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Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini]

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MessageSujet: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeJeu 23 Jan 2014 - 17:07

¤ Rage ¤

La bataille faisait rage, les éclats des armes s’entrechoquant en venaient à former une douce mélodie. La mélodie de la guerre, la mélodie de la violence, la mélodie du sang. La bataille devint boucherie à mesure que l’éclat des armes se faisait moindre, changeant pour devenir le hurlement des combattants. Le hurlement de douleur bientôt rejoint par des soupirs, le dernier soupire avant que l’on ne meure. Mais celui-ci restait encore sourd. Il ne retentirait clairement, qu’à la toute fin, lorsque les derniers cris d’agonie des combattants adverses recouverts du cadavre de leur camarade mort avant eux s’éteindraient.

Le sang tachait le sol. Beaucoup de sang, trop sans doute, tellement que cela pourrait même en écoeurer un vampire. La terre des elfes, qui jamais n'avaient été souillé d'une goutte de sang, perdait aujourd'hui sa virginité et sa pureté. Mais son propre cri de terreur était étouffé par le sifflement des flèches que ses habitants dégainaient pour la protéger. Un peu tard soit dit en passant. Le bruit des flèches sonnaient comme le vent, un vent violent qui se lève avant de mourir pour revenir finalement à la charge, bourrasque après bourrasque emportant ses ennemis. L'air vibrait sous le son des tambours de guerre. Cette mélodie de la guerre n'était que vacarme assourdissant aux oreilles du colosse rouge. Cela ne ressemblait à rien, même si la mort et la dévastation étaient présentes, il n'y avait aucune beauté. Les bipèdes atteignaient les tréfonds de l'estime de Verith à mesure que sa haine envers eux augmentait.

Au final ils n'étaient pas une maladie pour sa race, ils étaient bien plus. Les mots ne suffisaient pas au dragon rouge pour les qualifier. Ces créatures ne pouvaient être qu'une erreur ! Une erreur que le flegme des esprits qui les avaient créés permettait survit. S'il avait pu, Verith aurait vomi. Mais en ce moment même il combattait, ou plutôt détruisait. Car oui ce n'était pas un combat. Ce n'était qu'un massacre à un seul sens. Verith marchait sur ses ennemis comme s'ils n'étaient riens. Ils étaient faibles, si faibles qu'il avait l'impression que le sang qui tachait ses écailles était une insulte à sa personne. Verith n'avait jamais combattu pour détruire. Il avait combattu pour évoluer, apprendre, survivre et se faire une place dans la nuée. Gravir les sommets pour un jour diriger et être un modèle, un exemple. Acquérir une force qui permettrait de protéger ceux qui lui étaient chers.

Avec horreur, il se rendait compte les bipèdes l’avaient déjà dénaturalisé. Sa rage et sa colère ne s’en plus grande et il la déversa avec violence sur chaque créature à sa portée. Son cœur cognait comme le tonnerre dans sa cage thoracique. Sa gueule s’illumina alors que le feu en jaillit réduisant en cendre ce qu’il happait. Levant la tête, il lâcha un rugissement, empli d’une profonde haine, d’une profonde colère, d’une profonde rage à faire pâlir, avant de se remettre à balayer les fourmis qui se présentaient à lui. Finalement, ces mêmes fourmis se mirent à détaler et la rage de Verith se focalisa sur autres choses. Sa mère était blessée, mais elle était encore en danger ici, car un être des plus abject demeurait encore dans le coin. Il en était persuadé. Bien qu’il ne connaisse que sa fonction, il ne connaissait ni son visage, ni son nom, ni son odeur. Alors dans toute cette cohue ou l’odeur du sang régnait, il ne pourrait le retrouver. Ce manque d’information commençait à devenir pesant, il fallait en finir au plus vite.

Déployant ses ailes, l'avatar de la l'ire s'envola. Ses yeux perçants depuis les hauteurs repérèrent rapidement une personne pouvant lui venir en aide. Dire qu'il allait devoir avoir recours à un bipède. Rapidement il la rattrapa. Elle galopait à travers ce bain de sang. Sans doute devait-elle se rendre quelque part. Verith en avait curé, il n'était pas d'humeur à faire des concessions. Avec fracas, il se posa au sol. Sur le chemin qu'empruntait le vampiresse. Son corps, ses pattes écrasèrent Alayiens, elfes, humains et vampire qui se trouvaient là comme ci se de rien n'était. Enfin il posa ses pattes face à lui et balaya les combattants afin de faire place. Un grondement sourd retentit alors qu'il fit fondre son esprit sur la vampiresse possédant l'une de ses écailles. Celle avait sans aucun doute dû le remarquer, ce n'est pas comme ci il faisait tout pour passer inaperçu. Une fois que son esprit rencontra celle de la vampiresse d'acier, il l'appela.

« Althaïa »


La voix spirituelle du dragon rouge trahissait complètement son état d’âme. Alors qu’il approchait à sa hauteur, ses yeux dorés se posèrent dessus. Cette bipède n’avait eu la vie sauve à leur rencontre que par pure chance. S’il ne c’était gavé d’un troupeau et violemment cogner contre un rocher au point de l’assommer, elle ne se serait pas retrouvée ici. Non, la vie de cette bipède n’était pas due à cela. Lors de leur rencontre, Verith ignorait encore que son frère avait été tué par un vampire. Oui, c’était pour cette unique raison qu’Althaïa était encore en vie. Dire qu’il avait conclu un marché avec son ennemi. La rage tonna en son être, l’envie de la tuer se fit grande. Mais c’est bien parce qu’elle était une vampire que sa vie, ou plutôt sa non-vie ici bas durerait encore. Du moins tant qu’elle ne lui résisterait pas.

La queue de Verith fouetta violemment l’air, chassant les Alayiens qui venaient en direction de la cavalière.


Dernière édition par Verith le Mer 29 Jan 2014 - 15:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeJeu 23 Jan 2014 - 22:57

Bientôt, il n'y aurait plus pour seuls ennemis que les éclopés incapables de s'enfuir sur leurs jambes. Plus encore que le bain de sang qui l'avait précédé, la débâcle était une scène burlesque d'un écœurant pathétisme. Comment alors avoir la moindre pitié pour ceux qui, après avoir lutté des heures durant en les insultants copieusement, se mettaient à hurler de terreur en voyant que plus rien ne les séparait d'une mort devenue fatale ?
Althaïa chevauchait vers la lisière, fauchant autour d'elle toutes les vies qui se présentaient, par la magie et l'acier, elle se contentait de retirer minutieusement à l'Esprit supérieur chacun de ses minuscules appuis. Chaque alayien en moins était un poids enlevé sur l'échine d'Armanda. Mais alors que plus rien ne venait la hanter que la froide et implacable décision d'en finir, un fracas sourd emplit les environs.
Une bourrasque vint soulever des tourbillons de poussières et de débris arrachés, alors qu'une ombre les survolait de près. L'ombre d'un dragon.

Ce qui se confirma bien vite, lorsque celui à qui elle appartenait entra dans son champ de vision : Verith.
La voix mentale claqua dans les airs, sans source apparente, lâchant son seul nom au milieu de nulle part et l'instant suivant, la masse du dragon s'abattit au sol, créant une aire dégagée de toute présence ennemie.
Le regard de feu se fit pénétrant et un éclat courroucé y brûlait ardemment. Tiahanloth lancée au grand galop, fut contrainte d'effectuer un magnifique arrêt-glissé, ses postérieurs rentrant sous son ventre plus que raison. Un souffle puissant jaillit de ses naseaux, alors qu'elle fit face à l'énorme dragon rouge, encore fumant de la bataille remportée. Étrange rencontre, pas moins que ne le fut leur première. Sauf que cette fois, 'ils étaient loin d'être seuls et la Dame de Fer posa un regard interrogateur sur les prunelles de citrine en s'interrogeant sur la raison qui poussait l'écailleux à s'enquérir d'elle d'une si pressante façon, à découvert. Il semblait attendre quelque chose, oui, mais quoi ?
Une fois sa monture immobilisée, la vampire écarta son bras en une courte révérence, salut convenant à celui qu'elle considérait à l'instar de tous ceux de sa race. Sa voix couvrit les rumeurs lointaines des échauffourées.

« Salutations, Verith Fils de Tempête. »

En cet instant, les brumes pourpres du combat s'estompaient doucement, l'adrénaline se retirait. Le simple fait de parler à nouveau lui permit de remettre ses idées en place, et de se rappeler pourquoi le dragon était ici. Pourquoi elle-même était ici. À son court silence plein de sous-entendus, elle répondit par une question prononcée distinctement d'une voix légèrement rêveuse, encore à moitié dans la dimension instantanée de l'affrontement.

