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Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE]

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MessageSujet: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 13:40


    Le soleil était haut, midi battait son plein. Le ciel d’Armanda n’avait pourtant jamais été aussi pâle qu’en cet instant. Quelques brides de nuages progressaient nonchalamment dans l’air cru, happés par la bise qui soufflait sur les plaines. Dans ce paysage édénique ne se profilait rien à l’horizon qui puisse faire preuve d’une quelconque vivacité. En d’autres termes, la vie, quelle qu’elle soit, mis à part l’herbe rase des alentours, semblait avoir désertée les plaines de l’Est. Et le silence, ce silence pesant et éloquent, si caractéristique des plateaux inhabités d’Armanda, et que Verith commençait à apprécier, trônait sur ce lieu. Le dragon rouge avait, en cette heure chauffée de la journée, de laisser de côté préoccupations et autre pour se concentrer sur un détail déterminant de son organisme : la faim. Il volait excessivement haut dans le ciel, mais sa vue développée lui permettait de guetter toute trace de festin progressant dans les plaines en contrebas. Festin qui, pour l’instant, ne daignait pas montrer le bout de son nez, au plus grand désarroi de Verith. Ce dernier se confortait quelque peu dans l’image du prédateur que les Armandéens s’imaginaient parfois en avisant un de ces reptiles géants plonger sur une proie, comme la mort venue des cieux. Ce moyen de rassasiement relativement primaire n’était toutefois que le plus efficace pour un dragon ; voir un de ces monstres titanesques porter couteau et fourchette entre les griffes briseraient l’image illustre que l’on se fait d’eux.

    Un chemin de terre battue commença à serpenter entre les plates collines qui se dressaient sur les plaines, et Verith, certain de trouver à son autre extrémité de quoi rassasier sa faim, s’évertua à le suivre d’en haut, ne le quittant pas des yeux. Cette route de fortune apparaissait de manière bien inusuelle en ce lieu désert, mais la folie des Armandéens ne le surprenait plus. Le dragon rouge n’avait aucune idée d’où il se trouvait précisément, surtout depuis qu’il avait quitté Silarae, mais se confortait dans cet égarement impromptu. Il se sentait ainsi à l’écart de toutes les menaces et problèmes d’Armanda, ne désirant nullement y prendre parti alors que le deuil de la mort de son frère pesait toujours dans son esprit. Quelques semaines ne tarissaient pas la peine d’un dragon, et ne pas trouver l’assassin de Cymbor ne parvenait qu’à l’attiser davantage. Verith avait cela dit cesser ses carnages ignobles et se contentait de chasser –de façon toujours ignoble, certes- pour se nourrir, et de tenter d’en apprendre toujours plus sur Dévoreuse et la mort de son frère. Autant dire que ses desseins restaient pour l’instant confus, et que son arrivée fracassante sur Armanda ne lui apportait pour l’instant que peine et incompréhension.

    Alors que Verith cheminait ainsi en quête de son futur repas, il avisa, non sans délectation, une étrange demeure sur le flanc d’une petite colline à l’herbe jaunie. Il comprit qu’il s’agissait d’une sorte d’auberge en perdant un peu d’altitude pour soupeser cet endroit pour le moins insolite dans cet environnement désert. Visiblement, la vie peuplait ce lieu, car un vieil bourru quitta le bâtiment pour fumer on ne sait quelle pipe étrange sur le perron de l’auberge. Après avoir fini son chiqué, il s’engouffra de nouveau dans son antre. Verith s’approcha davantage de cette dernière, qui recelait peut-être son prochain repas, et perçu, grâce à son ouïe fine, des rires gras et quelques brides de plaisanteries salaces provenant de l’auberge. Aucun doute, il s’agissait certainement d’une étape sur une longue route marchande, ou quelque chose dans ce genre, où les pèlerins venaient prendre congé et le repos qui leur était mérité. Verith avisa les chevaux desdits pèlerins et perçut sa salive endiguer ses sens à l’idée de mordre tel un animal dans la tendre viande. Attiré comme un aimant, comme une bête carnassière, il se pencha davantage vers la proie qui lui semblait la plus dodue et juteuse et son atterrissage provoqua un léger tremblement sous les sabots des chevaux, qui huèrent et se cabrèrent. Verith n’y prit pas garde, il avait déjà vécu cette situation avec Klaus, quelques mois auparavant, et s’était comme s’il savait comment s’y prendre d’avance, comme un instinct inné.

    Alors qu’il égorgeait sa proie au niveau de la jugulaire et la faisait taire à jamais, un résident de l’auberge, alerté par les hennissements aigus, quitta le bâtiment pour se précipiter vers les bêtes. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant l’immense dragon, empoignant tous crocs saillants l’animal sans défense et mort sur le coup. Il ne put hurler, ne sachant s’il lui fallait défendre les chevaux ou, au contraire, rester en respect face à une créature si imposante qu’un dragon tel que Verith. Il opta pour la seconde option, mais déjà, les autres habitants de l’auberge accouraient, et le dragon rouge prit son envol, se propulsant dans les airs avec l’incroyable puissance de ses pattes. Rasant le sol à une vitesse respectable, Verith laissait les quelques courageux de l’auberge tenter de le poursuivre sur le dos des chevaux encore vivants. Si un reptile géant tel que lui avait pu rire, il l’aurait fait en cet instant, se délectant de la haute naïveté de ces petits hommes le poursuivant. Ses yeux riaient pour lui, luisant d’un éclat amusé. Alors qu’il semait volontairement l’aubergiste et les autres en prenant sa vitesse de course normale, il conserva toutefois sa très basse altitude, si bien que les plus longues herbes effleuraient son ventre écailleux.

    Verith ne cessait de jeter des regards avisés derrière lui, amusé par son coup, quand soudain, un rocher se dressa sur sa trajectoire, plus que proéminant. Le dragon l’avisa au dernier instant et ralentit du mieux qu’il put, relâchant au passage sa proie. Ses pattes heurtèrent l’obstacle avec un fracas démesuré, si bien que l’imposant rocher trembla de toutes parts, comme s’il avait été vivant et agité de soubresauts incontrôlables. Verith reprit peu à peu ses esprits après la secousse, pestant mentalement contre cet obstacle dressé volontairement sur sa route. Il refusait de reconnaître sa part d’inattention. Affalé sur le rocher, ses yeux se baissèrent légèrement, et quel ne fut pas son sursaut en avisant, adossée à l’énorme pierre quelques secondes avant l’impact, une femme, une vampire visiblement, portant un étrange masque de fer.


Dernière édition par Verith le Dim 11 Aoû 2013 - 17:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 15:58

Althaïa était sortie du camp comme une tornade, n'hésitant pas à balayer sur son chemin les soldats trop lents à lui céder le pas. La réunion s'était achevée quelques minutes auparavant. La sentence du prince était tombée. D'ici quelques jours seulement, elle devrait partir à leurs côtés pour voyager à l'autre bout d'Armanda, jusqu'au domaine baptistral.
Cette soudaine exaspération n'était en rien liée à la décision du prince, un honneur auquel elle n'aurait jamais voulu prétendre de vive voix, mais dont elle appréciait l'opportunité.
Cependant, cela compromettait l'un de ses projets. Un plastron dont elle avait commencé la confection voilà plus d'un mois et pour lequel elle sillonnait les plaines de jour comme de nuit à la recherche des matières premières, qui se faisaient fort rares.
C'est pourquoi, à l'annonce par l'un des apprentis forgeron du camp de l'épuisement total des réserves de mithril pur, une vague de colère avait secoué son esprit pour la première fois depuis des années. Colère qu'elle avait rapidement dissipé au travers de l'infortuné messager.
Combien de temps restait-il ? Deux, trois jours ?
Sa tente ne se dressait plus qu'à quelques mètres. Il fallait tenter le tout pour le tout. Un ancien filon se dressait dans les plaines à une journée de cheval. Althaïa écarta les pans de la tente. Dinsheni était là, à astiquer toutes les pièces métalliques et les outils, parfait petit automate adossé à une malle d'une fois et demi sa taille. Lorsque l'ombre d'Althaïa la recouvrit, la fillette se leva brusquement, laissant chiffons et brosses éparpillés autour d'elle. Elle tourna ses yeux cernés et son regard perdu vers sa maîtresse.
« Prépare Tiahanloth. Je pars. »
Le front de la muette toucha presque ses genoux et elle partit en courant chercher la jument noire. L'application qu'elle mettait à harnacher sa monture plaisait à la Dame. Elle n'aurait pu trouvé meilleure domestique.
La vampiresse profita de ce court délais pour ranger les parchemins éparpillés sur la table, les schémas, les dessins et les ustensiles divers.
La petite revint une dizaine de minutes après, tenant d'une main la bride du terrible destrier.

La jument et sa cavalière traversèrent le camp en sens inverse, n'hésitant pas pour cela à prendre certains raccourcis, sauter au dessus des têtes ou par-dessus les tentes. Dès qu'elles furent à découvert, Althaïa lança un cri perçant. Le signal pour Tiahanloth, qui n'attendait que cela. Une flèche décochée dont l’empennage frôlait l'herbe dans un souffle.

Le soleil se levait sur la plaine. L'ombre brumeuse se dissipa autour des deux créatures. Bientôt, les rayons du soleil affaiblirent la jument de la nuit, au point qu'au zénith, Althaïa n'eut d'autre choix que de s'arrêter sous un maigre saule, seul au milieu de nulle part. Une fois à terre, la vampiresse entreprit une rapide cartographie des lieux. Quelques collines les séparaient encore du gisement. La chaleur augmentait de minute en minute. Il y avait peu de nuages. Les eaux noires de son esprit se troublèrent : sa vue n'était plus suffisante pour leur permettre d'évaluer correctement une aussi grande distance. Il fallait trouver de l'ombre.

Elle remonta et dirigea sa monture vers le Nord, franchit une colline, depuis laquelle Althaïa put voir distinctement une formation rocheuse émerger des plaines. L'endroit était singulier : il n'y avait ni dépression ni faille, seul une large pointe de roc se dressait au milieu d'éboulis de tailles impressionnantes. L'ombre portée leur offrirait un abri confortable, le temps que le soleil décline de nouveau. Une fois sur place, Althaïa se contenta d'amener Tiahanloth de l'autre côté du roc et de lui ordonner l'immobilité pour plus de discrétion. Elle croisa les mains sur son plastron, attendant que le sort régénère totalement ses forces.

Un bruit sourd avait retentit au loin. Un son puissant accompagné d'un souffle d'air. Se dressant dos à la roche, elle scruta l'horizon. Un éclat pourpre accrocha ses pupilles. Une ombre énorme écartait les hautes herbes dans un tourbillon.
Un dragon. Un dragon rouge, toutes ailes déployées, filait au ras du sol, portant une proie entre ses crocs. Il ne regardait pas droit devant, la tête renversée, il scrutait ses arrières.

Althaïa s'était figée à la pensée « dragon ». Alors qu'elle les pensait inertes et muettes à jamais, les cendres de sa mémoire s'agitèrent. Une douleur aiguë lui vrilla les tympans. L'instant d'après, une image avait surgi du néant, accompagnée d'un nom. Un nom de puissance.

Nuunrirshar


Le tourbillon de pensée l'emporta, elle croisa un regard de feu, plongea à travers, pour ressortir changée. Le dragon du passé s'envola, emportant avec lui les restes du souvenir.

