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Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE]

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Amyelenor Farkstein
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MessageSujet: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeDim 12 Mai 2013 - 0:24

Imaginez votre esprit comme une bibliothèque. Une immense bibliothèque, aux innombrables rangées, faites d’étagères recouvertes de livres à la couverture de cuir pourpre, illustrées de dessins en feuille d’or. Quelque part, une personne avance. Cette personne, c’est vous. Votre Conscience, plus exactement. Elle s’approche d’un ouvrage, le sort de son emplacement, et l’ouvre délicatement pour le lire. Mais que signifient les mots et les images sur ces pages ?

Ces livres, ce sont aussi vous. Ils contiennent votre mémoire, vos souvenirs, votre personnalité, … En fait, tout ce qui fait de vous un être vivant doué de sentiments, doté d’une morale. Si l’un de ces livres manquait, malgré leur nombre incommensurable, vous ne seriez plus vous, vous seriez incomplet. Comment cela est-il possible ? Eh bien, si votre mère ne vous avait jamais transmis son amour envers vous, seriez-vous capable d’aimer une personne, votre femme ou votre fille ? Si votre père ne vous avait jamais appris à monter, sauriez-vous faire du cheval ? Ce sont peut-être de petits exemples, mais qui résument tout. Nos souvenirs contribuent de manière importante, presque totale, à ce que nous sommes. Sans eux, ou avec des souvenirs différents, nous serions quelqu’un d’autre. Il n’est pas dit que quelqu’un qui a été amoureux d’une personne puisse retomber amoureux de la même si ses souvenirs la concernant venaient à disparaître, puisqu’il manquerait tout le vécu, tout ce qui a provoqué le coup de foudre.

Soudain, le sol se met à trembler. Surprise, la Conscience lève la tête, tentant de comprendre ce qui est en train de se produire. Le livre qu’elle tient, sur la couverture duquel l’on peut lire un nom, « Amyelenor Farkstein », commence à se changer en poussière. Les mots s’effacent, les pages se flétrissent, et du sable se forme en tas sur le sol. Apeurée, la Conscience regarde autour d’elle, et la même scène se reproduit où que se porte son regard. De partout, les livres chutent de leurs étagères et redeviennent poussière avant même de toucher le sol. Et c’est alors qu’un deuxième fléau s’abat sur ce mémorial mortel : les flammes de l’enfer avancent lentement, dévorant tout avec une effroyable efficacité. Lentement, Amyelenor Farkstein disparaît, perd ses souvenirs, sa personnalité, ce qu’il est. A l’autre bout de la bibliothèque, le pont qui le relie à Atalos, symbolisant le lien de leur âme, commence à disparaître dans la brume, tandis que les pierres le composant tombent l’un après l’autre dans les flots déchaînés de l’océan qu’il surmonte.

Le Temps n’avait plus aucune importance là où il se trouvait. De la douleur, voilà tout ce qu’il ressentait. Tout son corps brûlait, tandis que le venin Vampirique se répandait à travers son organisme. Une immolation de l’intérieur, ce devait être cela. Son cœur, qui jusqu’à présent l’avait toujours maintenu en vie, était désormais le vecteur de sa mort, chaque battement propulsant un peu plus le venin dans les recoins de son corps. Quelle ironie : ce qui nous maintient en vie en un certain instant, peut plus tard nous faire disparaître.

Atalos… Son lien avec lui faiblissait, à mesure que sa Conscience, sa Mémoire, sa Bibliothèque, s’évanouissaient dans les limbes de l’oubli. Plus rien n’existait, hormis la souffrance. Par égoïsme, il souhaitait que tout s’achève ; telles étaient ses dernières pensées conscientes. Je ne veux pas devenir Vampire. Pouvait-on vivre en étant ce que l’on honnissait jusqu’à présent ? Même si ses souvenirs disparaissaient, quelque part, il ne serait jamais en paix. Et son lien avec Atalos pouvait-il survivre à cela, à cette transformation ?

********

Où était-elle ? Quel était cet… Ce non-endroit ? La Conscience flottait au milieu de ténèbres liquides, entourées de faibles lueurs, évoquant les étoiles d’un ciel nocturne. De la lumière et de l’obscurité liquides… Mais le plus étrange, c’est que… Une salle se constituait autour d’elle. Des feuilles volaient, se couvrant de mots et de dessins, comme si ceux-ci étaient tracés par une main invisible. Ainsi, des livres s’assemblaient, et allaient se poser sur des étagères qui n’étaient pas là l’instant d’avant. La lumière devenait de plus en plus forte. Le pont, bien que toujours perdu dans la brume, était intact… Non, il avait été… Reformé, sur les bases de ce qu’il restait.

Comme s’il ne s’était rien passé, la Bibliothèque avait été… Tout était comme avant… Non, pas comme avant. L’air avait un goût de cendre, certaines étagères présentaient des balafres, et les livres, bien que tous présents, étaient pour plusieurs d’entre eux déchirés, écornés, salis, noircis. Le sol, auparavant d’une blancheur immaculée, était désormais teinté de gris, d’un gris sombre. Derrière les fenêtres, on ne voyait plus le ciel d’un bleu éclatant, mais plutôt une aube grisâtre, porteuse d’espoir, mais aussi de mort. Une aube mitigée.

Plusieurs fois, les yeux d’Amyelenor s’ouvraient, mais ce qu’ils voyaient était flou. Il y avait une montagne d’or, jamais à la même place. Il y avait aussi un… Un homme… Barbu… Mais il ne pouvait en être sûr. Une seule fois, ses yeux avaient vu nettement, et s’étaient fixés sur le cou de cet homme, provoquant en lui une sensation de faim, mais aussitôt, les ténèbres l’avaient repris dans leur étreinte. Parfois, il entendait parler, mais il ne comprenait pas un seul mot. C’était comme le bourdonnement d’une ruche d’abeilles ; ses tympans vibraient, mais rien n’analysait lesdites vibrations pour les transformer en quelque chose de compréhensible. Sa Conscience, elle, oscillait entre un état comateux, et un état éveillé… Enfin, éveillé était un bien grand mot. Sa Conscience restait prisonnière derrière une vitre épaisse, qui la séparait du monde extérieur.

Et puis, une fissure apparut. S’élargit. Forma une toile arachnéenne sur la surface du verre, puis se brisa. Sa Conscience se jeta à l’extérieur, craignant qu’elle ne se reforme pour l’emprisonner de nouveau. Ses yeux s’ouvrirent de nouveau ; Amyelenor voyait moins flou, plus nettement, même si ce n’était pas encore parfait. Sa tête était lourde, et tous ses membres se rappelaient à lui par des signaux de douleur lancinante. Quelque chose battait dans sa poitrine… Son cœur. Il sentait l’air emplir ses poumons, de manière saccadée d’abord, puis plus calmement ensuite. Amy voulut parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Sa langue était sèche, tel un morceau de parchemin abandonné au Soleil. Il essaya de lever le bras, mais celui-ci se mit à trembler violemment. Il voyait une bouteille du coin de l’œil, du moins pensait-il que c’était une bouteille : elle en avait la forme. Sa main se dirigea vers la table de chevet, rentra en contact avec la bouteille, mais envoya celle-ci au sol, dans un assourdissant bruit de verre brisé.


Dernière édition par Amyelenor Farkstein le Sam 14 Sep 2013 - 10:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeLun 13 Mai 2013 - 17:45

Ces derniers temps, Faudar Adroared passait le plus clair de son temps dans son atelier d'alchimiste. Sur demande de la confrérie du Dragon Blanc, le vieux mage avait en effet été chargé de rechercher un antidote susceptible de guérir les effets du Quadraginta et même si les années qu'il avait passées à étudier au sein du Royaume Elfique faisaient de lui l'un des mages les plus à même de réussir, le défi était de taille. Travailler sur un poison mortel n'était jamais chose aisée, la confrérie le savait et c'était considéré comme un véritable honneur parmi la communauté des mages d'Aldaria que de se voir confier ce genre de travaux.

Lorsque l'on frappa à la porte du laboratoire, la réponse du vieux mage claqua sèchement dans le silence de la pièce :

"J'ai demandé que l'on ne me dérange pas !"

"Maître, c'est très important ! C'est au sujet du dragonnier Farkstein. Il a été blessé."

A l'exception des membres de la famille Kohan, il n'était pas dans ses habitudes de s'occuper des malades ou des blessés, les guérisseurs du palais étant suffisamment compétents que pour décharger le mage de la cour de ce genre de choses. Néanmoins, on parlait ici d'un dragonnier et si on avait jugé utile de venir le déranger, il devait y avoir une bonne raison. Plusieurs secondes s'écoulèrent, puis le maître mage consentit à ouvrir la porte.

"Il vaudrait mieux pour vous que cela soit grave."

"Ça l'est, maître. Le général a été mordu par un vampire, le dragon l'a amené à l'infirmerie. Ce sont les guérisseurs qui m'ont chargé de venir quérir votre aide."

"J'arrive."

Il ne manquait plus que ça, un dragonnier mordu par un vampire. Le vieil homme s'empara de plusieurs fioles ainsi que d'une collection de bocaux emplis d'herbes séchées et fit glisser le tout dans une sacoche de cuir qu'il confia au messager. S'aidant de sa magie pour palier aux faiblesses de ses jambes, le magicien se dirigea d'un pas rapide vers l'infirmerie. Le serviteur le guida vers une salle isolée où avait été installé le dragonnier. Autour du lit du jeune homme, des guérisseurs aussi pâles que leurs tuniques blanches s'affairaient sous le regard furibond du dragon doré. Leurs gestes étaient désordonnés et mal assurés

"Sortez tous, incapables ! Le malade est déjà suffisamment mal en point, je ne crois pas qu'il soit nécessaire de l'étouffer. Il y a probablement d'autres blessés qui seront ravis de bénéficier de vos soins."

Le dragon releva la tête vers lui en grognant. Inutile d'essayer de lui faire quitter la pièce, une armée n'aurait pas suffit, mais Faudar n'en avait de toute façon pas l'intention. Farkstein se préparait pour la plus grande bataille de sa courte existence et le soutien d'un dragon serait assurément un atout non négligeable pour lui.

"Cela ne vous concerne évidemment pas, dragon."

Visiblement très heureux de pouvoir sortir, les guérisseurs quittèrent la pièce un par un, saluant précipitamment le dragon et le vieux mage et souhaitant un prompt rétablissement du dragonnier. Le messager qui était venu l'avertir déposa la sacoche sur une chaise avant de demander la permission de se retirer. Faudar la lui accorda et lorsque la porte se fut refermée, il déposa son bâton dans un coin de la pièce et s'approcha du blessé pour l'examiner. Il pouvait sentir tout le poids du regard du dragon d'or reposant sur lui. Tout en considérant l'étendue des dégâts, le mage s'adressa au dragon.

"Je ne vais pas vous mentir, dragon, votre lié est dans un très sale état. A supposer qu'il ne succombe pas dans les quarante-huit prochaines heures, il faudra vous préparer à de longues semaines d'attente."

Pour toute réponse, le dragon laissa échapper un souffle avant de s'installer à proximité du lit. L'examen des blessures fut rapide. Les guérisseurs avaient appliqué les premiers soins sur la plaie béante qui s'ouvrait dans les flancs du dragonnier mais il était évident que l'arme qui avait infligé la blessure n'était pas une simple dague. Quant à la marque de morsure dans le cou du jeune homme, les trous bien nets qui perçaient la peau et dont s'échappait encore un mince filet de sang se suffisaient à eux mêmes. Portant la main vers la sacoche qu'il avait apportée, Faudar se mit au travail.


*******

Les jours passèrent. Régulièrement, Faudar rendait visite à son patient afin de vérifier les progrès de sa guérison. La plaie qui lui avait été infligée par la dague avait mis du temps à se refermer. Même les décoctions et sorts de cicatrisation du vieux mage n'avaient permis que de la soigner temporairement les premiers temps : à plusieurs reprises, la blessure s'était rouverte et il avait fallu reprendre le processus depuis le début.
Quand au venin vampirique, l'antidote avait été rapidement administré et c'était à Amyelenor de faire le reste du travail. Lui seul était apte à décider de lutter ou d'abandonner. Néanmoins, le vieux magicien ne ménageait pas sa magie pour soutenir le malade dans son combat, de même que le dragon qui était demeuré nuit et jour auprès du dragonnier.

Aujourd'hui, la cicatrisation semblait avoir finalement pris le dessus sur la blessure de chair, et l'on pouvait désormais se montrer optimiste. Le dragonnier avait besoin de repos, mais ses jours n'étaient plus en danger.