« Y a-t-il une raison précise à votre prompt retour en ce terrain encore rougi du combat ? »

Un tel dragon semblait incapable de tenir en place, et pourtant, par un miracle de volonté ou de réflexion, il était planté là, campé sur ses quatre jambes, tendu comme un arc elfique. À croiser la créature pleine de ressentiment, Althaïa avait appris que les causes des tourments d'un dragon pouvaient être de plusieurs ordres, moins complexes de visu que ceux des bipèdes, mais bien mieux ancrés dans leur personnalité et plus aptes à les pousser à l'action.
À l'heure actuelle, les combats touchaient à leur fin, et bientôt viendrait le temps pour eux de quitter cet endroit dévasté. Mais au fond d'elle-même, Althaïa sentait que le retour à la normale n'était pas pour aujourd'hui, et que la roue des destins ne s'arrêtaient pas si facilement de tourner.
Quant à rejoindre la délégation, cela devrait attendre.
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MessageSujet: Re: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeVen 24 Jan 2014 - 0:36

¤ Les pensées d’un dragon ¤

Son regard doré toisait le champ de bataille alors qu'il était encore dans les airs. L'envie d'y mettre le feu y était très grande. Malheureusement, il ne maîtrisait pas suffisamment celui-ci pour ainsi lancer un raz de marée de flamme sur toute la clairière. Cela n'était pas plus mal, car s'il s'était laissé aller à cette fantaisie, c'est sans aucun doute, qu'il aurait emporté dans le torrent de flammes la dame de fer. Mais il ne voulait pas cela. Non il ne voulait pas qu'elle meurt. Son regard ne cessa d'ailleurs de la suivre alors qu'il atterrissait pour se placer sur son chemin. Oui il ne tenait pas à la perdre du regard si jamais celle-ci se faisait désarçonner pour l'ennemi pr aussitôt la sauver. L'intérêt que portait Verith à cette bipède en cet instant le révoltait. Et pourtant il ne pouvait faire autrement, en effet, c'était la voie la plus simple.

C'est avec un sourire satisfait qu'il la vit arriver à sa hauteur sans encombre. Bien qu'elle ne soit qu'une fourmi comme tous les siens, elle savait se battre et avait habilement faucher tous les êtres s'étant dressé sur son passage. Mais à présent, il était telle une montagne sur le chemin de cette femme des ombres. Elle ne pouvait donc faire autrement qu'obliger sa monture à freiner brusquement. Il crut même l'espace d'un instant que son cheval allait finir par glisser sur le sol imbiber de sang et l'envoyer tête la première à la rencontre du sol. Ce ne fut cependant pas le cas. Tant mieux, cela éviterait une quelconque perte de temps.

« Salutations, Verith Fils de Tempête. »

La voix de cette femme tout comme son apparence avait dès le premier jour piqué sa curiosité. Mais malgré le fait qu'elle aimait se parer d'une coquille de fer tout en gardant la froideur de ce métal dans son comportement, Althaïa ne restait ni plus ni moins qu'une vampire. Un être fait de chaire froide, dont l'un de sa race avait eu l'audace de porter atteinte à la sienne. Dont son seigneur avait eu l'affront de tuer son frère. La colère regagna le coeur de Verith. Déjà il se sentait mouvoir sa main pour la frapper violemment et déverser un peu de sa haine. Mais au lieu de cela, il vint couvrir de sa massive patte rouge la petite bipède afin de la protéger alors qu'il laissa son feu s'échapper. Il décrivit un arc de cercle derrière elle, créant une barrière flamboyante qui empêcherait quelques fous de se ruer sur elle et perturber leur conversation. Lentement le crépitement des flammes vint couvrir les bruits de la bataille, laissant résonner aux oreilles de l'écailleux la voix froide et métallique de la sans-vie.

« Y a-t-il une raison précise à votre prompt retour en ce terrain encore rougi du combat ? »

Verith laissa planer encore quelques instants le silence, prenant le temps de se contrôler. Cette bataille... non pas seulement... la suite d'événements, sa rencontre avec Isyndar, voir sa mère blesser par les bipèdes, la voir combattre les Alayiens, puis voir cela même s'en prendre à lui avec leurs grossières machineries. Oui tout cet ensemble l'avait mis hors de lui. Et pourtant, il se devait de retrouver son calme afin de tenir une conversation avec un bipède qui ne saurait survivre à l'un de ses coups. Finalement, il fit résonner sa voix dans l'esprit de l'Actaaë.

« Tu es clairvoyante Althaïa. Celle-ci même te permet sans aucun doute de ressentir la colère qui m'habite. »


Verith parlait lentement, mais chacun de ses mots éclatait dans la trame spirituelle comme des éclaires de rage. Ses griffes lentement de plantèrent dans le sol couvert de sang et il se mit à le griffer provoquant de larges sillons. La sans-vie était intelligente pour une bipède, le rouge l’avait déjà remarqué lors de leur première rencontre. Elle pouvait donc clairement se douter que, malgré leur pacte passé, Verith représentait en cet instant un danger encore plus grand que les Alayiens en présence.

« Lors de notre dernière rencontre, malgré ton impudence, tu as su me montrer que tu étais doué d’intelligence et de raison. Mais aujourd’hui ces deux qualités seront-elles encore au rendez-vous ? Les Alayiens seront bientôt pour vous les vampires le cadet de vos soucis. Je compte vous tuer… tous ! »


Le colosse rouge frappa le sol avec violence alors que ses yeux pétillants de l'ire fusillaient la dame de fer. Son envie de tuer était presque palpable, couvrant l'atmosphère. Néanmoins, le rouge se tu, attendant la réponse de la créature nocturne. Elle avait dû le comprendre depuis un bon moment maintenant. Il n'était pas venu se présenter à elle pour lui fournit un simple avertissement. Non, si le dragon rouge était là c'était pour obtenir quelque chose, des informations. Elle devait donc se douter que cette fois-ci, les rôles étaient échangés. Verith venait implicitement proposer un pacte, un pacte qui permettrait sa survie et peut-être qui sait, celle de toute sa race.

En effet si l'avatar de la l'ire n'en avait qu'après une seule personne. Sa haine et son désir de vengeance n'étaient braqués que sur un seul vampire. Mais sa colère elle, aveugle, voulait s'abattre sur la totalité de la race dont était issu l'assassin de son frère dans le simple but de les punir. Les punir pour n'avoir empêcher cela, les punir pour avoir permis que celui des leurs qui avait commis la faute soit encore en vie. Mais en plus, les punir pour avoir permis que celui-ci devient leur dirigeant, glorifiant ainsi ce meurtrier de dragon.
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MessageSujet: Re: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeVen 24 Jan 2014 - 20:39

Le comportement du dragon rouge avait de quoi intriguer bien du monde. C'était là un subtil équilibre entre une fureur primaire propre à sa condition de colosse de flamme, et de retenue imputée à un intérêt qui pourtant contrebalançait ses pulsions. Quelque complexe mécanisme mental était à l'œuvre derrière les barrières physiques de son être, dont le fonctionnement devait être différent de celui d'un sang-chaud ou même d'un sombre.

Si, par son exil au cœur de la fournaise des plus oppressantes profondeurs armandéennes, elle ne redoutait nullement les flammes, elle contempla volontiers l'immense griffe encore poisseuse de sang se déployer en un large dôme d'écaille au-dessus de sa tête quand le rouge décida de faire démonstration de ses talents en pyrotechnie. Jamais elle n'aurait pu espérer une telle occasion de détailler avec l'attention d'un architecte la disposition, la taille et la forme des écailles serrées les unes aux autres, la courbure parfaite des griffes finement striées. Une foule de détails élégants qui manquaient encore à ses croquis, et qu'elle ne manquerait pas de préciser dans ses archives le jour où elle pourrait de nouveau s'asseoir dos à un arbre, un livre sur les genoux. Autant dire, pas aujourd'hui.

« Tu es clairvoyante Althaïa. Celle-ci même te permet sans aucun doute de ressentir la colère qui m'habite. »


Quiconque avait côtoyer la créature ailée plus de quelques secondes ne pouvait longtemps ignorer le frémissement constant de ses écailles et son regard meurtrier. Sa clairvoyance, en revanche, se basait plus sur une foule de connaissances pratiques et théoriques amassées et compilées patiemment des siècles durant. Et en l'instant présent, plus que l'ire manifeste qui lui faisait vrombir des naseaux avec un froncement des arcades prononcés, s'était l'éclat vif d'agacement qui vrillait ses prunelles qui avait attiré l'attention d'Althaïa.

« Lors de notre dernière rencontre, malgré ton impudence, tu as su me montrer que tu étais doué d’intelligence et de raison. Mais aujourd’hui ces deux qualités seront-elles encore au rendez-vous ? Les Alayiens seront bientôt pour vous les vampires le cadet de vos soucis. Je compte vous tuer… tous ! »


Elle dévisagea froidement le dragon, sûre d'avoir bien compris l'intention qui se cachait derrière cette déclaration fracassante, prononcée sur un ton proche de la démence. Vous tuer tous ? Si le sens de sa phrase précédente était correct, vous ne désignait rien d'autre que les vampires, et non tous les armandéens comme le rouge l'avait autrefois laissé entendre. Curieux de voir comment les elfes et les humains furent rapidement effacés de l'histoire. C'était une pique verbale, certes acerbe, mais qui avait bien pour objectif de la faire réagir. Si elle devinait relativement aisément les sous-entendus par expérience, elle n'en était pas médium pour autant, et le dragon semblait attendre avec gourmandise qu'elle mette les pieds dans un plat inconnu. Il lui manquait un élément pour démêler les ficelles de la scène. Plus que tout le reste c'était cela qui la préoccupait en cet instant.

