à tomber évanouie. « Ce n’est certes pas faux du tout… S’il vous plait, Eliowir, passez devant, ce sera mieux » Que dire d’autre ? Bon certes cela faisait désagréablement écho à la moquerie de Lorenz mais là c’était un peu difficile de faire autrement. Espérant cependant qu’il n’allait pas trop s’en offusquer, il le laissa donc ouvrir la marche, calant son pas sur celui d Lorenz qui suivait en sa compagnie. Ses yeux restaient braqués sur le dos de l’autre elfe, alors qu’il donnait des indications de temps en temps pour les diriger droit vers le groupe d’alayiens qu’il avait sentis au travers des vibrations du monde. Ce n’était foncièrement pas difficile de les repérer, ils avaient la délicatesse dans la trame vibratoire d’un troupeau de dragons furieux. En arrivant près de la colonne, ils se séparèrent en trois et prirent chacun un angle d’approche différent. Solitaire, il se dirigea vers un buisson bien touffu dans lequel il disparut totalement avec un peu d’aide de la magie de sa cape de brume si pratique. Cependant, un craquement subit révéla leur position. Oups ? Était-ce lui le fautif ? Si c’était le cas alors c’était totalement involontaire. Il ne prit d’ailleurs pas le temps de vérifier, car le chef de la troupe ennemie les interpelait, sans doute sans trop savoir de qui il s’agissait. Il ne comptait nullement répondre à cette sommation, l’autre aurait de toute façon bien du mal à le découvrir, planqué dans son buisson d’orties.

Orties qui, d’ailleurs, semblaient se faire pousser des dents… allons bon, un autre effet de leur attaque sur Néant ? Il était pour le moins insolite en ce cas et potentiellement dangereux à très court terme. Il ne bougea pas, néanmoins et se contenta de s’assurer de ne pas être mordu, surveillant la progression des plantes de son mieux. Pas qu’il les craignait, elles s’enflammeraient au contact de sa peau, les pauvres, mais justement, il ne voulait pas les blesser. Pendant ce temps, un glapissement lui appris que l’un de ses compères venait de passer à l’attaque. Lorenz très probablement, il ne voyait pas Eliowir se lancer avec autant d’aisance que son… frère. Les vibrations l’atteignirent de plein fouet, violentes, délétères, des vibrations de morts. Trois adversaires de moins sur les vingt de départ. Il serra les dents pour réprimer le besoin maladif qu’il avait de se jeter hors de son fourré pour voler à l’aide des mourants. C’était des ennemis et il risquerait sa vie… pas pour rien, une vie n’était jamais rien, mais il fallait qu’il finisse par le comprendre, il y avait parfois des instants où se retenir était meilleur. Un instant plus tard, Lorenz glissait à ses côtés. Il tourna la tête vers lui, attendant un verdict qui ne tarda pas. Cependant l’idée de lancer Eliowir comme cobaye au milieu de ces tueurs de magie ne lui disait vraiment rien. Il n’était pas cruel après tout. En tout cas ça l’avait marqué, que l’autre elfe s’évanouisse ainsi ! Il lui décocha un regard de désagrément, même si ponctué d’un demi sourire. La blague était à demi drôle, mais l’idée sérieuse en revanche…

Bref. Il reporta son regard vers la route un peu en hauteur, alors qu’un autre soldat sombre les hélait à l’aveuglette. Et bien… ils n’avaient vraiment pas peur, même après ça ? C’était admirable. Il ne put que chuchoter, sa voix se glissant très doucement dans l’oreille vampirique. « Ah non ça c’est certain elle n’aura aucune pitié… quand elle se sera remise, tout du moins » Si seulement l’humain savait. Mais il ne savait pas et c’était faire du mauvais esprit que de se moquer de ça. Après un instant de flottement, il effleura le bras de Lorenz. Il ne l’avait jamais touché en dehors de ses interventions de soins, ne s’était pas pensé le droit de le faire, aussi le frôlait-il simplement sans aller plus loin, cela attirerait bien assez son attention. Avec deux gestes simples, il indiqua qu’il prenait la main et se releva discrètement avec un léger sourire. Il était temps de mettre un petit bémol à l’image inoffensive que l’on se faisait de son ordre. De tous, il était le plus dangereux, pas parce qu’il était gardien, mais parce que son élément était le feu et que cela voulait absolument tout dire de ce qu’il était. Accroupis, il commença à chantonner en subphonique, de sorte que les sons ne soient pas du tout entendu par les oreilles mortelles. L’appel à l’air et l’eau vint et une brume glacée et opaque monta, malgré la chaleur caniculaire qu’ils subissaient. Elle entoura les alayiens, bloquant leur vision et atténuant tous les sons, créant un climat de tension et propice à l’imagination sombre de l’horreur selon les normes humaines. Les ombres s’épaississaient, le vent s’insinuait sous les armures, dans les vêtements… Une fois qu’il fut certain de son atmosphère, il pompa ce dont il avait besoin dans les chants-nom de ses adversaires et modula sa voix magique.

Ce fut d’abord la voix de l’enfant d’un des soldats, qui chuchota près de son oreille, puis celle de la femme d’un autre, criant une phrase venue du passé, portée par le vent, puis celle d’un père déçu de son rejeton qui le brimait sévèrement, venu d’un angle impossible de l’oreille et de l’œil… un autre, puis encore un autre, de tous côtés, véritable concert alternatif qui leur faisait tourner la tête d’un côté puis de l’autre, des voix tristes, suppliantes, ou moqueuses, un tourbillon auquel vint bientôt se joindre des échos, attisant les vibrations de leurs chants-nom pour leur rappeler des émotions qu’ils craignaient. Oh il ne torturait pas les corps, ni véritablement les âmes, il ne faisait qu’une mise en scène, il déboussolé ses adversaires, les confondaient, jouait de leur imagination et de leur incapacité à trouver la source de sa voix changeante. Certains, particulièrement angoissés, se mirent à crier, à lancer des menaces, à brandir et agiter leurs armes… Lui-même était agressé par leur peur, souffrant, voulant plus que tout arrêter, mais il n’arrêtait pas, il testait, testait les limites de son serment, les frôlant sans jamais les dépasser. Il restait dans ses droits, il était en défense, ils avaient menacés et plus d’une fois. Il fit lentement monter la pression, cherchant de plus en plus profondément dans les voix de leurs passés. Puis, quand il fut certain qu’il avait réussir son tour, qu’il les sentait déroutés et fragilisés, il laissa la pression retomber, la scène sombre disparaître alors que le soleil reprenait ses droits. Il les laissa tremblant et déphasés, déroutés. Et il sortit de son fourré, avançant vers eux. Les humains lui jetaient des regards effarés et ahuris, de chouettes prises dans la flamme d’une torche. Un seul sembla esquisser le geste de lever son arme contre lui.

