Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric]

Sujet: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Jeu 14 Oct 2010 - 1:10

Pendant deux longues années il avait pensé et repensé à tout ce qui avait été dit, fait et détruit, à tout ce qui avait put voir le jour mais aussi plonger dans les ténèbres... beaucoup, trop peut-être pour une si courte période, les vampires, tout comme les elfes, n'étaient pas tellement habitués aux changement de grandes ampleurs bien que de petites modifications soit choses courante pour un peuple aussi porté sur les combats. Il pensait beaucoup ces temps ci, peut-être trop pour son propre bien, il n'avait pas l'habitude de faire autant fonctionner son cerveau ou du moins pas ainsi, il aimait la réflexion profonde que lui inspirait les antiques chambres du royaume des abysses, la froideur brumeuse du puits vers le centre et le nid étrangement protecteur de la terre dans les fondations du grand hall, il aimait passer des heures dans de tels endroits pour en tirer le meilleurs parti, il avait toujours agit ainsi et avait construit de cette façon un royaume d'illusions et de fantasmagories que personne n'avait jamais vu et qui faisait honneur à leur muse... mais voilà depuis le début de la guerre il n'avait plus l'occasion de ce genre de plaisir, les seules choses auxquels il pensait été des stratégies militaires, de la gestion de ressource ou les plans pour lesquels il servait ainsi dans l'armée vampirique.

C'était à la fois profondément passionnant et profondément attristant, il n'avait certes pas beaucoup l'occasion de prendre ainsi pieds dans le monde, d'être le maitre et l'autre l'outil, en général il n'était qu'une voix inaudible pour tout autre que celui qui était Adryne et son esprit acéré et redoutable avait bien besoin d'être utiliser, que ce soit pour de la stratégie ou tout autre chose mais il devait tout de même regretter de ne pas être en compagnie d'être plus agréable pour faire montrer d'intelligence et de subtilité... et le fait qu'il ne fasse tout cela que pour prendre Lorenz par surprise n'avait rien de convainquant pour ajouter à son enthousiasme plus qu'absent, après tout il y aurait eu mille et une façon de venir à bout de cette horripilante tâche qu'était de planter les graines d'une rebellions chez les bonnes personnes et de la bonne manière mais aucune d'aussi productive que celle de ce faire passer pour un partisan de l'ancestral avant de promouvoir un règne complètement différent. Mais ce n'était ni pour tout de suite ni dans un proche avenir....

La nuit n'était pas encore complète, le ciel d'un bleu océanique était encore lumineux et les myriades d'étoiles n'étaient encore que peu visible dans l'immensité de la voute céleste, leur lumière moins qu'un appel mais plus qu'un souvenir d'un passé désormais si lointain que personne en dehors de quelques rares individus ne se rappelaient, le vent frais faisait onduler ses cheveux comme une bannière couleur de neige et apportait un léger changement température à sa peau de cadavre et sous ses yeux de mer le paysage d'herbes et de fleur alentour semblait soudain se figer comme à l'écoute, à l'affut de ce que le prédateur pouvait décider de faire. Il était là depuis des heures et pourtant ne ressentait ni ennui ni fatigue, un avantage certain d'être déjà presque mort, il restait là, aussi immobile qu'une statue et tout aussi silencieux... et dans quel but ? Pourquoi cet isolement, cette attente, pourquoi figé ses mouvements ainsi, tous ses mouvements, aussi bien physiques que politiques ou métaphysiques, qu'est ce qui valait ceci vraiment ? Quelqu'un pouvait il répondre à une telle question en dehors de lui ? Lui qui était une énigme pour le monde, une charade, une devinette, pour qui la raison était un instrument, la folie un passe temps et le désespoir un simple mécanisme utile à ses machinations, qui oserait seulement tenter ?

Personne peut-être, ou peut-être était il un enfant de la fatalité de par le monde qui tenterait cet impossible réussite pour rendre docile l'esprit sauvage sous la glace de ses deux facettes si bien équilibrés. Rien n'était visible de l'ébullition de son esprit sur le masque agréable et altier porté par son visage et pourtant la raison de sa venue en ce lieu était si anodine à première vue que même dans l'esprit de son architecte elle faisait jaillir mille et une question, mille et une émotion qu'il goutait en connaisseur, qu'il goutait comme un humain aurait gouter un vin fort et capiteux, il avait toujours eu pour ligne de conduite de laisser ses émotions s'emparer totalement de lui, de non vivre chacune d'entre elle comme des dons inestimables et en cela peut-être était il plus humain que les humains eux mêmes, ironie qu'il s'autorisait avec mansuétude, il n'avait après tout pas tant de distraction que cela et cette petite faille dans son armure froide et contrôlé ou rugissante et bouillante, une distraction pour son esprit aux schémas si compliqués et qui mettait ses deux facettes d'accord, unie comme elle ne l'était qu'en de rares occasions.

Et cette mystérieuse raison qui se faisait tant attendre ? Rien moins qu'un autre animal à sang froid, un autre vampire, maudit, honnit, rejeté, détruit, une race qui vivait dans l'ombre et se nourrissait des autres comme des parasites malvenus et n'étaient ils pas juste cela ? Des vermines que les véritables races voulaient voir anéantie, était ce donc tout ? Pas pour lui mais il ne les voyaient pas non plus maitres du monde, question d'équilibre peut-être, plus sûrement de croyance et de doctrine, les sangs froids n'y échappaient malheureusement pas, un autre point commun peut-être ou juste une preuve qu'ils n'étaient pas si parfaits que certains voudraient le faire croire. Roëric en était un bon exemple, un très bon même, sûrement trop même, il y avait quelque chose de purement malsain à correspondre aussi bien à une définition, en particulier lorsque celle ci trouvait son origine dans l'esprit de quelqu'un comme lui mais toujours était il qu'en cette heure il avait décidé de faire entrer un nouveau soldat sur l'échiquier et comptait bien ménager son entrée de la meilleur manière possible d'autant que le jeune vampire allait servir de messager pour contacter le véritable but du veilleur, un but qu'il avait eu l'occasion d'étudier depuis un bon moment et dont le moment était mûre pour mettre en marche la roue du destin.

