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Il est temps de partir [Morgane]TERMINE

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MessageSujet: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeDim 5 Jan 2014 - 14:27

Les couloirs se succédaient les uns aux autres, au plus grand dam de la voleuse. Elle avait beau avoir pris l’habitude de se repérer après ses longues années de pratique, elle préférait de loin les maisons aux palais et leurs interminables galeries, où il était difficile de se dissimuler. Mais elle n’avait pas eu le choix. Des chuchotements parmi le peuple, des bruits qui se propageaient tels des ondes dans un lac après le lancer d’un caillou, surprenantes rumeurs et incessants murmures. Korentin n’était plus, du moins plus sur le trône du royaume. L'Empereur avait été arrêté, ce traître, mais le peuple ne semblait qu’en penser. Il semblait être aimé, respecté. Son statut de dragonnier faisait de lui un homme puissant, avait-il abusé de ce pouvoir ? Fabius était-il vraiment le nouveau empereur ? Que s’était-il passé pour que cet homme, si peu aimé chez le bas peuple, se trouve ainsi propulsé au plus haut grade du palais et de tous les hommes ? Les questions étaient donc nombreuses dans la cité, mais il était difficile de démêler le vrai du faux.
C’était donc la raison de la venue d’Hyrriena. Certes pénétrer dans le palais avait été compliqué, mais après de nombreuses heures à jouer à cache-cache avec les vigiles, elle était arrivée à destination, se fondant dans l’obscurité de la nuit, échappant à la lumière dorée des lanternes. Elle voulait des réponses, peu importait ce qu’elle risquait. Il lui fallait comprendre ce qu’il passait, assembler ensemble les pièces de cet inquiétant puzzle pour ensuite les rapporter à Roëric, mais également pour son propre compte, les étudier jusqu’à ce que tout soit limpide. D’autant qu’un autre évènement avait attiré son attention en se rapprochant du palais. Un évènement bien plus important que tout le reste, du moins à ses yeux. La magie n’avait plus guère de force dans cette gigantesque demeure, or il n’y avait qu’une seule chose à sa connaissance qui pouvait avoir pareil effet : Dévoreuse. Si quelqu’un l’avait trouvé, il lui fallait la récupérer, et ce au plus vite. Le soulagement d’avoir de nouveau l’esprit libre était souillé par la perte de ces conseils inaudibles, susurrés au plus profond de son âme. Certes, les heures passées en son absence avait atténué cette sensation, mais malgré cela… Il était difficile de l’oublier. La chevalière était à elle, et à elle seule. Qu’elle ne l’ait jamais utilisé, que l’origine lui soit inconnue, peu importait. Elle avait été appelée par elle.

Etrange serpent glissait sur le dallage, longeant les murs, la voleuse poursuivit son chemin, attentive au moindre résonnement d’une paire de bottes sur le sol. Au moins les gardes étaient-ils facilement repérables par son ouïe de vampire, ce qui n’était pas toujours le cas. Certains avaient parfois la mauvaise idée d’avoir des gardes vifs et silencieux, et dans ces instants la jeune fille remerciait Corlina d’avoir fait d’elle une créature des ombres et du silence.
Comme en réponse à ses pensées, un écho fragile se fit entendre, trahissant la présence d’un humain armé et probablement peu aimable. Sans bruit, avec la grâce et la légèreté d’un chat, elle revint sur ses pas, actionna en silence une poignée et se glissa dans la pièce qu’elle avait repéré comme étant déserte quelques instants plus tôt. Mieux valait prévoir des issues de secours.

L’endroit était joliment décoré bien qu’un peu lourd, les meubles dénotant une richesse certaine de son, ou sa, propriétaire, qui que ce fut. Seul le parfum capiteux et agressif était vraiment désagréable. Hyrriena grimaça, cessant de respirer, et parcourue rapidement la pièce de ses yeux dorés. Puisqu’elle était ici, autant en profiter pour faire des affaires. Et fouiller celles des autres. Son attention attirée par une délicate boite à bijoux, elle glissa une main gantée dedans pour observer avec fascination l’amas d’or travaillé et de pierres enchâssées. Voilà qui allait lui apporter gros. Très gros. Avec le sourire d’un félin venant d’attraper sa proie, la jeune fille laissa tomber quelques parures dans sa poche avant de se détourner… Jusqu’à ce qu’une pensée lui vienne. La boite semblait bien peu profonde pour sa taille. Adroitement, Hyrriena dégagea le fond, l’inspectant avec toute la concentration du monde. Un faux fond. Oui bien sûr, les nobles pouvaient se permettre de se payer pareille cache. Et ce n’était pas rien. La main gantée ressortie, dévoilant une superbe bague d’or sombre au centre violet et entouré de pierres bleues. Un anneau de bannissement. Les yeux écarquillés, la voleuse le détailla, gravant les runes inscrite sur ses prunelles à trop l’observer. Elle en avait déjà vu, bien. Mais touché, jamais. Les boutiques vendant ce type de produit étaient bien souvent trop bien protégées pour que la jeune fille s’y risque, sa magie n’était pas assez puissante. En ronronnant presque, elle dissimula l’anneau dans une de ses poches, jetant le petit papier glissé au fond : A ma bien aimée Anna. Qu’elle le vende ou le garde, elle ferait une bonne affaire, d’autant qu’elle ne l’avait pas acheté.
Souriante, elle récupéra encore quelques objets précieux faciles à transporter avant de ressortir prudemment, écoutant à la porte afin de vérifier que rien ni personne ne venait. Bien qu’il fasse encore nuit, l’aube approchait et elle allait devoir s’éloigner avant d’être découverte. Rester dans le palais pouvait s’avérer fort dangereux pour une vampire, sa race n’était guère la bienvenue même en temps de guerre. Elle eut une brève pensée pour le jeune nordique rencontré quelques jours plus tôt. Peut-être l’aiderait-il en cas d’urgence, mais rien n’était moins sûr et il était inutile de le déranger, d’autant que cela ne lui attirerait que des ennuis. Non, elle avait toujours œuvré seule, ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait changer cela et quémander de l’aide auprès de qui que ce soit.

Un pied, puis le deuxième qui suivit. Sans bruit elle referma la porte de bois avant de s’échapper plus en avant du palais, souhaitant désespérément tenter de récupérer son bien. Elle ne pouvait laisser Dévoreuse à un inconnu, d’autant que ce dit inconnu avait sans aucun doute une place importante dans la hiérarchie humaine, mieux valait lui épargner de faire une quelconque catastrophe. Oui, cela ne faisait aucun doute, elle faisait cela pour le bien des peuples libres de la terre d’Armanda.
Le couloir s’élargissait, le nombre de gardes augmentait, la partie s’avérait de plus en plus difficile. Jurant en silence, Hyrriena se dissimula derrière un porte-vase, sa cape noire lui permettant de ne pas être vue. Elle tira sur sa tunique avant de vérifier que sa capuche était en place, et réfléchit. Coincée derrière la petite colonne et son somptueux vase, elle ne pouvait guère voir ce qui l’entourait, se fondant sur les bruits de pas pour déterminer où se trouvaient les gardes. Bien trop à son goût c’était certain. Que faire, que faire… Les appartements royaux étaient bien trop protégés pour qu’elle puisse s’y rendre, et elle n’aurait pas le temps de fouiller tous ceux des courtisans. Elle reviendrait, il était temps de s’éloigner.
Sortant de sa cachette, elle s’éloigna jusqu’à trouver un couloir plus petit, sans doute réservé aux domestiques. Et non surveillé en prime. Satisfaite, la voleuse s’y engagea prudemment… pour piler net devant une silhouette fine et délicate lui tournant le dos.
Une main sur ses armes, recula prudemment, ne sachant que faire ; ses pas étaient indétectables pour les oreilles humaines, sa respiration, inexistante ; la silhouette ne l’avait donc pas vue. Il n’était pas non plus question de faire demi-tour, elle allait devoir s’occuper de l’étranger/étrangère. De ses enjambées de loup, elle revint vers l’inconnue, glissant une main gantée sur le visage, invisible d’où elle l’était, emprisonnant le nez et la bouche, empêchant le moindre son. Il n’était pas question de tuer qui que ce soit, mais si l’autre était dangereux, des précautions s’imposaient. D’un geste, elle accula l’autre au mur, surprise du peu de force qu’il ou elle possédait, et le/la fit pivoter vers elle… avant de la lâcher, surprise de découvrir pareil visage, si pâle et délicat, face à elle, sans pour autant ôter la lame appuyant les côtes de l’inconnue. Sourcils froncés, un chuchotement sortit de sous sa capuche.

-Dracos, que faites-vous ici, ma Dame ?

On peut être voleuse et avoir le sens des convenances… D’autant qu’il s’agissait plus d’un automatisme qu’autre chose, la jeune femme ne s’attendant pas à rencontrer une jeune femme au port altier dans cette partie. Navrée malgré elle de l’avoir effrayée, elle vérifia que le couloir était désert, maintenant la pression sur la frêle créature. Pourquoi une dame de la haute se promenait-elle en pleine nuit dans le château royal ? Etait-elle une espionne ? Une fugitive ? Une autre voleuse ? Les réponses étaient multiples mais aucune ne satisfaisait la vampiresse.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeDim 19 Jan 2014 - 13:19


Elle savait qu’il existait des passages secrets dans le palais… dans tout Gloria d’ailleurs. A l’occasion d’une visite, lorsqu’elle était plus jeune, elle avait vu ses frères en ouvrir un sans le vouloir, et était restée émerveillée devant ce nouveau secret. Cependant elle n’avait pas pu l’explorer, son père l’avait appelée au même instant et même sans cela elle n’était guère vêtue pour des facéties de ce genre là… et néanmoins elle n’avait nullement oublié l’existence de ce fameux secret qui aujourd’hui allait peut-être lui servir. Si le siège avait été levé, elle ne pouvait tout de même trouver aucun prétexte pour sortir de la ville seule, et avec ses deux enfants, sans garde et avec de quoi faire un long voyage, ce n’était tout simplement pas possible. Non le mieux était effectivement de s’éclipser incognito et de son mieux et pour cela un passage secret était le meilleur des moyens. Mais elle ne savait plus du tout où il se trouvait ni même où il conduisait… elle ne savait pas grand-chose c’était vrai et plus que jamais elle se sentait démunie et perdue dans un monde bien plus grand encore que ce qu’elle avait pu tout d’abord imaginer. Et s’enfuir lui faisait indéniablement peur tout comme rester d’ailleurs… elle avait peur de Fabius, peur des Alayiens, elle avait peur de l’extérieur et d’être incapable de survivre sans tout ce luxe et surtout elle avait peur de conduire ses enfants à la mort par sa folie… Elle ne pouvait cependant rester, cela était certaine et encore moins avec ses enfants. Elle ne voulait pas qu’ils deviennent des fanatiques comme ces envahisseurs ou qu’ils suivent des chemins semblables à celui de leur père et de leur oncle. Et il fallait également l’avouer… elle croyait Korentin innocent et voulait le retrouver. Il s’était évadé et quand cela avait été annoncé elle en avait été si soulagée qu’elle avait failli en pleurer de bonheur. Elle devait le retrouver ! Elle ne pouvait pas le laisser seul ! Oui certes il y avait sa dragonne mais… mais c’était son cousin et elle l’aimait beaucoup et elle voulait le soutenir. Elle ne voulait plus être une jolie fleur décorant simplement un palais, elle voulait avant tout lui être utile. Oui pour tout cela, elle désirait partir d’ici le plus vite possible… Elle n’en pouvait tout simplement plus et ne voulait plus les supporter. Elle ne pouvait plus se supporter elle-même… sa faiblesse lui était invivable et honteuse.

