Les conséquences de prendre une rose à pleine main. [PV Kedrildan] TERMINE

¤ Tranquillité ¤

Un doux son régnait dans l’air, une mélodie, elle vibrait lentement et doucement. Empreint de tendresse elle englobait la zone. Néanmoins personne ne l’entendait, au du moins une seule personne pouvait l’entendre. Elle était assise, là, dans l’herbe grasse et bien verte, toujours humide de la rosée du matin. Les oreilles fines et grandes ouvertes, bien plus longues que celle d’un homme, mais normales pour celle d’un elfe. Ses cheveux blonds tombant en cascade, quelques mèches venant se placer devant son visage. Les traits d’un des sylvains marquaient son visage. Dehors il faisait froid, cependant l’être semblait s’en moquer. La nature entrait en éveille. Non loin de lui, un cours d’eau coulait, quelques petites chutes faisaient prendre de la vitesse au liquide qui y circulait. Ces mêmes chutes provoquaient un doux bruit d’eau qui coule. Peu profond par endroits, quelques oiseaux téméraires venant s’y mouiller pour commencer leur toilette, leur gazouillement, leur chant venant empreignez la zone. Pourtant l’elfe ne semblait pas les écouter, ses oreilles captiver par un autre son. En amont du ruisseau on trouvait un petit point d’eau, des nénuphars recouvraient une petite partie de la surface. On ne pouvait en voir le font, sans doute que cela était plus profond qu’il ne le laissait présager. Quelques remous étaient visibles de temps à autre à la surface, il y avait du monde là-dessous, quelques petits poissons s’amusant à se courir ou plus tôt nager après, se divertissant comme il le pouvait. Des libellules passaient en raz-motte au-dessus de cette surface liquide buvant rapidement quelques gouttes avant de repartir. L’une d’entre elles sembla vouloir forcer la chance et passa à nouveau au-dessus de la surface aqueuse. Les esprits ne furent pas cléments au même moment un poisson un peu glouton sautant et la saisit en vol avant de s’enfoncer dans l’obscurité des eaux. Mais ceci aussi, l’elfe à la cape rouge ne le vit pas. Ses yeux étaient clos, son visage arborait un air serein. Devant lui se tenait un fourreau, sur ses jambes, reposait une épée. Chaque extrémité posée à plat sur ses mains grandes ouvertes.

Vous me direz qu’il faut avoir l’esprit sacrément atteint pour afficher un air aussi serein tout en tenant une épée dans les mains. Mais cette lame était bien particulière. Sur la lame de fines marques s’y trouvaient. Il s’agissait d’elfique, assez ancien, il semblait que les écritures gravées de chaque côté de la marque, mise bout à bout, se révélaient être les paroles d’une chanson. Ce chant gravé émanait en ce moment même de la lame, mais seul le porteur était apte à l’entendre. Il était doux, et calme, apaisant. Elrond avait l’impression que cette ballade ne passait pas par ses oreilles, mais entrait directement dans son crâne. Sain l’elfe se serait laissé tenté à s’endormir, bercer par le mélodieux son s’échappant de la lame. Mais celle-ci semblait l’en empêcher, laissant son maître dans un état second, entre deux mondes. Bientôt l’Amarië se réveilla, s’extirpant de cette sensation au combien agréable, mais s’il y restait un instant de plu, il avait l’impression qu’il y deviendrait accro et ne pourrait s’en échapper. Sans doute que l’arme chanteuse n’était pas prévue pour ce genre d’utilisation. La seule place de ce champ étant au côté de son maître lors d’une bataille et non pas près de lui dans les moments de calme. Saisissant le fourreau il vint lentement l’y ranger, avec délicatesse. Il ne tenait pas à rompre le son par un tintement disgracieux de métal.

Se redressant difficilement, ses membres étant un peu engourdis, il utilisa l’arme comme appuis. Retirant les fourmis qu’il avait dans les jambes, l’elfe rouge vint ranger l’arme à sa taille, l’attachant à sa ceinture, se mettant par la suite à marcher. Il ne savait ce que donnerait cette journée, allait-elle être tranquille ? Allait être orageuse ? Rien ne semblait pouvoir le prédire. Malgré la présence de vampire proximité, le royaume elfique était bien tranquille, le rouge s’était attendu à un peu plus de bruit. Déambulant ainsi en bordure du jardin de la Rapsodie, le dragonnier prenait plaisir à regarder les bosquets, encore dans un état de sérénité seconde, il ne faisait pas réellement attention à ce qui l’entourait. Était-il trop insouciant ? Sans aucun doute. La journée allait pourtant être orageuse pour le jeune elfe qu’il était.