Il sortit de ses pensées en voyant une ombre aux contours flous apparaître sur le chemin mais rien ne le trahit, ni surprise ni son pas même un tressaillement en dehors de l'étincelle qui transforma un instant ses yeux en disques de mercures bouillants avant qu'il ne se lève, brisant l'étrange transe d'immobilité qui avait contaminé les alentours, se dressant devant la lueur tremblotante du dernier feu solaire, haute silhouette déchirée et élancée comme une lance. Il attendit que l'autre arrive à hauteur de voix pour rompre le silence, déchirant les dernier lambeaux de son contrôle sur son entourage immédiat, sa voix basse et grave ressemblant presque à un souffle de vent ou à un écho dans un objet creux et vrillé, légèrement amusée mais surtout profondément malicieuse, comme un enfant jouant avec une poupée...

« Alokor, il serait bon qu'à ton âge tu apprenne à reconnaître ton heure. Je t'attend depuis un long moment déjà et pas pour une simple causette mais ça tu t'en doute non ? Vient donc par là et prête moi ton oreille, je te la rendrait en état de fonctionnement si tu ne m'irrite pas...trop. » Et là dessus il fit demi tour et marcha vers le champ verdoyant qu'il avait eu à dos tout le temps de son attente...

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Jeu 14 Oct 2010 - 16:57

La nuit commençait. De la même manière que les vivants se repéraient à la lumière du soleil, Roëric Alokor le savait juste en regardant les étoiles. Une technique que tout ceux de son peuple apprenait tôt ou tard à maîtriser, que ce soit au contact d’un autre ou en autodidacte. Imaginez un peu si il en fut autrement ! Des immortels perdus dans le temps, quelle ironie !
Enfin bref, passons.
Roëric s’était réveillé un peu plus tôt, après un long et agréable repos. Un sommeil réparateur dont il avait bien eu besoin. En effet, sa nuit allait être des plus difficile, car il se portait à la rencontre d’un être aussi puissant qu’unique, d’un âge tellement avancé que pour la plupart des vampires il faisait figure de légende poussiéreuse. Le guerrier avait même ouïe dire que certains imbéciles s’étaient aventurés en son domaine, juste pour savoir si il existait bel et bien. Un peu à la manière d’un enfant mettant sa main au feu. Les mots, l’enseignement, ne suffisaient jamais, il fallait faire l’expérience des choses pour être pleinement satisfait. Eh bien, il ne restait plus qu’à espérer que l’autre monde était à leur goût, car aucun d’entre eux n’étaient jamais remontés…

Laissant de coté ses sombres pensées, le guerrier noir s’inspecta. Il était d’une saleté repoussante et ses vêtements étaient dans un état lamentable. Déchirés par de multiples combats et plein d’un sang noirâtre tant il avait eu le temps de sécher.
Soupirant profondément, le vampire décida de rejoindre un petit étang qu’il avait repéré la nuit précédente. Il était grand temps de faire un brin de toilette, ne connaissant du vampire ancestral que des légendes urbaines faisant état de ses caprices, il avait peur que ce dernier ne lui arrache la tête, offensé que son odorat ait à subir une telle cruauté.
Atteignant son objectif, Roëric se déshabilla et pénétra dans l’eau glaciale, ce qui ne dérangea pas plus que ça le mort-vivant. Il se lava rapidement et avec efficacité, tel un soldat en campagne. Une fois satisfait du résultat, il s’attaqua aux vêtements et aux pièces d’armure, à l’aide d’un morceau de savon qu’il gardait dans un poche intérieure (tout voyageur sachant à quel point cela peut être indispensable).
Une heure passa, puis le vampire à l’épée noire quitta l’étang, relativement content de son apparence retrouvée. Il n’avait plus rien d’un mendiant, ou pire d’un brigand fauché.

Telle une ombre, Roëric Alokor filait comme le vent, courant d’une vitesse quatre fois supérieure aux mortels. Possédant une endurance redoutable, même pour un membre de sa race, il le faisait presque sans effort mais avec, bien au contraire, un plaisir certain.
Les paysages défilaient devant ses yeux, telle une mosaïque de couleur chatoyante, le tout éclairé par le rayonnement lunaire qui donnait à la région une allure fantomatique. Un endroit magnifique, en rien comparable aux sombres galeries du royaume vampirique.
Si l’on pouvait qualifier de royaume ces tunnels de taupe, repaire de mort et de sang. Lieu de rassemblement pour une race mille fois maudite. Oh il était intriguant, mystérieux et disposait d’un charme épique. Le guerrier avait passé un bon moment à le visiter, il n’avait pas été déçu par l’architecture qui était juste incroyable, mais par son peuple, par ses habitants. Comme le disait si bien un philosophe mortel, « ce sont les habitants qui font le foyer et non l’inverse ». Mais voilà, les vampires n’avaient rien d’un peuple. Aucune culture commune, aucun véritable artiste, aucune organisation, et ne parlons pas de philosophie… Juste le chaos. Bien sûr c’était très distrayant, mais juste pour un temps, certainement pas pour l’éternité.
Ah ! Dire que les autres races avaient peur des vampires ! Quels idiots, si seulement ils savaient ! Savaient qu’ils n’étaient rien de plus effrayant qu’un ramassis de désespérés en tout genre qui s’étaient rassemblés en ce lieu faute d’un autre. Enfin, tout ça n’avait au bout du compte, strictement aucune importance. Sauf pour Kylian, mais Roëric devait assurer sa protection, le servir, pas s’occuper de ses états d’âmes.