Alors à la faveur de la nuit, alors que ses enfants dormaient et qu’elle quittait ses appartements avec la plus grande discrétion, elle tenta de retrouver ce fameux passage secret caressant les murs de pierres et testant les possibles cachettes des leviers et autres systèmes d’ouvertures. Elle ne savait pas bien comment s’y prendre ni comment elle parviendrait à emporter ses enfants et quoi que ce soit d’utile même si elle le faisait… Mais le premier pas était de trouver l’entrée. S’enfonçant dans un couloir destiné aux serviteurs, loin des gardes et des vigiles, elle posa une main sur un mur et poussa doucement sans obtenir aucune réponse. Pas là non plus de toute évidence. Et dire qu’au court des dernières soirées elle avait dû mener ce petit jeu avec de nombreuses pièces du palais sans que rien ne se passe… et plus les nuits passaient plus elle angoissait. Elle pressa à nouveau la pierre froide sous ses doigts tremblants, le sombre de la roche en contraste flagrant avec sa peau pâle et délicate et sous le manque de réponse, ses yeux se baignèrent de larmes silencieuses. La pression trop forte depuis la mort de Gregorist se faisait à nouveau sentir et ce fut avec un mordillement de la lève qu’elle se hâta de ravaler les sanglots qui faisaient déjà trembler ses épaules sourdement… Non ce n’était pas le moment de se mettre à pleurer et de se briser. Elle n’avait pas le droit de rester fragile pas en un moment pareil avec tant de choses qui entraient en ligne de compte. Il fallait qu’elle se retienne, pour ses enfants si non pour quoi que ce soit d’autres. Ils étaient déjà si inquiets et perdus eux-mêmes… et avec ce qu’elle s’apprêtait à faire ce serait certainement encore pire. Oui, du courage et de la force… Et en inspirant profondément elle se décida enfin à avancer un peu en espérant que la prochaine serait la bonne. S’accrocher à l’espoir qu’elle allait pouvoir sortir d’ici était la meilleur tactique dans son état…

Pourtant elle n’alla pas plus loin. Quelqu’un sembla la retenir, lui plaquant une main sur la bouche, étouffant le cri qui lui vint fatalement alors qu’elle agrippait faiblement le bras passé autour de son cou, tremblant soudain des pieds à la tête. Un assassin ? Un voleur ? Qui ? Tournée vers la source de l’agression, elle planta ses yeux bleu et surpris, apeurés, dans ceux de la personne qui venait de la rejoindre. Elle ne voyait que très peu les lueurs des prunelles face à elle, de cette silhouette drapée et encapuchonnée, mais la voix qui s’adressa à elle tout en la menaçant de son arme était indéniablement féminine. Une femme ? Qui était-elle exactement ? Au vu de son accoutrement, certainement pas une noble… probablement une intruse. Et le premier réflexe qu’elle aurait dû avoir était d’appeler la garde, ce qu’elle ne fit pas. D’une part parce que l’arme qui la menaçait était bien trop réelle et d’autre part parce que, si cette femme avait réussie à entrer dans le palais cela voulait également dire qu’elle connaissait des moyens d’aller et venir discrètement et qu’elle pouvait peut-être l’aider… Toute aide, dans sa situation, serait fondamentalement bonne à prendre, surtout alors qu’elle était si démunie. D’une voix basse, presque un souffle inaudible, elle finit par répondre, tremblant toujours doucement, comme un lapin prit dans les crocs d’un prédateur. « Je… je cherchais un passage secret » Autant jouer franc jeu, cette femme non plus n’était pas blanche après tout, une intruse pourrait-elle-même lui reprocher ce qu’elle faisait ? Elle en doutait. « Je désir quitter le palais. L’Empereur… » Elle se mordit la lèvre, n’aimant pas médire même maintenant. « L’Empereur a fait alliance avec les envahisseurs, il va transformer le Royaume en dictature. Il me faut partir, emmener mes enfants loin d’ici et retrouver ma cousine et mon cousin » Elle inspira précipitamment.

« Mon cousin… le véritable Empereur, je dois le retrouver. Il n’y a que lui pour arranger tout cela. Il n’y a rien fait, il n’est pas coupable de ce qu’on l’accuse je le sais ! » Elle avait manqué hausser le ton et se rattrapa, jetant un regard terrifié au bout du couloir, persuadée que les gardes avaient entendu, le cœur battant la chamade. Puis voyant que ce n’était pas le cas, elle revint à la femme qui lui faisait face. « Vous… vous n’êtes pas du palais n’est-ce pas ? Je vous en prie aidez moi… »
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeMar 21 Jan 2014 - 18:01

Si Hyrriena ne s’attendait pas à quelque chose, c’était bien de faire pareille rencontre au cœur du palais. Le visage innocent et poupin qui la dévisageait de ses grands yeux bleus effrayés semblait un appel à l’aide, une supplique muette pour Dracos savait quoi. Interloquée, la vampiresse observa avec attention sa trouvaille. Une perle dans l’écrin glacial des murs de ce château, un oiseau blanc tentant de s’échapper de sa cage grossière. Sur le visage blanc et lisse elle pouvait lire de la peur, bien légitime certes, mais l’inconnue ne semblait pas avoir peur que de celle qui pointait sur elle son arme. Il y avait autre chose, mais la voleuse ne parvenait pas à comprendre de quoi il en retournait.
En dépit de ce que les règles de la prudence lui avaient enseigné pendant de si longues années, la dague retourna à son étui, se rangeant d’un geste rapide et silencieux. Ce n’était pas la force quasi inexistante que possédait la Dame qui allait être une grande menace pour elle. Avoir les mains libres pouvait servir, par exemple à la bâillonner si nécessaire, d’autant que ses dents pouvaient s’avérer une arme de dernier instant si nécessaire. En attendant, elle avait autre chose à faire.

-Je… je cherchais un passage secret.

Un passage secret ? Etait-elle sérieuse ? La voleuse observa un instant le regard qui l’observait, celui d’une biche fuyant ses traqueurs. Bon, la réponse à sa question était donc oui. Elle était tout à fait sérieuse. Voilà qui expliquait les gestes étranges que la jeune fille avait cru voir l’autre exécuter. Cela étant, rien ne lui garantissait que passage secret il y avait. L’autre pouvait tout aussi être folle, ce qui expliquerait bien des choses. Mais si ce n’était pas le cas… L’existence d’un tel chemin serait une aubaine immense pour elle. Cela lui permettrait de rentrer et sortir du château impérial selon son bon vouloir, sans avoir à éviter les nombreux gardes, les gardes aléatoires, les couloirs qui n’aboutissaient nulle part, les courtisans qui se promenaient dans les endroits les plus incongrus. D’autant que le gain de temps ainsi fourni allait s’avérait considérable, du moins si l’on oubliait les temps de recherche. La vampiresse réfléchit rapidement, tandis que le murmure de l’inconnue parvenait à ses oreilles, justifiant le comportement étonnant auquel elle avait assisté.
Si le nouvel empereur avait effectivement pactisé avec les ennemis, fuir le palais était tout à fait compréhensible ; c’était même en réalité la chose à faire la plus sage. En revanche ce qui était étonnant était la facilitait avec laquelle la noble dame avait relaté ces évènements à son agresseurs. Rien ne lui garantissait que la jeune fille était bien étrangère au palais.

-Votre cousin ? Le véritable empereur ? Vous êtes la cousine de Korentin Kohan ?

Une proche parente de celui que tous appelaient traître, du meurtrier de l’empereur. Pas banale comme rencontre, mais la voleuse hocha doucement la tête, voilà ce qui devait inquiéter le petit moineau qu’elle avait face à elle. Malheureusement pour la jeune noble, sa présence faisait courir davantage de risques à Hyrriena si sa disparition se découvrait. Cette dernière cogita un instant, remerciant l’idiot qui avait si mal préparé les rondes des gardes. A moins bien sûr qu’il ne s’agisse que d’un soldat un peu plus feignant que les autres, mais les conséquences étaient les mêmes : positives.

-Vous êtes sûre qu’il y a un passage secret ici ?

Murmure pensif qui glissa jusqu’à la princesse, tandis que sa main gantée la voleuse effleurait le mur, ce dernier ne semblant en rien différent des autres; mais après tout c’était tout l’intérêt d’un passage secret.

-Non non, je ne suis pas du palais. Je ne fais que passer.

Un sort de détection aurait été le bienvenu mais elle n’en avait aucun à son actif qui puisse lui permettre de passer au travers d’un mur. D’autant qu’avec Dévoreuse dans le château, elle n’était pas sûre de pouvoir user de magie sans causer une quelconque catastrophe ; et ce, si la magie lui était encore accessible. Les vieilles méthodes allaient être de rigueur. Glissant la main dans sa cape, la jeune fille sorti un crochet, se servant du bout pour tapoter le plus délicatement possible, afin de ne pas alerter les gardes, le mur en face d’elle. Elle ne s’interrompit qu’un instant, le temps de jeter un regard vers le minois suppliant qui la fixait, pleine d’espoir. Grave erreur. Toute résolution de se débarrasser définitivement de l’autre sans regard en arrière fondit en une seconde. Quelle idée d’avoir l’air si innocent…

-Très bien. Montrez-moi ce passage secret, et je vous sortirai d’ici.

Les mots passèrent outre le barrage de ses lèvres sans même consulter sa raison, et se maudit elle-même pour ce manque de prudence. Mais le mal était fait et elle n’avait d’autre choix que de revenir en arrière, d’autant que l’aide d’une habitante de la ville pouvait toujours s’avérer utile. Secouant la tête face à sa propre bêtise, la jeune fille se remit au travail, soupirant de soulagement lorsqu’après plusieurs minutes de recherche un son plus clair se fit entendre. Satisfaite, elle entreprit d’appuyer sur toutes les pierres du mur. Cruel échec. Elle jura entre ses dents avant de se tourner vers sa nouvelle future compagne de voyage.

-Savez-vous comment cela s’ouvre ?

Après tout, autant qu’elle se rende utile. Hyrriena l’observa un instant, navrée de la voir en pareille tenue. Ses vêtements étaient tout à fait inappropriés pour un tel voyage. Elle ne dit rien cependant, préférant lui laisser la laisser dans le calme le temps de retrouver ses repères, si repères il y avait. Du moins était-ce son attention jusqu’à ce qu’un détail lui revienne brusquement.

-Vous… vous avez des enfants ?

Dracos, ne me dites pas qu’il faut les emmener eux aussi. Elle se passa une main sur le front, effondrée. Cette inconnue au visage de poupée allait être sa perte, elle le sentait. Et pourtant, elle ne regrettait pas sa réponse. Enfin, pas vraiment.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeJeu 23 Jan 2014 - 19:45


Ce fut un hochement de tête timide qui répondit à la question de l’encapuchonnée. Oui, elle était bien la cousine de Korentin. L’une d’elles à tout le moins. Esmelda comme elle aimait beaucoup Korentin… Il était si gentil et si bon, si droit ! Un homme digne et que l’on ne pouvait qu’apprécier pour ses immenses qualités, de cœur comme de dirigeant quoi qu’il puisse en dire. Il aurait fait un superbe Empereur ! Peut-être meilleur encore que Gregorist, paix à son âme dans les bras de l’esprit de la mort. Néanmoins, alors même que tous semblaient l’avoir adoré au moins autant qu’elle avait cela, ils maudissaient à présent son nom et le traitait, sans le moindre égard, de traître et de félon… Pourquoi ? Comment ? Comment pouvait-on simplement oublier l’affection que l’on éprouvait pour quelqu’un et tout ce qu’il avait fait et être capable, en toute âme et conscience, de lui jeter la pierre ? Korentin n’était pas coupable c’était clair ! Il n’aurait jamais pu faire une chose pareille, il aimait Gregorist comme un frère ! Ils avaient grandi ensembles… Non il ne pouvait être coupable et elle leur prouverait à tous même si c’était la dernière chose qu’elle faisait dans sa vie !