« C'est donc une mise à mort officielle, un génocide programmé pour une raison que nul n'aura la possibilité de connaître ? Si tel est réellement votre désir en cette instant, déclama-t-elle posément, alors, pourquoi avoir jeter vos flammes dans cette bataille ? Pourquoi avoir accompli un quelconque devoir de protection envers une nation qui à vos yeux est par avance condamnée ? Pour avoir le privilège de vous-même l'écraser ? Alors que vous méprisez au plus haut point vous souiller pour une cause qui vous paraît indigne ? Permettez-moi de douter de cette intention, car elle défie toute logique un tant soit peu rationnelle. Vous auriez gagné à contempler la débâcle d'une poignée des nôtres contre une marée humaine du haut de vos cieux, et vos serres n'en seraient pas teintes d'un si profond carmin.»

Dire que les Alayiens seraient les cadets de leurs soucis était une supposition bien trop téméraire à son goût. Le dragon avait-il la mémoire si courte qu'il passait déjà sous silence le péril que leur Dieu Unique représentait ? C'était pourtant bien pour la Dévoreuse qu'il avait accepté bon gré malgré son aide tacite, non pour une poignée d'humains en armure de silice noire désormais inutile...
Mais quelque chose devait avoir changé dans sa situation pour qu'il se montre si pressé. Car rien d'autre ne transparaissait plus dans sa rage contenue qu'un constant énervement. Il trépignait par avance, le temps n'avançait pas assez vite, son esprit était à la fois bien présent et préoccupé, et Althaïa, par sa non-vie, avait déjà vu ce genre de comportement.
Le dragon avait pourtant tenu parole : il s'était lié à la cause d'Armanda et avait combattu. La présence de ses congénères, et surtout de sa mère, n'avait pu le laisser indifférent, faisant même sûrement pencher la balance. Et la remarque fit pencher la tête à Althaïa. Du peu qu'elle avait compris de cette immense dragonne grise qui avait parcouru le domaine, celle-ci n'avait pas hésité à porter secours aux armandéens, vampires compris, pour éradiquer les alayiens. Le fait que son propre fils se retourne désormais contre eux devait avoir une explication que lui seul devait lui fournir.

« J'ignore bien pourquoi les vampires se voient soudain accablés plus que toutes les races de bipèdes sur ces terres, alors même qu'ils ont été plus outragés que n'importe quelle espèce en ce monde depuis l'aube des temps. Vous n'aviez pas ménager vos efforts pour décrire votre véhémence envers ceux qui jadis ont méprisé ouvertement le monde dans lequel ils vivaient. Mais aujourd'hui, tous ont combattu avec la rage du désespoir pour leur survie. C'est un état de fait : pour la première fois dans l'histoire, Armanda a su s'unir. Cela peut vous paraître risible et dérisoire, vous venu des nuées par delà l'océan. Ici, pourtant, tous considèrent cela comme une victoire, même si peu pensent qu'elle durera. Votre propre mère s'est rendue à nos côtés pour soutenir nos efforts. Je ne peux croire qu'une telle entité, armée d'une sagesse millénaire, souhaite sciemment vous encourager à anéantir un peuple sans autre forme de procès."

"Quant à une information qui pourrait vous intéresser concernant vos semblables, sachez que si les dragons et dragonniers ont tardé à apparaître, c'est qu'au delà de cette bataille terrestre s'est déroulé un combat qui marquera les mythes des prochains eons.
»

Nul doute que les héros seraient longtemps aimés pour leur acte héroïque, si tant est que les seuls témoins de leur départ daignent répandre leurs hauts faits. Et bien qu'elle ait vociféré contre un dragonnier humain dont elle n'avait pu encaisser la remarque bien trop naïve en un instant délicat, elle n'en demeurait pas moins satisfaite du résultat du combat titanesque. Bien qu'une telle annonce puisse paraître incongrue aux oreilles bipèdes, les dragons eux étaient bien trop liés au Dracos pour douter de la véracité de ces faits.

« Les Esprits eux-mêmes leur ont octroyer la possibilité de combattre l'Esprit du Néant pour libérer le Dracos. Cet affrontement, cette captivité de votre Aîné était la raison des troubles magiques inexplicables survenus récemment. Voilà le don de la nouvelle génération à ses anciens : une victoire, une victoire qui nous vit libéré du joug du Néant et vous a permis d'écraser ces rangs de bipèdes sans craindre nullement l'intervention de celui qu'ils vénèrent. »

Bizarrement, cette volonté farouche exprimée avec haine et colère lui avait rappelé une scène vécue bien des années auparavant. Le regard jaune s'était superposé à un autre, gris acier, et les crocs saillants s'étaient accordés pour hurler de concert :
« Je compte les tuer tous... jusqu'au dernier. ».
Sauf qu'à l'époque, cette volonté émanait du prince Lorenz Wintel, et concernait les elfes. Étrange comment les deux comportements lui parurent alors similaires. Les ressorts qui animaient le dragon étaient-ils proches de ceux qui dévoraient l'âme vampirique ? Elle devait en avoir le cœur net, et faire la lumière sur cette histoire.
Verith le rouge lui paraissait en ce moment à l'instar d'un très jeune monarque humain entre les mains duquel l'on mettait un pouvoir démesuré. Il s'écrirait, au moindre caprice : « Qu'on leur coupe la tête !! » Pour pleurer de son absolue solitude le lendemain.
Elle même, malgré son soutien inconditionnel à la cause vampirique, ne s'était jamais laissée aller à croire qu'exterminer une race entière était ni possible, ni profitable. Les humains leur étaient aussi indispensables que l'herbe pour les herbivores, et les elfes trop coriaces pour pouvoir disparaître. Et que diable, pour régner, fallait-il encore être au moins deux... Celui qui n'a pas vécu ne peut qu'ignorer, et sans doute les aventures de sa très longue existence donnerait à l'écailleux mille raisons terribles de se repentir d'un acte sauvage dicté par le cœur plus que par la raison.

« Si votre but avéré est de véritablement mander mon aide, exprimez donc clairement cette volonté que vous souhaitez voir accomplie. Alors, seulement, aurais-je le loisir de la satisfaire dans la mesure de mes moyens. »
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MessageSujet: Re: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeVen 24 Jan 2014 - 22:55

¤ Qu’il s’exprime maintenant, ou ne se taise à jamais. ¤

Au milieu de ce champ de bataille, dont l'une des parties entamait sa retraite, alors que les alliées achevaient les blessées et les abandonnés, deux êtres discutaient comme ci de rien n'était. Une petite créature des ombres, face à un colosse de flamme. Ses écailles rouges, pour certaines enduites du sang de ses ennemis luisaient au soleil en une teinte écarlate et macabre. Et pourtant, le géant rouge n'était jamais aussi beau qu'en ce moment. Les deux créatures conversaient, semblant ignorer ceux qui les entouraient. Sous les pattes du dragon, le sang qui imbibait la terre ressortait sous la pression, venant teindre ses griffes et ses pattes de cette chaude couleur pourpre. La queue du dragon fouettait l'air sous son énervement visible, provoquant sifflement d'air et mort des malheureux qui se trouvaient encore à portée. Soudainement le sol trembla alors que le reptile aux écailles rouges abattit sa patte armée de griffe contre le sol, provoquant fissures à sa surface.

Le rouge venait de faire sa déclaration de guerre aux vampires. Il les tuerait, il les massacrerait, tous, sans exception, et ce jusqu'au dernier. Oui sa l'ire, cette douce compagne, qui déjà depuis l'instant ou sa conscience c'était éveillée était à ses côtés, demandait en ce jour à être sustenté. Et la mort d'un peuple tout entier ne serait pas pour lui déplaire. Elle guidait et conseillait le dragon rouge, il ne pouvait donc lui refuser cela. Cependant si celle-ci réclamait l'anéantissement des vampires, sa gourmandise ne lui avait point fait ôter les deux autres races Armandéenne de son repas.

La nocturne prit la parole, répondant au dragon rouge. Cependant, sa réponse fut bien loin de celle escomptée par Verith. Son regard se durcit l'envie de la tuer se fit plus forte, il en tremblait presque. Tremblait ? Oui, tremblait. Les tremblements de Verith n'étaient point provoquer par ce désir aussi intense, non pas le moins du monde, mais bien par l'opposition de deux forces en son sein. Il voulait la tuer, l'écraser, car elle n'avait pas répondu à son attente, mais qu'en plus sa propre réponse était de travers. Égoïste que ce bipède, il prenait donc les dragons comme un acquis.

