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Lören ARCAË

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AuteurMessage
Lorenz Wintel
Lorenz Wintel
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Mes compétences
Compétences
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Lören ARCAË Left_bar_bleue0/10Lören ARCAË Empty_bar_bleue  (0/10)
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Fondatrice

Lören ARCAË Empty
MessageSujet: Lören ARCAË Lören ARCAË Icon_minitimeMar 16 Juin 2015 - 19:39


ARCAË LORËN


"La fin justifie les moyens"
Machiavel



Compétences

    Caractéristiques (clic) :
    Physique :
  • Force physique : Faible
  • Agilité : Moyen
  • Furtivité : Moyen
  • Réflexes : Moyen
  • Endurance : Faible
  • Résistance : Moyen
  • Beauté : Faible

    Mental :
  • Force mentale : Moyen
  • Patience/self contrôle : Bon
  • Perception : Moyen
  • Intelligence : Très bon
  • Arrogance : Moyen
  • Gentillesse : Faible
  • Prestance/charisme : Maître
  • Mémoire : Bon

    Combat :
  • Epée : Bon
  • Dagues, et poignards : Aucun niveau
  • Armes d'hast : Aucun niveau
  • Armes contondantes (bâtons, masses, ...) : Aucun niveau
  • Hache : Aucun niveau
  • Faux : Aucun niveau
  • Fouet : Aucun niveau
  • Art du lancé (poignard, petite hache...) : Aucun niveau
  • Art de la parade (bouclier ou arme) : Aucun niveau
  • Arc : Aucun niveau
  • Arbalète : Aucun niveau
  • Mains nues/pugilat : Aucun niveau
  • Dressage : Moyen
  • Equitation : Bon

Identité


  • Race : Vampire

  • Nom : ARCAË

  • Prénom : LORËN

  • Surnom(s) :

  • Titre : à acheter si vous le souhaitez

  • Date de naissance : 1604 de l’âge d’argent

  • Age réel : 153

  • Age vampirique : 122

  • Lieu de naissance : Aldaria

  • Lieu de vie : Le protectorat

  • Rang social : Bourgeoisie

  • Poste/emploi : Intendant

  • Guilde : Aucune


Equipement et magie
  • Arme principale : Loren n'aime pas se "salir" les mains, donc il évite autant que possible de devoir se servir de son arme ou se battre, d'autant que ce dernier possède une force physique et une endurance inférieures à la moyenne des vampires. Mais il possède néanmoins une épée, assez classique appelé "l'épée de vérité", ne possédant aucun pouvoir particulier. Et grâce à un entrainement assidu, il possède un "bon" niveau et peut donc se défendre si besoin.




  • Autres objets : Une flûte ordinaire, Loren a découvert un jour, qu'il savait en jouer, ce qui serait lié à son passé d'humain, notamment son enfance et son adolescence. Elle pourrait favoriser certaines réminiscences.

    Une armure vampirique qu'il garde dans ses bagages mais qu'il n'aime pas trop porter, sauf nécessité.

    Des vêtements humains de bonne qualité car Loren malgré qu'il ne soit pas un premier prix de beauté reste un vampire coquet. Il possède également un matériel de couture pour confectionner ses propres habits, raccommoder ou faire de la broderie pour se détendre en dégustant un bon verre de sang.


  • Alignement : Neutre tendance maléfique

  • Totem : totem et niveau, cette partie sera remplie par le staff

  • Style de magie principal : Ténèbres

  • Puissance magique innée : Correct

  • Niveau magique :A ne pas confondre avec la puissance magique innée, il s'agit ici du niveau de magie que possédera votre personnage au moment où vous allez commencer à jouer. Ce niveau est bien sur étroitement lié à la puissance magique innée (si vous avez un faible niveau de naissance vous ne serez forcément jamais un très bon mage). Ne remplissez pas cette partie, cette décision revient au staff mais notez bien que vous pourrez faire évoluer ce niveau au fil du jeu.




Physique et caractère

  • Physique : Grand, Loren possède une silhouette filiforme et racée. Son visage au teint diaphane est fin, allongé, avec des pommettes saillantes et des joues légèrement creusées. Ses cheveux d'un noir de jais, aussi sombres qu'une nuit sans lune, sont brillants et lui arrivent un peu en dessous des épaules.

    Il a des yeux mordorés, en forme d'amande, un nez droit et des lèvres minces qui arborent souvent un sourire moqueur ou une moue méprisante. Selon son humeur ou la personne en face de lui, il peut afficher un visage très expressif ou au contraire impassible et indéchiffrable.

    Souvent vêtu de vêtements fuligineux, qui accentuent son aspect inquiétant, Loren suscite de prime abord une certaine méfiance. Néanmoins, il lui suffit généralement d'ouvrir la bouche et de faire entendre sa voix suave aux accents veloutés, à la fois douce et grave pour dissiper cette première impression voire charmer son interlocuteur ou son auditoire.

    Ce n'est pas que Loren soit "laid" c'est plutôt qu'il n'a pas un physique facile et qu'il conserve de sa vie humaine de nombreuses cicatrices sur le corps et quelques unes sur le visage.

    En dépit de ses traits atypiques, ne correspondant pas aux critères classiques de beauté, le vampire est pourvu d'un énorme charisme, dont il use sans vergogne pour captiver les "proies" sur lesquelles il a jeté son dévolu. A la fois fascinant et inquiétant, il dégage un charme ténébreux, une aura de mystère qui rappelle la froide beauté lunaire.

    D'aspect calme, Loren se déplace de manière furtive et marche à pas feutrés. Il n'est donc pas rare de le voir apparaître de manière inattendue derrière soi ou adossé de manière nonchalante contre un mur, occupé à espionner une conversation ou à scruter une scène de son regard adamantin.

    Le vampire possède des mains longues et fines ainsi des gestes élégants et contrôlés. Généralement, il s'habille avec goût, de manière sobre et raffinée, avec des étoffes de bonne qualité, choisies dans des teintes foncées, du noir la plupart du temps. Loren possède une force physique et une résistance inférieures à celles de la moyenne de ses congénères, mais il compense ses points faibles grâce à son charisme et à sa ruse.

  • Caractère : Séducteur dans l'âme, Loren possède un besoin viscéral de plaire, ce qui représente un jeu pour lui, n'hésitant pas à multiplier les conquêtes et adepte du libertinage. Il ne croit pas à "l'amour", encore moins pur et désintéressé, qui ne représente à ses yeux qu'une chimère, une simple "astuce" de la nature pour perpétuer l'espèce ou dissimule un désir égoïste de posséder l'autre pour satisfaire ses propres besoins.

    Très ambitieux, il est prêt à tout pour obtenir ce qu'il désire, en utilisant les armes à sa disposition, son charisme, sa langue bien pendue et l'exploitation des faiblesses de ses adversaires. Le vampire n'hésite pas à utiliser la ruse, la perfidie et la manipulation pour parvenir à ses fins.

    Véritable charlatan n'hésitant pas à berner les autres ou à exploiter les plus faibles, il se dédouane en affirmant que ce n'est pas personnel mais les affaires. Loren n'hésite pas non plus à mentir, à être hypocrite et mielleux lorsqu'il désire se montrer sous un jour favorable ou à faire preuve de médisance ou acerbe envers ses rivaux.

