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Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE]

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MessageSujet: Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Icon_minitimeSam 26 Mar 2011 - 15:09

Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Fiche111

  • Nom : Cyrene

  • Prénom : Selewyn, fils d'Escawyn

  • Surnom : Le Dauphin d'Argent, l'Incendiaire (par ses ennemis), le Prince des Océans

  • Date de naissance : Janvier de l'année 1726 de l'Age d'Argent

  • Age : 27 ans

  • Race : Humain

  • Caste : Guerrier noble, marin

  • Métier : Duc de Lyssa la Vagabonde, Premier Amiral de la Marine de Guerre Impériale

  • Lieu de résidence : Palais du Seigneur des Mers, Lyssa la Vagabonde (Duché Impérial)

  • Arme principale :
    - Une épée d'argent, assez longue, incrustée d'un saphir dans la garde, avec une poignée sculptée, et un dauphin tenant lieu de pommeau. Des inscriptions parcourent la lame.
    - Une épée plus courte, en argent également, et dont le manche est en ébène.
    - Un bouclier portant les armoiries des Cyrene.

  • Style de magie préféré : Humaine

  • Alignement : Bénéfique


Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Fiche210

  • Physique :
    Gris. Selewyn est gris, entièrement gris. Commençons par ses longs cheveux, de couleur argent-blanc, cadeau de sa maladie incurable. Ceux-ci reflètent toutes les lumières (Soleil, Lune,...), ce qui les font paraitre plus brillants encore qu'ils ne le sont. Ils ne les attachent pas, préférant les sentir voler au vent, sauf en cas de bataille, ou il se fait une queue de cheval, afin de ne pas être embêté.
    Plus bas, se trouvent ses yeux. Des yeux gris, eux aussi, gris métallisés, dans lesquels on peut lire la moindre émotion qui passe dans le cœur de leur propriétaire. Oui, Selewyn n'est pas très doué pour cacher ce qu'il ressent vraiment, et on le voit toujours d'une manière ou d'une autre. Ce sont ces yeux, soit dit en passant, qui ont fait craquer plus d'une adolescente dans sa jeunesse au Palais, avant son exil.
    Son teint est assez pâle, et cette pâleur est renforcée, justement, par la couleur de ses cheveux. On pourrait même dire que son teint est gris, mais ce serait pousser le bouchon un peu trop loin. Ses lèvres, elles aussi pâles voire grises, sont fines et douces au toucher, mais cela, je vous laisserai en juger par vous-même.
    Selewyn est très grand, et a une carrure normale pour un homme de sa taille et de son âge. Son corps voit ses muscles être finement dessinés, résultat de longues années passées à servir sur un bateau, ce qui lui a permis de s'épanouir physiquement. Toutefois, une cicatrice dans son dos gâche tout cela, souvenir de la trahison de son oncle, bien des années auparavant.
    Il porte le plus souvent des vêtements gris et/ou bleus, et attache ses deux épées à sa hanche gauche.
    Concernant son armure, eh bien, c'est une armure de catégorie moyenne, de couleur d'argent et d'or pâle, qui lui donne un air élancé, et non massive. Toutefois, il ne faut pas la sous-estimer, elle est très solide, malgré sa légèreté (toute relative, certes, mais comparée aux autres de la même classe...)

  • Caractère :
    Selewyn est un idéaliste pur souche, qui sera prêt à tout pour servir l'Empire et ses citoyens, et protéger ce qu'il croit être juste.
    Cela conduit à ce paradoxe de caractère, qu'il soit doux et impitoyable à la fois. Doux avec ceux qu'il aime et apprécie, et envers les inconnus également, mais impitoyables envers ses ennemis et tous ceux menaçant ses proches et l'Empire.
    Pour les protéger, tous, il n'hésitera pas à recourir à la force et, bien que ne s'énervant pas facilement, mieux vaut ne pas l'approcher ou le contrarier lorsqu'il est dans cet état. Il est alors prêt à accomplir la pire des extrémités pour protéger son idéal ou les siens (terme assez large car, comme je l'ai dit, les siens sont l'Empire, et donc ceux qui le composent, en plus de ses liens proches).
    Selewyn accorde facilement sa confiance, mais il ne supporte pas la trahison, et n'est donc pas prêt à l'accorder une deuxième fois, à moins que l'autre ait une très très bonne raison. Les traitres sont à ses yeux des gens pire que tout. mais sa haine envers eux ne dépasse pas celle qu'il éprouve envers les gens se servant de leur pouvoir pour commettre des méfaits, comme son ancien oncle et les nobles brulés. Pour lui, un grand pouvoir entraine de grandes responsabilités, et ceux qui ne le comprennent pas ne sont, à ses yeux, pas dignes de régner ou de diriger quoi que ce soit.
    Il aime être entouré des gens qu'il apprécie, même d'inconnus qui lui sont sympathiques.
    Mais Selewyn est également sujets aux remords, ceux d'avoir provoqué la mort de gens qu'il aimait, ou même qu'il ne connaissait pas : Lullin, les villageois de Melissa, les marins et soldats ayant combattu à ses cotés lors de la reconquête de son trône... C'est aussi en leur mémoire qu'il accomplit cela.
    Il est très proche de ses sujets, et n'hésite pas à se mêler à eux, contrairement à ses prédécesseurs. Son caractère humble et modeste lui vient sans doute de Lullin, et également de son exil chez les marins d'Elissa.

  • Aime/déteste :
    Aime : Svenja, la mer, les navires, l'Empire, naviguer, les gens honorables, la Justice, la Vie, les promenades dans les forets ou les campagnes environnantes, les animaux, ses soldats, ses sujets, et sans doute pleins d'autres choses...
    Déteste : Les lâches, les traitres, les usurpateurs, les assassins, l'injustice, l'abus de pouvoir, les araignées, la confiture d'orange, et sans doute pleins d'autres choses...

  • Particularité : Timide et extraverti à la fois. Oui, c'est un beau paradoxe, mais alors, expliquez-moi pourquoi il n'ose pas avouer ses sentiments à Svenja, tandis qu'il n'hésite pas à prendre la parole devant une foule immense.