« Je ne suis en aucun cas venu vous défendre, il n'y avait non plus là une quelconque convergence d'intérêt. Je veux certes voir les Alayiens morts, je veux certes voir les Armandéens morts, mais ni l'une ni l'autre ne furent les raisons de mes interventions. Si j'ai plongé dans cette bataille c'est pour apporter mon soutien à ma mère et la protéger alors qu'elle vous a fait un honneur dont vous n'êtes pas digne. »


Le colosse laissa claquer sa réponse, empreinte de colère et d'arrogance. Il n'évoqua même pas le pacte fait entre les deux êtres, celui-ci était le cadet de ses soucis, par ailleurs, s'il avait su que l'assassin de son frère avait été un vampire, jamais il n'aurait conclu de pacte avec elle, au contraire, il l'aurait réduite en cendre sur-le-champ. Mais déjà la sans-vie reprit la parole. Les mots sortant de sa bouche, ce qu'elle disait, ce qu'elle pensait savoir... L'avatar de la l'ire commença à sourire. Ses lèvres écailleuses se retroussant légèrement, laissant apparaitre ses rangées de dents aiguisées. Un air malsain apparaissait sur son visage, alors qu'un léger rire grave s'échappait de lui. Il rit aux paroles de la vampiresse, il rit aux informations qu'elle lui confia, il rit aux choses qu'elle pensait savoir.

Mais se rire n'était pas un rire moqueur, non c'était un rire frustré, d'un esprit sur le point de céder au carnage et à la rage. Prêt à suivre la voie de la destruction et du chaos. Après tout, en y réfléchissait bien, il n'avait pas besoin d'elle, il pouvait très bien écraser jusqu'aux derniers vampires en présence. L'assassin de son frère était à la tête de la race des dentus et participait aux négociations. Donc le rouge finirait bien par lui mettre la main dessus. Et avec un peu de chance, en suivant les mouvements des vampires, ceux-là les conduiraient d'eux-mêmes vers le suzerain qu'ils souhaiteraient avertir et protéger. Oui il pouvait bien faire cela. Alors pourquoi perdait-il son temps avec cette pitoyable créature arrogante et impudente ? S'apprêtant à lever sa patte pour la happer d'un simple coup, il s'arrêta, ancrant ses griffes dans le sol comme pour se retenir, alors que les mots de sa mère résonnaient dans son esprit. Il vrai qu'il avait fait cette promesse... Verith ne pouvait donc se laisser aller à une frénésie meurtrière.

« Althaïa, vous ne devriez pas considérer ma mère comme votre allié. C'est d'elle que je tiens ma colère. Si j'avais sa sagesse, je pourrais tout comme elle aisément la dissimuler. Vous êtes bien ignorant, vous prenez la protection des dragons comme un acquis, mais sachez que vous ne la méritez pas. Et si nos intérêts ne convergeaient pas, il a bien longtemps que vous ne seriez plus que des cadavres fumants. Tu me dis que les dragons liés ont réussi à repousser le Néant. Finalement ses êtres gangrenés valent peut-être quelque chose. Mais tu fais erreur en les définissant comme mes semblables, je ne suis pas comme eux. Ce sont des êtres malades et faibles que je prendrais grand plaisir à tuer une fois mes affaires urgentes régler.

Althaïa, ta réponse me déçoit et me fâche. Et je lutte de tout mon être pour ne pas laisser parler ma colère et écraser chaque vampire ici présent jusqu'à tuer celui que je cherche. Je ne possède pas la sagesse de ma mère qui me permet de contrôler ma colère. Et c'est celle-ci qui désire voir ta race à tout jamais effacer de cette terre. Mais mon désir de vengeance et ma haine ne sont braqués que sur l'un des tiens ! Aide-moi à le trouver, montre-moi son nom ainsi que son apparence et je promets d'épargner ta vie de ma fureur... Ainsi que celle de ta race.

Tu as dit que tu ignorais pourquoi les vampires se voyaient accabler de mon désir de tuer. Mais au fond, je sais que tu te doutes de ce dont je veux parler. L'un des membres de votre race s'est vu reconnaitre coupable d'un crime des plus impardonnable. Et son jugement ne nécessite nul procès, car sa culpabilité est déjà avérée et aucune excuse ne saurait lui retirer la responsabilité de son acte !

Althaïa, si tu respectes les dragons sans lesquels nulle magie n'existerait sur ce continent, me révèlera ce que je veux savoir. Cela ne sera que juste paiement face aux crimes de chaque vampire qui est de n'avoir supprimé celui des tiens qui a commis ce meurtre impardonnable, mais d'avoir en prime permis à celui-là même de monter à votre tête le glorifiant ainsi.

Vampire, je te somme de me révéler l'identité de celui qui est à la tête de ton peuple ! Il doit payer le meurtre de Cymbor mon frère ! »


Verith abattit violemment sa queue contre le sol, le brisant faisant voler des morceaux de roche. Dans un même temps, le regard du dragon s'illumina d'un regard de braise. Si la vampiresse lui répondait, il ne permettrait pas qu'elle lui mente pour ainsi le duper.
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MessageSujet: Re: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 16:48

« Je ne suis en aucun cas venu vous défendre, il n'y avait non plus là une quelconque convergence d'intérêt. Je veux certes voir les Alayiens morts, je veux certes voir les Armandéens morts, mais ni l'une ni l'autre ne furent les raisons de mes interventions. Si j'ai plongé dans cette bataille c'est pour apporter mon soutien à ma mère et la protéger alors qu'elle vous a fait un honneur dont vous n'êtes pas digne. »


Elle avait vu juste. Telle mère tel fils. Mais comme on était en droit de s'y attendre, la montagne de ressentiment était partie au quart de tour, déchirant avec rage ses arguments factices comme un morceau de parchemin. Ce qui lui faisait exécuter une danse singulière, comme le feu dansant dans ses prunelles claires. Il levait sa patte avant, mimant le geste qui consistait à les écraser, elle et sa monture, d'un simple coup vertical, comme de simples mouches.
Si Tiahanloth ronflait de plus belle, oreilles rabattues en une mine contrariée, perplexe devant la volonté de sa maîtresse à s'attarder ainsi en présence de ce prédateur belliqueux, Althaïa n'avait pas cillé, fixant le dragon pour percer la signification de son manège menaçant.
Ni l'un ni l'autre n'avait rien à gagner à s'affronter. Lui s'estimait capable de la supprimer mais pour une obscure raison ne l'avait pas encore fait, elle ne tenait pas à perdre son alliée à quatre pattes dans une manœuvre hasardeuse pour échapper au coup de griffe ou à un jet de feu. Pourtant, l'envie de se détourner du dragon rouge se fit grande. Lui semblait déçu par elle, elle l'était tout autant de lui. Mépriser les dragons sous prétexte qu'ils étaient liés... Il parlait du destin d'un continent comme de son dernier repas. Si elle connaissait déjà l'égocentrisme draconnique, ce spécimen là défiait toute concurrence en la matière, et sa condition de sauvage n'arrangeait rien.

La Peste soit de cette tête de bois ! Autant faire une déclaration d'amour aux murailles de Gloria. C'était à s'en frapper la tête contre le sol. Sol qu'il ne cessait de faire trembler en assenant des coups furibonds.
Mais l'éclat glacial qui teinta une seconde les iris blanc n'avait pas pour cause un agacement qui n'était que superficiel, bien loin derrière un autre constat qui lui, fit se dresser des murs de glace devant la considération que la vampire avait quelles minutes auparavant pour ce représentant de l'ancienne race. Désormais, Althaïa commençait à découvrir d'où lui venait cette profonde aversion pour les parjures et les faux-semblants.
Ancienne baptistrelle, oui, et si elle n'en avait plus rien aujourd'hui, restait cependant des sillons indélébiles, seuls témoins au delà d'une destruction presque totale.
Et le dragon, sous couvert de se draper dans un mépris colossal de sa personne, n'était ni plus ni moins en train de rompre sa parole. La Dame s'en était figée , son totem hurlant de fureur dans un coin de sa tête, sidéré de voir la conscience liée sans réaction devant tant de condescendance de la part d'un mâle. Dragon ou pas, tous les mêmes.

S'était-elle trompée ? Comment un dragon qui n'avait aucune considération pour les siens pouvait-il prétendre à régner ? Pourquoi, au fait, en était-elle venu à penser qu'un tel borné pouvait devenir un régent de leur aimé continent, lui qui n'exprimait que dégoût et mépris à son encontre ? Althaïa remonta le long du temps, jusqu'au moment où elle aurait pu faire une possible erreur. Il lui riait au nez en crachant qu'elle était loin du compte en croyant sa mère favorable aux armandéens, mais la Dame ne put que hausser un sourcil sous son masque. Pour le peu qu'elle avait pu apercevoir du majestueux vol plané de la dragonne au ras du champ de bataille, plusieurs petites silhouettes sombres avaient orné le haut de sa crête d'écailles. Le fils avait visiblement manqué cet épisode. Sa réflexion mourut avec son silence. Il découvrirait cela par lui-même, après tout.