    Loren se veut parfaitement rationnel, se méfiant des émotions, qui pour lui ne représente qu'un facteur d'instabilité et préfère utiliser une analyse froide et méticuleuse pour juger les êtres ou les situations. Pourtant, bien qu'il se refuse à l'admettre ou les réprime violemment, il lui arrive d'éprouve des sentiments, souvent très ambivalents.

    Ses relations avec autrui résultent davantage de "savants calculs" afin d'obtenir ce qu'il désire, se faire bien voir ou octroyer certains avantages plutôt que d'un attachement affectif. Loren prétend n'avoir d'affection ni même d'intérêt pour quiconque hormis lorsqu'il s'agit de liens "utilitaires". Très méfiant, il ne se confie ni même ne révèle ses véritables intentions à quiconque, estimant qu'il s'agit-là d'une marque de faiblesse.

    Loren considère que la fin justifie les moyens et n'hésite pas à montrer très pragmatique voire machiavélique pour atteindre ses objectifs. Par ailleurs, il est très individualiste et ne se préoccupe que de sa propre personne, malgré qu'il soit capable d'afficher une "façade" de désirabilité sociale. Cela peut l'amener à donner en public l'image d'un individu altruiste, généreux, intéressé par le bien d'autrui, ce qui est un leurre.

    En outre, il se montre très sceptique voire cynique envers toute forme d'idéaux de paix, de fraternité, de justice, d'amitié, estimant qu'il s'agit d'absurdités et qu'il faut faire preuve de lucidité vis-à-vis de la réalité. De son point de vue, le monde est dur et cruel; si on veut survivre, il faut être capable d'être meilleur que ses adversaires sous peine de se faire écraser. Loren estime également qu'il existe et existera toujours des dominants et des dominés, et préfère faire partie de la première catégorie plutôt que de la seconde.

    Toutefois, le vampire n'use jamais de méchanceté "gratuite" et ne s'en prend qu'à ceux qui se mettent en travers de sa route ou envers qui il éprouve une franche inimitié. Dès lors, il peut s'associer à des causes "justes" pour peu qu'il estime que celles-ci servent son intérêt personnel.

    Dépourvu d'idéal, Loren se montre aussi très critique envers les valeurs morales, estimant que celles-ci sont très relatives, dépendent du contexte géographique, de la personne ainsi que de l'époque. Du reste, les vainqueurs imposent toujours leurs valeurs comme étant les plus justes, après tout la raison du plus fort est la meilleure, n'est-ce pas ? Le bien ou le mal ne sont finalement qu'une question de point de vue.

    Néanmoins, bien que se voulant froidement lucide et dépourvu d'illusions, il tempère son désenchantement de l'existence par son sens de l'humour. Il apprécie de mettre en évidence les aspects comiques ou absurdes des situations ou des comportements.

    Très matérialiste, il désire amasser plein de richesses et flairer les bons-plans, essentiellement pour le plaisir de gagner et afin de tromper l'ennui de son existence d'immortel, dépourvue de la moindre finalité et de sens.

    Dès lors, il a décidé d'occuper son temps car l'éternité c'est long, surtout vers la fin, en profitant des plaisirs charnels, matériels et d'une série de loisirs. Très hédoniste, il aime le sang, même si depuis son arrivée dans le Protectorat, Loren soit en quelque sorte devenu "végétarien" et boive le sang provenant de dons. Loren aime aussi beaucoup les femmes et ces dernières le lui rendent bien. Jeunes, elles n'en sont que plus fraîches et appétissantes, vieilles elles possèdent l'attrait que leur confère leur "sagesse".

    Du reste, c'est parfois dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes. En outre, il ne recherche pas spécialement des vénustés, estimant que les belles femmes servent essentiellement à dicter les statues mais que l'attrait physique et/ou gustatif dépend de bien d'autres facteurs.

    Le vampire possède aussi un important sang-froid et est un excellent comédien capable de s'adapter aux personnes et aux situations, en enfilant un masque différent. Par ailleurs, celui-ci fait preuve d'une grande patience, capable de guetter une "proie" ou une affaire pendant un très long laps de temps. Après tout il a l'éternité devant lui.

    Très prudent, il veille à ne jamais trahir ses véritables sentiments, ni à exprimer une parole qu'on pourrait retourner contre lui. En revanche, Loren tente de mettre les autres en confiance, de les amener à se confier à lui pour apprendre leurs "secrets" et découvrir leurs failles.

    Fin, rusé et cultivé, il considère n'importe quelle situation ou expérience comme une opportunité pour en retirer un enseignement, noter un détail, même insignifiant, mais qui pourrait se révéler crucial par la suite.

    Aime: Il aime profondément la lecture, le sang, les femmes, manigancer, obtenir ce qu'il veut par n'importe quel moyen. Jouer de la flûte, faire de la couture, jeux de hasard.

    Déteste: Voir son "jeu" percer à jour, que quelqu'un se mette en travers de sa route ou marche en travers de sa route. "l'amour", "l'amitié", "la justice", "la fraternité" et toutes les autres "berceuses" qu'on chante aux "simples" d'esprits. Perdre le contrôle d'une situation ou se faire "avoir". D'ailleurs, il veille à avoir des "oreilles" et des "yeux" partout, même s'il doit pour cela payer des hommes de main afin d'espionner ses adversaires. L'autorité et les règles, sauf s'il peut en user à sa guise ou les contourner.



Mes liens

La Triade : le vampire s'est souvent retrouvé confronté à ces derniers et a essayé de les "arnaquer" mais sans succès. Mais patience, la roue finira peut-être par tourner...

Arianne Castel : Jolie humaine, un peu naïve que Loren a "sauvé" à deux reprises et flirté mais depuis lors la jeune fille se dit amoureuse et veut être transformée pour rester avec lui pour l'éternité. A l'aide !

Lorenz Wintel: Au début, Loren a tout fait pour se faire apprécier de ce dernier afin de s'élever dans la hiérarchie sociale et protéger sa vie. Cependant, le joug du prince des vampires lui est devenu au fil du temps de plus en plus insupportable. Mais très prudent, il n'a rien fomenté ni tenté de s'enfuir durant des longues années sachant que c'était suicidaire et attendant son heure. Il finira par trahir Lorenz et rejoindra le protectorat afin d'être libre et surtout car il savait que le prince ne pourrait pas le pourchasser là bas.

Kyliam Wallam: un jeune vampire renégat envers qui Loren éprouve des sentiments ambivalents, mélange d'admiration pour son courage face à Lorenz mais ne partageant pas ses idéaux qu'il trouve trop utopiques.

"Le cheval": un destrier noir vampirique .



Derrière l'écran

  • Petite présentation : Parlez nous de vous, rien n'est obligatoire mais pourquoi ne pas nous donner votre prénom, votre âge, vos passions ? C'est plus sympa de se connaître un peu !

  • Rythme rp : Avez vous bien compris que vous êtes ici sur un RPG à rythme rapide ? oui Vous engagez vous à respecter ce fait ? oui

    Combien de temps mettez vous à répondre à vos rps en général ? ça dépend mais jamais hors délai.