Conformément aux instructions qu'il avait laissée à l'infirmière chargée de veiller sur le convalescent, Faudar fut le premier averti de son réveil. Lorsqu'il entra dans la salle, le vieux mage remarqua d'abord le dragon d'or qui avait quitté son poste de veille pour installer sa tête directement sur le lit, au plus près du dragonnier, puis les restes de la bouteilles brisées que l'infirmière s'appliquait à ramasser avant de soupirer.

"Laissez donc cela pour l'instant et donnez lui à boire."

La jeune femme s'exécuta tout en s'épanchant en excuses. Le dragonnier but quelques gorgées avant que Faudar ne l'interrompe.

"Cela suffira, il ne faut pas qu'ils boivent en trop grandes quantités pour l'instant."

Le dragon releva la tête en grognant devant la remarque du vieux mage mais celui-ci ne se laissa pas désarçonner.

"C'est pour son bien, dragon. Je vous ai ramené votre dragonnier, cela ne vous suffit-il pas pour me faire confiance ?"

Finalement, Faudar reporta son attention sur le jeune homme qui reprenait lentement conscience.

"Mon garçon, je suis heureux de te voir de retour parmi nous."



HRP : voila, n'hésite pas à me signaler si quelque chose ne te convient et au cas où tu en douterais, je précise que tu es libre de manipuler Ata dans tes post si tu veux ^^
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeVen 17 Mai 2013 - 23:21

On dit que la naissance d’un être est le premier combat que celui-ci aura à mener, le plus important de toute sa vie ; celui qui fera de lui quelqu’un de vivant, ou bien de mort. La première bouffée d’air est la signature de ce contrat que nous passons avec la Vie, avec ce qu’elle a à nous offrir. Pourtant, on ne se souvient pas de nos premiers instants, ni même de nos premières années, du moins consciemment. Et pourtant, aujourd’hui, alors que pour la première fois depuis des jours, Amyelenor sentait l’air emplir ses poumons, sentait son cœur battre sous son torse, il éprouvait les mêmes sensations que celles d’un nourrisson à la naissance.

Tandis que ses ressentis extérieurs étaient amoindris, comme perçus à travers une épaisse vitre enveloppée dans de la laine, ses perceptions intérieures étaient exacerbées. Il sentait son sang courir à travers ses veines et ses artères, à nouveau porteur de vie et non plus de mort comme lorsqu’il était chargé de venin vampirique ; la crispation de ses muscles, qui retrouvaient peu à peu leurs usages. D’abord rapide et paniquée, sa respiration était peu à peu en train de se calmer, comme s’il sortait d’un mauvais rêve… Ce qui était le cas, malgré le fait que ce fût autre chose qu’un simple songe, beaucoup plus mortel. Lorsque le monde onirique et le réel se rejoignaient pour n’en former qu’un, le résultat était rarement agréable. La couleur noire dominera toujours la rose, c’est une constante de cet univers. L’obscurité est à la base de tout. Ne dit-on pas « Au Commencement, il n’y avait rien » ? La Lumière est venue après, chasser les ténèbres. Mais ces dernières sont toujours là ; dès que les rayons du Soleil s’éteignent, ou que disparaît la lueur des bougies, comme si elle attendait son heure, surgissant de nulle part sans le besoin de nulle source d’énergie, la noirceur se répand dans l’espace qui nous entoure. Et même lorsque la lumière est toujours présente, son incarnation antinomique est toujours présente, sous la forme d’une ombre.

Un souffle chaud, presque ardent, vint caresser son cou, achevant de le tirer des vapeurs persistantes de son long sommeil. C’était quelque chose qu’il connaissait, qu’il avait déjà éprouvé sur sa peau. Il y avait dans celui-ci une odeur particulière, un mélange rassurant de sang, de soufre, de… C’était l’odeur d’un Dragon. Un Dragon… Atalos ! Aussitôt, sa Conscience quitta la Bibliothèque, laissant en plan les livres qu’elle consultait, et courut en direction du Pont, désormais abandonné par la brume, resplendissant tel un long trait d’or et de diamants au-dessus des eaux. Elle y retrouva de l’autre côté quelque chose de rassurant, empli d’amour et de chaleur. La Conscience de son Lié… Tout lui revenait en mémoire. L’œuf chez les Elfes, leurs premières balades, leur arrivée dans Gloria, la Princesse, et puis le sang et la guerre, la Bataille de Feusacré, les longs mois d’attente, l’incursion des Vampires, et le noir total, le « black-out » le plus général. Atalos, qui ne l’avait jamais quitté plus de quelques heures depuis sa naissance. Atalos, qui avait fait en sorte de maintenir le plus solide possible le pont qui unissait leurs âmes. Atalos, qui lui avait insufflé l’énergie nécessaire pour continuer la lutte, lorsque tout en lui n’était plus que flammes et destruction.


*Tu m’avais manqué…*


Le dragonnet – il n’en était plus un, mais Amy avait toujours eu du mal à l’idée de le voir grandir si rapidement – lui envoya un clin d’œil, et lui aurait souri si ses muscles faciaux lui avaient permis un tel mouvement. Mais le pétillement qu’il voyait dans ses yeux, l’étincelle de joie, le brasier d’amour réciproque qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, suffisait à eux seuls. Amyelenor voulut lever la main pour la poser sur le doux contact des écailles d’or de son museau, mais ses mouvements hésitants, qui avaient déjà coûté la vie à une bouteille, ne lui permirent pas de lever ses bras plus de quelques centimètres au-dessus du matelas.


*Amy-n’a-qu’un-œil… Plus jamais… Tu ne me feras une telle frayeur…*


Le soldat sentit les larmes monter à son œil valide, sentant par leur lien la peine qu’il avait causée, en plus de la souffrance et de l’angoisse, à celui qui partageait son être. Il aurait voulu parler, mais aucun mot ne lui venait à l’esprit, et l’étreinte mentale qu’il fit à son Lié était assez éloquente que toutes les paroles qu’il aurait pu prononcer, même plus. Et quand bien même il aurait réussi à formuler ses pensées en un ensemble cohérent, l’arrivée de l’infirmière interrompit tout cela. Elle lui releva délicatement la tête, et porta à ses lèvres un verre d’eau. Sa bouche, sèche, mit du temps à s’humidifier. L’eau ne coula pas tout d’abord, elle fut bloquée au niveau de sa gorge, avant que celle-ci permette enfin le passage de ce liquide rafraîchissant, digne des Empereurs. Toute sa gorge, son larynx, et tout ce qui se trouvait sur le passage entre sa bouche et son estomac, semblaient revivre au contact du fluide incolore. Amyelenor aurait bu le verre entier, et le nouveau pichet avec, si l’on ne lui avait pas retiré la tasse des lèvres. Son œil chercha le regard de l’infirmière. Elle avait des yeux sombres, marron, mais doux. Son visage, fin et sans défaut, était encadré par de longs cheveux châtains noués en tresses, dont l’une des mèches venait chatouiller les joues de la Lame.

Un homme parla, ce qui fit grogner son Lié. Aussitôt – en réalité, assez lentement –, ses réflexes comportementaux de Lame Noire rentrèrent en action, et sa paranoïa reprit le dessus. Etait-ce une nouvelle menace ? Maintenant ? Les Vampires se trouvaient-ils encore dans le château Menaçaient-ils la Famille Impériale et le Grimoire ? Oubliant son état, Amyelenor allait se levait, du moins allait essayer, mais Atalos posa avec douceur la pointe de son museau sur son torse, pour le faire rester immobile.


*Du calme, Amy. Il s’agit uniquement de Faudar Adroared, le Mage qui t’a soigné.*


Le nom lui disait quelque chose. Ne s’agissait-il pas de ce Mage et Conseiller de l’Empereur, qui ne s’adressait presque à personne et vivait dans les sphères qui étaient siennes ? Mais pourquoi un tel personnage était-il venu le soigner, lui ? Certes, il était Dragonnier, mais la blessure infligée par l’épée enchantée de ce Vampire roux et dérangé ne devait pas être aussi grave que cela pour que les Guérisseurs habituels du Palais soient inefficaces.


*De quoi… De quoi m’avez-vous soigné, Atalos ? Un simple coup d’épée, j’ai reçu…*


Son regard se fixa sur la silhouette devenue homme. Il était âgé, et barbu, mais avait un air sage, noble. Il irradiait la confiance et l’assurance, ainsi que la raison. Son esprit l’associa aussitôt à la figure d’un grand-père. Pour tout dire, il lui rappelait le sien, qu’il avait certes très peu connu, mais dont son esprit en gardait de merveilleux souvenirs. D’une voix enrouée, rendue ainsi par le non-usage de plusieurs jours, Amyelenor lui répondit :



« Je… Que s’est-il passé ? Que m’est-il arrivé, Sir Adroa… Adroared ? Je me souviens juste de… »


La Lame s’interrompit, de nouvelles visions du passé revenant dans ses pensées, complétant le complexe puzzle qu’étaient ses mémoires de cette nuit sanglante, avant de reprendre plus vivement, ce qui tira sur sa blessure au rein et provoquant une nouvelle vague de douleur, qui se traduisit par une grimace sur son visage.


« La Princesse ! Que… Va-t-elle bien ? Et le Grimoire ? Les Vampires… La Princesse est toujours en vie ?! »



[HRP : J'espère ne pas avoir abusé d'Atalos ^^" ]
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeMer 22 Mai 2013 - 17:37

La jeune Lame Noire reprenait peu à peu conscience, encore affaibli par le traitement de choc auquel avaient été soumis son corps et son esprit. C'est qu'on ne se débarrassait pas si facilement de l'emprise d'un poison aussi puissant que le venin vampirique, il y avait des séquelles, aussi bien physiques que mentales mais le vieux mage s'était bien gardé d'en faire mention envers le dragon doré. On ne guérissait jamais totalement d'une morsure de vampire, tout au plus pouvait-on espérer arrêter sa progression, juguler l'emprise du venin et enfermer la malédiction, car il s'agissait bien d'une malédiction, dans un recoin de l'esprit de la victime. C'était la raison pour laquelle seuls les mages particulièrement puissants pouvaient espérer réussir ce genre de guérison, l'obligation de manipuler à travers la magie l'énergie la plus pure qui soit, l'âme, était largement hors de portée de la moyenne des magiciens.

Apparemment, Faudar ne s'était pas trop mal débrouillé avec Amyelenor, et la volonté inébranlable de survie du jeune homme avait fait le reste. Pour l'instant, il était hors de danger. Pour l'instant seulement, car maintenant qu'une première graine avait été plantée, une seconde morsure serait assurément fatale.

« Je… Que s’est-il passé ? Que m’est-il arrivé, Sir Adroa… Adroared ? Je me souviens juste de… »

"Tu as été mordu par un vampire, dragonnier, si ton ..."

« La Princesse ! Que… Va-t-elle bien ? Et le Grimoire ? Les Vampires… La Princesse est toujours en vie ?! »

Le jeune homme s'agitait de plus en plus, à ce rythme, il épuiserait rapidement les maigres forces qu'il avait réussi à récupérer jusque là. Faudar aurait levé les yeux au ciel si ces orbites n'étaient pas déjà aussi expressives que celles d'un merlan. Impulsive jeunesse. Assurément, il ne serait pas facile de garder la Lame Noire au repos jusqu'à son rétablissement complet.

"Calme toi. La princesse va très bien, Gregorist est intervenu et l'a délivrée de l'emprise des vampires alors qu'ils quittaient le palais."

Le vieux mage laissa quelques instants à son patient pour assimiler l'information, s'affairant avec quelques flasques posées sur une table de la chambre. Sa main ridée sembla hésiter quelques instants entre deux bouteilles puis s'empara d'une potion aux reflets d'un bleu turquoise. D'un geste sûr et précis, Faudar agita la flasque, entraînant son contenu dans une sorte de danse ralentie.A travers le verre, on devinait de fines particules sombres s'élevant dans le liquide tournoyant. Après quelques instants de cette manipulation, les particules semblèrent s'illuminer brièvement avant de disparaître, teintant le liquide de reflets luminescents qui s'estompèrent rapidement lorsque la main du vieil homme s'immobilisa.
Faudar donna encore quelques consignes à l'infirmière concernant l'administration de la potion qu'il venait de manipuler avant de reporter son attention sur son malade.

"Le grimoire est sauf également, grâce à votre intervention, les vampires n'ont pas eu le temps de briser tous les sorts de protection."

Sa voix s'était voulue neutre, comme s'il avait parlé d'un quelconque livre de recettes de cuisine. Il préféra passer sous silence le fait que les sorts en empêchant la lecture avaient bel et bien été brisés, eux, et qu'il était vraisemblable que désormais, le grimoire ne présentait plus aucune importance. Les vampires savaient.
La jeune infirmière approcha de la Lame Noire avec la bouteille qu'avait préparée le maître magicien et lui en fit avaler deux gorgées.

"C'est une potion énergisante, cela t'aidera à récupérer plus rapidement. Ce n'est pas très bon, mais c'est efficace."