Le dragon fonçait droit sur elle sans la voir. Althaïa pouvait réagir. Sauter. Courir.
Ses bras, ses jambes ne frémirent pas. Le souvenir avait éclaté sous ses yeux comme un feu d'artifice, et tout comme lui, s'était éteint sitôt consumé, la laissant dans une profonde perplexité.
Au moment où sa conscience émergea, l'immense masse du dragon s’abattait sur le haut du rocher dans un fracas épouvantable. Tout se mit à trembler.
La Dame lança sa magie à l'encontre des débris qui tombaient autour d'elle. Campée sur ses jambes, elle tint bon sous l'oscillation du roc sous ses pieds.

Le dragon émit divers grognements courroucés en se relevant avec peine. Ses ailes n'étaient pas endommagées, mais le choc frontal l'avait assommé. Il s'ébroua, offrant au soleil la surface polie de ses écailles sanguines. À contre jour, un halo rouge l'entourait comme une divinité sauvage venue annoncer la fin des temps.
La peur aurait certainement été l'un des sentiments les plus naturels à éprouver dans un pareil moment.
De la léthargie émotionnelle d'Althaïa naquit une fascination à la hauteur de celle que lui avait transmise son souvenir. Le titan des enfers qui s'était dressé au sommet d'une montagne, sa voix de tonnerre, ses pensées larges comme l'océan... Était-ce réellement Nuunrirshar ? La ressemblance était frappante.

Un iris jaune à la pupille fendue se posa sur elle.
Althaïa leva la tête et plongea son regard dans le sien.

Mémoire, es-tu là ?
Puissance oubliée ? Savoir condamné ?
Vous ai-je réellement retrouvé ?

Alors qu'elle contemplait la superbe créature qui s'était redressée de toute sa hauteur sur le sommet du roc, Althaïa sentit un fragment de son âme s'animer. Sa bouche s'entrouvrit, et sa voix, ce râle désincarné à l'écho dissonant, forma le nom de cet allié d'un autre temps, plein d'un espoir qu'elle ne connaissait plus :
« Nuunrirshar. »


Dernière édition par Althaïa Actaaë le Mer 31 Juil 2013 - 17:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 19:17


    En plongeant son regard d’or dans les yeux cristallins de la vampire, Verith crut ressentir la froideur de l’armure qui la parait dans les moindres recoins de son être. Ce frisson singulier laissa bientôt place à diverses constatations : tout d’abord, il s’agissait d’une suceuse de sang, ces êtres que haïssait tant Klaus et que ce dernier traquait jusqu’à leur dernier souffle. L’opinion du magicien déteignant peu à peu sur l’esprit du dragon rouge, Verith ne put que ressentir un premier sentiment dardé d’antipathie à l’égard de cette rencontre fortuite. Et pourtant cet être presque entièrement dissimulé sous une armure de fer ne cessait de le fixer avec l’intensité d’un rayon et la teneur du zéphyr. Verith poussa un grognement caverneux, semblant quitter ses entrailles tant ce son puissant et profond était grave et dissuadant. Il toisa la vampire, la soupesa sous toutes les coutures, et ses yeux parcoururent son corps avec le mépris de ses principes et la méfiance de sa race. Son masque, plus que tout autre, l’intrigua au plus haut point, de par son inusuelle forme, et Verith se dit une fois de plus que les Armandéens restaient véritablement des personnages imprévisibles et excentriques. En cette pensée, il ne savait pas encore à quel point il avait raison. Alors que le dragon rouge ne quitta pas des yeux l’inconnue, avisant ses moindres gestes, cette dernière ouvrit la bouche, et le seul mot qui en sortit sembla happer par la curiosité luisant dans ses yeux cristallins.

    Il s’agissait d’un nom. Un nom peu commun pour un Armandéen commun. Nuunrirshar. Cette appellation fit écho au savoir ancestral et inné de Verith, logé au cœur même de son esprit de dragon, et à son plus grand étonnement, il comprit : il s’agissait d’un des siens, un autre dragon, certainement un ainé. Sans avoir la possibilité d’en apprendre plus sur ce mystérieux confrère tout seul, Verith se résigna à dévorer sur le champ la jeune vampire, du moins pas avant qu’elle lui ait expliqué d’où elle tirait ce nom ancestral. Ensuite, le dragon rouge agirait selon son bon vouloir, se contentant peut-être de la tuer de façon stupide et véloce, car engloutir d’un tel amas de fer ne semblait pas très tentant. Par contre, son cheval serait certainement beaucoup plus goûteux… En avisant ce dernier, Verith se rappela sa proie abandonnée quelques mètres plus loin et, faisant preuve d’un incommensurable dédain à l’égard de la vampire, il quitta son petit pic rocher, se glissa au sol sans faire, pour une fois, trembler ce dernier, et s’avança jusqu’à sa prise, balançant ainsi sur ses pattes son immense corps écailleux. Outre cette inconnue, il savait une chose : il avait faim. Alors la fascination morbide brillant dans les yeux de cette vampire, dont il ne connaissait rien, passerait après son repas. Et puis alors qu’il arrivait aux côtés de sa proie, sa curiosité implosa, et il usa de ses pouvoirs télépathiques pour lâcher :

    °Comment connais-tu ce nom ?°

    La question avait fusé dans l’esprit de la vampire, quelque peu glaciale, acérée. Ce genre de questions qui demandent une réponse brève et rapide. Oubliant sa faim, Verith s’était rapproché de l’inconnue, la toisant de nouveau du haut de son imposante carrure, et tentant de discerner quelques desseins hostiles à son encontre dans son regard, seule et unique partie de son corps visible –ou presque. D’où venait l’intrigue brillant si intensément dans son regard ? Une chose était certaine, pour cette première interférence, elle restait en tout point le limpide inverse du tempérament de Klaus, et même du magicien en général. Toutefois, il était relativement insolite qu’un Armandéen ait côtoyé un dragon au point de susurrer avec autant d’admiration dans la voix son nom, surtout depuis que ces créatures légendaires avaient quitté Armanda. Verith s’arrêta à une distance respectable de la vampire, tentant d’aviser quelques feintes dans l’armure de cette dernière où il pourrait, potentiellement parlant, y planter ses crocs ou ses griffes. Mais rien. Cet être semblait fait de fer lui-même.

    °Qu’as-tu à me fixer ainsi, vampire ?° lâcha de nouveau Verith.

    Le regard perçant de la vampire commençait à faire naître en l’esprit du dragon rouge une pointe désagréable, qu’il n’aurait su qualifier autrement. Il se sentait à la fois oppressé et épié, et cette sensation l’irritait. Se détachant de l’inconnue, il retourna cette fois-ci à la carnasse du cheval mort avec la ferme intention d’entamer son repas, comme pour échapper à ces yeux scrutateurs. Et aussi parce que la faim commençait à lui hurler de se nourrir avant qu’il ne commette d’autres carnages, aveuglé par cet instant bestial. En plantant ses crocs dans la viande saignante du pauvre animal, victime esseulée, le nom lui revint. Nuunrirshar. En cet instant, il aurait aimé posséder la légendaire mémoire ancestrale de Skade, sa sage mère, qui lui aurait peut-être permis d’en apprendre davantage sur la teneur de ce nom draconique, de ce confrère inconnu. Peut-être même l’avait-elle connu, cet autre dragon ? Verith nota intérieurement de le lui demander lors de leur prochaine retrouvaille. Il nota aussi de demander à Klaus, car le revoir était involontairement devenu quelque chose d’évident dans son esprit, s’il avait eu vent d’une vampire portant une telle armure de fer. Ces êtres restaient pourtant reconnaissables, même sous une telle cuirasse, seulement par leur regard et leur allure. Même leur voix semblait les trahir. Il s’agissait véritablement de créatures à part entière.


Dernière édition par Verith le Mar 30 Juil 2013 - 9:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 22:10

°Comment connais-tu ce nom ?°
La voix avait résonné en elle. La sensation était très différente de celle ressentie à travers le souvenir. Sereine, lasse et amusée, la voix de Nuunrirshar emplissait l'espace. Sourde, belliqueuse et froide, celle de la créature qui se tenait sous ses yeux sonnait comme un coup de gong.
L'espoir né des vestiges retrouvés s'effaça. À la place, une étincelle de curiosité illumina le regard blanc. Un dragon inconnu. Alors que les siens n'avaient plus été vu à l'état sauvage depuis des siècles !
La puissance de la magie renaissait sous ses yeux. Une farouche détermination germa en elle, la sensation d'avoir une chance, et une seule, de renouer avec l'un des fondements de sa personne et d'assister à un tournant décisif de l'histoire du continent.
Le regard reptilien se décrocha du sien et l'instant irréel vola en éclat.

Étirant nonchalamment sa longue échine, le dragon se laissa glisser en souplesse jusqu'au sol. Une fois qu'il fut en contre-bas au côté de son repas lâché par inadvertance, Althaïa l'observa sous un autre angle.
Premier détail qu'elle n'avait pu remarquer, la taille de la créature, pourtant double de celle de Silarae, n'était rien en comparaison du titan surgi de son esprit quelques instants auparavant. Celui-ci devait être beaucoup plus jeune. Quel âge pouvait-il bien avoir ? Malheureusement, les connaissances sur la gente draconique s'était perdues dans le flot du temps en Armanda, et rares étaient les écrits traitant de façon précise et compréhensible des premiers nés des Esprits.
Le dragon avait commencé à s'attaquer à sa carcasse entamée, mais bien vite, le poids du regard d'Althaïa le fit se retourner de nouveau.

°Qu'as-tu à me fixer ainsi, vampire ?°

Althaïa sourit intérieurement. Le ton irrité du dragon avait quelque chose d'infantile, comme un enfant décochant un coup de pied à son voisin de table pour qu'il le laisse enfin en paix. Le craquement des os sous la puissante mâchoire ranima un sentiment bien familier en elle. Mais cela devrait attendre.
Le destin avait délibérément mis ce dragon sur sa route, tout comme le rocher sur celle du dragon.
Il n'y a pas de hasard.

Elle s'approcha du bord du roc en silence, laissant le géant rouge se repaître de sa proie si chèrement acquise. Lorsqu'il n'y eut plus que quelques morceaux à avaler, la Dame prit la parole, sortant de sa torpeur mentale, parla lentement et distinctement malgré l'écho :
« Il est des temps obscurs où les âmes se perdent sur leur propre chemin. L'ère que nous vivons est de celles-ci. Vous êtes de la race ailée qui régnait ici en des temps immémoriaux, âme de flamme aux ailes de sang, et votre seule vue me réjouit. Vous êtes la preuve vivante que la magie qui habite les êtres n'est pas morte en Armanda. »
Les pupilles rectilignes pivotèrent.
« Pardonnez-moi cette erreur. Je vous avais pris pour un autre. Un souvenir, remontant au temps où la vie faisait encore partie de moi. Un temps révolu et oublié. Aujourd'hui, les esprits sont tournés vers la bataille. Les rares dragons résidant encore en ce pays sont fort jeunes et seul leur instinct leur dicte les gestes du combat. »

Son regard se perdit un instant, plongeant dans l'eau profonde de l'âme, pour en faire émerger une question essentielle :
« Les dragons ont délaissé Armanda. Votre retour est une surprise auquel nul ne s'attend. »

« Pourquoi l'héritier des maîtres des cieux revient-il sur la terre maudite par ses ancêtres ? »

Son regard avait de nouveau trouvé écho dans l’œil du dragon. Althaïa ne pensait plus rien, toute entière tournée vers cette interrogation primordiale.
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeMar 30 Juil 2013 - 12:50


    Les mots de la vampire claquèrent davantage que sa première parole, et elle entama, sans quitter des yeux Verith, quelques phrases sur le destin funèbre qui planait sur Armanda depuis déjà bien longtemps. Elle semblait se réjouir de découvrir un dragon tel que le reptile rouge ici, en ces temps troubles, et son interlocuteur ne savait pas comment interpréter cela. Peut-être s’agissait-il seulement d’un détournement d’attention et de situation pour ensuite plus facilement lui vouer son mal. Il ne craignait pas les Armandéens, encore moins les vampires, mais tentait tout de même de percer quelques vœux maléfiques dans les gestes, les positions et les mots de l’inconnue, histoire de se tenir prêt au moment venu, si offensive de sa part il y avait. Après tout, il ne connaissait rien d’elle, il était alors logique qu’il se tienne sur ses gardes, sans que cet être ne l’intimide pour autant. Les dragons payaient cher le prix de leur retour sur Armanda, pour le bien de ce continent involontairement parlant, mais il était tout à fait plausible que certains Armandéens refusent ardemment leur retour. Dans toute action et tout choix demeurait une part de négation, quoi qu’on en dise, et les ennemis restaient partout, même dans ces principes qualifiés comme « bénéfiques » -le retour des dragons sur Armanda par exemple.

