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Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE

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MessageSujet: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeJeu 3 Juil 2014 - 0:44

An II, février


Ambre évita souplement un trou dans le sol, ses pieds menus la portant sans mal au travers des couloirs et cavernes d’Aigue Royal. Voilà suffisamment longtemps maintenant qu’elle y vivait, de quoi connaitre l’endroit et ceux qui y vivaient. Oh, pas tous, bien sûr, mais en tant que guérisseuse elle ne pouvait vivre au contact des malades et blessés sans apprendre à les connaitre, ainsi que leurs proches. Et petit à petit les habitants des lieux avait appris à reconnaitre ce visage paisible, ces yeux apaisants, ces gestes doux. Difficile de penser à un quelconque danger en voyant la jeune fille. D’ailleurs, bien que les guérisseurs soient nombreux, elle était l’une des rares à aller absolument partout où elle le pouvait pour aider, beaucoup d’autres restant davantage dans des zones ciblées afin de ne s’occuper que des arrivants dudit lieu. Ils avaient ainsi moins à bouger mais Ambre pour sa part appréciait de pouvoir se déplacer et ainsi s’écarter de la monotonie de l’endroit. Le mois de janvier avait été un peu plus agité, sortant du quotidien avec la blessure de la princesse et l’attaque dont elle avait été victime. D’autres médecins avaient été dès le début appelé à son chevet, mais la demoiselle se souvenait y être passé pour la veiller, remplaçant temporairement l’un des soignants. La jeune femme était alors encore endormie, mais l’ancienne esclave avait malgré tout été heureuse de la revoir vivante. Elle s’était inquiétée de l’événement, car si la jolie noble et elle-même n’avait que peu échangé lors de leur rencontre, elle lui avait fait une forte impression, laissant derrière elle la trace d’un grand respect qui n’était pas prêt de s’en aller. Après tout, Esmelda semblait-être douce et forte, un exemple pour beaucoup de jeunes filles.

L’endroit était plutôt désert, mais sans surprise. Tout le monde n’était pas autorisé à circuler comme il le voulait dans cette partie d’Aigue-Royale, après tout c’était ici que se trouvait la famille royale. Pour sa part, Ambre avait été demandée pour soigner le jeune enfant d’une dame de la suite, qui refusait de se déplacer et de déplacer son fils, et c’avait été sans hésitation que celle-ci avait accepté. Impossible de refuser son aide à qui que ce soit qui en avait besoin, encore moins lorsque le malade était si jeune. En fait de malade, il s’était plutôt agit d’un blessé, un jeune garçon ayant eu la bonne idée de jouer avec des armes qu’il n’aurait pas dû toucher. Résultat, un bras légèrement entaillé et une cuisse sévèrement touchée. Il ne participerait pas aux attaques de suite, c’était certain. La jeune fille avait donc prescrit une infusion de sarriette et de jusquiame, quelques compresses de géranium, d’hamamélis et de luzerne, et surtout beaucoup de repos et une grande prudence à l’avenir. Mais il était vrai que contenir des enfants ne souhaitant qu’une chance, s’amuser et en profiter, devait être difficile. D’autant plus qu’ici ils n’avaient pas autant de possibilité de se divertir que le grand air pouvait leur en fournit : pas de promenade dans les bois ou à sauter les rivières, adieu les balades à cheval. Encore qu’il était difficile de savoir comment les jeunes nobles étaient éduqués, il y avait bien plus d’obligations et de devoirs pour eux, certainement. La jeune fille avait pour sa part eut droit à une certaine liberté malgré la surveillance constante dont elle fait preuve, et elle avait pu sans difficulté aller jouer dans la neige avec ses frères ou partir cueillir les champignons en compagnie de Bae lorsqu’elle en avait envie. Mais dans ces cavernes… Certes elles étaient magnifiques en leur genre, cela n’en faisait pas pour autant de véritables terrains de jeux. D’autant que bien que l’alliance entre les peuples garantisse la sécurité de tous ici-bas, il y avait toujours une crainte constante des hommes envers les sang-froids. Pourquoi s’en étonner après tout… C’était le résultat de siècles de haine et de guerre, ce ne pouvait disparaitre d’un coup.

Un sanglot la coupa dans son élan, alors qu’elle s’apprêtait à quitter définitivement Fort espérance. Surprise, Ambre regarda autour d’elle, cherchant à se repérer et à connaitre la source de ce bruit malheureux. Elle ne voulait pas se montrer indiscrète, loin de là, mais ne pouvait en toute connaissance de cause s’éloigner alors qu’une âme en peine se trouvait non loin. Sourcils froncés, elle posa la main sur la paroi à ses côtés, se hissant sur la pointe des pieds pour tenter de s’y retrouver, et finit, en avançant, par découvrir dans un coin une petite silhouette recroquevillée pleurant à chaudes larmes. La jeune blonde s’arrêta un instant, gênée : n’allait-elle pas être de trop ? Mais incapable de s’éloigner ainsi, elle finit par s’avancer à ses côtés, tressaillant en découvrant, après s’être agenouillée, qu’il s’agissait de celle-là même à qui elle pensait quelques instants plus tôt ?

- Excusez-moi, princesse, est-ce que je peux faire quelque chose ?

Timidement, les joues rougissantes de s’adresser ainsi à la princesse et de la découvrir en pareille situation, elle se mordit la lèvre, ne sachant que faire de ses mains, avant de tenter une révérence assise qui donna quelque chose de plutôt étrange. Elle mourrait d’envie de la prendre dans ses bras afin de l’apaiser doucement, mais ignorait quelle était la cause de ses pleurs. Et surtout, cette femme avait un rang plus supérieur au sien, elle ne pouvait décemment se comporter avec elle comme elle l’aurait fait avec certaines de ses patientes.

- Vous êtes-vous blessée ?

Peut-être était-ce simplement sa blessure qui n’avait pas tout à fait cicatrisée. C’était possible après tout, mais dans ce ca,s mieux valait l’emmener voir un médecin compétent. Quoi qu’il en soit, il était hors de question de la laisser ainsi. Après tout, tout finissait par guérir, ou au moins s’apaiser.

Hrp: en espérant que cela te convienne, si souci, n'hésites pas à me mp =)


Dernière édition par Ambre Orétoile le Ven 12 Sep 2014 - 10:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeSam 5 Juil 2014 - 18:15

Vide, voilà comment se sentait la princesse en cette journée. Encore une journée où, elle se sentait vide de l'intérieur, juste là à suivre ce qu'on lui disait de faire sans sourciller. Ah il devait sourire et être heureux ses détracteurs. Elle rentrait enfin dans le moule, obéissante, ne faisant que son travail, sans chercher à comprendre au delà des mots. Korentin lui reprochait de s'abandonner au joie du cœur et non pas de la raison d'état. Il devait se satisfaire de son sort maintenant. Mais Esmelda le faisait sans sourire. Lui aussi était parti, en même temps que Kylian. Laissant à la place le vide et son cœur meurtri. La princesse venait de prendre conscience de plein fouet de ce que voulait dire avoir le cœur brisé. En effet, elle avait si mal de ce côté, il saignait sans cesse de cette absence langoureuse, qu'il devait effectivement être brisé pour de vrai. Tout autour d'elle s'étiolait et sombrait peu à peu, et elle aussi. Il ne manquait plus grand chose pour qu'elle finisse submerger pour de bon. Et ce n'est pas de savoir ou d'entrevoir Kylian dans les galeries qui l'aiderait. Bien au contraire. Son cœur se remettait à pleurer et elle devait encore ravaler ses larmes, pour les laisser enfin s'exprimer la nuit, quand seule, elle pouvait se laisser à sa peine.

Déambulant comme un fantôme dans les galeries de Fort-Espérance, Esmelda n'espérait plus grand chose. Sauf peut être dormir, pour bien longtemps, pour oublier ses peines et les pertes dont elle devait faire face durant cette guerre. Pourquoi ? Pourquoi la Mort lui infligeait cela ? Pourquoi le Dracos permettait de telles horreurs en ce monde ? Esmelda ne voulait plus lutter, elle voulait juste fuir loin, ne plus voir, ne plus entendre, ne plus vivre dans un tel tourment, s'en était trop, beaucoup trop.

S'en fut trop, la peine et le chagrin ré envahirent la princesse, qui ne put réprimer son lot de larmes. Seule, dans une des parties de ce fort royal, elle put un peu penser à elle et se laisser aller. Mais c'était sans cette manie d'avoir toujours quelqu'un pour vous suivre et vous épier dans les moindres recoins de sa vie.

La princesse se retourna surprise, mais surtout gênée que quelqu'un ait pu la voir les larmes aux yeux, dans cet état de faiblesse, mais aussi de grande intimité. Décidément, elle ne pourrait jamais être tranquille.
La jeune femme reconnue la petite humaine qu'elle avait rencontré au royaume baptisral. Douce et généreuse mage, grande connaisseuse des plantes et hélas captive des vampires. Son regain de voir le règne de Lorenz finir revint au grand galop. Comme le moyen que voulait son ancien fiancé pour faire taire le prince vampirique. Une pointe au cœur se fit sentir au moment où elle balbutia.

« -Je … non... »


La princesse inspira fortement avant de se redresser et de reprendre contenance. Non une princesse ne devait pas pleurer, pas en public. Toute la souffrance du monde, ou sa souffrance, rien ne devait la faire plier. Rien. Elle essuya vite les larmes sur ses joues et d'un voix encore un peu tremblotante elle affirma.

« -Je vais bien. Merci. Ne vous en faites pas. Ce n'est rien. »


Le visage fermé, les yeux rougis, la princesse continua cherchant à oublier ce moment de faiblesse, mais surtout oublier le fait qu'on l'ai vu pleurer. Un Kohan ne pleurait pas, son père le lui avait dit de nombreuses fois quand petite, la princesse ne pouvait suivre son frère dans ses devoirs de futur souverain.