Et ce fut d’un hochement de tête un peu plus volontaire qu’elle affirma l’existence du passage secret. Elle était sûre qu’il était par ici. Maintenant qu’elle avait la confirmation que cette femme n’était pas du palais elle reprenait un peu courage. Oui le passage secret était forcément là, quelque part… mais où exactement ? Elle ne parvenait pas à le savoir. Mais peut-être que sa sauveuse elle le saurait ! Après tout ne s’était-elle pas introduite ici ? Elle devait être capable de le trouver c’était certain. Silencieuse, elle s’empêcha de poser milles questions sur la raison qui avait amené l’intruse dans le palais en pleine nuit, se demandant ce qu’elle pouvait bien avoir comme affaire ici ou si effectivement elle ne faisait que passer. Mais en ce cas, où allait-elle pour passer par le palais ? Voilà qui était bien curieux. Peut-être pourrait-elle le lui demander une fois en sûreté loin d’ici ? Oui c’était une très bonne idée ça, quand elles seraient loin, elle aurait sans aucun doute plus de liberté pour l’interroger que dans ce couloir où elles risquaient d’être découvertes à tout instant. Il valait mieux ne pas perdre trop de temps à discuter pour l’instant, si un garde arrivait là et les découvrait, elle ne donnait pas cher de leurs peaux à toutes deux…

Elle s’écarta légèrement pour la laisser faire, examinant avec de grands yeux le crochet qu’elle utilisait contre les murs. Puis lui décocha un sourire rayonnant et plein de gratitude lorsqu’elle accepta enfin de lui venir en aide. Les yeux pétillants de cette même reconnaissance elle la laissa examiner le mur un moment supplémentaire, tentant de se souvenir encore une fois comme le passage s’ouvrait… Et justement, à la question, elle manqua sursauter. « Et bien je ne crois… » Pas. C’était le mot qu’il manquait à sa phrase quand enfin l’illumination s’effectua et qu’elle se souvint effectivement comment on ouvrait le passage en question. Elle aurait dû s’en souvenir ! Et elle se fustigeait à présent d’avoir été si sotte. Mais au moins se souvenait elle maintenant, ce n’était pas si mal après tout, elle aurait pu l’oublier totalement et être coincée. « Oh si je me souviens je crois. Il faut que j’essaye » Attrapant les pans de sa robe pour ne pas se prendre les pieds dedans, elle les releva et s’avança un peu, timidement, afin d’examiner le pied du mur avec attention.

Cependant, à la question sur ses enfants elle cligna des yeux et se redressa pour lui faire face avec un fantôme de sourire à la fois triste et tendre. « Oui… » La réponse n’était qu’un souffle délicat « Deux » Pourtant à la réalisation que sa sauveuse refuserait peut-être de les emmener elle se décomposa de nouveau et se mordit la lèvre, terriblement gênée et le cœur battant follement, comme celui d’un oisillon. « Je ne peux pas les abandonner… on leur dirait de me haïr, on en ferait des Alayiens peut-être… Je ne peux vraiment pas » Et l’agonie dans sa voix le montrait bien. « Je sais… je sais que je vous encombrerais mais je vous en prie… Je vous promet que je ferais tout ce que vous me demanderez pour ne pas être un poids trop important » Même si elle était faible et délicate, elle pouvait toujours être utile, au moins avec sa magie et son totem, et elle pouvait toujours user de son nom… Après tout, qui n’aiderait pas une Kohan n’est-ce pas ? Elle était prête à tout faire si cela permettait de partir d’ici. Et d’ailleurs, avec une détermination affermie par le désespoir, elle se tourna vers le mur et cligna des yeux.

Le sortilège du bond, elle ne l’avait jamais utilisé avant cela, et elle crut un instant périr en traversant le mur, son cœur ratant un battement et son esprit se vidant de toute pensée. Pourtant la roche semblant se fondre et ne devenir plus qu’une illusion intangible et vacillante alors qu’elle-même réapparaissait dans le boyau qu’il avait dissimulé, noir et sombre. Déséquilibrée à l’arrivée, elle trébucha et manqua tomber, se rattrapant de justesse au mur le plus proche en étouffant une exclamation de surprise et de peur. Elle n’avait guère entraîné ses dons magiques jusque-là, aussi était-elle très fière de parvenir à user d’un sortilège complexe comme celui-ci pour la première fois sans grande catastrophe. Se redressant avec un soupire, elle reprit les pans de sa robe, et regarda l’intérieur du boyau sombre en reculant de quelques pas. Cela faisait un peu peur, à vrai dire, mais c’était après tout son moyen de sortie. Se tournant vers l’autre femme, elle eut à nouveau un sourire rayonnant.

« Et voilà… c’est grâce à vous, je vous suis infiniment reconnaissante » Elle l’était, et même profondément. Elle n’en aurait jamais été capable toute seule. Avoir quelqu’un près d’elle était un soutient même si c’était une inconnue. « Nous… nous pouvons rejoindre mes appartements facilement, il n’y a pas beaucoup de gardes sur le chemin. Je vous promets de faire très vite et ensuite…. Nous… nous pourrons partir » Elle se mordit à nouveau la lèvre, penaude de penser ainsi mais finit tout de même par laisser ses réticences au placard devant la situation présente. « Et… hm… si… si vous désirez prendre des choses, allez-y… Elles ne manqueront ni à Fabius ni à Moi »
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 14:34

Entre suppliques et hochements de tête, Hyrriena avait un choix varié de réponses. Elle grimaça sous sa capuche et tenta de conserver sa patience, secouer la demoiselle pouvait s’avérer tentant mais risquait d’attirer l’attention des gardes et d’affoler la jeune noble. A moins que par une sinistre coïncidence sa tête cogne contre le mur, l’assommant purement et simplement. L’idée était particulièrement alléchante, d’autant qu’il suffisait de songer au sang qui pouvait ruisseler sur la blonde chevelure pour que la vampire dirige son regard vers le cou gracile et délicat. Si pâle… On pouvait deviner les veines qui battaient au rythme du cœur chaud qui permettait à la Dame de tenir debout. Une tentation pécheresse. Cette fille était une véritable invitation à la gourmandise. En retenant un éclat de rire, la voleuse se fit la remarque, après un instant de réflexion, que les hommes devaient avoir le même genre de pensées, bien qu’elles ne soient pas tournées vers le même genre de gourmandise. Pauvre enfant. Elle se retrouvait entourée de chasseurs quel que soit l’instant. Toutefois, l’idée de s’auto-comparer à des êtres humains, pire, à des hommes, des pervers, fit perdre la bonne humeur de la voleuse. Non, elle n’était pas comme eux, sûrement pas. Et puis les hochements de tête n’attireraient pas l’attention des gardes, il fallait voir le bon côté des choses.

Un sursaut, et elle observa avec de gros yeux la jeune femme en train de lui dire qu’elle ne se souvenait pas de la façon d’ouvrir ce fichu passage secret. C’était tout simplement impossible. Sortir d’ici avec cette… euh… nunuch, allait s’avérer compliqué. Elle se remémora son chemin pour venir et grimaça en songeant que le temps qu’elle avait mis allait doubler voire tripler si elle se faisait accompagner. Elle ne pouvait non plus renier sa parole. Quoi que, elle n’avait jamais fait grand cas de l’honneur, cela n’allait pas être maintenant que cela allait commencer. Elle pouvait tout aussi bien disparaitre comme elle était arrivée, en silence et seule. L’autre ne prendrait pas le risque d’appeler sous peine de se faire elle-même récupérée et sans aucun doute enfermer dans ses appartements. Le moineau retournerait dans sa cage ; à condition toutefois qu’elle ne fasse ses yeux malheureux à la vampiresse, sans quoi cette dernière allait-être incapable de quoi que ce soit.
Toutefois la jeune dame se décida à lui épargner plus amples réflexions et se reprit, se baissant pour examiner le mur tandis que la vampiresse vérifiait les environs. La chance était de leur côté, et pas qu’un peu. Personne encore n’était venu, ni garde ni enfant qui courrait. Et pourtant la sécurité aurait dû être renforcée. Pensive, Hyrriena se demanda si d’autres n’utilisaient pas ce passage ; comme le nouveau empereur par exemple. Si tel était le cas, cela pouvait expliquer que nulle ronde ne soit effectuée par ici ; il devait vouloir passer en toute tranquillité. Et si tel était le cas, leur arrivée serait toute aussi discrète. Quant aux enfants, le simple fait qu’il fasse nuit et que ce soit une période dangereuse devait être une explication valable. Elle pinça les lèvres, espérant avoir raison, et reportant son attention vers l’avant pour écouter les explications de la Kohan. Deux enfants. DEUX enfants ? C’était une plaisanterie ! Qu’importait qu’on en fasse des alayiens du moment qu’elle-même était loin ! Elle ronfla, furieuse, et se retint d’arracher le cœur affolé de la princesse. Comment allaient-elles s’enfuir discrètement avec des bambins gênants et bruyants ? Elle n’était pas une garderie ! Furieuse, elle siffla sa réponse le bas possible, tachant de maitriser son agacement.

-C’est hors de question ! Nous ne pouvons pas nous encombrer de… de… d’enfants !

S’éloigner de leur mère ne pouvait que leur faire du bien, malgré ce qu’en pensait ladite génitrice. Ils apprendraient la vie, à être autonomes.
Pliés, dépliés, ses doigts gantés tentaient d’extérioriser son agacement, et la voleuse braqua un regard d’or dur sur le petit oiseau à ses côtés, déterminée à lui faire rentrer une once de bon sens dans le crâne.

-Très bien ! Allons les chercher en vitesse alors.

Et cette fois s’était sa voix à elle qui agonisait douloureusement. Consciente qu’elle manqué sa bonne ‒ ou mauvaise selon le point de vue‒ résolution, elle se rattrapa juste au moment où son interlocutrice disparaissait.

-Et au moindre braillement je m’en débarrasse !

Elle se serait crue dans une mauvaise pièce de théâtre. Elle souffla en silence et se concentra sur ce qui lui faisait face.
Passer au travers du mur n’était pas vraiment une idée reluisante, même en sachant qu’elle ne s’assommerait pas contre ; du moins en principe, rien ne lui garantissait qu’un mécanisme quelconque ne laissait pas passer une seule personne à la fois. Elle inspira profondément avant de poser un pied en arrière, prendre son élan et sauter à son tour, prête à dégainer sa lame si besoin. Mais tout était sécurisé et elle atterit sans mal sur le sol, effectuant une roulade pour amortir la chute et s’rrêtant de justesse avant de percuter la jeune mère. Elle se releva en époussetant sa tenue, écoutant distraitement les remerciements.

-Ne me le faites pas regretter. Attendez un instant.

Se retournant, elle ferma les yeux et laissa à son tour la magie l’envahir, avant de tracer un piège glacé sur le sol. Si l’on tentait de les suivre, le poursuivant aurait une bien mauvaise surprise et se verrait gelé sur place. Satisfaite, elle se retourna et, ôtant son gant droit, fit apparaitre cinq petites flammèches au bout de ses doigts blancs, illuminant faiblement l’intérieur du tunnel.