    Verith toisait de nouveau la vampire, qui enchaîna une fois qu’elle fut certaine d’avoir captivé son regard d’or. Elle ne semblait nullement inquiète pour son sort, elle non plus, ignorant de toute évidence quelle colère habitait encore, bien que davantage tapie, l’être entier du dragon rouge. Alors comme cela, la vampire l’avait confondu avec un autre… le dragon rouge avait donc eu raison. Verith aurait peut-être dû se sentir vexé par les mots de son interlocutrice, prétendant implicitement que les dragons de cette ère ne possédaient ni la force ni la sage pour égaler les créatures légendaires d’antan. Skade en faisait partie, par exemple, et son savoir semblait sans limite. Verith, pourtant, n’était plus un dragonnet, ni même un jeune dragon, bien que la vampire n’avait aucun moyen de le savoir. Il se sentait adulte, aussi bien dans l’âme que dans le corps, et malgré son apprentissage de la vie encore en pleine ébullition, car aucun être ne cessait un jour d’apprendre, il ne pouvait s’empêcher de se sentir quelque peu au-dessus de ces « fort jeunes dragons ». S’il fallait le prouver, il le prouverait sans hésiter, belliqueux étant son tempérament.

    Enfin, l’inconnue posa la question qu’attendait Verith, sans pourtant réellement la redouter. La vampire s’exprimait avec une souplesse dans la voix, et un certain respect vis-à-vis de la gente draconienne que le dragon rouge n’avait jamais entendu dans la bouche d’un Armandéen –d’autant plus que Klaus n’était pas l’exemple à suivre expressément. Cherchait-elle à affriander Verith avec des termes comme « héritier » ? Le dragon rouge ne savait toujours pas quoi penser de ce semblant de discussion, mais la curiosité de la vampire ne semblait pas vouloir s’arrêter là, et elle en demandait encore, cherchant à percer on ne sait quel mystère planant autour du retour des dragons sur Armanda –et elle concédait ainsi que cette terre était bel et bien maudite par ses ancêtres, c’était une bonne chose pour affirmer à quel point Verith avait raison au sujet de la putride de ce continent. Le dragon rouge avait pourtant, depuis ces deux mois passés sur Armanda, croisé Silarae, signe qu’ils n’étaient pas les seuls, Skade, Estelen et lui, à être revenus. Verith hésita longuement à répondre, ne sachant pas quoi penser de la question de son interlocutrice, et chérissant le mystère planant autour de lui.

    °Cela ne te regarde pas, petite vampire.°

    Et puis finalement, après quelques secondes à tergiverser mentalement, il concéda qu’il n’avait rien à perdre en répondant à ce genre de questions. Si sa réponse suffisait à soulager l’inconnue d’un certain poids psychique, alors c’était tant mieux pour elle, elle qui semblait si intéressée par le retour des dragons, si curieuse. Il s’évertua donc à quitter sa torpeur taciturne et à répondre à la question posée par la vampire :

    °Je suis revenu avec ma sœur et ma mère, avec l’espoir de retrouver mon frère, que cette dernière avait abandonné sur ce continent, bien des années auparavant.°

    Il marqua une courte pause.

    °Cette quête semble désormais inutile, lâcha-t-il avec aigreur. J’ai appris la mort de mon frère il y a peu. Aujourd’hui, ce retour sur cette terre autrefois chérie de mes ancêtres ne m’apporte plus rien que désolation et colère. Si ce retour peut toutefois soulager un esprit comme le tien, et bien soit.°

    Verith jeta un regard au pâle soleil fécondant les plaines de sa lumière tangible. Puis il reporta son attention sur la vampire, autant de laquelle planaient toujours autant de mystères et de doutes, et son regard devint scrutateur. Piqué par sa curiosité, et sans nul but que cette ébauche de conversation, le dragon rouge demanda alors de sa voix sourde et intimidante, rehaussée d’une once nihiliste, et restant sur ses gardes :

    °Qui es-tu pour t’intéresser ainsi au retour des dragons sur Armanda ? L’avenir de ce continent t’importe-il tellement ? Tu ne devrais pas, si cela est cas ; il n’existe aucun futur aux terres maudites par mes ancêtres.°
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeMar 30 Juil 2013 - 15:34

°Je suis revenu avec ma sœur et ma mère, avec l’espoir de retrouver mon frère, que cette dernière avait abandonné sur ce continent, bien des années auparavant.°

Il n'était pas venu seul... Trois dragons. Trois noyaux de puissance magique parcouraient de nouveau la surface d'Armanda. Trois dragons sauvages. Althaïa inspira lentement. La mer de son esprit commençait à s'agiter. Le dragon rouge exposa un fait qui sonna étrangement à ses oreilles. La mort d'un frère. Un frère, un être si cher...

Oh oui, elle sentait la colère qui était la sienne, cet orage contenu dans sa poitrine. Elle avait connu cela un jour. Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Aucune idée. Les cendres de sa vie ne lui avaient jamais livré le secret de ce douloureux instinct qui lui dictait parfois d'étranges choses. Mais la venue du dragon rouge venait de lui prouver que ce qu'elle croyait impossible ne l'était pas : du rien pouvait surgir le tout. Du néant absolu qui régnait au fond de son inextricable mémoire pouvait naître un souvenir puissant et plein, preuve irréfutable qu'il y avait eu quelque chose avant. Quelque chose d'étrange, mais d'incroyablement puissant, sans commune mesure avec ce qu'elle avait connu depuis.

Son interlocuteur la regarda, et le grondement roula de nouveau dans sa tête.

« Qui suis-je... »
La question qu'elle s'était jadis posée, à l'aube de sa renaissance, perdue dans les ténèbres. Althaïa s'aperçut qu'elle même ne le savait exactement. Elle était morte. Sa conscience commençait et s'achevait dans une explosion inouïe, ou le monde lui-même semblait se convulser de douleur sous le choc. Et puis... le néant.
S'il y avait une infime chance pour qu'un jour, elle redevienne un être complet...
« Comme vous le savez de par vos sens et votre esprit, je suis de la race de la nuit, celle qui fut jadis maudite et condamnée à errer éternellement entre les mondes de la vie et de la mort, sans jamais toucher à l'un plus qu'à l'autre. Dans l'attente d'une destruction finale.
Mon esprit est celui d'un mort. Mon nom, la promesse d'un passé inaccessible et obscur. Du reste, parangon des nuées , les préoccupations des mortels ne sont pas plus les vôtres que les miennes. 
»

« L'intérêt que je porte à cette terre est liée à mon peuple. Les dragons ont subi les outrages des hommes. Mais que dire des vampires ? Nous nous sommes terré des siècles durant dans les entrailles de la terre, nous avons combattu chaque instant pour notre survie. Si votre rancune est tenace, que dire de la nôtre ? Je suis liée à la magie, comme tout mage en Armanda. Tout comme eux, je ressens sa disparition à travers mon corps et mon âme, peut-être même plus... Les Alayens. C'est ainsi qu'ils se nomment, ces rats fangeux qui anéantissent la source même de la création. »

À l'évocation du nom, l'éclat de son regard avait changé. Cette peste semblait se propager à travers le continent sans que rien ni personne ne puisse l'arrêter. Le dragon s'était légèrement redressé.

Althaïa se transforma. La glace de son être se fissura sous la haine soudainement ranimée qu'abritaient les abysses de son âme. L'Alayia était l'incarnation même du mal qu'elle avait subit lors de sa destruction. Cet esprit étranger, ce blasphème qui se nommait lui-même maître de toutes choses... était ce Némésis inconnu qu'elle pourchassait en vain. Le jour même où Lorenz avait expliqué aux membres du conseil ce qu'il savait des Alayiens et de leurs croyances, Althaïa avait ressentit cette même haine froide et implacable. Sa voix se chargea de fiel, se fit plus forte, sombre et morbide :
« Les Alayiens détruiront Armanda, les mortels... et les dragons. Ils vouent leur vie impie à l'adoration d'une entité qui a le pouvoir de faire disparaître la magie. Le Néant. Ces humains là sont un danger mortel pour tout être magique, aussi puissant soit-il... »

Son poing se referma avec force.
« Voilà la raison pour laquelle le retour des dragons m'importe ! Êtes-vous réellement les souverains de ce monde ? Lança-t-elle au dragon, emportée dans sa soudaine hystérie, si c'est le cas, alors c'est à vous de le leur prouver. D'écraser cette armée bâtarde sous vos coups, de brûler leurs âmes et leurs chairs ! »

Alors qu'un rugissement tonitruant accueillait ses paroles, la rage flamboyante fut noyée par sa raison, qui lui souffla une idée qui la préoccupait depuis des lunes. Elle prit à nouveau ce ton détaché et morne qui était la marque de sa réflexion :

« Mais cela ne se peut... que si nous découvrons un moyen de mettre un terme à leur invulnérabilité magique. Cela passe aussi par la destruction d'un artefact... »

Un rictus naquit sur ses lèvres, dissimulées par le masque. Le mot ne fut qu'un souffle glacial, tel qu'un serpent aurait pu le prononcer.

« Dévoreuse. »
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeMar 30 Juil 2013 - 19:18


    À la plus grande surprise de Verith, la vampire répondit à sa question sans hésiter avant de se dévoiler. Dans ses mots, ses paroles vacillantes dans l’espace ambiant, quittant coitement ses lèvres invisibles, le dragon rouge comprit aisément qu’elle tare semblait être cette « malédiction » dont elle parlait si bien. En d’autres termes : sa transformation en vampire, sa race même. Dans l’esprit manichéen et peu éclectique de Verith, ces êtres de la nuit restaient bouffis d’orgueil, comme les humaines, et fiers de leur race, comme les elfes. Ce principe était dû au temps si court passé sur Armanda depuis son arrivée. Pourtant, il découvrait sous ses yeux le stéréotype parfait de l’exception qui confirme la règle. Dans les mots de cette vampire, regrets et amertume. Du moins, tels étaient les deux sentiments que Verith parvenaient à saisir de ces paroles distantes. Toutefois, subtilité que nota le dragon rouge : l’inconnue ne révéla pas son nom. Désirait-elle le garder pour elle ? En avait-elle honte ? Lui rappelait-elle de douloureux ou inaccessibles souvenirs ? Sa dernière phrase, du moins jusqu’ici, aurait laissé s’étiré un fin sourire narquois sur les babines de Verith, si les dragons avaient eu la capacité de sourire. Sans cela, le reptile rouge se contenta de montrer quelque peu les crocs, les babines légèrement étirées vers l’arrière. Oui, les préoccupations des mortels ne demeuraient pas les siennes.