« -Vous me cherchiez ? Je peux faire quelque chose pour vous ? »

Passer à autre chose, penser à autre chose. Et puis la jeune femme avait peut être besoin d'aide. Il fallait penser avant aux autres, ses tracas passeront après.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeVen 18 Juil 2014 - 19:57

Cette rencontre s’annonçait bien différente que la première fois que les deux jeunes femmes s’étaient rencontrées, mais Ambre n’en avait cure. Après tout il ne fallait pas aller vers les autres seulement pour les bons moments, mais aussi lorsque la peine et la douleur les entouraient. La guérisseuse n’avait pas la présomption de se croire l’amie de la princesse Esmelda, après tout elles avaient un rang social bien trop éloigné l’un de l’autre pour qu’elle ose ainsi se croire dans les faveurs de la belle brune, bien qu’elle-même l’apprécie beaucoup. Que ce soit sa réputation ou les quelques instants de leur rencontre, la jeune fille avait été impressionnée par sa douceur et sa bonté alliées à un certain dynamisme. Et puis il y avait quelque chose, dans son regard, son maintien, sa façon de faire qui respirait la liberté et l’honnêteté. Mais même sans cela, elle n’aurait pas laissée seule une jeune fille dans la détresse, à moins bien sûr que celle-ci ne le demande. Si tel était le cas alors elle respecterait sa volonté et s’éloignerait, malgré qu’elle peinerait à se détourner d’une âme en peine. Mais pour l’instant, elle n’avait pas encore été repoussée par la pleureuse alors autant ne pas partir défaitiste.

- L’on ne pleure pas si l’on n’a rien, princesse. Pardonnez-moi, mais les larmes sont nécessaires à cicatriser es blessures psychiques.

Ou exprimer un grand bonheur, mais ce ne semblait pas être le cas au vu de son visage défait et de son regard douloureux. Oh, elle n’avait pas perdu sa dignité ou sa grâce, pas le moins du monde, mais il était impossible de ne pas voir sa douleur. Elle n’allait pas bien, c’était un fait irréfutable que les mots ne pouvaient nier. Ses yeux disaient le contraire de ce qu’exprimaient ses lèvres.

- Je suis navrée si je vous ai importunée. Je ne voulais pas être indiscrète, juste vous aider si je le pouvais.

Et à présent elle se trouvait fort gênée en comprenant qu’elle ne devait être que de trop. Comment expliquer sinon que la princesse change ainsi de sujet ? Oh, bien sûr, il ne faisait aucun doute qu’elle pensait avant tout aux autres plutôt qu’à elle-même, après tout elle était une femme généreuse. Mais tout de même… Elle pouvait consacrer quelques instants à penser à elle-même, n’était-il pas ? Alors si, Ambre s’inquiétait. Après tout il y avait nombre de personnes que le chagrin rendaient fous et entrainaient à la déchéance et à l’abandon d’eux-mêmes, il n’était pas question qu’elle laisse qui que ce soit sombrer ainsi alors qu’elle se trouvait dans la même ville. Oh, c’était peut-être radical de penser ainsi, mais la jeune blonde détestait voir le malheur des autres. Et puis le joli visage qui lui faisait face était fait pour exprimer la joie. Mais quelle responsabilité, probablement, dêtre la princesse d’un si vaste peuple en pleine période de guerre. Comment de si frêles épaules pouvaient elles supporter toute la tension que cela supposait ?
Ambre hésita. Que devait-elle faire, s’éloigner pour la laisser en paix et ne pas violer son intimité, ou bien rester et lui offrir une épaule sur laquelle pleurer et un cœur pour la soutenir ? Que ce soit une dame de si haute naissance n’aidait pas à faire un choix, elle craignait de briser les règles fixées par l’étiquette en prenant une mauvaise décision. Toutefois il lui fallait auparavant répondre à la question posée par Esmelda et elle s’agenouilla à ses côtés, penchant la tête avec un doux sourire.

- Oh non, princesse, ne vous inquiétez pas. Je revenais de chez une dame ayant fait appel à mes soins, et en vous apercevant et bien… Je suis désolée de vous avoir dérangée, peut-être préférez-vous rester seule.

Malgré cela, elle ne parvenait pas à se relever et à s’éloigner. La solitude est une grande amie mais elle peut également se montrer fort cruelle en certains moments difficiles.

- Voulez-vous que j’aille chercher quelqu’un ? Ou que je vous apporte quelque chose de chaud ? Cela vous ferez du bien.

Libre à elle de refuser ou d’accepter, mais Ambre prenait garde à ne pas lui demander ce qui l’importunait ainsi. Elle ne s’estimait pas en droit de demander des confidences de sa part. Au moins n’était-elle pas blessée, c’était tout ce qui comptait. Enfin, elle s’essayait de s’en convaincre.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeVen 18 Juil 2014 - 23:29

Toujours aussi gênée la princesse détourna un instant le regard et baissa légèrement la tête pour sécher ses dernières larmes. La gorge toujours aussi nouée, elle murmura d'un ton un peu grave.

« -Je pense qu'il faut parfois bien plus que des larmes. Ne vous en faites pas. Le hasard et votre gentillesse vous a mené à moi, je ne vous en veux pas. Mais vous ne pouvez rien faire. Personne ne peut... »

Sauf si Kylian devenait moins buté, que son frère revenait enfin réincarner en lui même, de même pour Morgane, Maitre Faudar et tout ceux qu'elle avait perdu dans cette guerre. Donc non Ambre ne pouvait rien faire.
Pour changer de sujet, elle lui demanda inquiète, sachant qui elle était allée voir.

« -Le fils de Lady Eyselte va mieux ? La blessure n'était-elle pas si impressionnante que les cris de l'enfant ? »

La jeune femme l'avait entendu de sa chambre et sa suivante lui avait expliquer les exploits du jeune lord. Le pauvre. Cela lui fendait le cœur de l'entendre de la sorte. Elle aurait aimé lui apporter secours et soins, mais depuis qu'elle avait usé de magie sur Kylian, Esmelda se refusait de l'utiliser. Par peur. De quoi, elle ne le savait pas vraiment.

« -Je ne suis jamais seule. Même quand j'en ai l'air. Il y a toujours au moins une paire d'yeux qui me surveillent. On s'y fait. »

Oui, Korentin avait bien dû insister pour que les valets et gardes ne perdent pas sa trace dans cette cage de pierre. Ou sinon quelques détracteurs.

« -Non merci, je n'ai besoin de personne qui se trouve ici. »

Sauf si c'était pour entendre des remontrances de la part de...quasi tout le monde. Sauf peut être Ashy.
La princesse s'étonna d'un point qu'elle questionna, curieuse.

«- C'est toujours votre façon d'arranger les choses ? Une boisson ? Vous m'aviez déjà proposé une lors de notre rencontre au domaine des baptisrels. A la menthe, je crois ? »

C'était marrant de voir comment les souvenirs d'avant l'attaque des bois sombre étaient flous et dispersés dans sa mémoire. Comme si sa vie d'avant était finie, passée. Lointaine, très lointaine. Terminant sa vie de princesse de l'empire, la propulsant à une autre vie, sans retour possible.

« -Si seulement, vous aviez raison. Qu'une seule boisson puisse aider à faire partir tout ce qui vous pèse. Vous en connaissez une ? »

Interrogea-t-elle les yeux embrumés mais la voix espérant une solution.

« -Car je suis preneuse. Ça ou tout autre sortilège. »

N'importe quoi pourvu qu'elle arrête de saigner de l'intérieur. Que stoppe son tourment et le vide de son cœur. Cesse de lui rappeler tous ses échecs, mais surtout les pertes qu'elle avait eu à subir. Trop, ancrées dans sa mémoire et son cœur.
Mais la princesse se reprit, fallait-il qu'elle soit si mal pour en devenir si égoïste. Le monde de la douce Ambre ne s'arrêtait pas au complainte d'une princesse. Quelle idiote elle était. Non, la jeune soigneuse avait un monde qui tournait autour de bien pire... ou pas. Depuis sa rencontre avec Lorenz, elle doutait. Pas de sa cruauté sans limite ni de son envie de la voir elle et son peuple en dîner géant. Mais de sa façon de réfléchir au monde.

« -Mais je vous retiens. Je pense que votre geôlier attend de vous que vous ne vous éloignez pas trop. Ce qui me rassure, c'est de voir que vous semblez pas maltraiter physiquement. J'ose espérer que vous ne l'êtes pas autrement...même si je me doute que... »

Que quoi. Que privé de liberté, elle ne peut disposer d'elle même, de ses gestes, de sa pensée. Privé de liberté, elle avait du quitter et faire le deuil de nombreuses choses. Sa famille, ses amis, sa vie, sa dignité et son âme. Esmelda ne pouvait que la comprendre, même si dans son malheurs, Esmelda avait quand même la liberté de ne pas servir un vampire tel que Lorenz. De ne servir personne...juste un empire. Mais que fallait-il mieux ? Sentir la présence constante d'un pareil monstre sanguinaire ou bien de vivre pour le bien de son peuple ? La question ne se posait plus.

« -J'ai tenté de lui parler. De vous, des vôtres. Mais vainement. »

La princesse baissa la tête, comme honteuse de ne pouvoir avoir fait plus pour les esclaves humains lors de son entrevue avec le prince vampirique. Un échec cuisant. Un de plus. Il y avait de quoi être décourager.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeJeu 24 Juil 2014 - 18:22

Pauvre princesse. Ses yeux rouges lui donnaient l’air d’une enfant perdue et malheureuse, que sa décision d’arrêter de pleurer ne pourrait effacer. Abandonnée, le petit oiseau ? Que lui arrivait-il donc ? Elle souffrait suffisamment pour qu’Ambre s’inquiète pour elle. Les larmes ne suffisaient pas toujours, non. Rarement même. Il y avait bien souvent une douleur dans le cœur, une crispation qui vous empêchait de respirer, une mélodie emplie de mélancolie qui vous brisait l’âme, mais sans les larmes, il n’y avait plus rien. La jeune fille baissa les yeux sur ses mains jointes et posées sur les plis de sa robe. Il y avait certaines choses impossibles à soigner. Le temps ferait son effet. Il était difficile de se dire qu’elle ne pouvait rien faire.

