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Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE

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MessageSujet: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeVen 28 Fév 2014 - 18:32

Fabius nageait dans ses tout nouveaux bains royaux. Il avait ordonné leurs constructions au début de son règne, cinq mois auparavant. Les travaux s’étaient achevés quelques jours plus tôt et depuis l’Empereur pouvait enfin en bénéficier. Ils étaient immenses, et pouvaient aisément servir à une dizaine de personnes. De plus, l’eau était chauffé, ce qui rendait l’expérience très agréable. Un cadeau, qui, l’espérait-il, réjouirait Valentine. D’autant plus que les lieux étaient accompagnés de serviteurs qualifiés, pour les soins, la toilette et même de tables de massage.

Émergeant de l’eau, le Borgne passa ses cheveux en arrière, avançant d’un pas nonchalant vers un banc en bois. Entièrement nu, il se moquait pas mal d’être vu par tous les domestiques présents. Après tout il n’avait pas à avoir honte de son corps, et même son œil crevé ne l’agaçait plus autant qu’autrefois. Le pouvoir avait adouci son jugement sur son physique. Maintenant qu’il était l’autorité suprême du pays, au dépend d’un Korentin en fuite, cette « tâche » ne lui faisait plus autant horreur.


"Une statue…. Oui, je devrai me faire bâtir des statues. Une dans chaque grande ville. Suffisamment grande et solide pour qu’elle dure des siècles et des siècles."

Revêtu d’un peignoir, il sortit des bains pour rejoindre une chambre adjacente. Ce n’était pas la sienne, mais d’une certaine manière, toutes lui appartenaient. Pénétrant dans la pièce, il fit sursauter la servante qui y faisait le ménage. Elle se reprit très vite et entreprit de le vêtir. Une tunique noire aux bordures argentés. Ceci fait, Fabius se dirigea vers la bibliothèque. Il avait encore une petite heure à tuer avant son grand rendez-vous du jour. Il l’a passa donc à lire l’histoire de ses ancêtres les plus illustres, confortés par l’idée qu’il prenait les bonnes décisions.

A l’heure dite, il en émergea pour tomber sur Aaron, hochant la tête en guise de salut, trop concentré sur la suite pour faire mieux, il se mit à marcher. Les couloirs semblaient interminables, et il ne savait pas vraiment s’il était pressé, angoissé, ou autre chose. Cette confusion le perturbait mais il savait qu’une fois qu’ils seraient rentrés dans le vif du sujet, elle laisserait place à la concentration nécessaire aux négociations.

Car de négociation il s’agissait bien. Fabius avait un plan, un plan risqué, mais qui lui permettrait d’asseoir définitivement son autorité. Cependant il s’agissait de risquer le tout pour le tout, et c’était quelque chose de perturbant. Il avait beaucoup sacrifier pour en arriver là… d’un autre côté c’était aussi très libérateur. Il se rendait compte qu’il ne tenait au pouvoir que sous certaines conditions. La première et la plus importante étant d’avoir réellement le pouvoir. Et non de n’être qu’une marionnette.


Nous allons entrer dans l’histoire comme de parfaits naïfs ou de redoutables visionnaires. Quitte ou double, comme dirait l’autre… L’enjeu vaut le coup, bien sûr.

Il parlait à voix haute mais aussi à Aaron. C’était la même chose après tout, n’était-il pas son Ombre ?

Il paraît qu’un mince fil seulement sépare la grandeur de la folie… une maxime que nous allons pouvoir vérifier… Au fait, avez-vous eu des nouvelles de votre fille ?


Ils arrivèrent bientôt dans un grand hall, où les attendaient leurs invités. L’une petite, dont la beauté était transfigurée par une aura haineuse et sombre. L’autre très grand, aux yeux complètement noirs. Pour le coup, l’Empereur avait vraiment l’impression de passer un pacte avec des monstres. La suprématie de l’humanité ? Vraiment ? Mais ces choses étaient-elles seulement encore humaines ? Bonne question. Quoiqu’il en soit, il était trop tard pour reculer.

Ma dame, Prêcheur, soyez les bienvenus dans mon palais. J’espère que le voyage ne vous a pas trop incommodé.

Ce qu’il pouvait détester les banalités d’usage ! Enfin, mieux valait ne pas passer pour un barbare. Un serviteur les conduisit tous les quatre dans une petite salle. Une table en cercle trônait en son centre. Fabius y prit place.

Du vin peut-être ?

Lui en tout cas, en avait besoin. Il se laissa servir par le domestique, huma le liquide rougeâtre puis le goûta, suivant tout un processus qui augmentait considérablement le plaisir procuré. Puis les domestiques partirent et la porte se ferma, pour les laisser seuls.

Bien. Peut-être pourrons-nous commencer par ce qui a été accomplit. Pour notre part, le traité passé cinq mois plus tôt nous a satisfait. La paix est revenu, de même qu’une certaine prospérité. La reconstruction de nos forces armées est en bonne route. Qu’en est-il de votre point de vue ?


Dernière édition par Fabius Kohan le Sam 3 Mai 2014 - 19:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeDim 2 Mar 2014 - 16:47

HRP : voilà, j'espère que cela conviendra. J'ai expliqué l'absence de Dradrok et un peu manipulé Lyra puisqu'il semble logique qu'on soit arrivé ensemble mais ne pas hésiter à me contacter par mp en cas de soucis.


Seul sous sa tente personnelle, Aldakin priait. Un genou à terre, yeux clos et tête humblement baissée vers le sol, le grand orateur écarta les bras pour poser les mains au sol, de part et d'autre de la position qu'il occupait, avant de murmurer une litanie religieuse vouée à l'Esprit Unique. Fait plutôt rare, il avait délaissé sa chasuble grisâtre, laquelle reposait sur le dossier de la chaise qui, avec un modeste lit de camp, une table couverte de cartes et autres parchemins manuscrits, et un râtelier de bois sur lequel étaient rangés sa lance, son épaulière et son bouclier, composaient le seul mobilier présent.
Entièrement tourné vers sa prière, il n'accorda pas un regard en direction de Lyra lorsque celle-ci pénétra sous la toile de la tente qui tenait lieu d'appartement privé au Prêcheur. Fidèle à elle-même, sa fougueuse consoeur était probablement déjà prête depuis les premiers rayons du soleil, exactement comme elle l'aurait été à l'aube d'une glorieuse bataille. Cette fois pourtant, il était à souhaiter que les armes n'auraient pas à parler.

Lorsque les derniers mots de la prière s'échappèrent des lèvres du grand général, celui-ci se redressa pour se tourner vers la jeune femme, la saluant d'un silencieux hochement de tête. Sa main s'empara de la chasuble qu'il passa autour de lui et enfila souplement, rectifiant les abords du vêtement élimé avant d'en relever la capuche qui vint couvrir son crâne rasé. Son bouclier et sa lance trouvèrent leur place dans son dos tandis qu'il faisait entendre le son de sa voix pour la première fois depuis l'entrée de sa jeune soeur.

« C'est un grand jour pour la glorification de Néant. Je regrette que Dradrok ne puisse être avec nous. »

En effet, le troisième et dernier général au service de l'Esprit Unique consacrait alors tout son temps à la réorganisation et la reformation des divisions meurtries par la débâcle des Bois Sombres, premier et fallait-il le souhaiter, dernier revers venu ternir une campagne jusqu'alors sans accroc. Aucun des trois Serviteurs n'ignorait les aléas de la guerre et, s'il fallait bien admettre qu'ils avaient là perdu une bataille, l'issue du conflit semblait bel et bien sur le point de trouver une issue favorable.
En effet, par la grâce de Néant, celui qui avait été désigné par l'Unique pour lier Armandéens et Alayiens était parvenu à s'emparer du pouvoir et avait entamé des pourparlers de paix. Voilà cinq mois déjà que les conflits avaient cessés, cinq mois que le sang n'abreuvait plus les rues : le blocus de Gloria et des autres cités avait été levé mais la menace du siège restait encore palpable, les troupes Alayiennes ayant conservé leurs campements tout autour de la cité. Aujourd'hui, les premiers accords seraient finalisés et entérinés dans ce qui deviendrait probablement une alliance en bonne et due forme.