Le vampire s’arrêta net. Il n’était plus très loin, et arriver en courant aurait pu être la cause d’un malentendu. Manquerait plus que l’ancestral se sentît menacé. Une erreur qui lui aurait très certainement coûté la vie, enfin la non-vie. Il marcha donc d’un pas tranquille en direction de son rendez-vous. Quelques minutes passèrent, puis, lorsqu’il fut à portée de voix, Adryne Taranisaii s’adressa à lui d’une voix trop malicieuse pour être agréable à entendre. De toute évidence, le retard du vampire n’avait pas été du goût de l’ancestral. Essayant de paraître aussi calme qu’à l’accoutumé, Roëric le suivit d’un pas agile.
Il y quelques décennies, il avait vu un vampire d’environ son âge prendre la parole lors d’une discussion avec un aîné, alors même qu’il n’y avait pas été invité. Grave erreur, car son sort avait été pire que la mort. Il était devenu un jouet, un simple pantin qui subissait encore aujourd’hui les sévices les plus inimaginables. Aucune chance que le guerrier noir suivît son exemple. Non, décidément, il était bien plus prudent d’attendre que son interlocuteur prenne la parole. Après tout, il lui avait seulement demandé son oreille, pas sa langue…

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Sam 16 Oct 2010 - 22:08

Il marcha un moment, sans vraiment prendre en compte l'enfant à ses cotés, impassible et plongé dans ses pensées et les yeux rivés sur l'horizon dans un silence si lourd qu'il contaminait les alentours. Enfin lorsque le bruit d'une claire rivière se fit entendre il bifurqua et s'enfonça sous les arbres pour ne s'arrêter qu'à quelques pas de la source d'eau, il croisa les bras et ferma ses yeux à la couleur changeante, dardant de la langue dans l'air pour gouter les sensations qui émanait de son entourage, captant la présence de l'autre vampire comme une source de silence dans le cri muet de la nature, un silence qu'il trouvait réjouissant et qui lui arracha un rictus de contentement, pour un vampire soutenant Wallam le petit était étonnement docile et respectueux, une attitude qui faisait courir un frisson le long de sa colonne et réveillait la douloureuse pointe dans ses doigts tel des nerfs se tordants, ils le démangeaient de venir plier l'autre, de voir jusqu'où la docilité pouvait aller et de pousser ses limites le plus loin possibles.

Il n'en fit cependant rien, distrayant son esprit en se demandant ce qui pouvait provoquer son attitude même si, au fond, il le savait déjà, bien entendu qu'il y avait des rumeurs sur les profondeurs et sur ce qu'il faisait aux aventureux venus pour chercher à le rencontrer, il arborait pourtant un air sardonique chaque fois qu'on essayait de lui faire dire ce qu'il se passait dans les limites de ses possessions puisque la plupart des vampires qui le rencontraient ne mourraient pas une seconde fois, loin de là, mais le servaient éternellement comme simples choses sans esprits après qu'il eu extrait l'ultime goutte de leurs esprits et qu'il se soit repus de leur essences et de leurs êtres, oh non ! La plupart ne mourraient pas, mais ils auraient sans doute préféré s'ils avaient eu la capacité mentale de former une pensée cohérente qui ne soit pas les désires de leurs geôlier et maitre.

Oui, les rumeurs n'étaient pas toujours justes, encore moins quand c'était lui même qui lançait la majorité d'entre elles pour s'amuser et pour voir si cela freinerait les idiots de venir se jeter dans ses crocs mais évidemment non, il n'y avait pas de remède à l'imbécilité, tant pis ou tant mieux ça n'avait pas d'importance, toujours était il que celui qui se tenait dans son dos y croyait jusqu'à un certain point et qu'il agissait en conséquence, devait il lui faire perdre ses repères et lui montrer un visage complètement différent de celui auquel il s'attendait ou devait il rester lui même ? Qu'est ce qui le servirait le mieux, lui donnerait le plus de satisfaction... Il était versatile et aimait s'amuser, suivant ses humeurs comme l'océan sauvage mais il n'était une bête, si il le voulait il pouvait parfaitement se contrôler et jouer un rôle, il avait apprit à force de côtoyer les redoutables princes et il avait bien apprit, aujourd'hui c'était lui qui menait les autres vampires en bateau, qui en faisait ses outils et ses soldats, oui il faisait maintenant parti des gagnants, une place utile pour ce qu'il avait à faire.

Car la domination n'était pas son but véritable bien entendu mais ça personne ne le savait et ne le saurait avant l'heure du jugement... Il se tourna enfin vers Roëric, les yeux toujours fermés, et s'avança jusqu'à être à quelques dizaines de centimètres de lui, sentant la présence de l'autre maintenant qu'il se privait de la vision, la sentant véritablement, comme il aurait sentit le sang et la chaleur d'un être vivant, un sourire désagréable étira ses lèvres à la complexion de pâle indigo et les crocs scintillèrent légèrement lorsqu'il se mit à parler, un peu plus fort que la dernière fois mais sans l'amusement qui avait put le caractériser, il ne jouait plus mais n'était pas pour autant sérieux...

« Dit moi jeune vampire, que pense tu que soit la plus grande faiblesse des vampires ? Leur soif ? Leur mode de vie nocturne ? Leur férocité peut-être... ou encore leur ambitions ? Qu'en pense tu ? »

Il éleva un sourcil et laissa un pause, donnant à l'autre l'occasion de lui répondre, l'air autour de lui refroidissait très vite, signe que la nuit tombait doucement mais sûrement et dans le ciel qui ne lui était pour le moment pas visible il était certain que les étoiles brillaient à présent avec plus d'intensité, il avait calculé avec soin son trajet de manière à ce que le risque de tomber sur des humains soit inexistant, il ne voulait pas que des oreilles en trop entendent leur conversation.