En plein ciel, volant sur un courant ascendant, Möebius profitait de cette matinée pour se dégourdir les ailes. Il savait où se trouvait Elrond, car comme à son habitude il passait maintenant le plus clair de son temps chez les Baptistrels. Cependant, du fait de la nouvelle trêve le lieu était devenu très peuplé d'humains et de vampires. Une raison de plus qui poussait le grand bleuté à chercher la tranquillité parmi le ciel et les nuages. Son lié lui était en train de profiter du petit bosquet pour se détendre. Ses ailes battant paresseusement dans le ciel, la chaleur du soleil réchauffant ses écailles, la brise du vent qui le portait. Tout cela donnait à ce monde un aspect totalement différent et beaucoup plus calme qu'il ne l'était réellement. Cela aurait tellement plus simple si le monde pouvait n'être que le ciel. Cependant, il avait besoin de se nourrir et de se reposer de ses longues ballades céleste. Les autres petits plaisirs comme la lecture et la découverte de nouvelles choses de ce monde ne seraient plus. Le mieux qu'il pouvait se permettre d'avoir à cet instant c'était ce petit moment de tranquillité. Parfois Elrond venait le rejoindre sur son dos pour profiter du paysage. Ce dernier était d'ailleurs maintenant suffisamment fort pour se défendre seul, mais Möebius restait prudent et ne restait jamais loin de lui très longtemps. Ce dernier avait la fâcheuse habitude de se mettre dans le pétrin de son propre chef. Le dragon devait donc veiller sur lui dans ces moments, même si cela impliquait de devoir rentrer en conflit avec d'autres dragonniers. Il se souvenait encore de la détresse de Trissi lorsqu'il avait dû s'en prendre à Kedrildan. La rencontre fortuite aurait pu se passer en toute sérénité, mais l'arrogance d'Elrond et l'agressivité du vampire n'avait que fait envenimer la situation.

Par chance les deux jeunes dragons qu'étaient Trissi et Möebius avaient pu se rencontrer plus tard pour discuter sans l'intervention de leurs dragonniers respectifs et il s'était avéré qu'ils partageaient les mêmes inquiétudes au sujet de l'avenir. Cependant, il n'avait pas eu de nouvelle de Trissi, ni même des autres dragons depuis. Il savait seulement que Shaynar traînait dans la forêt et que Atalos restait parmi les humains. Il ne comprenait d'ailleurs pas comment ce dernier pouvait rester parmi tant de bipède. Ils étaient bien différents l'un de l'autre et pourtant il était le premier dragon amical qu'il ait pu rencontrer. Trissi fut la deuxième, alors que les autres ne s'étaient jamais manifestés, cependant s'ils avaient éclot pour des elfes ou des humains, il l'aurait sûrement appris. Bien qu'ils aient étés récupérés ensemble, le destin les avaient tous séparé et même infligé l'obligation de se battre dans des camps différents, impliquant forcément qu'ils viendraient à devoir se battre entre eux. Par chance, l'invasion des Alayens avait forcé les quatre peuples d'Armanda à s'unir pour faire front commun. Cependant, il doutait qu'une telle alliance ne survive à la fin de cette guerre. Les elfes étaient bien trop hautains, les humains trop fiers et les vampires trop brutaux, aucun de ces trois peuples ne pouvaient tenir cette alliance, même s'il le voulait. Les dragons quant à eux s'étaient tous enfuit laissant leurs enfants aux mains de ces bipèdes. Les obligeants à s'unir avec eux pour naitre et pouvoir vivre et respirer l'air de la liberté. Mais les obligeants à s'affronter les uns les autres. Möebius choisi d'aller contre ce destin qui semblait tracé pour lui, il refusait de se battre contre les siens, mais il doutait que ceux-ci le comprenne. Même s'il était seul dans son combat pacifique, il se dresserait tel un glacier éternel.

Ses réflexions le ramenant peu à peu à la réalité et changeant progressivement le plaisir de voler en séance de réflexion stressante, il jugea qu'il était temps de redescendre et de rejoindre son lié. C'était bien la seule chose qu'il pouvait comprendre, que les dragons protègent ce qu'ils avaient de plus précieux, mais ces dragonniers devraient également comprendre ce qu'ils infligent à leurs dragon en les forçant à se battre contre leurs congénères. Elrond avait bien compris cela, mais il faisait autant parti des elfes que des dragonniers et il ne pouvait se permettre de laisser les siens périr sans rien faire. En réalité, les moins chanceux étaient bien les liés aux dragons et les dragons, obligé de faire des choix qui finiront forcément par exiger certains sacrifices. Il n'était pas sûr que tous les dragonniers en soit conscient, voir même, qu'ils s'en préoccupent. Les vampires jusqu'ici n'avait fait preuve d'aucun égard envers la vie, mais les dragons leur étant liés avaient sans doute de bonnes raisons pour éclore chez eux. Peut-être qu'il pourrait en voir certains durant les négociations, car les dragonniers étaient vivement demandés pour cette réunion étant donné qu'ils incarnaient malgré eux l'espoir d'Armanda, l'espoir de jours meilleurs pour chacun des peuples possédant un dragon.

Il tournait en rond comme un lion en cage. Achroma essayait de prendre du repos dans le lit de son appartement, sa sangsue de fils le collait comme son ombre et lui donnait des envies de meurtre, les autres étaient entre eux à discuter du pourquoi de leur présence chez les baptistrels. Les humains ne les approchaient pas, les elfes non plus, Trissi flirtait outrageusement et aucun vampire ne l'appréciait... Bref il se sentait seul et s'ennuyait horriblement, et cela commençait à lui peser sévèrement sur le haricot. Il n'avait même pas le droit de taper sur Zaphirel pour faire passer le temps ! C'était l'injustice suprême parce que Achroma était à lui et à lui seul ! Et non à cette blatte sans importance... Il bouillonnait sur place. Peut-être qu'un peu d'exercice ne lui ferait pas de mal, ça détendrait ses nerfs cadavériques qui sait et le rendrait de meilleur humeur pour le reste de la nuit... Saluant boudeusement Achroma, alors qu'en temps normal il veillait à ne pas quitter son chevet, il sortit de ses appartements en fusillant le nain du regard et se balader. Slalomant entre les arbres et s'amusant à faire peur aux esprits crédules qui le fixaient craintivement, Kedrildan finit par arriver dans une clairière où un dragonnier et son lié s'entraînaient... Avec une épée ?!