- C’est vrai, murmura-t-elle. Mais ce sont parfois les seules que nous pouvons avoir pour nous aider.

Et il fallait bien faire avec. Les cris et les supplications étaient inutiles, mais il restait l’espoir. Que l’histoire change, s’améliore, que tout se rétablisse ou qu’un évènement heureux ressorte du malheur vécu. C’était souvent le cas d’ailleurs, il fallait toutefois avoir le courage d’ouvrir les yeux et de regarder autour de soi ce qui avait vraiment changé. Une tache bien plus difficile qu’il n’y paraissait de prime abord. La princesse changea néanmoins de sujet, de toute évidence souhaitant écarter son propre malheur de la conversation. Ambre s’étonna un instant qu’elle sache qui la guérisseuse était venue voir avant de sourire doucement ; après tout la jeune Kohan semblait proche des siens, il n’était pas étonnant qu’elle connaisse les malheurs les touchant. Aussi prit-elle le temps de la rassurer, inutile qu’elle ne s’inquiète trop alors qu’elle-même semblait si mal.

- Oh non, c’était relativement superficiel ! Douloureux bien évidemment, mais je crois que c’était plus impressionnant qu’autre chose. Il faudra toutefois vérifier que la cicatrisation se passe bien.

C’était d’ailleurs le principal souci. S’il y avait des complications, l’enfant pourrait même perdre sa jambe. Mais tant qu’un suivi régulier était effectué, il serait possible d’éviter ou du moins limiter les dégats. Mais inutile de le préciser à la jeune femme qui lui faisait face, seule la mère de la petite victime avait été mise au courant.

- C'est toujours votre façon d'arranger les choses ? Une boisson ?

Ambre étouffa un bref rire, les yeux pétillants soudainement. L’étonnement de la jeune femme était amusant, et elle-même devait reconnaitre que cela pouvait paraitre étrange pour une personne étrangère.

- Si, c’était bien de la menthe. Je sais que cela peut paraitre, mais les plantes possèdent une certaine forme de magie que rien ne peut égaler. Elles soignent, apaisent, défendent, réconfortent et même tuent ou font souffrir dans certains cas.

Elle soupira en perdant son sourire, navrée pour son interlocutrice.

- Non, hélas, il n’y en a aucune qui puisse avoir autant d’effet, ni aucun sort. Sans quoi je crois que tous en aurait usé autant que possible. Certaines vous aideront à ne pas sombrer mais je crains que cela n’aille pas plus loin. Néanmoins si vous souhaitez ce peu d’aide offert, je vous le donnerai volontiers.

Elle-même en aurait peut-être prit. Encore qu’il était difficile de savoir ce qu’aurait été le passé si les choses avaient été différentes. Peut-être n’aurait-elle jamais été dans cette situation, qui sait ?

- Le Prince m’autorise à me déplacer comme bon me semble, princesse. Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien. Je ne suis maltraitée ni physiquement ni mentalement.

Elle eut un sourire rassurant, préférant ne pas réfléchir à ses propres paroles. Elle croyait ce qu’elle avait dit mais en même temps… Il y avait tout de même des limites fixées par Lorenz, qu’il s’agisse de distance ou d’applications morales. Mais hormis cela, elle n’avait rien d’une malheureuse. Contrairement à bien d’autres, elle était même très chanceuse.

- Je vous remercie pour ce geste, ma Dame. Il n’est pas aussi cruel que vous semblez le croire pourtant. Je ne suis pas malheureuse, avec lui. Cela peut vous paraitre étrange mais… je vous demande de me croire.

Ce devait être difficile pour elle pourtant. Apprendre que son pire ennemi, que l’on voyait si noir et mauvais, n’était pas l’être de cauchemar que l’on croyait qu’il était.

- Vous avez fait ce que vous pouviez, vous ne devez pas vous en vouloir, la réconforta-t-elle en la voyant baisser la tête. Venez, je crois que vous devriez vous lever un peu.

Elle se releva elle-même et lui tendit la main avec un doux sourire. Marcher, parler, se libérer et retrouver un peu de joie.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeVen 25 Juil 2014 - 22:14

« - Oui, si seulement cela pouvait vraiment aider... »

Mais Esmelda ne voulait pas s’attarder sur ses larmes. Elle se sentait déjà bien mal de s'être faite découverte de la sorte. Une princesse ne pleurait pas, n'était pas triste, toujours sourire en toute occassion. Ne rien laisser paraître. Et là, elle avait faillit, encore une fois.

« -Je vous fais confiance pour que la blessure soit bien loin de tous soucis majeurs. Et bien vite ce petit chenapan reprendra ses exercices illégaux en se faufilant entre les mailles de la surveillance de sa mère. »

La jeune femme sourit à cette tendre image. Une image lointaine. Très lointaine aujourd'hui.

« -Quelle beauté fascinante nous offre la nature. En appui avec la magie, nous pouvons et pourrons faire encore plus de choses. En tout cas, si vous avez de quoique se soit, demandez le moi. Je vous ferai parvenir. »

La princesse ferait tout pour aider les guérisseurs et soigneurs. Professions merveilleuses que d'aider les autres. Et il y avait encore tant à faire, à découvrir et en ces temps sombres, hélas, trop à faire. Alors si elle pouvait aider, Esmelda le ferait avec ses maigres moyens.

« -Vous avez raison. Tous en aurait usé... je ne devrai pas... »

Oui, elle ne devrait pas se plaindre. Beaucoup avait tout perdu aussi et se taisait. Alors pourquoi devrait-elle se plaindre ? Qu'elle était son droit par rapport aux autres.

« -Je veux bien, si certaines plantes peuvent au moins apaiser l'âme et les tourments. »

Mais Esmelda lâcha vite ses petits tracas de princesse pour s'enquérir de ceux de la jeune femme. Esmelda avait le cœur en berne mais elle était libre, du moins plus qu'Ambre. Et surtout, elle n'avait pas un vampire symbole de la cruauté quotidiennement sur le dos.

« -Peut être, mais vous n'êtes pas libre pour autant. Libre de penser, d'agir et de vivre. »

Captive, fataliste, acceptait-elle sa condition au fil des années. Elle n'avait pas le choix. Rien de pire que la résignation. Non, Esme ne les abandonnerait pas.

« -Oui cela paraît bien étrange. Car j'ai rencontré cet homme au cœur de feu et à l'allure de glace. Seule compte sa destinée. Pas les autres. Donc, j'ai du mal à croire qu'un homme rempli de vengeance et de haine à l'égard de notre race puisse traiter avec respect une des nôtres. Mais ce qui compte ne sont pas mes doutes, mais la réalité de votre vie. »

Oui étrange d'entendre ses mots. Peut être voulait-elle la rassurer ? Mais non, cela ne fonctionna pas. Elle ne pouvait que s'inquiéter pour eux. Pour cette frêle créature face à elle tous les jours sous les griffes de cette créature de la nuit, affable, cruel. Comment y parvenait-elle ? La jeune guérisseuse avait une force en elle.

« -Cependant, je continuerai à me battre pour les esclaves de ce prince. »

Ro que si elle s'en voulait de cet échec. Certes elle ne s'attendait pas à un franc succès au vue de qui se trouvait en face d'elle. Ce qui l'agaçait ce n'était pas la surdité ou bien l'arrogance de Lorenz dans son refus. Mais sa non réaction, son immobilisme face à lui et ce qu'il lui avait répondu. Il fallait dire que face au prince plusieurs fois centenaires, connaissant bien mieux qu'elle les rouages de la guerre, elle était bien pâle la petite princesse humaine. Mais était-ce une raison pour abandonner ? Elle était plus tenace habituellement. Elle pesta intérieurement contre elle.

« -Si je m'en veux. Car c'est de mon devoir se prendre soin de mon peuple. De tout mon peuple. Tous les humains. Même ceux qui sont ravis à nous pour le bon plaisir des vampires. Encore impuissante face à cela. Donc si, je me battrai encore pour vous. Même si cela est vain. Qu'importe. Un jour cela ne le sera plus. »

Oui, Esmelda en faisait son cheval de bataille. Oh oui, Lorenz ne la laisserait pas faire. Pour de multiples réponses. La domination, la survie, l’appât du gain. Qu'importe. Car même si cela devait sauver quelques villages, Esmelda ne concevait pas d'abandonner cette part du peuple.

La jeune femme se releva en douceur pour suivre bien docilement la jeune guérisseuse. Pas contrariante de nature, du moins en général, la princesse l'était encore moins aujourd'hui. Docile mouton.

« -Ouhh !! J'ai dû me relever trop vite. Je... Excusez-moi je crois que je vais me rasseoir un peu. »

La terre tournait, à moins que ce ne soit sa tête. La fatigue, la faim et sûrement aussi ses inquiétudes n'aidaient en rien à la promenade. La princesse se rassit contre une des parois un peu moins lisses de la roche de Fort Espérance. La princesse inspira pour reprendre un peu contenance. Oui, il fallait vite reprendre le dessus. Ou bien repartir dans sa chambre pour se laisser aller à sa torpeur encore un peu plus.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeMer 30 Juil 2014 - 12:03

Ce qui était étrange, dans les guérisons, c’était qu’il semblait que les optimistes se soignaient mieux et plus vite que les autres. Le mental jouait autant que le physique. Ici, c’était pareil. Si la princesse craignait que ce qui causait son chagrin n’ait pas de remède, alors effectivement elle ne s’en remettrait pas. Ou difficilement. Comment expliquer cela ?