  • Histoire : Voir plus bas

  • Liens familiaux :
    Peut-on décemment parler d'une famille ? X)

  • Autres liens :
    - Lullin Rethir : Son maitre, et son second père. Aujourd'hui mort.
    - Svenja : Celle qu'il aime, mais à qui il n'ose pas avouer ses sentiments. Accessoirement, sa garde du corps.
    - Sigurd : Son autre père, qui lui a sauvé la vie lorsqu'il fut trahi, et qui a complété son éducation, en lui offrant aussi un foyer et une famille. Il est le Capitaine de la Garde Delphinienne. Ce qu'il aime le plus chez lui, c'est son caractère bourru, renforcé par sa carrure immense, qui cache une véritable patte.
    Sunilda : La femme de Sigurd, sa première figure maternelle également. Elle lui offrit un amour qu'il n'aurait jamais cru recevoir un jour, et dont il ignorait l'existence.
    - Anynduil Linwelin : Le Commandant des Rôdeurs, qu'il apprécie par son sens du devoir et par son rêve de ramener la paix au continent.


  • Code du règlement : Dracos génésis


Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Fiche311

  • Petite présentation : Bah je suis le double, enfin, le triple d'Anynduil ^^^^

  • Nombre de connexions par semaine : Autant que possible avec les cours.

  • Particularité RP : Bah pas tellement non.

  • Comment avez-vous découvert le forum ? : IAny me l'a fait connaitre X) *sort*


Dernière édition par Selewyn Cyrene le Mer 6 Avr 2011 - 18:18, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Icon_minitimeMer 6 Avr 2011 - 16:52

Lyssa la Vagabonde. Une cité portuaire, seule dressée sur au bout d’une péninsule au Nord du continent Armandéen. Enfin, seule, il y avait bien d’autres villages de pêcheurs de chaque côté des côtes, mais c’était la seule ville d’une telle taille dans cette région. Capitale d’un Duché, Lyssa a longtemps souffert de la corruption, de rivalités entre les nobles, et de Ducs aux talents de dictateurs.

Son père, Escawyn Cyrene, ne dérogeait pas à la règle, mais à l’époque, lui était trop petit pour s’en rendre compte. Il ne voyait pas la déférence craintive de ceux qui s’occupaient de lui, voire des autres enfants également. Peut-être est-ce pour cela qu’il n’a jamais eu d’amis, de vrais amis, j’entends. Les seuls « amis » qu’il avait étaient bien sûrs les fils des autres nobles, ces derniers voyant peut-être là un moyen de gagner en réputation, de se faire bien voir, et de montrer la supériorité de sa famille aux autres. Et dire que c’était ce genre de personnes qui étaient nobles et écrasaient le peuple sous leur poids, implacable, ne cherchant qu’à s’enrichir, quitte à appauvrir les autres.

La seule personne se comportant normalement avec lui, fût son maître, Lullin Rethir. Ce dernier lui enseigna, dès son plus jeune âge, les bases du combat à l’épée, de la stratégie, de l’histoire… Bref, tout ce qui lui servirait plus tard à diriger la cité. Et Lullin sentait que Selewyn était différent de son père, et il l’aimait beaucoup, comme un fils, et cela était réciproque. C’était ce qui causerait plus tard sa perte, mais ce n’est pas encore le point qui nous intéresse.

Selewyn, malheureusement, ou heureusement, allez savoir, avait une maladie. Maladie que nombres de médecins, de mages, toujours plus doués, ne réussirent pas à guérir, ni même à en connaître la cause, au grand dam de son père qui, lassé de tout ça, se désintéressa complètement de cela, et ne s’occupa plus dès lors de la maladie de son fils, ni même de celui-ci. Escawyn n’a jamais aimé son fils, ni même personne. Ce manque d’amour paternel explique son attachement envers Lullin, considéré comme un père pour le jeune homme.

Cette maladie est à l’origine de ses cheveux gris argenté-blancs. Un jour, pris d’une crise particulièrement violente, alors que tout ce qui sortait de sa bouche était du sang, et que sa tête semblait exploser littéralement, la fièvre atteignant de hauts sommets, ses premiers cheveux blancs apparurent. Celle-ci fut la plus forte qu’il ait jamais ressenti et, fort heureusement, plus jamais il n’en a connu de telle. Mais telle la pourriture dans la ville de Lyssa, la maladie était invisible mais progressait à son rythme.


******

Le son des armes qui s’entrechoquaient résonnait dans la cour d’entraînement du château. Le sol se creusait sous les nombreux pas qu’exécutaient les deux combattants. Le sable volait autour d’eux, et ils avaient l’air de deux fantômes surgis de nulle part, tournoyant, dansant presque. Oui, danser. Ce n’était pas simplement deux combattants, il s’agissait de deux danseurs, dont les lames étaient comme une extension de leur corps. Un véritable ballet.

Quelques soldats qui n’étaient pas de garde sur les remparts étaient assis juste au bord du terrain, sur des bancs en pierre, et regardait le combat sans merci qui se déroulait sous leurs yeux. Soudain, l’un des combattants prit le dessus, et sa lame s’arrêta à quelques centimètres du cou de son adversaire. Selewyn rayonnait et souriait à son mentor.



« Eh bien, Maître, je crois bien que c’est la première fois que je réussis à vous battre à l’épée. »


L’homme souriait également, de fierté surtout, fier de voir que son élève âgé de quinze ans devenait chaque jour un combattant plus coriace, et avait réussi à le battre. Mais il n’eut guère le loisir de répondre. Le Duc arrivait en applaudissant. Enfin, le Duc par intérim. Escawyn avait été assassiné, par usage de poison, mais bien sûr, personne ne le disait. Son frère avait pris le trône, en attendant que son « cher et aimé neveu » soit en âge de régner sur la ville et ses terres.


« Selewyn, je suis content de te voir. Bigre, tu deviens un très bon combattant à ce que je vois. »

« Merci, oncle Annibas. »

« Dis-moi, que dirais-tu de venir avec nous, cet après-midi ? Nous allons partir faire… Une balade en mer. »



Selewyn ne remarqua pas l’hésitation, très brève, de son oncle, ni même le fait que son cousin, derrière son père, cherchait à cacher son sourire. Non, il était tout simplement étonné que son oncle ait trouvé le temps de prendre un peu de repos. Contrairement à son père, Annibas avait toujours été gentil avec lui. Plus tard, il se rendrait compte à quel point cette gentillesse apparente était fausse. Mais il était encore jeune, et ne savait pas qu’un homme pouvait être « blanc » pour servir ses intérêts, et devenir « noir » après. Quelle ironie, il était comme tous les jeunes enfants, âgés de moins d’une dizaine d’années, à croire que tout ce qui semblait bien l’était réellement. Une illusion qui lui coûterait cher, dans les heures qui viendraient. Il accepta, et il prit le sourire de son oncle comme un sourire de joie de passer du temps avec son neveu.