Précédé de la demoiselle, le Prêcheur encapuchonné quitta sa tente pour embrasser du regard l'activité de fourmilière qui ébranlait le campement le plus important de ceux entourant Gloria et celui qui, de fait, abritait l'état-major Alayiens. D'un signe, Aldakin invita sa consoeur à ouvrir le vortex qui les mènerait tout deux jusqu'au palais impérial des Kohan. Simple courtoisie ou réticence véritable à user d'un pouvoir qui lui avait quelque peu fait défaut par le passé ? Lui-même ne détenait pas cette réponse.
Toujours est-il qu'à plusieurs kilomètres de là, loin derrière les remparts d'une cité fortifiée, voilà les deux Serviteurs de l'Unique surgissant du vide pour s'avancer dans un grand hall de réception où les avait convié l'empereur. Celui-ci n'était pas encore arrivé mais un comité d'accueil discipliné les attendait, leur offrant de se mettre à l'aise et les assurant que le souverain ne tarderait pas. Le regard sombre du Prêcheur parcourut distraitement les riches ornements de l'endroit avant de se détourner pour venir trouver l'oeil unique du borgne qui venait d'entrer, suivi d'un garde qui ne semblait pas vraiment enclin à se laisser semer.

Ma dame, Prêcheur, soyez les bienvenus dans mon palais. J’espère que le voyage ne vous a pas trop incommodé.

Le ton était chaleureux et se voulait accueillant, même s'il était évident que les formules tenaient davantage de la simple politesse. Docile, Aldakin porta le poing serré à hauteur du coeur et inclina le buste pour saluer l'arrivée du souverain et répondre le premier :

« Nous vous remercions de nous accueillir en votre demeure, Altesse. »

Le petit groupe fut mené vers une pièce plus appropriée à la discussion. En signe de paix, le Prêcheur se débarrassa de ses armes à son entrée dans le petit salon et les confia de bonne grâce à un domestique qui les déposa sur un râtelier. Lyra n'aurait certainement pas la même clémence mais après tout, le protecteur du roi n'avait pas plus délaissé son épée. A chacun ses mesures de précaution.

Aldakin s'installa à son tour à la table des négociations, acceptant d'un hochement de tête le vin que proposait leur hôte. Il s'agissait là uniquement d'un simple geste de politesse plus qu'un réel désir de s'abreuver de la boisson fruitée, mais il aurait été malvenu de froisser les coutumes. Par principe, le Prêcheur porta le verre à ses lèvres et absorba quelques gorgées de vin, geste anodin mais qui dans la culture humaine s'apparentait pourtant à une véritable marque de confiance. Non pas qu'il put vraiment redouter les effets d'un quelconque empoisonnement, mais cela le Kohan ne pouvait le savoir.
Ce petit protocole d'usage accompli, le souverain aborda finalement la discussion proprement dite. Aldakin tourna un instant le visage en direction de son homologue féminine pour s'assurer auprès d'elle qu'il pouvait prendre la parole le premier avant de s'exécuter :

« Je suis heureux d'apprendre que l'Empire se relève des séquelles de la guerre, et qu'il ait pu trouver un souverain plus sage que son prédécesseur. Notre volonté, la volonté de l'Unique, a toujours été de bâtir l'avenir des Hommes à vos côtés. »

Il posa les mains sur la table et s'adossa contre son siège, dominant de sa hauteur les autres silhouettes attablées :

« C'est un plaisir que de pouvoir finalement délivrer notre message au peuple d'Armanda sans qu'il soit nécessaire de faire couler le sang, mais il reste encore beaucoup à accomplir. La bataille connue comme celle des Bois Sombres a porté un lourd préjudice à une partie de l'armée et certains fidèles se sont détournés de l'Unique. Chaque jour, de nouveaux déserteurs sont attrapés... »

De nouveau, le regard sombre du Prêcheur s'était tourné vers Lyra, qui s'était fait une spécialité ces derniers temps de corriger comme il se devait les déserteurs en question.
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeMer 5 Mar 2014 - 9:44

Debout au fond de sa tente, la belle Lyra nouait les dernières courroies de son armure. Elle s'était levée aux premières lueurs de l'aube, afin de se préparer à leur confrontation avec l'empereur. Son frère pouvait bien appeler cela des "négociations" si cela lui chantait, pour elle cela se rapportait plus à un bras-de-fer, une guerre entre deux idéologies qui ne cherchaient qu'à remporter plus de batailles l'une que l'autre. Les maîtres mots de la victoire étaient charisme et diplomatie, et Lyra devait reconnaître qu'Aldakin était bien plus doué qu'elle à ce jeu. Mais elle se devait d'être à ses côtés, au cas où le combat de mots dégénèrerait en ballet de lames. Un subordonné aurait, certes, pu se charger de cette tâche, mais Aldakin semblait croire que la présence de Lyra apporterait un poids non négligeable à ses propos. De plus, cet empereur armandéen ne devait pas oublier que leur armée occupait la moitié de ses territoires, et qu'elle pouvait se retourner contre son allié à la moindre traîtrise de sa part. Ainsi, deux Serviteurs du Néant ne seraient pas de trop.

Elle était prête à partir. Passant la main par-dessus son épaule, elle vérifia une dernière fois la présence de ses épées doubles dans leurs fourreaux. Elle prononça quelques mots de prière au contact rassurant des deux gardes, avant de sortir de sa tente.

Le soleil n'était pas encore à son zénith, et déjà le campement ressemblait à une fourmilière. Durant un court instant, elle se remémora le sentiment de solitude qui lui enserrait le coeur, tard dans la nuit, lorsqu'elle n'était encore qu'un soldat comme les autres. Mais elle balaya bien vite ce souvenir. Beaucoup de choses avaient changé depuis cette époque. Elle avait Aldakin et Dradrock, à présent. Elle n'était plus seule.

La jeune femme n'eut que quelques mètres à parcourir avant de pénétrer dans la tente du Prêcheur. Celui-ci, dos à elle, était en pleine prière au Néant. Elle garda un silence respectueux jusqu'à ce qu'il ait fini. Elle comprenait le désir d'Aldakin de s'assurer du soutien du Néant avant leur rencontre avec l'empereur armandéen, elle-même avait prié une heure de plus que d'habitude au réveil.

Tandis qu'elle observait son frère plongé dans la prière, elle tenta de se rappeler comment Aldakin l'avait convaincue de l'accompagner à ces négociations. Il lui semblait qu'il lui avait proposé d'aller prêter main forte à Dradrock du côté des Bois Sombres, et que la perspective de se trouver entourée de soldats inférieurs l'avait poussée à choisir d'accompagner Aldakin.

Elle salua le général d'un signe de tête lorsqu'il se tourna vers elle, et attendit qu'il finisse de se préparer.

« C'est un grand jour pour la glorification de Néant. Je regrette que Dradrok ne puisse être avec nous. »

Je regrette que Naal ne puisse être avec nous, répliqua-t-elle, stoïque.

Contrairement à ses frères, Lyra se moquait de tous les soldats perdus lors de la débâcle des Bois Sombres. Elle ne gardait de cette bataille qu'un sentiment d'amertume, pour la défaite qu'ils avaient essuyée. En revanche, son coeur portait encore le deuil de son frère Naal. Et la douleur de sa mort ne saurait s'adoucir tant que son meurtrier vivrait.

Une fois qu'Aldakin eut fini de se vêtir, Lyra sortit de sa tente pour l'attendre dehors, certaine qu'il la suivrait de près. Sur son invitation, elle ouvrit le vortex qui les mènerait au lieu des négociations. Quelques soldats aux alentours, curieux, se perdirent un instant dans la contemplation de ce concentré de vide. Lyra leur jeta un regard glacial. Ils avaient mieux à faire que de jouer les touristes. C'est en songeant à la bande d'incapables qu'elle dirigeait que la générale s'engouffra dans le vortex.

L'instant d'après, les deux Serviteurs du Néant surgissaient au milieu du hall de réception du palais impérial. Lyra ne perdit qu'une seconde à admirer la richesse du lieu. Elle préférait se concentrer sur les personnes qui les entouraient. Étaient-ils armés ? Seuls les gardes l'étaient, et ils n'avaient pas l'air particulièrement sur la défensive. Sans rien perdre de sa méfiance, elle se tourna vers les deux hommes qui venaient de pénétrer dans la pièce. L'empereur et son garde du corps. La partie pouvait commencer.