Puis il reprit sans faire cas de quoi que ce soit, élevant son visage vers la voute végétale au dessus de leur tête et jouant de ses longues doigts sur une mèche de neige, aussi peu présent physiquement que si il avait été un pur esprit, seul ses paroles l'ancraient dans la réalité mais le reste n'y était pas... gare toutefois à celui qui tenterait de l'attaquer car si il n'aimait pas se battre il y avait toujours l'autre et son nouveau lien avec le glouton lui offrait la possibilité de rattraper ce qui lui manquait, il était encore le plus fort et bientôt certains devraient s'en souvenir lorsqu'enfin il jouerait ses cartes.

« Personnellement je pense que leur grande faiblesse vient de leur esprit, oh je ne parle pas d'intelligence ou de volonté mais de raison et d'illumination, ils ne sont que des animaux, des bêtes cherchant toujours plus sans même se donner les moyens les plus adaptés pour parvenir à leur fin. Toi tu ne le sait pas, ou pas entièrement, tes yeux n'ont jamais contemplés les merveilles glorieuses d'Ygg-Chall ou la magnificence vibrante du trône de rubis... mais quoi qu'il en soit elle t'a vu et tu devra donc m'être utile. Dit moi, comment en est tu arrivé à servir ton maitre, et ne me fait pas l'affront d'un mensonge car je sais déjà nombre de chose... non ! Ma question n'est pas rhétorique, loin de là, mais voit tu avant de te dévoiler ce que tu va faire pour moi il me faut d'abord trouver les réponses à certaines questions et ce que tu me dira me servira en ce sens. »

Nouvelle pause, cette fois le firmament de ses yeux s'ouvre pour se poser sur le visage de son vis à vis, il le vrille de son regard, le transperce et le dépèce, pas de malice dans ses yeux mais une froide résolution, aussi inébranlable qu'une montagne, la résolution qu'il a battit en plus de sept cent ans et que rien ne pouvait détruire. La vengeance est un plat qui se mange froid disaient les humains, lui le mangerait glacé et avarié mais jouirait de son goût comme du meilleur plat, du meilleur sang... Il se sentit sourire légèrement et eu un infime mouvement du poignet, vielle habitude de celui toujours en garde, sa main tombant sur la garde de l'une de ses armes les moins encombrantes.

Il se mit à tourner autour du jeune vampire en le détaillant sous tous les angles, son regard scrutateur et acéré se faisait professionnel, il finit par s'arrêter derrière l'autre vampire et fit un léger mouvement du poignet vers le haut, dégageant quelques pouces de l'acier noir de son arme ce qui eu pour effet immédiat de produire une bourrasque suffisamment forte pour décorner un bœuf et qui fut envoyée droit sur Roëric, il ne prit cependant pas une seule minute pour observer la scène et d'un bon coup de pied faucha le jeunot qui alla s'étaler sur la mousse avant de le surplombé complètement, une main au sol et l'autre sur son arme... il montra les dents et lâcha dans un sifflement redoutable...

« Qu'est ce qui te fait continuer, qu'est ce qui te donne l'envie de te battre, pourquoi est tu là hein petit monstre, tu a une réponse ? Quelle est ta raison d'être en ce monde ? N'est tu qu'un de ces animaux sans esprit, une de ces bêtes destinées à l'abattoir ou est tu plus ? Qu'est ce qui te définie, qu'est ce qui te fait avancer, qu'est ce qui compte pour toi, pourquoi Wallam et non Wintel ou un autre hein, tu n'a rien d'un pacifiste non ? Qu'est ce qui guide tes choix... ta volonté ? Ton âme ? Ton... cœur ? Tes souvenirs ? »

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Dim 17 Oct 2010 - 23:46

Aussi silencieux qu’une tombe, Roëric suivait le vampire ancestral d’un pas docile. Ce dernier avait pris les choses en main. L’entrevue serait sous son entier commandement et le guerrier noir ne serait rien d’autre qu’un second rôle, chargé de lui donner la réplique. Jusque là rien d’imprévisible. Même en ne sachant pas grand-chose de son rendez-vous, il était plutôt aisé d’affirmer qu’un aîné ne s’abaisserait pas à demander l’avis de ce qu’il ne considérait (à tort ou à raison) que comme un enfant, au mieux.

Ils marchaient donc et s’enfoncèrent sous les arbres pour finalement rejoindre un cours d’eau. Ils s’arrêtèrent alors, le jeune Alokor calquant son attitude sur celle de l’ancestral. Un temps passa. Puis aussi soudainement qu’il s’était tu, il posa une série de questions, un sourire plutôt désagréable sur ses lèvres. Étonnement, il semblait réellement vouloir connaître l’avis du vampire aux cheveux blanc, et si sa voix n’était pas on ne pouvait plus sérieuse, on sentait que le jeu était terminé. Pour l’instant dû moins.

Dans un premier temps, Roëric fut tellement surpris qu’un aîné s’abaissait ainsi qu’il en resta sans voix. Mais rapidement, l’instinct de conservation reprit le dessus. Il devait répondre… ou en payer le prix.

Il n’y a pas de peuple vampire. Juste un rapport entre dominants et des dominés. Les loups, les abeilles, les fourmis et même les humains… Les mortels peuvent se targuer de posséder des sociétés, des structures sur lesquelles s’appuyer et progresser. Ils évoluent, lentement certes, mais les générations aidant, ils changent.

Nous, nous ne sommes que des reliques oubliées, terrées dans les ombres.

Et lorsque le sang des toutes dernières créatures vivantes de ce monde sera lui aussi corrompu, alors nous redeviendrons poussière.

Les Esprits ont invoqués un cauchemar pour punir leurs enfants… Mais viendra le temps où il se réveilleront.

Notre plus grande faiblesse, Ancêtre, est -outre notre individualisme fort mal employé, que nous sommes aveugle à notre propre éphémérité.

Voilà, c’était dit : le fond de la pensée de Roëric, un tableau peu flatteur de sa propre race mais ô combien (dû moins le pensait-il) révélateur d’une bien triste réalité.