Il n’en eut pas le temps. Sa voix de commandement tonna, remplie du ton baptistral, impossible à combattre dans leur état, d’autant plus alors qu’il avait tant de magie à sa disposition. « Lâchez vos armes immédiatement » dit-il sans élever le ton, il n’en avait pas besoin. Et ils lâchèrent, dans un silence assourdissant.


Dernière édition par Merithyn Shadowsong le Ven 22 Aoû 2014 - 20:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeMar 19 Aoû 2014 - 23:20

Bon visiblement le flambant serpent ne semblait nullement enclin à céder face à l'arrogance du vieux lion. Un court instant, Eliowir tâta l'idée de tenir tête au Prince noir, de faire front, de ne pas céder à cette voix venimeuse et impérieuse... mais rien que l'idée de cet énième affrontement entre eux deux l'épuisait déjà. Il ne s'en sentait pas la force en cet instant précis, chaque geste, chaque mouvement, semblant déjà lui demander un effort incommensurable. Et il faisait si chaud, si... si brûlant. D'autant plus aux côtés du serpent enflammé et de l'âme de feu en proie à de vives et ardentes émotions. Non, vraiment, ce n'était pas un temps à se rebiffer face à tel traitement. Il avait connu pire, et il connaitrait pire encore sans aucun doute.

Se drapant toutefois dans sa fierté écornée, il adressa un regard où valsait une colère contenue aux deux complices, haussa les épaules d'un mouvement faussement nonchalant, et passa donc devant, jouant les éclaireurs bien qu'il dut se laisser guider par les indications du baptistrel. A croire que ses deux compères n'avaient aucun sens pratique : il aurait été bien plus logique que l'elfe chanteur prenne les devants, étant le seul à connaître l'exacte direction à prendre. Bon certes, il aurait été fort probable que l'ancestral et l'ancien banni tentent de s'entretuer en arrière... Mais rien de nouveau dans ce fait après tout. Eliowir préféra toutefois taire ses pensées, et continua de son pas quelque peu trainant tout d'abord, avant de rapidement prendre l'allure d'un chassé chassant le chasseur. Car oui en cet instant d'ancien chassé qu'il était de son temps d'errance face aux troupes alayennes, il devenait soudain le chasseur à l'affut de sa proie. Etrange lubie du destin...

Finalement, d'un commun accord silencieux, qui ne manqua pas d'étonner l'elfe sceptique en lui, ils se séparèrent pour mieux encercler leurs cibles. Un petit groupe d'alayens qui avançaient assez silencieusement pour des humains et surtout qui gardaient un discipline de fer à toute épreuve. Une branche craqua non loin de lui, qui fit pester en son for intérieur son instinct de proie aux aguets. Sans doute l'elfe chanteur, songea-t-il. Bien que le bruit semblait venir tout de même d'un peu plus en arrière sur leur gauche... Il n'eut toutefois guère le temps de s'apesantir sur la question qu'un certain vampire entrait déjà en action après la misérable "halte" des humains. Comme si un simple mot, ce simple mot entre tous, pouvait arrêter la frénésie incendiaire du Prince des vampires...

-------

Ils se sont écartés du groupe. Des besoins naturels pressants et irrépressibles. Malgré le fugace agacement qui l'a étreint, leur commandant leur a donné l'autorisation de s'écarter du groupe pour y satisfaire. Par groupe, a-t-il préconisé toutefois. Sait-on jamais. Surtout après les étranges phénomènes qui semblent avoir envahi ces terres maudites. Ils doivent rester sur leur garde. Néant est au plus mal, souffle-t-on dans les rangs. Néant souffre, et ils sont peut-être bien sans défense... Méfiance. Vigilance constante ! comme dit toujours leur commandant en chef.

A peine se sont-ils écartés d'une bonne centaine de mètres, cachés par une légère dénivellation du terrain recouverte de buissons denses, qu'ils aperçoivent trois silhouettes se glisser dans les environs entourant la troupe principale. A leur allure, à leur façon de se déplacer, de se séparer, nul doute qu'ils ne sont pas venus leur souhaiter la bienvenue... Des rebelles ? Trois elfes dirait-on, en tout cas. Voilà qui ne présage rien de bon. Ils se tâtent pour attaquer de suite, mais... on leur a commandé la prudence et de ne pas attaquer seuls. Pourtant ils ne peuvent pas ne rien faire... Donner l'alerte, oui, mais comment ? En criant à tue-tête ? Ils vont donner l'alerte, certes, mais aussi leur position. Et à trois... certes contre trois, mais les rebelles sont-ils seuls ? peu probable... Ils n'attaqueraient pas un si grand groupe.

Les alayens décident donc de ne pas attaquer d'eux-mêmes. Pas suicidaires non plus. Ils n'ont toutefois pas même le temps d'attendre qu'une idée leur vienne que l'un d'eux marchent soudain sur une branche. Voilà en tout cas qui semble donner l'alerte. Leur commandant a fait halte et tous semblent aux aguets. Leurs frères ont alors toute leur chance, l'effet de surprise ayant volé en éclat... Mais c'est compter sans la roue du destin qui semble décidément tourner en leur défaveur...

Ils s'attendaient à de la bagarre, certes, mais ils ne s'attendaient toutefois pas à... ça...

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Il fallut alors à Eliowir toute son attention d'elfe pour parvenir à suivre les mouvements altiers et admirablement chorégraphiés du serpent. Les lames fusent, les coups pleuvent, sans que les humains, pauvres êtres lents qu'ils sont, puissent ne serait-ce que riposter. L'elfe ne peut qu'admirer tant d'agilité, mais cette prouesse agace également quelque peu le stratège en lui. N'étaient-ils pas là pour tester les effets des frasques des deux compères sur Néant et donc sur sa soldatesque ? Ces échauffourées du vampire, au final, ne leur apportent aucun renseignement. Il leur faut forcer la donne pour obtenir au moins quelque information utile...

Alors qu'il réfléchissait à tout va à une idée, solution, ou autre, pour tester les limites et conséquences de ce nouvel équilibre des forces, il aperçut Shadowsong se redresser et s'avancer vers les alayens. Fou qu'il était, songea d'abord le vieil elfe, qui resserra sa prise sur sa lance, près à se lancer au milieu de la troupe si nécessaire. Pas qu'il se sentit réellement capable de sauver l'elfe chanteur si la situation tournait mal. Il n'était pas un guerrier si aguerri que ça. Mais il ne se sentait pas de le laisser affronter seul la plus que quinzaine d'alayens qui restaient.