La jeune femme se contenta d'une ébauche de salut à l'adresse de l'empereur. Tout protocole l'ennuyait au plus haut point, aussi estimait-elle ce maigre effort comme largement suffisant. Aldakin, de son côté, semblait s'être renseigné sur les us et coutumes des armandéens, à en juger par son salut. Lyra comprenait que son frère cherche à connaître ce peuple, cela lui permettrait de prêcher au mieux la foi au Néant à ces gens. Mais, personnellement, elle n'en avait cure.

On les mena à une salle annexe, sans doute plus appropriée à la tâche qui leur incombait. Au seuil de la porte, Aldakin se déchargea de ses armes et les confia à un domestique. Symbolique signe de paix. Lorsque le domestique se tourna vers elle, sans doute dans l'espoir qu'elle imite son frère, elle lui jeta un regard dédaigneux. Elle ne laisserait jamais ses armes aux mains d'inconnus. Encore moins d'hommes qui étaient encore leurs ennemis quelques mois auparavant. Elle se défit néanmoins des deux fourreaux une fois dans la pièce, les posant à portée de main, près de sa chaise. Ses épées seraient ainsi plus faciles à attraper en cas de besoin, et ne rendraient pas sa position assise inconfortable. De plus, si elle avait besoin de dégainer rapidement, elle avait toujours les poignards dissimulés dans son armure.

Le souverain leur proposa du vin, mais Lyra ignora superbement le domestique qui lui tendait une coupe. Elle ne buvait jamais d'alcool, cela embrouillait trop l'esprit à son goût. Et, particulièrement en cet instant, elle avait besoin d'avoir les idées claires. Peu importait que l'empereur s'en offusque, au moins garderait-elle la maîtrise de la situation.

Les domestiques quittèrent la salle, et enfin, les négociations purent commencer. Lorsqu'Aldakin se tourna vers elle, Lyra lui assura d'un discret hochement de tête qu'il pouvait parler le premier. Cette première partie des négociations, qui n'était qu'un bilan de leurs situations respectives, l'ennuyait toujours à mourir. Elle laissait bien volontiers cette tâche au Prêcheur. Elle avait plutôt hâte d'en venir au coeur du problème.

Lyra ne put retenir un sourire carnassier lorsque le général aborda la question des déserteurs. Elle se chargeait d'eux avec plus d'entrain que ne le voudrait le politiquement correct, mais elle ne pouvait s'empêcher de jouer un peu avec eux avant d'abréger leurs souffrances. Cependant, l'empereur n'avait pas besoin de le savoir.

Les déserteurs ne sont pas un problème. Il faut bien laver notre armée des impies et des traîtres, de temps en temps.

Elle s'efforça de se reforger un masque de sérieux, avant d'ajouter :

Néanmoins, nous comprenons que vous puissiez considérer ces déserteurs comme une menace. Après tout, la meilleure cachette pour eux, aujourd'hui, n'est autre que la rébellion de votre cousin.

Durant un bref instant, Lyra se permit de dévisager Fabius Kohan. Si l'on ne pouvait le qualifier de bel homme, il avait tout de même beaucoup de charisme. Un charisme qui pourrait pousser quiconque à lui faire confiance... Mais la jeune femme n'était pas du genre à se laisser berner par les apparences. Elle n'aurait aucun scrupule à lui mettre le couteau sous la gorge jusqu'à ce qu'elle soit assurée qu'il était vraiment leur allié.

Vous devez comprendre, empereur Kohan, dit-elle brusquement, que notre existence est vouée à servir le Néant. Si l'Unique décidait qu'une alliance avec la rébellion est plus enrichissante pour ses desseins, nous nous plierions à ses volontés. C'est pourquoi nous aimerions nous assurer que, plus que de soutenir l'armée alayienne, vous soutenez l'Esprit du Néant.

Lyra se pencha lentement dans sa direction, son regard dur planté dans l’œil unique de Fabius Kohan. D'une voix grondante de menace, elle ajouta :

Pour ma part, je ne vous accorderais pas ma confiance tant que vous serez attachés à vos esprits.
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeDim 9 Mar 2014 - 17:14

L'effort physique. Il n'y avait que cela pour vraiment se sentir vivant. Aaron s'en était aperçu depuis longtemps mais les jours passés à s'économiser en attendant que les guérisseurs aient terminé de soigner son bras le lui avait rappelé de façon désagréable. La blessure s'était avérée plus profonde qu'il ne l'aurait cru, et si ses jours n'avaient pas été en danger il avait craint pendant un moment de perdre l'usage de son membre. Cette simple idée l'avait suffisamment horrifié pour le faire tenir tranquille pendant tout le temps de ses soins, et de toutes façons faire le mariole serait entré en totale contradiction avec l'ordre direct de son roi. Il devait guérir, et vite. Si pour cela il devait mourir d'ennui au fond de son lit et subir l'outrecuidance de quelque vieux mages décidés à lui faire avaler les pires remèdes alors soit ! Ce n'était pas cher payé pour reprendre très rapidement sa place dans l'ombre de l'empereur...

Ses efforts avaient payé. La blessure refermée, l'énergie retrouvée, il avait enfin obtenu le droit de reprendre les entrainements à petite dose. Et il avait retrouvé aujourd'hui le plaisir de traverser une partie de la ville à petites foulées, une partie de son attirail sur le dos. Souffle court, muscles douloureux, coeur vaillant même si apparemment pressé. Voilà, il était heureux ! Un sourire léger illumina son visage lorsqu'il pénétra à nouveau dans le palais sous le regard déférent des Lames en faction. Tout allait bien dans le meilleur des mondes possibles... D'autant plus que son service commençait dans moins d'une heure.

Cette pensée lui tira un grognement de plaisir, au même titre que l'eau chaude qui délassa son corps et le débarrassa de la sueur de sa petite escapade. Il enfila ensuite sa tenue de garde royal et les gestes automatiques de ses mains puis du serviteur venu l'aider à boucler son armure mit un nouveau baume sur son coeur. Oui vraiment, tout allait bien. L'avenir ne serait peut-être pas si sombre après tout, ils avaient un empereur digne de ce nom non ? Et le vieux garde comptait bien pourfendre tout ceux qui oseraient prétendre le contraire. A commencer par les rebelles... Mais avant cela, il avait du travail.

Sa ceinture bouclée, et Fidélité trônant fièrement dans son fourreau, il se mit en route et tomba presque aussitôt sur le roi. Il le salua avec la déférence mesurée d'un garde en service avant de lui emboiter souplement le pas, reprenant instantanément et sans effort aucun la place attentive qui était la sienne. Fabius parla presque aussitôt, ce qui ne le surprit pas vraiment, celui-ci semblait lui avoir fait l'honneur de lui accorder sa totale confiance en quelques mois, ce qui ne faisait qu'attiser le fanatisme débordant d'Aaron.

Nous allons entrer dans l’histoire comme de parfaits naïfs ou de redoutables visionnaires. Quitte ou double, comme dirait l’autre… L’enjeu vaut le coup, bien sûr.

Il ne savait pas exactement de quoi le souverain pouvait bien parler, et ce qu'il avait vraiment prévu pendant cette entrevue mais ce n'était pas pour le déranger. Il était un exécutant, il faisait confiance aux Kohan depuis toujours et leur laissait les décisions avec plaisir. Si Fabius disait qu'ils allaient entrer dans l'histoire alors ils y entreraient, quelque en soit la manière. Et que l'enjeu en vaille ou pas la chandelle n'était pas pour le déranger, au point où il en était le roi aurait tout aussi bien pu lui annoncer qu'il déménageait le royaume dans le plan astral que cela ne l'aurait pas fait sourciller. On avait confiance ou on ne l'avait pas n'est-ce pas ? En attendant il préféra garder le silence, le roi s'adressait autant à lui-même qu'à son ombre et ses paroles semblaient ne pas attendre de réponse. La suite par contre, si. Et c'est donc respectueusement qu'il répondit :

"Il n'y a nulle folie en vous majesté."