Encore qu'à la différence de bien des alchimistes qui suivaient scrupuleusement les recettes millénaires inscrites dans leurs grimoires, Faudar s'efforçait d'essayer de rendre ses potions un peu plus agréables au palais en ajoutant un ingrédient à priori inutile ou en altérant légèrement le mode de préparation. Cela demandait parfois un peu plus de travail, mais trop d'alchimistes méprisaient l'effet psychologique que pouvait avoir le goût d'une potion sur ses effets réels. Après tout, si le consommateur recrachait la moitié de la dose à chaque administration, il faudrait préparer deux fois plus de potion pour un résultat identique. Cela valait donc la peine de consacrer quelques efforts supplémentaires à la préparation afin de rendre le résultat un peu plus digeste.

Deux coups frappés à la porte interrompirent le magicien alors que celui-ci allait reprendre la conversation. Faudar invita le responsable de cette interruption à entrer et la porte s'ouvrit lentement, dévoilant le visage de la princesse Kohan.

"Esmelda ! Incorrigible curieuse, les nouvelles se propagent décidément bien vite dans ce palais. Je n'ai pas souvenir d'avoir autorisé les visites à mon patient, mais puisque tu es là, entre donc."

Faudar n'était pas dupe, il aurait pu renvoyer la princesse Kohan et celle-ci aurait obéi. Temporairement du moins, car maintenant qu'elle avait vu que le dragonnier était éveillé, elle serait quoiqu'il advienne revenue en catimini sitôt que le vieil homme aurait quitté la pièce. La renvoyer n'avait donc aucun intérêt.
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeSam 25 Mai 2013 - 10:45

La princesse se réveilla dans son lit, une douleur dans le bras. Elle ne la quittait pas depuis ce jour fatidique où le prince vampirique entra dans le palais pour s'emparer du grimoire. Cet odieux personnage l'avait prise comme garant de sa sécurité, un bouclier qui plia sous sa force. Si Kyllian n'était pas arrivé, si son frère et son armée ne les avaient pas rejoint. La princesse tourna sa tête posée sur de nombreux oreillers et ferma les yeux un instant. Elle avait eu de la chance, elle se savait, peu d'humains pouvaient se targuer d'avoir survécu à une rencontre avec le vampire noir. Il semait autour de lui désolation et mort.

Les yeux perdus au travers d'une des larges fenêtres de sa chambre, elle se promit de tout faire, de mettre en œuvre tous les moyens pour que plus personnes ne puissent souffrir des méfaits d'un tel individus. Autrefois des mots, des songes, des idées, elle en avait eu l'expérience maintenant, un visage sur un monstre. Et quel monstre !!

Mais la princesse n'était pas du genre à se morfondre. Elle se leva et se prépara à aller rendre ses hommages et ses remerciements au dragonnier qui venait encore de lui sauver la vie. Une chance d'avoir des gardes aussi courageux dans ce palais des courants d'air. Etait-il réveillé ? Hier, encore Maître Faudar, venant s'assurer de l'efficacité des ses soins, lui avait annoncer que non. La princesse avait peur qu'il ne survive pas à une telle attaque. Mais elle savait le jeune homme solide et courageux.

Quand la jeune femme sortit de sa chambre pour entrer dans son vaste salon, deux Dames de la cour se précipitèrent vers elle, en lui disant de retourner se reposer. Se qui agaça la princesse, elle n'était pas en sucre. Puis le mage savait ce qu'il faisait. Et son esprit avait besoin de s'évader que de se morfondre. La douce Leanne, fille d'un noble émissaire du royaume, entra avec hâte, ce qui tranchait avec son caractère tranquille, mais l'annonce du réveil du dragonnier comptait pour la princesse.

C'est donc accompagné d'un de ses dames de compagnie que la princesse frappa à la porte du dragonnier. Elle devait et savoir comment sa lame noire allait, ainsi que son compagnon, et lui remettre sa gratitude en main propre. C'est donc avec la douce voix du grand mage qu'elle fut accueillit. Comme une petite fille prise en faute, elle se glissa doucement dans la pièce, restant devant l'embrasure un instant. Une fois autorisée à entrer, elle le fit plus franchement, Leanne derrière elle, tenant dans ses mains un paquet.

A peine entrer, elle chercha à se justifier face aux paroles du grand mage, en baissant la tête en signe de salut. LE noble dragon était là, Esmelda s'inclina un peu plus.
Elle ne fut guère étonnée du ton employé par le mage. Peu de personne la tutoyait. Que son frère à vrai dire, et jamais en public. Même sa mère. Ni Kyllian. Mais le vieil homme était connu pour sa vision des conventions, et Esmelda les aimait.

« - La curiosité n'est pas un si vilain défaut, quand c'est usé à bon escient. Je m'inquiétais pour notre courageux Amyelenor Farkstein, ainsi que son lié. Mon repos et la convalescence de mon bras ne me permettaient pas d'avoir de leurs nouvelles, il faut croire. »
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeDim 2 Juin 2013 - 10:36

A vrai dire, n’eut été le fait qu’il soit passé très près des portes de l’autre monde, Amyelenor se fichait bien d’avoir été mordu. En effet, en tant que soldat, que Lame Noire, seules deux choses (sans compter Atalos qui, bien évidemment, constituait un des piliers fondamentaux de son existence) lui importaient vraiment en ce jour : le Grimoire, qu’il aurait dû protéger mieux que cela contre les Vampires, surtout au vu des mortels sacrifices des hommes et des femmes qu’il avait mené au combat pour justement empêcher les dentus de s’en emparer, et la Princesse Esmelda Kohan. Et aujourd’hui, alors que les souvenirs de cette effroyable nuit lui revenaient à l’esprit les uns après les autres, il savait qu’il avait échoué dans sa tâche, qu’il avait failli à son devoir, car sinon, il ne serait pas dans ce lit, avec deux cicatrices de plus, dont une respirait la malédiction des Vampires

Mais sa brusque agitation l’avait épuisé, et alors qu’il s’était à demi dressé sur son matelas, ses maigres forces le quittèrent aussi soudainement que ce brusque regain de vitalité s’était manifesté. Sa tête se reposa sur les oreillers doux et soyeux, d’une matière bien différente que celle dont il avait l’habitude dans les quartiers des Lames. Oui, cette matière-là lui rappelait le château de ses parents, dans le Comté d’Otylum, demeure noble qui l’avait vu naître. Cela amena ses pensées à errer du côté de son frère, Mirakor… Non, pardon, le Comte Farkstein d’Otylum, je vous prie. Néanmoins, que se passerait-il si l’un des deux frères venait à décéder ? Leur haine mutuelle disparaîtrait-elle ? Sans doute que non. Mirakor ne daignerait même pas se déplacer pour ses funérailles, sinon pour se faire voir en frère peiné de la mort de son cadet… C’était un excellent acteur, ça, il n’y avait pas de doute. Quant à lui… Il y avait bien trop longtemps qu’Amy avait cessé de considérer Mirakor comme son frère. Sa seule famille consistait désormais en Atalos, ses compagnons d’armes, et… Cela faisait longtemps depuis cette fameuse rencontre, plus d’un an, presque deux, maintenant. Qu’était-elle devenue ? Aucun rapport de son Ordre ne faisait mention de la mort de Lame Rouge, du moins, de Rouge de sexe féminin. Amalia devait donc encore être en vie ; de ce qu’il en avait, son talent au maniement des armes la protégerait sans doute excellemment bien les hordes Vampiriques.

Amyelenor sentit l’interrogation qu’Atalos se posait, quant à cette mystérieuse personne à laquelle il venait de penser… Et qui avait également fait partie de ses rêves agités de ces derniers temps. La présence de son Lié au sein de son esprit, lui avait permis de tenir et de ne pas sombrer dans les limbes de l’oubli, mais toute son âme, tous ses secrets, s’étaient retrouvés à nu sous le regard du Dragon. Ses craintes, ses peurs, ses espoirs, ses pensées, … Tout cela avait été dévoilé à Atalos, qui avait sans doute bien plus appris sur lui en ces quelques jours qu’un homme sait de sa conjointe en toute une vie de couple. Il restait toutefois quelques zones d’ombre, dont celle concernant Amalia. Son Lié se vexerait sûrement, surtout après tout ce qu’il avait fait pour lui, s’il ne lui en parlait pas, mais… Amalia représentait l’irréductible inconnue dans l’équation bien ordonnée de ses pensées. Elle était comme l’unique fenêtre permettant à la lumière du jour d’éclairer une salle obscure.


*C’est compliqué, Atalos. Disons que c’est une personne que mon devoir me commande de tuer ou de faire captive, mais que mon cœur se refuse à exécuter un tel acte… Deux chemins me conduisent à elle : l’un s’arrête à ses côtés, et ne va pas au-delà, l’autre rejoint le sien.*


Dans l’immédiat, toutefois, son chemin de vie croisait celui de Faudar. Son unique œil se posa sur le vieil homme, qui trifouillait parmi les nombreuses bouteilles de liquide tous plus colorés les uns que les autres qui encombraient l’une des tables de bois contre le mur. Certaines avaient de jolies teintes, des bleus évoquant la mer, des verts évoquant des plaines où les herbes étaient secouées par une brise soufflant doucement, … Mais d’autres avaient des nuances très peu engageantes… Par chance, le vieux mage en prit une aux jolies couleurs turquoise… Pouvait-il espérer que le goût soit à la hauteur de son apparence ?

Amy allait s’enquérir de cela lorsque Faudar termina de répondre à sa précédente question. La Princesse allait bien, sauvée par son frère l’Empereur en personne, mais quant au Grimoire… D’après le respecté Mage, celui-ci était toujours à sa place, mais la manière dont il venait de le lui annoncer était de celle qui appartenait généralement à un Officier faisant son rapport, apprenant à ses supérieurs que les objectifs avaient été atteints, mais seulement en partie, ou alors au prix de très lourdes pertes. Le vieil homme lui cachait certainement quelque chose.

Le soldat aurait voulu pousser le Mage à en dire plus, mais la jeune infirmière lui présenta le contenu de la bouteille qui avait été choisie par l’homme. Il n’y avait pas tellement d’odeur qui s’en dégageait, c’était étrange. Et comme tout convalescent récalcitrant aux soins, Amy allait essayer de parlementer avec son guérisseur pour ne pas qu’il l’oblige à boire cela, quitte à arguer qu’il allait mieux, mais le museau d’Atalos qui lui donnait de petits coups sur la tempe, l’air de dire : « Allez, ce n’est qu’un mauvais moment à passer », et l’infirmière qui saisit l’instant où il ouvrait la bouche pour parler pour lui enfourner la première cuillère du breuvage l’empêchèrent d’agir à sa guise.



« Ach ! Sans vouloir vous offenser, Maître Adroared, pourquoi les remèdes dits les plus efficaces sont les moins… »


Là encore, il ne put finir sa phrase, interrompu qu’il fut par l’arrivée d’une deuxième cuillère dans son palais, laquelle provoqua une violente quinte de toux qui secoua son corps, tirant sur ses plaies. Par le damné Dracos, voilà une excellente raison de ne plus se faire blesser, s’il devait boire à chaque fois de tels liquides.

Une voix connue le tira de ses réflexions rebelles quant aux soi-disant remèdes qui avaient les meilleurs résultats… D’un autre côté, s’ils faisaient mourir les gens de dégoût, oui, en effet, personne ne pouvait contester les bons résultats sur ceux qui, par chance, survivaient. Bon sang, quel goût affreux !



« Votre… Votre Altesse ! »


La Lame Noire rejeta les draps et les couvertures qui le recouvraient, et essaya de se mettre debout : un soldat ne restait pas couché devant son souverain ou un membre de son Sang. Cependant, comme l’on aurait pu s’y attendre, il n’avait pas encore suffisamment récupéré pour cela, ni même pour bouger rapidement en toute maîtrise de ses mouvements. Aussi ses pieds glissèrent, son bras se tendit pour se rattraper à la table de chevet, envoyant cette fois-ci tous les contenants de verre qui s’y trouvaient posés et qui avaient survécu à son réveil. Dans un fracas assourdissant et sur un tapis de verre brisé, son corps s’effondra. Néanmoins, il réussit, non sans mal, à finalement s’agenouiller, et à poser ses deux points devant lui avant de s’aplatir au sol, saluant et honorant ainsi la Princesse Impériale.


« Votre Altesse ! Je n’ai aucune excuse pour mon échec ! J’accepterais tout blâme et toute punition que vous jugerez à la hauteur de mes erreurs ! »
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeMar 4 Juin 2013 - 18:16

"Par le Dracos !"

Voila pourquoi le maître mage aurait préféré éviter les visites intempestives à son patient, quoiqu'il n'aurait jamais imaginé que la Lame Noire aurait eu la force de caractère suffisante que pour vaincre ses déficiences physiques et réagir ainsi devant la princesse.