-Bien. Ne faites pas demi-tour surtout, pour votre propre sécurité. Allons aux appartements.

Elle se mit en marche, éclairant le couloir de sa main tendue, Calivni dans l’autre, avançant en silence à pas de chat. Elle ignorait ce qui l’attendait au bout du chemin mais préférait se méfier.

-Peut-on accéder à l’armurerie ?

La jeune dame ne savait probablement pas se battre, mais lui trouver une dague ne pouvait pas faire de mal en cas d’attaque, surtout si elle devait défendre ses enfants. Une dague, un poignard ou couteau même ferait l'affaire, du moment qu'elle pouvait sauver sa vie et celles des siens. Une mère pouvait s’avérer un guerrier redoutable quand ses petits étaient en danger, Hyrriena en avait déjà fait la fascinante et dangereuse expérience après s'être repue d'un jeune enfant, il y avait bien longtemps de cela. Les hurlements de la mère l’avaient rendue partiellement sourde pendant un long moment et elle avait depuis toujours vérifié que toute arme vivante était suffisamment éloignée pour qu'elle puisse recommencer. Elle imaginait difficilement sa nouvelle compagne de voyage faire de même mais avec deux enfants, elle avait dû développer un certain sens de la protection, aussi faible soit-il. Deux enfants… Elle n’en revenait toujours pas. Ne manquait plus que le chien et elle pourrait aller se jeter du haut d’une fenêtre.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeLun 27 Jan 2014 - 19:10


Le lui faire regretter ? Elle n’en avait vraiment pas l’intention, bien trop heureuse et reconnaissante de son aide providentielle pour cela. Oh oui elle ne lui ferait pas regretter un seul instant c’était juré, elle ferait tout ce qu’elle pouvait pour ne pas le lui faire regretter… Voilà tout ce que disait le sourire sincère qu’elle lui dédiait sans une once d’arrières pensées. Sa sauveuse était tellement gentille et généreuse de bien vouloir l’aider, c’était le moins qu’elle puisse faire que de s’assurer de ne pas être plus un poids que nécessaire. Et elle était certaine que ses enfants se tiendraient très bien aussi ! Le plus âgé était assez grand pour comprendre et le plus petit ? Elle le calmerait par magie au besoin ou avec des plantes. Oui, l’endormir était la meilleur des solutions, ainsi il ne souffrirait nullement durant la fuite et ne serait pas un danger en les faisant repérés. Se redressant, elle la regarda utiliser la magie à son tour et cligna des yeux, curieuse et malgré tout émerveillée de cet acte qu’elle sentait plus qu’elle ne voyait. Elle adorait la magie oui, mais n’en avait jamais vraiment usé pleinement, n’en ayant pas eu l’occasion ou la nécessité… et en sortilège offensif ou tiers, elle ne connaissait pratiquement rien si ce n’étaient de très vagues notions qui ne lui disait rien. Elle n’entendait pas grand-chose à la violence après tout. Cela pouvait sembler stupide, mais elle ne supportait pas du tout la violence, ne l’avait jamais supportée… la seule et unique fois où on avait tenté de la tuée, elle en était restée tétanisée des jours entiers. Même voir ses frères s’entraîner était parfois pesant, surtout en imaginant les armes qu’ils maniaient fendre la chair et provoquer blessures et mort… rien que d’y penser oui, elle en avait la nausée et se sentait sur le point de tomber dans les pommes. Il ne fallait surtout pas y penser maintenant ! Si elle tombait inconsciente ou se sentait mal cela n’aiderait pas sa sauveuse après tout….

Elle inspira profondément et se reconcentra sur l’instant présent. S’avançant dans le boyau sombre, à demi éclairé par les flammes magiques, elle se mit à chercher sur chemin. Cependant, le passage secret était lisse et à première vue sans repères, construit bien différemment du reste du château. Il semblait, réellement, plus vieux que le reste… et usité. Par qui ? La question faisait frémir. « Pouvez-vous vous approchez de ce mur et l’éclairer s’il vous plait » Demanda-t-elle doucement. Attendant que l’autre femme approche et n’illumine le mur, elle put enfin discerner convenablement ce qu’elle avait sentir sous ses doigts. Des inscriptions. Elles étaient en langue commune ce qui les laissait librement lue et elle put sans soucis trouver un chemin en naviguant grâce à ces indications sur les directions. A la question au sujet de l’armurerie cependant, elle s’arrêta, chercha une minute durant une pierre indicative puis lu ce qui s’y trouvait. « Je crois que l’on peut. C’est par ici » Elle désigna une intersection à moitié plongée dans les ombres, un peu plus loin. « Mais ce n’est pas sur le chemin de mes appartements... » Elle réfléchit une minute, puis se décida « Je peux aller chercher mes enfants pendant que vous vous y rendez, et nous pouvons nous retrouver ensuite » Elle lui sourit courageusement « Je ne risque rien à y aller seule, et je n’en aurais pas pour longtemps je ne compte prendre que le stricte nécessaire » En espérant que Logan soit déjà endormit et que personne ne la croise dans les couloirs. Elle se dépêcha d’ailleurs en prenant la bonne porte et se glissa derrière une tapisserie, ses pieds nus et gelés ne faisant guère de bruit sur le parquet. Elle se glissa vers la chambre des enfants et s’approcha de la table à langer, à côté de laquelle se trouvaient ses plantes et des pots.

Avec des gestes doux mais assurés, elle prépara une décoction pour son bébé, et le prit dans ses bras, le faisant taire alors qu’il commençait à geindre, avant de lui donner la potion en lui chuchotant des mots aimants. Elle n’avait qu’une peur, c’était que son mari se soit réveillé, mais elle tentait de faire aussi vite et efficacement que possible afin de pouvoir rejoindre sa sauveuse et partir d’ici rapidement. Passant dans la pièce à habillage de leurs appartements, elle déposa son enfant confortablement dans un panier spécialement prévu à cet effet et retira sa tenue de nuit pour enfiler une robe simple qui ne la gênerait pas autant et des chaussures, frissonnant en se glissant dans les habits chauds. Puis elle récupéra son enfant, le berçant toujours avec douceur en souriant. Elle avait déjà un balluchon de prêt au cas où elle trouve son fameux passage secret, il ne lui manquait que le prendre et réveiller son aîné et elle pourrait fuir définitivement. Toute guillerette, elle se tourna pour sortir de la pièce et continuer son butinage mais resta figée, son sourire se flétrissant d’un seul coup sous la surprise.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeJeu 30 Jan 2014 - 20:40

Discrètement tapis dans la pénombre, il attendait. Ses yeux clairs suivaient les allées et venues de la silhouette féminine qui se faufilait silencieusement d'un bout à l'autre de leurs appartements avec la légèreté d'un écureuil. Un rictus mauvais étira ses lèvres, malsaine grimace qui ne laissait rien présager de bon pour la jeune femme encore insouciante. Cela faisait pourtant plusieurs nuits déjà que Logan pouvait assister au spectacle de son épouse quittant sa couche pour s'en aller fureter dans les couloirs du palais. Simples promenades pour pallier à ses crises d'insomnies depuis le décès de Grégorist s'était-elle justifiée lorsqu'il l'avait interrogée sur le sujet. Une excuse des plus valables, assurément, si tant est que le charmant visage d'ange fut capable de formuler le moindre mensonge sans que ses traits n'hurlassent sa culpabilité. Le Rat n'avait donc pas été dupe bien longtemps, sans toutefois parvenir à comprendre ce qu'elle manigançait exactement, et avait donc joué la carte de la crédulité en attendant plus amples informations.

Ce soir, pourtant, les choses étaient différentes, Morgane n'avait pas regagné le lit conjugal et s'affairait dans la chambre des enfants. Lorsqu'un gémissement rapidement étouffé était venu lui caresser les tympans, il s'était levé à son tour pour surprendre la belle en flagrant délit et la confronter à ses mensonges. Sans un bruit, ni même prendre le temps d'enfiler un pantalon par-dessus ses sous-vêtements crasseux, il s'était glissé dans la pièce qu'elle occupait alors avant de s'adosser à l'encadrement de la porte, les bras croisés devant lui.
Quelques instants s'écoulèrent ainsi, sans que rien ne sembla troubler la fébrilité de la blonde apprêtant ses affaires pour une sortie qui, de toute évidence, n'avait pas été prévue pour être remarquée avant le lendemain. Quand finalement elle remarqua sa présence, le rictus qu'affichait le Rat se mua en un franc sourire de satisfaction morbide à la vue du radieux visage brutalement envahi par le doute, la surprise et la peur. Pauvre Morgane, si naïve et candide, mais quel délicieux spectacle pour celui qui était encore son époux.

« Tu allais quelque part ? »

La voix, froidement maîtrisée, avait claqué brutalement dans le silence de la pièce sans même qu'il lui fut nécessaire de hausser le ton. D'un geste du menton, Logan désigna le couffin avant d'ajouter non sans ironie :

« Le petit est sans doute victime d'insomnies lui aussi et, en bonne mère, tu vas lui faire prendre l'air, je présume ? Avec des vêtements de rechange et de quoi le nourrir pour plusieurs jours, il est vrai que le palais est vaste, tu pourrais te perdre et ne plus retrouver ton chemin. »

Il s'en délectait véritablement : de rat, il était devenu tel un chat jouant avec sa proie, non sans s'interroger sur la manière dont il porterait le coup de grâce et dégusterait la malheureuse victime. Pensif, il se passa une main sur le menton, les rouages de son esprit retors s'activant pour déterminer quel était le meilleur profit à tirer de ce soudain accès de courage et d'indépendance malencontreusement avorté.

« A quel moment as-tu décidé de trahir, les tiens, dis moi ? Quand Grégorist est mort, quand Korentin a été emprisonné ou quand Fabius a ouvert nos portes aux Alayiens ? »

Non pas qu'il y accorda une grande importance, il s'agissait surtout pour lui d'insister sans vergogne sur la notion de trahison. En prenant la fuite, Morgane se détournait de la véritable famille impériale, de son souverain légitime et, surtout, jetait l'opprobre sur la fidélité de son propre père. Elle lui avait demandé de réclamer le duché à l'empereur, fort bien, elle venait de le lui livrer sur un plateau.

« Je pourrais te faire arrêter, tu en es bien consciente j'espère ? Ou es tu encore trop stupide que pour comprendre que grâce à ton petit numéro lors de la cérémonie du couronnement, je n'ai même pas besoin de mentir pour faire accepter l'idée de ta trahison... »

Perspective alléchante s'il en était, car Darius ne tolèrerait jamais que sa fille chérie puisse être retenue captive des geôles de Fabius. Sitôt que la nouvelle arriverait à ses sourdes oreilles, le vieux duc ferait objection, soutenu en cela par ses fils dévoués, et l'empereur n'aurait plus d'autre choix que de faire prononcer son éviction. Le duché reviendrait finalement au dernier héritier encore fidèle au pouvoir en place, un pauvre mari éploré victime des malversations de ceux qui avaient abusés de sa confiance. Juste récompense après tout, pour celui qui avait attendu ce moment dix-sept longues années durant.