Lullin était moins dupe, et sentant qu’il se tramait quelque chose, il décida de l’accompagner. Il n’aimait guère Annibas, et le soupçonnait plus que fortement d’être l’auteur du crime de l’ancien Duc, bien qu’il ne regrettât en rien la mort de celui-ci.

Une dizaine de gardes les escortaient, et le petit groupe embarqua dans une caravelle, le Laudanum, un bateau à trois mâts, assez petit, bien qu’étant un des plus gros bateau de la flotte Lyssean. La mer était calme, le temps clair et chaud, sans l’être trop non plus. Une journée d’été au bord de la mer typique. Accoudé au bastingage tribord avant, Selewyn devisait tranquillement avec son cousin. Les deux jeunes hommes parlaient des nombreuses jolies filles de la ville. Après tout, c’était un sujet de conversation normal pour deux adolescents, qu’ils soient nobles ou non. Mais un bruit derrière lui le fit tourner la tête, et il se figea d’horreur lorsqu’il vit son maître, une épée le traversant de part en part, épée tenu par… Son oncle ?! Il n’eut guère le temps de dire ou faire quoi que ce soit. Bien qu’il n’eut jamais fait cette expérience, il attribua presque immédiatement la douleur fulgurante dans son dos à une lame le pénétrant. La douleur, doublée de la surprise, le fit tomber à genoux. Deux ombres se dressèrent devant lui, deux ombres qu’il avait du mal à distinguer à travers les larmes qui brouillaient sa vue.



« Quel imbécile tu es, Selewyn. Tu ne t’étais jamais douté de rien ? C’est moi qui ai assassiné ton imbécile de père, et tu vas connaître le même sort. Tu es trop dangereux, pour moi et mon fils. Tu comprends, je ne pouvais pas te laisser en vie. Mais tu m’as facilité la tâche, tu es trop naïf, tu t’attaches trop facilement aux gens qui te témoignent de l’amour et de l’amitié. Comme cela a été facile d’acquérir ta confiance, en me faisant passer pour l’exact opposé de ton père. »


Son dernier souvenir conscient fut le rire de son oncle et de son cousin. Les deux corps furent jetés à l’eau, et ainsi périt Selewyn Cyrene, héritier légitime de Lyssa.

******

Son oncle, dès son arrivée, s’empresserait de jouer les éplorés, en voulant au sort de lui avoir ravi son neveu. Des funérailles furent organisées, et on proclama une semaine de deuil, après quoi, Annibas devint Duc, asseyant sa propre lignée sur le trône, mais continua à agir comme les précédentes : écraser les citoyens sous de lourdes taxes, réprimant violemment, dans le sang, la moindre contestation. Cela renforça encore l’image marginale de la ville, aux yeux des autres cités de l’empire, grandes comme petites. Lyssa la Rouge, Lyssa la Sanglante, et encore bien d’autres, tels étaient les surnoms de cette ville. Mais l’Empire, continuant de percevoir les impôts et ne jugeant pas son Duc dangereux pour lui, n’intervint pas. Sans doute qu’au vu de la situation actuelle, cela aurait causé plus de mal que de bien.

******

Ressentait-il la douleur ? Cela dépendait. Quelquefois oui, au point d’en mourir presque, quelquefois non. Sa tête tournait, semblait exploser à cause de la fièvre. Il avait de courts moments de conscience, et de très longs d’inconscience. Et la douleur ? Non, elle était inexistante, ou peut-être pas. Pouvait-on avoir mal sans sentir aucun point de son corps, bras, jambes, ventre ? Apparemment, puisqu’il était dans cette situation.


« Capitaine Alvinson, il est réveillé. »


L’ombre se déplaça, et une autre, massive, la remplaça. Bon sang, qu’il y voyait flou. Et il se sentait déjà repartir. C’était étrange, il avait comme l’impression de sentir glisser son âme vers le haut de son corps, sortir par sa tête.


« Tiens bon fiston, on va te ramener. »


Une voix grave, avec un accent paternel dedans. Mais il n’eut guère le temps de s’attarder dessus, les affres de l’inconscience l’engloutissaient à nouveau. Et en même temps, ce lent balancement. Tiens, était-il sur un bateau ?

******

Cui-cui ? Ce son… Il le connaissait. C’était celui d’un… D’un oiseau. Un oiseau ? Mais où était-il ? Y avait-il des oiseaux chez les morts ? Après tout, c’était possible. Un gros oiseau, avec une voix aigue, mais des griffes longues comme une lance, et des dents aiguisées, cachées derrière un long bec pointu. Et qui l’attendait pour le manger. Bizarrement, l’incongruité de l’idée le fit rire intérieurement. Marrant ça, il avait envie de rire. Et il avait faim aussi. Faim ? Mais comment un esprit, même maudit, pouvait-il avoir faim ?

Une sensation de chaleur sur son visage. Très douce. Un parfum fruité chatouilla ses narines. Fraise, ou pêche. Oui, c’était une odeur de pêche. Et une respiration. Lente et mesurée… Attendez, une respiration ?

Ses yeux s’ouvrirent lentement, furent éblouis par la lumière, pourtant d’une intensité normale, se refermèrent, puis se rouvrirent. Lentement, sa vue gagna en netteté, et il put voir normalement. Et quelle vision. C’était… Un ange. Alors là, il se sentait perdu, que pouvait-il faire en vie, tenaillé par la faim, avec un ange à ses côtés ? Pouvait-on voir son ange gardien, ou toute chose équivalente, à ses côtés après avoir frôlé la mort ?

Selewyn la regardait comme on regarde une merveille du monde. Ses yeux étaient bruns foncés, voire noire, et brillaient à la lumière. Et son visage… Il se serait damné pour lui. Peut-être remarqua-t-elle son regard fixé sur elle, sans doute même, car il crut l’apercevoir rougir. Sans un mot, elle se leva et sortit de la pièce. Il soupira. Quelle idée aussi de la regarder fixement comme cela ?