Il n'eut toutefois nul besoin d'intervenir. Le spectacle qui s'offrit alors à lui le cloua sur place, comme s'il en avait été lui-même la cible. Oh oui, il connaissait le pouvoir des baptistrels, et de celui-là entre tous plus particulièrement. Et oui, aussi, il connaissait parfaitement les arts touchant à l'esprit, de ces sorts de cauchemars, de souvenirs éveillés et autres sortilèges tout aussi délétères qu'un sortilège physique. Il en était lui-même assez friand en magie elfique, pour en connaître nombre de subtilités et usages. Mais voir Shadowsong s'y adonner, sous forme de magie baptistrale, ne put que surprendre le vieil elfe. Belle et affreuse surprise tout à la fois. Belle car c'était là un acte de haute et puissante magie comme il les aimait tant. Affreuse, car il voyait là les effets en direct de ce que lui-même osait parfois, à un degré moindre ou du moins différent, infliger à ses ennemis. Et ce n'était pas beau à voir. Pas beau du tout même. Son âme en frissonnait soudain.

« Lâchez vos armes immédiatement »

La voix ramena le lion à la dure réalité, aussi abruptement qu'il avait pu la quitter, manquant de peu de lâcher lui aussi la sienne.

C'est alors qu'il se permit de se redresser, une lueur étrange brillant dans ses orbes nuit tandis qu'il observait avec attention l'elfe chanteur. Il s'apprêtait à exprimer à haute voix son intérêt et son admiration non feinte envers Shadowsong, quand une autre voix retentit non loin d'eux...

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Non, ils ne sont visiblement que trois. Mais quels guerriers ! ne peuvent-ils s'empêcher de penser. Et quelle puissance aussi ! constatent-ils, dépités, enragés, en voyant leurs frères d'armes baisser leur verre noir.

Ils ne peuvent toutefois les laisser se faire massacrer, ou pire capturer, n'est-ce pas ? Leur honneur, leur bravoure, est en jeu ! Quand bien même doivent-ils mourir, qu'ils meurent en tout cas avec honneur, l'arme à la main ! Pour leur famille, pour leur patrie, pour leur armée ! Pour Néant !

Et c'est ainsi qu'ils révèlent enfin leur présence...

- Mécréants d'elfes, nous allons vous faire goûter de notre lame !

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A quelques mètres à peine en arrière sur leur gauche. D'autres alayens. Trois pour être exacts. Qui visiblement avaient attendu pour les prendre à revers... fous qu'ils étaient. L'un levait déjà son arme et la lançait vers le baptistrel.

Comment se faisait-il que ceux-là n'aient pas lâché leur lame ? Sans doute étaient-ils un peu éloignés pour être touchés par la magie de l'elfe chanteur ? Ou était-ce là un autre phénomène ? le vent puissant avait-il poussé les sons hors de leur portée ? En effet, de violentes bourrasques giflaient le visage du vieux lion alors qu'il se tournait en leur direction...

Il n'osa cependant se poser de telles questions plus avant et décida, cette fois, de prendre les rênes, son lion exigeant d'avoir son lot à lui aussi d'action de guerre. De sa lance, il dévia la traitresse lame noire avant même qu'elle ne puisse avoir un quelconque effet, l'envoyant valser des mètres plus loin. Il était temps de tester les effets du verre noir sans le soutien du Néant : garderait-il ses propriétés ? Serait-il hors d'usage ? ou malheureusement ses acquis ne seraient en rien perdu malgré l'atteinte de sa source de pouvoir ?

Il ne prit donc guère de temps à réfléchir, et, avant que les deux autres ne puissent réagir, il lança ses fameuses et si célèbres feuilles meurtrières. Qui n'eurent, malheureusement, de meurtrières que le nom en cet instant. Elles percutèrent les armures noires... sans y tracer la moindre éraflure. Les feuilles aiguisées ne parvinrent jamais à franchir la muraille noire, s'y écrasant pour disparaitre aussitôt, sans jamais se teinter d'un quelconque liquide carmin. Le verre noir avait donc toutes ses propriétés. Eliowir s'avança alors à grandes foulées, et de sa lance aiguisée passa à l'attaque rapprochée, priant Dracos et tous les esprits de le protéger du traitre verre. Il puisa dans sa force léonique pour transpercer une armure en plein dans le pli de l'aisne, y faisant alors jaillir un véritable geyser pourpre quand la lance se dégagea. L'elfe pivota souplement pour éviter un coup, tournoya sur lui-même pour se placer dos à l'un de ses adversaires, et lui planta sa lance dans le cou. Il ne parvint toutefois à l'en défaire de suite et dut faire pivoter le corps encore fiché dans sa lance pour s'en servir de bouclier, faisant fi du borborygme inepte qui s'échappait de la gorge réduite en bouillie. Le dernier adversaire encore debout se montra toutefois fort agile et sa lame noire, si elle percuta d'abord la cuirasse de son compère, redressa vite sa direction et vint siffler à quelques centimètres à peine du vieil elfe.

Ce dernier sentit abruptement ses forces l'abandonner sans préavis, sa magie comme s'évaporant. Aucune blessure ne venait tenir compagnie à ses anciennes balafres pourtant. Mais la lame noire avait giflé l'air si près de son visage, que ses effets s'en étaient fait sentir. Le lion se sentit vaciller, ses jambes flageolèrent sous lui, mille étoiles dansèrent devant lui. Puisant toute l'énergie qu'il put dans son lion et dans la trame, il parvint, sans qu'il ne sache comment, à dégager sa lance, et à envoyer valser le corps devant lui d'un coup de pied, mais ses mouvements lourds et alanguis n'obéissant plus qu'à un incroyable instinct de survie plus qu'autre chose. L'image de l'alayen lui fonçant dessus se superposa l'espace d'un instant à celui d'un ours, tel celui qui lui avait offert ses premières cicatrices de guerre, puis à un vampire, tel celui qui lui avait si sévèrement balafré le visage... pour finir empalé, il ne sut comment, sur sa digne et fidèle lance. Avant que l'elfe ne s'écroule sur le dos, la lance pointée vers le ciel, son manche se fichant presque en terre, un alayen empalé tel une funeste poupée dessus. Et une lame noire se fichant en terre à quelques centimètres à peine du visage couturé. Une brume noire enveloppa alors l'esprit de l'elfe qui rejoint, pour la deuxième fois de la journée, les limbes de l'inconscience...