Le regard mauvais, il laissa la menace en suspend quelques instants, curieux de voir par quelles suppliques elle tenterait de le faire revenir sur sa décision.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeDim 2 Fév 2014 - 17:24

Guidée par le petit oiseau aux cheveux clairs, Hyrriena avançait à pas de chat, observant avec attention ce qui l’entourait, fascinée de savoir qu’elle pourrait compter sur ce passage pour faire ses allers et venues. Encore fallait-il qu’elle puisse se repérer mais au vu de ce que lui montrait la Dame, le mur était gravé d’inscriptions lisibles par tous et éclairées doucement par les flammes vacillantes dansant au bout des doigts de la vampiresse. Son voyage au cœur même du palais n’aurait été tout à fait inutile. Ecoutant attentivement la jeune dame, la voleuse hocha la tête, notant le chemin prit par sa compagne de fuite au cas où elle aurait besoin de la rejoindre. Après tout, elle ne comptait pas s’attarder dans l’armurerie, ayant déjà ce dont elle avait besoin.
Suivant le boyau sombre, sa main gauche toujours gantée glissant sur le mur tout près, elle se dirigea toujours tout droit, éclairée par les flammèches, prenant garde à noter les différentes intersections pour ne pas s’y perdre si urgence il y avait. Un vieux réflexe, celui d’assurer ses arrières au cas où tout n’allait pas comme il le fallait. Elle se souvenait des quelques fois où elle avait bien faillit se faire lyncher ou éventrer parce qu’elle n’avait pas fait attention au chemin suivi et aux possibles solutions de retraite. A présent elle prenait garde. Toujours.

Le tunnel déboucha sur une petite porte de bois et la vampire éteignit sa magie, remit son gant et posa les deux mains sur le panneau de bois, écoutant avec attention ce qu’il se cachait derrière. Au vu du bruit, ou plutôt de l’absence de bruit qu’elle perçu, il n’y avait strictement rien. Haussant un sourcil, la silhouette encapuchonnée poussa la porte. Rien. Elle jura entre ses dents et augmenta la pression, le panneau cédant avec un grincement, des bruits de ferraille et moult craquements. Une grimace tordit un instant les traits vampiriques de l’intruse et elle coupa sa respiration, glissant par l’entrebâillement pratiqué et sautant à terre après s’être assurée que l’endroit était désert. La pièce dans laquelle elle se trouvait n’était pas très grande et bien encombrée bien qu’une certaine logique de rangement se fasse sentir. Il y avait un petit peu de tout, allant des armes de corps à corps aux divers objets nécessaires à un éclaireur ; lampe, torches, cordes, poignards… Approbatrice, la jeune fille jeta un bref coup d’œil à l’étagère dissimulant le souterrain ; le décorateur avait été ingénieux. Le cadre de bois était exactement taillé à la taille de la porte qu’il dissimulait et il se fondait parfaitement à l’environnement.
Petite souris fouinant les objets, elle jeta un regard vers l’entrée officielle, étonnée de ne trouver personne pour garder l’endroit alors même que son odorat lui signalait une désagréable odeur de sueur humaine, bien que lointaine. En silence, elle se déplaça jusqu’à la porte fermée et écouta attentivement, percevant enfin le souffle régulier d’un soldat. Voilà pourquoi elle était tranquille. L’existence du passage dans cette pièce devait être oubliée et l’épais panneau qui séparait le couloir à la réserve d’arme était suffisant pour la protéger. C’était presque trop simple, et Hyrriena fut un instant déçue de ne pas voir ses capacités de voleuse mise plus à profit. Elle haussa les épaules pour elle-même et s’éloigna pour chercher ce dont elle avait besoin, la lumière du couloir filtrant sous la porte lui permettant de se repérer sans mal. Se hissant sur la pointe des pieds, elle récupéra une corde petite, fine et extrêmement légère. Satisfaite, elle la récupéra et l’accrocha à sa ceinture avant de se tourner vers les armes. La jeune dame aurait peut-être besoin de quelque chose pour se défendre, encore fallait-il qu’elle soit capable de s’en servir. Après un instant d’hésitation, la vampire récupéra une petite dague toute simple et un fouet, ignorant quelle arme serait la plus à même de servir la jeune demoiselle. Pour elle, elle attrapa une armure bleue et noire, légère, sa tunique commençant vraiment à s’abîmer, et une paire de gants aux longues griffes d’ébène. Sa capacité à se battre à mains nues étant quelque peu limitée, une telle arme de secours pouvait s’avérer plus qu’utile. Satisfaite, elle fit demi-tour, sautant dans l’ouverture du passage secret avant de s’arrêter, ses yeux dorés attirés par un éclat lumineux, celui rosé d’une fine lame mal rangée dans son fourreau. Fascinée, la voleuse réfléchit un instant, sachant parfaitement que ses deux dagues lui suffisaient. Mais celle-ci semblait… spéciale. Ni une ni deux, elle ressauta au sol, s’empara de l’objet de sa convoitise et repartie en courant, ne laissant derrière elle que les vides des emplacements encore récents de son butin.

Suivant le même chemin emprunté quelques instants plus tôt par la jeune humaine, elle atterrit dans une tapisserie poussiéreuse tandis qu’une discussion houleuse se faisait entendre. Une voix masculine et celle de Petit Oiseau qui lui répondait avec timidité. Hyrriena fit la moue, elle comprenait à présent pourquoi la noble n’était pas encore revenue. Quelqu’un l’avait intercepté, et elle aurait pensé à son époux si elle ne l’avait pas entendu parler d’arrestation. Aucun homme n’arrêtait sa femme. Poussant la tapisserie après avoir posé sa récolte dans le tunnel, la furtive jeune fille se figea en voyant la proximité du couple puis, heureuse de constater que l’homme était trop occupé à menacer la jeune mère, elle se dirigea lentement mais surement vers la porte d’entrée, récupéra la clé qu’elle glissa dans une poche et abaissa son capuchon. Le moment était venu de jouer un peu. Voilà longtemps que la jeune vampire n’avait pas trouvé de proie qui lui convienne et ne pouvant lutter. Celle-ci, si lamentable et à l’odeur tellement nauséabonde que la voleuse n’avait pris qu’une goulée d’air avant de refermer prestement son conduit olfactif. Il était hors de question que la légende d’une vampire morte par l’odeur d’un slip humain se créée ainsi. Tirant sa dague, elle laissa le bout pointu se poser sur la gorge crasseuse tandis qu’elle se jetait sur lui en grognant, dévoilant ses canines suintantes de venins, songeant distraitement qu’elle aurait besoin d’un bain pour ôter l’odeur persistante qui allait imprégner ses vêtements.

-Le plus stupide est plutôt celui qui s’en prend à une protégée d’un vampire.

Elle le fixa avec colère, priant un instant pour que les gardes n’arrivent sans quoi elle serait obligée de partir en courant ‒sa férocité en prendrait alors un coup‒ avant que le sang battant à la tempe et le cœur au rythme sourd, tout près, si près, n’attire son attention.

- Profites-en pour filer Petit Oiseau. Je ne crois pas que tâcher de sang ta robe avant même le départ soit une bonne idée.

Belle assurance que la sienne, puisqu’elle n’avait en réalité aucune idée de ce qu’elle allait faire de l’humain. Lui déchirer était horriblement tentant mais serait trop long. L’assommer et le ligoter serait une bien meilleure idée. Oui, cette idée lui plaisait.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeLun 3 Fév 2014 - 20:55


Elle n’aurait jamais pensé le voir là… Cela ressemblait horriblement à un cauchemar, une de ses nombreuses peurs devenue soudain réalité. Et pourtant elle ne pouvait nier qu’il était parfaitement réel, de chair et d’os, et d’odeur difficile comme à son habitude. Moins que sans bain, le couronnement en avait nécessité un, mais tout de même, une touche de parfum ou simplement un gant humide et des vêtements propres… et Dracos, encore maintenant alors qu’il semblait exulter de la prendre sur le fait elle parvenait à s’inquiéter de sa tenue. S’inquiéter pour lui d’une certaine façon car après tout il était effectivement son époux. Problème, elle ne devait pas, tout était fini désormais et en prenant la fuite elle mettait ainsi terme aux années où elle avait été contrainte de le supporter lui et tous ses travers. Pourtant en cet instant, il se tenait entre elle et la sortie, et représentait un obstacle à sa liberté et à sa fuite… « Je… » Sa voix semblait s’être enfuie loin d’elle. Elle ne parvenait pas à aller plus loin et resserra son enfant contre elle en un geste protecteur, autant envers elle-même qu’envers lui. Trahir les siens ? Non ! Jamais elle n’avait trahit les siens ! Tout au contraire elle les adorait et souffrirait pour eux si nécessaire… mais ce que faisait Fabius ! Ce n’était pas une bonne chose, ce n’était pas juste ! Il avait laissé les nordiques s’écraser sur les murs de Gloria, il avait ouvert les portes aux alayiens et pactisé avec l’ennemi ! Il était mauvais, vraiment et ses décisions l’étaient encore plus. Esmelda le lui avait pourtant dit et elle aurait bien mieux fait de l’écouter avant cela ! Elle secoua faiblement la tête, ouvrit de nouveau la bouche, laissant filtrer une toute petite voix frêle et sur le point de se briser. « Non je ne les ai pas… » Comment pouvait-il même penser une telle chose ? Plus que la tristesse, c’était un fond de colère et d’indignation qu’elle ressentait devant cette accusation et un instant elle eut l’horrible envie de lui vider une carafe d’eau sur la tête pour l’empêcher de continuer à proférer de tels mensonges. Elle ne trahissait pas les siens ! Elle allait justement les retrouver ! Elle allait…

La faire arrêter ? Ce fut un coup supplémentaire à son cœur. Même si Logan ne l’aimait pas et se montrait odieux, jamais elle n’aurait pensé qu’il en arriverait là. Et la constatation lui fit monter les larmes aux yeux alors qu’elle serrait encore davantage le poupon contre son cœur. Elle ne pouvait pas… pas le laisser faire, elle devait protéger ses enfants et retrouver les siens. Mais son père et ses frères ? Si on leur faisait du mal à eux aussi ? Il faudrait qu’ils puissent s’enfuir également. Oui elle l’espérait. Le peuple d’Elena leur était fidèle, et ils connaissaient la ville mieux que personne. Ils pourraient échapper à Fabius et rejoindre Korentin également. Pourtant elle n’eut pas le temps de finalement formuler la moindre réponse cohérente au milieu de ses bégayements et de ses tremblements. A ce moment-là sa sauveuse mystérieuse sembla surgir de nulle part et prit les choses (Logan à l’instant) en main… Elle sursauta et porta une main à ses lèvres, ouvrant de grands yeux devant ce spectacle perturbant et effrayant. Une vampire ? Sa sauveuse était une vampire ? Comment était-ce possible qu’une vampire se soit introduit dans le palais ? Et pourquoi ne l’avait-elle pas mangée ? C’était incompréhensible ! Et surtout… contre nature. Elle qui suivait les enseignements du nord ne pouvait que se récrier face à cette créature monstrueuse. Monstrueuse vraiment ? Pourtant elle ne lui avait rien fait et l’aidait à s‘échapper, la protégeait de Logan… Elle l’a protégeait. Elle n’aurait pas dû pourtant, les vampires n’aidaient pas les humains, alors pour quoi elle le faisait ? Pourquoi ne pas l’avoir mordue tout de suite pour en finir ? Parce qu’elle lui avait montré le passage ? Non ça ne suffisait pas, elle aurait pu la tuer ensuite… Pourtant les nordiques disaient que les vampires devaient être abattu jusqu’au dernier ! Elle n’y comprenait plus rien mais était tout de même certaine d’une chose, ne pouvant nier l’évidence : cette vampiresse l’aidait. Alors peu importe ce qu’elle était.