Le jeune homme essaya de se lever, mais une douleur dans le dos le fit se recoucher. Douleur dont il savait la cause, mais qui était sans commune mesure avec celle de son cœur. Jamais il n’aurait cru que son oncle, si bon, avait un cœur aussi noir. Pareil pour son cousin, qui l’accompagnait dans toutes ses escapades. Et Lullin, qui était mort. Lullin, qui avait incarné la figure paternelle idéale, qui lui avait tout appris, les armes, le cheval, des rudiments de navigation, la stratégie, l’histoire, comment s’y prendre avec les femmes…Et bien d’autres choses encore. Et il était mort.

Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. D’abord en une fine traînée, puis en véritable torrent. Elles lui brûlaient la peau, et cette brûlure était comme celle de la culpabilité d’avoir survécu à son maître.

La porte s’ouvrit, et une silhouette massive, qui ressemblait à l’ombre, pénétra dans la pièce, suivie de deux personnes, dont l’ange qu’il avait regardé quelques instants auparavant. Selewyn leva les yeux vers ceux de l’homme. Ce dernier ne savait visiblement pas quoi faire, mais ses yeux exprimaient une grande joie. L’adolescent prit la parole.



« Je… Hum… Vous êtes celui de… De l’autre fois ? »


Certes, il y avait plus clair, mais il ne savait pas s’il avait réellement été sur un bateau, voire même s’il n’avait pas rêvé cette « rencontre » avec les deux ombres à travers ses sens embrouillés. Mais visiblement, il s’agissait de quelque chose de réel. L’homme grogna d’assentiment, un grognement qui aurait fait pâlir d’envie un ours. Si ses yeux n’étaient pas là pour prouver le contraire, on aurait pu croire que sa présence l’embêtait au plus haut point.

Selewyn, par contre, ne savait pas quoi faire. Comment devait-il le remercier ? Que devait-il lui dire ? Heureusement, celle qui devait être sa femme, ou du moins la mère de la jeune fille de son chevet, prit la parole et rompit le silence qui s’était installé, lui enlevant cette charge des épaules. Il apprit ainsi que l’homme, l’Ours, ne put-il s’empêcher de surnommer affectueusement, s’appelait Sigurd Alvinson, et sa femme, celle qui parlait, se nommait Sunilda. Leur fille, l’ange qu’il avait vu à son réveil, portait le doux nom de Svenja. Ils étaient une famille de pêcheurs, et vivaient dans le petit village d’Elissa, à une trentaine de kilomètres de Lyssa. Il y avait environ 200 âmes dans ledit village, et pour la plupart étaient tous, et toutes, pêcheurs. Oui toutes, car les femmes aidaient toutes leur famille, que ce soit à la boulangerie, ou à la pêche, métier qui demandait quand même… Qui demandait quoi ? Une femme n’était pas plus faible qu’un homme.

Selewyn remarcha le lendemain, avec mal au début, et ayant besoin de l’aide d’une canne. Son dos lui faisait mal, mais dans l’ensemble, tout allait bien. Peut-être sa tête qui tournait un peu, mais à part ça… Svenja était devenue sa nourrice, en quelques sortes, et lui expliquait tout ce qu’il y avait à savoir sur leur village, leur vie. Elle lui présenta presque tous les membres du village, et l’adolescent fut surpris de voir que tout le monde se connaissait plus ou moins bien. Bien qu’étant un village de deux centaines de personnes, on sentait qu’il y avait une véritable solidarité entre ses membres, voire qu’ils faisaient tous partie d’une même famille. Sans le savoir, Selewyn venait de prendre contact avec la forte fraternité qui liait les pêcheurs… Non, le mot n’était pas exact, cela dépassait de loin les simples liens de famille, aussi forts soient-ils. Ces gens savaient que, quoiqu’il arrive, ils étaient tous égaux devant les caprices de la mer, qui pouvait prendre n’importe lequel d’entre eux, n’importe quand. Cela avait engendré lesdits liens qui les unissaient tous.

Lentement, le jeune homme s’intégra dans sa « famille d’accueil », et tous les villageois l’acceptèrent parmi eux. Le bruit s’était répandu sur sa véritable « nature », et sur ce qui lui était arrivé. L’impopularité des dirigeants de Lyssa gagna en force, tandis que Selewyn n’était pas mis dans la même catégorie. Oh bien sûr, il avait fallu du temps, et de la méfiance avait d’abord précédé l’acceptation, on ne pouvait d’ailleurs guère leur en vouloir, mais devant son caractère ouvert et gentil, tous finirent par le traiter comme un des leurs. Pas totalement, certes, car après tout, il n’avait pas fait ses preuves.

Tous les enfants, filles et garçons, dès leurs douze ans, commençaient leur apprentissage de la pêche en mer, de la navigation, et des dangers des eaux, bien sûr. Bien que ne sachant rien de cette coutume, Selewyn finit un jour par demander à Sigurd l’autorisation de l’accompagner lors de sa prochaine sortie en mer, souhaitant se rendre utile et aider ses bienfaiteurs, de quelque manière qu’il put. Il accepta et, de fait, serait son « Parrain des Eaux ». Le Parrain des Eaux, qu’était-ce ? Lorsqu’il le lui demanda, Sigurd lui expliqua que c’était en quelque sorte le titre de l’homme qui prenait en charge le futur marin, et qui serait son maître pour la navigation, le pêche, les armes également… Tout ce qui ferait de l’enfant un homme, ou une femme s’il était de sexe féminin, en fait.

Le soir arriva, et Selewyn s’était isolé dans un petit bois surplombant le village. Il avait envie de réfléchir au lendemain. Il ne s’était plus éloigné des côtes depuis le funeste jour où Lullin mourut, et où il faillit connaître le même sort sans Sigurd, sa famille, et les membres du village. En parlant de Sigurd, l’adolescent s’était tellement attaché à lui durant ces six mois qu’il avait fini par voir en lui une figure paternelle. Cela n’excluait bien sûr pas l’amour qu’il portait à Lullin, mais le marin incarnait lui aussi l’idée qu’il se faisait d’un père, et le voyait comme tel pour lui, malgré ses airs bourrus.