-Vous savez, princesse, je crois que le fait d’y croire compte autant que les effets véritables. Imaginez que votre douleur se trouve dans chaque larme que vous versez… Peut-être irez-vous un petit peu mieux après.

C’était difficile à croire mais étrangement cela fonctionnait. Parfois. Mais après tout, certains n’avaient plus rien d’autre à perdre que de mettre en pratique ce conseil, et avaient assez d’imagination pour le faire alors pourquoi hésiter ? L’imagination. La jeune Kohan devait pourtant en avoir, pour réussir à garder les épaules droites et hautes à tout moment. Il était difficile de vivre cela sans rêver un petit peu. N’était-elle pas magicienne, après tout ? Elle savait donc qu’il existait autre chose que le purement concret. Que l’esprit avait une force inqualifiable, insoupçonnée. C’était à lui qu’elle devait faire appel, encore. A lui et…

-Vous avez de vrais amis, n’est-ce pas ? Vous n’êtes pas seule, Princesse, vous êtes par trop gentille pour que ce soit le cas. Confiez-vous à eux, ils vous aideront.

Les amis étaient des parties de l’âme après tout. Sans eux, on ressentait un manque, et les blessures étaient plus lentes à se refermer. Instinctivement, Ambre songea à Medlinya et un léger sourire naquit sur ses lèvres. Elle était la seule véritable amie que la jeune fille avait. Le visage de Derek s’imposa à son tour ; dans un monde où la demoiselle n’avait pas sa place, lui, vampire, avait pourtant sut faire fi des préjugés et avait offert, non pas vraiment son amitié, mais sa protection. Un petit peu de complicité aussi. Pas vraiment un ami mais il était, finalement, ce qui se rapprochait le plus parmi ses (presque) semblables. Malgré tout, la jeune fille devait reconnaitre, et le faisait sans mal, qu’elle se sentait bien plus à l’aise ceux que tous ne voyaient que comme de vulgaires animaux ; chevaux, chiens, chats… Ils étaient authentiques, ils étaient présents, ils étaient différents. Oh, elle ne jetait pas la pierre aux hommes, elfes et vampires, elle comprenait que cela vienne sans doute d’elle. Et elle s’en attristait. Elle aurait parfois aimé se lier davantage avec eux mais sans doute n’en était-elle pas digne.

-Ce n’est pas parce que vous princesse que vous n’avez pas le droit d’être malheureuse, Altesse, sourit-elle doucement. Vous êtes de chair et de sang et avez un cœur, vous aussi.


Pourquoi demandait-on aux personnes de la haute société de ne pas montrer leurs sentiments ? Pas le droit d’aimer, pas le droit de souffrir… C’était de bien tristes règles. Les convenances demandaient à ce qu’ils gardent la tête droite et le sourire, mais ô combien ils devaient se sentir seuls… Et c’était si profondément ancré en eux qu’ils ne parvenaient pas à le renier, semblait-il. Pourtant pleurer et souffrir n’étaient pas plus humiliant que rire et s’émerveiller. Les deux étaient tout aussi naturels et évidents.

-Je vous apporterez alors de quoi vous réchauffer le cœur et l’âme.

Peut-être cela n’agirait-il que très faiblement mais une goutte d’eau peut former un océan avec de la volonté. Mais la conversation dériva bien vite sur Lorenz et les esclaves des vampires, et Ambre s’empressa de secouer la tête.

-Oh, je suis libre de penser ce que je souhaite, princesse. Il est vrai que je ne peux pas toujours aller et faire ce qu’il me plait mais je suis bien plus libre que vous ne pensez. Il n’est pas si froid que vous le pensez.. Il m’a sauvé la vie.


Elle rougit en avouant cela, avant de s’empresser de changer de sujet. Etrangement, elle n’avait aucune envie de parler du Prince Noir avec Esmelda. La guérisseuse ne pouvait s’empêcher de ressentir un pincement au cœur en l’entendant si mal juger le vampire. Mais elle ne lui en voulait pas. Il était vu bien plus dur qu’il ne l’était vraiment, finalement.

-Oh ! Il faut vous lever doucement… Depuis combien de temps n’avez-vous pas mangé ?


Elle réfléchit un instant ; ce qu’il fallait à la princesse, c’était un peu de joie et d’émerveillement.

-Etes-vous déjà allée à la caverne des songes ?

Elle serait véritablement au calme ainsi. Mais dans un meilleur environnement. Et la jeune blonde pourrait ainsi passer lui trouver les ingrédients qu’elle voulait.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeSam 2 Aoû 2014 - 17:30

La princesse se redressa avec grâce, les jambes faibles, mais elle n'avait pas le choix, il fallait avancer. Le port altier, la tête droite la princesse laissa échapper des mots amères.

« -Manger... je ne sais pas, je ne sais plus. Cela a-t-il réellement de l'importance. »

L'appétit de toute façon n'était pas là. Rien ne lui faisait envie, rien de ce qu'elle aimait hier. Tout était fade. Les aliments, les conversations, les nuits. Tout était morne et sans vie.
Alors elle posa une question sincère.

« -Y croire ? En quoi ? En quoi dois-je croire ? Que demain mon cœur cessera de saigner ? Y croire n'y suffit plus. Croire ne serait que me rattacher à un rêve parti en fumée, qu'à une illusion fausse qui ne cesserait de me hanter. »

Croire que la guerre cessera, croire que Kylian reviendra, croire en une paix possible, à une vie meilleure. Non ce serait se bercer de douces illusions toutes aussi fausses les unes que les autres. Alors croire en quoi pour ne pas sombrer. Esmelda se le demandait bien. Elle n'avait plus en rien quoi croire. A part l'amertume et la solitude de son âme.

« -La solitude est une alliée fidèle quand on est dans la position dans laquelle je suis. Être entourée ne signifie pas avoir des amis. Et il semblerait que la guerre développe la solitude de l'âme. »

En enlevant, des êtres chers, en brisant les liens existants, renforçant certains protectionnisme et replis sur soit. Une barrière de protection ? Peut être une erreur pour la princesse qui ne s'était jamais sentie si seule.

« -Un cœur qui bat pour l'empire, un corps qui lui appartient et un sang qui ne m'autorise pas à aller où bon me semble ni avec qui bon me semble. »

Et la perte des repères de son statut de princesse, sœur de l'empereur, pour celle de cousine de, la vie à Aigue et non plus au palais, n'étaient rien en comparaison de cette sensation de se sentir seule, sans plus personne sur qui se reposer. Elle qui avait toujours été entourée de dizaine de personnes était à présente dépendante d'elle même et de sa seule pensée, tout en étant plus prisonnière que jamais de sa non envie de se battre.

« -Je m'y rends chaque jour pour prier pour tous ceux qui sont mort à cause de cette guerre. Pour que leurs âmes trouvent le repos et nous aide à protéger celles qui restent. »

Il n'y avait que là qu'elle pouvait prier les esprits que cela cesse. Maintenant qu'elle les avait vu il lui était bien plus facile de ce les représenter, de les appeler dans ses songes pieux pour leurs dire de les guider, les aider, aider les plus malheureux.

La princesse fut cependant étonnée d'entendre parler la jeune femme ainsi de son bourreau. A trop être avec son tortionnaire finissait-on par l'excuser ? Une chose était sûre, servir le prince vampirique, sa haine des autres, et passer son temps dans la noirceur de certaines âmes, Esmelda finirait par devenir comme eux et pas douce comme la jeune Ambre.

« -Il vous a sauvé la vie. Après vous l'avoir prise ? Froid ? Peut être n'était-ce pas le mot juste ? Mais, je ne peux concevoir que l'on prive quelqu'un de sa liberté. Même si ce n'est pas celle de penser. Reste celle de vivre votre vie comme bon vous semble. Personne ne devrait pouvoir disposer de soit même. Surtout pas une si gentille jeune femme. Nous nous battons pour notre liberté, alors comment peut-on le faire avec des esclaves ? C'est une façon assez paradoxale de faire. »

Esmelda haussa les épaules tout en marchant d'un pas lent et sans motivation vers la caverne des souvenirs.

« -Mais je suis une femme, il semble normal que je ne comprenne pas la politique. Pourtant, je pense que les choses seraient bien plus rondement menées avec moins de poigne et de d'entêtement purement masculin, je pense que nous nous en sortirions bien mieux. »

Plus pragmatique, mais une réflexion qu'elle s'était faites après sa rencontre avec le prince vampirique et la femme restée derrière lui. Elle semblait être une proche, une femme de haute noblesse gravitant dans le cercle de ce prince sombre au cœur mort et aux idées trop violentes mais qui avait au moins l’ingéniosité de voir la personne pas le reste.

« -C'est là où le peuple vampirique diffère du notre. Seule la valeur et la force compte. Bien plus que le lignage et le genre. Comme quoi, ceux que beaucoup qualifie comme des bêtes sauvages ont bien mieux compris la valeur d'une personne. »
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeSam 9 Aoû 2014 - 21:09

Elle n’avait donc pas mangé depuis… combien de temps ? Quelques heures ? Plusieurs jours ? La fatigue, l’angoisse, la faim, tout cela n’était bon ni pour sa santé mentale ni pour son corps. C’était dur, bien sûr, comme chaque épreuve de la vie l’était à sa manière mais il n’en fallait pas pour autant négliger la chair qui abritait l’âme. L’une était nécessaire à l’autre.

- Bien sûr que cela en a. Vous ne pouvez vous affaiblir ainsi, princesse. Le peuple vous aime, vous savez, et a besoin de vous.