  • Particularités rp : Avez vous des difficultés particulières (style, orthographe, longueur...)

    êtes vous disposés à aider des joueurs débutants le cas échéant ? oui

    Tiens d'ailleurs, débutez vous ou êtes vous un vieux briscard dans le monde du rpg ?

    débutante
  • Comment avez vous découvert le forum : Important pour qu'on sache si notre publicité est efficace

  • Le code du règlement :










1) Mes "Tendres" années:Période de 1604 à 1635 de l'âge d'argent

Né en 1604 dans une famille de riches commerçants d'Aldaria, Loren Arcae passa une petite enfance heureuse en compagnie de ses parents, choyé, gâté, l'enfant grandit heureux et en bonne santé. Lorsqu'il atteint l'âge de trois ans, sa mère mourut en couches en mettant au monde sa petite sœur, mort-née. Son père, fort occupé par ses affaires et n'ayant pas la possibilité de s'occuper de lui, l'envoya vivre chez son frère qui vivait à Gloria. Les années qui suivirent furent longues et difficiles pour Loren. Cet oncle était un homme austère qui ne lui témoignait pas la moindre affection mais prit soin de lui donner une bonne éducation. Quant à sa tante, une femme froide et avare, elle détesta l'enfant dès le premier instant où elle posa son regard sur lui. Chaque fois qu'il se trouvait en sa présence, elle le fixait avec une telle méchanceté que le garçonnet se mettait à pleurer. Par ailleurs, elle interdisait à ses propres enfants de jouer avec leur cousin et confisquait une partie de l'argent envoyé par son père pour subvenir aux besoins de celui-ci.

Quelques années plus tard, le père de Loren mourut alors qu'il était âgé de dix ans. Ce jour là, sa tante entra dans une violente colère estimant qu'il s'agissait d'une bouche inutile à nourrir, ôtant le pain de la bouche de sa propre progéniture. Si cela n'avait tenu qu'à elle, cette femme cruelle aurait jeté le petit garçon à la rue. Toutefois, l'oncle de Loren s'y opposa car malgré son manque de chaleur envers son neveu, il était un homme de principes et estimait que par devoir envers son défunt frère, il devait veiller sur son fils, du moins jusqu'à sa majorité.

Loren passa donc son enfance et une partie de son adolescence dans une maison à l'atmosphère glaciale, au sein d'une famille qui ne lui témoignait aucune considération. Son oncle l'ignorait la plupart du temps, sa tante ainsi que ses cousins le détestaient, et il le leur rendait bien. Pour occuper ses journées, le garçon se lança à corps-perdu dans la lecture et l'étude, obtenant des résultats très brillants pour son âge. Ce dernier appréciait également énormément la musique, surtout jouer de la harpe et de la flûte.

A l'âge de seize ans, suite à une violente altercation avec sa tante, Loren s'emporta et décida de quitter cette horrible demeure sur le champ. Il demanda à son oncle de lui donner l'héritage qui lui revenait de droit après la mort de son père et s'en alla vivre sa propre existence.

Loren partit donc, grisé par cette nouvelle liberté qui s'offrait à lui, il était enfin majeur et pouvait partir explorer le monde comme il en rêvait depuis des années. L'adolescent entreprit donc de voyager avec une caravane jusqu'à Aldaria. Là-bas, il fit connaissance de jeunes gens de son âge avec qui il sympathisa mais jeune et inexpérimenté, Loren ne comprit pas que ceux-ci n'en avaient que pour son argent. Ses "amis" se faisaient souvent invités dans les tavernes et payer des repas et des boissons coûteuses; puis quand Loren se retrouva à court d'argent, ils l'abandonnèrent à son triste sort.

Pendant plusieurs mois, il erra dans les quartiers mal-famés d'Aldaria, fauché, parfois possédant à peine suffisamment d'argent pour se sustenter. Afin de survivre dans sa nouvelle "vie", Loren comprit qu'il devait faire preuve d'ingéniosité et d'utiliser les armes à sa disposition: sa ruse, son charme et sa langue bien pendue. Grâce à cela, il put subsister tout en connaissant la misère et la dureté des bas-fonds de la ville. Cette expérience lui fit perdre le peu d'illusions qu'il entretenait quant à la nature humaine et il comprit que les beaux "principes" ne nourrissent pas un homme.

Une nuit, alors qu'il somnolait sous le portique d'une porte cochère, n'ayant pas pu trouver un gîte pour la nuit. Le garçon fut réveillé par les cris apeurés d'une femme. Prudemment, Loren se dirigea dans la direction d'où ceux-ci venaient et fut témoin d'une altercation entre un homme ivre et une jeune fille. Cette dernière tentait de se dégager de l'emprise de son agresseur qui essayait de la violenter mais ne parvenait pas à le repousser. Que faisait-elle à une heure si tardive dans cette ruelle déserte qui était un véritable coupe-gorge, surtout pour une femme seule ?

Quand elle vit Loren, celle-ci s'écria:

- A l'aide, secourez-moi !

Loren ne savait que faire, l'homme paraissait grand et costaud et il ne parviendrait sans doute pas à en venir à bout à la seule force de ses poings. Heureusement, il possédait un bâton qu'il avait ramassé dans une ruelle pour se protéger si besoin. Armé de son arme de fortune, l'adolescent asséna un grand coup sur la tête de l'assaillant pour l'assommer ou du moins parvenir à créer une diversion afin de trouver une échappatoire.

Sonné par la violence du choc, l'homme tituba, ce qui permit à Loren et à la jeune inconnue de s'enfuir et de disparaître dans les venelles obscures de la ville. Une fois hors de danger, ils se présentèrent. L'inconnue nommée Chena était issue du petit peuple et originaire d'un misérable hameau situé aux environs d'Aldaria. Poussée par la pauvreté, la jeune fille avait quitté son village natal pour chercher fortune ailleurs. Depuis son arrivée dans la cité, elle n'avait trouvé que quelques petits emplois comme blanchisseuse ou servante, avec pour seule récompense un salaire de misère. La dernière fois, l'un de ses maîtres l'avait battue et elle s'était enfuie, résolue à prendre une décision plus radicale afin de "s'enrichir", comme trouver une place dans un bordel.

- Il parait que ça paye bien, du moins mieux que de m'esquinter les mains à nettoyer des vêtements sales ou à servir des bourgeois lubriques, dit-elle en riant.

Loren regarda avec perplexité cette jeune fille guère plus âgée que lui qui parlait de vendre son corps comme si c'était la chose la plus banale qui soit. A la lueur du clair de lune, il put mieux distinguer ses traits; elle avait une jolie frimousse constellée de taches de rousseur et une chevelure d'un roux ardent. Ses grands yeux émeraudes pétillaient d'une lueur espiègle et sa bouche charnue esquissait un sourire aguicheur. Petite et mince, Chena portait une robe brune confectionnée dans une étoffe grossière.

- Merci de m'avoir sauvée Loren, est-ce que tu ne voudrais pas rester avec moi jusqu'à ce que je trouve une place quelque part ? Histoire que je me retrouve pas encore dans une mauvaise situation...