La grandeur lui suffisait, mais Aaron aussi fanatique soit-il n'était pas du genre lèche botte. Il ne complimentait que rarement les gens, même les Kohan. Fabius était bien assez intelligent pour lire toute la déférence dans l'attitude de son commandant.

"Leanne va bien, même si son comportement actuel me déroute quelque peu... Mais ce n'est pas comme si c'était un fait nouveau..."

Il haussa les épaules à cette pensée, conscient d'être très loin des critères qui feraient de lui le père idéal. Mais ce dont il était à peu près certain c'était que le roi n'avait pas de temps à perdre avec ses soucis de famille. Il repoussa donc dans un coin de son esprit les interrogations que Leanne allumait dans son esprit depuis le changement de pouvoir et conclue :

"Merci de vous en inquiéter sire"

Ils arrivaient déjà dans le grand hall où la rencontre devait avoir lieu et Aaron devint plus tendu. Il ne parvenait que difficilement à s'habituer à la nouvelle alliance même si la levée du siège de Gloria avait été un soulagement. Cela allait être la première fois qu'il rencontrerait le Prêcheur pour de bon, et il n'était pas certain d'apprécier. Rien que la vision de ses yeux vides déjà emplissait le garde royal de nervosité. Mais il n'avait pas voix au chapitre et c'est donc sans sourciller qu'il se calqua sur la calme démarche de l'empereur sans quitter des yeux les deux créatures, et surtout pas la femme qui était encore armée... Cette vision alluma une lueur sombre dans ses claires prunelles.

Les salutations d'usage effectuées, les deux hommes et la femme aux yeux noirs prirent place autour d'une table. La quatrième chaise resta vide, Aaron l'ayant dédaignée sans remords pour se placer derrière son roi, un peu en retrait afin d'avoir une vision parfaite sur le déroulement des négociations. Ce qui se disait ne le touchait que moyennement pour le moment, mais ce qui pourrait advenir alors là c'était son domaine... Il ne faisait pas confiance pour un sous aux propres représentants de sa race, autant dire que ces deux là ne risquaient pas de lui en inspirer non plus... Même si il devait avouer que ce Prêcheur savait parler et se faire comprendre. Un autre orateur... Tiens... La partie allait s'avérer intéressante.

Calmes, les prunelles pâles allèrent se planter fugitivement dans le regard vide de la Servante du Néant. Celle-ci était d'une autre trempe que son homologue masculin. Elle n'était pas plus à sa place qu'Aaron en cet endroit, et n'aurait pas rechigné à une effusion de sang si elle en avait eu la possibilité... Le garde réprima un grognement sourd à cette pensée, montrant presque les dents devant le ton menaçant qu'elle avait prit pour s'adresser à son roi mais des années de pratique et de discipline lui permirent de garder le silence. Ce n'était pas à lui de répondre, néanmoins il porta un regard furtif vers l'empereur, prêt à obéir au moindre geste.
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeMer 12 Mar 2014 - 18:45

Le contraste était saisissant. D’un côté : un diplomate, calme et serein, se faisant aux usages comme s’il avait toujours vécu ici. De l’autre, une guerrière tout feu tout flamme, faisant fi du moindre protocole et semblant toujours à deux doigts d’exploser. Néant devait probablement y voir deux outils très utiles à leur manière… pour ce qui était de Fabius, il était reconnaissant de la présence de cette Lyra. S’il n’y avait eu qu’Aldakin en face de lui, il aurait aisément pût oublier la réalité derrière le voile. Il préférait donc que les négociations se poursuivent ainsi : avec quelqu’un de raisonnable, avec qui l’on pouvait discuter. Mais sans oublier le fanatisme et la violence des alayiens, merveilleusement interprété par la jeune (en apparence) femme.

C’est-ce qu’il m’avait semblé comprendre.

Néant voulait la gloire de l’humanité, au détriment des autres races certes, mais qu’importe ? Fabius était le suzerain de la race humaine. Il agissait donc pour défendre ses intérêts et non ceux des autres. Une chose à laquelle Grégorist ou Korentin ne se serait jamais résolu. Persuadés qu’ils étaient de devoir faire le bonheur et la prospérité de tout le monde. Tant de naïveté avait le don d’agacer prodigieusement le Borgne.

La bataille des Bois Sombres… On aurait pu pensé que l’Empereur fut enragé de voir ses alliés perdre du terrain alors même qu’il s’alliait à eux… Mais c’était en fait tout le contraire. La claque qu’ils avaient subis était de taille à rabattre l‘égo de n’importe qui. Dorénavant, les alayiens devraient compter avec eux, ou prendre le risque de perdre à nouveau contre une coalition. Il n’était jamais trop bon d’avoir un allié trop puissant. Surtout quand on envisageait à long terme de l’assujettir.

Cela étant dit, Lyra avait malheureusement raison au sujet des déserteurs. Ces fichus traîtres rejoignaient la rébellion de son maudit cousin, et cela, c’était inacceptable.


En effet, je suis ravi de voir que vous prenez cette affaire au… sérieux. N’oubliez pas que votre implantation à plus long terme dépend de la force et de la stabilité de l’Empire. Il serait dommageable pour tout le monde que vos… « enfants perdus » renversent une situation qui nous reste largement favorable.

Sans sourciller, cachant son angoisse au fond de ses entrailles, comme il avait si bien pris l’habitude de le faire au cours de plusieurs années de complots et d’intrigue, il se laissa dévisager par son interlocutrice. Dommage d’ailleurs qu’elle fut à ce point nimbée de noirceur. Ou peut-être pas après tout ; il y avait des choses dont il ne valait mieux pas trop s’approcher.

Que répondre ? Fabius fit le choix de lui rire au nez. D’abord par pure provocation, pour lui rappeler qu’en son palais, il ne craignait personne, pas même Lyra du Néant. Ensuite parce que c’était vraiment amusant. Assassinat, coup d’état, trahison et même une division du pays… Et on venait lui demander des comptes ? A lui ?! Certes, même sans Dévoreuse, il aurait un jour mit son plan à exécution. Mais certainement pas aussi tôt et dans des circonstances aussi dangereuses pour sa propre sécurité. Sans oublier les décennies d’apprentissage de la magie, jusqu’à en devenir maître et qu’il avait choisit de reléguer au placard…

Si Néant décide de rejoindre une alliance de mages et de créatures magiques, ça signifiera, très chère, que tout ce que vous croyez n’est que du vent. Très franchement je ne le vous souhaite pas. Se rendre compte que son existence n’a finalement servit aucun but… c’est une expérience très désagréable, croyez-moi sur parole.

Le traité est clair. Les hommes choisissent. Point barre. Vous avez le droit de chercher à les convaincre, mais il n’y aura ni menace, ni attaque contre mes sujets. A moins que vous ne soyez revenus sur les termes de notre accord, Prêcheur ?


Il avait volontairement remit celui-ci au centre de la discussion. Visiblement, il semblait être le seul à avoir un certain contrôle sur l’enragée lui faisant face.

Rebelles… traîtres... vampires… dragonniers et dragons… nous avons suffisamment d’ennemis pour apaiser votre soif, Lyra du Néant. Maintenant, si vous voulez absolument l’étancher ici et maintenant, je crois que vu la tension qui règne derrière moi, ce cher Aaron se fera un plaisir de vous servir de partenaire.

En effet, il aurait vraiment fallut n’avoir aucun sens pour ne pas remarquer la crispation de son Ombre Royale.

Sinon, peut-être pouvons-nous reprendre ces négociations ?
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeDim 16 Mar 2014 - 15:34

En faisant le choix de venir à la table des négociations accompagné de Lyra, le Prêcheur ne se contentait pas de s'adjoindre la présence de sa consoeur, il poursuivait un but bien précis. Au contraire de ce que la principale intéressée pouvait peut-être penser, le caractère franc et passionné de la sanguinaire demoiselle ne manquerait pas de servir la discussion, contrastant avec le calme dans lequel Aldakin lui-même avait forgé ses propres armes. Aux côtés de la guerrière, il apparaîtrait plus raisonnable encore qu'il ne l'était et son interlocuteur se montrerait vraisemblablement plus réceptif à ses arguments, ou du moins était-ce le raisonnement qu'il avait tenu en prévision de ces discussions. Impassible, Aldakin laissa donc sa compagne poser ses conditions et se contenta d'étudier les réactions, à commencer par celles du garde-du-corps. Lesquelles brillèrent plutôt par leur absence, en vérité : à l'exception d'une imperceptible grimace des lèvres et d'un regard protecteur envers son roi, l'envolée de la générale alayienne ne lui arracha pas le moindre geste. Bel exemple de maîtrise et de discipline, le Prêcheur pouvait juger en connaisseur.