Indigné, le rouquin se figea en les fixant avec surprise et jalousie, son sang desséché bouillonnant dans ses veines. Comment lui avait-il le droit de porter une épée et de travailler avec alors que les vampires avaient dû être dans l'obligation de rendre les armes aux baptistrels, même celles en bois étaient interdites ! Une seconde... Non mais en plus cet elfe-là en particulier ?! Le vampire se mit à plisser dangereusement les yeux alors qu'il reconnut cet espèce d’abruti mangeur de salade : c'était l'espèce de machin qui les avait menacé alors que pour une fois un vampire n'avait rien fait et était près à fuir pour ne pas faire de mal à l'un des membres de cette espèce végétale ! Jamais il n'avait autant été humilié jusqu'à la lie... S'avançant d'un pas ferme et déterminé, il était bien décidé à en découdre et dénoncer ce favoritisme qui n'avait rien à voir avec le traité et toutes les concessions que les longues quenottes avaient dû faire pour pouvoir entrer sans peine dans le domaine des chanteurs de Dracos.

Ca n'allait pas se passer comme ça !

- Alors elle est là la légendaire honnêteté des elfes ? Des êtres qui n'hésitent pas à bafouer le serment d'accueil des autres races ! Siffla-t-il venimeusement en le regardant. Alors, insecte, comme on se retrouve... Tu te souviens de notre rencontre misérable larve sans honneur ni respect ?! Grogna-t-il en le fusillant du regard, le fixant avec méprit et dégoût.

L'envie de lui coller son poing dans la mâchoire était vraiment tentant tout à coup... Oserait-il ? Ce n'était pas l'envie qui lui manquait mais la promesse qu'il avait faite au serment et à Achroma, d'être sage comme une image.

- Ainsi tu es avec la délégation elfique, un misérable morveux sans aucune manière ni intelligence serait nécessaire pour rendre crédible ce traité si nécessaire ? Ton peuple doit être tombé bien bas pour avoir besoin de ton aide... Stupide blatte... Cracha-t-il en croisant les bras, hautain et rancunier, vraiment mauvais dans ses paroles.

Il avait promit de ne pas attaquer physiquement mais rien ne l'empêchait d'agresser verbalement... Sans compter que cette horreur elfique l'avait amplement mérité...

¤ De chaude retrouvailles ¤

Le jeune elfe flânait dans les jardins, à la frontière entre le domaine de la Rhapsodie et le bois. Elrond ne saurait dire s’il avait déjà passé la frontière dans un sens ou dans l’autre. Fière de la leçon qu’il venait apprendre lui-même et l’esprit encore divaguant. Alors que ses yeux azurés prenaient plaisir à lorgner à droite puis à gauche, d’une extrême lenteur, bougeant dans ses orbites, son regard accrocher sur chaque chose qu’il voyait, retenant son attention si bien qu’il ne voyait pas le trois quarts du paysage défilant alors qu’il avançait tout aussi lentement. Cette douce mélodie, son esprit en étant encore hanté. Mais petit à petit elle s’échappait par les oreilles du l’elfe, endroit même ou les notes étaient rentré. Fredonnant son air le sylvain marchait sur l’herbe grasse et humide, ses bottes se mouillant un peu plus à chaque pas. Bientôt il dut s’arrêter, posant la pointe de son épée dans le sol, cette dernière enfermer dans son fourreau. Soufflant doucement, l’air frais lui ayant rapidement monté au cerveau, ainsi que les douces odeurs du parfum des fleurs entrant en éveillent autour de lui. Laissant son soudain mot de tête partir comme il était venu, l’Amarië reprit sa marche tranquille, flânant, se remettant à fredonner cet air.

Bientôt il entendit non loin, un fracas, des puissantes ailes battantes, provoquant quelques bruits sourds, dérangeant le vent pour finalement cesser et laisser place à une petite secousse dans le sol. Tournant le regard, il vit Möebius, son bleuté. Comme toujours, il l’avait senti arriver depuis son esprit. Une part de lui-même regrettait ce manque de surprise à voir soudainement apparaitre derrière lui un dragon. Quoi que cela pourrait apporter quelques frayeurs. Un dragon, bien que ce soit majestueux, ça reste terrifiant. Venant rejoindre son lié le sourire aux lèvres, il tendit la main pour venir lui toucher le museau et le caresser, ses yeux semblaient encore un peu perdu dans les méandres de la mélodie. L’épée à la main, il lui demanda de ne pas bouger, allant tranquillement la ranger dans sur une attache se trouvant sur la nouvelle selle de dragonnier qu’il avait acheté. Elle était bien plus confortable que l’ancien et puis ainsi, le rouge se blesserait moins. Il ne manquait plus qu’à acheter une armure et puis son lié être parfaitement préparé si jamais un combat devait avoir lieu. Bien qu’Elrond avait parfaitement conscience que son âme liée n’appréciait que très peux les conflits physiques, il savait tout aussi que se genre de chose ne pouvait être évité indéfiniment. Et puis, s’il la voulait c’était surtout pour la sécurité du bleuté, bien que les écailles recouvrant leurs corps étaient semblables à la meilleure des cuirasses, il revoyait encore Atalos frapper par l’épée de du seigneur noir, ses plaques d’or volant comme s’il ne s’agissait que d’une simple armure de cuire, du sang venant par la suite faillir de sa blessure.