[HJ : et voilà petite réponse. En espérant que ca vous plaira. J'ai essayé de caser le "test" que lolo désirait Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE 162322 et un évanouissement pour faire plaisir à meri :bobo: Bon après ca mon n'elfe ne tombera plus dans les pommes hein, il voudra plus jouer les belles au bois dormant je pense. Enfin sauf si son prince est un crocro, mais c'est une autre histoire... si souci, je peux éditer, bien évidemment. Quelques hésitations (sur comment expliquer que trois alayens n'ont pas été touchés par le sort de meri) et bien d'autres idées, donc je peux changer du tout au tout aussi Wink ]
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeVen 22 Aoû 2014 - 20:01

Le chuchotement du baptistrel avait été parfaitement audible pour ses sens vampiriques et avait allumé une flamme combative dans son regard. Voilà bien un adversaire qui risquait de s'avérer coriace mais aucune chance qu'il craigne plus celui là qu'un autre. Chaque chose en son temps de toutes façons, pour l'instant il était fort occupé à essuyer le sang qui maculait sa lame en chatouillant agréablement ses narines. Pourquoi donc se sentait-il déjà si assoiffé ? Son dernier repas ne datait pourtant pas tant que ça...

Un peu agacé par cet inconfort imprévu, il le remisa de côté le temps de tourner légèrement la tête vers l'elfe qui venait d'effleurer son bras en un contact léger qui raidit tout de même les muscles du vampire. Peu d'êtres se permettaient de le toucher ainsi sans son accord, et ils étaient encore moins nombreux à en sortir vivants. Celui serait l'une des exceptions néanmoins, d'ailleurs il était déjà la définition même de l'exception depuis la nuit de leur toute première rencontre. Et plus encore à présent... Comme apaisé par cette idée, le vampire s'accorda un imperceptible hochement de tête en voyant les signes de son interlocuteur et le suivit du regard non sans une certaine curiosité pendant qu'il se dirigeait vers les Alayiens. Il ne ressentait pas d'inquiétude, ce n'était pas tout à fait son genre de s'inquiéter pour les autres d'abord et ensuite il avait eu un assez bon aperçu du pouvoir qui était accordé aux baptistrels. Sans doute était-il l'un des mages les plus conscients de cela d'ailleurs, il n'oubliait pas les mailles serrées et complexes qui avaient enserré sa magie pendant tout le temps qu'il avait passé dans leur sanctuaire. Si il aurait pu s'en défaire ? Peut-être bien, mais non sans dégâts. Difficile suite à une telle vision de négliger le pouvoir latent de ces baptistrels qu'on s'accordait souvent à ne voir que comme des guérisseurs. Lui n'était pas dupe, et avoir un petit aperçu différent de leur magie l'intéressait prodigieusement. Bon d'accord, il s'intéressait à toute forme de magie qu'elle soit ou non éloignée de la sienne...

Et pour l'être, elle l'était. Non visé par elle, il ne pu malgré tout s'empêcher de se mettre sur la défensive, grondant presque devant les changements subtils de la trame qui venait destabiliser tous les êtres vivants ou morts des environs. Les Alayiens ne tardèrent pas à en ressentir les effets avec encore plus de force et l'ancestral laissa cette fois l'ombre d'un sourire amusé faire frémir ses lèvres fines. Et bien, voilà qui prouvait qu'on pouvait être baptistret sans être dépourvu d'un minimum d'imagination quand il s'agissait de terrifier ses ennemis... Quelque peu goguenard, il se releva à son tour avec un petit temps de retard, préférant laisser le devant de la scène à l'elfe qui l'amusait décidément beaucoup à cet instant. Un ordre tonna, porté par la magie, et l'amena à resserrer sa propre poigne sur ses lames instinctivement, on avait l'esprit de contradiction ou on ne l'avait pas...

Les armes des Alayiens tombèrent au sol tandis qu'il se coulait silencieusement à quelques pas sur la droite de son chanteur. Bien, on allait pouvoir regarder ce verre noir de plus près et tabasser un peu une ou deux armures afin d'être bien assuré que l'agression de Néant avait bien désactivé tout cela. Il n'en doutait pas vraiment en vérité, après tout quand elle avait été blessée par les dragonniers ça avait été le cas non ? Aucune raison que ce soit différent cette fois. Il fallait tout de même s'en assurer par simple prudence élémentaire mais lorsque ce serait fait il ne resterait plus qu'à intensifier les attaques contre les envahisseurs et à monter une stratégie suffisamment ambitieuse pour profiter à fond de cet avantage temporaire. La guerre devrait se terminer ou au moins prendre une virage décisif d'ici qu'ils récupèrent l'appui de leur Esprit, pas question qu'il en soit autrement. Bon d'accord, avant cela ils allaient devoir résoudre un léger problème...

Mécréants d'elfes, nous allons vous faire goûter de notre lame !

Eh bien... Voilà qui était pour le moins insultant. Est-ce qu'il avait une tête d'elfe franchement ? Les oreilles passaient encore, mais le reste ? Ils allaient s'apercevoir très vite de leur erreur. Même si il devait pour cela produire une eclipse faire exploser la trame sur des lieux à la ronde il allait se faire un plaisir de leur démontrer toute l'étendu de ses talents dans l'art de la magie vampirique. Ou pas d'ailleurs. Alors qu'il levait la main pour bloquer la lance qu'on osait envoyer contre son chanteur, il vit surgir le balafré qui était apparemment décidé à se charger de ces trois là lui-même. Un sort fit claquer l'air, amplifié par la situation actuelle de la trame mais pas encore assez puissant pour traverser les armures. Verre noir ou pas, il aurait été étonnant que des feuilles même tranchantes puisse travers une matière si solide. Par contre la façon dont elles disparurent fit tout de même ciller l'ancestral, ah ça... Les choses ne se passaient pas du tout du tout comme il l'avait prévu ! Voilà qui rendait leur situation bien plus délicate, il valait mieux éviter toute blessure et réfléchir plus tard à toute l'ironie de la situation qui voulait qu'ils aient prit la peine de blesser Néant pour ne récolter au final que des problèmes et pour le moment aucun avantage. Décidément, il détestait les Esprits.

Frustré, le vampire ne bougeait pas malgré tout. Caressant doucement l'idée de laisser l'elfe se débrouiller seul et de ne finir le travail que bien plus tard. Il ne lui devait rien après tout, bien au contraire... Il ne serait pas dit qu'il passait sa non-vie à voler à son secours tout de même ! Il ne se débrouillait pas si mal en plus, déjà deux morts, le troisième... Ah bah le troisième allait très certainement le tuer. Intéressé, le prince noir pencha très légèrement la tête en observant la façon dont le vieux combattant vacillait soudain alors même que le verre noir n'avait fait que l'effleurer. La scène allait se terminer, il était le seul aux réflexes assez rapides pour pouvoir intervenir. Le baptistrel lui-même ne pourrait sans doute pas grand chose de là où il était et occupé à maîtriser le reste de la troupe. Alors ? Il lui restait une demi seconde pour esquisser un geste, bondir sur l'Alayien en pleine course et mettre fin à sa tentative de meurtre sur l'elfe désormais écroulé sur le sol. Elle passa comme un rêve, lui étant resté sur place, altier dans son immobilité décidée. Certaines choses changeaient, d'autres pas. Il ne serait pas dit cette fois qu'il sauverait la vie d'un elfe.