Loren haussa les épaules:

- Bah pourquoi pas, de toute façon, je n'ai rien de mieux à faire.

Le lendemain, ils firent le tour des bordels de la ville afin de voir si l'un d'entre eux n'acceptaient pas d'engager Chena comme prostituée. Durant presque toute la journée, leur recherche s'avéra infructueuse mais au moment où ils allaient renoncer et chercher un abri pour la nuit, les deux adolescents arrivèrent devant le portique d'une maison close aux portes rouge écarlate. Devant celle-ci, se tenait un homme à la mine chafouine, habillé de vêtements sombres, portant une barbe noire et dont les mèches brunes dissimulaient à moitié des yeux petits et durs.

- Qu'est-ce que vous voulez les mômes ? Foutez le camp, vous allez faire fuir les clients ! aboya t'il.

Loren s'avança en compagnie de Chena, qui intimidée se tenait dissimulée derrière lui.
- C'est pour mon amie, elle cherche un travail comme...euh...enfin, vous comprenez.
Le portier dévisagea la jeune fille avant d'éclater de rire.
- Elle ? bof, trop menue, peut-être dans quelques mois quand elle se sera un peu remplumée. Allez maintenant déguerpissez !

- Non, attendez, insista Loren, c'est vraiment important pour nous de rencontrer le gérant de cette maison close. Puis, il ajouta d'un ton enjôleur: imaginez si cette fille est embauchée, ça sera en partie grâce à vous et elle saura s'en souvenir. N'est-ce pas Chena ? dit-il en lui donnant un coup de coude.
- Bien sûr, répondit-elle en prenant un air charmeur.

L'homme les regarda avec hésitation, il semblait réfléchir.
- Allez, insista Loren d'une voix douce, réfléchissez, vous n'avez rien à perdre. Si Chena ne plait pas au tenancier de la maison close, il nous chassera et cela ne changera rien pour vous. En revanche, si elle est engagée, comme je vous l'ai dis elle saura vous témoigner sa "reconnaissance". Vous n'avez rien à perdre et tout à y gagner non ?

Cette dernière phrase sembla avoir raison de la résistance du portier et il les laissa entrer dans la maison close.

A l'intérieur, se trouvait une vaste salle enfumée, meublée avec des tables et des chaises, où des hommes étaient installés et jouaient à des jeux de dès tout en buvant des boissons alcoolisées. Autour d'eux, s'affairaient des jeunes femmes, très maquillée et vêtues de tenues aguicheuses. Deux d'entre-elles, s'approchèrent de Loren et de Chena:

La première était une grande blonde, très mince, aux yeux marrons. Elle sourit à Loren et celui-ci vit qu'elle avait des dents de lapin.

- Bonjour, dit-elle d'une voix de crécelle, tu m'as l'air un peu jeune, mais c'est pas grave, du moment que tu as de quoi payer. Tu as bien de quoi payer n'est-ce pas ?

- Euh, bien sûr, dit Loren en souriant, mais avant j'aimerais rencontrer le tenancier. Je suis...son neveu.
- Ah bon ? demanda la blonde d'un air surpris.
- Tiens c'est bizarre, je croyais qu'il m'avait dis être fils unique, ajouta la seconde prostituée, une brune un peu boulotte, aux lèvres épaisses et au nez aquilin.
- C'est parce que...comment dire, depuis qu'il est devenu tenancier de cette maison close, sa sœur l'a renié, c'est sans doute pour cette raison qu'il vous a dit être fils unique.
- Je vois, répondit la blondinette, qui n'avait pas l'air très futée. Moi aussi depuis que je me prostitue, ma famille refuse de m'adresser la parole et se comporte comme si j'étais morte.
- Oh comme c'est triste...répondit Loren d'un ton mielleux, en affectant de prendre un air compatissant. Soudain, il sentit un coup de coude dans ses côtes, et entendit Chena qui lui chuchotait à l'oreille:

- Hé Loren, qu'est-ce que tu fais ? Tu oublie pourquoi on est venu ? Laisse tomber ce laideron et allons voir le tenancier !

- Excusez moi, ravissantes demoiselles, continua Loren, votre beauté est telle qu'elle me fait oublier tout ce qui n'est pas vous. A vos côtés, le soleil, la lune et les étoiles font pâle figure et blêmissent d'envie face à la perfection de vos traits. Mais j'aimerais rencontrer mon "oncle" à présent.

- Toi on peut dire que tu sais parler aux femmes ! dit la brunette, dont les joues s'empourpraient de plaisir.
- Venez, suivez moi, continua la blonde, en faisant un clin d'œil au jeune garçon.

Loren et Chena échangèrent un regard complice, et suivirent la prostituée blonde qui leur fit monter un imposant escalier et les conduisit à travers un long couloir jusqu'à une porte à double battant.
- Voilà, c'est ici, dit-elle. Normalement, à cette heure-ci, il déteste qu'on le dérange car il est occupé à "parler" à son or. La jeune femme frappa doucement à la porte, et une voix rauque lui répondit de l'autre côté.

- Quoi ? Qui est-ce ? J'avais exigé qu'on ne me dérange pas !
- Excusez moi patron, c'est Magda, il y a deux visiteurs qui désirent vous rencontrer.
Après un instant de silence, la voix rauque et grincheuse continua:
- Hé bien, fais les rentrer !

Magda ouvrit la porte et introduisit les deux adolescents à l'intérieur d'une pièce joliment décorée. Les murs étaient recouverts de tapisseries représentant des paysages champêtres, des scènes de batailles et d'amour courtois. La lumière tenue des chandelles donnait à l'endroit une atmosphère un peu lugubre.

Au centre de la salle, derrière un bureau en bois précieux, se tenait un homme d'une trentaine d'années. A sa vue, Loren ne put s'empêcher de sentir un peu décontenancé par l'aspect physique de celui-ci; toutefois, il n'en laissa rien paraître. Le tenancier de la maison close était un homme obèse, au crâne chauve, aussi lisse que la coquille d'un œuf, et possédait un visage adipeux et bouffi. Ses yeux, petits et globuleux, étaient vairons, le gauche arborait une teinte smaragdine et le droit une couleur bleu-azur. Et comme si cela ne suffisait pas, l'homme avait un nez gros comme une patate, un peu rougeâtre, ce qui rendait son apparence encore plus grotesque. D'autant plus, qu'il portait des vêtements très bariolés, une chemise bleu et un pantalon rouge, mal assortis, évoquant irrésistiblement l'accoutrement d'un bouffon. Devant lui se trouvait un tas de pièces d'or qu'il prenait soin de disposer en plusieurs piles.

Loren dut faire un grand effort pour ne pas éclater de rire et garder un visage sérieux face à un tel spectacle.

Le tenancier de la maison close les dévisagea en les gratifiant d'une mine bougonne, apparemment furieux d'être dérangé pendant qu'il faisait les comptes des recettes de son établissement.