"Veux-tu bien rester tranquille, sombre idiot ! Je n'ai pas passé ces dernières semaines à veiller sur toi pour te laisser tout gâcher à la première occasion. N'as tu donc aucun respect pour mon travail ?"

Trop tard, l'idiot en question venait de se relever en titubant et comme l'on pouvait s'en douter, s'effondra aussitôt. Les doigts fripés du vieil homme se crispèrent sur son bâton, lequel s'auréola d'une lueur azurée lorsque le magicien invoqua le sort de télékinésie pour écarter les multiples morceaux de verre brisé qui jonchaient le sol. Telle une nuée d'insectes rampants, les petits fragments tranchants glissèrent sur le plancher et s'entassèrent dans un coin de la pièce.

Evidemment, la Lame Noire fit la sourde oreille aux injonctions du maître magicien et se vautra devant la princesse comme tout bon sujet de la couronne. Tout blâme et toute punition digne de ses erreurs, n'est-ce pas ? Dracos, était-il vraiment stupide ou le faisait-il exprès ? La princesse n'était certainement pas venue voir le dragonnier pour le blâmer d'une quelconque manière, en revanche l'érudit lui ne manquerait pas de corriger à sa manière l'imbécilité dont le dragonnier avait fait preuve. Si ce dernier n'eut déjà été blessé, la mage aurait volontiers abattu son bâton sur le crâne du jeune homme prosterné devant eux, histoire de l'aider à mieux apprécier encore la qualité du bois dont était fait le plancher.

Grommelant dans sa barbe, Faudar se retourna vers la princesse. Il se retint d'élever la voix, plus parce que son patient avait besoin de calme que parce qu'il craignait vraiment de sermonner un proche de l'empereur, mais il s'exprima avec l'intonation sévère du père, ou en l’occurrence du grand voire arrière-grand-père, qui faisait la leçon à sa fille.

"Eh bien, tu peux être fière de toi. Il aura de la chance si sa stupidité ne le gratifie pas d'une semaine de lit supplémentaire. Dis lui donc de se relever et de regagner son lit, sans quoi il serait capable de rester planté là jusqu'à y prendre racine."

Lorsque le dragonnier daigna finalement se redresser, non sans l'aide du dragon aux écailles d'or qui se tenait près de lui, le vieux magicien laissa peser son regard vide sur le jeune homme. Sa voix se fit plus autoritaire encore qu'auparavant :

"C'est la première et dernière fois que tu quittes ce lit sans mon autorisation préalable. Recommence, et je n'hésiterais pas à faire usage de mon pouvoir pour te maintenir en place."

Et comme le jeune dragon grondait son mécontentement de façon menaçante, le mage ajouta à destination de l'écailleux :

"Plus il s'agite, plus longue sera sa guérison complète. Si votre lié refuse de m'écouter, dragon, alors tâchez de le convaincre à ma place."

Sur ces mots, Faudar laissa la parole à la princesse, non sans s'être assuré au préalable que le dragonnier n'avait pas trop aggravé sa situation, et retourna à ses mixtures afin de remplacer les potions qui imbibaient désormais le parquet.
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Esmelda Kohan
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeVen 7 Juin 2013 - 21:06

Ça il fallait s'en douter. En tant que soldat, et en tant que lame noire, le blessé se leva, du moins tenta de le faire. La princesse se sentit bien mal en le voyant faire, elle y voyait la douleur de ses blessures. Quel courage !

Ses balbutiements de rester allonger restèrent vains, aller dire à un dragonnier téméraire de ne pas bouger. Esmelda eut mal pour lui. Elle n'avait eu mal qu'au bras, et bien sûre aux différents bleus sur le corps, ainsi qu'à son âme, mais le valeureux guerrier semblait bien plus amoché. Ces vampires de malheur. Ils paieraient pour le mal qu'ils avaient fait à ses soldats.

« -Ne vous lever pas Amyelenor Farkstein, il vous faut vous reposer. Les convenances nous verrons ça par la suite. »

Elle regarda en coin le mage qui la réprimandait comme une petite fille fautive. Cela faisait bien longtemps que plus personne ne lui parlait ainsi. La princesse eut un moment nostalgique en pensant à son défunt père.

« - Puis ce serait à moi de me mettre à genoux devant votre courage. Et je ne vois pas sur quoi je vous blâmerai. Et aucune erreur n'a été commise. Du moins, venant de votre part. »

La princesse s'avança vers le soldat qui s'était remis au lit, non sans difficulté et avec l'aide bienveillante de son lié et du mage.

« - Je voudrai d'ailleurs cher dragonnier au cœur pur et valeureux vous remercie de ce que vous avez fait pour moi, pour l'empire à de nombreuses reprises. »

Le princesse de retourna vers sa dame de compagnie. Elle li fit signe de la rejoindre. La douce Léanne s'approcha à petits pas, dans un bruit froufrouté de soie. Elle tendit à la princesse un long et large paquet.

« -Je vous demande d'accepter ce maigre présent en signe de ma gratitude face aux service rendus pour l'empire des Hommes. »

La princesse prit le paquet et le pose devant le soldat, sur le lit. Pas de mains à mains, sinon le Maitre Faudar lui ferait encore une remontrance quand à lui donner quelque chose de lourd à porter. Le paquet contenait une épée de belle facture, robuste, dorée, semblable aux couleurs somptueuses du dragon. On pouvait d'ailleurs y lire le nom d'Atalos sur le manche.

« - Je suis fière et honorée de vous offrir cette épée de dragonnier. A vous, mais aussi à votre lié tout aussi courageux et téméraire. Je me sens chanceuse de vous avoir auprès de moi. »


La jeune femme se recula, tandis que sa dame de compagnie ressortait pour attendre dehors. Esmelda regarde le dragon toujours aussi émerveillée devant cette noble et belle créature qui avait tant grandit. C'était une chance et même au delà de pouvoir le voir d'aussi prêt et d'avoir la chance de l'avoir comme sauveur.

*******
HJ : il est dit que l'épée a un enchantement par un sort choisis par le dragonnier, donc je laisse à Amy le soin de choisir.

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Amyelenor Farkstein
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeMar 16 Juil 2013 - 20:42

[HRP : Voilà, en espérant que cela vous convienne ^^ Faudar, si tu trouves que j'ai pris trop de libertés avec ton perso, notamment au niveau des regards, n'hésite pas à me le dire ^^"]
[HRP 2 : Concernant l'enchantement, de l'épée offerte par Esme, c'est une variation de la "Lame de Feu". Concrètement, elle émet toujours une chaleur qui ne brûle pas son porteur, et sa lame peut se recouvrir de flammes ayant les mêmes caractéristiques]




Etrangement, les nombreux morceaux de verre qui jonchaient le sol au moment de sa chute, résultat d’une malheureuse suite de mouvements désordonnés, avaient glissé sur le parquet – Tiens ? Ce n’était pas un sol en pierre comme dans la caserne ? – comme s’ils craignaient de se faire aplatir par le corps qui tombait sur eux, ignorant que ce serait d’eux que viendrait le plus de mal.

Mais s’il avait trouvé la force pour s’aplatir littéralement au sol à l’entrée de la Princesse, c’était une autre affaire pour s’en relever, malgré les réprimandes du Mage. Ceci dit, bien qu’Amy ne pouvait voir son visage, le ton qu’il employait suffisait à laisser entendre qu’il mettrait sans hésiter une seule seconde sa menace à exécution s’il jugeait que c’était nécessaire. Et ce n’était pas la Lame Noire, avec ses capacités magiques quasi-inexistantes, qui allait pouvoir lutter contre lui autrement qu’avec les mots s’il lui prenait l’envie de se relever… Et encore, le vieil homme dégageait une aura, de par sa stature, sa manière d’être, qui devait lui donner, sinon à chaque fois, du moins souvent le dernier mot.

Grâce à Atalos, toutefois, Amy put retrouver le lit qu’il avait si brusquement quitté. Ses jambes étaient mal assurées, comme si elles ne supportaient pas son poids, après être tant de temps restées immobiles, à ne pas servir ? Le soldat avait l’impression d’avoir pris sept décennies d’un coup, d’être devenu un vieillard impotent, incapable de se déplacer seul. Fichtre, dès qu’il aurait le feu vert de Faudar – car il ne se risquerait pas à outrepasser ses ordres, ne tenant pas à se recevoir un sort dans le nez s’il leur désobéissait – il retournerait s’entraîner sans tarder. A rebours, Amyelenor sourit de la réaction qu’avait eu son Lié juste avant, en grognant à l’intention du Mage. Depuis que les guérisseurs, au retour de Feusacré, avaient essayé d’empêcher Atalos de manger à sa faim, ce dernier les tenait en horreur. Bien que Faudar soit loin d’être un simple apothicaire et médecin, le Doré avait gardé une petite dent contre ces empêcheurs de tourner en rond, et plus généralement envers tout ceux qui essayaient injustement de le léser dans ses actions et désirs, et cela valait visiblement aussi pour lui-même.



« Maître Adroared, je suis navré de vous donner tant de difficultés, mais en présence de Son Altesse, je ne pouvais p… »


Le regard que lui lança l’interpellé le coupa net dans ses explications. Quel redoutable professeur devait-il être pour ses étudiants. Il n’était pas ainsi par méchanceté, du moins était-ce l’impression qu’il lui donnait, mais plutôt était-ce par ce qu’il était ainsi fait : quelqu’un de dur, impitoyable, mais juste et de grande sapience. Cependant, la gêne qu’il ressentait à avoir été ainsi accoisé comme s’il n’était encore qu’un enfant – et sans doute apparaissait-il comme cela au regard de la longue vie du Mage, malgré les souvenirs de guerre qui ornaient son corps – s’évanouit lorsque la jeune Princesse s’adressa à lui. Néanmoins, les compliments et remerciements que lui prodiguaient Esmelda lui causèrent un certain malaise, n’étant pas habitué à en recevoir, sinon sous la forme d’une virile étreinte et d’une chope de bière avec ses frères et sœurs d’armes. Aussi, profitant de ce qu’elle s’interrompit pour se tourner vers sa Demoiselle de Compagnie, la Lame Noire prit la parole :


« Altesse, Atalos et moi n’avons fait que notre devoir. Mon serment me lie tout autant à vous qu’à Sa Majesté votre frère, et de là, à l’Empire. Agir autrement eût été me parjurer. »


Et, au vu du bras bandé de son interlocutrice, et malgré tout ce qu’elle eut pu dire, Amyelenor trouvait qu’il l’avait mal servi. Peut-être se jugeait-il trop sévèrement, mais n’était-ce pas le propre de toute Lame Noire que de s’en vouloir des années durant de la moindre blessure, ou pire, causée par un assassin ou un ennemi à ceux dont elle avait juré de protéger la vie et le corps à tout prix ?

Aussi ne vit-il pas arriver ce que déposait sur son lit la Princesse, dans le sens où jamais il n’aurait pensé qu’elle lui ferait un tel présent ce jour, et ce d’autant plus qu’elle lui avait déjà offert une épée, juste avant le départ des troupes pour le Village de Feusacré. Celle-ci était encore plus magnifique que la première. La lame, dorée, capturait la moindre particule de lumière et la faisait rejaillir dans un rayonnement féerique, comme le faisaient les écailles de son Lié. Et l’acier n’avait aucun défaut, il n’y avait aucune trace du marteau de l’armurier. Sur la poignée, de couleur pourpre, laquelle s’alliait parfaitement avec le coloris de la lame, était gravé en lettres stylisées et de même teinte que l’acier susnommé, le nom d’Atalos.

Amyelenor contempla longuement cette arme, cette œuvre d’art si sublime, si… Dangereuse, et osa enfin poser la main sur la poignée, autour de laquelle ses doigts se refermèrent comme par réflexe. Celle-ci était chaude, comme si elle brûlait d’un feu propre à l’intérieur. Le soldat essaya de la lever, mais son bras, dont les muscles endoloris étaient restés trop longtemps sans être sollicités, eut du mal à brandir cette épée, laquelle n’était pas plus lourde que celles qu’il maniait habituellement. Amy dut s’y reprendre à trois reprises pour enfin parvenir à la soulever, et encore que sa main tremblât de l’effort, il réussit à la maintenir en l’air. C’est alors que la lame s’embrasa, des flammes apparaissant d’abord au niveau de la garde, avant de se répandre jusqu’à la pointe, dans un tourbillon de feu et de lumière. Lesdites flammes semblaient, bien qu’il ne la sentît guère, dégager une intense chaleur, au vu des draps qui commençaient à fumer. Parbleu, il allait mettre le feu au Palais s’il continuait ainsi. Et à peine eût-il cette pensée que les flammes s’évanouirent ; ce que voyant, le jeune soldat reposa l’épée sur les draps quelque peu noirci, évitant de croiser le regard furibond que devait très certainement lui lancer Faudar.