D’une voix douce, Ambre tentait de faire comprendre à la femme éplorée face à elle qu’elle n’était pas seule. Il était surement inutile de mettre en avant la personne même d’Esmelda Kohan pour la tirer de sa léthargie, car pour le peu que la guérisseuse avait bavardé et échangé avec elle, il lui avait semblé que la noble Dame faisait passer les autres avant elle-même. Pauvre princesse. Une grande âme, forte et volontaire, mais qui semblait si triste, si seule. Et pourtant Dracos savait que les humains aimaient la petite brune. Doucement, la jeune blonde secoua la tête, sa voix calme cherchant de quoi réconforter la princesse.

- Non point. Vous devez croire que le lendemain sera meilleur que ce jour qui s’achève. Que la guerre s’arrêtera, que les malades guériront, que les orphelins trouveront quelqu’un pour les aimer, que les amours perdus renaitront. Comment pourriez-vous vous battre sans cela ? Pourquoi avoir choisi les rebelles si tous vos espoirs s’éteignent ? Les soldats se battent pour que leurs enfants ne connaissent pas un monde de guerre, les médecins s’occupent des blessés en espérant les voir se rétablir. Votre cœur saigne aujourd’hui, ma Dame, il saignera probablement demain, mais un jour il ira mieux. Vous sentirez qu’il reste une cicatrice, toujours là, toujours présente, mais vous vivrez avec, habituée. Vous connaitrez de quoi être heureuse.

Elle s’arrêta, mélancolique, avant de rougir. Elle n’avait pas le droit de s’adresser ainsi à une dame de si haut lignage. Elle n’était qu’une femme du bas-peuple, une esclave, sans rien qui l’en distingue. Une étrangère qui se mêlait de ce qui ne la regardait pas. Une femme qui ne connaissait finalement rien des épreuves qu’avaient rencontré et supporté Esmelda.

- Veuillez me pardonnez, Altesse. Je n’aurais pas dû parler ainsi. Je ne suis qu’une esclave, et vous êtes princesse.

Elle n’avait rien pour légitimer ses paroles, et malgré que ces dernières ne relèvent que du désir d’aider autrui, la concernée pouvait fort le prendre comme une leçon de morale. Leçon donnée par un être inférieur.

- Surement il y a-t-il des gens sincères, qui sont véritablement vos amis. Sachez que, malgré ma modeste condition, vous pouvez à tout instant me trouver si vous avez besoin de moi et que je puis d’une quelconque façon vous aider.

Elle espérait ne pas être prétentieuse en disant cela. Après tout il devait il y avoir des centaines de personnes plus à même de répondre aux besoins de la jeune femme brune. Et de la soutenir dans ses malheurs, quels qu’ils soient. Ce qu’Esmelda disait avait beau être vrai dans une certaine mesure, elle n’en demeurait pas moins une femme libre et n’appartenant qu’à elle-même. Peut-être devait-elle trouver le juste milieu entre ses devoirs et sa liberté. Souhaitant trouver quelque chose pour distraire la demoiselle, elle songea tout de suite à la caverne des Songes, et fut décue d’entendre qu’elle s’y était déjà rendue et le faisait encore régulièrement. Ce n’était pas surprenant, plutôt logique même, mais… elle allait devoir trouver une autre astuce pour tenter de chasser la tristesse de ces jolis yeux qui lui faisaient face.

- Certes princesse. Mais je ne suis pas mal traitée, aussi me permettais-je de vous supplier de vous préoccuper de tous les autres avant de songer à moi. Et je pense que le fait que vous soyez une femme ne change rien à la vision de la politique. Chacun, quel qu’il soit, est à même de voir le monde à sa manière et de souhaiter le modeler selon ses gouts.

En gravitant parmi l’entourage de Lorenz, Ambre avait compris que les femmes tout autant que les hommes étaient à même de se faire une place dans la société. Norwen, Althaïa, Delphia, Vanaël… et tant d’autres qu’elle avait vu sans en connaitre le nom. Oh, elle ne leur parlait pas, après tout ces dernières la méprisait et elle-même ne se sentait pas le droit de s’approcher, sans compter qu’elles l’effrayait. Mais sur ce point au moins elle pouvait sans mal rejoindre le point de vue de la jeune Kohan. Hormis que selon elle, la force et la valeur seuls ne comptaient pas. Un noble avait toutefois plus de légitimité à être au pouvoir qu’un esclave.

- Que diriez-vous de m’accompagner un peu aux écuries, où je dois voir Medlinya ? Nous pourrions passer aux cuisines puis aux infirmeries. Si cela vous fait envie, pardonnez-moi si je vous prends votre temps.

Elle esquissa un sourire gêné, crispant les mains dans les plis de sa robe. Elle craignait de s’être montrée trop audacieuse envers la douce princesse.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeMar 12 Aoû 2014 - 22:30

La princesse sentait en elle monter une colère sourde. La gorge crispée et nouée, elle ne dit mot. Mais son corps se tendit et tous ses muscles lui firent un mal atroce. S'en était trop, pour son esprit, son âme et son cœur. Non, elle ne pouvait suivre et accepter les mots de la jeune captive tant ils étaient faux, tant ils étaient trop puériles et irréalistes. Comment pouvait-elle dire ça? Elle? Qui vivait une vie volée, une vie arrachée aux siens, aus canines d'un vampire aussi fou que dangereux.

« -Mon peuple m'aime ? Il m'aime ? Alors que je suis enfermée entre quatre roches, qu'il a été prêt à me vendre à ce Aldakin, car l'argent devient leur seule survie. Il m'aime alors que je le laisse se dépêtrer face à la cruauté de mon cousin, à l'asservissement des alayens. Que je suis là, à ne rien faire qu'à attendre ? Il m'aime quand je ne suis plus rien. Princesse. De quoi ? De Qui ? A quel titre ? Je ne suis rien, pas princesse, pas titré, hormis d'une grotte. Je ne suis que la cousine d'un empereur rebelle ou celle d'un traître à son nom. La princesse qui a osé renier les siens pour aimer un vampire qui préfère la présence d'une joaillerie que la mienne. Alors il peut m'aimer, je lui rapporterai peut être un mois d’impôts en moins. Et besoin de moi ? Comment, je suis coincée ici, à tourner en rond et me morfondre, à revivre les cruelles brisures de ma vie.»

Oui, tout en elle criait l'envie de jeter à la figure de tous ce qu'elle avait sur le cœur. Cette haine qui coulait dans ses veines depuis quelques temps.

« -Des lendemains meilleurs ?? J'attends la prochaine annonce de mort d'un des miens. J'attends, à moins que cette fois ce soit la mienne et que je cesse de souffrir enfin, mon cœur n'en peut plus. La guerre est partie pour durer, une fois celle des alayens finie restera celle des humains, les vampires viendront se jeter comme un loup affamé dans un troupeau de brebis innocente et frêle. Alors non, la guerre ne cessera pas. Les orphelins pleureront toujours les leurs, un mère, un père, un frère. Les amours perdus le resteront, tués en pleins vol à tout jamais. Oui, tous mes espoirs se sont envolés. Parti un peu plus chaque jour. Et avoir choisi un camp ou un autre n'est pas exempt de perdre espoir. Si je l'ai fait c'est que je sais que Korentin est innocent et qu'il m'est impossible de vivre dans le mensonge et la violence. »

Mais suivre les rebelles n'était pas gage de victoire, de bonheur, d'assurance et d'un bonheur sans fin. Non, c'était subir des revers, des échecs, de la peine, et l'impression d'être inutile.

« -Comme mon cœur peut-il cesser de saigner quand tout ceux que j'aime son mort ou me tourne le dos ? Comment mon cœur peut battre en voyant tout ce que à quoi je tiens se faire écraser comme un simple moucheron, balayant toute convenance et tout bon sens. Non, mon cœur ne veut plus battre, ne veut plus sentir, il n'en peut plus. »

Non, il avait envie de cesser de se sentir ainsi, de souffrir, de s’inquiéter, de saigner et de se tracasser. Il était fatiguée, il n'en pouvait plus.

« -On se s'habitue jamais à la perte d'être chers, à la perte de ses repères, à la guerre. Non. Et j'ai déjà souffert, je souffre depuis des années, et je n'en puis plus. Là, je ne peux plus. Je ne veux plus. Et je ne vois pas comment être de nouveau heureuse, seule dans une grotte. »

Oui, voilà ce que la princesse aimerait crier à Ambre, crier au monde entier. Pouvoir enfin lâcher ce flot de paroles et de sentiments qui voguaient en elle comme un navire dans la tempête. Mais la jeune femme ne le pouvait pas. Sa retenue, sa vie, son statut malgré tout, ce formatage encré en elle depuis sa naissance ne lui fit que baisser la tête et retenir des larmes sourdes.

Quand la jeune femme s'excusa, Esmelda s'empressa de répondre avec douceur.

« -Vous n'avez pas à vous excusez. Je suis autant esclave que vous êtes princesse. »

La princesse se stoppa et posa sa main sur le bras de la jeune mage.

« -Je vous remercie. »

Rien de plus que ces simples mots et Esmelda reprit sa route d'un pas faible et peut rapide. Un silence s'installa un instant avant que la princesse lui réponde. Pourquoi ne se soucierait-elle pas d'elle ? Si elle devait se soucier de son peuple, elle devait se soucier de chaque personne. Puis, elle ne se souciait plus d'elle même de cette façon. Chose que la jeune Kohan détestait plus que tout.

« -Il est mon devoir de me soucier de tout mon peuple. Vous tout comme les autres. Et je me doute de quelle rudesse vous pouvez vivre chaque jour. On peut être esclave de bien des façons, mais il est des choses que vous devez vivre que je ne souhaite cependant à personne. Pas même à mon pire ennemi. »


Non, vivre avec le prince vampirique et sa violence, sa hargne et sa cruauté froide, mais aussi avec ses alliés, tout aussi implacable. Peut être même pire pour le suivre de cette façon. Ou intrigante pour certains.

« -Medlinya ? Votre cheval ? »

La jeune femme fut surprise qu'une esclave puisse détenir une telle créature.