Alors qu’il allait pour ranger son arme, ses oreilles d’elfe crurent percevoir du mouvement derrière eux. Tournant légèrement la tête il aperçut effectivement quelqu’un, mais n’y prêta pas plus d’attention jusqu’au moment ou ce dernier s’adressa à lui. Il lui reprocha d’avoir une épée, l’elfe ne souleva même pas, un dragon veillait sur lui, c’était équivalant à plus d’un millier de lames, ces dernières étant toutes pourvus d’un tranchant effroyable ainsi que de magie.

« Alors, insecte, comme on se retrouve... Tu te souviens de notre rencontre misérable larve sans honneur ni respect ?! »

L’Amarië se retourna pour faire face au vampire face à lui, quelle vilaine façon de parler, chaque mot qui sortait de sa bouche était semblable à du poison d’un millier de serpents. Le regardant un détaille, cette créature lui semblait familière, du moins la façon de parler, bien qu’il y ait d’innombrables êtres irrespectueux sur ce continent, une telle façon de parler n’était pas courante. Néanmoins en le regardant, ses cheveux de cuivres lui rappelaient bien vaguement quelqu’un, mais se visage non, cette vilaine brulure le défigurant brouillait sa vision. D’un calme insolent, toujours phase de sortir de sa sérénité il répondit.

« Qui es-tu ? »

Ce fut son dragon qui lui apporta la réponse en ravivant ses souvenirs dans leur lien unique. Après les gentillesses du suceur de sang et ayant signifié à Möebius de ne pas le réduire en charpie il s’exclama.

« Han ! Mais c’est toi ! J’ai eu du mal à te reconnaitre avec cette marque sur le visage. Heureusement que tu t’exprimes toujours comme avant, ça aurait été coton sinon, d’ailleurs, c’est à cause de ça la marque ? Tu t’es enfin fait taper sur les doigts pour apprendre à parler convenablement ? »

Un léger sourire aux lèvres, l’elfe avait dit tout cela sur un ton innocent, même si pendant l’espace d’un instant il avait voulu être gentil, il n’avait su résister face aux provocations. Aussi décida-t-il de se rattraper.

« Oh, mais où sont donc passées mes bonnes manières. Je peux peut être te conduire auprès d’un Baptistrel, en leur demandant gentiment ils pourraient redonner à ton visage un aspect plus agréable. Après tout les négociations vont avoir lieu, bien qu’elle ne soit qu’un carnaval, il ne faudrait pas froisser nos dirigeants en pointant avec une tenue seyante si parfaitement avec la situation. »

C’était plus fort que lui, voulant démarrer sur un ton gentil, il passait du sarcasme en y insérant une pointe de provocation. Venant poser une main contre sa tête il la secoua légèrement tâchant de se concentrer, de se contrôler pour rester un minimum sérieux, prenant sur lui.

« Au fait je ne connais toujours pas ton nom fr… M. le vampire élu du Dracos. »

Elrond avait failli dire frère dragonnier, mais c’était promis de se contrôler. Il ne tenait pas à froisser la créature de la nuit face à lui… du moins, plus qu’il ne l’avait déjà fait.

Möebius profitait finalement d'avoir un peu de temps avec son lié, ce qui n'était pas si rare, mais qui n'empêchait pas non plus de lui faire plaisir. Ces temps troublés dans lesquels Armanda était plongée avait forcé les humains, les vampires, les elfes et les dragons à se mettre en commun. Sauf qu'un tel rassemblement ne pouvait se faire sans accroc et forcément, les vampires traînaient un peu aux alentours du domaine, puisqu'ils n'allaient pas rester enfermer dans une maison jusqu'à la fin des négociations, mais cela forçait aussi le dragon à rester sur ses gardes, car le danger guettait maintenant à chaque coin d'arbre. Autant son esprit était concentré sur chaque présence autour d'eux, autant de ses propres yeux, il toisait Elrond. C'était un métal tranchant et fin et très facile à manier visiblement. Cependant, il demandait à son porteur de devoir s'approcher de sa cible suffisamment près pour pouvoir l'atteindre. Möebius trouvait cela étrange que son lié, qui auparavant était véritablement un as de l'arc et du combat à distance soit maintenant en train de s'armer pour les combats aux corps à corps. Pour le dragon la question ne se posait même pas, il n'avait rien pour attaquer à distance, mais son corps était naturellement résistant et ses griffes ainsi que ses crocs étaient suffisamment aiguisés pour venir à bout de n'importe qui, même un dragon. Bien qu'il doutait prendre part à un combat de ce genre un jour. Mais alors que contemplait ainsi son elfe, une présence plus importante que les autres s'approchait d'eux. Elle semblait suffisamment forte et familière pour qu'il se redresse sur ses pattes et qu'il observe cet individu qu'ils avaient déjà croisés auparavant.