Vampire, je te somme de me révéler l'identité de celui qui est à la tête de ton peuple ! Il doit payer le meurtre de Cymbor mon frère ! »


Cymbor.
Une fraction de seconde lui fut nécessaire pour se remémorer où et quand ce nom lui était apparu. Le dragon blanc tué lors du raid sur le camp principal. Le dragon dont Lorenz avait bu le sang, qui à présent marquait d'un fer noir son être entier, faisant danser la souffrance en même temps qu'un pouvoir à nul autre pareil.
Ainsi, Althaïa tira doucement sur le nœud inextricable, qui se défit lentement. Et la lumière vint, tout son mécanisme mental se débloqua, et une lueur nouvelle éclaira sa connaissance de la situation. C'était cela ? Tout cela pour Lorenz Wintel ? Ces dragons voulaient détruire les enfants des Esprits pour venger l'un des leurs ? Pour une démesure, on pouvait difficilement faire mieux. Mais non, de nouveau le rouge affirma qu'il ne s'en prendrait qu'au prince. Ce qui le fit entrer une fois de plus en contradiction avec lui-même. Croyait-il la duper ? S'il n'était capable de tenir une promesse envers un bipède, pensait-il qu'elle le croit capable d'en tenir deux ?

Elle avait porté Lorenz Wintel bien avant l'incident. Et il n'avait pas été choisi pour prince pour la mort d'un dragon. Bien des années auparavant, c'était son charisme, sa maîtrise des arcanes et sa volonté implacable qui l'avait fait reconnaître comme le meilleur porteur d'un espoir de conquête pour leur race. Le seau du pouvoir n'était pas inné, Lorenz comme la plupart des leurs s'était battu toute sa non-vie pour l'acquérir... et le préserver.

Althaïa vit naître en elle un ricanement grinçant. La vraie responsable de la mort du blanc était Lyroë Tuwiel. Sa dragonnière. Cymbor, quant à lui, avait prit l'initiative du combat, faisant fi par excès de confiance d'une mort qui pourtant lui tendait les bras. Comme tous les siens, il s'était cru invulnérable, au point de défier une armée de vampire et de mages à lui tout seul. Lyroë, l'elfe archère, ne l'avait pas arrêté dans sa folie. En étant choisie, elle avait hérité d'une lourde responsabilité qu'elle n'avait pas été en mesure d'assumer. Erreur de jeunesse ? Plausible. Mais Wintel n'avait pas à se voir couvert d'opprobre pour avoir sauver sa peau en face de deux inconscients. Quiconque dans une situation similaire aurait fait de même. Y compris celui qu'elle avait en ce moment même sous les yeux.

« Il n'y a pas de gloire chez les vampires, écailles de sang. Notre peuple ne fonctionne ni comme celui des sylvains, ni comme celui des hommes. Notre Prince, qui est l'objet de vos foudres, n'a pas tiré un quelconque crédit auprès des nôtres sinon celui de gouverner par la peur et la force, et ainsi conserver le pouvoir qui lui était acquis bien avant que ne survienne cette sombre nuit. Son accession au pouvoir était bien antérieure. Ce que vous nommez « meurtre » n'était rien qu'un combat tout ce qu'il y a de plus loyal, entre votre frère, sa liée elfe, et le prince vampirique. Combat qui fut à l'initiative des deux premiers, puisque le camp a été la cible d'un raid des elfes.
Si sa mort est une source de deuil pour Armanda, il est un fait que nul ici ne doit renier :
Votre frère a combattu. Votre frère est mort en combattant, non assassiné par lâcheté comme beaucoup semblent le croire.
»

Bien maigre consolation. Althaïa ne le voyait pas ainsi. Comme elle l'avait toujours fait, elle maintenait le cap de la vérité avec une poigne de fer. Qu'il ait été renseigné par des elfes peu scrupuleux ou par des humains prompt à la divagation, il n'avait pas eu le revers de la médaille, et elle le lui donnait en toute franchise, quoi qu'il puisse en penser.

L'aura magique du prince avait grandi, et le seul reproche que l'on pouvait objectivement lui faire, était d'avoir user des pouvoirs du dragon pour asservir les fortes têtes. Régner par la force, comme cela avait toujours été le cas.
Certains vampires restaient persuadés qu'il pouvait en être autrement, que les nocturnes pourraient un jour posséder un gouvernement basé sur la justice et non sur la loi du plus fort. C'était, à ses yeux, renier leur propre nature, une solution inconcevable à long terme, et vouée à l'échec.

« Du peu de cas que vous êtes à même de faire de l'accord envers un bipède que vous méprisez, veuillez bien noter mon doute quant à votre promesse de ne pas porter atteinte aux miens. Il me faudra bien plus pour être persuadée de prétendre à la sécurité de mon peuple que votre parole prononcée la griffe tenue au-dessus de la tête. »
Pour appuyer son propos elle désigna l'énorme serre plantée dans la terre pourpre. S'évaporer dans la nature sans autre forme de procès n'était pas une solution très engageante. La prudence laissait cette fois place à une résolution sans concession aucune.
« Arrogance à vos yeux ? Toute bipède suis-je, tout dragon êtes-vous, ma réponse à votre interrogation ne se fera pas sans assurance, tout comme vous êtes en droit de m'en demander autant, aujourd'hui comme hier et demain. Qu'il n'y ait ici nulle tromperie. »

Le pouvoir acquis par son prince était impie, et s'il se maîtrisait mieux que quiconque, il ne pouvait constamment voiler l'aura de souffrance sourde qui le rongeait de l'intérieur, infime grattement qui l'avait vu changer, lentement, au fil des mois. Et Althaïa s'était murée dans un silence de loyauté, consciente du préjudice que cela porterait à son souverain. L'acte en lui même l'avait longtemps laissée complètement divisée. Des mois entiers avaient été nécessaires avant qu'elle ne referme sa parenthèse intérieure, laissant néanmoins un gigantesque point d'interrogation sur le résultat de sa réflexion. Si Lorenz n'avait fait que défendre sa vie, il avait lui-même scellé son sort en s'appropriant le fluide vital de l'écailleux. Un geste qui, plus que tout autre, était certainement l'une des raisons les plus grandes quant à la soumission du peuple vampirique. Qui avait laissé perplexe la plupart, car enfin, comment réagir face à l'absurde ? L'imagination défiée mêlée aux mystères des mythes les avaient laissé pétrifiés.
Le rouge affirmait qu'ils étaient coupables de n'avoir pas agi. C'était croire que la majorité était armé de courage, voire d'inconscience. Les vampires ne formaient un « peuple » que grâce à Lorenz. Sans lui, ils ne seraient restés que ce qu'ils avaient été durant des siècles : un nuage vaporeux sans aucune cohésion interne. Ils auraient fini par s'éteindre de leurs querelles inutiles et perpétuelles.
Quant à s'opposer par la force à Lorenz, qu'auraient-ils pu faire sinon périr par centaines sous le coup d'une magie draconnique combinée à une maîtrise centenaire ? Seuls quelques uns d'entre eux en aurait réchapper en optant pour la solution de la fuite. Les maîtres mages auraient-ils du s'allier tous contre lui ? En auraient-ils seulement été capables ? C'était méconnaître leur façon de penser. Elle songea un instant, cloîtrée dans son silence lourd et dense, jusqu'à ce qu'enfin, les mains posées devant elle sur le pommeau de la selle, ses lèvres s'ouvrent pour laisser filtrer l'air chargé d'effluves sanglantes.
Contre toute attente, la froideur polaire de sa voix disparu soudain, remplacée par une vague de lassitude rêveuse.

« Je comprends votre colère. Et si je n'approuve nullement votre façon d'appréhender les choses, votre jugement personnel envers l'un des miens ne me concerne nullement.»

Vendre la tête de Lorenz à un dragon contre la survie de tout un peuple ? Un dilemme auquel elle n'aurait jamais cru être confronté, même si elle avait de nombreuses fois aborder la question. Vanaël aurait ouvert grand la bouche sans se poser de question, tant sa dévotion envers ses protégés étaient grande. Althaïa, elle, avait sa loyauté en guise d'entrave. Et quelles entraves !
Voir celui qu'elle protégeait dans l'ombre depuis si longtemps finir dans la gueule d'un dragon n'était pas une idée fort sympathique. L'unité du peuple vampirique, surtout en des temps si troublés, ne survivrait pas à la disparition du Prince Noir. Le conseil, quant à lui, n'avait pas suffisamment de cohésion et d'autonomie pour prendre la relève. C'était peine perdue. Alors, pourquoi faire prendre un risque aussi énorme qu'insensé ?
Mais quelque chose d'autre avait nuancé son jugement. Un écho à l'éclat de détresse fugace qui avait transpercé le regard jaune à l'évocation du nom du jeune immaculé défunt.
Si Althaïa manipulait ses souvenirs nouveaux avec une infinie prudence, elle n'avait pu résister longtemps à sa curiosité monstrueuse. Le chanteur à l'aura de feu avait, au travers de sa mélodie étrange, éveiller un fragment brillant, fraîchement reconstitué de sa mémoire d'outre-tombe. Un elfe et une petite fille. Deux silhouettes, main dans la main. Une plume, qui pourtant avait fait pencher la balance.

Ce fragment ne s'appelait pas Cymbor.
Il s'appelait Tuëryn.