« Tout va bien, Selewyn ? »

« Svenja, que fais-tu là ? Je ne m’attendais pas à te voir ici. »

« Dis-le si je te dérange. »



Ah oui, un des points non abordés jusqu’ici était le caractère bien trempée de la jeune fille. Elle n’hésitait pas à vous dire vos quatre vérités en face, ni même à cacher ce qu’elle pensait. C’était ce qu’il y avait de bien chez elle, cette pureté, cette vérité qu’elle portait en elle, et qu’elle exprimait ouvertement. Il appréciait vraiment ce trait de caractère qu’elle possédait, même s’il avait eu maintes fois l’occasion d’être la cible de ses traits glacés. Fort heureusement pour lui, elle n’était pas rancunière. Il ne se serait pas assis sous cet arbre sinon. Cependant, elle ne pardonnait pas facilement non plus, et avait une excellente mémoire pour ce genre de chose.


« Bien sûr que non, que vas-tu chercher là ? »

« Que ressens-tu ? »

« Pardon ? »

« Pour demain. »

« Oh… De la peur sans doute. »



Il n’avait pas honte de le dire clairement. La peur était naturelle à toute personne et, comme disait Lullin, celui qui ne la ressentait pas n’était qu’un imbécile. C’est ce que donnait la version polie. Bien sûr, avoir trop peur n’était pas bon non plus, mais il fallait en ressentir. La peur vous donnait de la force et de la raison, l’excès de peur vous paralysait, et le manque de peur vous donnait trop confiance en vous, avec des conséquences qui avaient de grandes chances d’être catastrophiques. Svenja comprenait cela. C’était son cas à elle aussi. Et c’était le cas de tous les marins du village, même s’il l’ignorait.

Un silence s’installa entre eux. Ce n’était pas un silence ennuyé, non, c’était juste qu’il n’avait rien à se dire, partageant ce moment, cette magnifique pleine lune, chacun profitant de la présence de l’autre. Enfin, Selewyn s’interrogeait sur la nature des sentiments qu’il éprouvait envers Svenja. Il l’aimait, c’était indéniable. Mais était-ce un amour qu’il porterait comme à une sœur, une forte amitié, ou bien l’Amour avec un grand A ? Si c’était le cas, ce serait une première, et cela expliquerait qu’il ne le reconnaisse pas : il ne l’avait jamais connu. Si c’était le cas, était-ce réciproque ? Et comment le prendrait Sigurd ? Et les autres jeunes du village ? Car oui, grand nombre d’entre eux devaient sans doute s’arracher ses faveurs… Quoiqu’il en soit, il avait d’autres soucis en tête. D’après ce qu’on lui avait dit, l’épreuve du lendemain était quelque chose d’horrible. Bien que Selewyn ne crût pas un mot de la moitié des déclarations, beaucoup trop abracadabrantesques, l’autre moitié le préoccupait… Enfin bon, il verrait demain, non ?


******

Réveil à l’aube, chose normale pour les pêcheurs et leurs familles. Petit déjeuner solide : pain, beurre salé, quelquefois de la confiture, thé… Préparation du déjeuner de midi, embarquement du matériel et des marins… Et la flottille de bateaux de pêche partit au large, et les embarcations se séparèrent. Selewyn était dans le bateau de Sigurd, l’un des plus grands du village, et celui sur lequel il avait été recueilli.

Toute la journée, le jeune homme participa à chaque tâche qu’on lui attribuait. Jeter le filet avec les autres, le faire remonter, grimper au mât pour apprendre avec la « vigie » à repérer les bancs de poisson… Ce dernier point, toutefois, n’était pas son fort, mais on lui avoua après coup que ceux qui occupaient ce poste comptaient parmi les rares personnes à avoir cette sorte de « don », de magie qui leur permettait de repérer ces fameux bancs. Il apprit même à barrer, et à s’occuper des voiles pour leur faire prendre le vent. Mais chaque minute, à tel point que le fameux test lui était complètement sorti de l’esprit. Il lui revint lorsque le soir approcha, et que Sigurd prit la décision de retourner au village, en profitant des dernières lueurs du jour. Bien qu’il sache naviguer de nuit, ce n’était pas ce qu’il préférait. Selewyn vint le voir à la barre.



« Capitaine, dîtes-moi, quand aura lieu le… Le test ? »

« Hmpf, tu l’as déjà passé mon garçon. »

« Comment ça ? Je croyais que… »

« Tu croyais vraiment que l’on te ferait, à toi et à tous les jeunes, ce que tous racontent sur leur première journée de travail ? Penses-tu, le véritable test était de voir comment tu t’acclimatais à ce travail-là, voir si tu rechignais à faire, à participer à toutes les actions à bord de ce bateau. »



Devant sa mine déçue, l’Ours éclata de rire. Ce qui était très rare, malgré son caractère doux, que démentaient sa stature immense et son air bourru. Mais malgré l’absence du test auquel il s’attendait, Selewyn était définitivement un Pêcheur d’Elissa. Il était un des leurs.

******

Les années passèrent, Selewyn grandit tant en taille qu’en maturité, et sa vision du monde avait changé. Sigurd, son père adoptif, lui avait inculqué tout ce qu’il savait de la navigation de jour et de nuit, de l’entretien d’un navire, du commerce également, pour vendre le produit de leur pêche ; il apprit également nombre de secrets culinaires de la part de Sunilda, qui elle aussi, avait finalement pris la place de mère dans son cœur, et grâce à qui il comprenait vraiment ce qu’était une mère, lui qui n’en avait jamais eu dans sa jeunesse. Svenja et lui étaient devenus inséparables, ceci dit Selewyn ne savait toujours pas de quelle manière il l’aimait ; ils passaient leur temps libre à combattre, Svenja étant une fine lame et une très bonne combattante de corps à corps. L’adolescent lui apprit également à monter à cheval, en empruntant ceux du Vieux Bragas, le doyen du village et, en échange, elle lui apprit tout ce qu’elle savait de botanique, ce qui n’était pas maigre d’ailleurs, quelles plantes étaient comestibles ou non…Il apprit également nombre de choses de chaque personne au village, et lui-même en faisait autant de ce qu’il savait, de ce que Lullin lui avait appris.

Un soir, revenant d’une journée de pêche particulièrement fructueuse, la vigie remarqua que le ciel était rouge… Cela était particulièrement visible dans la nuit tombante.