« -Oui, pourquoi pas. »

Au moins là, Esmelda était sûre de ne pas rencontrer les personnes qui l'évitait autant qu'elle cherchait à les éviter. La princesse et la jeune esclave sortir de Fort-Espérance, sous bonne garde. La princesse était toujours suivi de son capitaine de garde, ainsi que deux gardes, comme si elle allait se faire attaquer par un dragon ou repoignardé par le Néant.

« -J'ai tout mon temps. Du moins, je puis le prendre pour vous accompagner. Peut être serai-je enfin bien plus utile et ma jument se trouvera peut être aux écuries. Il me semble que j'ai hérité d'une jument aussi capricieuse qu'un torrent d'eau. »

Et elle n'était pas si loin de la vérité.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeMar 19 Aoû 2014 - 11:36

Peut-être était-elle allée trop loin. Dans son désir de redonner la foi et la force à jeune femme qu’elle admirait, Ambre avait outrepassé ce que ses droits de simple mortelle sans statut lui offraient. Elle avait beau avoir été déclarée par le prince vampirique comme étant sa compagne, elle n’en s’en estimait ni digne ni correspondant à ce profil, et quand bien même serait-ce le cas, elle savait que jamais elle ne pourrait égaler la princesse Kohan. C’était sans doute par sa faute si, maintenant, la jolie brune baissait la tête. Etait-elle triste ? En colère ? A quoi pensait-elle ? Les lèvres de la guérisseuse s’abaissèrent légèrement, marquant sa colère envers elle-même. Elle aurait voulu savoir ce qui avait causé cette peine, afin de l’éviter. Et pourtant la princesse la pardonnait avec douceur et affection, quand bien même ne le méritait-elle pas. Ce fut son tour de baisser la tête, honteuse, avant de lui adresser un sourire d’excuse.

- L’on peut être indulgent avec même son pire ennemi, princesse. Mais ne vous en faites pas pour moi, je vais bien. Le Prince… je sais que vous ne le voyez pas comme cela, mais il ne me fait pas le moindre mal, au contraire. Il veille à ma sécurité et je ne crains rien, vraiment. Beaucoup moins que nombreux d’autres en tout cas.

Exception faite de tout l’entourage vampirique qui la haïssait et serait probablement ravi de la voir morte, mais vraiment morte, et non simple corps sans cœur comme eux-mêmes l’étaient. Ils pouvaient se rassurer sur ce point et l’avait d’ailleurs probablement déjà fait, elle était immunisée contre le venin vampirique ; pour son malheur ou son bonheur ? Elle n’aurait su le dire, mais une chose était sûre, elle n’en serait pas là aujourd’hui si ce n’était point le cas. Inutile toutefois d’alarmer la demoiselle royale en face d’elle, celle-ci avait déjà bien des soucis à se faire pour elle-même et ceux lui étant plus proches. Mais désireuse de mettre de côté ces sujets délicats et sensibles, elle préféra proposer à Esmelda de l’accompagner avec elle aux écuries. Elles se dirigèrent donc vers le lieu de protection des chevaux, gardant plus ou moins le silence jusqu’à y arriver, et Ambre sourit largement en apercevant la douce robe claire de sa jument.

- Je vous présente Medlinya, ma plus fidèle amie. Elle garde les secrets et offre son affection sans rechigner.

Heureuse de la revoir, elle lui caressa doucement l’encolure, la regardant avec des yeux plein de tendresse. Difficile pour l’équidé de rester cloitrée dans la ville rebelle, et il n’y avait de possibilité de faire des promenades dedans ; mais c’était pour son bien, et la jeune humaine ne pouvait sortir de la ville. La guerre ne durerait pas éternellement, de toute façon. Un jour ils pourraient tous sortir de nouveau à l’air libre sans se cacher, et lorsque ce moment arriverait, la jolie jument aurait droit à une journée complète de vagabondage avec Ambre afin de chasser la morosité dans laquelle était plongée depuis son arrivée à Aigue.

- Oh, mais vous l’avez vu lors de notre première rencontre.

Du moins, si elle s’en souvenait, sans doute devait penser à de bien nombreuses choses. Et la rencontre avec une esclave n’était pas extraordinaire, des pauvres gens nécessitant la compassion et l’aide d’Esmelda, il devait il y en avoir des centaines. Elle s’était toutefois souvenue de la tisane à la menthe, qui semblait l’avoir marqué, peut-être, si Medlinya lui avait paru particulièrement belle ‒et il ne pouvait en être autrement, du moins du point de vue d’Ambre‒ la princesse ne l’avait-elle pas oublié.

- Et vous, Altesse ? Où se trouve votre jument si lunatique ? demanda-t-elle curieuse, en relevant un regard brillant sur elle.

Ou si aquatique, pour reprendre ses termes… Sur une invitation de la dame au sang royal, la guérisseuse la suivit, heureuse de sentir la proximité qu’il y avait avec tous ces chevaux. C’était plus fort qu’elle, elle avait beau apprécier les humains, elfes, et même vampires, il n’y avait qu’avec ce que d’aucuns considéraient comme de simples montures qu’elle se sentait vraiment bien. A l’aise. Eux ne jugeaient pas, eux ne profitaient pas du pouvoir plus que de raison, eux aimaient simplement sans être intéressés par cet amour. Eux souffraient en silence, et personne ne songeait que, dans les beaux yeux bruns qui les regardaient passer, il avait peut-être, sûrement, le désir de se libérer des chaînes de la servitude dans lesquelles ils étaient emprisonnés.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeDim 24 Aoû 2014 - 11:52

Indulgence et Lorenz Wintel ? Deux mots qui ne collaient pas ensemble. Il avait trop fait souffrir son peuple. Et l'avenir prouverait qu'il le ferait encore. Il est des personnes qui changent, d'autres pas.

« -Oui, on peut l'être. Je suis bien placée pour le savoir, mais il y a des limites avec l'indulgence. Rien n'est plus précieux que la liberté, que le respect. L'indulgence doit se trouver en face. Mais se trouve-t-elle souvent dans les yeux d'un ennemi ? Oui, quand il y a une contre-partie en jeu. »


Comme des alliés dans une guerre. Et tant que le statut d'esclave était là, il y avait toujours un risque, mais surtout cette appartenance à une personne qui ne devrait plus exister. Mais là encore, que pouvait-elle faire ? Le prince noir lui avait ri au nez, la politique humaine semblait préférer s'occuper du pouvoir et pas des personnes qui compose le peuple. Mais tout ceux qui n'avaient pas le droit à la parole devait-on les oublier pour autant ?

« -Rien ne m'empêchera de m'inquiéter pour vous et tous ceux comme vous qui ne jouissez pas d'une liberté totale. Quand bien même il veille sur vous comme vous le dites. Rien ne m'enlèvera de l'esprit ce que j'ai pu voir de sombre et de vicieux en lui. »

Même s'il fallait l'avouer leur dernière rencontre avait été des plus étranges et un peu hors du temps. Contre carrant avec la bataille des Bois sombre où il avait été prêt à les laisser mourir aux portes du domaine du feu, les lances des alayens comme pluie funeste. C'est à ce moment que revint en mémoire à la princesse l'image d'un prince vampirique venant protéger et donner les moyen de le faire, cette jeune humaine qui aidait l'impératrice elfique à mettre au monde ses enfants en plein champs de bataille. Se pouvait-il que sa protection aille au delà d'un simple rapport esclave-maître ? Ou la jeune Ambre avait quelque chose d'autre insoupçonnable ? Esmelda le regard perdu dans le vague tentait de comprendre mais la douce voix de l'esclave la fit revenir auprès d'elle en lui présentant sa jument à la robe claire.

Esmelda approcha de la créature la laissant la renifler et approchant une main douce et lente vers le bout du nez de la jument.

« -Oui, je me souviens de vous avoir vu à cheval en effet. C'est une bien belle jument que vous avez là. Eux aussi on a subir les méfaits de nos folies.»

La princesse caressa le chanfrein de la jument en grattouillant sous le toupet se laissant aller à se moment de douceur. La faune, la flore pâtissaient tout autant de leur guerre. Et sous quel prétexte ? Aucun qui ne les concernait. Une stupidité de plus. Esmelda avait appris chez les elfes à reconnaître de nombreuses plantes de foret, le cris de certains animaux ou leur traces gravées dans la boue fraîche du matin. Cet apprentissage de la vie en harmonie avec la nature lui avait fait prendre conscience de l'importance de chaque arbre dans le paysage et de n'importe quel animal, du plus petit au plus insignifiant, car tous avaient une grande importance dans le cycle de la vie.

« -Ma jument, si je puis la nommer ainsi semble être une jument que seuls le vent, l'eau, la terre appelle pour venir à moi quand mes songes l'appelle. Elwe, car telle est le nom que m'a soufflé un torrent, est une jument sauvage que j'ai rencontré au domaine des chanteurs. Elle m'a retrouvé lors de ma venue ici et depuis, elle vit comme un songe. Étrange créature. »

La princesse repensa à ce que lui avait dit un vieil homme forgeron qui devait avoir vécu plusieurs vies, affichées fièrement dans chacune de ses rides. Venue se réfugier d'Elena avec sa famille, il lui avait conté un soir l'histoire de la jument des eaux, fière et tempétueuse qui avait vécu il y a de nombreuses lunes auprès d'une jeune femme dont le courage pour lutter contre les vampires attaquant son village avait attiré ce don des eaux.

« -J'ai l'impression qu'elle sort parfois d'une de ces vieilles légendes qu'on vous raconte petite au coin du feu. »

Un temps où les soucis étaient moindre. Juste de ne pas se faire prendre par sa nourrice ou bien par Maître Faudar. Ou Greg et son père étaient présents, sans la guerre, sans son cœur en miette, avec Korentin comme compagnon de jeu. Les yeux de la princesse perlèrent un instant.