    Par la suite, l’inconnue allia les outrages que les dragons avaient subis de la part des humains à ceux subi par les vampires de la part de cette même race. Verith n’avait jamais abordé la question sous cet angle, mais une part de véracité, il le concédait, résidait dans les propos de l’inconnue. Ces deux causes se pouvaient être alliées sous cet angle. Toutefois, le dragon rouge ne se laissa pas berner par si peu, car les prétendus outrages des hommes à l’encontre des vampires ne le concernaient guère, et l’importaient bien peu. Verith souffla par les narines, et lui-même ne sut s’il s’agissait d’un geste d’impatience ou d’approbation. Un peu les deux, certainement. Quand enfin, l’inconnue prononça le mot qui captiva l’entière attention de Verith, cette dernière s’étant légèrement égarée depuis que la conversation s’était étendue sur les origines de cette vampire. Alayiens. Alayiens ? Ce mot n’évoquait que peu de choses au dragon rouge pour l’instant, si ce n’était une puissante et inévitable menace pour Armanda. Si cette inconnue pouvait lui en apprendre plus, il était preneur. Il darda ses deux yeux d’or sur son interlocutrice, tout ouïe à ses dires.

    °Continue.° lâcha-t-il, soudain intéressé.

    La voix de l’inconnue se métamorphose alors littéralement, s’irisant d’une amertume et d’un fiel peu commun. Tout l’être de la vampire sembla se transformer au fil de ses paroles, et la haine, cette même haine froide qu’avait ressenti Verith à l’égard des Armandéens en apprenant la mort de son frère, illumina soudain ses yeux cristallins, les dardant d’humeurs vengeresse. Le dragon rouge resta muet de stupeur. De cette même voix morbide, l’inconnue lâcha ces mots crus à l’égard des Alayiens. Alors comme cela, ces créatures restaient un fléau pour toute créature magique ? Verith observa virtuellement son nombril et se pencha sur son cas, lui-même élément magique à part entière, comme tous les dragons. La puissance destructrice des Alayiens le visait donc en particulier. Enfin, l’inconnue s’emporta, comme aurait dû s’y attendre Verith, et son poing se referma avec force. L’hystérie avec laquelle elle lança ce reproche voilé à l’égard du dragon rouge, le sommant lui et les siens de défendre cette terre qu’était la leur, tira le reptile rouge de ses pensées, qui montra férocement les crocs, fusillant la vampire du regard, en contrant :

    °Nous aurions volontiers renvoyé ces créatures maléfiques dans les basfonds morbides du néant desquels elles se sont extirpées, mais ton peuple, et tous ceux qui règnent aujourd’hui sur Armanda, ont voué l’extinction des dragons, bien des décennies auparavant ! Il s’agit là d’un cycle sempiternel, vampire.°

    L’inconnue recouvra un ton placide, lointain, et de ses lèvres s’échappa un mot, accueilli par un rictus que Verith ne put détailler et même seulement voir. Dévoreuse. Il se figea. Cette entité si maléfique dont il avait entendu parler de la part de Klaus et qui inquiétait tant Skade. Cette dernière était d’ailleurs peut-être à sa rechercher à l’heure qu’il était. Alors comme cela, ses maléfices seraient capables de vaincre les Alayiens ? Mais encore une fois, cette chevalière anéantirait les dragons au passage. Les idées de Verith défilèrent. Il comprenait alors que cette inconnue pourrait lui en apprendre bien plus qu’il ne pensait, et semblait plus engagée que tout autre Armandéen rencontré jusqu’alors pour défendre ce continent qui était le sien –pour l’instant, car Verith comptait bien y asseoir les dragons à sa tête. De façon tout à fait simpliste, il se dit que réussir à vaincre les Alayiens lui permettrait d’accéder à ce qu’il recherchait depuis son arrivée sur Armanda : le pouvoir... Il s’approcha de la vampire, si près que son souffle puissant aurait soulevé ses cheveux si ces derniers n’étaient pas dissimulés sous son masque de fer, et lâcha en plantant résolument son regard dans le sien, qui ressemblait désormais à une accalmie limpide après la tempête :

    °Que sais-tu de Dévoreuse, au juste ? Qu’a-t-elle à voir avec la puissance Alayienne ? Tu parles de cette entité comme d’un pouvoir supérieur à celui de ces créatures du néant, la recherches-tu ?°

    Les questions se bousculèrent dans son esprit, dans les deux sens du terme. Une satisfaction malsaine germa dans son esprit.

    °Il existe donc un moyen de prendre leur place…°
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeMer 31 Juil 2013 - 15:02

Cycle sempiternel.

Le monde s'était subitement immobilisé autour d'elle. Elle sentit alors le petit rond de métal gravé dissimulé sous son armure, au contact de sa chair morte. Le symbole qui y était gravé...Le dragon se dévorant lui-même.

L'Ouroboros.
Le cycle éternel.

Althaïa ignorait d'où lui venait cette stupide breloque, et l'avait considérée avec un certain dédain en pensant que ce vestige matériel de son ancienne vie avait pu lui être cédé par une tierce personne. Un faible sort de soin avait été placé dans l'amulette, raison pour laquelle elle l'avait gardée. Suffisamment faible pour ne pas attirer l'attention des mages, mais suffisant pour réparer d'éventuels dommages superficiels au cas où.
Jusqu'au jour où elle avait découvert fortuitement, dans l'un des livres vampiriques qu'elle avait récupéré, la signification de ce dragon au mœurs autodestructrices. L'éternel recommencement : là où la fin et le début ne font qu'un. Un symbole ancien, antérieur aux peuples d'Armanda.
Sans le vouloir, le dragon venait de lui donner l'idée qu'il manquait à son puzzle depuis le début.

Elle joignit les mains devant elle, inclina légèrement la tête. Enfin...
Le museau du dragon la touchait presque. Ses yeux l'engloutissait dans une mer d'un jaune étincelant à faire pâlir les plus beau joyaux d'Armanda.

°Que sais-tu de Dévoreuse, au juste ? Qu’a-t-elle à voir avec la puissance Alayienne ? Tu parles de cette entité comme d’un pouvoir supérieur à celui de ces créatures du néant, la recherches-tu ?°


Bien sûr. Le pouvoir de Dévoreuse ne pouvait émaner que de l'Esprit du Néant lui-même. Sinon, d'où viendrait cette aptitude à aspirer toute magie ?  La puissance qu'elle renfermait était brute, entière et sauvage. Son appel avait semé trouble et confusion sur tout Armanda. Des batailles avaient éclaté pour le grimoire qui contenait le secret de l'objet mystérieux. Un objet capable de soumettre les dragons eux-même.

Althaïa se souvint de son appel. La voix mielleuse, l'image d'une chevalière noire aux reflets sublimes, les promesses du pouvoir éternel et absolu.
De nombreux vampires l'avaient ressenti. Peut-être même la majorité des Armandéens.
Promesse qui avait attisé sa curiosité... jusqu'à ce qu'elle sente le froid et le vide en émaner. Ces sensations avaient eu un effet inattendu et immédiat. Prise d'une rage incontrôlable, elle avait pourchassé la voix jusqu'aux confins de sa conscience sans pouvoir l'en chasser. Dès lors, elle n'avait eu de cesse de rechercher l'origine de ce phénomène. Ce sentiment éprouvé avait quelque peu ranimé son âme, et elle s'était jeté à corps perdu dans ses recherches.

« Ce que je sais provient de nombreuses sources. Mais aussi de mes recherches. La chevalière nommée Dévoreuse est une entité magique à part entière, qui a su s'emparer de nos rêves pour tenter de nous faire succomber à son appel, pétri de promesses chimériques. »

Diviser pour mieux régner : le perfide artefact avait fort bien joué son rôle dans les temps qui précédèrent l'arrivée des Alayiens. Ces deux évènements étaient d'ailleurs bien trop liés pour n'être qu'une simple coïncidence.
Un schéma éparse était né dans l'esprit d'Althaïa, auquel il manquait encore des pièces, mais dont la forme globale se révélait peu à peu. C'était un tableau de fou, un art abstrait totalement abscons, mais qui pourtant portait en lui une lueur d'espoir. Seul l'avenir pourrait juger de la justesse de son raisonnement. Pour l'heure, il fallait trouver un moyen d'en apprendre plus.
Le dragon semblait subitement aussi curieux qu'elle. Un éclat nouveau brillait dans son regard. Un éclat qu'Althaïa connaissait bien : celui de la soif de pouvoir.
Ainsi, son hôte écailleux connaissait lui aussi l'existence de la chevalière.

« Le lien entre la Dévoreuse et les Alayiens se situe au niveau de la nature même de leur pouvoir, celui qui nous met tous en échec : l'absorption de l'énergie magique. Le verre noir qui compose les armes et les protections de ces tristes sires a très certainement la même origine que la chevalière... Pour en entre certain cependant, le seul moyen... est de retrouver l'artefact.
Voilà ce qui motive ma quête, écailles du brasier, et qui m'empêche pour autant de confirmer la moindre de mes hypothèses. Les Alayiens recherchent également Dévoreuse. Savoir s'ils considèrent cet objet comme sacré permettrait de lier définitivement l'objet et son créateur... Nul autre que l'Esprit du Néant... au travers de mains toute mortelle.
Les rumeurs qui ont couru après la découverte de Dévoreuse mentionnent que sa nouvelle propriétaire appartiendrait à ceux de ma race. Tant qu'elle décidera de se terrer, il sera impossible d'envisager de la localiser sur le continent. Vos ailes vous permettront sans doute d'être plus rapide que moi dans cette quête, car je dois désormais accompagner les miens dans un périple dont le but est d'œuvrer à la chute des Alayiens. Quelque soit l'issue de cette hasardeuse mission, je ne me détournerai pas pour autant de mon but. Et je compte bien parvenir à mes fins, même s'il me faut pour cela fouiller Armanda des siècles durant.
 »

Elle se pencha sur le museau rouge, jusqu'à se laisser envelopper par la vapeur brûlante qui s'en échappait.
« Quelque soient vos idées et vos sentiments au sujet de Dévoreuse, sachez distinguer le vrai du faux à son sujet. Les rumeurs courent très vite. »

« Les humains affirment que Dévoreuse ne peut être détruite. Mais peut-être aussi n'ont-ils pas envisager d'autres solutions. »

Le dragon s'agitait, pressait son esprit contre le sien pour la sommer d'aller droit au but. Mais Althaïa avait déjà enfoui sa pensée dans les tréfonds de son âme. L'oubli est un bouclier infranchissable.

« Lorsque j'aurais trouvé cette solution... Lorsque j'aurais devant moi les moyens pour y parvenir... Dévoreuse ne sera plus. Et le premier verrou tombera. »
Elle caressa un instant la pensée de toute puissance que le dragon lui avait transmise par inadvertance dans son élan euphorique. Lui aussi avait ce rêve.
À croire que tous les êtres puissants ne pouvaient s'empêcher de débrider leur ambition un jour où l'autre. Son esprit se tourna vers Lorenz Wintel. C'était cette soif là qui l'avait guidé, qui avait fait émerger le peuple maudit de l'ombre éternelle.
L'ambition faisait faire de grandes choses. Elle pouvait aussi brûler les ailes des Icares trop avides. Elle garda cette considération pour elle.