Celui-ci s'en tira sans lui malgré tout. Un coup de chance pur mais assez efficace pour expédier illico l'âme de l'Alayien auprès de sa maitresse. Qu'elle en fasse ce qu'elle voulait, quitte à le laisser à mort ou à le reexpédier dans un corps ou un autre, au moins les laisserait-il tranquille pour cette fois. Fin de la joute, il n'avait même pas daigné bouger un muscle et se retrouvait à présent à observer l'elfe inconscient avec un mélange d'agacement et de dégoût. Au point où il en était, peut-être pouvait-il pousser le bouchon jusqu'à l'achever ? Non ? Un bref regard en biais vers le baptistrel le renseigna et il haussa les épaules à son encontre, le regard dur. Quoi ? Il était un vampire, on ne pouvait tout de même pas lui demander de respecter un être qui s'évanouissait toutes les deux minutes, quand bien même venait-il de se battre comme un... Lion. Dommage qu'il offre une si piètre fin à son spectacle. Quand on faisait quelque chose, on s'arrangeait pour aller au bout et ça impliquait de rester sur ses pieds jusqu'à la fin du combat et même après.

Sa voix résonna lugubrement sur la scène tandis qu'il engloutissait les Alayiens hébétés dans toute sa redoutable attention, énonçant leur destin de façon implacable :

"Prisonniers de la rébellion. Ils appartiennent aux vampires. Endors les, mes troupes viendront les chercher très vite."

Il ne savait pas très bien comment Shadowsong allait réagir à cela mais n'avait-il pas été parmi les premiers à ratifier le traité qui condamnait les Alayiens capturé à ce sort indispensable pour la survie des sang-froids ? Il assumerait donc, c'était son genre. Si ce n'était pas le cas l'ancestral en serait réduit à trancher les jarrets du groupe entier afin de s'assurer qu'ils ne décident pas d'aller se promener trop loin, ce serait bien moins propre. Bien sur il pouvait utiliser sa magie aussi, mais au vu de l'état de la trame il ne prendrait pas un tel risque simplement pour éviter un peu de gaspillage. Ceci était réglé, ou sur le point de l'être selon les états d'âmes du baptistrel, il revint à l'elfe inconscient de son pas silencieux et le retourna du plat de sa botte. Pitoyable, vraiment...

Le besoin de tuer se fit plus pressant à mesure qu'il détaillait le visage caractéristique de ce représentant de son ancienne race et il s'autorisa à goûter la haine habituelle qui montait farouchement en lui. Pressentant l'agitation soudaine qui allait sans doute saisir son chanteur, il haussa les épaules :

"Je te le laisse. Il arrivera bien à se tuer tout seul à un moment ou à un autre..."

C'était sur. Plus le temps passait et plus il songeait que le tuer lui-même comme il le lui avait promit risquait de s'avérer difficile. Il oscillait sur le fil de la mort à peu près dix fois par jour, la probabilité qu'il finisse par tomber du mauvais côté était particulièrement haute. Par contre il l'avait agacé. Et il n'aimait pas qu'on l'agace.

Un choc sourd résonna. Il avait écrasé sa botte sur les cotes fragilement exposées. Au moins allait-il piailler pour quelque chose à son réveil... Peut-être même que ça le réveillerait... Car oui, il bougeait. Un deuxième coup peut-être pour le motiver tout à fait ? Il y songea un instant puis renonça en entendant le baptistrel qui se hâtait vers eux. Il s'arrêta pour lui, et pour lui uniquement. Serillëiel pouvait remercier le Dracos, sans la présence de Shadowsong il n'aurait jamais émergé de son second évanouissement en présence du prince noir. Il y avait des choses qu'un vampire ne pouvait que très mal tolérer, tout particulièrement la faiblesse.
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeSam 23 Aoû 2014 - 20:08


Jamais auparavant il n’avait usé de ses pouvoirs ainsi, et si cela le mettait mal à l’aise, c’était également avec une certaine curiosité, une certaine satisfaction, qu’il testait de telles forces, encore dormantes il y a peu. Observant les humains hébétés qui attendaient l’ordre suivant, il se fit tout de même peur. Ces humains semblaient totalement à sa merci… il aurait pu leur dire de se jeter du haut d’une falaise qu’ils l’auraient fait sans hésiter un seul instant. Il n’allait pas le faire évidemment ! Mais rien que cette réalisation était tout de même un énorme choc. Enfin, en attendant, ils allaient pouvoir tranquillement étudier les armures et armes de verre noir sans craindre pour leurs vies et sans que ces Alayiens ne gigotent. C’était toujours un bon point de voir ses convictions se raffermir. Le verre noir ne protégeait pas l’esprit de ces individus. Ils étaient vulnérables sur au moins un point. Si ce n’est plus en y faisant attention. Le moment de vérité était venu, ils allaient pouvoir voir si oui ou non leur action avait porté ses fruits. Il s’apprêtait à inviter Lorenz à ses découvertes, plus par formalité d’ailleurs, le vampire n’allait pas se gêner et s’il l’avait fait l’elfe aurait certainement craint pour sa santé mentale, quand une voix derrière lui retentie désagréablement. Mécréants d’elfes ? Il aurait pu s’en gausser un peu, surtout au sujet de Lorenz qui devait apprécier infiniment le qualificatif, s’il n’avait pas été directement menacé par les armes des trois soldats qui venaient d’apparaître, surgis de nulle part. Son cœur rata un battement, instinctivement, à l’idée d’être perforé par une arme pareille, lancée vers lui, avant qu’une vague de calme ne le submerge, vieille habitude qui se manifestait d’autant plus en sachant Lorenz présent, de même qu’Eliowir. Deux guerriers, de grands mages bien plus doués que lui. Il ne craignait rien avec eux. Il n’avait de toute façon pas le choix de leur faire confiance, lui-même devait retenir les alayiens et était donc incapable de combattre sur deux fronts différents.