Amy esquissa l’action de se relever pour s’agenouiller à nouveau et remercier comme il se devait Esmelda, mais la patte que posa délicatement Atalos sur son torse, et les yeux extrêmement expressifs du Mage, l’en dissuadèrent. Du reste, il pressentait qu’il aurait été une nouvelle fois à la rencontre du plancher de la manière la plus directe qui était. Aussi dût-il se contenter de plonger son œil gris glacial dans ceux, sombres et chauds, de la Princesse.



« Votre Altesse, c’est trop d’honneurs que vous nous faîtes, à Atalos et moi-même. Votre bonté n’a aucune égale en ce monde, et aucun de mes mots ne saura vous remercier à la hauteur de ce présent, et surtout, de la confiance que vous mettez en nous. C’est un immense privilège pour nous que de vous servir, vous et Sa Majesté votre frère. En ce jour, je vous en fais le serment… »


La Lame prit son inspiration, sentant dans son âme la présence de son Lié, toute entier d’accord avec ses futures paroles.


« Sur mon honneur, je jure que je ne connaîtrai le repos avant que l’Empire ait recouvré la sérénité qu’il n’aurait jamais dû perdre. Nous n’aurons de cesse de combattre tant que subsistera le moindre danger pour l’Empire, et pour votre Famille. »


L’œil ardent, le corps tremblant du feu qui l’habitait, Amy tourna son attention vers le Mage, occupé à remettre de l’ordre dans ses mixtures et breuvages, tout en veillant à ce que son patient ne fasse plus rien d’inconscient.


« Maître Adroared, je vous suis gré d’avoir accompli le miracle de me ramener à la vie sans venin Vampirique, et je sais tout le dur labeur que cela a été, et continue d’être, pour vous. Mais je vous en prie, faîtes en sorte de me faire sortir le plus rapidement possible de ce lit ; je ne suis resté que trop longtemps loin de ma véritable place, Maître. »
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeMer 24 Juil 2013 - 16:06

Pour un soldat, et à fortiori un soldat rattaché à ce corps d'élite qu'étaient les Lames Noires, le jeune Farkstein semblait avoir négligé quelques chapitres sur la discipline et la modération, ce qui s'avérait d'autant plus problématique  si l'on considérait le grade de général et le statut de dragonnier qui lui avaient été accordés, le premier par l'Empereur, le second par le Dracos. A même pas vingt-cinq ans, cela faisait de lourdes, très lourdes responsabilités et le spectacle que la Lame Noire donnait au vieux conseiller n'avait rien de particulièrement rassurant sur ses capacités à supporter de tels enjeux. Certes, il était manifeste que le jeune homme se dévouait corps et âmes à sa mission et à son serment de servir les Kohan, mais s'il n'apprenait pas à tempérer cette ardeur brûlante qui l'avait fait jaillir de son lit et prendre le risque de se blesser pour une simple question de protocole, le jour viendrait fatalement où cela lui causerait du tort.

Détachant un instant son attention des fioles qu'il manipulait alors, le vieux mage tourna un visage sévère vers son patient pour interrompre les excuses et les justifications que tentaient de lui fournir celui-ci. Tout cela n'avait aucune importance, le passé demeurerait à jamais le passé et s’apitoyer ou regretter ce que l'on avait fait ne serait jamais qu'une perte de temps. L'essentiel était de savoir retirer l'expérience de ses erreurs, et ce qui importait vraiment au maître mage à cet instant n'était pas de savoir que la Lame Noire était navrée ou avait pensé pouvoir justifier ses actes, mais bien qu'elle se soit rendu compte de sa sottise et ait compris qu'il valait mieux ne pas retenter pareille imbécilité.

Tandis qu'il retournait à sa préparation, Faudar conserva une part de son esprit focalisé sur les trois autres occupants de la pièce. En bon professeur, le maître se faisait un devoir de respecter ses propres conseils et allait tirer un enseignement de son erreur, si le dragonnier tentait de nouveau de se relever, il ne se laisserait plus surprendre. Et l'avenir allait lui donner raison de s'être montré attentif puisqu'à peine le présent qu'était venue remettre la princesse à son sauveur fut-il dévoilé que déjà, la Lame Noire se montrait plus que maladroite dans le maniement de sa nouvelle arme. Fallait-il qu'il soit inconscient pour manipuler une épée de feu depuis le fond de son lit et dans l'état dans lequel il se trouvait. D'ailleurs, il ne fallut pas plus de quelques secondes avant que les flammes ne viennent lécher de leur chaleur les draps en tissus, faisant roussir les fibres textiles et dégageant même quelques volutes de fumée. Le maître mage saisit adroitement son bâton et pivota de nouveau vers le dragonnier imprudent, la tête de Tinehtelë s'auréolant déjà de la teinte bleutée caractéristique d'un afflux de magie dans le coeur du bois précieux la composant. L'érudit concentra son énergie sur l'épée du dragonnier afin d’enserrer le pouvoir de la lame dans le sien, pliant le feu rageur à sa volonté et le forçant à s'éteindre. L'arme était puissante, trop peut-être que pour la confier à un si jeune garçon, et le mage ne dût son succès qu'à l'affaiblissement physique de son porteur et aux lacunes de ce dernier dans le domaine magique.
Probablement sans en avoir conscience, la princesse Kohan venait de remettre à la Lame Noire une arme qu'il n'était pas prêt à recevoir. Et non content de manœuvrer une lame chargée de magie comme s'il s'agissait d'une épée de bois, voila qu'il esquissait l'amorce d'une nouvelle tentative pour se redresser. Cette fois, patient convalescent ou pas, Faudar allait sévir ou du moins, il aurait sévi si le dragon d'or n'était pas lui-même intervenu pour ramener son lié à un peu plus de raison. Satisfait, le maître mage remercia le dragon d'un hochement de tête silencieux et reprit la préparation qu'il avait interrompue en réfléchissant à ce qu'il allait bien pouvoir faire du dragonnier. Lorsque Farkstein s'adressa à lui, le vieil homme répondit calmement, sans se retourner ni cesser de manipuler ses fioles.  

"L'essentiel de mon travail est déjà accompli, mon garçon : maintenant que tu as repris conscience, le plus difficile est derrière nous. Le temps que tu passeras encore dans ce lit ne dépendra que de toi et du sérieux avec lequel tu suivras mes consignes. Au nombre desquelles nous allons d'ailleurs ajouter l'interdiction stricte de manipuler une arme dont tu ne mesures pas encore la pleine puissance..."

Faudar s'interrompit un instant, le temps d'ajouter précisément six gouttes d'un liquide aux teintes orangées à sa préparation. Lorsque la sixième goutte vint se noyer dans la potion, celle-ci laissa échapper un peu de vapeur iridescente tandis que le mage levait la fiole pour la porter à hauteur de ses yeux, entretenant ainsi soigneusement l'illusion qu'il voyait encore. Après une moue de satisfaction,  il reposa la fiole sur la table auprès de ses cousines et commença à rédiger quelques notes sur un parchemin tout en reprenant la parole.

"La magie n'est pas un sujet à prendre à la légère, aussi bon que tu sois dans le maniement de l'épée, tu ne pourras dompter cette arme qu'en comprenant et en maîtrisant la magie qui sommeille en elle. Si tu en sous-estimes le pouvoir, toi et ceux qui t'entourent en souffriront.

Lorsque tu seras rétabli, et par rétabli j'entends lorsque j'aurais décidé que tu es apte à quitter cette chambre, je pourrais t'y aider, mais jusqu'à ce que ce jour arrive, cette lame restera sagement au fourreau."


L'invitation ou plus précisément la convocation était claire : sous l'apparence d'une simple proposition, le professeur venait d'assigner Farkstein à suivre son enseignement.
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeVen 26 Juil 2013 - 18:41

Esmelda ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Sa lame noire était incorrigible. Son honneur était placée si haut qu'il en oubliait la douleur. La princesse respectait son courage et son dévouement, même s'il en faisait trop.

La jeune femme fit un pas en avant avant de se raviser, son lié fut plus rapide et sûrement plus convaincant qu'elle. Une chance. Elle s'en serait voulue de le voir encore souffrir une fois de plus pour la remercier, alors qu'elle ne le demande en aucun cas. Bien au contraire. La bravoure, le courage, la hardiesse et le désintérêt de l'homme à eux seuls le dispensait de bien nombre de courbette. Et même en tant que dragonnier, le hissant à un rang bien au delà de simple lame noire ne semblait pas changer sa façon de faire. Humble en plus. Un qualité chez un soldat.

« - Votre lié a raison, il n'est nul besoin de vous lever. Je suis venue ici en amie m'enquérir de votre santé et vous remercier. Quand à cette confiance, vous la méritez, jamais vous n'avez failli, protégeant nos vies sans prendre en compte la votre. Bravant le danger. Alors moi en ce jour, je vous fais le serment de tout mettre en œuvre pour que revienne cette sérénité et que vous puissiez vous reposer. »

La princesse regarda en coin le maître mage. Celui-ci la regarde un instant. Un simple regard qui voulait dire tant dans les yeux fatigués de l'homme. Comme le fait que sa visite n'avait certainement pas fait connaître ce repose auquel il devait aspirer.

« -Nous avons une grande chance de l'avoir. Ce n'est pas une raison pour sauter les étapes. Reposez-vous encore. Nous avons besoin de vous en bonne forme et remis entièrement. Et si j'apprends que vous êtes sortis avant l'ordre le notre maître mage, je reviens moi-même vous border. »

La princesse inclina la tête avec respect auprès de l'ancien professeur de son frère, avant de faire de même pour le couple. Elle avait trop abusé de son temps et de sa santé. Le regard parfois pesant du grand Maître ne l'encourageait pas à rester. La voyait-il encore comme le trouble fait de ses séances d'étude, comme lors de la jeunesse de la princesse.

« - Et noble dragonnier, écouter votre soigneur. »

Sur ces derniers mots, la princesse quitta la pièce pour retourner elle même se reposer au cœur de ses appartements.
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeMar 30 Juil 2013 - 11:46

Peut-être à cause de la précédente réaction de Faudar lorsqu’Amyelenor avait tenté de s’agenouiller devant la Princesse, le soldat s’était attendu à recevoir une réprimande pour avoir manqué de mettre le feu au lit sur lequel il était étendu, sans l’intervention rapide du Mage susnommé. Mais celui-ci ne dit mot, quoique la mine qui était la sienne fût assez explicite comme cela. En quelques minutes, Amy avait dû lui donner une sacrée mauvaise impression. Mais le sang de la jeunesse qui coulait à nouveau pur dans ses veines, ce brusque regain de vie, malmenait une partie de sa discipline et de son contrôle. Comme si, trop longtemps malmené et proche de disparaître, son corps voulait rattraper le temps perdu. Et bon sang, qu’est-ce qu’il avait faim !

Les paroles d’Esmelda le touchèrent au cœur. S’entendre qualifier d’ami par une si noble Princesse, sœur de l’Empereur, ne vous laissait assurément pas de marbre. Cela le fortifia dans ses croyances, dans sa loyauté ; on ne pouvait trahir une telle personne sans damner son âme pour l’éternité, sans corrompre son esprit sans aucun espoir de rémission. Esmelda avait cette aura de chef, de dirigeante, qui inspirait la confiance et la fidélité la plus absolue de la par de ceux qu’elle commandait, voire aussi une certaine forme d’amour, oui. Bien sûr, pas cet amour que les chanteurs et autres fainéants incapables de cet acabit s’évertuaient à décrire dans leurs ballades, mais plutôt celui qu’un soldat éprouvait son officier, si ce dernier faisait montre d’un réel souci de ses hommes, que ces derniers n’étaient pas pour lui juste des visages anonymes que l’on envoyait à la mort. Un de ses frères d’armes, aujourd’hui mort, disait qu’il y avait deux manière de commander des troupes : par l’amour et par la terreur. Et la terreur entretenait des velléités de rébellion.

Amy en était là de ces réflexions lorsque quelques mots prononcés par Esmelda le firent rougir. Etait-elle réellement sérieuse lorsqu’elle parlait de le border ? C’étaient les jeunes enfants que l’on bordait, et puis… Et puis là n’était pas le rôle d’une Princesse Impériale, surtout envers un de ses sujets, même issu de sang Noble, et même lié à un aussi merveilleux Dragon que le sien. Dragon dont il percevait d’ailleurs à travers leur lien l’amusement que sa gêne avait provoqué en lui. Sans le savoir, Esmelda avait sans doute trouvé le plus sûr moyen de lui faire garder le lit jusqu’à ce qu’il soit jugé apte à en sortir.