Althaïa émergea de ses pensées quand la sensation d'intense chaleur qui l'entourait disparut. Les yeux du dragon ne se trouvaient plus dans son champ de vision.
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeJeu 1 Aoû 2013 - 16:11


    En seulement quelques minutes passées à toiser cette inconnue, Verith en apprenait plus qu’en deux mois d’errance sur tout Armanda. Il commençait à reconsidérer d’un œil vierge les menaces planant sur le continent, et les bénéfices qu’il s’était toujours cru capable de tirer, même des actes les plus maléfiques, et en l’occurrence des Alayiens, s’estompaient peu à peu dans les récitals de la vampire. Verith se demande intérieurement si Klaus avait lui aussi ressenti ces rêves inaccessibles promulgués par Dévoreuse, ou s’il avait été tenu à l’écart de cela. Combien d’Armandéens étaient englobés dans ce « nos » ? Après tout, peu importait pour l’instant. Une chose restait certaine, la teneur de ces promesses chimériques semblait, dans les paroles de l’inconnue, incommensurable. Les songes pouvaient-ils engendrer de tels traumatismes ? La chevalière paraissait donc assez puissante pour hypnotiser ses futurs dévots rien qu’en pénétrant dans leur esprit… Comme une soumission psychique préalablement envisagée et illustrée de ces promesses démesurées. La corruption à l’état brut. Cette conclusion était certainement identique à celle qui avait poussé la plupart des humains à rejoindre la cause des Alayiens –en comptabilisant tout de même la lâcheté, le désir de vivre et l’ivresse d’orgueil excessive de ce peuple.

    Verith écoutait les hypothèses et dires de l’inconnue avec attention, songeant alors que s’écoulaient les secondes que cette vampire en savait fort beaucoup pour une simple « Armandéenne », dans le sens où elle ne semblait n’avoir de plus que les autres qui laisserait à penser qu’elle soit si informée, si ce n’est cette imposante armure de fer. L’habit de fait pas le moine, après tout. Ainsi donc, les Alayiens désiraient eux aussi ardemment Dévoreuse. Verith tournait en rond dans son esprit, mais parvint à s’extirper de ce cercle vicieux en s’exposant mentalement la réalité : TOUT, absolument TOUT Armanda était à la recherche de cette fichue chevalière, qui causait tant de tort et de soucis. Il tardait aux Armandéens de retrouver cette entité, car lui seul ne désirait pas se mettre en quête d’un objet capable de l’anéantir lui plus que les autres. Il ne voulait pas la retrouver, il voulait simplement la détruire, Alayiens ou pas. Le dragon rouge écarta ses idées pour reporter son attention sur son interlocutrice. Maintenant qu’il connaissait ses desseins –ou presque, certainement ne lui avait-elle pas tout dit- il parvenait à mieux la cerner et à mieux se situer dans les évènements bouleversants que connaissaient Armanda ces derniers temps.

    Enfin, l’inconnue insista sur le fait qu’il fallait au dragon rouge l’attention nécessaire et la prudence pour distinguer « le vrai du faux » au sujet de Dévoreuse, et ainsi ne pas tomber dans quelques malencontreux égards. Cette entité maléfique ne pouvait donc, selon les humains, être détruite ? Rien ne naissait du néant, tout pouvait donc, relativement parlant, être détruit. Le vécu de Verith lui avait toujours appris cela, et il restait persuadé que la vie n’apportait rien d’indestructible, ni même d’immortel. Le Dracos Honoris seul pouvait juger des tournants de la matière et de la longévité des êtres. Il semblait donc peu conventionnel d’affirmer que « Dévoreuse ne peut être détruite ». Loin de tenter de se conforter dans un quelconque espoir pour vaincre cette chevalière, Verith, comme tout bon dragon belliqueux, savait que tout pouvait être vaincu et détruit. Mais malheureusement, et cela il ne le pesait pas encore dans ses idées, il existait une subtilité entre « détruire » et « vaincre », mais aveuglé par ses principes parfois très arrêtés, il n’avisait que la similitude des deux verbes : la disparition. Il paraissait s’être de nouveau égaré dans ses pensées.

    °Tes desseins semblent bien pieux, inconnue : œuvrer à l’encontre des Alayiens, vaincre Dévoreuse…° lâcha-t-il dans un souffle psychique. °Bien que je sois arrivé il y a peu sur ce continent, les menaces qui le contraignent, le confinent dans la peur, ne me sont pas étrangères, et le mal qui plane sur ce monde reste le même qu’il y a des décennies, et sera certainement identique dans les temps à venir.°

    Parlait-il en connaissance de cause ? Certainement, mais il s’agissait alors de paroles et de causes innées.

    °Tu sembles avoir conscience mieux que quiconque du danger de ces fameuses menaces, et tes affirmations et hypothèses me seront certainement utiles pour la suite. Un détail cependant m’arrête : malgré ton évidente détermination, jusqu’où ton peuple est-il prêt à aller pour éradiquer la menace des Alayiens ?°

    En réalité, cette question le tiraillait depuis le début. L’inconnue semblait s’accrocher comme du lierre opiniâtre à ses principes et ses buts, mais jusqu’où risquerait-elle son être et le devenir de son peuple pour sauver ce continent ? Des décennies plus tôt, le courage avait-il été de mise lorsque les dragons avaient quitté Armanda ? Verith était curieux d’entendre la réponse de la vampire.
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeVen 2 Aoû 2013 - 21:16

Pieu... Un vœu pieu ? Peut-être. Mais il n'y avait que volonté froide en elle. Cette volonté qui animait chacune de ses quêtes depuis sa renaissance. Un carreau d'arbalète capable de transpercer les murs. Mais ça, c'était une autre histoire...
L'esprit du dragon avait son bout de chemin. Althaïa savait désormais que sa volonté serait transmise et prolongée par un autre. Et quel autre ! Un dragon adulte en pleine possession de ses moyens. Elle n'aurait pu mieux tomber. Bien sûr, rien n'était joué, mais...

« Je ne puis parler au nom de mon peuple. Je ne suis ni son souverain, ni même sa voix. Cependant, vous devriez comprendre, avec les éléments dont vous disposez, que notre survie passe désormais par l'éradication des Alayiens. Ils n'auront de cesse de traquer toute créature magique, jusqu'à l'élimination totale et définitive de la magie qui fait vivre ce continent. Armanda deviendra alors un désert absolu, où les dragons eux-même ne pourront vivre.
Que mon peuple et moi-même décidons de tout tenter pour les arrêter, ou d'attendre sagement une morte certaine, le résultat final, dans les deux cas, ne pourra qu'être funeste. Or, en prenant les armes et en s'érigeant en rempart contre ce fléau, nous avons tout à gagner. Rien à perdre.
 »

Son regard passa sur les écailles de la cuirasse de la créature. Chacune d'elle était une pièce unique contribuant à l'extrême solidité du tout. Un principe qu'elle avait très tôt inclus dans sa forge. Un principe englobant tous les domaines de l’existence. Après tout, Armanda n'était qu'un gigantesque puzzle...

« Les dragons éclos sur Armanda après votre départ sont tous liés désormais. Mais, pour la première fois dans l'histoire, la victoire ne dépend pas uniquement d'eux. Leurs faiblesses vis à vis de l'Alayia sont les mêmes que les nôtres... Et avec Dévoreuse, les dragons sont d'autant plus vulnérables. »

L'ardent wyrm avait somme toute très bien appréhendé le problème posé par la chevalière. Mais de là à se lancer dans sa quête... Du peu qu'elle savait sur le mental des dragons, la Dame partageait de loin leur sens aigu de la prudence. Pour autant, la situation actuelle exigeait l'abnégation au profit d'un objectif vital.
Althaïa reporta son regard blanc sur la tête du dragon.

« Si je dois trouver ma fin par le Néant, eh bien, il adviendra ce qu'il devra advenir. Mais en ce cas, j'emporterai mon adversaire dans la tombe, et chacun de mes pas sera infinie souffrance dans l'esprit et la chair de ces cancrelats. »
Ses paroles furent accompagnées du cliquetis des articulations métalliques alors qu'elle faisait craquer ses doigts devant elle. Oh oui, ce jour là serait sanglant. La magie avait tant souffert au travers des âges.
Nulle pitié pour ceux qui veulent l'éradiquer.

« La magie est l'avenir, la source de toute vie et de tout pouvoir. S'ils souhaitent briser la volonté des mages, ils ne seront pas au bout de leur peine. S'ils projettent de tarir toutes ses sources, innombrables seront leurs pertes et leurs tourments. »

Preuve en était que cette même magie affluait dans les veines du reptile géant qui lui faisait face. De son corps imposant émanait une puissante aura, signe de son appartenance au monde magique.
« Je vous retourne donc la question, héraut de l'empyrée, prendrez-vous part à cette bataille aux côtés des Armandéens, malgré les différents qui vous opposent ? Ou contemplerez-vous leur chute et celle de votre illustre race ? Aujourd'hui, en ces lieux encore éloignés du conflit, l'urgence ne se fait pas sentir. Pourtant, chaque seconde presse. Je n'ai pas pour intention de vous pousser à la folie,  uniquement vous exposer la vérité dans ce qu'elle a de plus cru. Car si Armanda tombe, les dragons tomberont avec elle. Les Alayiens ne tarderont pas à se lancer vers d'autres conquêtes. Et ils seront bien plus puissants qu'aujourd'hui... fort d'un nouveau continent.
L'ancestrale haine qui nourrit le conflit entre les miens et les sang-chaud fut peut-être un fléau pour les anciens, mais elle n'a jamais menacé en elle-même l'équilibre des sphères supérieures... Le Néant, lui, si.
 »

La chaleur du jour diminuait peu à peu. Combien de temps étaient-ils restés là, deux âmes se faisant face, se contemplant l'un l'autre, à se demander pourquoi diable le Dracos les avaient réunis au beau milieu d'une plaine déserte ? Quelques heures auparavant, son esprit était tourné vers le métal précieux dont elle aurait besoin. Actuellement, sa conscience fendait les flots vers un horizon lointain aux allures fantasmagoriques. Seule sa raison l’amarrait à la réalité et lui imposait des faits dont elle ne pouvait faire fi. La tentation en étant forte, pourtant.
Elle avait abattu sa dernière carte devant le dragon. S'il était sensible à l'argument, alors, elle pourrait mettre en marche le plan qu'elle avait patiemment élaboré au fil des longues minutes de cette entrevue providentielle.
Sa main droite se posa à plat sur le plastron, là où se trouvait, caché, le médaillon. Toute son échine s'était détendue, faisant onduler la longue chitine métallique jusqu'à ses extrémités. Sa voix, posée et lointaine, acquit le tranchant et la dureté d'une lame. Une arme qu'elle maniait à la perfection.
« Je vous propose... un pacte. »

« Libre à vous d'y consentir... ou de refuser. Je me contenterai de votre décision et m'y tiendrai. »


Dernière édition par Althaïa Actaaë le Dim 4 Aoû 2013 - 11:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeDim 4 Aoû 2013 - 10:43


    La survie d’Armanda et de la magie dépendait de l’éradication des Alayiens, et selon les dires de l’inconnue, tous les peuples semblaient déterminés à vaincre cette menace le plus vélocement possible, pour pouvoir effleurer de nouveau la paix et l’abondance de ce continent par la suite. En outre, les conflits internes à Armanda, comme l’antipathie des vampires vis-à-vis des autres peuples, s’étaient eux-mêmes taris devant ce puissant maléfice, ce Néant assoiffé et cette Dévoreuse en proie à une frénésie chaotique imperturbable. Oui, en s’érigeant contre les Alayiens, ils paraissaient effectivement y avoir tout à gagner, et pourtant… si le prix à payer pour protéger Armanda était trop élevé à des peuples si inférieurs ? Si la combinaison de toutes leurs armées réunies ne suffisait pas ? Verith s’incluait vraisemblablement dans le terme « armée », car désireux d’asseoir son joug, et celui des dragons de façon plus générique, sur ce continent, il ne pouvait ne serait-ce que concevoir ces terres éradiquées et mises à mal par des ennemis de ce type. Et même par des ennemis tout court. Mais pour l’instant, il se gardait bien de prendre parti, s’accommodant dans ses hypothèses et visions subjectives de l’avenir. Bientôt, il aurait son mot à dire dans ce conflit.