« -Croyez-vous que certaines légendes peuvent être vraie ? »
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeSam 30 Aoû 2014 - 17:14

Indulgence, oui, mais surtout pardon. Il fallait savoir pardonner à ses amis comme à ses ennemis, encore qu’il y avait certaines choses qui ne pouvaient l’être. Une mère ne pardonne pas l’assassin de son enfant, un époux celui de sa femme. Le pardon devait s’offrir avec sagesse et compréhension. Pour juger, pour condamner, il fallait auparavant savoir ; du moins dans la majorité des cas. Et Esmelda ne pouvait, en l’occurrence, se permettre de le faire avec Lorenz alors qu’elle ignorait certaines choses de lui ; la douceur il pouvait être capable, la générosité, et bien que cela puisse la surprendre, l’amour. Elle eut un sourire étrange, mélange de mystère et de compréhension avant de secouer la tête.

-J’ai vu aussi sa violence, sa cruauté parfois, la dureté dont il fait preuve ; mais j’ai aussi connu bien plus de douceur que vous ne pourriez l’imaginer. Ne le jugez pas ainsi, je vous en prie. Vous ne connaissez pas tout de lui.

Ni d’elle d’ailleurs. Elle la voyait comme une pauvre âme perdue et capturée par un être sombre et maléfique mais la vérité était autre. Le problème était de savoir si cette vérité devait lui être partagée. Si elle pouvait être acceptée.

-Je ne suis pas vraiment prisonnière, ma Dame. J’aurai pu partir quand le Prince a été blessé pendant les bois sombres. C’est de mon propre choix que je suis restée.

L’aurait-il laissée faire ou serait-il partir la rechercher s’il s’était réveillé sans trouver son immunisée près de lui ? Très bonne question. Et surtout combien d’humains auraient péri sous ses crocs pour le nourrir en l’absence d’Ambre ? Cela elle ne préférait pas le savoir. Mais en dépit de cela, de ces considérations que somme toute certains devaient considérer comme des prisons mentales, la jeune fille était restée parce qu’elle le voulait et qu’elle avait refait sa vie, aussi étrange soit-elle, en l’intégrant à celle du Prince Noir. Et puis elle n’avait plus le titre d’esclave, avait été libérée du bracelet qui l’enchainait à son maitre d’alors. C’était trop complexe pour des yeux extérieurs, oui, mais la demoiselle ne pouvait guère en dire plus.
Préférant se tourner vers un sujet moins intime, elle présenta sa jument à la princesse et soupira en l’entendant.

-Oui, hélas, et les hommes oublient qu’ils sont nos égaux ; que, si les nôtres tombent, les chevaux aussi périssent, et par notre faute. J’espère, murmura-t-elle doucement, qu’un jour ils pourront retourner comme il leur plaira dans la nature qui les protège, qu’ils retrouveront leur liberté. Au moins pour ceux malheureux.

Certains dont les maitres les aimaient et avaient un lien fort avec étaient peut-être très bien comme ils étaient, mais pour d’autres… Et ils restaient, tous, susceptibles d’être la victime d’une espèce qui n’était pas la leur. Le jour où les bipèdes allaient comprendre que leurs guerres ne concernaient qu’eux, ce serait une évolution énorme dans les mentalités. Si la princesse Kohan souhaitait libérer tous les esclaves qu’elle croisait, alors qu’elle pense à eux aussi. A ces chevaux, à ces vaches, à ces chiens muselés. Elle avait encore fort à faire.

-J’aimerais lui offrir plus de liberté, plus de place mais hélas, sa vie serait en danger hors de la ville. Mais, Elwe n’apparait alors que dans vos songes ? Elle n’est pas… physique ? Je ne suis pas sûre de comprendre.

Troublée, elle posait un regard surpris sur Esmelda, ne sachant ce qu’elle voulait réellement dire. C’était de la magie sans aucun doute mais une magie que la jeune fille ne connaissait pas semblait-il. Une jument n’apparaissant que par intermittence était très étrange, et un véritable lien ne pouvait se créer ainsi. Mais au moins restait-elle sauvage, libre. Indomptée. Elle faisait ce qu’il lui plaisait et aider qui elle voulait ; si Ambre avait compris ce que lui disait la noble dame.

-Comme on le dit, Altesse, les légendes naissent d’un fond de vérité. Et oui, je crois en elles. Je crois que même si certaines choses nous paraissent impossible, elles l’étaient, fut un temps. Que la beauté des vieilles histoires est source de sagesse pour nous, bien que nous oublions cela trop souvent. Elles sont riches et pleines de secrets, comment ne pas les aimer ? Et si les aimer, pourquoi ne pas croire en elle ?

Et puis, elle était encore jeune, elle avait encore, parfois, quand bien même ne s’en rendait-elle pas compte, cette âme d’enfant qui s’émerveillait devant les mystères d’autrefois. Devant la beauté des légendes disparues.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeDim 31 Aoû 2014 - 16:10

Il fallait l'avouer, Esmelda ne s'attendait pas à entendre cela de la bouche de la jeune humaine. Aux yeux de la princesse, Ambre n'était qu'une malheureuse tombée sur un vampire cruelle qui la gardait près de lui comme un trophée. Elle contrainte de survivre à la cruauté des crocs de ce prince amer. Mais il semblait qu'il n'en soit rien. Des humains qui s'alliaient aux vampires pour lutter contre la guerre et la violence des deux peuples voyaient le jour depuis des années, mais une humaine qui semblait compatissante s'allier à un vampire aussi cruel et semblait le connaître et donc connaître son dessein, cela ressemblait à une bonne blague, ou bien Ambre n'était en fait qu'une femme au fond cruelle, se complaisant dans le malheur de son peuple.

« -Alors s'il connaît la douceur, pourquoi ne montrer que cette facette cruelle et sans vie ? Et ne me dites pas que c'est parce que sa nature de vampire le lui indique. Pas chez un vampire aussi intelligent, pas chez un vampire aussi âgé, pas chez ce vampire qui connaît son peuple et ceux des autres. Et comment pouvez-vous le défendre alors qu'il vous prive de votre vie, qu'il condamne notre peuple à une mort certaine. J'ai rencontré des vampires, un nombre certain, dont votre prince. Certains espèrent une alliance possible avec les elfes, les Hommes, mais jamais le prince noir. Qu'espérez-vous ? »

Qu'il change ? Peut être, pourquoi pas, mais Esmelda en doutait. Pour la simple et bonne raison que Lorenz ne semblait pas près à changer radicalement la façon de penser de son peuple. Quand bien même le voudrait-il, il suffisait de voir le sort qu'avait subit Kylian quand il s'était détourné de son peuple pour se dire que Lorenz suivrait le même chemin, prince ou pas. Car il n'était pas le seul à désirer voir le chemin de la domination vampirique. Même si on lui accablait la plupart des maux, il n'était en rien le seul responsable. Juste celui qui autorisait.
Esmelda continua de se questionner, ne comprenant pas. Vraiment pas. Et pourtant si quelqu'un pouvait bien comprendre, c'était elle. Les préjugés sur les vampires, elle n'en n'avait pas ni la possibilité d'en aimer un quand on est humaine. Elle avait aimé un vampire plus que tout, elle s'était battue contre ses propres craintes et questions pour se laisser aller au plus beau des sentiments.

« -Et non, je ne connais rien de lui, je ne prétends pas le connaître. Et ce que je peux en dire n'est que ce qui m'a été conté ou bien ce qu'il a bien voulu me laisser voir de lui lors de nos rencontres. Et je ne suis que la princesse humaine, pas une confidente et encore moins un allié de circonstance ou bien un interlocuteur politique. Mais il est des faits, il est des choses qui ne peut me faire dire que la cruauté coule en lui. Comment puis-je nommer sinon un homme qui a détruit tout un village pour le simple plaisir de voir la mort luire dans ses yeux. »

Et celle de faire souffrir Kylian en détruisant ce qu'il bâtissait depuis quelques années. Une seule question vint à elle.

« -Alors pourquoi rester ? Vous vous complaisez à vivre dans cette cruauté ? Moi, qui voyait en vous une douce créature, compatissante du monde qui vous entoure, comment pouvez-vous rester quand on sait ce qu'il fait aux nôtres ? Je puis mal le juger, ne pas tout connaître de lui, mais il existe aussi des faits qui sont siens et dont il a pleinement conscience. Je dois vous avouer que je ne comprends pas. La bonté d'une personne ne se justifie pas à un unique acte envers une personne, mais envers l'ensemble d'un monde ou d'un univers. »

Non, vraiment elle ne comprenait pas. Chercher à bâtir ensemble, mais quand on marchait près de celui qui détruisait tout. Fallait-il être aveugle. Certes l'amour pouvait le permettre, mais il y avait des limites à ne pas supporter. Esmelda en avait fait les frais.

Dans l'incompréhension la plus totale, Esmelda changea de sujet revenant sur sa jument.

« -Elwe apparaît dans mes songes pour faire fuir la grisaille qui s'y installe, mais elle est tout aussi réel que votre douce jument. Mais elle semble aussi immatérielle parfois qu'un doux rêve, car elle m’apparaît parfois comme si un mirage ou un rêve venait de traverser le songe vers la réalité. »


La princesse se tut un instant avant de reprendre.