« Bien, Votre Altesse. Vos désirs sont des ordres. »


La Lame Noire inclina la tête, seul hommage qu’il pouvait rendre à son interlocutrice sans se faire réprimander par le Maître Mage ou qu’Atalos intervienne pour le maintenir au lit.


*Plutôt que de rigoler, Ata, tu penses vraiment qu’elle ne plaisantait pas lorsqu’elle parlait de me… Border ?*


Et comme il le craignait, son Lié l’en pensait capable. Diantre…
Reportant son attention sur Faudar, Amy l’écouta répondre à sa précédente demande. Il fut soulagé de l’entendre dire que ce qui restait désormais à parcourir jusqu’à sa guérison complète ne serait pas le chemin le plus ardu, et il lui semblait même que ledit chemin ne serait pas non plus des plus longs… Si du moins il n’agissait plus avec autant d’impétuosité qu’il en avait fait preuve la précédente heure.

Tout à ses fioles, le Mage ne le délaissait pas non plus. Mais il ne comprenait pas totalement les paroles de Faudar. Pour lui, qui avait des années de pratique à l’épée derrière lui, plus d’une décennie, il considérait certes les épées comme des extensions de son propre corps, des parties de lui-même, mais une arme restait, au final, une arme, qu’elle soit magique ou non. Tant qu’il savait déclencher et arrêter l’enchantement d’une épée, celui lui convenait. Certes, il s’en était fallu de peu pour qu’il mette le feu à la chambre, mais cela était dû à sa convalescence. En pleine possession de ses moyens, cela n’aurait jamais risqué advenir. Aussi ne voyait-il pas comment ne pas comprendre pleinement la magie de l’arme pouvait causer du tort à son entourage, tant qu’il s’en servait uniquement contre ses ennemis. Toutefois, la nuance des derniers mots du Mage ne lui échappèrent pas. Malgré l’usage du conditionnel dans ses paroles, le vieil homme  ne lui laissait d’autre choix que d’accepter. Mais Amyelenor avait peur que cela ne mène à rien : magiquement parlant, il était très faible. Il pourrait à la limite comprendre une partie de la théorie, mais quand à la pratique, il craignait que cela soit peine perdue. Cependant, il se doutait que ce n’était pas ce que voulait entendre Faudar, qui attendait visiblement une réponse de sa part.



« Ce serait un honneur, Maître, que de suivre votre enseignement, mais… Mes compétences magiques s’arrêtent au dénouement de liens, et ne vont pas plus loin. J’ai consacré toute ma vie à l’épée. Je ne veux pas avoir l’air de remettre en cause vos capacités d’enseignement, mais ne suis-je pas trop vieux et trop… Inapte à la magie, pour entamer un apprentissage sous votre férule ? »


Amy tendit le bras vers la table de chevet, afin d’en saisir le verre qui s’y trouvait, et porta ce dernier vers ses lèvres, pour se rendre compte qu’il était vide. Il chercha des yeux le pichet d’eau, mais se rendit compte que celui-ci se trouvait parmi les casses que sa chute avait occasionnée. Dépité, il reposa le verre sur la table, et regarda dans la direction de Faudar. L’alchimie était pour lui un domaine obscur, tant pour empoisonner que pour guérir. C’était un art extrêmement précis, de ce qu’il voyait de l’application du sage à réaliser ses breuvages. Prise d’un élan de curiosité envers cet homme dont, après tout, il ne savait rien, la Lame Noire lui demanda :


« Maître… D’où vous vient cette passion pour votre art ? »
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeLun 5 Aoû 2013 - 16:01

Faudar n'avait pas vraiment apprécié de voir la princesse s'inviter au chevet de son patient sans son autorisation préalable, n'importe quel autre noble aurait d'ailleurs été expulsé de la chambre à grands coups de bâton. Mais il connaissait suffisamment bien la jeune femme que pour savoir qu'une fois qu'elle s'était mise une idée en tête, même les coups de bâton d'un vieux conseiller borné n'auraient pas suffi à la dissuader, aussi avait-il pris le parti de tolérer sa présence pour l'instant. Néanmoins, Amyelenor avait besoin de repos et le guérisseur éprouva une certaine forme de contentement lorsque la princesse prit finalement congé. Il salua Esmelda d'un signe de la tête avant d'ordonner à l'infirmière chargée de l'assister pour les soins du dragonnier de raccompagner la soeur de l'empereur jusqu'à ses appartements. La voix du vieil homme n'encourageait nulle réplique et personne ne se risqua à en émettre une.

Tandis que la porte se refermait sur les silhouettes des deux jeunes femmes, Faudar ouvrit une sacoche de cuir posée sur une chaise non loin de sa table de travail pour y prendre quelques bocaux transparents dans lesquels on devinait toutes sortes d'herbes et de plantes. Écoutant d'une oreille distraite les paroles du dragonnier, le mage commençait déjà à sélectionner ses prochains ingrédients en lui répondant :

" Trop vieux ? On est jamais trop vieux pour apprendre, retiens bien cela. Regarde moi, j'ai plus de trois fois ton âge et j'apprends encore chaque jour. Tu es jeune et vigoureux, un peu trop d'ailleurs, et tu as encore beaucoup à apprendre. En te confiant Atalos, le Dracos t'a fais don d'une vie millénaire au cours de laquelle tu pourras amasser plus de savoir que je n'en aurais jamais : tu n'as fais que gratter la surface de la connaissance qui s'offre à toi, alors non, tu n'es certainement pas trop vieux pour commencer un nouvel apprentissage. "

Le vieux maître s'interrompit quelques instants, cherchant de nouveaux bocaux avant de mélanger et écraser les herbes dans un vieux mortier de pierre. Il usait d'un vieux mode de préparation, aujourd'hui souvent délaissé par ses homologues au profit de méthodes magiques plus rapides mais qui à ses yeux faisaient perdre certaines qualités importantes des ingrédients.

" Quant à ton inaptitude, elle découle directement de ton ignorance, tu dois la voir comme une raison supplémentaire de développer ta magie et non comme un obstacle. Les esprits ne t'ont pas accordé le potentiel d'un grand mage et il n'est pas nécessaire d'être un maître pour s'en apercevoir, mais en y consacrant les justes efforts, tu peux espérer progresser dans cette voie également. N'oublie pas que tu es lié à une des sources les plus pures de la magie, améliorer tes propres connaissances dans ce domaine devrait être l'une de tes principales préoccupations. "

Même s'il ne le regardait, Faudar vit sans peine la vaine tentative de son patient cherchant à s'hydrater. L'infirmière n'avait visiblement pas pensé à remplacer le pichet brisé avant de quitter la pièce pour raccompagner la princesse. Manque flagrant de clairvoyance, hélas de plus en plus répandu chez les jeunes générations : si l'on ne leur disait pas quoi faire, ils ne faisaient rien. Notant dans un recoin de son esprit de sermonner la demoiselle à son retour, le vieux mage referma les doigts sur son bâton sans quitter son siège. Laissant sans réponse la dernière question du dragonnier, il ferma les yeux pour se concentrer tandis que son bâton s'illuminait pour répondre à la volonté de son utilisateur.
Quelques instants plus tard, dans les cuisines du palais, la silhouette de l'érudit venait de se matérialiser au milieu du personnel affairé. Surpris, un jeune apprenti laissa tomber au sol le plateau qu'il tenait alors dans les mains tandis que le chef, plus habitué à ce genre d'évènement, prenait la parole :

" Maître Adroared ! Je vous ai déjà demandé de ne plus apparaître ainsi dans ma cuisine, quelqu'un finira par se blesser. "

" Si tel devait être le cas, je te promets que ce quelqu'un bénéficiera de mes soins, mon ami. Pour l'instant, j'ai besoin que tu fasses porter de l'eau à la chambre du dragonnier Farkstein, le pichet qui nous a été amené ce matin abreuve désormais le plancher. "

" Seriez vous en train de me dire que vous nous avez dérangé pour un peu d'eau ? "

La projection astrale se passa une main sur la barbe, semblant réfléchir avant d'ajouter :

" Non, tu peux aussi nous faire amener un pichet de ce petit vin Aldarien que j'apprécie de déguster, le cépage de Vigneneuve, ainsi que du pain et du jambon braisé. "

" Ce sera tout ? Bien, la prochaine fois, faites comme tout le monde et demandez à un serviteur, ils sont là pour ça. "

L'image se volatilisa brutalement tandis que la grosse voix du chef exhortait ses troupes à reprendre le travail et ordonnait que soit préparée la requête du conseillers. Quelques étages plus haut, Faudar reprit ses esprits et se tourna vers son patient.

" Tu auras bientôt de l'eau et de quoi te restaurer un peu. En attendant, je vais répondre à ta question : les Adroared sont une prestigieuse lignée de mages Aldariens, je suis né et j'ai été élevé pour être mage comme d'autres naissent et sont élevés pour être artisan, soldat ou empereur. Mais la magie a cette formidable qualité d'être universelle : comprendre la magie, c'est comprendre l'univers. Le pauvre ou le riche, le fort ou le faible, le jeune ou le vieillard, l'homme ou la femme, tous ne sont pas égaux devant elle, mais tous peuvent apprendre à manipuler la magie. Elle vit en chaque chose, peut soigner aussi sûrement qu'elle peut tuer, elle est à la fois l'outil et l'arme qui ne te feront jamais défaut. Prive le forgeron de son marteau ou le bûcheron de sa hache, prive le soldat de son épée ou de son armure et leur savoir ne leur est plus d'aucune aide. Prive le magicien de son bâton, il continuera d'exercer son art car il n'a besoin que de ses connaissances pour cela.

Et la magie nous est d'autant plus précieuse en ces temps de guerre. Physiquement, le plus faible des vampires demeurera toujours plus puissant que le plus fort des hommes, il n'en est pas de même pour la magie. Qu'il soit humain, elfe ou vampire, la puissance du mage ne dépend que de son savoir. Je suis vieux et faible mais mon pouvoir est encore grand, crois-tu qu'il en aurait été de même si j'avais préféré l'épée au livre ? Toi, tu es encore jeune et fort, mais ton épée ne t'a pourtant pas été d'une grande aide pour défendre le grimoire alors que si tu avais été versé dans l'art de la magie, tu ne serais probablement pas dans ce lit aujourd'hui..."
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeVen 16 Aoû 2013 - 17:16

Jusqu’à présent, Amyelenor n’avait eu de cesse de se considérer comme un homme normal, l’un de ceux qui mourraient, dans le meilleur des cas, après huit décennies, s’il ne mourrait pas avant à force de lutter contre les Vampires et de causer des frayeurs à son Lié. Mais maintenant que Faudar pointait le doigt sur cet aspect de sa nouvelle vie, il devait admettre qu’il n’avait fondamentalement pas tort, quoiqu’il doutât pouvoir un jour, malgré une vie déca séculaire, atteindre le niveau de compétence du vieux Maître. Car ce dernier avait beau dire, Amy était né pour l’épée, et servait maintenant les Kohan… Diantre ! Combien d’Empereurs protégerait-il alors ? Cela voudrait dire qu’il survivrait à l’Empereur Gregorist, à sa sœur, la Princesse Esmelda ? Ces seules pensées lui donnaient froid dans le dos, et il préféra ne plus y penser.

Néanmoins, même s’il n’avait jamais rêvé non plus de devenir un Maître Mage, Amy avait fait une croix sur ce plan de carrière. Et puis, même s’il aimait lire de temps à autre, il prenait énormément de plaisir à manier l’épée, et ne s’imaginer que mal à invoquer des boules de feu et à lancer des éclairs. Mais il se doutait que répondre que sa principale préoccupation, malgré Atalos, n’était pas l’apprentissage de la magie mais plutôt l’affinement de ses capacités d’escrime risquait de lui valoir sinon une soufflante, au moins un sacré regard noir. Quoique…

Quoiqu’il lui semblât que son regard fut soudain devenu aussi vide qu’une bouteille de rhum aux mains d’un alcoolique, ou que la bourse d’un commerçant au sortir d’une maison close. Se pouvait-il que le Maître se fut endormi les yeux ouverts, en plein milieu d’une conversation ? Cela serait une première plus qu’amusante… Bien qu’il devrait la garder pour lui s’il tenait à rester en de bons termes avec l’homme qui l’avait soigné. Oh, Faudar ne serait pas assez fou pour l’empoisonner, mais nul doute qu’il aurait d’autres moyens pour lui faire payer son outrecuidance.



« Ahem… Maître ? »


Amyelenor commençait à s’inquiéter. Il avait entendu parler de certaines personnes qui étaient mortes d’un coup, sans prévenir, immobiles et sans avoir eu l’air de souffrir, parfois au beau milieu d’une phrase, d’un repas, … Mais Faudar n’avait pas pu mourir ainsi ?! Il n’était quand même pas aussi vieux que les pierres du Palais pour s’éteindre aussi subitement ; certes, il n’était plus tout jeune, mais quand même… Et lui qui ne pouvait pas bouger de son lit… Atalos, lui, semblait plus calme. Percevait-il quelque chose d’invisible à ses sens humains ?