Elle se mordit la lèvre. Son fils ! Son aîné… elle ne pouvait pas partir sans lui et pourtant… si elle ne partait pas maintenant, elle ne partirait jamais, cela semblait une évidence aussi certaine que l’aide de la vampiresse. Un instant incertain, elle sentit les larmes couler sur ses joues, le cœur déchiré par la décision qu’elle s’apprêtait à prendre. Elle allait devoir le laisser, il fallait partir, si elles attendaient encore elles seraient prises, Logan alerterait les gardes… Elle prit une profonde inspiration, tremblant de tous ses membres, regardant d’abord sa sauveuse puis Logan, serrant contre elle son enfant… Son petit dernier, encore un nourrisson, si jeune… Elle allait abandonner son autre garçon à cause de cet homme, de cet homme infâme qui n’avait jamais une seule minute de son existence eu de tendresse pour qui que ce soit d’autre que lui-même pas même ses propres enfants. Que ferait-il de Hakon ? Elle ne savait pas. Son Hakon… Se mordant la lèvre presque jusqu’au sang elle laissa filtrer d’une voix déterminée bien que pleine de souffrance sincère. « Lorsque je t’ai vu pour la première fois… » Elle le tutoyait pour la première fois en cette soirée « J’ai sincèrement cru que tu avais une chance de le supplanter. Mais tu n’es rien comme lui Logan sache le… tu n’es qu’un égoïste… » Elle ravala un sanglot « Et tu finiras ta vie tout seul, haït de tous. J’espère que le jour où tu mourras tu te rendras compte de ce que tu as perdu en te comportant ainsi avec les autres… Adieu, mon époux » Elle se détourna de lui, attrapa son sac et son baluchon d’une main et fila au travers des appartements, jusque dans le passage secret où elle attendit la vampire, le cœur battant et sur le point de se briser sur place sous les remords déjà bien présents. Toutefois, si elle pleura en silence, elle n’attendit cependant pas pour détaler en sa compagnie lorsqu’elle la vit enfin la rejoindre et plongea plus avant dans le boyau secret en consultant les pierres indicatives qui se faisaient plus effacées et moins lisibles avec les tournants…
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeVen 7 Fév 2014 - 18:48

Pitoyable. C'était véritablement le seul mot qu'elle lui inspirait à l'instant présent, alors même qu'elle essayait vainement de formuler une réponse aux accusations de son époux. Comment donc avait-elle pu trouver la bravoure de ne serait-ce qu'envisager prendre la fuite ? Ironiquement, elle lui apporta la réponse d'elle-même, resserrant tendrement mais peureusement le plus jeune de leurs fils encore endormi dans ses bras. Il fallait croire que la peur d'une mère craignant pour son enfant avait bel et bien le pouvoir de pousser cette dernière à se découvrir un courage insoupçonné. Impassible, le cruel visage du Rat demeura figé dans l'expression de son plus profond mépris lorsque Morgane leva sur lui un regard embué de larmes. Les dernières miettes d'espoir de la jeune fugitive venaient de s'effriter, d'un instant à l'autre, elle allait s'effondrer en pleurs et se confondre en excuses de toutes sortes. Pitoyable, c'était bien le mot. Se jugeant encore trop bon avec elle, Logan administra le coup de grâce :

« Tu as joué, et tu as perdu. Mais ne sois pas trop dure avec toi-même, nous savons l'un comme l'autre que tu n'as jamais eu la moindre chance de réussir. Tu n'es pas taillée pour cela... »

Il s'interrompit brusquement toutefois lorsqu'il ressentit contre sa peau le contact froid et acéré de l'acier dont était faite la lame que l'on venait de glisser sous sa gorge. Une voix féminine inconnue s'éleva ensuite, à l'instant même où venait apparaître devant son regard bleuté une mâchoire aux canines beaucoup trop développées que pour être humaines. L'instinct de survie le paralysa littéralement sur place, figeant chacune de ses fibres musculaires dans une immobilité que n'eut reniée une statue de marbre. Son cerveau nécessita d'interminables secondes pour assimiler les mots prononcés tandis que son regard demeurait braqué sur la paire de crocs menaçant. Protégée d'une vampire ? Etait-elle bien en train de parler de Morgane ? De cette même Morgane qui n'était que paillasson sans envergure aucune ? Alors comment par le Dracos son épouse avait-elle pu s'attirer ainsi la complicité d'une vampire ? Le regard paniqué du Rat s'égara brièvement vers la frêle silhouette de la jolie blonde larmoyante avant de revenir se poser sur le visage menaçant de la prédatrice qui le tenait en respect et se permettait même une mise en garde contre les projections de sang.

Non. Morgane ne la laisserait pas faire. Elle était bien trop faible que pour abandonner son mari à la mort, elle n'en aurait pas le cran. Déjà, elle s'approchait et il ne faisait aucun doute pour le Rat qu'elle allait exiger de son monstre de compagnie qu'elle relâcha le captif sans lui faire le moindre mal. Petite idiote au coeur tendre, à peine la menace de la vampire serait-elle écartée qu'il hurlerait à pleins poumons pour alerter la garde et ainsi les faire tailler en pièces pour avoir oser menacer la vie d'un Kohan de haut rang. Il en souriait d'avance, ou du moins s'y essayait mais ne parvenait à n'afficher qu'une grimace située à mi-chemin entre le rictus et l'expression de sa peur.

La stupeur qui fut la sienne put véritablement se lire dans son regard lorsque celle qui fut jadis son épouse s'adressa à lui. Le simple fait qu'elle ose le tutoyer bafouait son autorité et exacerbait sa colère plus encore que les mots dont elle forma son discours. Le supplanter ? En rien comme lui ? De qui parlait-elle ? Son père ? Il ne comprenait pas, mais le simple fait qu'elle se permit d'agir comme elle le fit le mettait hors de lui. En oubliant l'espace d'un instant la dague et la vampire qui la maniait, il esquissa l'amorce d'un mouvement vers l'avant, entaillant légèrement sa peau sur le métal tranchant, et répliqua sans s'inquiéter de l'étroit filet écarlate qui glissait le long de sa gorge :

« Reviens ici ! Tu... Tu n'as pas le droit de me parler comme ça, je suis ... Tu ... »

La douleur de la coupure le ramena à davantage de raison et il s'immobilisa pour ne pas s'égorger lui-même. Sa respiration était rapide, fulminante sous le coup d'une colère qui n'était que trop difficilement contenue, mais il trouva encore l'audace d'ajouter une dernière menace à l'adresse de la silhouette qui quittait la pièce :

« Tu vas trop loin, Morgane, si tu franchis cette porte, tu le regretteras, tu m'entends ? »

Peine perdue, il semblait bien qu'il avait sous-estimé la détermination ou peut-être serait-il plus juste de parler de folie et d'inconscience dont elle faisait preuve ce soir. Il tremblait littéralement de rage en reposant son regard glacé sur la silhouette de la vampire, semblant brutalement se rappeler de sa présence. C'était la première fois qu'il se retrouvait face à l'une des créatures et s'il s'efforçait de conserver un semblant de dignité, il n'en menait pas large. Terroriser une Morgane aussi délicate qu'une fleur des champs était un jeu d'enfant mais il n'en était assurément pas de même face à une tueuse aguerrie. Son visage affichait pourtant toujours cette expression mauvaise, mélange de haine et de frayeur, tandis qu'il s'adressait enfin à l'inconnue, non sans hésitation :

« Si... Si vous me tuez, cela retombera forcément sur votre ... protégée. »

Il avait mis tout le dégoût dont il était capable en prononçant le dernier mot, tant il lui était inconcevable qu'une créature aussi insignifiante que son épouse ait pu s'attirer ainsi les faveurs de ce qui n'était ni plus ni moins qu'un prédateur assoiffé de sang.

« Elle n'a pas votre cran. Elle est faible. En fuite et pourchassée par l'Empire pour le meurtre de son mari, elle ne tiendra pas deux jours. »

Restait à espérer que la vampire disait vrai en désignant Morgane comme sa protégée, si sa seule idée était de la dévorer une fois dans un endroit tranquille, elle se moquerait bien des conséquences et le Rat n'échapperait pas à son destin. A cette idée, il poursuivit précipitamment :

« Mais je peux aussi vous être utile, je suis quelqu'un de puissant et je le serais bien plus encore prochainement. Nous pourrions... nous aider mutuellement. »

Une goutte de sueur perla de son front et il déglutit péniblement avant de conclure :

« Et je me moque bien de ce qui peut arriver à mon épouse... »

Sous-entendu qu'elle pouvait bien la vider de son sang, et son fils avec si tant est que cela put la satisfaire, sans que cela ne remette en question l'offre qu'il venait de lui faire. Le Rat tenait bien trop à sa peau que pour la brader ainsi.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeMar 11 Fév 2014 - 17:42

En bon humain jamais sorti de la protection de son palais, il avait peur de la vampiresse. Celle-ci n’avait pas besoin de se remettre à respirer pour savoir, sentir, percevoir chaque pore de sa peau se couvrir d’une pellicule de sueur; chose étrange, elle ne parvenait pas à entendre son rythme cardiaque, mais il ne lui était pas necessaire pour connaitre le sentiment qui l'étreignait. Son regard en la voyant avait suffit. Et pourtant cet idiot ne trouvait rien de mieux à faire que de forcer sur la lame encore et encore, la provoquant involontairement, la narguait sans le savoir, un filet de sang chaud et onctueux glissant le long du cou crasseux, tel un joyau liquide sur des latrines sales. Il ne se rendait de toute évidence pas compte de ce que cette tentation était pour la jeune fille, qui recula pourtant imperceptiblement en sentant le corps à demi-dévêtu contre le sien. Et dire que la pauvre humaine avait dû supporter cela de façon bien plus intime, comme le prouvait l’enfant dans ses bras. Et même encore maintenant elle devait faire face aux récriminations pitoyables de son époux, à ses menaces vaines, ses balbutiements misérables. L’esprit féminin de la vampire n’aurait put que se désoler de la créature à laquelle sa « protégée » était liée. Mais l’hémoglobine humaine qui coulait sur sa lame, glissait sur ses gants, en un sensuel ballet étincelant sous la lumière accaparait toute son attention. Elle ne s’était pas nourrie depuis qu’elle était en ville, et elle sentait sa conscience, tout son être même, réclamer à corps et à cris ce besoin viscéral d’étancher sa soif. Et elle mourrait d’envie de le faire, de se laisser aller sans plus réfléchir, ni se freiner sur quoi que ce soit. De se satisfaire. De glisser sa langue vers cette coupe de chair et recueillir la délicate boisson contenue dedans, pour s’en repaître sans gêne aucune. Mais elle savait que si elle commençait ainsi, qu’elle goutait ne serait-ce qu’une goutte de cette tentation carmine, elle était sûre de ne pas résister à le vider complétement de son sang. Et par les Esprits, heureusement qu’elle avait coupé son système olfactif ; aussi perturbant que ce soit, cela avait du bon.
Avec un regain de volonté, elle parvint à se concentrer sur la scène qui se jouait sous ses yeux, saluant d’un sourire dentu et satisfait le départ de la petite humaine si fragile. Sa protégée. Elle n’avait pas prévu la considérer ainsi avant que le noble puant ne l’oblige à intervenir. C’était sa faute si le statut de la gracile jeune mère avait changé en si peu de temps. Mais quelle idée de s’en prendre à elle alors même qu’elle était momentanément sous appartenance vampire.

-Si... Si vous me tuez, cela retombera forcément sur votre ... protégée.