« Le nom de celui que vous cherchez... »
Sa voix changea soudain, grave et mâle, se parant d'une texture très particulière qui aurait fait frémir un vampire à proximité. [sort vampirique Multi-tons]

« ...est Lorenz Wintel. »

Le nom résonna, murmure glacé dans la clairière devenue inexplicablement silencieuse.
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MessageSujet: Re: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 21:39

¤ Le monde qui nous sépare ¤

Les vampires, mais pas uniquement eux, les elfes aussi, ne réalisaient pas la chance, l'honneur et le don qui leur était fait. Ces deux races étaient profondément liées à la magie contrairement aux hommes. Si elle mourait, eux aussi mourraient. Et cette énergie dont ces deux races se nourrissaient provenait des dragons ! Les dragons étaient source de magies, les dragons qui offraient bénévolement cette énergie - même si en réalité, ils n'avaient d'autre choix-. Et jamais ils n'avaient demandé quoi que ce soit en retour, jamais ils n'avaient prétendu exiger la moindre chose des bipèdes. Car oui, leurs esprits n'étaient conçus de la même façon que ses êtres à deux pattes. Ils étaient bien au-dessus d'eux, ils volaient haut dans le ciel alors que ces créatures primitives restaient clouées au sol. Les écailleux ne possédaient de chaînes, ils étaient des êtres à part, empreints d'une liberté incommensurable. Mais les bipèdes ont violé cette liberté et la réalité est devenue toute autre. La relation entre les races autrefois paisibles est devenue conflictuelle. On peut le considérer comme arrogant, mais néanmoins un monde sépare les dragons des races Armandéenne. Ils n'ont pas les mêmes valeurs, ils n'ont pas les mêmes critères, ils n'ont pas la puissance.

La pyramide est ainsi faite, les esprits sont au sommet, les dragons en dessous et les bipèdes à la base. Cet ordre ne doit nullement être oublié, mais la folie des bipèdes a pervertie cette image. Tel est la vision de Verith, ces créatures à deux pattes poussées par leurs esprits malades se sont hissées sournoisement jusqu'à eux. Eux la main qui les nourrissait en magie. Et ils l'ont mordu avec violence ! Leur traitrise, leur folie, leur arrogance, ont poussé ces insectes à se croire supérieure à ce qu'ils ne sont réellement. Et aujourd'hui, ils prenaient les dragons, leurs protections et leurs magies pour un acquis. Erreur, folie et hérésie pure que cela ! Les bipèdes doivent respect aux dragons ! Cela est la moindre des choses, c'est la seule preuve d'humilité qui devrait émaner de ces créatures primitives ! Jamais cette simple chose ne fut demandée par les dragons, jamais... Peut être aurait dû-t-elle l'être... Mais à présent il est trop tard, car cette notion est perdue de vue et jamais elle ne germera d'elle-même dans l'esprit des deux-pattes. Alors il n'y a pas de choix, il faut leur rappeler... mais un simple rappel verbal ne suffira pas... non, car il finira à nouveau par être oublié... La seule solution est de la marquer, d'une marque indélébile dans le coeur même de chacune de ces races !

Telle est la conclusion a laquelle était arrivée Verith en venant sur se continent après s'être pendant toute son enfance abreuvé des histoires de sa mère. Mais les histoires ne sont qu'histoires, la réalité elle est bien différente. Et elle est la suivante, les bipèdes ont tué un dragon qui était resté sur cette terre alors que tous les autres l'avaient abandonné. Les bipèdes ont tué son frère... Peut-être est-ce la proximité de Verith qui l'empêche de raisonner d'une manière plus souple ? Oui, c'est sans doute cela, mais cette pensée ne lui effleure même pas l'esprit. Non, la mort de Cymbor n'a fait que durcir la leçon qu'ils comptaient inculquer, la rendant des plus extrêmes.

Verith n'avait cure de ce qu'on pourrait penser de lui après. Du moins en partie, car seul le jugement de sa mère était autorisé à critiquer ses actes. Quant aux autres, la réalité était bien triste, mais ils n'avaient pas la force pour le lui imposer. Tel fonctionnait la race Draconique. Que cette force soit magique, physique ou mentale, tant qu'elle n'était pas supérieure à la sienne, alors elle n'en valait rien.

Cette vision des choses, ce fonctionnement étaient une barrière entre la race quadrupède et la bipède. Mais Verith en était arrivé à la conclusion suivante en apprenant la mort de son frère. Ce n'était pas aux dragons de faire l'effort de comprendre le fonctionnement des vampires, elfes et humains. C'étaient à eux de comprendre la leur et de s'y adapter en conséquence. Les dragons avaient été jusqu'ici bien trop gentils... à moins que ce ne soit aveugle. Oui, cela ne peut être que de l'aveuglement, car se laisser mourir pour des races inférieures ne peut être de la gentillesse, elle ne peut être que de la stupidité et de la folie !

« Vampire, je te somme de me révéler l'identité de celui qui est à la tête de ton peuple ! Il doit payer le meurtre de Cymbor mon frère ! »


Verith venait de faire sa demande, ou du moins d’ordonner. La colère l’habitant faisait flancher le contrôle qu’il avait sur lui-même. Lentement la réponse vint, dans un ricanement provenant cette fois de la dame de fer. Comment devait le prendre ? Quoi qu’il en soit, celui-ci ne lui plaisait pas.

« Il n'y a pas de gloire chez les vampires, écailles de sang. Notre peuple ne fonctionne ni comme celui des sylvains, ni comme celui des hommes. Notre Prince, qui est l'objet de vos foudres, n'a pas tiré un quelconque crédit auprès des nôtres sinon celui de gouverner par la peur et la force, et ainsi conserver le pouvoir qui lui était acquis bien avant que ne survienne cette sombre nuit. Son accession au pouvoir était bien antérieure. Ce que vous nommez « meurtre » n'était rien qu'un combat tout ce qu'il y a de plus loyal, entre votre frère, sa liée elfe, et le prince vampirique. Combat qui fut à l'initiative des deux premiers, puisque le camp a été la cible d'un raid nocturne des elfes.

Si sa mort est une source de deuil pour Armanda, il est un fait que nul ici ne doit renier :
Votre frère a combattu. Votre frère est mort en combattant, non assassiné par lâcheté comme beaucoup semblent le croire. »

Le rouge gronda, elle ne comprenait pas, elle appliquait sa logique, et son système, mais lui n'en avait cure. Peut-être était-il temps de lui faire voir sa vision.

« Je connais déjà l'histoire de la mort de mon frère. Mais cela ne change rien au fait qu'il s'agit ici bel et bien d'un meurtre. Entend Althaïa, tous les êtres impliquer dans la mort de mon frère son coupable et tous payeront en temps voulu. Il n'y a en effet aucune gloire à retirer de la mort d'un dragon, ce n'est qu'un acte de pure folie. Il est temps que vous vous remémoriez ce que nous dragons nous sommes ! Nous sommes la magie ! Et de par ce fait nous permettons la vie et plus particulièrement, nous permettons votre vie à vous les vampires et les elfes. Mais cela vous semblez l'avoir oublié. Nous dragons n'avons jamais rien demandé alors que la magie qui émanait de nous vous nourrissait. Mais il y a une chose qui nous est bien due : le respect. Vous n'aviez donc rien n'appris de l'abandon des dragons de ce continent ? Même les Alayiens peuvent être considérés comme un rappel. Sans la magie, sans notre présent vous ne pouvez exister. »


Le dragon rouge gronda, il espérait avoir remis les choses dans le bon ordre dans l’esprit de la vampiresse. Ils n’étaient pas sur un pied d’égalité !

« Du peu de cas que vous êtes à même de faire de l'accord envers un bipède que vous méprisez, veuillez bien noter mon doute quant à votre promesse de ne pas porter atteinte aux miens. Il me faudra bien plus pour être persuadé de prétendre à la sécurité de mon peuple que votre parole prononcée la griffe tenue au-dessus de la tête.

Arrogance à vos yeux ? Toute bipède suis-je, tout dragon êtes-vous, ma réponse à votre interrogation ne se fera pas sans assurance, tout comme vous êtes en droit de m'en demander autant, aujourd'hui comme hier et demain, qu'il n'y a ici nulle tromperie. »

« Ma l’ire et mon animosité sont mes plus fidèles complices. Elles furent la dès l’éveille de ma conscience, elles sont nées en même temps que moi, elles se sont éveillées que moi. Elles m’ont donné la force que j’ai aujourd’hui et elles me guident. Mais je ne suis pas un être de pure violence comme j’ai pu le faire paraître depuis mon arrivée sur Armanda. Vous tous, vous mettez hors d’elles mes deux acolytes. J’étais bien différent sur la terre des dragons, mais je ne suis depuis que j’ai appris la mort de mon frère, qu’une simple boule de rage ! Je ne possède la sagesse pour me maitriser, mais je suis mue par d’autres sentiments cette colère et haine qui m’habite. Ma mère me tiendrait rigueur si je décidais de vous écraser. Elle apprécie votre race plus que les deux autres. Je ne souhaite que la mort de l’assassin de mon frère, votre extermination ne serait que débordement de la part de ma colère.