- Magda, qui sont ces personnes ? demanda t'il en se tournant vers la prostituée blonde.
- C'est votre neveu adoré qui vient vous rendre visite, répondit celle-ci d'un ton enjoué. Comme vous devez être content !
L'homme fronça les sourcils et les regarda d'un air soupçonneux:
- Mon neveu ? Quel neveu ? Je suis fils unique !
C'est alors que Magda fondit en larmes et dû sortir un mouchoir de son corsage pour essuyer ses yeux embués.
- Je sais à quel point c'est dur pour vous d'admettre la vérité. Moi aussi, je passe par la même épreuve. Mais ce garçon m'a tout avoué et je sais à quel point vous souffrez ! hoqueta t'elle.

Le visage du tenancier exprimait l'incompréhension la plus totale, ce qui accentuait son air bête.
- Ah bon ? Je souffre ?
- Oui parfaitement. Vous souffrez mais vous êtes trop fier pour l'avouer, répondit Magda en se mouchant bruyamment. Bon, je vous laisse fêter vos retrouvailles en famille pendant que je retourne travailler. Avant de s'éclipser, elle murmura à l'oreille de Loren:
- A plus tard, adorable jouvenceau.
- C'est quand tu veux mon lapin, répondit-il d'un ton enjôleur.

Une fois que Magda eut refermé la porte, le tenancier poussa un soupir exaspéré.
- Cette fille est complètement folle, je savais que je n'aurais pas dû l'engager ! Puis il scruta Loren et Chera avec attention avant de s'écrier.
- Bon maintenant ça suffit ! Dites moi qui vous êtes et qu'est-ce que vous foutez chez moi !
Loren garda son calme et prit la parole avec une voix douce et mielleuse.
- Mon nom est Loren Arcae et voici Chena, ma petite sœur. Nous sommes tous les deux orphelins et...

- Si tu cherches à m'apitoyer gamin, tu perds ton temps, coupa le tenancier. Je n'ai que faire des orphelins et des mendiants, ici c'est un commerce, pas une oeuvre de charité.

- Je le sais très bien, continua Loren. C'est précisément ce qui nous amène. Ma sœur a entendu parler de votre maison close, l'une des plus réputées de la ville.

Le tenancier sembla se détendre et s'installa plus confortablement dans son siège en posant ses mains sur son gros ventre rebondi. Loren sentant qu'il tenait le bon bout continua sur sa lancée afin de l'amadouer.
- Regardez, n'est elle pas à croquer ? Admirez ce corps gracile, ce regard d'émeraude, ses cheveux de feu !
- C'est vrai qu'elle est mignonne mais bon les filles de joie c'est pas ce qui manque à Aldaria...
- Mais il n'y en a pas deux comme elle. Imaginez une fille, jeune, motivée, besogneuse prête à travailler dur !
- Ca par contre ce n'est pas courant, surtout de nos jours. J'ai un mal de chien à recruter, les prostituées sont de plus en plus paresseuses. Elles ne savent pas ce que c'est que de gagner durement son pain, leur vie est trop facile. Disant cela, le tenancier prit un morceau de gâteau disposé dans un plat à côté de lui et mordit dedans à pleines dents.

Loren se décida alors à abattre une autre de ses cartes:
- C'est vrai que ça serait dommage que Chena vous échappe...
- Qu'entends tu par là ? demanda le tenancier soudain intéressé.
- Hé bien, avant de venir ici, nous avons visité d'autres bordels. Et le tenancier de la maison close qui se trouve en haut de cette rue voulait absolument engager Chena.

- hm, grommela l'homme. Je le connais c'est un charlatan, mieux vaut s'en méfier. Et tu dis qu'il était prêt à t'engager ? demanda t'il à la jeune fille.

- Oui, il semblait très intéressé ! renchérit Chena en souriant. Mais j'ai répondu que je préférai attendre encore un peu avant de donner ma réponse.

Pendant de longues minutes, le tenancier demeura silencieux semblant réfléchir à la situation.

- Je vois...hé bien je veux bien te prendre à l'essai, mais à la moindre incartade c'est la porte. Est-ce que ça te conviens ?

- Oui, répondit la jeune fille.

- Vous ne regretterez pas votre choix, poursuivit Loren. Chena est très besogneuse. Dès que je vous ai vu, j'ai tout de suite compris qu'avec une telle sagacité, un esprit déductif aussi rare que le votre, vous ne pourriez pas laisser s'échapper cette affaire.
- C'est pas faux, continua le gros tenancier dont le visage mafflu affichait un sourire béat. Toi mon garçon, tu as l'œil pour cerner les gens et ça me plait. Que direz tu de travailler aussi pour moi comme "coursier" ou homme de main ?

Loren esquissa un sourire en coin: décidément, cet homme était encore plus stupide que prévu mais les choses fonctionnaient au delà de ses espérances.
- J'accepte.
- Marché conclu ! Bienvenue à tous les deux dans mon établissement.
En redescendant en bas, Loren et Chena croisèrent le portier qui leur demanda si leur entretien avait été fructueux.
- Disons que Chena et moi allons demeurer ici quelque temps ! répondit, le jeune garçon.
- Parfait, et ma "récompense" pour avoir laisser rentrer ?
- Récompense ? Tu sais de quoi il parle ? demanda Loren en se tournant vers la jeune fille.
- Je n'en ai pas la moindre idée, répondit-elle en feignant l'innocence.
- Déguerpissez avant que je me fâche ! maugréa le portier en les fusillant du regard.

Loren et Chena s'éclipsèrent en pouffant de rire et durant les semaines qui suivirent, ils devinrent de plus en plus "proches". Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin et un soir lorsque Loren rentra dans la chambre de la jeune fille, il la trouva vide.

Magda lui apprit que Chena avait quitté la maison close car elle trouvait que son salaire n'était pas assez élevé et qu'elle espérait gagner plus dans un bordel à Gloria.
- Sois pas triste mon garçon, des filles t'en auras plein d'autres. Si tu veux, pour te "consoler" tu peux me rejoindre tout à l'heure dans ma chambre, l'un de mes clients a annulé.
Loren eut un sourire désabusé. Il se sentait un peu attristé du départ du Chena mais il saurait bien l'oublier dans les bras d'autres femmes. Après tout, elle ne représentait qu'une seule parmi tant d'autres.


Au cours des années qui suivirent, Loren continua sa "carrière" en appliquant les méthodes qui faisaient son succès. Il voyagea dans différentes villes, rencontra d'innombrables personnes et décida de se lancer dans les affaires à la fois par jeu et amour du lucre. Flairant les bons plans et prêt à tout pour se bâtir une petite fortune, l'homme s'associa à un "marchand" surnommé dans le milieu commercial, le "vieux" paddy. Petit et trapu, celui-ci était borgne, doté d'une longue barbe grise et passait son temps à râler. Toutefois, il parvenait à dégoter facilement les bons plans et possédait une solide expérience des trafics en tout genre, ce dont Loren avait besoin pour monter son affaire. Ensemble, ils accompagnaient des caravanes marchandes transportant souvent des livraisons "douteuses" destinés à des riches clients. L'existence du jeune homme se déroula sans événement majeur jusqu'à un pâle matin d'hiver...