Alors qu'il débouchait dans le petit bosquet, Möebius reconnu le fameux vampire qui accompagnait Trissi, il n'avait même pas besoin de l'entendre cracher ses insultes pour le reconnaître. Son âme et celle de Trissi étant lié, il reconnu immédiatement Kedrildan. Ce qui ne semblait pas être le cas de Elrond qui sembla tergiverser sur son identité. Le bleuté plongea son esprit dans le sien pour lui renvoyer les souvenirs de leur première rencontre avec ce vampire. Il compris alors son erreur et ne tarda pas à repartir sur le même terrain qu'il avait déjà emprunté. C'est-à-dire celui de la moquerie et des sarcasmes. Bien qu'il ne sentait pas la présence de Trissi à proximité, il se doutait qu'elle n'apprécierait pas vraiment qu'on s'en prenne à son dragonnier. Cependant, si ces deux-là ne pouvaient s'entendre correctement, ils n'avaient qu'à pas se croiser et s'ignorer quand ils se voient. Mais ce genre d'idée ne plaisait pas à Elrond qui considérait cela comme de la couardise. Soupirant mentalement une fois de plus, il n'en revenait pas que ces deux-là se tournent autour de cette manière, d'autant plus que les combats étaient interdit ici. Il rappela cet état de fait à Elrond qui lui rétorqua qu'il ne comptait pas en venir aux mains. Le dragon pris alors la peine de communiquer télépathiquement avec le vampire. Envoyant son esprit contre le siens pour le mettre en garde, Usant de ses souvenirs, lorsqu'il l'avait mit à terre prêt à lui briser l'échine, comprendrait-il que le dragon comptait réitérer l'expérience si le vampire ne cessait pas immédiatement ses provocations. Non pas qu'il veuille vraiment mettre fin aux jours du lié à Trissi, mais quelqu'un devait bien mettre un terme à ces querelles infantiles.

De sa stature et de sa présence, Möebius s'installa entre-eux deux, coupant ainsi l'un et l'autre de leurs champs de vision respectif. Même s'il doutait que cela soit suffisant, il pensait qu'au moins cela ferait comprendre à ces deux dragonnier ce qu'un dragon pensait de ces petites disputes entre dragonnier. Les trois peuples bipèdes étaient réunis pour affronter un ennemie commun pendant que ces deux-là trouvaient le temps de se chamailler. Se rendait-ils compte de l’absurdité de leurs actes alors même que l'ennemie était à nos portes. Möebius ne cautionnait pas les actions de son lié, mais il n'acceptait pas non plus celle du vampire. Dans cette situation ils étaient aussi fautif l'un que l'autre. Si Trissi avait été là, qu'aurait-elle fait ? Serait-elle intervenue pour mettre fin à cette querelle avec lui ? Il n'en était pas sur, mais la dernière fois elle était bien trop jeune et fragile pour intervenir. Aujourd'hui elle avait grandi et préféré ne pas rester auprès de son dragonnier alors que ce dernier se considérait en territoire ennemi. Que lui restait-il à faire à part rester entre eux pour les arrêter. Il ne pensait pas vraiment devoir jouer les médiateurs un jour, mais en dehors de lui, ici personne ne semblait le vouloir. Les elfes et les vampires se déteste-ils vraiment par simple et pur instinct ? Ne pouvaient-ils pas prendre conscience de l'absurdité de ces combats ?

Comment cela pouvait-il être ?! Pourquoi un elfe avait le droit de porter une épée alors que la délégation vampirique au complet avait dû déposer les armes blanches, bijoux dangereux et autres cannes en bois qui pouvait être susceptible d'attirer les provocations physiques et agressives. Le pire dans cette histoire ? Que ce soit cet elfe en particulier qui en porte une... C'était un être provocateur et condescendant, méprisable et indigne du dragon pourtant sage et réfléchit qui l'avait choisit... Mais comment pouvait-on choisir un individu pareil qu'on avait qu'une envie d'écraser et d'humilier pour lui apprendre l'humilité ?! La voix de Dracos était impénétrable, certes, mais il ne fallait pas non plus pousser mémé dans les orties ! Fulminant de rage face aux souvenirs et aux faits, Kedrildan quitta l'ombre protectrice des arbres pour s'avancer dans la clairière, vibrant littéralement de jalousie et de haine alors que dans son regard brillait les flammes de l'envie d'en découdre. Et, sachant qu'un dragon les surveillait dans le ciel, cela ne le fit pas rebrousser chemin...

Ouvrant ses lèvres pulpeuses, le visage crispé au point de rendre son faciès brûlé encore plus hideux que d'habitudes, le roux lança ses assauts verbaux, le mitraillant de son venin alors qu'il le fusillait du regard avec le fol espoir de le blesser de cette manière s'il ne pouvait le tuer. Tch...

- Et c'est un misérable insecte qui ose me parler de convenable ou d'inconvenable ?! Ne sais-tu pas que les armes sont interdites dans le domaine des baptistrels durant les négociations ?! Sale vipère ! Je ne sais pas ce qui me retiens de t'écorcher vif afin de t'apprendre les bonnes manières ! Siffla-t-il venimeusement en crispant les poings. Et n'ose même pas dire que tu peux être dispensé d'un serment pareil parce que c'est faux, le Merithyn lui-même le dit et il est de notoriété commune que ce genre d'individu ne ment jamais !

Et ce machin sans cervelle se permettait de lui faire des pirouettes verbales sans ne serait-ce que prendre en compte ses paroles... Il allait le dépecer vivant jusqu'à lui faire voir son cœur palpitant et sanglant dans le creux de sa main aussi blanche que la neige, sans défaut comme le marbre, avant de serrer ses doigts autour jusqu'à le faire exploser et achever sa misérable vie ! Et son dragon qui fit intrusion dans le sien sans lui demander la permission, il ne se crispa que davantage en osant fusiller le bleu à son tour, lui faisant sentir tout son ressentiment face à son audace qu'il n'apprécia absolument pas son geste et encore moins l'avalanche de souvenir douloureux.