S’il se tourna, il fut pourtant simple spectateur du combat, mobilisant toujours son énergie pour garder emprise sur les autres alayiens. Aussi terrible que cela puisse être que de ne pouvoir aider Eliowir de la moindre façon, il aurait été encore plus problématique pour eux que le reste de la troupe soit de nouveau prise d’ardeurs belliqueuses comme cela serait le cas à l’instant où la magie Baptistrale disparaîtrait de leurs esprits et de leurs membres. Tiquant devant le déroulement du combat, il ne put qu’être déçu que le verre noir n’ait pas perdu son pouvoir. C’était dingue tout de même… ils avaient fait tout cela pour rien ? L’idée était grotesque, il devait bien y avoir quelque chose de positif à tout ceci. Pinçant les lèvres, il observa le duel avec inquiétude pour le vieil elfe qui n’avait pas la meilleure santé qui soit. Il se tendit vers l’avant en le voyant vaciller, lorsque l’épée le frôla. Il aurait voulu pouvoir intervenir, mais c’était impossible, il ne pouvait qu’espérer qu’il s’en sorte malgré tout… et il s’en sortit, lui tirant un soupir de soulagement. Ouf. C’était qu’il aimait lui faire peur celui-là ! Encore un patient particulièrement original. Bon il en faisait collection, ce n’était guère étonnant au final. Lorenz n’avait pas bougé, Eliowir avait vaincu le dernier alayien seul. Que le vampire ne bouge pas n’était pas étonnant, là encore, c’était s’il avait bougé qu’il se serait inquiété de son état de santé… encore plus sérieusement que précédemment d’ailleurs. Pour le coup il l’aurait passé au crible des pieds à la tête et jusqu’à la racine des cheveux en passant par les dents. En revanche ce qui le fit tomber des nues, ce fut l’évanouissement de l’elfe. Non mais… encore ?! Bon certes, objectivement, ça se tenait, la chaleur, la fatigue, le verre noir. Mais voilà, il n’était pas exactement dans son état normal et n’avait pas envie d’être totalement objectif. Du coup ça l’ennuyait tout de même.

« Encore… » fut tout ce qu’il parvint à dire en voyant l’autre embrasser le sol avec les dents. Et qui était-ce qui allait encore devoir le ranimer ? Et bien lui évidemment ! Mais ce qui l’inquiéta davantage, ce fut Lorenz. Parce qu’il avait suffisamment vécu avec les vampires pour savoir exactement comment le prince pouvait percevoir le vieil elfe à l’heure actuelle. Et que s’il devait le persuader de l’épargner, il ne serait pas tout à fait dans son droit. Silencieux, retenant toujours les filins de sa magie, il attendit un moment, le temps de se remettre les idées en place. Il décocha un regard en coin à son vampire de frère, et le voyant hausser les épaules se détendit sensiblement. Bon, il ne tenait pas à l’achever, c’était un plus appréciable. Il hocha simplement la tête une fois, la mine parfaitement calme. Non il ne lui demandait pas cela, et il était certain que Lorenz le savait. Ça aurait été complètement futile de le lui demander et de toute façon ce n’était pas sa place que de le faire. Ils se tournèrent vers les survivants d’un même mouvement. La demande vint, et il hocha la tête sans vraiment s’émouvoir. « D’accord, je fais cela tout de suite » Il assumait parfaitement ce qu’il avait décidé avec les autres signataires de l’alliance et se mit à chanter sa berceuse, cessant de contrôler leurs faits et gestes mais remplaçant son emprise par celle plus douce d’un sommeil de plomb, un sommeil si lourd qu’il lui faudrait le lever lui-même lorsque le moment serait venu. Mais qui garantissait qu’ils n’iraient pas se promener. Son ‘absence’ cependant avait laissé Lorenz seul en compagnie d’Eliowir et lorsqu’il se détourna du groupe d’endormis qui ronflaient tout ce qu’ils savaient en plein milieu du chemin, il ne put que constater que le vieil elfe gisait à présent sur le dos. Il ressentit la haine de Lorenz, vive et brûlante, et il s’approcha d’eux, alerté.

Le vampire l’avait senti arrivé et son nouveau haussement d’épaule lui attira une bouffée de tendresse silencieuse de la part du chanteur. Heureusement qu’il ne le sentait pas, ou sans doute l’aurait-il mal prit. Mais à ses yeux le voir épargner Eliowir était un énorme effort et consentit de son plein grès qu’il en dise. Pour lui ? Malgré les quelques côtes cassées, Merithyn sourit et souffla un remerciement venant du cœur. Certes, il sentait la douleur du vieil elfe, et les vibrations l’agressait… mais ça n’aurait rien été en comparaison de ce qu’il aurait sentit avec sa mort. Il s’approcha plus vivement d’eux cette fois. Lorenz s’était arrêté par égard pour lui, mais ça ne voulait pas dire que l’inconscient pouvait se complaire dans son coma. Il s’installa près de lui et renouvela les gestes de soin avec prudence pour le tirer du coma et lui rendre de l’énergie purement physique, afin de contrer l’effet du verre noir. Il ressouda également deux des quatre côtes qu’il avait eu brisé. Deux sur quatre seulement, les deux autres n’allaient pas dégénérer, il s’ne était assuré, mais il se refusait cependant à le soigner tout à fait, il ne serait pas toujours là et il ne pouvait non plus, ou plutôt ne voulait pas, effacer l’impact que pouvait avoir le geste de Lorenz sur l’elfe, quel qu’il fut, il y en aurait un. Il espérait que ce serait un positif à terme. Il ne dit rien de plus, le laissa émerger… attendant. Quand il fut certain qu’il était de nouveau bien parmi eux, il le remercia, souriant doucement et se releva pour rejoindre Lorenz. Il fallait attendre que les vampires récupèrent les prisonniers. Discret, il se permit cependant une conclusion à cette escapade.

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Eliowir Serillëiel
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeDim 24 Aoû 2014 - 23:41

Une douleur fulgurante fusa dans ses côtes, dans son corps, jusqu'à son âme, alors même que son esprit semblait enclin à visiter les éthers de l'inconscience. Il n'avait pas même eu le temps de goûter les saveurs fantasmagoriques que sa folie avait pu créer dans ses songes, que déjà on le forçait à en sortir. Et le réveil se révélait douloureux. Âprement douloureux même. Aucun son toutefois ne s'échappa de ses lèvres pincées et de ses dents serrées, sa machoire semblant étrangement crispée au point de se broyer. Respirer lui semblait difficile, chaque inspiration lui insufflait une vague de douleur foudroyante, qui tentait de fendre les vents pourtant puissants de sa raison renaissante. Un court instant, sa conscience en lambeaux tâta l'idée de replonger dans les douces ténèbres envoutantes dont on l'extirpait si impétueusement. Mais il ne sut quoi exactement, un instinct tyrannique l'en empêcha, l'appelant à haut cri à se réveiller au plus vite.