Du sang sur la neige (Hiver 1635 de l'âge d'argent)

La neige tombait sans discontinuer depuis des heures et recouvrait les forêts alentours d'une poussière diamantée. Un vent glacé soufflait si fort que les voyageurs qui accompagnaient la caravane marchande, bien qu'emmitouflés dans leurs épais manteaux de fourrures ne pouvaient s'empêcher de claquer des dents. Loren, comme les autres, grelottait. Pourtant, il avait l'expérience d'une existence à la dure et de nombreux voyages avec des caravanes marchandes dans des conditions climatiques parfois éprouvantes. Mais jamais il n'avait connu un hiver aussi rude.

L'homme chevauchait un robuste cheval brun, en compagnie du vieux Paddy, dont le froid avait rosi les joues.

- C'est pas un temps pour conduire une caravane ! grommela t'il. On aurait mieux fait de s'arrêter plusieurs jours dans le village que nous avons traversé il y a deux jours, histoire d'attendre que le temps se réchauffe un peu. Surtout que la fille de l'aubergiste était bien jolie, gironde avec ses deux tresses blondes comme les blés mûrs.

Disant cela, il retira ses moufles et souffla sur ses doigts engourdis par le froid, espérant les réchauffer.

- Quelle idée saugrenue tu as eu Loren de vouloir continuer notre voyage plutôt que de nous arrêter ! Après tout, la livraison de marchandises pouvait bien attendre encore quelques jours. En plus, il neige tellement qu'on n'y voit rien à un mètre devant. Avec ce temps et au milieu de nulle part ça risque d'être compliqué de trouver un abri.

- Arrête de geindre, vieillard sénile, d'ici quelques heures nous serons arrivés à Gloria et tu seras bien content d'empocher ta prime pour avoir livré dans les délais. Puis Loren ajouta d'un ton malicieux. Tu pourras la dépenser dans les bordels de la ville. Pour me faire pardonner, je te présenterai plusieurs de mes "amies" qui seront ravies de faire ta connaissance.

- Mouais, n'essaye pas de m'amadouer filou, tu disais que le temps allait se calmer. Tu parles plus on avance plus ça empire. Tu nous a vraiment mis dans un sale pétrin !

Loren fit la moue, il détestait qu'on le confronte à ses propres erreurs, mais il était forcé d'admettre que cette fois-ci Paddy n'avait pas tort. Mais dans son désir d'arriver le plus vite possible à Gloria pour recevoir la prime, il avait pris ce risque. Et quand on joue, parfois on perd.

Soudain, les chevaux se mirent à s'agiter et à piaffer nerveusement. Celui de Paddy se mit soudain à hennir et à refuser d'avancer.

- Oh qu'est ce qui se passe ! Tu vas avancer sale carne, dit-il en donnant un coup de talon contre le flanc de sa monture. Mais l'animal continua à hennir de peur et se cabra.
Paddy descendit afin de tenter de le calmer et jeta un regard en direction des arbres qui longeait la route qu'ils suivaient.
- J'ai l'impression qu'il a peur de quelque chose dans les bois...peut-être d'un loup ?

Loren regarda aussi en direction de la forêt, tout d'un coup ses yeux s'écarquillèrent de stupeur. Il essaya de crier pour prévenir Paddy mais avant même qu'il n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, une forme sombre s'abattit sur le vieil homme.

L'homme entendit les cris de douleur de Paddy et avec horreur, il vit une silhouette humaine, à la peau blafarde et vêtue de haillons lui trancher la jugulaire avec ses crocs.

"Un vampire", pensa t'il. Le jeune homme restait immobile comme tétanisé par la scène d'horreur qui se déroulait sous ses yeux. Tout d'un coup, la créature, occupée à laper goulûment le sang s'écoulant de la gorge tranchée du vieux Paddy, leva la tête vers Loren. Effrayée, sa monture se cabra, le désarçonnant et il heurta le sol violemment. Mais avant même que celui-ci n'ait eu le temps d'esquisser un seul geste, le vampire bondit sur lui avec une rapidité fulgurante et planta ses canines acérées dans son avant-bras. Loren poussa un hurlement de douleur et tenta de se dégager, en vain. Ses forces l'abandonnèrent rapidement et sa vue commença à se brouiller. Les cris affolés de ses compagnons de voyage furent la dernière chose qu'il entendit avant de sombrer dans l'inconscience.

Lorsque Loren reprit connaissance, la neige avait cessé de tomber et les premières lueurs de l'aube éclairaient l'horizon. Il se releva, le corps affreusement endolori et le visage tuméfié; son avant-bras portait une marque de morsure sanguinolente. Loren balaya l'endroit du regard et vit qu'il était seul .L'homme frissonna, que s'était-il passé ? Pendant combien de temps était-il demeuré évanoui ? Est-ce que ses compagnons l'avaient crû mort et abandonné sur cette route ?

A coté de lui, se trouvait le cadavre du vampire, baignant dans une mare de sang noirâtre ainsi que le corps mutilé de Paddy . La neige d'une blancheur immaculée était à présent souillée de marques sombres et écarlates.


Loren sentit la nausée le submerger et il tomba à genoux pour vomir. Puis, il se leva et marcha en direction de Gloria. Au fur et à mesure de son avancée, l'homme sentait sa fièvre s'accentuer comme si du magma en fusion coulait dans ses veines et cela en dépit du froid hivernal. Il avait beau tenter de se rafraîchir avec de la neige mais rien ne semblait pouvoir atténuer le feu mortel qui consumait son corps. Désorienté et affaibli, Loren poursuivi sa route, mais peu à peu, sa fièvre s'atténua et ses chairs devinrent aussi froides que celles d'un cadavre.

"Admire bien le soleil mon vieux, car c'est la dernière fois que tu le vois", se dit-il intérieurement, avant de rebrousser chemin et de disparaître dans les tréfonds des sous-bois. Puis le soleil mourut lentement à l'horizon et l'obscurité de la nuit étendit son voile sur Armanda.

La Lune est mon Soleil (Période de 1635 à 1645 de l'âge d'argent)


Le vampire erra sans but des heures durant, son esprit lui semblait aussi froid et opaque qu' un lac gelé. Ses pensées défilaient de manière désordonnée, semblables à un bateau à la dérive sur un cours d'eau déchaîné; dès qu'il essayait de se raccrocher à la moindre réminiscence de son passé, celle-ci s'échappait hors de sa portée.

Et surtout, une faim dévorante, ardente et irrésistible lui tordait les entrailles; jamais auparavant, il n'avait ressenti une telle sensation. Loren poursuivit son chemin dans les bois pendant un laps de temps inconnu. Etait-ce des minutes, des heures ? Cette notion lui paraissait à présent tellement floue, confuse.

La faim épouvantable qui le consumait était telle qu'elle annihilait toute rationalité, comme une folie s'emparant de son esprit. Soudain, son odorat sur-développé perçut l'odeur si caractéristique de la chair humaine, mélangée aux senteurs végétales de la forêt.