- Dragon ! Cracha-t-il en reculant d'un pas, prenant une pose de défense en plissant les yeux. Comment peux-tu tolérer les actions de ton dragonnier qui vont à l'encontre de ces négociations, le soutenir dans sa duplicité alors qu'un simple geste comme le port d'une épée peut être encore plus dangereux pour un vampire encore moins tolérant que moi ! Comment peux-tu supporter sans sourciller son insolence et son imprudence ? L'avenir d'Armanda peut voler en éclat à cause d'une faute de sa part et tu ne fais rien ! Déjà la dernière fois au village abandonné c'était la même chose ! Un dragon faible avec un dragonnier sans jugeote, ah elle est belle la nouvelle génération et la renaissance de la magie en ce monde ! Fulminait-il sans le quitter du regard, le défiant du regard en pensant sincèrement ses propos. Tu restes là à le regarder enchaîner les fautes et les mauvaises manières sans sourciller, t'intéresse-tu seulement à ce monde et à tes pairs qui peuvent en souffrir par extension d'une telle immaturité chez le boulet que tu te traînes ?! S'exclama-t-il avec toujours plus d'ardeur et de passion.

Voir cet incompétent faible et ridicule, méprisable et inintéressant, lié à un dragon... Mais dans quel état était Dracos pour permettre une telle union avec son fils ? Etait-il ivre d'il ne savait quel alcool pour associer ces deux-là alors que Moëbius, lui souffla Trissi pendant qu'elle flirtait avec Atalos, méritait bien mieux qu'un poids inutile et handicapant aux griffes ? Tu parles d'un avenir... Ils courraient tous droit au désastre avec un elfe pareil, un incompétent qui ne méritait pas l'honneur qui lui avait été fait...

¤ Paroles ¤

Tant de haine provenant des paroles du vampire, comment se faisait-il qu'un être puisse se montrer ainsi ? Débordant de colère et de haine, accentué par ses paroles aux combien grossière. Qu'avait-il fait pour s'attirer autant la haine du vampire ? Certes dans le fond, il méritait certaines insultes au regard de leur première rencontre et de l'instant présent, mais Elrond était juste un elfe souhaitant s'amuser, et il ne faisait que s'adapter à la personne face à lui. Oui il s'amusait de la situation présente, à voir le vampire s'emporter encore et encore, s'en était presque burlesque. Soupirant quelque peu, l'elfe tendait à vouloir se contrôler, mais ce n'était pas chose aisée. Chaque mot expulser avec verve de la bouche du denté venait le tirailler, le piquer avec instance dans son fort intérieur, tendant à réveiller son arrogance afin qu'il réponde au sans-vie avec toute la superbe dont il était capable de faire preuve. Non, il devait se maitriser et surtout ne pas se laisser aller. Il luttait dans son fort intérieur, dérapant quelquefois. L'esprit de son dragon se faisait pressant, Möebius souhaitait que l'Amarië arrête et ne réponde pas à ces provocations puériles par d'autres émanant de sa personne.

Il y avait quelque chose de particulier entre ce vampire et lui. Quelle en était la cause ? Parce qu’il était un vampire et lui un elfe ? Non, Elrond s’était entendu à merveille avec le petit Zaphirel. Dans ce cas, parce qu’ils étaient tous deux dragonniers ? Non plus, cela ne tenait pas debout, Elrond et Amyelenor ne c’était pas chamailler comme ces deux là le faisait. Certes, il avait failli le tuer avec une flèche, mais ce n’était qu’un accident. Sans doute que tout ceci n’était que le fruit du hasard, et dans ce cas, libre à eux d’arranger les choses. Encore fallait-il que l’un d’entre eux fasse le premier pas. Écoutant à demi-mot, les paroles haineuses et remplit de jalousie du roux. S’apprêtant à répondre, l’esprit du bleuté se fit imposant alors qu’il venait se placer entre eux pour mettre fin à leur dispute. Soupirant mentalement, il demanda à Möebius de ne pas s’en faire, son âme liée allait tenter d’arranger les choses, même s’il avait du mal à lutter contre sa personnalité.

Grondant soudainement, Elrond n’apprécia pas du tout la manière dont le dragonnier vampirique s’adresse à Möebius, ce n’était pas peine qu’il déverse sa haine à l’encontre du bleuté, si entre eux ils ne méritaient pas forcement le respect, ils se devaient au moins de le devoir à un dragon. Cherchant moyen d’aller de l’autre côté, il tenta d’aller à droite puis à gauche, mais le monarque de glace l’en empêcha. Grondant, il utilisa sa grâce et agilité elfique pour lui passer au-dessus. Sautant et s’accrochant à la selle il atterrit juste en face du vampire.

« Hey ! Tu peux peut-être me parler avec tout le dédain, haine et grossièreté que tu veux. Mais surveille tes propos quand tu t'adresses à un dragon. Il t'a dominé la dernière fois que nous nous sommes rencontré alors tu sais très bien que tu ne feras pas le poids face à lui. Alors la moindre des choses c'est de faire profil bas. De quel droit oses-tu le juger ? Toute mauvaise impression que je peux donner mise à part, j'ai reçu la bénédiction d'un dragon et celui du Dracos. Je peux peut-être faire preuve d'immaturité par moment, je peux peut-être paraitre d'un boulet aux yeux d'autrui, je commets des fautes et des erreurs, mais sache tout de même que malgré tout cela, je plane encore très haut dans le ciel alors que toi tu restes cloué au sol par la plus grande erreur que tu ais commise. Je ne sers pas un fou qui tue les membres de la race auxquels toi et moi sommes liés. Alors je te retourne la question. Toi, vampire, t'intéresses-tu vraiment à ce monde et au dragon pour vouer ton allégeance à cette âme impie de Lorenz ?! »

Le regard d’Elrond fulminait quelque peu. Il soupira avant de se calmer.