Il ne parvint toutefois à chasser totalement le sombre voile qui l'avait recouvert. Il entendait des sons, vagues, étouffés, à ses côtés. Des voix. Des froissements de tissus. Quelqu'un s'agenouillant à ses côtés. Il sentit une vague de magie étendre son puissant manteau sur lui, l'appeler à l'éveil, calmer en partie la douleur qui pulsait en lui, vers son flanc gauche. En partie seulement, constata-t-il, dépité, alors qu'enfin il émergeait au pays du réel. Son regard nuit tomba en tout premier sur deux perles grises qui semblaient le sonder. Pas un mot, pas un bruit ne rompit le lourd silence qui semblait soudain planer sur le trio. Un long moment le vieil elfe ne parvint à détacher son attention de ce regard empreint... d'il ne savait quoi. Mille choses semblaient luire soudain dans les orbes de l'âme de feu, mais il ne parvenait à les décrypter tant elles voletaient en une danse enflammée, si étroitement mêlées les unes aux autres.

Mais un autre regard, de braises incandescentes, les sondait également en cet instant. Et quand ces orbes nuit eurent l'audace d'y plonger, le vieil elfe crut y brûler mille morts. Mille feux. Feux de haine, d'agacement, de colère aussi ? Des feux qu'il n'aurait pas aimé goûter. Ou qu'il n'avait pas aimé goûter ? Qu'il n'aurait pas aimé y avoir goûté s'il avait été conscient à l'instant où ils s'étaient enflammés ? A bien y penser... Il n'avait pas été blessé par une lame noire, il serait mort. Il ne se souvenait pas non plus avoir reçu un quelconque coup d'un alayien, il avait été soit trop rapide, soit sa lance, fidèle lance, les avait tenu assez éloignés pour qu'il ne puissent le toucher physiquement... Se pourrait-il donc qu'il ait été blessé autrement ? par quelqu'un d'autre ? Et qui d'autre qu'un alayien parmi eux trois ? Certainement pas le baptistrel. Il avait beau agacer Shadowsong sur de nombreux points, l'elfe chanteur n'en était pas parvenu à le frapper de son plein gré...

Non, aucun doute possible. Sa douleur, côtes cassées de ce que son expérience en tirait, ne pouvait être due qu'à un seul entre tous : le Prince Noir. Maudit soit-il. Sans doute avait-il d'ailleurs profité de son inconscience. Le vieil elfe l'en aurait bien traité de lâche, s'il ne connaissait pas mieux l'ancestral. Wintel était beaucoup de choses, mais pas un lâche. Non, il n'avait pas réellement profité de quoique ce soit, et n'avait sans doute frappé que par colère, agacement... Haine. De cette haine viscérale qui les liait si bien.

Eliowir ne put toutefois que s'étonner de voir l'elfe chanteur se relever, une fois que ce dernier semblait assuré du réveil de son aîné... sans pour autant soigner les deux côtes cassées. Pourquoi avoir pris la peine de diminuer sa douleur, de l'avoir revigoré par magie, s'il ne le soignait pas totalement ? Shadowsong avait-il peur que sa magie dérape ? Cela ne concordait pas avec ce qu'il s'était risqué à l'instant de faire... Alors pourquoi ? Pourquoi laisser quelqu'un souffrir, parce que oui il souffrait même si de façon moindre, alors que son statut de baptistrel devait souffrir tout autant de cette douleur diffuse et sournoise qui courait dans le corps de son paire ? Le vieux lion en resta un instant muet de stupeur et de questionnements en tout genre.

Il n'eut toutefois ni la force ni le coeur de reprocher au gardien son "manque" de soin. Il lui devait déjà tant... Le baptistrel n'avait aucune obligation de soin à son encontre et avait déjà fait tant ! Même si le vieil elfe ne parvint pas à étreindre un léger ressentiment, un étrange sentiment de rejet et d'il ne savait quoi, face à ce geste, un refus muet selon lui, de l'elfe chanteur...

C'est donc avec un profond soupir de douleur qu'enfin il se releva, peinant à respirer comme il le devait. La chaleur, étourdissante, et la douleur qui le vrilla à ce mouvement, lui firent voir encore un chapelet d'étoiles et manquèrent de le contraindre à se rasseoir. Mais il serra les dents, étouffant tout gémissement qui pourrait lui échapper, et releva ostensiblement la tête pour mieux darder les deux autres de son regard le plus polaire. Il tenta de faire fit des sueurs à la fois brulantes et glacées qui lui coururent sur le front, à ses tempes, à son cou et le long de son échine, il tenta d'ignorer royalement les longs frémissements qui le secouèrent, pour mieux toiser la scène de son regard le plus hautain. Haussant un sourcil circonspect, surpris et amusé, devant la scène des alayiens endormis. Puis, d'un pas qui se voulait digne et noble, mais qui fut plutôt trainant, il alla extirper le corps de l'alayien de sa lance et s'empressa d'essuyer le carmin bourbeux qui la recouvrait, non sans une moue de dégoût prononcée.

« Instructif mais pas fructueux »

- En effet. Beaucoup d'agitation. Peu de bénéfice au final, ne put-il s'empêcher de lancer.

Un petit esprit de revanche ? A peine avait-il prononcé ses mots, qu'Eliowir s'en voulut déjà, et détourna vivement la tête pour fuir le possible regard de Shadowsong. C'était injuste de sa part de leur reprocher cela, sachant que la destruction de Dévoreuse, car il était sûr qu'il s'agissait de cela, étai de toute façon un des objectifs majeurs de la rébellion. En toute logique du moins cela aurait dû l'être, ce qui n'était jamais totalement assuré quand des humains entraient dans l'équation du jeu serré des alliances...

- Sans doute était-ce là un mal nécessaire tout de même, murmura-t-il, comme en guise de paix.

Plus envers le gardien qu'envers le vampire. Il préférait ne pas trop se tourner vers le Prince Noir, et ne pas trop se poser de questions quant à ses côtes cassées et la responsabilité de ce dernier dans ce fait déplorable, ou il risquait de commettre un ace irréparable. Un pur suicide sans doute, même s'il ne laisserait pas le Prince Noir totalement indemne. Non, mieux valait ignorer royalement le prince des vampires pour l'heure, pour éviter tout autre impair, défi du prince ou autres joyeusetés inconcevables de ce genre...

- J'avoue que j'aurais bien aimé avoir plus de... détails... sur votre... nouvelle prouesse. Pour la Mémoire, bien évidemment. C'est que j'ai un livre à compléter, ajouta-t-il rapidement, l'air de rien, en fixant l'horizon.