    Trouver sa fin dans le Néant… Mais il n’y avait pas de fin dans le Néant. Il n’y avait rien, absolument rien. Si cette inconnue semblait si téméraire, et que sa mort lui importait peu pour défendre Armanda, il lui faudrait tout de même songer aux conséquences et facteurs d’une mort contre le Néant. Car si sa quête la menait trop loin dans les méandres des menaces les plus profondes, la mort n’aurait elle-même plus d’envergure, détrôné par des fins bien plus inhumaines. La vampire n’avait pas bougé tout au long de cette entrevue, et Verith comprenait à l’ombre qui se mouvait lentement derrière elle que le temps passait, et passait vite. En réalité, ainsi pris tous deux au dépourvu en tombant chacun nez à nez avec l’autre, ils n’avisaient pas la progression intangible des secondes et minutes. Depuis combien de temps se toisaient-ils ainsi dans ce dialogue détaché du monde ? Une heure, plus ? Qui aurait pu envisager que deux êtres seulement d’un tout pourrait être amenés à débattre aussi « sereinement » de l’avenir d’Armanda et des décisions à prendre pour sauver les peuples de ces terres ? Il était vrai que ce dialogue n’avait rien de serein, mais il semblait tellement couper des guerres faisant rage à seulement deux pas de leur position.

    La question que posa alors l’inconnue à Verith semblait presque ironique, tout comme l’avait été sa précédente demande –bien qu’après son vécu, il lui semblait tout à fait probable que les Armandéens rechignent à protéger ce monde. Une vampire telle qu’elle ne guiderait jamais un dragon tel que Verith à la folie, qu’elle soit sans crainte. Malgré la colère qui peuplait les veines du reptile géant, cette ire n’était là que pour renforcer son mental déjà de fer, aussi ferme et consistant que celui composant l’armure recouvrant le corps de l’inconnue. Et son choix, il l’avait déjà fait. Verith ne craignait pas pour son continent natal, du moins pas encore, car il restait loin de sous-estimé la puissance de ses confrères de là-bas, et surtout la détermination de son peuple. Pour l’instant, sa terre d’origine importait peu, il fallait avant tout songer à ce territoire-ci. L’urgence toujours présente, le dragon rouge prit tout de même le temps de soupeser la question de l’inconnue sous toutes les coutures. Si cette conversation lui avait bien appris quelque chose, c’était que ce continent pouvait encore être sauvé, et que les dragons avaient encore une chance pour le posséder par la suite, race qui deviendrait alors à sa tête, Verith s’en faisait le serment. Il répondit donc simplement :

    °Cette guerre n’inclut aucun différent interne aux Armandéens, et quoiqu’il m’en coûte, cette terre est aussi celle des dragons, et il me tarde de me joindre à ceux qui désirent encore espérer pour ce continent. Beaucoup ont déjà renié leurs origines, il me semble.° il songea à tous ces pauvres humains se projetant inconsciemment dans le culte fanatique du Néant pour leur propre survie. °Maintenant que ces conflits m’apparaissent plus clairement, je suis apte à faire tomber ce verdict.°

    Alors que Verith clôturait ainsi sa réponse, l’inconnue enchaîna avec une proposition des plus incongrues. Un pacte ? Que voulait-elle dire en prononçant ce mot ? Qu’attendait-elle de Verith si ce n'est son acharnement dans les conflits qui menaçaient ? Le dragon rouge dilata les narines en signe de désapprobation. Ses pupilles s’étrécir vraisemblablement, tentant de percer les vœux mentaux qui sillonnaient cette proposition, dans l’esprit de l’inconnue. Il n’y parvint pas, comme si elle restait hermétiquement fermée.

    °L’indolence de ta proposition me rebute, mais nous n’avons pas le temps pour ce genre de futilités. Il me tarde donc de connaître tes conditions et la teneur de ce pacte. Explicite donc la chose.° lâcha Verith.
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeDim 4 Aoû 2013 - 15:23

Sa réaction était prévisible. L'ardent reptile s'était figé, son regard s'était durci. Quelques secondes : celles nécessaires à son esprit pour analyser la chose. Si Althaïa n'avait pas sous-estimé son cheminement mental, il ne mettrait pas sa tentative en échec...
Le destin lui donna raison.

Le dragon n'avait pas repoussé l'idée. Il paraissait même curieux d'en connaître les tenants et les aboutissants. Derrière sa barrière de fureur contenue se mettait en place une subtile mécanique telle qu'elle savait les apprécier. Restait à huiler convenablement le tout.
La Dame redressa le menton, les yeux voilés, le regard tourné vers l'intérieur. Chaque mot prononcé maintenant engageait l'avenir.
Le dragon s'était joint à la cause. Ses desseins lui appartenaient, mais sa volonté ne ferait qu'un avec celle des armées armandéennes et celle de ses congénères liés. Le vent tournait. De façon infime. De façon certaine.
Althaïa connaissait l'aversion difficilement contenue de Lorenz Wintel pour les dragons. Et bien qu'elle l'admira aussi pour le pouvoir sacrilège qu'il détenait, elle ne pouvait s'attarder indéfiniment sur les problèmes posés par sa probable présence à ses côtés le jour où le pacte pourrait arriver à terme. Qu'il souffre de la seule présence de Verith serait dommageable, mais si cet instant devait advenir, il faudrait passer outre. Le double royal ferait le reste. L'Ouroboros contre elle et l'idée qu'il avait fait naître en son esprit oblitérait toute considération annexe. Vers quoi s'engageait-elle ? Un sourire mauvais naquit sur ses lèvres, pour disparaître aussitôt. Oh, ces horizons là étaient si étranges et si incertains... Les notions évoquées ici mettaient en échec les érudits de tous temps. Quelque chose pourtant avait traversé la barrière de la mort en même temps que le souvenir de Nuunrirshar.
Le sentiment fugace d'avoir un jour côtoyé ces puissances d'un autre monde. La sensation l'avait d'abord troublée. Puis galvanisée. Il y avait là un signe manifeste. Peu importait la route escarpée et sinueuse dont on ne voyait pas le bout. Il fallait avancer.
Mais pour avancer, encore fallait-il que nul ne vous barre la route. Tant qu'il s'agissait de cheminer sur Armanda, Althaïa ne craignait pas les obstacles. Néanmoins, si sa vision se réalisait, viendrait un instant où les âmes devraient se battre tout autant que les corps. La magie devrait repousser ses propres frontières pour entraver l’irrépressible force destructrice du Néant. Le tout face au rien. Un combat aux consonances épiques, mais ô combien improbable. Ce jour là, puisse le Dracos leur donner la puissance nécessaire à ce qui devra être fait. Ce n'était pas le sujet pour l'instant.

« Si ma quête aboutit, si d'autre que moi se mettent en marche vers le Néant et non pas seulement vers les soldats pathétiques qui assiègent Gloria en ce moment même, viendra un jour – certainement lointain – où ce combat nécessitera des faits et gestes qui en rebuteront certains... notamment chez les sang-chaud. Tel sera le prix à payer pour notre survie et notre liberté.  Mais alors, les esprits faibles et apeurés tenteront de nous empêcher d'accomplir ce qui devra être accompli... »

Althaïa rabaissa lentement son regard jusqu'à rencontrer celui du dragon.

« Ce jour... Que je sois seule ou non, nul ne devra intervenir pour me détourner du but. Quelles qu’en soit les conséquences. »

Le contrat devait paraître clair aux yeux du dragon désormais. Cependant, restait la contrepartie.

« Par ce pacte, dit-elle lentement et distinctement, promettez d'écarter, par la force si nécessaire, tout être dont la volonté serait d'interférer avec nos intérêts dans le cas où cette situation se présenterait. En échange de quoi... »

Elle ouvrit la paume.
« … je m'engage à m'occuper du problème de Dévoreuse. Et s'il advenait qu'elle tombe entre mes mains, de la maintenir à distance des vôtres, quelles qu’en soient les conséquences pour moi-même et pour les miens, jusqu'à l’anéantissement de la menace qu'elle représente. »

"Bien sûr, cet engagement restera secret. Je n'ai qu'une parole."

Malgré son détachement, cette parole lui en coûtait. Ignorant tout des épreuves qui l'attendait, le danger était grand de ne pouvoir tenir éternellement son engagement, d'autant plus que le dragon, libre de ses mouvements, serait très exposé. Mais ce risque devait être pris, car l'aide du dragon serait primordiale lorsque viendrait le temps de l'attaque directe. Imposer une idée folle à une assemblée d'âmes sensibles était autrement plus compliqué que d'affronter une armée entière. Althaïa calculait les possibilités qu'une telle alliance offrait. Les chances pour qu'une situation pareille se présente étaient infimes.

Le destin est très friand de détails retords.
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeMar 6 Aoû 2013 - 15:14


    Verith, désormais bien moins sur ses gardes qu’au prologue de cette conversation, replia ses pattes arrière et sembla s’asseoir, prêt à écouter les arguments d’Althaïa concernant la teneur de ce pacte. Aucune hostilité ne planait plus entre eux, juste une rage commune contre les Alayiens et Dévoreuse, et bien que le dragon rouge restait tout de même quelque peu méfiant à l’égard de l’inconnue, dont il ne connaissait toujours pas le nom, il ne l’avisait plus d’un mauvais œil. Les quelques principes qu’il avait amassé concernant les vampires depuis son arrivée sur Armanda, en particulier ceux inconsciemment transmis par Klaus, lui échappaient désormais. Cette vampire-là n’avait rien des tueurs à sang-froid assoiffés que pourchassait le mage –du moins, pour l’instant. Verith avait vu défiler une multitude de pensées diverses et de sentiments mêlés dans les yeux de l’inconnue depuis le début de cette conversation, car son regard, incroyable miroir vers l’âme, restait la seule et unique partie de son corps exposée au joug curieux et scrutateur du dragon rouge. À présent, elle semblait légèrement pensive, cherchant peut-être les mots adéquats pour exprimer son idée de pacte à haute voix. Il est vrai que ce n’était pas une entreprise aisée que celle de demander de l’aide à un colosse de plusieurs mètres.

    Des faits et gestes qui en rebuteront certains ? Comme par exemple ceux déjà corrompus par l’Esprit du Néant ? Certainement. L’inconnue se présentait dans ses paroles comme au-dessus de ces esprits faibles et apeurés, prête à récupérer les terres d’Armanda aux mains des envahisseurs, et ce coûte que coûte. Même si pour cela, et elle l’avait mentionné précédemment, elle devait trouver sa fin dans le Néant lui-même. Verith, d’un côté, respectait le courage de cette vampire, mais d’un autre, voyait d’un mauvais œil ces élans d’inconscience, même s’il restait la principale allégorie de ce genre de choses. Le dragon rouge cernait un peu plus les motivations peuplant les veines de l’inconnue, et comprenait de plus en plus le rôle qu’elle le sommait de jouer dans cette guerre. Mais comment lui faire confiance après tout ? Comment combattre à ses côtés, en son camp, sans manquer de dévier de ses propres buts –Cymbor, etc. ? Et surtout, malgré toutes les affirmations de victoire de la vampire, que Verith estimait, rien ne laissait présager un véritable succès de cette mission périlleuse. Et si Verith désirait asseoir le joug des dragons sur Armanda, il lui fallait à tout prix choisir les bons alliés dans cette guerre et remporter toute réussite.