« Tu sais, malgré les méchancetés qu'on se lance, je t'aime bien vampire aussi laisse-moi te dire ceci. Les apparences sont trompeuses. Cette bataille qui nous attend sera sans doute la dernière où je pourrais brandir une lame, aussi je cherche une épée qui mérite d'être la dernière que je lèverais. Ce monde qu'est Armanda m'importe tellement, ainsi que chaque créature qui le peuple et race. Une fois les Alayiens repoussés, j'irais rejoindre ceux qui sont nos hôtes pour ces négociations, afin de m'employer à le défendre d'une tout autre manière. »

L'elfe rouge sourit un peu, avant que celui-ci ne redevienne espiègle.

Comme il l'avait prévu, en s'interposant dans leurs champs visuel respectif, il avait attiré toute l'attention sur lui et par la même avait temporairement stoppé leurs dispute, seulement, le vampire semblait capable de déverser un flot intarissable d'insulte et de reproche au monde entier pour n'importe quelle raison. Visiblement il avait un problème envers les autres, mais il semblait croire que les autres avaient tous un problème envers lui. Lui faire entendre raison serait probablement très long et fastidieux, ce qui n’intéressait pas le moins du monde Möebius, il pouvait bien continuer d'en vouloir au monde entier, ça finirait par lui retomber dessus, et à ce moment-là ce serait bien fait pour lui. Cependant son piaillement incessant commençait doucement à agacer le dragon. Si ça ne tenait qu'à lui, il l'aurait croquer histoire de le faire taire. Mais la mort possible de Trissi l'en empêchait et la réunion des races d'Armanda ne pardonnerait probablement pas un tel acte. Comme il semblait impossible de l'empêcher de parler, le plus simple aurait été de partir, de le laisser à ses élucubration vide de sens et de logique, mais son lié était aussi têtu que ce vampire, sans doute le point qui les attiraient invariablement l'un vers l'autre. Il se résigna donc à devoir supporter la voix agressante de cet être aussi immature et perturbé que pouvait l'être un vampire. Mais alors qu'il s’apprêtait à répliquer, Elrond se décida à contourner son dragon pour se faire entendre, visiblement lui non plus ne voulait pas lâcher prise. Devait-il vraiment être celui qui devait les séparer de gré ou de force ?

Mais tandis que son lié lui renvoya ses insultes en lui faisant comprendre qu'il savait très bien quels étaient ses défauts, Möebius resta à ses côtés silencieux attendant qu'il ai finit pour lui-même faire sa réponse au propos du vampire. Il était surprenant pour le dragon de voir son lié dévoiler ainsi sa personnalité, comme quoi, il s'était bien rendu compte que son comportement n'était pas toujours très responsable. Mais celui qui était en faute ici c'était le vampire, lui qui semblait ne pas supporte l'endroit dans lequel où il se trouvait, à moins que cela ne soit inhérent à la condition des vampires. Quoi qu'il en soit, il finit par prendre la parole mentalement pour répondre à cet être qu'il ne pouvait même pas qualifié de bipède. Un être tellement charger de haine et de ressentiment ne valait pas mieux qu'un animal sauvage et fou de rage. Même si c'était peine perdu il s'adressa donc à lui pour l'informer de la situation actuelle.

« Tu n'es qu'un enfant qui se fourvoie sur ce qu'il à vu sans essayer de réfléchir un peu plus sérieusement à la question. Tu as la réponse en toi mais tu refuse de l'entendre, car ton cœur est trop ivre d'émotion. »

Jugeant qu'il n'était pas nécessaire de poursuivre, il s'éloigna de quelques pas laissant ainsi les deux être face à face alors que lui-même les observaient d'un peu plus loin. Elrond reviendrait quand il en aurait terminé. Même si vouloir sauver un vampire de ce genre là lui prendrait plus de temps qu'il n'en avait réellement. Il n'avait pas besoin de lui dire, ce dernier devait sûrement le savoir, d'autant plus qu'avec leurs lien, ils n'avaient pas vraiment besoin de communiquer pour se comprendre. Mais buté comme était son elfe, ils allaient sûrement rester là un moment. De plus, si l'ont prenait cette rencontre comme exemple générale pour la réunion des trois peuples bipèdes, il était certains que les altercation iraient bon train et que la trêve ne durerait que quelques jours au mieux. Bien que les humains et les elfes puissent coopérer en paix, les vampires étaient bien trop individualiste et trop agressif pour s'associer avec qui que ce soit. Cependant, on ne pouvait nier qu'ils avaient une force certaine et un talent tactique assez prononcé. Mais forcément, la force et la puissance viennent avec un prix et ce prix c'était le sang d’autrui pour vivre et le mépris de toute forme de vie.