Le vampire s’inquiétait un peu de la réaction de l’aîné, mais il avait toujours été quelqu’un de profondément franc. Soit il se taisait, soit il disait ce qu’il pensait. Et après plus d’un siècle d’existence avec ceux de sa race, il avait surtout appris à se taire. Cependant, il aurait été d’une stupidité sans borne que de dire à son interlocuteur uniquement ce qu’il avait envie d’entendre. Tout d’abord parce que tromper un être plus puissant n’était jamais bon pour la santé mais surtout parce qu’il aurait bien eu du mal à savoir ce que voulait entendre l’ancestral. Ce dernier était totalement insaisissable.

Quoiqu’il en fut, l’ainé répondit à sa propre question, stupéfiant une fois de plus le guerrier noir en faisant part de ses pensées à ce qu’il considérait comme un enfant. Sa réponse était ambiguë, limite sibylline et Roëric avait bien du mal à comprendre ou il voulait en venir. Certaines choses étaient cependant plutôt claires. Il voulait lui confier une mission, mais avant cela, il souhaitait percer sa personnalité, sa manière de fonctionner. Il était toujours plus facile de manipuler un pantin dont on connaissait les rouages.

Tout à ses réflexions, le vampire à la chevelure de glace ne s’attendit pas au regard que lui jeta Adryne Taranisaii. C’était terriblement troublant. Il avait l’impression d’être analysé en profondeur, que ce dernier voyait en lui aussi facilement que dans un livre ouvert. Étrange impression, qui faillit d’ailleurs lui rappeler un vieux souvenir, celui d’un homme très important, à la chevelure de feu… Ce fut aussi fugace qu’incertain, mais cela troubla énormément le combattant à l’épée noire qui en oublia un instant qui il était et ou il se trouvait…

Un son qu’il connaissait mieux que n’importe qui le ramena à lui. Un son magnifique et dangereux, d’une beauté aussi inoubliable que redoutable. Le son d’une lame qu’on dégaine.

En une fraction de seconde, il était en position et fixait d’un regard alerte son adversaire potentiel. Cependant ce dernier n’avait pas vraiment dégainé, ce qui ne l’empêcha pas de lui envoyer une bourrasque en pleine face. Solide sur ses appuis, puisant sa force dans la nuit étoilée, il résista à cette étrange attaque… pour être fauché juste après d’un coup de pied de l’ancestral. Celui-ci était maintenant sur lui, l’empêchant se mouvoir. Il sortit ses dents et poussa un sifflement terrifiant.

Maître de sa peur, dû moins jusqu’à un certain point, Roëric Alokor resta en apparence impassible et écouta avec une extrême attention la tirade du vampire. De sa réponse dépendait sa vie, il en était à présent intimement persuadé. Néanmoins, il ne songea pas un instant à mentir pour plaire à son bourreau potentiel, car de sa bouche ne sortait jamais que la vérité. C’était une question d’honneur et il n’y avait rien de plus important que cette notion.

Je serais bien pathétique, Ancêtre, si je prétendais connaître la raison de mon existence. Je me contente d’agir suivant mes convictions.

Kylian Wallam… Il m’a sauvé la vie… ou plutôt la non-vie, et malgré l’horreur de celle-ci, j’y tiens… de ce fait, il est somme toute logique que ma vie lui appartienne.

Néanmoins je suis loin de partager son idéalisme. Mais j’aime à penser que je vaux mieux que toutes ces atrocités que commettent les vampires… Enfin dans ce domaine, les paroles ne valent rien, seuls comptent les actes…

Quant à mes choix… ils sont guidés par mon intellect, ou dû moins ce qu’il en reste…

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Dim 24 Oct 2010 - 15:50

Quelques minutes auparavant le silence avait été détendu et profond, un silence d'attente, mais à présent il s'agissait d'une chape glacée comprimant les deux silhouettes au bord de la rivière, plus rien ne bougeait, plus rien de frémissait, plus rien n'émettait le moindre son, même la terre s'était tut devant la redoutable vague qui montait... Il n'avait pas bougé, il n'avait rien dit, rien fait, son visage restait inexpressif mais peut-être aurait il mieux valu qu'il réagisse devant les paroles qu'il avait extirpé à l'autre vampire pourtant il avait beau se faire violence pour être le plus neutre possible certains indices étaient encore visibles pour ceux qui pouvaient les lire.

Ses yeux à la couleur de plus en plus glacée, comme un lac gelant lentement en plein hiver rigoureux, étaient rivés sur la forme sous lui, transperçant avec un mélange de mépris glacé et d'une redoutable volonté, calculateur comme jamais, pesant chaque mot prononcé dans la balance de son esprit noir, une infime contraction de son poignet gauche qui aurait put l'amener à broyer un cou d'une simple traction ou encore le vent léger faisant onduler ses mèches d'ossement, preuve que son esprit était toujours en symbiose avec son épée, prêt à voler le peu de vide qu'il restait dans l'être qu'il plaquait à terre, tous les muscles de son corps prêts à agir et pourtant il était sous un contrôle total, un contrôle que rien n'avait jamais brisé jusque là... car personne n'avait jamais vu le véritable Adryne, derrière le jeu, derrière les calcules, la froide haine et le dédain encore plus glacé, derrière l'armure infranchissable des sept cent ans qui l'avaient battu, humiliés, forgés en la créature redoutable que tous voyaient à présent, une armure faite des milles et unes choses qui l'avait fait souffrir et qui lui avait servie de rempart d'avec un monde qu'il aurait voulut mettre en pièce et élever tout à la fois.