Observant avec une attention dégoutée celui qui lui parlait ainsi, la voleuse dû bien admettre en son fort intérieur qu’il avait effectivement et malheureusement raison. Si elle le tuait, son cadavre serait un jour retrouvé et sans doute ne faudrait-il pas attendre pour cela. A moins qu’elle ne parvienne à le cacher. Ou ne le brûle tout simplement mais cette dernière possibilité était dangereuse et risquait d’attirer plus l’attention qu’en ne faisant rien. Embêtée, elle songea qu’avoir eu deux armées aux trousses pendant le temps qu’avait duré sa possession de Dévoreuse lui avait largement suffit. Elle n’était pas prête à recommencer juste pour une humaine. Décidément, sa vision du monde avait bien changé. Il y avait de cela peu de temps, elle n’aurait même pas pénétré le palais. En fait elle ne serait pas entrée dans la ville alors que celle-ci était assaillie.
Penchant la tête sur le côté, elle nota avec amusement le « cran » de la phrase suivante, tout en augmentant légèrement la pression sur sa lame, observant avec curiosité, d’un regard froid et fasciné, la peur et la douleur brillant dans les yeux sombres qui lui faisaient presque face ; elle avait beau être nettement plus petite, cela ne l’empêchait nullement de le dominer malgré tout. Cela étant, elle ne doutait pas que ses canines, son teint pâle et sa lame soient particulièrement convaincantes, bien plus que son visage de jeune fille.
Elle attendit un instant avant de lui répondre, savourant pleinement les chevrotements à peine détectables de sa voix et qui pourtant trahissaient pleinement son effroi. Elle n’avait guère l’occasion de faire pareil effet, celui d’une prédatrice en chasse, à grand monde, mais ce contact prolongé avec la proie était particulièrement jouissif, elle devait bien le reconnaitre.

-Elle t’a supporté, elle doit être bien plus forte que tu ne le dis. Mais ne t’inquiètes pas petite fouine, ta vie ne craint pas grand-chose. Pas encore du moins.

Pas de vouvoiement pour la loque en caleçon, pas de respect pour lui et sa méprisable personnalité. Il pensait vraiment qu’insulter son épouse serait une bonne idée, il croyait donc qu’Hyrriena finirait par s’en abreuver. Pensive, la demoiselle réfléchit brièvement aux possibilités s’offrant à elle. L’une d’elles lui semblait particulièrement intéressante. Et justifiait largement qu’elle lui laisse la vie sauve, en plus du simple fait qu’elle n’avait guère envie d’avoir la moitié du palais derrière elle alors qu’elle accompagnait la jeune Dame.

-Nous aider mutuellement ? Vraiment ? De quelle façon ? C’est… intéressant. Je me souviendrai de cette proposition.

Elle l’observa un instant, jouant à enfoncer puis relâcher le couteau dans la plaie afin d’observer sa réaction et son endurance, évitant soigneusement de regarder la zone sanguinolente pour se concentrer sur son visage.
Avoir un contact puissant pouvait être fort pratique, même s’il s’agissait d’un homme à qui elle avait forcé la main, ou plutôt le cou, pour cela. Il lui faudrait juste se méfier de lui et de ses décisions auparavant, mais refuser ce marché douteux pouvait être une mauvaise idée.
Décidée, elle relâcha la pression sur sa lame et recula d’un pas, sa lame teintée de cramoisie gouttant sans vergogne sur le sol tandis que la jeune femme sortait, méfiance, sa deuxième lame.

-Débrouilles-toi pour trouver une histoire plausible à raconter, mais si je vous tiendrai personnellement responsable de tout être vivante ou non qui oserait nous suivre.

Elle le foudroya du regard, lui faisant nettement comprendre que leur marché serait caduc en pareille circonstance et qu’il avait désormais une dette envers elle. L’un dans l’autre, elle se trouvait plutôt gagnante de l’affaire ; elle n’aurait pas eu d’autre choix que de lui laisser la vie pour ses raisons propres et malgré cela elle parvenait à tourner la chose en sa faveur. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’être effrayée. Effrayée à l’idée qu’il puisse passer outre ses avertissements, qu’elles soient rattrapées. Elle ne ferait pas le poids face à une troupe armée, et avec l’enfant et sa mère, les possibilités de se dissimuler étaient grandement diminuées. Cela faisait tellement de temps que les rôles étaient inversés. Changer de peau était quelque peu déstabilisant mais en bonne vampire elle retrouvait sans grand peine ses marques face à la faiblesse évidente de l’homme, et il ne lui pas aussi délicat qu’elle aurait pu le croire de paraitre sûre d’elle.
Après l’acquiescement de l’autre, Hyrriena rangea ses lames et sauta dans le boyau sombre où l’attendait déjà la petite humaine. Elle aurait volontiers dissimulé son existence à l’autre mais nul doute qu’il avait aperçu son épouse y pénétrer. C’était bien dommage, elle pouvait sans nul doute faire une croix dessus. Soupirant en silence, la voleuse récupéra les affaires laissées au sol et suivit Petit Oiseau. Il faudrait qu’elle lui demande son nom une fois sorti de ce trou, sans quoi elle l’appellerait éternellement ainsi. En attendant…

-Savez-vous vous battre ?

Elle se doutait qu’elle obtiendrait une réponse négative mais si elle souhaitait protéger son enfant à l’extérieur de ces murs, il lui faudrait apprendre tôt ou tard. Il y avait toujours la magie… et sa bague. Une fugitive grimace déforma les traits pâles de la vampire tandis que dans un pensée à la fois altruiste et pratique, elle songeait à offrir sa belle trouvaille à sa guide. Un léger grattement la fit sursauter et plissa les yeux, aux aguets, sans savoir si ce bruit signifiait la venue d’une présence humaine ou d’une simple souris. L’air restait frais et pur mais il n’y avait pas le moindre souffle qui puisse charrier vers elle une quelconque odeur la renseignant. Nerveuse, elle pressa la langue contre les canines et accéléra, demandant à la mère d’accélérer. Elle n’avait aucune envie de rester finir ses jours d’immortelle à pourrir dans un cachot. Une pensée soudaine la traversa : et si, après avoir découvert à qui elle avait affaire, le moineau décidait finalement qu’elle ferait mieux de se débarrasser de la vampire ? Ce ne semblait pas être son cas, ne pouvait pas l’être si elle se fiait à sa raison, et pourtant, le sentiment persisterait jusqu’à ce qu’elles soient hors de la ville, elle le semblait.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeDim 16 Fév 2014 - 14:31


Elle marcha plusieurs longues minutes, enfermée dans sa propre tête. Les choses étaient à la fois plus simples et plus compliquées. Elle venait de laisser pratiquement toute sa vie derrière elle, tout ce qu’elle avait été, tout ce qu’elle avait construit, tout ce qui lui avait permis de grandir et de mûrir… elle laissait son père, ses frères, ses amies, son fils ! Son pauvre fils, pourvut que Logan ne lui fasse rien, pourvut qu’il soit en sécurité. Ce serait certainement sa plus grande honte, que de l’avoir abandonné… son plus grand regret. Mais qu’aurait-elle pu faire, en toute sincérité, il fallait bien s’enfuir et elle ne pouvait pas non plus sacrifier son autre fils ou même sa sauveuse providentielle… Elle y était forcée. Et si un jour elle le pouvait elle reviendrait en ces lieux pour le retrouver et lui expliquer, pour qu’il comprenne. En espérant qu’il ne lui en voudrait pas… trop, pas du tout serait au-delà de la bêtise après tout. Mais si l’on mettait cela de côté, elle se sentait soulagée, soulagée de ne plus avoir à composer avec Logan, à s’inquiéter de Fabius et de ses manigances, aux Alayiens qui allaient corrompre l’Empire. Elle n’avait plus à surveiller chacun de ses gestes et de ses paroles pour faire honneur et plaire. Plus à supporter d’être une parfaite princesse, comme Darius l’avait voulu. Lui faire plaisir était une de ses passions mais… mais elle était sans défense, contrainte dans son carcan à devoir subir sans arrêt et sans rien dire. Plus de cela désormais, elle allait pouvoir conduire les choses, elle pouvait aller et dire ce qu’elle voulait et ne s’en tenir à aucune image préconçue et machiste. Ce serait certainement dur, mais à partir de cet instant ? Si elle devait faire quelque chose, elle le ferait uniquement parce qu’elle l’avait décidé ou accepté, et ce complètement. Et cela valait sans doute beaucoup de sacrifices. Peut-être pas tous les sacrifices, mais beaucoup d’entre-eux. Et cette certitude l’apaisait lentement, lui donnant une fabuleuse impression de légèreté. Comme si elle avait un poids en moins sur les épaules. Sa conscience elle en avait troqué un contre un autre en revanche, qu’elle porterait certainement à tout jamais.

Finalement, lorsqu’on l’interrogea, elle se tourna vers la vampiresse et l’observa un bref instant. Se battre ? Elle ? Non elle ne savait pas, elle n’avait pas le droit d’apprendre les armes, princesse qu’elle-était. Et puis la violence l’avait toujours fait trembler et faiblir. Elle s’en pâmait. A présent, elle devait se battre ? C’était cela que ça sous entendait ? Mais comment allait-elle faire sans entraînement et sans possibilité de se procurer une arme ? Elle n’en avait aucune ! Ce qu’elle possédait de plus précieux c’était sa bague de lumière… « Non je n’ai jamais tenu une arme de ma vie » Elle avait fini par s’arrêter, tenant toujours son enfant fermement contre elle, et s’essuyant le coin de l’œil du revers de sa main libre, les yeux rougis de larmes. Elle secoua légèrement la tête, faisant jouer ses mèches blondes. « Je n’ai pas d’armes, je n’en ai jamais touché une de toute ma vie… mais je… je sais utiliser la magie » En théorie, elle pouvait utiliser des sorts offensifs, mais cela restait à voir en application car elle ne se sentait guère le courage de le faire réellement. Brûler quelqu’un d’une boule de feu ? Qui pourrait se livrer à pareille horreur. Logan le ferait sans hésiter. Mais elle ne voulait surtout pas ressembler à Logan, qui le voudrait d’ailleurs. Le découragement la saisit un bref instant et elle se força à reprendre la route en même temps que la vampiresse, essayant de presser le pas pour ne pas la ralentir. Le lieu l’oppressait beaucoup, cette atmosphère, cet endroit sombre et lugubre, les grattements réguliers… Elle espérait qu’on ne les suivait pas, ou qu’elles n’allaient pas tomber sur quelque chose de terrible dans cet endroit isolé de tout, où aucune aide ne viendrait si elles en avaient besoin. Se battre ? Elle ne savait pas si elle en serait capable mais si quelque chose les attaquait, leur tombait dessus ici, elle tenterait de faire quelque chose et de ne pas être inutile comme elle l’avait été tout le reste de sa vie. Ce dont elle ne se doutait pas c’était que l’option retenue serait différente.