Le regard sombre du grand prédicateur revint cependant se poser sur la silhouette couronnée lorsque résonna dans la pièce un rire moqueur. Le silence avait bien des vertus, mais comme chaque chose, mieux valait ne pas en abuser non plus. Que l'empereur fut désigné Passeur ou non, que sa collaboration put servir les desseins de Néant ou non, Aldakin connaissait suffisamment bien sa congénère que pour savoir qu'elle égorgerait sans sourciller quiconque commettrait l'erreur de la mésestimer ce qui, somme toute, aurait été nuisible à leurs projets.
Froidement maîtrisée, la voix de l'orateur en chasuble s'interposa dans la discussion pour interrompre les discrets mouvements des mains glissant vers les pommeaux des épées :

« Cela ne sera pas nécessaire. Ce cher Aaron aura tout loisir de découvrir les dons qu'offre Néant à ses plus fidèles serviteurs, en d'autres lieux, en d'autres temps.
Nous pouvons reprendre les discussions mais je ne saurais trop vous conseiller de nous absoudre des défauts typiquement humains tels que la vanité. Notre existence se voue à servir l'Unique, il ne nous appartient pas de juger ses décisions... quelles qu'elles soient.
»

Et ce même lorsqu'elles concernaient un Passeur aux ambitions dévorantes ou une alliances de mages et de dragons. Mieux valait ne pas l'oublier, d'un côté comme de l'autre de la table, d'ailleurs.
L'incident clos, le Prêcheur ramena la conversation sur les conditions du traité dont la signature était l'enjeu véritable de cette réunion.

« Les Hommes resteront libres de leurs croyances... »

Une concession qui n'avait certainement pas été facile à faire accepter, mais les évènements de la bataille des Bois Sombres imposaient certains compromis et, quand bien même l'empereur ignorait encore le destin qui serait le sien, Néant l'avait désigné, lui et pas un autre, pour assurer la pérennité de son culte. Ainsi serait-il. D'ailleurs, comme l'encapuchonné l'avait lui-même proclamé, il ne leur appartenait pas de juger des choix de l'Unique, seulement de le servir. Ce en quoi il excellait.

« ... en échange de quoi, le culte de Néant sera reconnu par tous comme une religion respectable et ses adeptes bénéficieront des mêmes égards que ceux dus aux pratiquants d'autres cultures. Nos émissaires vous ont certainement fait partager quelques-uns des préceptes inhérents à notre foi, notamment l'édification de lieux de culte dédiés à la glorification de Néant. Afin d'assurer que ces temples soient considérés avec respect, nous attendons de votre part des lois à même de punir sévèrement les profanateurs éventuels. »

Lentement, Aldakin se redressa, posant les coudes sur la table avant de venir croiser les mains devant son menton. Son regard s'éloigna un instant de l'impériale présence pour s'attarder sur l'ombre tout proche qui couvait avec autant de discrétion que d'attention son altesse, tandis que le Prêcheur s'adressait directement à lui.

« Quant à votre ordre de Lames Noires, commandant... un esprit militariste comme le vôtre ne peut qu'avoir considéré, même sommairement, les avantages que le culte de Néant pourrait vous conférer à vous et vos hommes. Le verre noir seul serait un atout des plus appréciables, mais il y a bien d'autres choses encore. La protection d'un esprit supérieur, rien de moins... Songez-y. »

Sur cette attrayante perspective, Aldakin ramena son attention sur son accompagnatrice pour s'enquérir directement auprès d'elle de son opinion :

« Vois-tu quelque chose à ajouter ? »

Son regard sombre revint brièvement se poser sur l'homme en armure mais c'est toujours à la jeune femme qu'il parlait, baissant d'un ton mais sans pour autant s'inquiéter d'être entendu :

« Il aura certainement besoin d'une petite démonstration de ce que nous avons à proposer, puis-je compter sur toi pour ne pas le décevoir ? »
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeDim 23 Mar 2014 - 17:27

Le regard pesant du garde du corps du roi commençait à lui taper allègrement sur les nerfs. Elle lui aurait bien crevé les yeux pour qu'il arrête de la fixer ainsi, mais elle doutait sérieusement que cela améliore la tension palpable qui régnait dans la pièce.

Les mots du souverain lui arrachèrent un maigre sourire méprisant. Ces enfants perdus n'étaient pas leurs, mais ceux de l'Esprit du Néant. Et l'Unique est sévère face à l'amour bancal et inconstant de ses enfants. Contrairement à ce que laissait entendre le roi, ils ne ramenaient pas ces êtres égarés à la maison pour les remettre sur le droit chemin. Seulement pour mieux leur faire payer leur trahison. Ils ne leur permettraient pas de se mettre en travers des projet de Néant.

Lyra sursauta quelque peu lorsque retentit le rire de Fabius dans la pièce. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il se moque si ouvertement d'elle. Ses poings se crispèrent violemment sur le bord de la table tandis qu'elle bouillait intérieurement, n'écoutant les paroles de l'empereur que d'une oreille distraite. Sur son visage offusqué transparaissait une soudaine envie de faire couler le sang. Elle jeta un regard mauvais au garde du corps, prête à sortir un poignard de sa manche et à mettre à nu sa carotide. En cet instant, elle rêvait de transformer cette salle de réception en une vraie boucherie...

Le son de la voix d'Aldakin la ramena à la réalité de la situation. Elle ne pouvait se permettre de massacrer cet empereur allié, aussi insultant soit-il à son égard. Aldakin ne le lui pardonnerait pas. Et, pire encore, elle décevrait l'Esprit du Néant. Aussi se força-t-elle à reconsidérer les arguments du roi, en profitant pour relâcher un tantinet la tension de ses muscles.

La perspective de s'allier à des mages était, en effet, répugnante. Tout autant que le serait celle de s'associer aux elfes ou aux vampires. Mais il n'avait pas l'air de comprendre l'étendue de la confiance que les alayiens, et plus particulièrement ses Serviteurs, accordaient à l'Esprit du Néant. Qu'il ait choisi ce souverain à l'ambition dévorante ou cette rébellion pervertie par la magie, ils l'auraient suivi.

Quant à cette idée de liberté de culte... Elle lui inspirait autant de mépris qu'un elfe déserteur, infidèle et bourré dansant autour d'un feu de joie durant les heures de prière. Autant dire qu'elle ne partageait pas le point de vue d'Aldakin sur la question, et encore moins celui de Fabius.

En revanche, en écoutant les requêtes de son frère, elle ressentit une pointe de satisfaction. La perspective de mettre à nouveau les pieds dans un temple en l'honneur du Néant la ravissait. Elle comptait surveiller de près leur construction, pour ne pas laisser commettre d'impairs et honorer au mieux l'Unique.

« Vois-tu quelque chose à ajouter ? »

Rien qui n'ait déjà été éloquemment formulé, répondit-elle, les traits impassibles.

Mais son expression de marbre se mua en un sourire malsain lorsqu'Aldakin évoqua la nécessité d'une démonstration pour ce cher Aaron. Elle acquiesça brièvement, avant de répondre, avec une pointe d'ironie :

Si sa majesté veut bien mettre à mes disposition quelques... accessoires. Je ne serais pas très exigeante, il me faudra seulement un elfe et un vampire qui n'aurait pas grande valeur à vos yeux.

En effet, si la générale voulait montrer à cet homme l'étendue des pouvoirs du Néant, elle se devait de lui faire la démonstration des effets du verre noir sur ces créatures magiques.

Un homme tel que vous doit bien avoir cela sous la main, ajouta-t-elle avec un regard froid à l'adresse de l'empereur.