    L’inconnue demandait implicitement au dragon rouge de devenir une sorte de garde du corps, ou plutôt un allié de taille face à tout éventuel ennemi, qu’il soit Armandéen ou Alayien, peu importait. Il s’agissait de paroles audacieuses que celles qui quittaient les lèvres de la vampire, surtout lorsque l’on s’adressait ainsi à un dragon. Toutefois, cette proposition semblait alléchante, et suivant les tournants et manœuvres, pourrait peut-être lui permettre de retrouver l’assassin de Cymbor. Après tout, avec une Armandéenne comme elle en allié, ses recherches deviendraient tout de suite plus faciles et surtout, bien plus rapides. Il sentait la vengeance toute proche, comme quelques effluves de remugle en proie à ses naseaux développés. Il ne faisait nullement confiance à cette vampire, et sa parole ne fallait rien à ses yeux, mais pour l’instant il s’en moquait. Tout ce qui importait était l’anéantissement de la menace Alayienne et de celle de Dévoreuse, que l’inconnue s’engageait à contrer et si possible vaincre au cas où elle tombait en possession de cette entité maléfique. Il s’agissait là des termes résumés de ce pacte implicite entre eux deux.

    °Je ne voue aucun attachement au peuple Armandéen, et ce même avant la mort de mon frère. Anéantir tout potentiels obstacles, d’origine alliée ou non, ne me laissera ni remords, ni hésitations.° lâcha Verith. °Toutefois, tu pourras certainement comprendre que je ne te fais aucunement confiance, et que rien ne me certifie toutes les forces que tu sembles déterminée à mettre en œuvre pour mener à bien ta quête.°

    Verith se redresse pour s’approcher de l’inconnue, jusqu’à ce que son souffle chaud, véritable brasier, effleure l’armure de fer de son interlocutrice. Son regard s’était soudain chargé d’une détermination nouvelle, et l’idée même de passer enfin à l’action avait réveillé en ses sens et ses veines une adrénaline qu’il chérissait depuis sa plus tendre enfance. Il la connaissait par cœur, cette force soudain innée avant un conflit, avant un assaut, avant un duel. Il se sentait prêt à prendre part aux conflits qui sévissaient sur Armanda, et de faire de ces terres l’empire des dragons.

    °Supposons que j’accepte ce « pacte »…° reprit Verith d’une voix sourde. °Me révèleras-tu ton premier objectif et quels moyens tu es prête à user pour nous permettre de repousser les Alayiens ? Plus que tout : quel est ton nom ?°

    Sur ces mots, le dragon rouge expira un long souffle brûlant de ses naseaux, et la chaleur sembla envelopper l’inconnue d’un halo de souffre. Par ce geste, Verith venait de celer un accord fondé, un pacte implicite avec comme seul objectif de délivrer Armanda. La suite se tracerait plus tard, l’important restait sur l’instant.
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeMer 7 Aoû 2013 - 21:15

Qu'un sauvage ne voue aucun attachement aux peuples d'Armanda n'avait rien d'étonnant. Comment en aurait-il pu être autrement ? La rancune que nourrissaient les dragons à l'égard des destructeurs de leur royaume originel avait traversé les âges. Les anciens l'avaient certainement transmise aux nouveaux, qui à leur tour venaient constater de leurs propres yeux l'étendue des dégâts. Pourtant, dans le regard sauvage s'était tue la furie meurtrière. Ne subsistait que la méfiance et la retenue. Il aurait bien assez de son éternité pour apprendre à connaître les mortels et leurs manies. Son jugement évoluerait peut-être, de même que celui de ses pairs. Pour l'heure, la Dame avait su apaiser cette sourde colère qui lui rongeait l'âme. Puisse-t-il repartir de par les cieux l'esprit tranquille. Il n'aurait pas assez de ses deux ailes pour se garder lui-même des Alayiens à l'affût. Qui ne manqueraient pas une occasion de le bombarder sous tous les angles dans l'espoir qu'il chute et soit à leur merci.
Ses pensées coulaient d'elle-même, mais elles n'étaient accompagnées d'aucun sentiment. Althaïa ne pouvait en éprouver autrement qu'à travers son intellect. Le souvenir avait éveillé de façon fugace la mémoire de ses sentiments humains. Mais la fissure dans la glace s'était comblée de nouveau.
Pour cette raison, elle même ne croyait pas à sa commisération. Mais Althaïa Actaaë ne revenait jamais sur une parole donnée. Par haine du mensonge et de la tromperie. Les siens affectionnaient les complots et les machinations. Elle même n'était au fond qu'une machine froide, le métal qui la recouvrait n'avait rien à envier aux méandres de son esprit. Cependant, le métal, s'il peut s'avérer malléable et ductile, sait aussi se faire dur et cassant. La perfidie avait gangrené son peuple depuis ses débuts. Elle avait tranché dans le vif. Au contact de la chaleur et du froid, elle se faisait tour à tour liquide en fusion et lame trempée. À l'image de ses réactions aux conseils. Ses véritables desseins, quand elle en avait, était si profondément enfouis au cœur du labyrinthe obscur de sa raison, que nul ne pouvait s'aviser d'en connaître l'existence. Sa mémoire, ce gouffre sans fond laissé béant depuis sa mort.
En cet instant, l'avenir s'ouvrait devant eux, elle liée à la délégation, lui, libre comme l'air. Elle ne pouvait que s'appuyer sur le passé, lui-même trop incomplet. Mais comme toujours, il fallait avancer.

Le dragon acceptait l'idée de se lier de parole à un vampire. Un grand pas en avant. Mais il exigeait plus. Althaïa sourit intérieurement. On ne reconnaît un véritable prédateur qu'à sa prudence et à sa minutie. Les dragons en étaient, assurément.
En effet, rien ne certifiait jamais rien. Seule la magie avait ce pouvoir. La Dame ne pouvait lui donner que de belles paroles. Elle même ne croyait pas les paroles. Seuls comptaient les actes. Les siècles lui avaient appris à décrypter les corps, les yeux et les visages. Son instinct lui ouvrait les portes du monde des sensations infimes et de l'anticipation. Alors, en quoi les mots pouvaient engager qui que ce soit ? La découverte de l'ordre des baptistrels avait changer la donne. Ainsi, il existait sur Armanda des êtres incarnant la vérité pure, capables de la transmettre à travers de simples sons ? Fascinant. Malgré le mépris que lui inspiraient les autres races, à l'instar de tous les vampires, Althaïa ressentait un grand intérêt pour cet art aux apparences futiles. Quelle était donc la nature d'un pouvoir aussi étrange ? À en croire ses recherches, il était unique en son genre. Les mots avaient donc un réel pouvoir. La vérité pouvait exister à travers eux. Cette idée l'avait conforté dans son choix de tenir ses paroles. Elle qui ne parlait jamais pour ne rien dire, il ne lui avait fallu que peu d'effort pour s'initier à la franchise. Dans le cas contraire, elle se contentait du silence.

°Supposons que j’accepte ce « pacte »…°

Une supposition en bonne voie à en croire le ton de la voix mentale.

°Me révèleras-tu ton premier objectif et quels moyens tu es prête à user pour nous permettre de repousser les Alayiens ? Plus que tout : quel est ton nom ?°

Ainsi, les noms avaient tant d'importance à ses yeux. Soit. Son nom était inconnu des armandéens. Aucun témoin de ses rares incartades au sein de l'empire n'avait survécu. Seuls les vampires connaissaient son identité. Il y avait bien cet ancien parchemin... Althaïa l'évoqua rapidement dans ses pensées. Les humains y évoquaient une ville du nom d'Althaïa. Ce même nom qui lui avait été donné. Son regard se reporta sur le dragon. Peu de chances que ce dernier ait la moindre information sur ce sujet.

« Dans l'immédiat, comme je vous l'ai dit précédemment, je me rends avec les miens au domaine de la Rhapsodie, un haut lieu de magie, caché au cœur de la forêt elfique, de l'autre côté de ce continent. Une perte de temps pour notre quête ? Peut-être pas. Il est de notoriété publique que les baptistrels – les maîtres des lieux -  dissimulent en son sein des montagnes de savoir oublié. Je devrais trouver un moyen d'y accéder. Seul le Dracos sait ce qui peut se trouver dans les pages millénaires de ces ouvrages bien gardés.
Ma priorité sera de le découvrir.
 »

Le vent se levait sur les plaines, faisant défiler les nuages devant la lumière déclinante du soleil. Leurs deux corps fixes dans l'espace oscillaient en rythme avec leurs pensées. Quiconque aurait assisté à la scène n'y aurait rien compris.

La Dame  redressa légèrement la tête et déclara d'un ton monocorde :

« Althaïa est mon nom. »

Sans attendre aucune réaction, elle conclut :
«  Un pacte nécessite deux parties pour prendre effet, me confierez-vous celui qui vous revient de par le Dracos ? Ainsi, je saurais à qui adresser ma pensée.  »
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeSam 10 Aoû 2013 - 11:59


    Verith ne savait plus tellement que penser de cette situation, en particulier de son brusque tournant et de ce pacte. Le soleil risquait d’embrasser l’horizon à tout instant, et les deux protagonistes avaient certainement eu une chance incontestable pour ne pas tomber sur une garnison d’Alayiens dans les parages, eux si nombreux dans les plaines des terres sauvages de l’Est. Le dragon rouge n’avait jamais passé autant de temps à échanger des paroles avec un autre être, de sa race ou non. Lui d’un naturel relativement taciturne se surprenait désormais à s’être engouffré dans cette conversation avec une curiosité et une soif d’informations sans pareille. Verith se sentait désormais sur Armanda, aussi bien sur la terre que dans les conflits qui l’assaillaient de toutes part et les, peut-être, les décisions que chacun devrait prendre. Certes, ce continent lui était encore excessivement étranger, car deux mois ne suffisaient pas, et le temps ne suffirait peut-être jamais, à effacer les principes que Skade avait assignés au dragon rouge depuis sa plus tendre enfance, mais chaque échange, chaque parole lui en apprenait toujours plus sur les menaces, les mœurs et particularités de ces terres. S’il était destiné à ne plus quitter ce lieu, selon les bons vouloirs de sa mère et son désir de venger Cymbor, peut-être arriverait-il un jour à ancrer son âme définitivement sur Armanda.

    Domaine de la Rhapsodie, Baptistrels,… tant de mots qui échappaient pour l’instant à Verith, mais dont il estimait ne pas avoir besoin de demander l’éclaircissement. Il verrait cela plus tard, les informations que lui avaient procurées l’inconnue étant déjà bien assez formatrices pour l’instant. Tout ce dont il retenait pour l’instant était cette assemblée qui se rendait dans la forêt elfique, là où la magie semblait véritablement présente, et ce bien plus que dans les autres lieux d’Armanda. Verith n’avait encore jamais croisé d’elfes depuis son arrivée sur ce continent, et il lui tardait d’observer ces êtres restant reclus dans leurs forêts divines et dont la complicité avec les flux magiques du monde semblait si grande. Ce savoir, il le tenait de Skade, qui lui avait parfois mentionné quelques capacités et particularités uniques à chaque race d’Armanda. Pour l’instant, la quête de l’inconnue ne demandait pas de grands moyens défensifs, étant donné qu’elle se résumait en de longues et épuisantes recherches dans les bouquins présents chez les elfes, dans ce savoir ancestral, pour à la suite y découvrir un moyen de neutraliser leur ennemi.