Le vampire ressentait aussi le battement régulier d'un cœur palpitant à proximité du lieu où il se trouvait. Cette présence si proche ne faisait qu'attiser son désir, la soif intense qui lui dévorait l'intérieur telle une inextinguible fournaise.
Sans réfléchir à quoique ce soit d'autre qu'à son irrésistible besoin de se rassasier, Loren s'élança dans sa direction et bondit sur le malheureux voyageur égaré qui avait eu l'infortune de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Le vampire le tua sans l'ombre d'une hésitation car à présent ce dernier n'était plus qu'instinct meurtrier et s'abreuva de son sang chaud et sucré, à la saveur incomparable à nulle autre pareille.
Loren parvint ainsi à survivre en se nourrissant de proies isolées durant la nuit et en trouvant refuge la journée dans l'obscurité d'un abri afin de se protéger des rayons du soleil. Lui qui auparavant adorait la douce chaleur de l'astre du jour subissait à présent la morsure douloureuse de sa lumière sur sa peau.

Au fil du temps, le jeune vampire réussi à mieux contrôler ses pulsions et à affûter ses réflexes de tueur assoiffé de sang. Froid, minutieux et prudent, il fit de nombreuses victimes en tâchant de prendre le moindre risque possible. Il avait failli apprendre à ses dépends qu'en groupe, les humains pouvaient se révéler des adversaires redoutables dont il valait mieux se tenir à distance.


Les mois et les années qui suivirent, Loren continua son petit "jeu", choisissant minutieusement ses proies; souvent des femmes car il appréciait particulièrement leur saveur gustative. Après tout beaucoup d'entre-elles se révélaient être des personnes tout à fait délicieuses ou des jeunes filles à croquer.


Depuis sa transformation vampirique, dix années s'étaient écoulées. Un soir, Loren rôdait aux abords d'un village à la recherche d'une compagne pour la nuit, qui serait également une agréable mise en bouche par la même occasion. Il croyait avoir repérer une victime tout à fait séduisante en la personne d'une jolie paysanne aux joues rondes et rosées qui se promenait en dehors du village, inconsciente du danger. Mais à son grand dam, cette dernière rebroussa brusquement chemin et retourna s'enfermer dans sa demeure. Dépité, Loren allait renoncer pour cette nuit à chercher une proie dans ce hameau et partir voir ailleurs si l'herbe était plus verte.

Soudain, il tomba nez à nez avec une jeune fille, à la peau d'albâtre, aux prunelles d'émeraude et à la chevelure aussi noire que l'aile d'un corbeau. Elle était également vêtue d'une longue robe noire et emmitouflée dans une cape fuligineuse.

A sa vue, le vampire demeura bouche-bée tant il émanait d'elle une atmosphère de dureté et de noirceur. Une aura ténébreuse si semblable à la sienne...
Dans la poitrine de la femme, aucun cœur ne battait et nulle émotion ne troublait l'impassibilité de son beau visage marmoréen.

La mystérieuse inconnue lui lança un regard hautain, avant de s'éclipser en direction de la forêt. Comme guidé par une force irrésistible, Loren la suivit à l'intérieur des sous-bois plongés dans l'obscurité. Malgré la furtivité de ses gestes et ses pas feutrés de vampire, la jeune fille parut s'apercevoir facilement de sa présence.

- Qu'est-ce que tu me veux ? Pourquoi tu me suis ?
- C'est la première fois que je rencontre une femme comme toi. Pour une fois, Loren ne mentait pas. Depuis sa transformation et sa longue errance sur le continent d'Armanda, le vampire n'avait jamais tenté d'approcher l'un de ses congénères. A dire vrai, il éprouvait une certaine indifférence à leur égard et ne cherchait nullement à entrer en contact avec un autre vampire, sauf si celui-ci tentait de lui dérober l'une de ses proies.

Pourtant, à cet instant, il se sentait très attiré par ce charmant spécimen féminin de la race vampirique. Finalement, peut-être devrait s'intéresser un peu plus à ses "semblables".
- Cela te dirait que nous passions la nuit ensemble ?
La femme vampire le fusilla du regard et Loren se sentit obligé de tourner la chose en plaisanterie.
- En tout bien, tout honneur. Nous pourrions admirer la beauté opalescente de l'astre lunaire et nous regarder sagement pendant des heures dans le blanc des yeux. Disant cela, Loren s'approcha d'elle et continua son numéro de charme et son joli baratin.

Bon pour les petits curieux, la suite importe peu, je laisse cela à votre imagination...la seule chose à retenir de cette rencontre avec cette vampirette nommée Scaella, c'est qu'ils "sympathisèrent" et qu'elle lui révéla l'existence des souterrains. Et Loren décida de la suivre dans cet monde étrange et inconnu.

Le royaume de l'ombre (Période de 1645 à 1750 de l'âge d'argent)

Enfoui dans les tréfonds du continent d'Armanda, se trouvaient de mystérieux souterrains. Ce lieu était devenu la nouvelle terre d'accueil des vampires, leur royaume perdu au milieu des ténèbres. C'est en ce lieu que les créatures de la nuit avaient trouvé refuge depuis des siècles après leur défaite contre l'alliance des humains et des elfes.

Loren demeura ébahi lorsqu'il découvre cette étrange société régie par ces propres lois: pour les vampires, seules comptaient la force physique ou la ruse et ceux-ci n'éprouvaient aucune pitié pour les faibles. Finalement, peut-être ne différaient-ils pas tant que cela des humains ? songea-il.

Peut-être même trouverait-il certains avantages à demeurer dans les souterrains en compagnie des autres vampires, même si l'idée ne l'enchantait guère. Mais à bien y réfléchir, l'endroit n'était guère si déplaisant et offrait un certain confort pour ceux qui savent manœuvrer à la fois prudemment et intelligemment.

Plus de cent années s'écoulèrent pendant lesquelles Loren sut tirer son épingle du jeu afin de mener une vie aussi agréable que possible. Grâce à son hypocrisie hors pair et à sa capacité à se mettre hors de soupçon voire à s'attirer les "faveurs" des puissants, le vampire vécu une petite existence "pépère" jusqu'à l'année 1750 de l'âge d'argent. A ce moment là, un événement inattendu changea sa vie...

Le retour des dragons et la sortie des souterrains (Année 1750 de l'âge d'argent)

"Des dragons ? des œufs étaient réapparus sur Armanda ?" Loren accueillit cette nouvelle tout d'abord avec un profond scepticisme. Le vampire avait toujours considéré ces étranges créatures comme des légendes, des histoires qu'on raconte aux enfants mais dont la croyance relève chez l'adulte de l'imbécillité pure.

Loren haussa les épaules et décida d'attendre et d'observer attentivement la suite des événements. Si obtenir un œuf de dragon servait ses desseins alors il était prêt à tout faire pour en dénicher un.

Cette année là fut aussi celle de la sortie des vampires de leur royaume souterrain. Loren y avait passé de nombreuses décennies et fut un peu dépité par ce retour au monde du "dessus" car il s'était habitué à son petit confort.

Les années qui suivirent Loren continua à afficher un "masque" de loyauté envers Lorenz Wintel, vampire tyrannique et imbu de lui-même. Ce dernier assoiffé de pouvoir était devenu prince des vampires et passaient son temps à intriguer pour devenir encore plus puissant. Loren n'appréciait pas les elfes-vampires en général et celui-là en particulier. Cependant, il était suffisamment malin pour ne rien en laisser paraître. Bien au contraire, le vampire redoublait de zèle pour se faire croire au dessus de tout soupçon et n'encourir aucun risque inutile.