En sentant son pied se prendre dans quelque chose, la faisant tomber en avant, elle poussa un glapissement de surprise, puis de douleur lorsqu’elle percuta le mur, ayant juste eu le temps de protéger son bébé. Le mur cependant ne resta pas en place. Sous le choc soudain, il s’écarta avec un bruit profond, la faisant à nouveau tomber dans un petit cri, révélant la lueur chaude d’un lampion sans fumée. Elle cligna des yeux, son épaule et son dos douloureux de la chute, tentant de se recentrer et de savoir où elle était… chose difficile à faire, vu qu’elle ne connaissait absolument rien ou presque de la moitié de Gloria. Se redressant péniblement, à genoux, elle observa les environs. La pièce était étrange, à n’en pas douter. Le mur qui avait révélé ce lieu était de pierre froide et sombre, mais le reste était de bois, un bois chaux et laqué mais pas très épais, plus comme une construction de fines planches ou baguettes. La pièce n’était pas très grande et semblait être une chambre. On y trouvait un tas de couvertures dans un coin, ainsi qu’un râtelier d’armes plus luisantes les unes que les autres. Elles lui firent froid dans le dos. Le lampion se trouvait accroché sur un portant de bois. A l’extérieur ? On entendait des voix, plus ou moins lointaine, qui entretenaient diverses discussions. Des bruits de pas allaient et venaient également, et des bruits divers et variés. « Où…. Est-on ? » La vampire savait-elle, elle ? Se tournant vers elle un instant, elle se mit cependant bien vite à ramasser ses propres affaires, tombées avec elle dans sa chute.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeSam 22 Fév 2014 - 20:04

Le silence les entourait dans un cocon étrangement protecteur et menaçant, et le plus petit bruit résonnait de manière disproportionnée. Les nerfs à fleur de peau, Hyrriena attendait avec nervosité le moment où l’enfant qui les accompagnait se manifesterait. La jeune Dame avait dû lui administrer une quelconque potion soporifique pour obtenir pareil résultat, à moins que le petit ne soit particulièrement bien éduqué. La voleuse aurait malgré tout du mal à s’en remettre… voyager avec un bambin. Lui aurait-on fait pareille prédiction avant qu’elle ne trouve Dévoreuse qu’elle en aurait ri, fort divertie. Mais face à la réalité, elle avait simplement du mal à l’admettre. Elle n’avait rien contre les enfants, si ce n’était qu’il s’agissait de tentation sur pattes à la chair tendre et au sang sucré, qu’ils étaient bruyants, baveux et stupides et qu’ils rendaient gâteux ceux qui s’en occupaient. Hormis ces quelques petits détails presque négligeables… non, en fait, même sans cela, elle n’aimait pas leur compagnie.

Les muscles tendus, les mains crispés et les lèvres à peine relevées sur ses canines, prête à mordre à la moindre menace pour mieux déguerpir ensuite, elle rongeait son frein devant la lenteur de leur progression, ayant pris soin auparavant de ranger ses nouveaux accessoires dans sa cape, de façon plus ou moins esthétique… mais au moins avait-elle les mains libres. Certes, prudence est mère de survie comme on le disait si bien, mais ici la prudence recommandait de quitter l’endroit au plus vite. Pourtant, elle comprenait presque les raisons qui sans doute alourdissaient le cœur de la jeune dame. Presque. Car oui, elle quittait son lieu de vie, ses habitudes, son passé en soi, et plus important encore, son enfant. Mais d’un autre côté… elle échappait à un mari pitoyable qui avait dû être un enfer à vivre. Partager sa couche avec lui… la simple idée de cela dégoutait profondément la voleuse. Le petit oiseau allait voler de ses propres ailes, il faudrait qu’elles soient assez solides pour résister aux bourrasques cherchant à l’emporter. Et pour cela, il faudrait aussi qu’elle se procure des griffes… Griffes que sa nouvelle protectrice avait déjà prévues. Dégageant la petite lame qu’elle avait récupérée dans l’armurerie, elle la tendit à la jeune mère tournée vers elle, poignée en avant.

-Dans ce cas, prenez ceci. Et servez-vous en en cas de besoin. Ne pensez qu’à une chose, toucher votre adversaire avant qu’il ne le fasse.

Difficile d’expliquer à se battre à une aristocrate n’ayant jamais tenu d’arme de sa vie, mais si elle parvenait, même difficilement, à appliquer cette consigne brève, elle ferait montre d’une capacité surprenante à manier les armes. C’était toutefois un espoir fou qu’Hyrriena avait quelques peines à nourrir alors que la frêle jeune dame semblait incapable de faire le moindre mal à quiconque. Quant à sa magie… elle semblait savoir s’en servir aussi bien que les armes. Ca promettait…

-Tenez Petit Oiseau, si votre magie ne vous suffit pas, cela peut toujours vous protéger ajouta-t-elle en lui refourguant de force sa bague. C’est un anneau de bannissement.

Qu’elle ne lui demande toutefois pas par quel miracle cet objet fonctionnait, la vampiresse n’en savait absolument rien. Elle aurait volontiers tenté de le découvrir par elle-même mais la jeune blonde en avait davantage besoin ; elle n’avait aucune intention de trainer un cadavre jusqu’à la sortie du château alors même qu’elle s’était elle-même posée en sa protectrice.
Retenant un soupir de frustration, la voleuse pinça les lèvres, frustrée et se força à reprendre contenance…. Qu’elle perdit quelques secondes plus tard en voyant sa compagne de route s’effondrer et passer au travers du mur. Décidément, ce château était pire qu’une souricière, avec des trous partout et des passages secrets… secrets. Enjambant le corps effondré de la jeune mère, la vampiresse pénétra dans la nouvelle salle, perdue. Décidément, rien n’allait aujourd’hui. Où étaient-elles tombées ? Les armes bien entretenues, la lumière du lampion, le sol propre, tout cela semblait supposer un entretien régulier de la pièce ; déduction appuyée par les différents bruits de vie que l’on entendait sans trop de difficulté percer au travers des murs de la pièce. La caserne ? Un mouvement rebelle dans son quartier général ? Qu’est-ce que c’était que cette pièce ? Pour toute réponse à la question de l’autre, elle haussa les épaules et mis un doigt devant ses lèvres pour lui indiquer que le silence était de rigueur, avant d’aller l’aider à ramasser les affaires tombées. Plus vite elles le feraient plus vite elles pourraient prendre la poudre d’escampette. Cet endroit ne lui disait rien qui vaille. Dans un murmure, elle interrogea le petit oiseau, cherchant à en savoir plus.

-Vous avez vécu ici n’est-ce pas ? Vous devriez savoir où l’on est.

Plus qu’elle en tout cas, mais en cela elle ne devait pas avoir trop de mal. Un bruit de pas se rapprocha tandis qu’elle ouvrait grand les yeux, rabattant sa capuche sur son visage pâle. Par tous les esprits, comment s’était-elle trouvée dans ce pétrin ? Elle recula doucement jusqu’à l’ouverture, sans un bruit, entrainant dans son sillage la jeune femme et son enfant. Elles glissèrent dans le boyau au moment même où la porte en face d’elles s’ouvrait, sans même avoir vérifié qu’il ne manquait rien à leurs paquetages. La respiration coupée, la main crispé sur le bras frêle qu’elle tenait, les yeux de la vampire parcoururent en toute hâte le passage secret à la recherche d’un quelconque levier à tirer. La seule chose qu’elle trouva fut le regard pâle d’une petite créature au visage barré, sur la joue droite, d’une longue cicatrice irrégulière et qui les fixaient avec surprise, méfiance, et colère. L’épée courte qu’elle tenait ne semblait guère amicale, mais elle tremblota lorsque la présence de l’enfant fut découverte, trahissant son étonnement.

-Qu’est-ce que vous fichez-ici ? Qui êtes-vous ? Etes-vous nobles ? Qui servez-vous ?

Le ton acide, cinglant, exprimé parfaitement l’état d’esprit de la femme. Humaine, d’une trentaine d’année, elle ne semblait guère amicale bien qu’elle reste calme.

-Sortez d’ici. Tout de suite.

Aussi posé soit l’ordre, aucune des deux femmes n’avait spécialement envie de la contredire et de s’aventurer à la mettre en colère. Prudemment, les mains à peine écartées, elle quitta leur refuge.

-Navrée. J’ai bien peur que l’on se soit égarée.

Aurait-elle été vivante que son coeur aurait battu la chamade, mais en tant que vampire, elle se contentait simplement d'esperer pour s'éloigner le plus rapidement possible... et si possible entière.
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MessageSujet: Re: Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Il est temps de partir [Morgane]TERMINE Icon_minitimeLun 24 Fév 2014 - 20:48


Non, elle ne savait absolument pas où elles étaient tombées et c’était bien ce qui la dérangeait… l’effrayait même, il fallait l’avouer. Elle ne vivait pas ici au quotidien, car sa demeure se trouvait à Elena, mais elle avait passé tout de même de longues années ici et se trouvait pourtant bien incapable de savoir quel était ce lieu-là, si étrange et si bien caché… car il l’était effectivement, cause d’ailleurs de son malaise. Ce lieu… il était relativement proche du palais non ? Et pourtant, il semblait totalement clôt et enfermé et ils étaient après tout probablement au cœur de la ville, sous les édifices… Doux Dracos, mais si le boyau menait de ce lieu directement dans le château, n’importe qui venant d’ici aurait pu y accéder non ? L’idée était terrifiante. Silencieuse, n’osant rien dire de peur d’attirer l’attention de quelqu’un sans savoir qui, elle secoua légèrement la tête. Elle ne savait pas du tout où elles se trouvaient et ne voulait pas savoir, dans un sens… tout ce qu’elle désirait, c’était s’enfuir loin d’ici le plus vite possible et oublier ce qu’elle venait de voir. Oublier l’existence de cet endroit et ce qu’il pouvait contenir et simplement partir, loin, oui, très loin… Se laissant reconduire docilement dans le boyau, elle sursauta cependant en entendant la voix et tourna la tête vers son origine, se figeant de stupeur et de peur en apercevant la créature aux yeux pâles et à l’arme apparente. Serrant son enfant contre elle, elle se trouva soudain muette de terreur, la vue de l’arme dans une main non amicale suffisant pour lui faire perdre le peu de moyens qu’elle possédait. Ses tremblements s’accentuèrent. Une arme pointée vers elle avait toujours été une chose terrible, pas parce qu’elle avait forcément peur de souffrir, après tout avoir mis au monde deux enfants était une épreuve déjà terrible… mais elle ne supportait pas la violence, c’était une chose proprement intolérable pour elle. Des larmes lui virent, ses lèvres se mirent également à trembler… Que fallait-il donc faire à présent ? Elle n’en avait aucune idée. Il semblait pourtant que sa sauveuse, elle, gardait son calme et leur ménageait une porte de sortie afin de ne pas souffrir… oui, partir, elle ne voulait que cela, aucune d’elles deux n’était une menace si ? Il suffisait qu’elles partent tout de suite et tout irait bien… Malheureusement, il semblait bien que ce ne fut pas le cas en cet instant, non, tout n’irait pas bien. D’abord parce qu’un rugissement la fit sursauter, et qu’elle vit, par le boyau menant vers le palais, Logan apparaître, arme à la main et accompagné de plusieurs gardes. Morgane en poussa un petit cri de surprise et paniqua de nouveau, pleurant sourdement sans pouvoir s’en sortir… et la vue des impériaux ne sembla pas plaire à la femme horrifiante qui appela à son aide d’autres individus, armés jusqu’aux dents. La suite fut complètement embrouillée dans son esprit, si non qu’elle tenta de s’échapper hors des passes d’armes entre les deux parties, l’esprit et la conscience vacillantes et la peur faisant battre son cœur comme un puissant tambour qui menaçait de lâcher tant il était rapide et violent… Elle eut vaguement conscience de la vampiresse qui l’agrippait et tentait de l’emmener, d’être séparée d’elle par un coup qui la fit tomber à terre… Quelqu’un s’approcha d’elle alors qu’elle entrapercevait Logan tenté de s’esquiver discrètement… elle se trouva soulevée sans pouvoir faire quoi que ce soit, son enfant lui échappant, un cri d’angoisse s’arrachant de sa gorge… Non pas Valen, pas son fils ! Son pauvre fils… Mais elle ne garda pas conscience bien plus longtemps, certainement à temps pour ne pas voir les morts qui jonchaient le tunnel…
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