« -Un vieil homme m'a parlé d'une vieille légende narrant l'histoire d'une jument apparaissant au gré de l'eau, chassant les cauchemars et étant aussi sauvage que le vent. Peut être qu'Elwe est cette jument de contes, fière et sauvage et qui m’apparaît car elle ressent le besoin de me guider au gré de ses sabots. »
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeSam 6 Sep 2014 - 13:38

Ce qu’elle espérait ? Beaucoup de choses. Trop peut-être aux yeux de certains, mais Ambre était ainsi ; c’était une éternelle optimiste, et au fil du temps elle se rendait compte que tous ses espoirs n’étaient pas vain. Alors oui, elle espérait que Lorenz change comme elle croyait en la fin proche de cette guerre qui fatiguait cœurs et corps, mais après tout ne lui avait-il pas donné des raisons de croire en ce changement ? Depuis les nombreux mois qu’elle passait avec le prince, elle notait un changement, certes léger mais changement tout de même, de son attitude. Malheureusement, elle était la seule à y croire encore car la seule à avoir vu cette facette de sa personnalité. Et Esmelda, ennemie, ne devait pas comprendre grand-chose aux espoirs de la demoiselle qui lui faisait face.

- Je ne m’attends pas à ce que vous compreniez, Altesse, mais, je vous en prie, ne jugez pas trop vite. Oui, je peux vous paraitre utopiste, rêveuse, naïve ou peut être même stupide, mais j’espère du fond du cœur qu’il pourra changer. Il n’y a pas si longtemps, chacun s’accordait à dire qu’il méprisait les humains et ne voyait en eux qu’une nourriture, n’est-ce pas ? Aujourd’hui il me protège contre les siens et veille à ce que je ne manque de rien, alors même qu’il aurait très bien put ne rien faire. Vous ne voyez qu’un monstre, mais je veux croire qu’un jour il sera bien plus que cela. Oh, je ne m’attends pas à ce qu’il se batte à mort pour sauver des innocents contre une justice cruelle non plus, mais qu’il change, oui, comme il a commencé à le faire et comme chacun le fait. Ne croyez pas cela impossible, Ma Dame, ou du moins ne condamnez pas mes espoirs. Vous avez votre but, aider votre peuple autant qu’il en est possible, et j’ai le mien ; en un sens, ils se rejoignent car je sais que si cela se réalisait ne serait qu’un tout petit peu, des hommes, des femmes, des enfants seraient épargnés ; tout comme ils le sont à chaque fois que le Prince se nourrit dans mes veines, puisque cela épargne ainsi des vies. Je suis peut-être la seule qui espère cela, mais peu importe. Chacun nourrit ses rêves et est libre de les exprimer comme bon lui souhaite à condition que cela ne blesse personne, n’est-ce pas ?

Un regard grave posé sur la noble qui lui faisait face, Ambre ne pouvait que ressentir un pincement de déception dans le cœur. Cette femme qu’elle avait toujours considéré comme un modèle non seulement depuis qu’elle l’avait rencontré pour la première fois, mais aussi depuis qu’elle en avait entendu parler, était aujourd’hui juge des rêves de la petite guérisseuse. Mais qu’aurait-elle pu faire, tout au long de sa captivité, si ce n’était s’accrocher à un petit espoir, le laisser grandir pour survivre ? Il s’était enraciné en elle si fort que même à présent qu’elle n’était, finalement, plus réellement esclave, il était toujours là, caché au creux de son cœur. Il avait été une de ses raisons de vivre et de ne pas sombrer dans l’oubli et la dépression la plus noire. Mais la princesse n’allait pas bien, et Ambre ne lui tenait pas rigueur de cette fermeture d’esprit. Chacun voyait les choses à sa façon et bien que la jeune fille eut-aimé que les esprits soient davantage ouverts et optimistes, elle ne tenait rigueur à personne que ce ne soit pas le cas. Mais quand Esmelda accusa Ambre de prendre plaisir de la souffrance qu’elle voyait, cette dernière recula d’un pas sans le vouloir, le visage pâle et des larmes brillant dans son regard turquoise. Elle se sentait profondément blessée par les paroles qu’elle entendait, mais peut-être était-ce légitime.

- Je sais, Altesse, qu’il a fait bien des choses atroces dont la seule évocation me provoque encore des frissons d’effroi, mais comme un homme fidèle peut trahir, comme un enfant peut se retourner contre ses parents, il peut lui aussi changer. Laissez-moi au moins essayer. Croyez-vous donc vraiment que je n’ai pas vu la mort laissée derrière ses pas ? Que je ne me souviens pas de chaque visage qui s’est éteint sous mon regard ? Que j’ai oublié celui de mon oncle baignant dans son propre sang ? Pensez-vous ‒et sa voix était vibrante d’émotions‒ vraiment que je prends du plaisir à cela ? Oh, non ! Je me souviens à tout instant de tout cela, et mes nuits sont hantées par ces souvenirs. Mais je ne crois pas que la violence résoudra cela. Si l’on veut que cela cesse, alors il faut changer, au moins essayer. Répondre à la souffrance par la souffrance n’en entrainera que plus, et je ne veux plus voir ces cadavres, ces orphelins, ces veuves, ces parents pleurant leurs enfants. Je crois qu’il y a une troisième voie, autre que la soumission ou la violence, et je veux la trouver.

Elle pensait la jeune femme pacificatrice, diplomate, mais jamais elle n’aurait imaginé que celle-là même qu’elle prenait comme exemplaire puisse être l’une de celles se montrant la plus cruelle. Peut-être s’était-elle trompée, également. Ou bien il ne s’agissait que d’un malentendu, mais Ambre ne parvenait pas à chasser ce poids qui venait de s’installer dans sa poitrine. Plaisir à la souffrance… Oh non, et qu’il était blessant que ce soit l’une de son peuple qui la considère ainsi ! Elle se détourna quelques instants pour caresser sa jument, ferma les yeux. La guerre mettait à mal les esprits les plus paisibles, elle ne pouvait en vouloir réellement à Esmelda. Peut-être un jour cette dernière comprendrait, mais en attendant… En attendant, Ambre ferait ce qu’elle pourrait pour arriver à son but.
Puis la princesse reprit la parole, et Ambre rouvrit les yeux pour diriger son attention sur elle. Un fin et délicat sourire se dessina sur ses lèvres, encore un peu triste, mais aussi émerveillé par cette histoire de légende.

- Peut-être a-t-elle besoin de vous protéger, Ma Dame. C’est une belle histoire, qu’importe qu’elle soit vraie si vous la croyez. Votre jument n’en demeurera pas moins loyale et une tendre amie, ajouta-t-elle en passant doucement la main entre les crins de Medlinya, savourant le contact à la fois doux et rêche de sa crinière. A présent, pardonnez-moi Altesse, je dois retourner à l’infirmerie. Je ne me suis absentée que trop longtemps. Si vous avez besoin de soins un jour, Ma Dame, n’hésitez pas à me faire mander, je suis à votre service.

Elle s’inclina en une révérence harmonieuse, avant de s’éloigner vers ses patients ; elle avait un rêve à suivre.
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MessageSujet: Re: Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Un cataplasme pour l'âme [Esmelda] TERMINE Icon_minitimeDim 7 Sep 2014 - 22:27

Esmelda semblait avoir blessé la jeune femme avec ses questionnements. Encore une fois, on comprenait ses actions tout de travers. Devait-elle s'en habituer un jour ou préférer devenir ermite dans les montagnes non loin de Glacern ? La seconde proposition devenait de plus en plus alléchante et séduisante au fil du temps.
La jeune Kohan lui répondit avec douceur pour que cette fois-ci elle comprenne son point de vue, certes empressé et peut être un peu directe, mais la princesse n'aimait pas les détours quand le sujet de discussion lui tenait à cœur et qu'elle cherchait à comprendre. Car Ambre était comme elle. Prisonnière, côtoyant quotidiennement un vampire, du moins jusqu'à peu, elle semblait déterminer à aider les autres, son peuple, elle était aussi rêveuse qu'elle, alors que mélangeait une sorte d'envie de la protéger pour ne pas chuter comme elle et de comprendre comment y croire encore.

«-Je ne juge pas. Qui suis-je pour juger ? Non, je me questionne. Je me demande comment cela est possible ? Je me demande juste comment un homme autant ancré dans la violence, la haine, le mépris peut changer. Mais oui, vous à ses côtés, il ne tue pas pour se nourrir, juste pour le plaisir de montrer sa force et sa supériorité face aux humains. Et cela ne changera pas. Ce n'est une question utopique ou idéaliste. C'est un vampire. Même le plus doux, le plus innocent des vampires ne peut renier sa nature profonde. Elle finira toujours par revenir au grand galop. Croyez-moi. Alors un prince aux desseins aussi sombres. Mais si vous le faites changer au moins pour vous, voilà uns satisfaction personnelle que je ne peux vous retirer et blâmer au vue de ce qui vous est arrivée. »


Mais tout la question était là.

« -A condition que cela ne blesse personne. Là est toute la question. Cela ne vous blesse-t-il pas ? Réellement, car je pense qu'à vivre dans l'abstraction des choses vous forge une carapace et une façon d'accepter les choses bien plus rude, et avec bien plus de recul que beaucoup d'autres personnes. »

Et Esmelda parlait en connaissance de cause.

« -La violence par la douceur. Si vous y parvenez, jeune ambre, je viendrai moi même m'incliner face à vous. Pardonnez mon amertume, mais je ne parviens pas à m'imaginer cela possible auprès d'êtres pour qui il est naturelle de tuer pour vivre et dont la violence fait parti du quotidien autant qu'il nous est indispensable de vivre. Votre prince tout comme ses sujets ou ses condisciples. »

Pour preuve, le naturel de son ex amant vampirique était revenu bien vite. Mais revenant sur la jument qu'elle fixa dans un songe perdu, la princesse murmura.

« -Oui une douce amie, et fiable. Mais je vous en prie, allez-y. De nombreux patients ont besoin de vous. Et de même, si jamais vous avez besoin de quelque chose, je vous aiderai du mieux que je peux. »

Esmelda lui fit un signe de la tête et se retrouva seule dans les écuries, la main sur la jument de la soignante. L'esprit troublé et le cœur lourd, la princesse repartit avec hâte vers ses appartements, pour se retrouver seule et à l’abri dans son cocon.
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