Elle n'avait pas l'intention de cacher le mépris que lui inspirait le souverain, qu'il soit ou non leur allié. Elle ne lui faisait pas plus confiance qu'à la boule de nerfs qui lui servait d'ombre, et ne retenait ses élans sanguinaires que par égard pour Néant et les efforts diplomatiques d'Aldakin.
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeDim 30 Mar 2014 - 19:11

Fabius haussa simplement un sourcil devant le sous-entendu de son interlocuteur. Non seulement ils n’étaient que des pantins, mais en plus ils s’en vantaient. Vraiment lamentable. Enfin, du moment que cela servait ses intérêts -et donc ceux de l’Empire, ce n’était pas son problème. Mais ce ne serait peut-être pas toujours le cas et le Borgne n’aurait probablement pas de si belle occasion de les lier à lui et au Royaume de telle manière qu’ils ne pourraient les trahir sans se planter par la même occasion une dague dans le sternum.

Le Flamboyant ne croyait plus en la magie, qu’il jugeait dépassé depuis l’arrivée de Néant et des Alayiens. Néanmoins il était toujours un fervent partisan de la puissance impériale. Cette structure millénaire avait survécu à bien des changements, et elle s’adapterait à celui-ci aussi. Il s’en assurerait. Du reste, c‘était aussi là le désir de ce nouvel esprit, sinon, pourquoi l’aurait-il choisit ?

Faisant un léger signe de la main, un serviteur répondit à ce message muet, lui apportant un parchemin qu’il déroula pour son maître. Le saisissant, le souverain reprit la parole d’un ton professionnel.


Oui. J’ai vu cela avec eux. Un temple par comté, et un grand-temple par duché. Plus le droit de pouvoir professer la foi en Néant et celui de libre circulation dans l’Empire. Bien sûr, nous vous fournirons la main d’œuvre et je mettrais en place des lois pour la protection des lieux de culte. En échange de quoi vous aurez un devoir de protection envers l’Empire et d’allégeance envers la couronne. Comprenez bien qu’il ne s’agit pas pour moi de me placer au-dessus de l’Esprit que vous servez. Néanmoins une telle position vous offre beaucoup de pouvoir… et je préfère m’assurer une place très claire dans votre organigramme, en haut de la pyramide de cette croyance, de manière à éviter… tout… éventuel problème.

Que ce soit dans dix ou dans cent ans; une majorité d’humains finiraient tôt ou tard par prier Néant. Alors la parole du Prêcheur pourrait prendre le pas sur celle de l’Empereur. Une situation inacceptable et qu’il fallait à tout prix éviter. Fabius préférait encore tout arrêter là plutôt que de laisser un tel pouvoir potentiel entre les mains de ces cinglés. Il était ambitieux, certes, mais pas fou à lier.

Intégrer l’Empire revient à accepter ses règles. Cela vaut pour tout le monde.

Pour ce qui était des considérations militaires, il y avait beaucoup à dire en effet. Notamment de la manière dont les alayiens et les armandéens allaient s’entendre.

En effet. Le verre noir est intéressant, particulièrement contre les vampires. Quant à Néant, pardonnez-moi, mais Il nous aidera s’Il le veut. Je n’ai pas la prétention de décider à sa place. S’Il le fait, nous en serons heureux, dans le cas contraire, nous compterons sur nous-mêmes, comme nous l’avons toujours fait.

Il n’avait pas franchement l’intention d’aller supplier l’Esprit de lui sauver les fesses.

Pour ce qui est des considérations militaires : si vous acceptez de nous rejoindre, votre armée sera conservée en tant que telle, sous votre commandement. Mais vous ne serez plus une armée alayienne d’invasion. Vous serez connu comme l’Ordre d’Obsidienne ; dont les droits et les devoir ont été fixés précédemment.

Une étape importante du processus, car elle changeait l’image même des alayiens, qui pour l’instant était toujours et encore considérés comme des étrangers. L’intégration prendrait du temps, et elle passait par un ravalement sévère de la façade.

Une démonstration ? Intéressant.

Mais voilà que Lyra faisait un caprice. Des vampires et des elfes ? Il avaient vraiment la tronche de quelqu’un qui enfermait des créatures magiques dans ses cachots ? Oui probablement. L’effet de l’œil unique, certainement. M’enfin tout de même…
Heureusement un serviteur vint lui chuchoter à l’oreille qu’ils avaient bien appréhender un suceur de sang quelques jours plus tôt. D’un signe de la main, des gardes partirent le chercher.


Les elfes sont sans intérêt.

Pour l’instant ils restaient planqués dans leur forêt. Non, c’était les vampires et les rebelles le problème. Ils se levèrent de table, enfin, ceux qui s’étaient assis, et celle-ci fut débarrassée de la pièce, laissant un large espace vide.

Bien. En attendant qu'il arrive, vous vous battrez jusqu’au premier sang contre mon Ombre. Vampire et humain, voilà mes adversaires pour le moment. Sans compter le dragon de mon Régicide de cousin. Malheureusement, je n‘en ai pas sous la main…

Collé contre un mur, il murmura à l’adresse d’Aaron.

J’ai toute confiance en vous, mais restez sur vos gardes, de toute évidence, elle n’est plus humaine depuis bien longtemps…

Un instant plus tard, il rajouta, plus bas encore, presque dans sa barbe :

Si tant est qu’elle l’ait jamais été…
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeMar 1 Avr 2014 - 20:07

[HJ] : j'ai commencé la description du combat Lyra, si soucis n'hésite pas. Je te laisse le continuer (le finir ? C'est ta perso qui doit gagner logiquement, Aaron est plus technique mais elle a la force et la vitesse d'un vampire et ça il n'y peut rien). Tu peux faire bouger mon perso pour les besoins du combat.


Aaron était sur ses gardes, il n'avait pas plus confiance en ce Prêcheur trop calme pour être honnête qu'en sa copine qui ne cachait même pas la lueur gourmande dans ses yeux. Elle rêvait d'affrontement sanglant, et il n'aurait pas rechigné non plus à un combat ne serait-ce que pour apaiser sa curiosité à son sujet. Mais ce n'était pas à lui de décider et son roi semblait tenir à ce que cette entrevue se passe du mieux possible, il devait donc rester patient. C'était très loin d'être la première fois qu'il assistait à ce genre d'entrevue, il n'ignorait donc pas que le combat aussi peu physique qu'il soit allait continuer pendant un moment, ce n'était pas son terrain mais il était pour autant capable d'assez bien le comprendre et de garder son calme quoi qu'il pourrait être dit. C'était son boulot après tout...

Il se recomposa un visage serein pour suivre la suite de la conversation, assez satisfait d'entendre la voix ferme de son souverain remettre les points sur les i avec une certaine prestance. Au moins étaient-ils bien représentés ! Il ne pu toutefois réprimer la lueur de surprise qui s'alluma dans ses prunelles lorsque son nom fut cité. Tiens tiens, une lueur d'espoir ? Sa main serra avec un peu plus d'enthousiasme que prévu la poignée de son épée mais il avait du mal à croire qu'on laisserait les deux féroces créatures s'affronter pendant que leurs supérieurs continuaient à discuter calmement de l'avenir du royaume. Il plissa donc le regard avec mauvaise humeur mais sans réelle surprise lorsque le serviteur du néant déclina l'offre et se contenta de cerner de nouveau la femme d'un regard mauvais mais calme.

« Les Hommes resteront libres de leurs croyances... »

Sans blague ? Comme si le contraire était possible... Malgré tout son empire sur lui même il n'avait pu s'empêcher de lever un sourcil presque ironique en entendant cette phrase. Pas d'orgueil hein ? Il lui semblait pourtant bien que le bougre se persuadait lui même de leur faire une faveur en leur concédant ce point... Comme si c'était négociable ! La suite s'avéra bel et bien ressembler à des négociations et il grinça des dents avec la férocité d'un loup affamé. Ce n'était pas à lui de décider quels privilèges seraient accordés aux Alayiens et c'était une bonne chose, ce serait-il écouté qu'ils n'auraient jamais mis les pieds dans le palais... Mais l'alliance avait été décrétée par son roi, il s'y conformerait donc même si il y avait des limites qu'il ne franchirait pas, et qu'on touchait du doigt justement...