La guerre l'avait poussé hors de son sanctuaire pour sa plus grande irritation mais pour le meilleur de ses plans, il n'avait toutefois jamais eu à l'esprit de devoir prendre en compte des paramètres aussi triviaux que le vampire sous lui... Il n'avait jamais eu l'apanage de la courtoisie ni de la pédagogie, pourtant il allait bien devoir faire un petit effort pour faire avancer les choses, il devrait se forcer c'était évident et cela impliquerait de laisser l'autre avec ses facultés mentales et physiques intact, dommage il aurait fait une jolie poupée pour sa collection.

Son esprit prit soudain un tout autre sens que celui qu'il avait jusque là, si auparavant il avait eu l'apparence d'un océan bouillonnant de possibilités, un monceau de plans enchevêtrés les uns dans les autres afin de tirer parti de la situation, un réseau digne d'une toile d'araignée en adamantium, tirant partie de la moindre faille afin d'en faire une arme, oui quelques minutes avant celui ou celle qui aurait vue ses pensées en aurait frémit, pour les plus courageux, ou en aurait tout simplement perdu l'usage de la pensée, pour la grande majorité, mais voilà de la minute où il s'était fait la réflexion que le jeune vampire aurait put avoir une place dans sa série de victoire il avait perdu son professionnalisme au profit d'une part de sa vrais nature qui faisait le malheur de ceux qui en étaient victime et qui n'apparaissait que très peu tel quel.

Il voyait donc son esprit à facettes se scinder en deux, l'un analysant les paroles de son vis à vis et l'autre analysant surtout la forme qu'il dominait de toute sa taille... ils avaient au moins un point commun, ils voyaient la non vie de la même manière ou de manière jumelle, cela le faisait sourire, l'autre en avait il conscience ? Non sûrement pas comme il ne devait avoir conscience d'avoir marqué un point décisif dans sa course à la survie finale, un rebut encore suffisamment conscient de sa profondeur pour ne pas devenir une bête ce n'était pas courant après tout...

D'un autre coté l'air muet était presque saturé de ressentit, il se maitrisait mais pas suffisamment pour faire disparaître cette légère, si légère fragrance, peur ou du moins appréhension, il ne semblait pas du genre à céder à la panique mais peut-être était il justement trop paniqué pour faire quoi que ce soit, il ne se décidait pas sur un tel point et qu'importe après tout, quoi que l'autre puisse ressentir, penser ou faire il le tournerait à son avantage. On ne tombait pas tout les jours sur un pion pareil, enfin de pion il aurait plutôt dû parler de cavalier... Sourire carnassier s'épanouissant sur ses lèvres, son échiquier se remplissait à vu d'œil, deux fous, un cavalier, un roi et des pions dévoués, oui désormais tout se mettait en place, tout serait bientôt comme il l'attendait depuis si longtemps, il ne manquerait que le signal mais il arriverait en temps et en heures. Sur cette pensée il baissa la tête jusqu'à ce que sa bouche frôle l'oreille droite du vampire, lâchant dans un souffle si infime qu'il était presque imperceptible...

« Ceux qui touche l'immensité du doigts en boive tôt ou tard la coupe, qu'elle soit de vin ou d'aloès, de rubis ou de granit, la main du seigneur blanc les guides vers leur propre firmament d'où ils contemplent le sablier régnants sur les cités de poussières jusqu'à ce qu'elles couvrent le monde ou que les longues années de celui ci ce soit écoulées inéluctablement dans le soupire du grand Sagia. Que la tour que tu érige soit de sang ou de prière elle reste la même, un édifice surplombant tout les autres... atrocités n'est pas suffisant et bien trop vague, ton maitre veut la paix, le calme et la raison, je veut l'explosion de cette fausseté mièvre et horripilante que chacun pose devant ses gestes pour se donner une apparence reconnue de tous, appréciée parfois, respectée dans d'autres ou que sais je encore... »

Il marqua un temps mort, son sourire s'élargissant encore, ses dents apparaissant clairement, il lâcha un gloussement de rire. Pendant un instant un éclaire douloureux l'avait transpercé, partant de son estomac pour remonter le long de ses nerfs et envahir la totalité de son être, un ordre impérieux, une pulsion sauvage et incontrôlable.. qu'il retint pourtant, sans rien montrer du malaise qui l'avait envahit, oui il aurait bien voulut le mordre mais ça n'aurait mener à rien, le jeune vampire n'était pas de cette trempe là, si il tenait vraiment à jouer ainsi il lui fallait découvrir le point faible, celui qui briserait son apparence d'honneur, de docilité et de bonnes pensées pour mettre à nue ce qu'il y avait en dessous, ça l'amusait vraiment.... l'autre était pareil, ce qu'il montrait à l'extérieur était une chose mais si on retirait le masque qu'y avait il en dessous ? Ça curiosité brulait de le découvrir...

« Qu'est ce qui se trouve sous l'armure hum ? Lorsqu'aux heures les plus abandonnées nous cessons de jouer notre rôle pour le monde, lorsqu'enfin l'ombre et la lumière se mue en vérité de quoi avons nous l'air ? Quel monstre, quelle folie roule sous la surface, juste à la lisière de notre raison, ne demandant qu'à apparaître ? Jamais on ne le montre humhum, jamais, trop peur de la réaction des autres mais dans les parties les plus crue de notre être elle rugie... Elle est notre pire Némésis, notre cauchemar le plus grand, jamais au grand jamais hum on ne veut avoir affaire à elle... »

Et tandis qu'il parlait sa main traçait les contours des bras de son jeune compagnon, d'un doigts il caressait les lignes des muscles dissimulaient sous les étoffes, le contour d'une jugulaire vide, le torse et le front, son rictus sauvage se muant doucement en une expression rêveuse et tendre, dissimulant la lueur sournoise qu'il sentait poindre en lui, sifflant entre ses dents comme une chanson enjouée, presque obscène dans cette atmosphère, suivant des paroles à la folie pulsant presque visible tant elle était tangible, il finit par laisser échapper un nouveau gloussement et se pencha au dessus de l'autre, ses yeux à une dizaines de centimètres des siens, leur couleur plus prononcés de minutes en minutes.