« On dirait que ça vient… Capitaine Alvinson, je crois… Je crois que Melissa est en flammes… »


Un silence de mort tomba sur le bateau, arrêtant d’un coup net l’échange rituel de plaisanteries et de chants du retour de pêche. On sentait dans ce silence de l’incrédulité et… De la peur, de l’inquiétude pour les villageois. Tous se raccrochaient toutefois à l’espoir qu’il ne s’agissait de rien d’autre qu’un grand feu de joie, mais vu l’étendue de la lueur…

Le cap fut changé, et l’on fila aussi vite que l’on pouvait pour rejoindre la côte de cet autre village pêcheur. Mais plus ils se rapprochaient, plus l’espoir diminuait. On commençait à voir le sommet des flammes, qui léchaient le ciel. Le temps sembla s’étendre une éternité…Et soudain, ils entendirent des cris… Des cris de douleur, si teintés de souffrance et de désespoir que leur sang à tous se glaça instantanément.

Les marins qui ne s’occupaient pas de la navigation sautèrent à l’eau avant même l’accostage, et se ruèrent dans les bâtiments en flamme, cherchant le moindre survivant. Selewyn pénétra dans une chaumière avec un autre pêcheur, du nom de Thorkil. Une poutre en flamme tomba juste devant eux, et le souffle ardent, déjà insoutenable, leur brûla le visage. La fumée leur piquait la gorge et les yeux.



« Par le Dracos, il y a un gosse là-bas. »


Là-bas, ce n’était pas loin, mais un mur de flammes, rongeant des poutres tombées, barrait le passage. Il ne savait pas s’il était mort ou vivant, mais le feu n’était pas encore sur lui, du moins, pas encore. Les deux marins se regardèrent, et n’hésitèrent pas une seconde. Ignorant les flammes, ils passèrent à travers, et ramassèrent l’enfant au sol. Mais leur chemin de l’aller était devenu impraticable. Avisant la mezzanine, ils firent fi du danger du bois fragilisé par le feu, et grimpèrent en haut, afin de sortir par la fenêtre. Tenant l’enfant dans ses bras, Selewyn sauta et essaya de se réceptionner de manière à ce que le garçon n’ait pas mal. Sa cheville céda sous son poids, mais l’enfant était sauf… Il sentait son cœur battre contre la poitrine. Thorkil le réanima et l’enveloppa dans sa veste afin qu’il n’attrape pas froid après avoir été dans une telle fournaise, ce qui lui serait fatal.

Lorsque tous se rassemblèrent près du bateau, ils purent compter le nombre de survivants. Dix… Dix sur un village qui avait autrefois compté dans les 150 personnes. Selewyn luttait contre la nausée, et contre une rechute de sa maladie qu’il sentait arriver. L’odeur de chair brûlée en fit vomir plus d’un, même parmi les plus aguerris.


******

Parmi les dix rescapés, se trouvait un des Anciens. Celui-ci leur relata « l’affaire » depuis le début. Comme tous les villages appartenant au Duché de Lyssa (dont faisait partie le sien, Elissa), Melissa avait droit à d’importantes taxes et autres impôts, ce qui avait ruiné son économie, surtout après la mauvaise saison de pêche, due en partie à la perte de plusieurs de leurs bateaux. Le Duc n’avait pas apprécié le manque de respect que représentait le non-paiement des dernières taxes. Et il avait agi en conséquence : des hommes avaient été envoyés une nuit, celle-ci, démontrer que la bonté de leur seigneur n’était pas sans limite. Ils avaient mis le feu aux maisons, et abattu toute personne qu’ils voyaient s’échapper. Sa folie, sa tyrannie, était sans limite, elle.

Selewyn s’était caché durant trop longtemps, et cela n’avait eu pour seul effet que de faire mourir des innocents. Son oncle le croyait mort et, n’ayant plus aucun prétendant légitime au trône ducal, il pouvait gérer le Duché comme il l’entendait. Il était adulte à présent. Il avait le devoir envers ces gens qui l’avaient recueilli, ceux qui étaient morts, de reprendre le pouvoir pour ne plus qu’ils soient les souffre-douleur d’Annibas.



« Où vas-tu ? »

« … Restaurer un Duché Impérial, et le faire redevenir ce qu’il devrait être… »

« Et tu penses y arriver tout seul ? Tu crois vraiment que nous allons rester ici à attendre que tu te fasses tuer ? Nous venons avec toi, cette terre est également la notre. »

« Nous ? »

« Tu n’as qu’à regarder. »



Derrière Sigurd venaient presque tous les hommes du village, et même les femmes. Tous portaient une arme et des vêtements en cuir. Selewyn comprit que, quoiqu’il dise, ils ne reviendraient pas sur leur décision de l’accompagner à Lyssa, malgré les risques que cela entraînait. Les larmes lui vinrent aux yeux, et il dut faire un effort de volonté suprême pour les repousser et les empêcher de couler. A la place, il fit un signe de tête, ne trouvant pas les mots pour les remercier. Svenja sortit des rangs, et vint se mettre à côté de lui, et lui adressa un sourire rassurant.

Il y avait trente kilomètres d’Elissa à Lyssa. Beaucoup trop long pour se déplacer à pieds rapidement, aussi la décision fut prise d’y aller par bateau, qu’on laisserait à deux kilomètres de la cité, pour ne pas attirer l’attention des gardes sur une grande flotte de pêche. Deux jours plus tard, ils accostèrent dans une crique suffisamment grande pour accueillir tous les bateaux. Les marins d’Elissa attendirent al nuit avant de parcourir les deux derniers kilomètres qui les séparaient de la ville. Ils la voyaient déjà, illuminée, et dressée face à l’océan.

Comme de juste, les portes étaient fermées. Selewyn leur demanda d’attendre derrière pour ne pas provoquer la méfiance des gardes, qui n’hésiteraient certainement pas à attaquer deux cent personnes s’approchant de leurs murs en pleine nuit. Arrivé devant les portes, éclairé par les torches qui brûlaient au-dessus de la porte massive en bois et en acier, Selewyn s’arrêta. Aussitôt, une voix se fit entendre :



« Halte, étranger ! »

« Je suis Selewyn Cyrene, fils d’Escawyn, héritier légitime de Lyssa, venu reprendre ce qui m’appartient, et rétablir la justice qui a trop longtemps été bafoué, au nom de l’Empire et de ses citoyens. »



Des rires lui répondirent, et la même voix reprit la parole :


« Serais-tu bête, étranger ? Le neveu du Duc est mort et enterré depuis longtemps. »

« Il serait mort noyé je crois ? Avez-vous une preuve matérielle de ce que vous avancez ? Regardez-moi, et dîtes-moi ce que vous voyez. »



Il rabattit sa capuche, libérant sa chevelure d’argent, qui refléta la lumière des flammes et de la Lune. Quelques minutes plus tard, les portes s’ouvrirent et un homme, sans doute celui qui lui avait parlé, vêtu de l’armure des Gardes de Lyssa, et portant les galons de Lieutenant, s’avança, le regarda visiblement secoué, et s’agenouilla.