Une moue méprisante s'installa sur son visage lorsque le Prêcheur s'adressa à lui directement et sa réponse fusa sèchement :

"Mes hommes n'ont que faire dans la protection du Néant. Ils n'ont qu'un seul maître."

Et celui-ci se trouvait justement dans la même pièce, placé sous sa vigilante protection. Bien sur un seul mot de Fabius au sujet d'une possible acceptation de cette proposition aurait pu tout changer, mais il y avait peu de chance pour que le roi désire voir sa garde royale asservie au Néant. D'ailleurs dans le cas contraire les serviteurs du néant ne pourrait que s'apercevoir très rapidement qu'il était difficile d'allumer la flamme de la croyance chez des gens déjà fanatisés... Ils ne changeraient pas un culte pour un autre, c'était une certitude et l'autre ferait aussi bien de se le mettre dans la tête tout de suite comme le prouvait la flamme pâle dans les yeux de l'Ombre.

La tension était plus forte que prévue mais malgré le désir qu'il avait de se faire oublier et de simplement continuer à faire son travail, Aaron ne pu s'empêcher de soutenir longuement le regard du serviteur. Par chance celui-ci ne sembla pas vraiment s'en offusquer et se concentra plutôt sur sa collègue. Soulagé de ne pas avoir fait capoter toute l'affaire au risque de se mettre dans les ennuis, il se recentra de son mieux mais manqua perdre à nouveau contenance devant le caractère incongru de la demande suivante. Un elfe ? Un vampire ? Mais bien sur... Ils devait bien avoir ça dans le tiroir de sa table de chevet... Enfin quoique oui quand il y réfléchissait ils avaient bel et bien un vampire quelque part dans un cachot quelconque mais certainement pas d'elfe, ce ne serait pas du plus bel effet que d'enfermer un membre du beau peuple ! Fabius accepterait-il d'utiliser son prisonnier de cette façon ? La réponse vint très rapidement et la suite s'avéra tout aussi surprenante. Ainsi donc il allait bel et bien pouvoir combattre son ennemie personnelle...

Satisfait mais méfiant, il ne quitta pas une seule seconde la servante du regard pendant qu'on dégageait un espace de combat dans cette grande pièce. Il la jaugeait et sentait qu'elle faisait de même, le fait de ne combattre que jusqu'au premier sang ne rendait pas le duel moins important pour autant et il comptait bien le remporter si c'était à sa portée. Restait à savoir quels pouvoirs et avantages elle gardait dans sa manche et jusqu'à quel point son talent à l'épée suffirait à les compenser. Plus calme encore qu'il ne l'avait été jusque là, il hocha presque imperceptiblement la tête pour prendre acte de l'avertissement de l'empereur et s'avança enfin d'un pas souple et circonspect lorsque le moment de l'affrontement fut venu.

Impérial dans sa sombre armure, il la toisa pendant qu'elle s'avançait à son tour et tira l'épée à l'instant où elle dégainait les siennes. Cette particularité le perturbait, il avait déjà vu et même combattu des guerriers qui utilisaient deux épées mais c'était souvent des armes plus légère, adaptée à ce genre d'utilisation. Là cela ne semblait pas être le cas, les lames de verre noires semblaient aussi adaptée à une utilisation unique qu'à un doublé comme elle semblait vouloir le faire. Comment espérait-elle ne pas être ralentit par leur poids ? Et comment lui opposerait-t-elle une garde hermetique avec une technique de combat aussi offensive ? Toutes ces questions ne faisaient que le rendre plus prudent encore, elle avait des atouts qu'il ignorait et elle espérait sans doute s'en servir. Elle allait être déçue.

"Viens tâter de ma lame..."

Il l'avait provoquée d'instinct, cherchant à lancer le combat et à la pousser à attaquer le plus rapidement possible. Pas de salut entre eux, Aaron n'aimait pas les fioritures et elle semblait trempée dans le même acier que lui. Son bras ne trembla pas lorsqu'il leva Fidélité afin de bloquer la première lame tandis que son corps entamait déjà une adroite manoeuvre de pivot pour éviter la deuxième et se retrouver en position de force. Un détail vint pourtant perturber son action et l'empêcha de se placer comme il l'aurait voulu, elle avait frappé avec une telle force que sa parade en avait été totalement perturbée. Comment pouvait-elle avoir une telle force ?

Surprit mais pas pris au dépourvu, il recula habilement en la voyant se déplacer avec une gracieuse efficacité qui n'avait là non plus rien d'humain. Force et vitesse donc... Encore des cadeaux du Néant ? Il comprit avec un petit temps de retard que cette découverte était sans doute l'un des buts de son roi jamais à court d'idée pour mieux cerner ses adversaires mais préféra chasser cette pensée. Il allait avoir besoin de toute sa concentration et de tout son talent pour se tirer de là sans dommages... Les quelques vampires qu'il avait affronté n'étaient pas de bons souvenirs, et il était clair qu'elle était au moins aussi efficace qu'eux dans ce genre d'affrontement, sinon plus. Grondant comme un fauve, il changea soudainement de tactique et cessa de reculer pour la prendre à contrepied. En quelques secondes, ils échangèrent plus de coups que leur public ne pourrait sans doute en compter et s'essayèrent à des techniques diverses et d'une atroce complexité destinées à percer la garde de l'autre. Sans grand succès par ailleurs... Il ne savait pas quel était son niveau par rapport à ceux de sa race mais il était clair qu'elle pouvait derrouiller sans le moindre mal l'écrasante majorité des humains. Un certain respect passa dans les claires prunelles du commandant lorsqu'il changea encore de style de combat pour la voir s'adapter sans sourciller, il y avait bien longtemps qu'il n'avait plus trouvé un adversaire à sa hauteur... Dommage que sa force pure vienne dénaturer le combat. Il sentait son bras faiblir et l'effort intense qu'il devait accomplir pour suivre les capacités inhumaines de son adversaire se faisait sentir de plus en plus gravement. Laissant parler son expérience, il rompit brusquement dans l'espoir de se dégager quelques secondes pour reprendre son souffle. Sans doute n'allait-elle pas le voir de cet oeil, mais il ne comptait pas la laisser mener la danse...

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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeSam 5 Avr 2014 - 17:43

Aldakin laissa paraître un sourire ou du moins était-ce ce dont s'approchait le plus le discret rictus qui apparut brièvement au coin de ses lèvres lorsque l'empereur énonça avec aplomb les conditions qui avaient été préparées et discutées par les émissaires Alayiens préalablement à cette entrevue au sommet. Beaucoup auraient pu se sentir vexés du manque de confiance, car après tout c'était bien de cela qu'il s'agissait, affiché par le jeune souverain mais le Prêcheur n'était pas de ceux-là. Il comprenait aisément la paranoïa qui pouvait étreindre l'esprit d'un homme qui considérait le pouvoir comme un accomplissement digne d'intérêt et qui, de fait, avait lui-même trahis les siens pour s'emparer de l'ivresse que lui procurait cette douce illusion. Mais qu'importe, après tout, le culte de Néant allait se répandre en Armanda et cela seul comptait au regard du prédicateur. Le timbre froidement détaché de ce dernier laissa entendre son acquiescement devant les conditions que souhaitait encore imposer l'empereur fraîchement couronné :

« Les problèmes sont nuisibles à l'épanouissement spirituel et à l'accomplissement théologique de chacun, nous préférons tout comme vous les éviter. Sachez toutefois que vos craintes n'ont pas lieu d'être fondées, nous ne sommes pas tout le monde. Le pouvoir ou la fortune ne nous intéressent pas, seule compte à nos yeux la satisfaction de celui que nous vénérons. Ainsi, il n'a jamais été, et ne sera jamais dans nos intentions de régner à votre place, Majesté. Nous protègerons donc l'Empire, et servirons l'Empereur avec la même ferveur que celle avec laquelle nous servons l'Esprit Aîné... »

Sous-entendu que les engagements qu'ils prenaient envers l'empire Kohan s'arrêteraient toujours là où commençaient les devoirs qu'ils avaient envers Néant, mais il aurait été illusoire de la part d'un mortel, tout empereur qu'il fut, d'espérer supplanter l'Esprit Unique dans les convictions Alayiennes. D'ailleurs, celui qui avait été désigné comme le Passeur semblait en avoir parfaitement conscience et le laissait entendre dans son discours. Pourtant, consciemment ou non, celui qui se prévalait d'occuper le sommet de la pyramide servait lui aussi les intérêts du Néant, ne serait-ce qu'en reconnaissant à son culte le droit d'exister parmi son peuple. Iil n'en fallait guère plus pour s'assurer du soutien des généraux alayiens, le reste viendrait plus tard.