Comment un elfe (un dragonnier qui plus est!), pouvait être inconscient à ce point ?! Etait-ce si dur à comprendre que les armes étaient interdites durant les temps de négociations au domaine ?! Non, Kedrildan ne cherchait absolument pas du tout à lui sauver la mise (oh et puis quoi encore!) mais si un autre de ses compagnons (jeunes ou vieux!) le surprenait en train de faire mumuse avec l'épée, le machin se ferait égorger proprement et sans avoir le temps de protester ! Et son maître, Achroma, voulait ses négociations et que cela aboutisse à un traité pour bouter les Alayens hors d'Armanda ! Mais cet espèce d'abruti congénital, raclure de fond de bidet, ne semblait pas s'enfoncer cela dans son crâne de piaf ! Et après il osait lui haranguer qu'il voulait lui aussi cette paix entre eux tous ?! Et le dragon met sa litière dans le chocolat aussi tant qu'il y est ! Voilà justement que ce sac à main bleu volant et vivant décide de mettre son grain de poivre dans la poudrière pour essayer d'apaiser les tensions... Non mais une seconde... Ce truc prenait le parti de son dragonnier ? Et elle est où la sagesse draconique là ! Oh ! Non mais c'est une blague pour le caleçon de Lorenz ! Comment pouvait-il réprimander le vampire alors que c'était l'elfe (son elfe en plus!) qui faisait des conneries ?! Il devait avoir du gésier de canard dans les yeux, il n'y avait pas d'autres solutions...

Dépité, le rouquin observa le dragon avec un œil perplexe, complètement halluciné d'entendre pareil chose. Et puis la salade décida de monter sur ses grands chevaux (ou dragon, ça dépend du point de vue) et de mordre verbalement Kedrildan. Non mais serment ou pas... Il allait faire un carnage. Enfin si ça continuait dans cette voie là parce que, déjà qu'il n'a pas beaucoup de patience à la base, là il n'en peut vraiment plus de cet étalage de connerie à l'état pur !

- Ah ouais ? Tu veux que je lui parle autrement à ton dragon de poche ?! Que je me couche parce qu'il m'a dominé la dernière fois ?! S'excita-t-il en l'empoignant brutalement par le col pour le tirer à lui, leur nez se frôlant. Ecoute-moi bien semi-portion pathétique et misérable, toi et ton stupide dragon ne semblez pas vraiment comprendre la situation alors je vais me faire une joie de te dire clairement les choses : si un de mes compagnons vampiriques te voit faire mumuse avec une lame, en véritable métal, à l'intérieur du domaine, tu y passes c'est comprit ? Tu te fais égorger net et sans aucune sommation avant de déclencher la guerre entre nous tous et la fin des négociations si chères au cœur de ta maman l'impératrice obèse, persifla-t-il venimeusement d'un ton polaire. Alors tu ranges ton épée et tu la donnes à un baptistrel ou tu vas jouer avec de l'autre côté des frontières de ce domaine sinon je te troue la peau moi même avant de l'offrir à Merithyn...

Kedrildan était convaincu qu'un tapis new age en peau de dragonnier d'opérette lui ferait plaisir... En tout cas, ça le détendrait lui !

- Je veux que cette trêve soit un succès pour le bonheur de mon maître, le seigneur Achroma, et je ne laisserais pas un misérable avorton comme toi tout gâcher parce qu'il est trop stupide pour comprendre les réelles enjeux d'un serment tel que « pas d'arme dans le domaine durant le temps des négociations et ça vaut pour tous les peuples : elfes, humains, vampires » ! S'exclama-t-il vigoureusement en commençant à le secouer.

Oh Dracos que la tentation de l'étrangler était grande... Effectivement, il aurait peut-être eu plus de succès s'il lui avait demandé gentiment au début mais quand il l'avait reconnu cela avait été plus fort que lui : il voulait l'empaler à sec avant de le laisser sécher au soleil et de le jeter en pâture aux corbeaux. Certes, donc, Kedrildan avait « un peu de mal » avec son « collègue » dragonnier, mais juste un peu hein ? Et non ce n'était pas de la mauvaise foi ! Ou presque...

- Et bien moi je ne t'aime pas espèce de larve et si tu la veux vraiment ton épée pour la bataille alors va t'entraîner à l'extérieur des frontières baptistrels parce que je vais finir par t’éviscérer vivant... Dégage de là avec ton épée ou j'en réfère au roi Lorenz ou à Merithyn, je suis sûr qu'ils seront de mon avis... N'oublie pas que les vampires sont opportunistes et un tel manquement à un serment aussi éprouvant et lourd de la part d'un elfe, un ennemi naturelle, dragonnier ou pas, tu y passes mon joli... Continua-t-il de murmurer en le fusillant froidement du regard.

Erreur de la nature... Dracos ne devait pas être totalement sain dans sa tête le jour où il lui a donné la vie ou même offert un dragon... Il voyait même pas en quoi ce rejeton était digne d'un tel honneur. Renfilant d'un air hautain et méprisant, Kedrildan finit par le relâcher en le repoussant brutalement, le regardant de haut.

- Un dragon qui manque de jugeote et de sagesse, en couple avec un dragonnier immature et sans intelligence... Dracos doit pleurer de voir un assortiment pareil, un tel gâchis... Tch... Gronda-t-il avant de leur tourner le dos pour prendre la sortie de la clairière, motivé à se rendre aux hautes autorités pour leur rendre compte, quitte à mettre le bazar dans le camp vampirique pour pousser les baptistrels à punir cet inconscient.

C'était très moche ce qu'il avait l'intention de faire... Mais c'était tout Kedrildan.

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