    Althaïa. Tel était son nom. Verith ressentait souvent le besoin de nommer les choses, tout comme les personnes qu’il rencontrait –surtout les personnes qu’il rencontrait, en réalité. Pour un dragon, à la longévité millénaire, une simple appellation pouvait tenir une forte importance, et le reptile rouge tenait cette connaissance à cœur. De plus, il trouvait le nom de cette vampire tout à fait évocateur, peut-être de par les sonorités ou les consonances, et estimait qu’elle le portait bien. Les interrogations de Verith étaient alors assouvies. Connaître le nom de son interlocutrice, mais aussi liée par pacte, lui permettrait aussi, de façon plus officieuse, de tenter de se renseigner à son sujet, car lors d’une entrevue de la sorte, aussi longue fut-elle, l’on ne montre généralement qu’une unique facette de la médaille. Le dragon rouge doutait que quelqu’un, même consciemment, échappe à cette règle. Avant que Verith n’ait eu le temps d’hésiter à lui-même se présenter, Althaïa –poser un nom sur ses yeux cristallins et ce visage de fer lui semblait étrange mais plaisant- lui retourna la question à son tour. Le dragon rouge cessa donc de tergiverser sur une demande muette et se concentra sur celle concrète que venait de lui poser son interlocutrice.

    °Mon nom est Verith.° il hésita un instant avant de rajouter, à bon entendeur. °Fils de Skade, Mère des Tempêtes.°

    Il avait conscience qu’ajouter cela pour Althaïa n’aurait aucun effet, mais il restait persuadé, par on ne sait quel instinct inné, que cette vampire croiserait un jour la route de son ancestrale mère. Alors seulement, elle se souviendrait de ses dires. Avoir conscience du dragon auquel on s’adresse était toujours une bonne chose, surtout lorsque cette fameuse dragonne se trouvait être une des plus ancestrale de toutes –ou presque.

    °Je pense qu’une quelconque défense te sera inutile chez les elfes. Lorsque tu auras clôturé tes recherches, ayant trouvé ce que tu convoites ou non, où te retrouverai-je ? Je ne peux pas te suivre chez les elfes, il me faut retrouver quelqu’un avant.° lâcha Verith.

    Le dragon rouge venait d’entrer dans le sujet le plus délicat de l’instant : à savoir leurs prochaines retrouvailles avec cette fois-ci les informations nécessaires pour vaincre leur commun ennemi. La nuit s’apprêtait à tomber, et il leur fallait songer à quitter les lieux et se séparer. La quête et le devoir de Verith ne commencerait que lorsqu’Althaïa lui délivrerait son plan, c’était le deal. Il devait tout de même avouer qu’il lui tardait de déchiqueter deux ou trois ennemis, les combats et duels lui manquant depuis qu’il avait quitté sa terre natale. Il ne doutait pas que ces derniers surviendraient plus tôt qu’il ne le pensait réellement.
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeDim 11 Aoû 2013 - 0:20

[Hrp : court, mais touchant à la fin, je ne peux guère aller plus loin. =B ]

°Mon nom est Verith. Fils de Skade, Mère des Tempêtes.°

Verith. Le V était le souffle flamboyant et le t un claquement de mâchoire à broyer la roche. Le nom lui rappelait vaguement quelque chose. Un ancien mot d'un dialecte inusité de nos jours.
Ainsi, ce vigoureux reptile était fils de tempête ? Glorieux titre que celui-ci. Les dragons de l'orage était source de nombreux mythes. Il existait donc en ces terres une dragonne ancestrale dont la voix commandait aux orages. Fabuleusement intéressant. Il faudrait voir cela de ses yeux, un jour. Absolument.
En attendant cette hypothétique rencontre, le dragon rouge aborda la question à laquelle elle réfléchissait à l'instant.

°Je pense qu’une quelconque défense te sera inutile chez les elfes. Lorsque tu auras clôturé tes recherches, ayant trouvé ce que tu convoites ou non, où te retrouverai-je ? Je ne peux pas te suivre chez les elfes, il me faut retrouver quelqu’un avant.°

Le terme du pacte ne saurait advenir dans l'année... peut-être même serait-il toujours en fonction dans plusieurs siècles. C'était là l'inconnue de l'équation. Verith était libre et elle aussi : comment avoir un moyen de contacter le dragon en cas d'urgence ? Si les serviteurs du Néant pointaient le bout de leur ignoble nez alors qu'il était occupé à des lieux de là ? Et si de son côté il était confronté au porteur de Dévoreuse sans qu'elle puisse intervenir ?
« [..]défense inutile chez les elfes ».
Une idée prit forme dans un coin de son esprit. Elle se trouverait bientôt en compagnie des baptistrels. Certes, il ne serait pas aisé de louvoyer parmi les adorateurs de la vérité et de la lumière, mais rien en sa requête ne paraîtrait déplacé aux chanteurs. Bien au contraire. Elle n'était pas tenue à la vérité absolue. Le secret du pacte serait sauf, et tant que le dragon demeurerait muet – ce dont elle ne doutait pas en cet instant – ne confier qu'une partie de la vérité à l'un des mages suffirait à obtenir un moyen sûr et efficace de contacter le géant ailé, où qu'il se trouve en Armanda... peut-être même au-delà. Après tout, n'était-elle pas l'une des plus redoutables oratrices de son peuple ? Une fois de plus, elle venait de le prouver.  La Dame se gardait bien de se croire supérieure à qui que ce soit malgré son mépris envers les autres races. Mais surestimer un adversaire est aussi dangereux que de le sous-estimer. Tout n'était qu'une question d'équilibre et d'attention.
« Allez donc là où votre instinct vous guide, lança Althaïa, il aura chez ces baptistrels une magie capable de me fournir un moyen efficace de vous contacter au moment fatidique. Soyez sans crainte concernant Dévoreuse : sa propriétaire doit toujours être prise dans le siège Alayien. Si ce n'est pas le cas... voler sans vous arrêter sera un bon moyen de vous tenir à l'écart de tout péril inopportun. En attendant... »
La vampire avisa une écaille proéminente sur le large poitrail du dragon. Poussée par les plus petites adjacentes, elle semblait prête à se détacher. Elle pointa du doigt l'objet de sa convoitise en penchant légèrement la tête.
« Avec votre accord, je pense que cette écaille abîmée, imprégnée d'un champ magnétique magique, pourrait faire  temporairement l'affaire. »
Ainsi aimantée, l'écaille, liée magiquement au métal de son armure, pourrait dans une certaine mesure indiquer sa position au dragon. L'enchantement, faible, surtout sur de telles distances, ne résisterait pas plus d'une semaine ou deux, tant que le dragon rouge porterait l'écaille. Après, Dracos fasse que ces têtes de bois d'elfes n'entravent pas ses projets. Elle ne pourrait pas les faire plier par la force. Seul son pouvoir de persuasion pourrait opérer. Et elle n'aurait pas l'appui du dragon pour clouer le bec aux éventuels donneurs de leçon qui profiteraient de son impuissance pour lui barrer le chemin. L'onde de sa pensée se propageait loin dans l'avenir, là où le gouffre de l'inconnu s'ouvrait sous leurs pieds. Dracos qu'elle adorait cette sensation. Les défis l'exaltaient. Et celui-ci était de taille.
La Dame ressentait le crépuscule dans chacune de ses cellules mortes. Sa puissance croissait à chaque seconde. Tout son être semblait sortir d'une longue torpeur. L'être de feu lui aussi s'était ébroué. Ses ailes commençaient à se déployer autour de son corps rougeoyant.
La nuit se levait sur Armanda.
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MessageSujet: Re: Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Le souvenir vermeil {Pv Althaïa} [TERMINE] Icon_minitimeDim 11 Aoû 2013 - 17:32


    Verith constata, dans les paroles de la vampire, qu’elle ne tenterait pas de le retenir près d’elle, et cela était une bonne chose, même si elle restait potentiellement évidente lorsque l’on s’adressait à un dragon. Il ne craignait nullement Dévoreuse, et ce non pas par connaissance de cause sur la situation actuelle de la porteuse de la chevalière, mais par pour inconscience vis-à-vis du danger. On ne se refait pas, un dragon moins que quiconque par ailleurs. Sans avoir réellement conscience du danger, le reptile rouge avait, en contrepartie, conscience de ses capacités mieux que personne d’autre, et cela compensait sa témérité poussée à l’extrême. Et puis, il fallait concevoir ne serait-ce qu’une seconde l’absurdité de la situation, tout de même ! Une piètre bague capable d’anéantir un dragon ? Il fallait le voir pour le croire, et même si Verith le croyait sans l’avoir vu, il tenait tout de même à conserver un minimum de fierté dans cette impasse. Là encore, on ne se refait pas, et l’orgueil draconien restait certainement l’un des défauts les moins à même de se transformer en qualité. Verith reporta son attention sur Althaïa, qui, tout en prenant la parole, pointait du doigt quelque chose sur le large poitrail du dragon.

    Ce dernier baissa les yeux en suivant la direction indiquée par la main de son interlocutrice, lorsqu’il avisa la fameuse écaille abîmée qui suscitait l’intérêt de la vampire. En effet, cette squame en train de lentement se détacher –et qui visiblement n’en avait plus pour très longtemps- fut sujet aux paroles qui suivirent, et qui semblaient peu crédibles à première vue. Une unique écaille capable de faire tant, porteuse de tant de vertus ? Hm, cela semblait peu plausible, mais Verith n’avait que faire de cette squame abîmé qui ne ferait de toute façon que le déranger dans un proche avenir. D’un revers de patte légèrement calculé, il effleura l’objet de sa convoitise, et ce dernier tomba au sol, définitivement détaché du reste de son corps. Ses reflets vermeils semblaient quelque peu taris par l’évidente longévité de cette écaille, mais un certain éclat en émanait toujours. Du petit coup de patte dédaigneux, Verith envoya la squame aux pieds d’Althaïa, qui ne tarda pas de s’en saisir. Le pacte était définitivement clos. Cette écaille leur permettrait peut-être, d’après la vampire, de rester tous deux en un contact distant, suffisant pour prévenir l’autre d’un quelconque danger. Du moins ils l’espéraient.

    °Voilà pour toi, vampire. Il me tarde d’entendre les mystérieuses révélations que tu auras découvert au creux des livres.° souffla Verith dans l’esprit d’Althaïa. °Pour l’heure, ce lieu ne se fait plus sûr. À dans un proche avenir.°

    Sur ces mots, Verith déploya ses immenses ailes rougeoyantes et, dans un amas de poussière et de débris qui tournoyèrent aux alentours, ses pattes quittèrent le sol et le propulsèrent dans le ciel obscur et étoilé. Il quitta le gros rocher, ce lieu de rencontre, avec une vitesse hors-norme, sans jamais se retourner. La suite dépendait surtout et avant tout d’Althaïa désormais. Mais malgré tout, Verith avait la certitude que dans bien peu de temps, la véritable teneur de son arrivée sur Armanda lui serait révélée, car le Dracos ne prévoyait jamais rien sur un coup de tête.

    HRP : Juste histoire de clore le tout.
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