« ils se cachent, ils font semblant... ils ne savent pas appréciés la véritable beauté, la véritable passion, l'entièreté la plus totale... ils rejettent leur part sombre, tous autant qu'ils sont, certains se font rattrapés et dévorés d'autres deviennent des coquilles vide de substance, polluées de mensonges, quelle tragédie... il faut l'embrasser pour voir la vérité, pour comprendre vraiment l'entièreté de notre existence, de notre... cauchemar, il faut lui faire face, la dominée, s'unir à elle, une fois, pour la comprendre, s'en faire maitre et l'utiliser... ce n'est qu'ainsi que nous pouvons aspirer à une véritable existence, à une véritable.... gloire. »

Le dernier mot fut presque murmuré tandis qu'il lui embrassait le front, le délivrant de son poids alors qu'il se dressait de nouveau droit dans l'air humide de la nuit, il se détourna en fronçant les sourcils, quelque chose n'allait définitivement pas d'un seul coup. Et effectivement il n'eus le temps que de plaquer sa main sur sa tempe gauche que la principale veinule de flétrissure s'y trouvant se mit à suppurer l'ichor noir qui servait de fluide aux vampires, il jura intérieurement et plaqua sa main sur la légère blessure en croisant l'autre main sur son torse... L'irritation ne dura cependant pas et il se tourna, toujours dans sa position de préservation, pour observer le guerrier en face de lui, ses yeux virant cette fois ci clairement vers un bleu lumineux mais pour le moins plus conventionnel que la couleur de mer chaude qui le caractérisait en temps normal, l'autre facette de son esprit se réveillait de son sommeil de pierre et il allait avoir du mal à l'empêcher d'entrer en jeux.

« Je pense avoir bien choisit mon outil cette fois ci même si tu manque encore de finition... enfin ça ce sera à l'autre niait de Wallam de s'en occuper, je ne suis pas ton maitre et ne compte pas l'être, tu n'arrivera à rien si je devais me servir de toi... trop semblable peut-être, tu a besoin de quelqu'un qui ne te ressemble pas pour avancer, que ce soit ton diplomate adoré ou un autre ça na pas d'importance, tant que le résultat est là. C'est le problème de tous nous nouveaux enfants, ils n'ont personne pour les forger... c'est une réelle perte mais peut-être est ce mieux ainsi, si les meilleurs d'entre nous survivent, et part meilleur je ne pense pas seulement aux armes, nous aurons peut-être moins de soucis une fois le moment venu... »

Il eu une fugace expression de colère et retira sa main de son front pour examiner le fluide sur ses doigts en secouant la tête de désapprobation, ses petites escapades à l'air libre commençait à entamer la conservation de son corps et il en concevait une souffrance purement métaphysique à l'idée de perdre un atout dans son escarcelle. Il observa un instant la couleur sombre du sang qu'il avait absorbé une semaine auparavant et sortit une étoffe de soie pour le retirer de ses doigts en murmurant des propos peu convenable pour toutes oreilles mortelles... à peine quelques minutes et il se reprenait, se dressant et soufflant un grand coup avant de s'avancer de nouveau vers le jeune vampire.

« Dit moi toi... que pense tu de Lorenz ? Ou plutôt, que pense tu qu'il se passerait si il venait à tomber.... disons.... face à un autre potentiel chef, avec suffisamment de charisme et de force pour établir une ordre véritable dans les rangs des vampires. Les tirer hors de leur fange de stupidité bestiale pour en faire une race digne de ce nom... capable en somme, d'en faire une part de ce monde plutôt qu'une simple malédiction... par exemple... ou capable d'établir un chef aux idées novatrices grâce à son poids... »

Il pencha légèrement la tête, un sourcil de neige arqué en signe d'interrogation et de nouveau un sourire légèrement torve étirant ses traits tandis que ses pensées dérivaient sur ce qui pourrait résulter de ses mots, songeant distraitement à c que dirait un certain général argenté si le vent de ses idées de trahison se rependaient.. oh oui ça serait vraiment amusant de le voir se déchirer entre celui à qui il devait allégeance et celui qui possédait son cœur ou du moins l'une des facettes de celui ci... combien de temps tiendrait il ? Et combien de temps Roëric tiendrait il face à son petit jeu ? Parce qu'il n'avait pas du tout l'intention de lui donner la raison de sa venue aussi simplement qu'une lettre, il ne donnait jamais rien simplement, même si on le suppliait de le faire, il avait même tendance à faire moins si on insistait de quelque manière que ce soit alors en toute logique il risquait vraiment de s'amuser et sans même en venir à ses qualité de torture, oui il allait grandement s'amuser...

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Mar 26 Oct 2010 - 21:06

Il ne se rappelait plus. Il ne se souvenait plus des moments passées en tant qu’humain. Une partie de sa vie avait été juste oublié, banni dans les limbes de son cerveau. Inutilisable.
En quoi était-ce important ? Pourquoi Roëric Alokor pensait-il à cela ? La réponse était aussi simple que l’individu, si ce n’était à comprendre, dû moins à concevoir. En effet, il restait intimement persuadé d’avoir été un guerrier et cela dans toutes ses vies. Il se demandait donc, en cet instant plus qu’en aucun autre, si en tant que mortel, il avait un jour été aussi impuissant que face à l’Aîné. Ce sentiment aussi désolant que frustrant ; il le haïssait de tout son être. C’était une atteinte à son honneur, à sa fierté, et les Esprits seuls savaient à quel point ils tenaient à ses deux notions.

Dans sa vie de vampire, ou plutôt dans son existence passée en tant que tel, cela lui était arrivé un certain nombre de fois. L’âge définissant la puissance, de manière arbitraire et, il fallait bien le dire : pas très intelligente… Peu d’immortels acquéraient réellement cette sagesse millénaire, vanter par monts et par vaux… peu d’entre eux devenaient autre chose que des êtres brisés par des siècles de solitude, gagner par une folie destructrice, qui consumait tout ce qui les entourait avant de s’autodétruire.
Malheureusement pour le guerrier à l’épée noir, celui qui le surplombait n’en semblait pas encore à cette dernière étape.