Se forçant à ne surtout, surtout, pas tourner la tête vers Wintel. Mais lui rappelant, de façon faussement anodine, qu'ils avaient un marché. Il avait après tout tenu sa part... Le vampire tiendrait-il la sienne ? En un sens, oui, puisque le prince noir n'avait pas encore tué son soit-disant défieur... Sans doute Eliowir devait-il s'estimer heureux. Et seulement à cette constatation, osa-t-il alors regarder droit dans les yeux le venimeux serpent. Sans haine, étrangement. Ni même de colère. Même une sorte de compréhension, infime, un début, un ersatz de compréhension... qui naissait, germait tout juste, dans son esprit elfique. Le défi du Prince, la loi du plus fort... ses côtes cassées... sans doute un vampire serait-il mort, tué par le prince lui-même, en pareilles circonstances. Pas de faiblesse tolérables pour ce peuple farouche et sauvage. Mais fier aussi. Aucune faiblesse. Marche ou crève... Telle était leur loi empirique.

- Il y a tant de détails que j'aimerais avoir, souffla-t-il alors, tout en sondant lourdement les deux compères.

Il y en avait au moins un qu'il avait : il avait mal, il respirait difficilement, mais au moins il était vivant. Vivant...
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MessageSujet: Re: Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Les crocs des hyènes [PV : Meri et Eliow]TERMINE Icon_minitimeJeu 28 Aoû 2014 - 23:24

L'incarnation de la faiblesse. Une victime potentielle donc... Non pas potentielle, une victime formelle. Un vampire ne pouvait tout simplement pas laisser vivre un tel être, c'était complétement à l'opposé de leur nature et donc incompréhensible à leurs yeux. Cela n'en rendait la situation que plus délicate, inconfortable même pour le vampire en question. Mais il avait fait son choix, au moins pour le moment.

Impassible, il observa le baptistrel qui venait vers eux et plus particulièrement vers le blessé. Lui s'était reculé de quelques pas, peu dupe de ses propres capacités de contrôle si le vieil elfe avait dû pousser le bouchon encore un peu plus loin. Bon après tout ce ne serait pas si important si il ne faisait un roti, mais puisqu'il avait décidé de ne pas le faire autant s'y tenir.. D'autant qu'il y avait toujours l'affaire consciencia qui dormait dans un coin de son esprit et qu'il ne lui aurait pas déplu de voir se mettre en place pour de bon. Après tout il ne voyait pas du tout pourquoi l'histoire vampirique ne devrait pas être racontée par les vampires eux même justement, histoire que certaines choses soient rectifiées... Oui en vérité, et même si peu le croieraient, cette cause là lui tenait à coeur. Voilà une chose qui se devrait d'évoluer.

Pensif, il n'effaça toutefois pas totalement l'étincelle agressive et méprisante qui dansait dans l'acier de ses prunelles à l'instant où l'inconscient émergea enfin. On pouvait s'appeler Wintel et donc posséder dix-mille facettes cachées son caractère et ne pas pour autant déroger aux instincts vampiriques. Ce qui s'éveillait là, ce qui émergeait des limbes, c'était un vaincu. A la fois vainqueur et vaincu de son combat certes, mais tout de même pas autorisé à survivre aux yeux d'un sang-froid. Ce qu'on ne lui ferait pas faire tout de même... Son regard croisa celui de son chanteur un bref instant pendant que le comateux se relevait et il demeura de marbre même si le sourire fugitif de celui-ci ne lui avait pas échappé. Leur relation était plus facile à présent qu'elle était reconnue et acceptée par les deux parties, mais non moins étrange. Aucun des deux ne consentirait à changer pour l'autre, et pourtant ils parvenaient tout de même à s'accorder. Refusant de s'attarder sur ce qui ne s'expliquait de toutes façons pas, il s'apprêta à répondre à la remarque mais Eliowir le devança en lui tirant au passage un rictus qui fit fugitivement briller ses crocs. C'est que c'était un reproche non voilé.. Si il y avait bien une chose qu'il ne pouvait tolérer, c'était qu'on se permette de juger ses actes. Absolument pas concerné par la tentative d'apaisement qui suivit, il darda sur l'elfe un regard des plus meurtriers. Celui-ci avait beau se faire un devoir de ne surtout pas le regarder, il aurait bien du mal à le louper. Quand enfin le rappel de leur marché tomba, il s'accorda une réponse glaciale :

"A compléter. Pas à commenter. Prends garde que je ne décide pas d'imposer ton propre sang comme encre pour la suite de cet ouvrage."

Il avait parlé d'une voix égale et pourtant impérieuse, de cette voix qu'il prenait pour commander. Il n'oubliait pas ce qui avait été entendu entre eux, mais il ne tolérerait certainement pas que le principal concerné en profite et se pense le droit légitime d'émettre son avis sur ce qui lui serait donné d'apprendre. L'idée n'était pas mauvaise après tout, le sang ça ne s'effaçait pas et ça donnait tout de suite plus de poids aux mots. Imperceptiblement moqueur, il laissa le poids des siens faire leur oeuvre sur l'esprit de l'impertinent et plongea sans ciller dans le regard sombre qui le scrutait. Un long moment, ils se toisèrent. Sans s'affronter vraiment. L'acier insondable se laissait observer sans pour autant s'avérer lisible. L'elfe venait de comprendre le pourquoi de ses cotes cassées... Quoique comprendre était un grand mot, puisqu'il n'était pas vampire. Mais il essayait. Cette tentative intrigua l'ancestral qui suivait ou tentait de suivre le cheminement de pensées dans les yeux bleus nuit. Instant étrange que celui-ci qui rapprochait deux espèces tout en pointant douloureusement leurs différences. Comme satisfait tout de même de cette mini découverte apparemment réalisée par le balafré, le prince ferma brièvement les paupières en l'entendant souffleret répondit sur le même ton, si bas que les deux elfes l'entendirent à peine :

"Tu auras ce que tu te montres digne de recevoir. Pas une miette de plus."

Cela n'appelait aucune réponse, aucune discussion. Il ne marchanderait en aucun cas sa décision, simplement parce qu'elle était instinctive. Le savoir était un bien précieux, si il devait offrir le passé de son peuple au représentant d'une autre espèce alors il faudrait que celui-ci se montre digne des siens et que par dessus le marché il apprenne enfin à se comporter décemment à leurs yeux. Ils étaient bien peu, les mortels à avoir accomplit une telle prouesse. L'un d'entre eux se trouvait ici, mais ce n'était pas Serillëiel. Si ce dernier voulait ce cadeau de la part des vampires, alors il allait devoir le gagner. Parce que le mot cadeau n'avait aucun sens dans l'esprit des sang-froids.

Ayant dit ce qu'il avait à dire, il détourna la tête afin de concentrer sa magie et d'utiliser un sort qui ferait venir les siens, si possible sans provoquer de catastrophe. L'attente ne fut que silence, peut-être parce que Serillëiel apprenait... Ou peut-être parce que le chanteur plus averti du comportement vampirique lui avait fait signe de se taire. Il n'en savait rien, n'en avait rien vu. En vérité, cela ne l'intéressait pas.
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