« Pardonnez-moi, Votre Altesse, je… Je ne savais… je croyais… »

« Vous n’êtes pas le seul, Lieutenant. Je me souviens de vous, vous étiez présent au terrain d’entraînement… Le dernier jour. »



Selewyn apprit que, mis à part un noyau dur de la Garde, l’Armée Ducale n’aimait pas le Duc, le trouvant trop sanguin et brutal, tant avec ses hommes qu’avec les villageois. Les officiers n’osaient émettre aucune protestation, et il en allait de même pour les sous-officiers et les hommes du rang. Trop des leurs avaient été exécutés. Ils avaient donc perdus l’espoir du changement. Sigurd, Svenja et tous les autres se rapprochèrent, et la méfiance des soldats fut vite effacée lorsqu’ils comprirent ce qui se passait. Le Lieutenant leur assura la pleine coopération de ses hommes, et son supérieur n’y verrait aucune objection, car tous les Capitaines de la Garde et leurs hommes, sauf celui du noyau bien sûr, se regrouperaient derrière leur dirigeant légitime. Certes, ils furent un peu méfiants au début, mais ses cheveux particuliers et le pendentif des Cyrene, qu’il avait longtemps laissé cacher dans une boite sous son lit, peut-être pour fuir la réalité, achevèrent de les convaincre. Et puis, rien ne pouvait être pire qu’Annibas, non ?

Nombre de soldats se joignirent à la troupe de pêcheurs. Leur nombre, et leur désir de libération, auraient raison des Gardes Ducaux. Les portes de la muraille intérieure qui protégeait le palais, ouvertes à cause du changement de garde, furent franchies, et les Gardes ennemis (car telle était leur étiquette désormais), maîtrisés. Mais le plus dur restait à faire. Leur raffut avait certainement été entendu et…Oui, des Gardes arrivèrent de tous les coins. Selewyn dégaine son épée, et partit dans la mêlée. Le bruit des armes, les cris d’encouragement, d’espoir des hommes, de ses hommes, réalisa-t-il à retardement, qui chargeait, lui remplit le cœur de… De quoi ? De joie ? Non. Il n’arrivait pas à mettre un nom dessus. Peut-être un mélange ? Toutefois, cela fut fortement tempéré d’inquiétude lorsqu’il vit Svenja et Sigurd aux prises avec des soldats eux aussi.



« Les portes ! Ils referment les portes ! »


Ils allaient se barricader dans le château. Profitant d’une percée réalisée par un Garde à côté de lui, Selewyn s’élança, suivi de ses hommes et femmes, du moins ceux qui ne s’occupaient pas des derniers ennemis encore en vie à l’extérieur. A l’intérieur, ils entendirent des cris d’alarme, des portes qui se refermaient violemment, des bruits de pas précipités, accompagnés du cliquetis des armures. Le groupe d’assaut se dirigea vers la salle du tr^^one, celle qui était la plus facile à défendre pour les assaillis. Du moins l’espéraient-ils.

Là encore, ce fut une boucherie, il n’y avait pas d’autres termes. Les Gardes Ducaux, surpris du brusque revirement de ceux de Lyssa, ne surent se battre efficacement, et de toute façon, étaient submergés par le nombre. Le sol était recouvert de sang, de celui de leurs ennemis, de celui de leurs amis. Svenja, par la grâce du Dracos, était intacte, sauf peut-être quelques coupures. Sigurd avait une vilaine entaille au bras gauche. Lui, en plus des coupures sans importance, avait eu le gras de sa jambe traversé par une lame. Selewyn regarda autour de lui. Les pêcheurs, du moins ceux qu’ils voyaient, semblaient être tous plus ou moins là. Les Gardes n’avaient pas subi trop de pertes également. Mais le peu de morts qu’il y avait, Lysseans comme Elisseans, était de trop. Mais l’heure n’était pas encore aux larmes et à la tristesse. Caché derrière les derniers de ses fidèles, son oncle le regardait, la haine déformant ses traits.



« Toi, tu étais… Tu étais mort ! Espèce de sale petit… Te rends-tu compte de ce que tu as fait ? »

« Mon oncle, vous n’avez jamais eu la personnalité qui incombait aux véritables dirigeants. Vous n’êtes qu’un chien assoiffé de pouvoir, et vous ne méritez pas le titre de Duc. »



Selewyn s’avança seul vers le fond de la salle. Son épée à la main. Les Gardes Ducaux se regardèrent et, sentant le vent tourner, s’écartèrent, à la grande fureur de leur ancien chef qui les abreuva d’insultes.

Le jeune homme regarda son oncle. Une lueur de folie dansait dans les yeux de l’homme. Peut-être était-ce seulement celle d’un homme dont le pouvoir était monté à la tête. Mais quelle importance après tout ? Il avait tué plus que de raisons, et des innocents qui plus est. Il ne méritait que la mort. Selewyn leva son arme, et celle-ci goûta le sang d’un homme, pour la dernière fois de la soirée. Il se retourna ensuite vers toutes les personnes présentes dans la pièce.



« Allez me chercher tous les nobles de la ville. Il faut que je sache sur qui je peux compter pour que Lyssa soit ce qu’elle est censée être. »


A peine les ordres donnés, et les soldats et pêcheurs partis, Selewyn sentit une douleur trop familière lui revenir, et il s’effondra au sol, dans le tintement métallique de son épée sur la pierre. Svenja et Sigurd accoururent vers lui, et l’aidèrent à se relever. Devant le regard inquiet qu’ils leur jetaient, il essaya de sourire, espérant ne pas cracher de sang, comme à l’accoutumée.

******

La totalité de la noblesse de Lyssa était assemblée devant lui, et encadrée par les pêcheurs et les Gardes. Selewyn les regarda, ne sachant pas ce qu’il allait leur dire, mais il le leur dirait quand même.