Du coin de l’œil, il vit soudain la tête du Mage se tourner dans sa direction. S’il n’avait pas côtoyé les Vampires depuis des mois, il en aurait très certainement sursauté. Il ne put toutefois s’empêcher de lâcher soupir de soulagement de savoir que le Faudar était encore de ce monde. Mais ce n’était pas pour autant que la situation lui semblait moins étrange, d’autant plus qu’il répondit à sa question comme si de rien n’était. Un faux mort pouvait-il en faire autant ?

Ce qu’il disait de la magie… On sentait bien dans sa voix que ce n’était pas un simple mot pour lui, ni un simple concept, mais bien quelque chose au-delà. Et dans l’absolu, il n’avait pas totalement tort, mais Amyelenor, qui n’avait jusqu’à ce jour vécu que par l’épée, n’avait de confiance que dans cet art-là. Pour lui, l’acier de sa lame était une extension de son bras, et si jamais il devait être privé de son épée, alors c’est que sa vie était sur le point d’être prise, après un duel perdu. Mais si la magie pouvait lui procurer de la force supplémentaire, une corde de plus à son arc, pour protéger au mieux la Famille Impériale, alors, oui, il devait l’apprendre.



« Si je vous suis bien, Maître, la magie est… Imprègne tout ce qui est ? De la pierre à nous-mêmes, en passant par les plantes et les animaux… ? Mais ne sont-ce pas seulement les Elfes et les Vampires qui ne peuvent se passer d’elle ? L’Homme n’a jamais souffert de la disparition de la magie après le départ des Dragons, hormis… Vos homologues Mages. »


Amy se tut et regarda Atalos. Qu’il soit un des piliers de la magie Armandéenne ne lui avait jamais vraiment importé. Son Lié lui était précieux parce qu’il était, tout simplement. Qu’il apporte la magie, ou qu’il la fasse disparaître, n’y changeait rien. Il l’aimait, tout simplement. Et au contraire, il n’appréciait pas que beaucoup considèrent Atalos uniquement comme un être à protéger pour les bienfaits qu’il apportait. Il avait promis aux Elfes de tout faire pour que jamais le Dragon d’Or ne disparaisse, mais pas dans le premier objectif de protéger la magie du continent. On pouvait dire de la Lame Noire qu’elle agissait égoïstement, mais où l’égoïsme se situait-il, entre ces deux extrêmes ?


« Cependant, Maître, même si le soldat avec son épée est plus vulnérable, en un certain sens, que le Mage, il peut être issu de n’importe… Enfin, n’importe qui peut devenir soldat… Du moins, beaucoup plus de monde peut suivre cette voie, comparée à celle de la magie, qui est plus élitiste. Nous sommes bloqués par notre potentiel de naissance, tandis qu’un forgeron, un couturier, un archer, pourra toujours continuer de s’améliorer, quelles qu’aient pu être ses capacités de départ.
Dans votre sang coule le grand potentiel magique de votre Famille, mais pour la plupart des gens, celui-ci est moindre, voire que ceux qui auraient un bon niveau ne peuvent suivre des leçons. »



Peut-être était-ce parce qu’il n’avait pas eu de vrai repas depuis des jours, mais il lui semblait que son odorat s’était affiné, car du couloir lui parvenait un délicieux fumet, qui lui fit prendre conscience à quel point il était affamé… Et qui provoqua une bruyante protestation de son estomac.


« Hem… Je suis navré, Maître… »
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeMar 20 Aoû 2013 - 17:48

S'il était un abruti incapable de rester en place devant un Kohan, au moins le dragonnier avait-il le mérite de faire preuve de curiosité à l'égard de ce qu'il ne connaissait pas ou peu. Quand on lui avait demandé de venir prendre soin du dragonnier victime d'une attaque vampirique, Faudar avait craint de trouver devant lui un jeune homme écervelé imbu de lui-même : à seulement vingt-trois ans, beaucoup auraient rapidement conclu que pour avoir été choisi par un dragon, ils ne pouvaient qu'être parfaits en tout. Aussi fut-il soulagé de voir qu'il n'en était rien, même si le vieil érudit ne s'était pas totalement trompé sur le côté écervelé, Amyelenor demeurait humble et conscient de ses faiblesses, ouvert également aux possibilités qui lui étaient données de s'améliorer, même s'il manquait clairement de confiance en lui.

" Oui, la magie existe en chaque chose, c'est d'ailleurs ce qui donne son pouvoir au mage. Lorsqu'un magicien lance un sort, il ne fait que manipuler cette magie ambiante, il la concentre ou la relâche, la délie ou l'enserre, il altère les flux d'énergie qui la compose en fonction de l'effet désiré, et plus cet effet est puissant ou complexe, plus ces manipulations sont délicates et éreintantes pour l'esprit. "

Et il aurait préféré en rester là, mais s'il avait accueilli avec pédagogie les interrogations de son patient, il fronça sévèrement les sourcils devant la dernière déclaration que venait de prononcer le jeune homme. L'Homme n'a jamais souffert de la disparition de la magie. Fallait-il qu'il soit aveugle pour énoncer pareille ânerie avec une telle aisance. Dracos, vivement que la Lame Noire soit remise sur pied, les doigts du mage pianotant sur le manche de bois de son bâton dénotaient physiquement cette impatience. Des coups de bâton se perdaient, nul doute qu'une fois le dragonnier rétabli, le front de ce dernier et Tinehtelë ne manquerait pas d'occasion de faire plus ample connaissance.

" Tu établis comme acquis un fait dont tu n'as pas qu'une compréhension limitée. Oui, la magie s'est affaiblie avec le départ des dragons, mais remercions le Dracos qu'elle ne se soit pas éteinte et que les dragons nous soient revenus avant qu'il ne soit trop tard, car c'est uniquement pour cela que les hommes n'ont pas eu à souffrir de la dégradation de la magie. N'oublie pas que s'il est prouvé que les elfes et les vampires ne peuvent survivre sans la magie qui les imprègne, la question de savoir ce qu'il adviendrait des Hommes si la magie d'Armanda venait à disparaître totalement demeurait jusqu'à il y a peu encore l'un des plus grands mystères de notre ère. Plusieurs générations de brillants cerveaux ont longtemps réfléchis sur cette question, et la réponse n'a pu être apportée qu'il n'y a quelques mois à peine. De tes propres mains, encore bien. "

Et comme son jeune disciple ne semblait pas encore comprendre de quoi il s'agissait, Faudar reprit plus sévèrement encore :

" Tu as pourtant lu comme moi le grimoire d'Alderick, sombre inconscient, n'en as tu donc rien retenu ? Il y est décrit comment un monde dénué de toute magie sombre pour ne devenir que mort et désolation, un sol aride et stérile, un ciel constamment obscur dont les nuages ne délivrent nulle pluie, crois tu vraiment que les hommes survivront longtemps lorsque les champs ne donneront plus le blé qui les nourri ou que les rivières qui les abreuvent se seront asséchées ?

Il ne faut surtout pas sous-estimer l'importance que la magie occupe dans le monde que nous connaissons aujourd’hui : si les mages sont les premiers affectés par ses évolutions, tous ont à en subir les conséquences tôt ou tard. "


L'érudit fut soudain pris d'une quinte de toux grasse qui l'obligea à se racler bruyamment la gorge. Lorsqu'il eut récupéré, il garda le silence un moment avant de reprendre ses explications d'une voix radoucie.

" Pourquoi vouloir résumer le mage à la seule puissance de ses sorts ou à l'étendue de son pouvoir ? Être magicien ne se résume pas au fait d'être capable de lancer des boules de feu, de manipuler la foudre ou de faire trembler la terre. Le potentiel magique d'un être n'est une limite que pour celui qui pense à la magie comme à une arme et qui ne voit en elle qu'un moyen de gagner en force. A de rares exceptions près, tous les Armandéens sont dotés du potentiel nécessaire pour utiliser les sorts les plus courants, il n'en faut pas plus pour s'exercer et profiter des bienfaits que nous offre la magie. Il y a donc bien plus de mages que d'artisans ou de guerriers réunis, apprendre la magie n'est simplement pas différent de tout apprentissage : pour apprendre, il faut ..."

Le reste de la phrase fut couvert par les clameurs d'un estomac affamé. Haussant un sourcil, Faudar balaya d'un geste de la main les excuses de son patient.

" Navré ? D'avoir besoin de manger pour vivre ? Ne sois pas ridicule, si quelques gargouillis d'estomac suffisent à ... "

De nouveau, le mage fut interrompu bien que cette fois les tourments gastriques du dragonnier ne soient pas en cause. Que du contraire d'ailleurs, puisqu'il s'agissait ni plus ni moins que du serviteur apportant ce que le conseiller avait réclamé un peu plus tôt. Portant à bout de bras un grand plateau argenté, sur lequel étaient disposés l'eau, le jambon, le pain et le vin, un jeune garçon d'une quinzaine d'années fit son entrée dans la chambre pour venir déposer le plateau sur la table non loin de Faudar. Celui-ci tendit sa main ridée vers le pichet de vin et s'en saisit pour le déposer près de lui, avant de demander au petit gars d'apporter le plateau à proximité du lit d'Amyelenor.
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeVen 30 Aoû 2013 - 17:36

Pour quelqu’un qui avait passé sa vie à manipuler ce qui l’entourait avec des mains, dans le plus pur esprit matérialiste, il était difficile d’imaginer que l’on pouvait toucher, compacter, jouer avec quelque chose d’impalpable, quelque chose n’existant pas physiquement parlant. Car la magie, l’énergie, était un peu comme l’air. Présente autour de vous, mais incolore, inodore, et surtout, impossible d’attraper dans sa main comme on le ferait d’une épée, ou de n’importe quoi d’autre. Bien que sa définition des termes « esprit » et « âme » ait changé, évolué, depuis qu’Atalos et lui s’étaient unis, Amyelenor avait toujours du mal à percevoir de quelle manière un esprit, tout aussi inexistant dans le plan physique, pouvait manipuler la magie. Quoique, peut-être était-ce là le secret ? Ce qui est dans un plan ne peut que toucher ce qui se trouve dans le même plan, et pas un autre.

A peine le Mage reprit-il la parole qu’Amy sut qu’il avait dit une bêtise plus grosse que lui… Non, plus grosse qu’Atalos et lui réunis. Dans une voix où une importante réprimande grondait, Faudar détruisit sa précédente déclaration en quelques mots, comme le ferait un trébuchet d’un rempart de bois. Selon lui, les Hommes manquaient d’un recul suffisant pour savoir ce qu’il adviendrait d’eux si la magie en venait à disparaître complètement. Et pourtant, difficile de ne pas en arriver à la conclusion qu’Amyelenor avait faite, en voyant à quel point sa race dépendait peu, à première vue, de la magie. Le feu du forgeron n’était pas magique ; la flèche de l’archer n’était pas guidée par celui-ci une fois qu’elle quittait l’arc ; …

Mais de quoi parlait donc le vieil homme ? Comment avait-il pu apporter la réponse, lui qui n’avait jamais participé à aucune réunion de ce genre avec des Magiciens. Il était un soldat, pas un Mage ni un théoricien. Et son sourcil haussé d’incompréhension accentua encore la mauvaise humeur du vieil homme, qui semblait de plus en plus perdre sa patience. Et au vu de la manière dont il tripotait son bâton, le moment n’était plus très loin où Amy allait s’en prendre quelques coups, et ni son statut de Lame Noire, ni celui de Dragonnier, ne l’en mettrait à l’abri.

Ainsi, il parlait du Grimoire ! Vu sous cet angle, il n’avait pas tort de dire que c’était lui qui l’avait ramené, bien que sur le coup, cela l’avait bien peu marqué, tant la bataille avait été intense et les pertes nombreuses. Oui, il l’avait lu, également, mais il n’en avait retenu que le passage sur Dévoreuse, y voyant là peut-être un moyen de mettre définitivement un terme à cette guerre, en exterminant leurs séculaires ennemis. Car dans l’immédiat, il n’y avait que cela qui l’intéressait : gagner cette guerre et permettre aux Impériaux de vivre en paix. L’on pourrait dire qu’il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, qu’il ne pensait pas assez aux conséquences d’utiliser un tel pouvoir, et peut-être était-ce vrai, mais quelque fois, l’on était obligé de recourir à de tels expédients si l’on voulait survivre. Et, au fond de lui-même, une petite voix, qui n’était pas sans lui rappeler celle de son interlocuteur, se fit entendre : « Survivre, oui, mais à quel prix ? »

La suite des explications de Faudar lui fit prendre conscience d’une chose. Tous deux avaient des visions très différentes de ce qui faisait un Mage. Oui, Amyelenor ne voyait ces derniers que comme des Mages de Guerre, ou des Guérisseurs, en fait, mais ne comptait pas comme magicien les lointains villageois qui savaient l’utiliser un peu pour adoucir la rudesse de leur vie quotidienne. Faudar et lui-même ne pensaient pas du tout de la même manière ; l’un avait des décennies de sagesse et d’érudition derrière lui, l’autre n’était encore jusqu’à peu qu’une Lame Noire ayant passé la plus grande partie de sa vie à manier l’épée. La constance de l’ébène face à l’inconstance du feu. La sagesse de l’âge face à la fougue de la jeunesse.