Il n’y a ici nulle tromperie, dis-moi ce que je souhaite savoir, et ma fureur ne frappera pas ton peuple quand j’aurai pris la vie de son dirigeant. Je ne prendrais pas le risque de me mettre à dos ma mère pour de simple bipède, tu peux faire confiance aux respects que je voue à ma mère. Et c’est par ailleurs grâce à ce même respect que vous avez pu tenir vos négociations en paix, car si elle ne me l’avait fait promettre, le domaine où nous nous trouvons ne serait déjà que terre calcinée.»


L’avatar de la l’ire espérait que cette réponse suffirait à la créature des ombres, dans le pire des cas, il pourrait toujours obtenir l’information qu’il souhaitait en la violentant ou simple en demandant à un autre vampire qui traînait. Mais à présent restait un problème, celui de la loyauté, de la loyauté de cette dame de fer. Après tout, il lui demandait de commettre un acte de trahison. Même si cette conversation restait entre eux, elle se devrait de répondre de son acte auprès de sa conscience. Toutefois, cette trahison restait un prérequis qu’exigeait le colosse de flamme. S’il considérait la passivité des vampires à l’égard de ce meurtrier comme une trahison et une insulte envers la race Draconique. Seule une trahison de la part d’une des membres d’un vampire envers sa race pouvait racheter cette précédente.

Finalement la balance pencha en sa faveur et la nocturne avec une voie nouvelle annonça le nom de celui que Verith tuerait sous peu.

« Le nom de celui que vous cherchez ...est Lorenz Wintel. »

Un remous étrange se produit alors dans le dragon, comme si une vague géante soudainement secouait une vallée, suivant un chemin pour finir par se déverser. Cette vague c’était sa colère et sa haine. L’œil de ses deux complices se braqua sur ce nom, déversant la totalité de leur ressentiment sur celui-ci. Lorenz, Lorenz, Lorenz Wintel. Le nom de l’assassin de son frère résonna dans son esprit avec fureur frénétique et bruyante avant que le silence ne se fasse. Verith sembla retrouver son calme, ses griffes lentement se retirèrent de terre et il soupira. Malgré ce calme apparent qu’il venait de retrouver, en son sein le feu hurlait.

« Tu as bien fait Althaïa »


Sa voix était redevenue calme, mais toujours aussi puissante. Cette journée, ou pourtant chaque évènement avaient été fait en sorte de le mettre hors de lui, finissait avec une touche des plus agréable. Lentement il leva sa patte, repliant ses griffes d’ébène sauf une. Il la pointa en direction et à hauteur de la sans vie.

« Je tiendrais ma promesse Althaïa, néanmoins, je ne pourrais épargner ceux qui ne feront pas le même choix que toi en ce jour lorsque je viendrai pour prendre la vie de ce Lorenz. Il ne tient donc qu'à toi d'accroitre ou d'amoindrir le nombre de morts lors de l'arrivée de ce jour. Libre est ton choix et de dire ce que tu souhaiteras. Néanmoins, tu as su faire le bon choix pour les vampires en ce jour, je ne peux donc qu'espérer que tu en feras de même après notre rencontre. Je ne viendrais que pour un seul, fait donc en sorte qu'il soit le seul à mourir. »


Un léger sourire satisfait apparut sur le faciès du dragon. Cette discussion avait au final été forte plaisante. Et même si elle ne s'en doutait pas encore, la dame de fer était devenue un instrument dans la quête de justice du rouge.

« Actaaë, ta vie n'a plus à me craindre désormais, tant que tu ne t'en prends, pas directement moi j'entends... Ou que tu tues un dragon également.

Tu parles bien, mais tu négliges encore un point important. Les bipèdes ne sont pas l'égal des dragons. Même si les dragons qui se sont accablés d'un lien tendent à rabaisser cette race qu'est la mienne. Nous, ceux nés libres, raisonnons encore en tant que maîtres.

Libre à toi de voir de l'arrogance dans mes propres. Mais un monde nous sépare. »

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MessageSujet: Re: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 10:31

« Ma l’ire et mon animosité sont mes plus fidèles complices. Elles furent la dès l’éveille de ma conscience, elles sont nées en même temps que moi, elles se sont éveillées que moi. Elles m’ont donné la force que j’ai aujourd’hui et elles me guident. Mais je ne suis pas un être de pure violence comme j’ai pu le faire paraître depuis mon arrivée sur Armanda. Vous tous, vous mettez hors d’elles mes deux acolytes. J’étais bien différent sur la terre des dragons, mais je ne suis depuis que j’ai appris la mort de mon frère, qu’une simple boule de rage ! Je ne possède la sagesse pour me maitriser, mais je suis mue par d’autres sentiments cette colère et haine qui m’habite. Ma mère me tiendrait rigueur si je décidais de vous écraser. Elle apprécie votre race plus que les deux autres. Je ne souhaite que la mort de l’assassin de mon frère, votre extermination ne serait que débordement de la part de ma colère.»


Pour la première fois de sa non-vie, Althaïa Actaaë prit réellement conscience de son âge réel. Les ans l'écrasaient soudain, et ce qui ce présentait devant elle n'arrangeait rien.
Dracos que l'éternité était longue.
Skade avait volontairement écarté son flamboyant rejeton des négociations... Ce qui expliquait probablement qu'elle s'y soit elle-même rendue. Le passé se teintait dès lors d'une ironie atroce. Dire que Lorenz avait été à deux pas de son museau...
Bizarrement, plus ils conversaient, plus le dragon semblait vouloir prendre du recul sur lui-même et sur la situation. Althaïa, forte de ses longues méditations au sanctuaire du feu, en était arrivée au même point, et tout son être hurlait à corps et à cri un moment de repos, une brèche ouverte dans cette déferlante d'action qui ne voyait que travailler son instinct meurtrier et ses réflexes de prédateur. Mais l'occasion lui en serait-elle seulement donnée ? Il était trop tôt pour s'en retourner auprès des siens après l'ingurgitation d'une telle quantité de données nouvelles. Solitude l'appelait comme les sirènes en haute mer. Elle fit cependant l'effort de se dresser sans ciller devant son interlocuteur, réfléchissant à mesure que la voix rocailleuse roulait comme le tonnerre autour d'eux. Il y avait presque une pointe de regret dans sa phrase. Comme si le destin, bête acharnée, ne lui avait laissé le choix que l'extrémité la plus crue, alors que son être aspirait à autre chose. Paradoxe qui sonnait familièrement à ses oreilles.


« Je tiendrais ma promesse Althaïa, néanmoins, je ne pourrais épargner ceux qui ne feront pas le même choix que toi en ce jour lorsque je viendrai pour prendre la vie de ce Lorenz. Il ne tient donc qu'à toi d'accroitre ou d'amoindrir le nombre de morts lors de l'arrivée de ce jour. Libre est ton choix et de dire ce que tu souhaiteras. Néanmoins, tu as su faire le bon choix pour les vampires en ce jour, je ne peux donc qu'espérer que tu en feras de même après notre rencontre. Je ne viendrais que pour un seul, fait donc en sorte qu'il soit le seul à mourir. »


« ...Vous vous adressez à la mauvaise personne. Seul mon pouvoir me permettra d'imposer, nul ne me suivra pour ce que je dirais. Et l'on impose pas la traîtrise. »

Elle était un électron libre emprisonné avec son consentement, une aberration, et sa place au conseil était celle d'un arbitre, non d'un chef d'orchestre. Elle n'avait que faire de la plupart de ses pairs, et avait toujours vécu en ermite, grondant autant qu'un dragon lorsqu'un intrus dérangeait sa solitude. Contrairement à la gente politique pure, Althaïa était de ces êtres troubles dont l'influence était un moyen et non un but. Si elle avait pu s'en passer, certes, elle se serait séparé de ce rôle fantoche qui consistait à partager des opinions avec des esprits qui jamais ne tenteraient de seulement les comprendre. Non, l'esprit d'un vampire n'était pas taillé pour le travail de groupe, leur puissance respective et leur instinct de domination était si fort, plus fort que ceux qui habitait les écailleux, qui eux parvenaient à vivre en nuées sans s'entretuer quotidiennement.

C'est avec une indifférence lointaine qu'elle regarda le géant s'affaisser légèrement, comme après un bain relaxant. Ses muscles s'étaient détendus et il semblait intérioriser l'information, un brasier couvant doucement sous les braises. Bien ? Quel mot étrange et vide de sens.
La réussite est ici bas seule juge de ce qui est bien ou non, trancha-t-elle mentalement.