« Savez-vous ce qu’est un noble ? Une personne riche, ayant des titres et des terres ? Certes, cela est vrai, mais il y a également autre chose. Les nobles sont des gens ayant des responsabilités envers l’Empire, l’Empire, et ceux qui le composent. Vous, nobles Lysseans, avez manqués à tous vos devoirs. Vous avez trahi l’Empire, ses institutions, et ses citoyens. Vous avez écrasés ces derniers sous votre pouvoir dont vous usiez à tort, et vous les avez assassinés. Annibas était un fou, un tyran, un traître, et vous ne valez pas mieux que lui. Trop heureux de vos avantages, vous avez laissé faire tout cela. C’était facile après tout. Aucun de vous n’a osé se dresser devant mon oncle. Cela en a résulté au meurtre des villageois de Melissa, et bien d’autres avant eux. Mais je vais vous laisser une chance de vous racheter. Je veux rendre à Lyssa sa fierté perdue et bafouée, je veux rendre aux citoyens qui composent notre Duché la confiance envers leurs dirigeants, et la sécurité que nous leur devons. Je veux que notre Duché, et son peuple, deviennent un exemple pour l’Empire, que nous devons servir au mieux. Qui est avec moi ? Qui est avec le peuple Lyssean ? Qui est avec la liberté ? »


La plupart des nobles se rangèrent derrière lui, mais ceux qui étaient les plus proches de l’ancien Duc crièrent à l’infamie et à la trahison. Ces treize-là furent arrêtés, et condamnés.

******

Le lendemain, les Lysseans furent mis au courant de ce qu’il s’était passé, et on assista dans toute la ville à des manifestations de joie, de savoir qu’Annibas le Cruel avait été renversé.

Au port, Selewyn était près du bord d’un quai et, entouré des Gardes et de Lysseans, regardait un bateau. Sur ce bateau étaient attachés les treize nobles renégats. Au signal d’un Capitaine, des archers tirèrent des flèches enflammées sur le navire, lequel prit rapidement feu, ayant été recouvert d’huile. Le vent emportait les cris de douleur au large, et de toute façon, on ne les aurait guère entendu, les Lysseans acclamant la disparition de leurs bourreaux. Le spectacle ne réjouissait pas Selewyn, il le dégoûtait, même, mais il devait montrer à tous ceux qui formaient sa « cour » qu’il n’hésiterait pas à recourir à des moyens identiques si l’on s’avisait de lui désobéir alors qu’il voulait servir au mieux l’Empire et ses gens.


******

Les taxes furent nettement abaissées, la plupart supprimées, car ne servant qu’à enrichir au détriment du peuple, et plusieurs décrets furent édictés, notamment le service militaire obligatoire y compris, et surtout, pour les nobles et leurs enfants.

Mis au courant de manière précise de la guerre qui se profilait à l’horizon, Selewyn prit la décision, en concertation avec ses officiers, de créer la première Marine de Guerre Impériale digne de ce nom. Les défenses de Lyssa et des villes et villages environnantes furent renforcées, les hommes encore plus entraînés… Tous se préparaient à une guerre qui semblait inévitable.

Les pêcheurs d’Elissa qui l’avaient accompagnés pour reprendre son trône, loin de vouloir repartir, formèrent sa garde rapprochée, la Garde Delphienne, malgré le refus premier de Selewyn. Sigurd en devint le Capitaine, et Svenja sa garde du corps attitrée, bien que cela le gênât que ce soit elle qui le garde, et non l’inverse. Svenja, à qui il n’a toujours pas avoué ses sentiments, maintenant fixé sur leur véritable nature.

Lorsque leur parvinrent la nouvelle de la mort, enfin de la transformation, de l’Empereur, de la perte d’Aldaria, et de la sécession de nombreux Comtés et Duchés, Selewyn, fier idéaliste, resta fidèle à l’Empire, et repoussa les propositions d’alliance des anciennes provinces Impériales. Par contre, il n’obéit pas aux ordres du Conseil, ce dernier étant le lieu de luttes de pouvoir pour le Trône Impérial. Lorsque l’aigle meurt, les charognes se disputent son corps. Il prévoie des plans pour marcher sur Gloria, afin de permettre à l’héritière Kohan, Esmelda, de monter sur le trône. Dans le même temps, il prépare son armée à une bataille avec les Vampires, notamment à Aldaria, qu’il veut reprendre à partir de la Wylorel.

Selewyn accorda également aux Rôdeurs Elfiques, dont il rencontra le Commandant, un certain Anynduil Linwelin, la possibilité de créer sur leurs terres le premier Corps d’Eclaireurs Impériaux. Des hommes et des femmes venant de tout le Duché sont formés par les quelques Elfes afin de fournir à l’Empire un organe de renseignement de premier choix, n’en ayant aucun digne de ce nom, ce qui, dans cette guerre, se révélait être un grave défaut.

Le Dauphin et le Loup ont unis leurs bannières, Lyssa et Glacern étant les dernières cités fidèles à ce qui fut autrefois l’Empire Humain d’Armanda.

Selewyn, Duc de Lyssa, Premier Amiral de la Marine de Guerre Impériale, humble serviteur du peuple, était prêt à défendre ce qui lui était cher.
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MessageSujet: Re: Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Icon_minitimeMer 6 Avr 2011 - 18:16

  • Physique :

    • Force physique : Moyenne
    • Agilité : Moyenne
    • Réflexes : Moyenne
    • Endurance : Moyenne
    • Résistance : Moyenne
    • Beauté : Moyenne


  • Mental :

    • Force mentale : Moyenne
    • Patience / Self contrôle : Supérieur à la moyenne
    • Intelligence : Moyenne
    • Arrogance : Catastrophique
    • Gentillesse : Supérieure à la moyenne
    • Prestance/Charisme : Supérieure à la moyenne
    • Mémoire : Moyenne




  • Niveau guerrier :

    • Épée : Supérieur à la moyenne
    • Lance : Catastrophique
    • Arc : Catastrophique
    • Poignard : Moyen
    • Combat à mains nues : Moyen
    • Équitation : Moyen


  • Niveau magique :
  • Aucun niveau magique

  • Esprit-totem : ne remplissez pas cette partie, elle est réservée aux admins.
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MessageSujet: Re: Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Icon_minitimeMer 6 Avr 2011 - 18:17

Je pense avoir fini ^^
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MessageSujet: Re: Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Icon_minitimeMer 13 Avr 2011 - 21:21

validé, totem cygne et niveau future mage
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MessageSujet: Re: Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Selewyn Cyrene, le Prince des Océans [FINIE] Icon_minitime

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