Lorsque son ventre gargouilla de protestation d’être resté vide aussi longtemps, Faudar fit un geste de la main, qu’il interpréta d’abord comme agacé, mais qui en fait ne l’était pas, s’il se basait sur ce qu’il lui dit juste après, quant au fait de ne pas s’excuser pour quelque chose qu’il ne pouvait contrôler. Certes, ses excuses avaient été futiles, mais le bruit de son estomac avait suffi à faire s’interrompre le vieil homme, ce que lui considérait comme étant quelque chose d’extrêmement impoli. Mais si Faudar ne l’avait pas mal pris, tant mieux, après tout, car cela lui éviterait de le contrarier une nouvelle fois.

Et, comme si du fin fond des cuisines, quelqu’un avait senti sa faim et avait en très peu de temps préparé un repas, l’on vint frapper à la porte de la chambre. Sacrée coïncidence, mais quelle que soit la manière dont son repas était venu à lui, Amyelenor était reconnaissant envers celui qui en avait fait la demande et ceux qui l’avaient préparé. Aiguisé par plusieurs jours sans manger, son odorat devenu sensible le fit saliver à l’avance. Ce n’était pas un grand repas, juste du pain et du jambon – tout obnubilé qu’il était par celui-ci, il ne remarqua pas le flacon de vin qui se retrouva devant Faudar – mais pensa quand même à remercier le jeune homme, lequel ne repartit pas sans avoir longuement regardé Atalos. Celui-ci était toujours un sujet de curiosité pour les petites mains du Palais. Mais, aussi alléchant fut le repas et intense sa faim, il voulait avant toute chose répondre à l’homme pour ne pas le laisser dans le vent.



« Nous avons deux conceptions différentes de la chose, Maître, et la vôtre a derrière elle une argumentation plus fondée que la mienne. Je suis navré si mes mots vous ont offensé, car ce n’était pas là mon intention. Mon esprit est beaucoup trop ancré, certainement, dans la discipline militaire, et comme je n’ai que très peu fréquenté des Mages, sans doute ne réalisé-je pas à quel point la magie est ancrée dans nos vies.
Il m’est certes difficile d’imaginer qu’un jour Armanda devienne un continent identique à l’Alayia, mais si jamais la magie venait à disparaître une nouvelle fois, je suis persuadé que les Hommes réussiront à trouver une solution. La Confrérie du Dragon Blanc ne manque pas d’érudits, et nul doute qu’à travers l’Empire se trouvent des personnes plus que compétentes. Lorsque la race humaine est acculée, les Hommes sont capables de formidables prouesses, j’en ai eu de beaux exemples à Feusacré, dans une « moindre » mesure. »



Amyelenor s’interrompit, essayant de se persuader que ce qu’il allait dire ensuite lui vaudrait très certainement une remontrance sans doute très brutale, chercha un peu de réconfort dans la calme présence de son Lié, puis reprit.


« Si votre analyse est vraie, les Alayiens ont trouvé, volontairement ou involontairement, le moyen de faire disparaître la magie de leur terre. Si eux en ont été capables, pourquoi pas nous ? Je veux dire… Je ne souhaite pas qu’elle disparaisse de manière définitive et totale, mais juste suffisamment pour emporter avec elle les Vampires. Si nous arrivons à comprendre comment ce peuple d’outre-mer s’y est pris, je suis sûr que nous aurons un avantage stratégique indéniable, et qui mettrait un terme à cette guerre, nous laissant tout le loisir de reconstruire par la suite. Si nous arrivions à enfermer les Vampires dans un lieu dénué de toute magie, alors nous aurions un moyen de les exterminer en masse avec un minimum de pertes dans nos rangs. »


Peut-être s’était-il enflammé, et sans doute était-ce le cas, car il voyait déjà se peindre sur le visage de Faudar un air de réprobation très – trop ? – marqué.
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeMar 10 Sep 2013 - 20:36

Faudar conserva un mutisme strict tout le temps que dura le discours du dragonnier alité. Lorsque ce dernier se tut finalement, le vieil homme se contenta de lui indiquer du doigt le pain et le jambon.

" Mange donc un peu, tête de mule, sans quoi tu vas tomber d'inanition avant la fin de cette conversation. "

Sans détourner son visage de son patient, il fit ensuite couler délicatement le vin qu'il s'était fait apporter dans un verre à pied posé non loin de lui. Tandis qu'Amyelenor mangeait, le maître mage porta son verre devant ses lèvres, humant quelques instants le parfum fruité du liquide écarlate qu'il s'apprêtait à déguster. L'alcool n'occupait assurément pas une place prépondérante dans son alimentation, mais le cépage dont provenait ce vin était réputé dans tout l'Empire et Faudar appréciait d'en savourer quelques gorgées à l'occasion. Or, après les semaines qu'il avait passée au chevet du malade, le voir aujourd'hui suffisamment vigoureux pour se redresser stupidement de son lit et se prosterner devant la princesse était le signe d'un succès qui méritait bien quelque récompense.
L'érudit attendit que le dragonnier eut commencé à se restaurer avant de finalement consentir à lui répondre.

" Tu es encore jeune et naïf, dragonnier, mais je ne doute pas que le temps et l'expérience te seront bénéfiques. L'optimisme dont tu fais preuve est louable, mais prends garde à ne pas te laisser aveugler par ta foi. L'être humain est certes capable du meilleur, n'oublie cependant jamais que nous sommes tout autant, et peut-être même plus facilement, capable du pire. Tu sembles te conforter avec l'idée que dans l'adversité, les Hommes s'uniront pour construire, mais quelles raisons as-tu de croire qu'ils ne préfèreront pas s'entredéchirer pour en tirer des profits personnels ? La disparition de la magie serait un bouleversement tel qu'il est impossible d'en prédire avec justesse les conséquences. Lorsque tu considères un tel évènement, il te faut certes envisager les issues positives, sans quoi tu succomberais rapidement au désespoir, mais tu ne dois pas pour autant négliger les possibles issues négatives, sous peine de commettre de terribles erreurs de jugement sans être préparé aux conséquences. "

Le mage s'interrompit le temps de boire une gorgée de son vin, puis reprit :

" Et c'est exactement ce que tu fais en espérant trouver le moyen d'affaiblir la magie, même partiellement. Manipuler la magie pour nous en servir est une chose que nous avons apprises au fil des siècles, des millénaires même. Mais créer ou détruire la magie est un acte autrement plus difficile, qui requiert des connaissances et une puissance qui vont bien au delà de ce que tu peux imaginer. Avant même d'étudier la possibilité d'user d'un tel pouvoir, il nous faut en étudier les innombrables conséquences. Qu'adviendrait-il si ce pouvoir échappait à notre contrôle et se répandait dans tout Armanda ? Que se passerait-il si celui ou ceux à qui cette puissance est confiée se trouvaient pervertis et décidaient d'en faire usage pour leurs profits personnels ?

La fougue de la jeunesse coule dans tes veines, je sais que si je te le demande, tu seras prêt à tout pour vaincre nos ennemis, jusqu'à donner ta propre vie. C'est là une illusion dont se berce bien des soldats pour trouver le courage de monter au front, mais, mon jeune apprenti, c'est oublier un peu vite que tu n'es plus seul dans l'équation. "


A ces mots, le dragon doré étendu aux côtés du lit de son lié laissa entendre un grognement, sans pour autant relever la tête ni même ouvrir ses yeux d'or qu'il conservait clôt.

" Alderick nous a livré son passé pour que nous ne commettions pas les même erreurs que lui, et tu te jettes la tête la première dans ces mêmes égarements. Lorsque tu seras rétabli, tu iras relire le grimoire, avec plus d'attention cette fois. Car ce pouvoir que tu convoites pourrait certainement détruire nos ennemis, mais les vampires ne sont pas les seuls êtres de magie à fouler ces terres. Si tu es prêt à risquer ta vie, la question qu'il faut te poser désormais est de savoir si tu es prêt à risquer la vie de ton lié de la même façon... "

En ayant terminé, Faudar vida son verre et s'appuya sur son bâton pour se relever.

" Mais pour l'instant, tu as besoin de repos, nous n'avons déjà que trop parlé et maintenant que ta vie n'est plus en danger, il me faut reprendre mes études. Nous reparlerons de tout cela lorsque tu seras remis sur pieds, dragonnier. "
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MessageSujet: Re: Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Retour de l'Autre Monde [Faudar Adroared, Libre] [TERMINE] Icon_minitimeSam 14 Sep 2013 - 10:40

[HRP : Courte conclusion, mais comme je ne pouvais pas te répondre... ^^" ]



Du haut de ses quelques vingt printemps, de son statut de Lame Noire et de son honneur d’être lié à un Dragon, Amyelenor ne se serait jamais attendu, au grand jamais, à se faire réprimander pour ne pas avoir mangé son repas comme un enfant par sa nourrice. Si celui qui lui avait fait la réflexion avait été un autre que Faudar, sans doute aurait-il éclaté de rire ou, du moins, souri. Mais quelque chose lui disait qu’il valait mieux éviter, et obtempérer en silence et sans tarder. Peut-être le ton employé, allié à l’expression du visage du Mage, pas menaçante mais presque.

Après que quelques bouchées eurent rejoint son estomac vide, qui accueillait avec délice ces mets consistants après tant de jours de privation forcée, le vieil homme commença à lui répondre, un verre de rouge à la main. La vision du vin lui remit en tête ce fameux soir où, au retour de la Forêt Elfique accompagné d’Atalos, il avait fêté cela avec ses frères et sœurs d’armes, et où… Non, il valait mieux ne plus penser à cela… Du reste, il n’avait plus jamais vu le Noble en question.

Amyelenor était un idéaliste. Oui, il voyait toujours le verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide, mais son conditionnement militaire, et plus récemment, d’Officier à responsabilités, le voulait, car s’il voulait que ses hommes continuent d’avoir un moral d’acier, lui-même n’avait pas le droit de se laisser aller, ne serait-ce qu’une seconde, au désespoir. Lorsque l’esprit va mal, tout le corps suit le même chemin. Un dépressif, ou une personne découragée, ne faisait pas un bon soldat, ou même un artisan.

Faudar parlait d’une possible perte de contrôle du pouvoir de la Chevalière. Oui, c’était possible, mais il persistait à penser qu’aux mains d’un groupe d’élite composé des Lames Noires les plus fidèles, un tel pouvoir resterait en sécurité. Il ne faisait pas tellement confiance aux Larmes d’Alderick, justement à cause de leur indépendance vis-à-vis de l’Empire. Un groupuscule puissant libre de toute obédience pouvait constituer un énorme danger, tandis que des Lames n’iraient jamais trahir ni l’Empereur, ni l’Empire.

Seulement, oui, jusqu’à présent, Amy aurait sacrifié sa vie sans hésiter un seul instant pour son devoir, mais le Maître Mage mettait le doigt sur un point d’importance. Atalos était un être vivant et conscient à part entière, dont le destin était lié au sien. Si égoïstement, il décidait de mourir pour accomplir sa mission, il entraînerait avec lui dans les limbes de l’autre monde son Lié. Non, désormais, il n’avait plus le droit d’agir ainsi. Jusqu’à aujourd’hui, c’est vrai, il n’y avait jamais réellement pensé, mais il fallait changer cela. Sa manière de penser et d’agir avait trop souvent failli coûter la vie à Atalos, cette fois-ci dépassant les précédentes, encore qu’à Feusacré…



« Bien, Maître, je viendrais vous voir sitôt que vous m’autoriserez à quitter ce lit. »


Le soldat reposa la tête sur son oreiller, pressant son esprit contre celui de son Lié, tout en le regardant dormir, ou du moins, garder les yeux fermés. La venue d’Atalos dans sa vie remettait beaucoup de choses en question, en effet. De grands pouvoirs entraînent de grandes responsabilités, et les premières de celles-ci étaient relatives à Atalos. Il n’avait pas le droit de mettre sa vie en jeu comme il le ferait de la sienne. Tandis qu’il se plongeait dans ses pensées, Amy regarda le ciel par la fenêtre. Oui, bientôt, …
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