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L'espace d'un miséréré {essai}

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MessageSujet: L'espace d'un miséréré {essai} L'espace d'un miséréré {essai} Icon_minitimeMar 6 Aoû 2013 - 20:38



    Allongée sur un lit

    Le poète s’affirme dans un espace confiné qui lui est cher. Là, il se retrouve souvent en tête à tête avec la solitude, et ce silence pesant qui porte son regard sur les ombres vacillantes de la pièce. Cette dernière, peu spacieuse, pour ne pas dire exigüe, abrite plus qu’un être humain. Elle héberge en ses bras de ciel et de poussière l’inspiration et le prophète chargé de l’exprimer, soit le poète en personne. Le poète, ou l’écrivain plus généralement. La sensibilité même. Chaque détail, chaque parcelle d’espace est susceptible d’apporter brique et ciment aux méditations et réflexions dudit prophète, qui n’en est pas véritablement un. Ce dernier effleure les murs, les meubles, les plus infimes objets de ses yeux scrutateurs, en quête de ce rien en trop qui donnerait lieu à l’inspiration. Une sorte de source secrète et mobile, qui se déplacerait dans l’espace comme une main qui fend l’eau. Quelques indices la dissimulent parfois (la nature, la musique, l’ouverture sur le monde,…) et soutiennent l’écrivain dans son ascension vers le but ultime de sa pensée : la beauté, brute et candide.
    L’écrivain s’affirme dans un espace confiné où le monde s’engouffre. La fenêtre, toujours cette fenêtre ouverte sur l’espace et le temps, sur la nature et la bêtise humaine qui la souille parfois, en est un des principaux carrefours. Cette vitre anodine constitue un élément décisif du tableau du peintre, comme de l’ascension de l’écrivain. De l’œuvre de l’artiste, quel qu’en soit l’art. Elle illustre l’ouverture d’esprit de l’être humain qui, parfois songeur, se poste devant elle et fixe un point invisible à l’horizon fuyant. La fenêtre happe la lumière pour en former un panel de rayons où l’artiste viendra déposer sa source fragile. De ce mariage d’inspiration et de lumière naîtra bientôt l’œuvre, ou simplement la pensée. Qu’elle soit pessimiste ou bienveillante, triste ou porteuse de joie, elle gardera au creux de son noyau cette infime étincelle de sensibilité, résumé du cœur de l’artiste.
    L’être humain s’affirme dans un espace où la solitude reste sa plus proche compagne. Chaque matin en se réveillant, il la saluera implicitement, tout comme chaque soir il répètera cette action avant de s’endormir. Jusque dans ses rêves, cette solitude le suit, ancrée dans son corps comme un troisième œil en travers du visage. Et pourtant, malgré sa connotation péjorative, l’Homme en aura autant besoin au cours de son existence que le poète de souffrances. Il ira jusqu’à l’aider à se développer en lui, à prendre possession de son être pour à chaque instant lui rappeler qu’un être humain est seul. Seul dans ses réflexions, dans ses pensées, dans ses déboires, dans ses envies. Seul dans son esprit comme dans son corps, seul à croire et espérer, à prier et à envier, à souffrir et à maudire. L’artiste, lui, rebondira sur cette solitude et prendra plaisir à la parcourir pour en tirer méditation et inspiration. Elle sera sa source inépuisable de remords.
    Nota-bene : Celui qui voit en un détail une naissance de défi s’apprête à lutter contre lui-même.


    Les fleurs

    L’écrivain chemine sur un parcours où il se mesure à lui-même et où il apprend à exprimer le monde qui l’entoure, jusque dans ses plus infimes détails. Les fleurs sont une barrière à cette ascension de mots. Elles se postent tel un mur imposant, ou plutôt comme un faux miroir. Elles sont là, infimes, anodines, immobiles, mais bel et bien présentes. Elles symbolisent la beauté que l’artiste recherche, le narguant de leur piédestal. Elles prennent racine dans le cœur de l’écrivain et se nourrissent de sa sensibilité pour lui procurer émerveillement et inspiration. Leur candeur en est déroutante, leur silence d’autant plus pesant qu’il en est éloquent. Allégories de la pureté, elles offrent la vie dans l’espace confiné de l’artiste, tandis que la fenêtre présente la lumière, et la source invisible, l’inspiration. Cette vie n’en reste pas moins facultative dans l’œuvre finale.
    Le monde est immobile. Mais il existe ce regard, ces yeux de passion qui, en scrutant la statue de l’univers, parviennent à lui soutirer quelques brides d’évolution, de mouvements. L’être humain est doté de cette capacité, mais certains, plus pointus que d’autres, ceux que l’on nomme « artistes », découvrent la mobilité dans ce qui nous paraît, à nous, simples mortels, figé. Dans leur regard, les fleurs dansent, se pavanent, évoluent dans un entrelacs de sens et de beauté. Le vent ne les effleure pas seulement. Il les emporte dans une valse dont laquelle l’être humain ne se souviendra que de ces mots : « Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat, fou qui songe à ses querelles, au cœur du commun combat. » Aragon. Lorsque les fleurs commenceront à se mouvoir dans le regard des passants, le monde aura perdu toute crédibilité aux yeux de l’Homme.
    La fleur reste un phénix ; de ses pétales renaitront dans un cycle sempiternel de nouvelles égéries à l’artiste. Mais le mot « renaissance » inclut le maux « mort ». Cette muse fane lorsque le cœur de l’écrivain ne parvient plus à étancher sa soif de sensibilité. Alors seulement, elle se laisse dépérir, et même le vent ne parvient plus à relancer la valse. Cette danse des années qui se répète, inlassable et cruelle. On ne pleure pas un végétal, on le regrette. Mais dans le regret de l’écrivain se trouve un tel désespoir que le silence de son inspiration sera pour lui comme une mort miniature. L’artiste ne pourra se vanter et affirmer sa fierté d’avoir atteint la beauté que lorsque la fleur qui consentit à s’enraciner dans son cœur se dira immortelle.
    Nota-bene : « Suppose que la fleur soit si drue, que c’est trop de défi, et que je te demande de m’apprendre à la voir, sans penser que c’est nous que sa mort atteindra. » Guillevic.
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