Les sentiments de Loren à l'égard de Kylian étaient très ambivalents, d'une part, celui-ci admirait son courage mais de l'autre il estimait que ses "idéaux" étaient utopiques voire ridicules. Son ressenti envers lui ne consistait pas en une franche inimitié comme envers Lorenz Wintel mais plutôt un mélange de fascination et de répulsion.


Grâce à ses capacités de gestionnaire, Loren avait réussi à obtenir un poste de grand intendant de l'armée vampirique.

Les événements s'enchaînèrent sur Armanda et le vampire assista successivement à l'arrivée des Alaysiens. Il y eut une alliance entre humains, les elfes et les vampires et plein d’événements rocambolesques, de batailles épiques comme celle des dragonniers contre le Néant, celle des bois sombres etc.

Pendant ce temps là, Loren continua à faire son travail mais toutes ces petites "querelles" l'ennuyait profondément et lui donnait même la migraine. Le "pauvre" vampire commençait à se dire qu'il ne retrouverait jamais sa "tranquillité" afin de pouvoir vaquer à ses petites affaires.

Et comme si ça ne suffisait pas, une bague appelée Dévoreuse réapparut par "miracle" et tomba par "hasard" entre les mains de Fabius Kohan, un homme qui voulait être calife...euh pardon, empereur à la place de l'empereur. Il complota pendant quelques temps pour se faire couronner et ses petits manigances donnèrent lieu à une guerre entre deux camps rivaux; les impériaux qui soutenait Fabius et les rebelles, partisans de son cousin Korentin.

Ben, Loren était dans le dernier camp, plus parce qu'il n'avait guère le choix vu qu'il était un vampire mais bon entre nous, un Fabius ou un Korentin, cela ne faisait pas une grande différence à ses yeux. Du moins, ce n'est pas ça qui allait changer son existence.

Bon après cela, il y a aussi eu la destruction de dévoreuse dans le plan astral et Lorenz Wintel et Merithyn Shadowsong ont utilisé le lien qu'elle possédait avec elle pour blesser Néant, causant un petit "déséquilibre" (oups !).

Loren trouvait que c'était un peu "ennuyeux" car avec toutes ces histoires, ses affaires marchaient moins bien.

Ensuite, il s'est passé plein de choses super "intéressantes" comme une tentative d'assassinat de Korentin, un coup d'état, la migration des elfes, la bataille de l'Aube Rouge etc.

La chose importante à retenir c'est que pendant ces événements, Loren continua à faire sa "popote" et à espérer que les choses rentrent (enfin !) dans l'ordre et qu'il puisse retrouver un semblant de tranquillité.

Puis le voyageur lança un appel désespéré au peuple d'Armanda afin de sauver leur terre de la folie de Néant et d'un nouvel ennemi tapi dans l'ombre ! Loren trouvait que le suspense était à son comble et qu'il avait hâte de voir la tronche de ce fameux "vilain".

En effet, une créature nommée Vraorg le Blanc avait volé le cœur de Néant, au sens propre comme au figuré. Il y eut l'épopée des marcheurs mais celle-ci ne donna rien..

L'avènement du dragon blanc (A partir de la deuxième année de l'âge d'obsidienne)

Le fameux "vilain" en question était un "gros" dragon blanc qui voulait devenir empereur...euh pardon Dieu à la place des esprits. Loren songea qu'ils voulaient tous plus ou moins la même chose finalement !

Il conquit l'empire et fonda une théocratie, son discours pourrait se résumer à "prosternez vous devant moi misérables vermisseaux, je suis votre dieu !" exprimé avec un petit rire sardonique et un regard torve.

Les esprits voulant sauver leur sœur s'opposèrent au "voleur de cœur" et élevèrent une barrière créant les terres protégées où tous ceux qui le désiraient pouvaient les rejoindre.

Le vampire se dit que finalement cela ne l'arrangeait pas de vivre dans la théocratie de Vraorg et qu'il ferait mieux de lorgner du côté du camp adverse.


Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il n'y avait pas la triade ! Ces imbéciles qui espéraient continuer leur trafic juteux sans lui donner une grosse part du gâteau. Pour l'instant, ceux-ci parvenaient à le tenir en échec mais rira bien qui rira le dernier. Une chose que le vampire avait apprise durant sa longue existence était que s'il ne lâchait pas le morceau, tôt au tard, il finirait par avoir le dernier mot.

Pourtant à bien y réfléchir, la triade n'était qu'un "détail" car Loren avait un autre problème, et de taille !

Au cours de ses aventures, Loren fit la connaissance d'Ariane Castel à Aigue-Royal, une ravissante jeune femme, respirant l'innocence. Malheureusement, cette gamine écervelée avait tendance à se mettre dans les pires situations et le vampire la "sauva" des gardes royaux, un peu par hasard, sensible à sa fraîcheur et espérant en faire une autre de ses conquêtes. Il l'aidera (de nouveau) lorsqu'elle se mettra (encore !) dans le pétrin.

Mais il aurait mieux fait de s'abstenir car depuis lors Ariane est complètement tombée sous son charme et dit vouloir être transformée pour rester à ses côtés pour l'éternité ! Et cela c'était hors de question !

Ses sentiments vis-à-vis de la jeune fille sont très ambivalents, d'un côté elle l'agace en le suivant partout, de l'autre, il pense qu'elle ferait un excellent faire-valoir lui permettant d'être bien vu de ses nouveaux "alliés". Par ailleurs, ils ont passé plusieurs mois ensemble à Celadon, ce qui fait qu'il s'est malgré tout "habitué" à sa présence à ses côtés.

Loren s'était toujours montré loyal envers Lorenz Wintel pour des raisons opportunistes comme s'élever dans la hiérarchie sociale et protéger sa vie. Toutefois, au fil du temps, il supportait de moins en moins ce prince tyrannique qui le réduisait au rang d'esclave. Cependant, le vampire savait que s'il tentait de se sauver, Lorenz Wintel le traquerait et le tuerait. Très prudent, Loren prit soin de toujours de dissimuler ses véritables sentiments et ses intentions à Lorenz Wintel, espérant qu'un jour une opportunité ou une faille se produirait.

Patiemment, il attendit durant des années, l'occasion de retrouver sa liberté. Et un jour, celle-ci se présenta. Le prince vampirique semblait avoir relâché sa vigilance permettant à plusieurs autres vampires de s'enfuir vers les terres protégées.

Après la débâcle de la rébellion, Loren sentant le vent tourner se dit que le moment était aussi venu pour lui de quitter les lieux et de rejoindre le protectorat. Le vampire savait qu'il commettait une grave trahison envers Lorenz Wintel mais considérait que c'était un risque calculé car au sein du protectorat, le cruel prince des vampires ne pourrait pas le pourchasser. Enfin, après une si longue attente, il serait de nouveau le seul et unique maître de sa destinée et entièrement libre de mener son existence à sa guise, sans que quiconque ne se mette en travers de sa route. Enfin presque...


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Lören ARCAË

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