« Néant vous a déjà aidé, Néant vous aidera encore. Sa bienveillance vous accompagnera, vous et vos sujets, aussi longtemps que par vos actes et vos décisions, vous vous montrerez digne de cette aide. »

Et ce quand bien même certains ici ne semblaient pas estimer à sa juste valeur l'étendue que pouvait prendre le soutien d'un Esprit Supérieur. A cette constatation, le regard sombre du Serviteur Alayien se détourna du souverain l'espace d'un instant pour se porter sur le garde-du-corps qui avait fermement rejeté la proposition qui lui avait été faite un peu plus tôt. Un esprit fort que celui-là et une loyauté à toute épreuve. Notant mentalement ce fait, Aldakin ramena son attention sur le roi pour acquiesçer d'un léger signe de tête à ses dernières affirmations, puis conclut le chapitre des négociations proprement dites :

« Il semblerait donc que nous soyons parvenu à un accord. Souhaitez vous que nous apposions notre marque sur quelque parchemin écrit ? »

La signature d'un traité officiel serait ainsi une manière de sceller définitivement la naissance de ce qui serait bientôt connu comme l'Ordre d'Obsidienne. Lorsque les différentes parties eurent paraphé et estampillé de leurs sceaux les divers documents traitant de l'alliance, ils se levèrent pour laisser de l'espace aux duellistes. Le temps était venu pour le commandant de découvrir ce dont il avait prétendu vouloir se détourner.

« Ne le tue pas. »

Ce furent les seuls mots qu'Aldakin adressa à sa congénère avant le début du combat. Les encouragements n'étaient en effet pas de rigueur ici : il n'y avait aucun doute à ses yeux que la guerrière intrépide remporterait la victoire. Lyra semblait même particulièrement ravie par la perspective de laisser parler l'acier et ainsi faire valoir au regard de cette ombre arrogante les pouvoirs du Néant, mais c'était d'ailleurs l'exacte raison pour laquelle le Prêcheur avait jugé bon de tempérer quelque peu l'enthousiasme de son homologue féminine. Il serait malvenu de saluer dans le sang l'alliance nouvellement signée, fut-il celui d'un homme qui préférait visiblement accorder sa dévotion à un simple mortel plutôt qu'à un Esprit.

Le fracas du métal emplit rapidement l'atmosphère, les deux combattants échangeant coup pour coup avec ardeur et détermination. Force était d'ailleurs de reconnaître que le garde personnel de l'empereur se défendait admirablement bien pour un humain. Tournant le visage vers ce dernier, Aldakin lui glissa quelques mots discrets entre deux assauts :

« Son Altesse sait s'entourer, peu d'hommes peuvent se vanter d'avoir résisté si longtemps contre Lyra. »
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MessageSujet: Re: Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE Icon_minitimeSam 3 Mai 2014 - 19:03

Fabius dissimula un sourire dans sa barbe devant la réponse sans appel de son Ombre. Qu’il était rassurant et reposant d’avoir à ses côtés quelqu’un de fiable ! Le monde était rempli d’hypocrites et de menteurs, il en savait bien quelque chose. Au moins on pouvait compter sur les lames noires pour faire figure de rocher bien enraciné dans ces fichus sables mouvants. Et parmi les lames noires, Aaron était l’incarnation même de leur idéologie jusqu’au-boutiste. Sans ce socle pour appuyer son pouvoir, le Borgne aurait été beaucoup plus sceptique quant à ses chances de vivre vieux.

Cela étant dit, rien ne semblait ébranler le calme du Prêcheur. Celui-là n’avait décidément pas voler son titre. Mais l’essentiel était fait : les alayiens défendraient l’Empire et serviraient fidèlement l’Empereur. C’était là tout ce que demandait Fabius. Qu’ils croient en roupette ou en perlimpinpin, ça, c’était leur problème et il s’en lavait volontiers les mains. Comme disait l’autre : on ne pouvait pas tout avoir dans la vie et il fallait bien souvent faire des compromis. Une subtilité que beaucoup de nobles, dont son cousin, n’avaient jamais réussit à appréhender.


Oui, nous signerons une fois la démonstration terminée.

La première partie du combat fut plus technique. Les deux adversaires se jaugèrent tout en échangeant des coups relevant de leur habilité respective. Les passes d’arme s’enchaînèrent de plus en plus vite, démontrant toute la maestria des épéistes et la complexité de leur répertoire. Autant de choses sur lesquelles Aaron était probablement l’un des plus grands experts du continent. Il se défendait bien, mais Fabius, qui avait toujours eu l’art de voir derrière les apparences, savait qu’il forçait beaucoup plus que Lyra.

C’est l’un des meilleurs qui soient. Autant dire que votre homologue surclasse l’être humain.

Ce qui était plutôt étrange quand on y réfléchissait un peu. Néant défendait l’humanité et pourtant le bout du chemin, quand on avait cru en lui de toutes nos forces, était de se transformer en… quoi d’ailleurs ? Un surhomme ? Un monstre ? Allez savoir, quoiqu’il en soit l’ironie de la situation n’échappait pas au souverain. Mais il en comprenait aussi la logique et à vrai dire, il était soulagé de voir que cet Esprit pouvait laisser de temps en temps sa doctrine de côté pour faire preuve de pragmatisme. Les idéaux c’était bien gentils, mais ça ne gagnaient pas les guerres.

Les soldats les gagnaient. Et des super soldats, Fabius ne disait pas non.

La deuxième partie du duel fut plus pénible à voir. Lyra laissa de côté les subtilités de la technique pour mettre en avant sa nature. Soit ses capacités physiques beaucoup plus renforcés que celle d’un humain normal. Aaron était très doué, mais face à quelqu’un de plus fort, de plus rapide, de plus endurant… il n’y avait pas grand-chose à faire. Il fut bientôt désarmé, et la lame de Lyra siffla, lui coupant légèrement la joue, un mince filet de sang s’en échappant.


Un combat très éclairant, je vous remercie.

Il échangea un regard avec son Ombre. L’important aujourd’hui n’était pas de gagner, mais de récolter des informations. Si jamais il y avait trahison, il faudrait pouvoir se débarrasser de ces surhommes… Un logique somme toute très militaire et que la lame noire devait avoir compris d’elle-même. Raison pour laquelle il ne lui avait rien dit.

Cela étant fait, le vampire fut amené, se débattant. Mais la servante de Néant le maîtrisa bien vite et avec plaisir non feint. Ce goût du sang était inquiétant, mais pas franchement alarmant. C’était malheureusement assez commun chez les soldats. Quoiqu’il en soit l’efficacité du verre noire fut elle aussi prouvée. Certes, Fabius avait déjà vu ses effets, mais il fut tout de même impressionné par la rapidité de la mort qu’entraînait une aussi ridicule blessure.


Une arme redoutable, j’en conviens.

Puis ils passèrent à la signature. En deux exemplaires, je vous prie. Un pour Fabius, et un pour Aldakin. L’Empereur et le Prêcheur signèrent, puis ils raccompagnèrent les deux êtres dévoués au néant dans le hall d’entrée. Ces derniers repartirent comme ils étaient venus. Un pouvoir qui dérangeait toujours autant le Borgne, tant les implications que suscitaient son utilisation étaient… dérangeantes…

Je crois que je vais reprendre un bain.

Il en avait envie et cela permettrait à Aaron de faire soigner sa plaie. Le pauvre bougre était bien capable de laisser couler le sang toute la journée pour ne pas quitter son poste. Et puis il y avait cette masseuse, comment s'appelait-elle déjà ? Ah oui, Myriam. De très jolies jambes et un doigté parfait. Une bonne manière de conclure cette journée.
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Collusion ou collision ? (Aldakin, Lyra, Aaron) TERMINE

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