Le goût amer de la trahison était vif, pourtant, son esprit particulier n'y prêta guère attention, souffrance et douleur n'ayant jamais été que des ombres omniprésentes sans autre signification pour elle qu'un puissant moyen d'apprentissage et d'évolution. Depuis le temps, Althaïa Actaaë, derrière les rideaux dorés du pouvoir, ne donnait plus d'importance à grand chose, et une part de son intelligence s'attelait déjà à une tâche annexe depuis quelques minutes.
En revanche, sa droiture lui interdisait de retourner auprès de la délégation en portant le secret d'une fin proche pour celui qu'elle estimait. Cage argentée aux reflets illusoires, son labyrinthe de fractales mentales n'en demeurait pas moins traversé par certaines constantes, et elle ne parvint pas à s'adonner à cette humiliation suprême que représentait le complot lâche et dissimulé. Son calcul était un tout. Non une visée égoïste. Du moins l'espérait-elle... ils étaient si nombreux dans cette tête privée d'âme...


Car si les dragons étaient effectivement source de magie et de vie, il n'était pas dit que les autres races n'étaient que futilités ravageuses. Les Esprits ne s'en seraient pas encombré. Chaque chose avait son utilité, aussi infime était elle. Le tout formait un cercle, qui, s'il était brisé, laissait le reste sans échappatoire aucun.

« Il ne s'agit nullement d'arrogance. Simplement d'incomplétude. Car il est aisé de confondre respect et soumission. »

Régner par la terreur, écraser ceux qui s'avéraient trop ambitieux, la Dame pouvait en parler mieux que bien d'autres, qu'ils soient à deux ou quatre pattes. Mais même dans les plus noirs esprits peuvent parfois naître quelques notions d'éthiques. Doux euphémisme que de dire qu'elle avait parfois abusé de la puissance que les Esprits avaient placé en elle pour quelque obscure raison. Mais les regrets n'existaient pas, et s'il lui arrivait de se tromper, toute son intelligence était dans sa capacité de rebond à chaque instant. Et le plateau se complexifiait d'autant.
Tiahanloth, discrète, tira imperceptiblement sur les rênes. Certes leur vision ne pouvait que diverger, sur ce point elle tenait une position certaine. À voir le fossé qui séparait les humains des vampires, il ne pouvait être autrement avec les dragons. Cependant, il était presque dérangeant de voir à quel point les sautes d'humeur du rouge pouvait l'identifier au comportement d'un jeune sombre. Guidé par des pulsions puissantes et venues du fond des âges, impossible à brider sans l'aide des ans. Mais qu'il ne s'y trompe pas : si, comme elle le présentait, ce beau spécimen dans la force de l'âge avait quelque projet de domination future, il ne pourrait régner sur quoi ou qui que ce soit s'il ne baissait pas le museau vers ceux qu'il comptait dompter.
Les fourmis font les fourmilières, et aussi petites soient-elles, leur civilisation, incompréhensible aux bipèdes qui les écrasent sans frémir, est étonnamment complexe, et d'une efficacité redoutable. Vivre sous terre enseignait par fois d'étranges choses, que ceux vivant à la surface ne pouvait guère comprendre.

« Un roi ne tient sa couronne que de ceux qui la reconnaissent, Verith ailes d'orage. Même les plus grandes montagnes ne peuvent exister sans les profondeurs invisibles qui les soutiennent. »

Dans sa voix avait transparu une note inhabituelle, que d'autres auraient pu qualifier d'amusée. Donnant un petit coup vers la gauche sur les lanières de cuir, Althaïa détourna sa monture du dragon. Mais dans cette volonté de s'éloigner, naquit aussi une interrogation immense. Dans quelle direction aller ? Rarement dans sa non-vie, la vampire s'était trouvée sans réponse face à une situation. En général, il lui suffisait de provoquer le hasard pour voir une solution émerger. Là, les sabots eurent beau faire quatre pas, rien ne lui vint, et un instant elle se prit à croire qu'il lui vaudrait mieux rester sur place, à attendre que la roue tourne de nouveau et dégage un chemin. En même temps que sa réflexion, un mauvais pressentiment germa en son esprit. Il se passait quelque chose non loin, quelque part en cette forêt.
Alors que la jument tirait de façon bien plus franche pour aider sa cavalière à la décision, Althaïa tourna légèrement la tête vers l'ombre qui la dominait de derrière.

« Bonne chance dans votre quête, que le vent vous porte haut et loin. »

Elle se surprit elle-même à sortir de telles paroles. Et, jetant un discret regard aux cieux, se demanda un instant si l'autre ne lui avait pas joué un tour. Damnée magie baptistrale.
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MessageSujet: Re: Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Dans le feu de l'action [Althaïa] [Fini] Icon_minitimeMer 29 Jan 2014 - 15:23

¤ Dernier échange ¤

L'on dit que, lorsqu'on parle d'une personne et que l'on se trouve loin de celle-ci, elle éternue. Et en cet instant, le seigneur vampirique éternuait-il ? Ou au contraire sentait-il des sueurs froides glisser le long de son échine alors que dans l'ombre une bête l'observait. Que ses yeux chargés d'éclairs guettaient ses actions. La sentait il cette incommensurable soif de sang, cette aura meurtrière à peine dissimuler, ce flot de colère et de rage se déversant dans sa direction pour bientôt l'écraser ? Verith ne savait pas et restait persuader que le simple fait de tuer ce vampire assassin n'allait pas lui suffire, ou du moins, n'allait pas contenter ses complices : l'ire et animosité. Il serait en effet si facile de l'écraser entre ses griffes et de brûler ses chaires. De plus noires pensées se dessinaient dans l'esprit du dragon peut être devait il le faire souffrir avant ? Contrairement aux bipèdes et à certains des siens, sa taille ne lui permettrait pas de faire de torture précise sans risquer de le tuer au premier coup. Ces êtres à deux pattes étaient si petits et fragiles...

Sournoisement, l’on vient chuchoter à son cœur, ses deux acolytes soumettant des idées au jeune dragon rouge. S’il ne pouvait le torturer physique, peut être devait il le torturer mentalement ? Ce n’était malheureusement pas le point fort du colosse. Néanmoins une idée lentement lui venait. La trahison d’Althaïa l’inspirant. Peut être devrait il le fait chuter de sa position avant de le tuer de ses propres griffes. Oui, il fallait le faire cuire à point avant de le dévorer. Le faire sombrer dans une folie des plus profondes avant de le pourchasser et de l’écraser une fois que la dernière lueur de raison aura quitté son esprit. « Sinon celui de gouverner par la peur et la force. » Les paroles de l’Actaaë lui revenaient en mémoire. Peur et force, voilà un domaine qu’il pourrait sans aucun doute exploiter. Il dépossèderait ce fou meurtrier de sa couronne et de son peuple pour le retourner contre lui et….

Déjà un mur se posait face à lui, comment retourner les vampires contre lui en utilisant la peur et la force s’il venait de promettre à Althaïa qu’il n’exposerait pas ceux-ci à sa fureur. Un grondement intérieur le remua. Tant pis ! Il improviserait, ou une idée finira par germer dans son esprit pour pallier à ce problème. Mais déjà l’idée de l’écraser comme un simple moucheron revenait à la charge. C’était propre, concis et efficace. Pourquoi s’embêter à vouloir faire compliquer alors qu’il peut faire simple ? Alors qu’il réfléchissait, il n’entendit qu’à moitié les premiers propos de la nocturne. Verith se moquait bien de la façon, il n’avait dit cela que pour avoir l’air d’autre chose qu’une grosse brute, mais également pour donner du poids à sa promesse. Mais tant pis, qu’elle ne fasse rien, au moins il pourra ainsi tuer un maximum de vampire sans pour autant rompre la promesse qu’il venait de faire. Les victimes ne seraient que de simples dommages collatéraux. Et puis, ils n’auraient pas qu’à se trouver sur son chemin.

« Il ne s'agit nullement d'arrogance. Simplement d'incomplétude. Car il est aisé de confondre respect et soumission. »

La phrase piqua au vif le dragon d’ire qui rétorqua aussi sec.

« Nous vous avons à mon goût fait preuve de beaucoup trop de gentillesse à votre égard. Mon frère n’est pas le seul dragon à être tombé à cause de la folie de bipèdes. Qui sème le vent récolte la tempête. »


« Un roi ne tient sa couronne que de ceux qui la reconnaissent, Verith ailes d'orage. Même les plus grandes montagnes ne peuvent exister sans les profondeurs invisibles qui les soutiennent. »

Verith souffla une légère flamme dans un soupir, voilà qu’à présent elle se mettait à lui donner des cours. Si elle ne lui avait pas donné le nom de ce Lorenz, coquille de fer ou non elle aurait déjà fini dans son estomac. Déployant ses ailes, le rouge fit lever une bourrasque qui vint éteindre le cercle de flamme derrière la vampiresse dans lequel, il l’avait enfermé afin que nul intrus n’interfère dans leur échange.

« Bonne chance dans votre quête, que le vent vous porte haut et loin. »

L’avatar de la l’ire déploya ses ailes, se redressant avant de pousser aussi bien sur ses pattes que sur ses larges ailes pour s’envoler faisant résonner une dernière fois sa voix dans l’esprit de la créature de la nuit.

« Je saurais me souvenir de tes paroles. Je te laisse mon écaille, fait en ce que tu désires. Sers-t’en si tu dois m’appeler. Je m’en servirais si je dois te retrouver. »

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