Mais revenons-en à ces sentiments qui s’agitaient dans l’esprit du vampire. Il avait déjà fait l’expérience de cette impuissance : notamment lors de sa transformation, mais aussi lorsque l’autre l’avait conduit pour sa première fois au royaume vampirique. De cela, et de bien d’autres en deux siècles et demi d’existence, il en avait tiré quelques leçons essentielles.

Des leçons de survie.

Ne jamais afficher sa peur, ni montrer ses sentiments, la proie devait être de marbre pour intéresser un tant soit peu le prédateur. Si elle réagissait comme toutes les autres ; elle n’avait aucun intérêt et était condamnée aussi sûrement que possible.
Un vampire ancestral était toujours accablé par l’ennui, même s’il paraissait que ce ne fut pas le cas ou que ce dernier n’en eut pas conscience. Ils considéraient avoir tout vu, tout fait, et c’était très certainement vrai. De ce fait, le meilleur moyen encore d’attiser leur intérêt était de les surprendre, que ce soit par les actes ou les paroles.

Mais même cela n’était au final qu’un coup de poker. Seul l’aîné décidait si l'on survivait ou non à une rencontre avec lui. Peu importait que l’on eu des points communs, ou même que l’on sympathise. Il n’y avait qu’un seul et unique moyen de survivre à une telle créature : lui être utile à quelque chose, et de préférence à quelque chose de difficile, car ainsi l’on pouvait conserver ses aptitudes physiques et mentales. Alors qu’en revanche, si il n’avait besoin de vous que pour porter ses bagages ou faire la potiche…

Impuissant. Vulnérable.

Entièrement soumis à la volonté de l’autre, Roëric devait simplement subir le mépris de son regard calculateur tout en contrôlant ses émotions et le masque sur son visage. Il n’était bien sûr pas stupide au point de croire que l’ancestral ne voyait pas en lui, mais il n’entendait pas lui rendre la tâche plus facile en lui livrant tout simplement les clefs de son esprit.
Maître de sa peur, il resta stoïque lorsque Adryne Taranisaii s’approcha de son oreille pour lui murmurer sa tirade de dément. Son sourire et son gloussement ne faisant que confirmer cette thèse.

Le vampire ancestral était quelqu’un d’ambitieux, et il avait des idées dangereuses qu’ils savaient garder pour lui. Le double langage qu’il lui tenait était édifiant pour qui savait lire entre les lignes… Tôt ou tard, son maître le trouverait sur sa route. Une seule question demeurait : pouvait-il leur être d’une quelconque utilité jusque là ? Instable, à moitié fou, il était en tout cas certain qu’il n’était pas digne de confiance.
Mais voilà que les questions revenaient… gênantes, dérangeantes, insistantes, touchant toujours là où il ne fallait pas. Devait-il répondre ? L’aîné le voulait-il ?
Docile il était, docile il restait. Il ne se débattit pas, laissant le vampire faire ce qu’il voulait. Ne réagissant pas à ses provocations, à sa démence, à ses discours malfaisant et pourtant porteur d’une triste vérité.

Enfin. Après lui avoir embrasser le front, il le libéra. L’aîné se releva et sembla un instant troublé, mais Roëric, trop occupé à vérifier que toutes les parties de son corps étaient toujours présentes et fonctionnelles, n’en remarqua pas la raison. Il se releva à son tour, lentement, avec précaution et sans geste brusque, puis écouta la suite de la tirade de son interlocuteur. Ce qu’il disait à présent semblaient être les mots les plus sensés que Roëric eu entendu depuis le début de leur entretient…

Le vampire s’inclina brièvement devant l’Ancêtre pour ses paroles. Puis observa, intrigué, le manège que ce dernier menait avec son visage. Il comprit alors ce qu’il n’allait pas. Le vieux vampire se décomposait, son corps ne semblait pas apprécier le monde extérieur… Stratège dans l’âme, le guerrier nota cette information dans un coin de son esprit, se promettant d’en faire bonne usage à l’avenir.

L’ancestral reprit alors ses questions, lui demandant avec un amusement certain ce qu’il penserait d’un véritable chef pour la race vampirique. Etant donné la piètre opinion de son interlocuteur pour Kylian, le vampire aux cheveux de glace se doutait qu’il ne faisait pas allusion à ce dernier. En d’autres termes, ce n’était là qu’un autre jeu, dont il devait saisir les règles avant de véritablement s’engager.

Tel un funambule, sans filet de protection mais avec au contraire, le gouffre béant des abysses qui lui tendait les bras…

Roëric inspira à fond, puis se lança.

Lorenz est uniquement motivé par une chose… Et ce n’est pas le sauvetage d‘une race en train de se noyer. Je ne cracherai donc pas sur un autre chef, mais quand à l’identité de ce dernier… eh bien, j’ai déjà ma petite idée là-dessus…

Le vampire était fier et noble, d’une attitude hivernale ; stoïque dans la douleur et l’adversité. Mais c’était surtout un individu honorable… Selon sa propre définition. En d’autres termes, si se nourrir d’humains ne le dérangeait pas plus que cela, si tuer ses ennemis à tour de bras était pour lui aussi naturel que respirer… La trahison, elle, n’était et n’avait jamais été, envisageable.

Il n’avait qu’un seul maître. Pour l’éternité.

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Sam 30 Oct 2010 - 19:25

Ses paroles avaient elles eu l'effet désirés... Oui, elles avaient certainement atteint exactement le point qu'il fallait, la folie avait un bon coté, elle permettait de ne jamais s'offusquer outre mesure, de ne pas avoir cette barrière de retenue qu'avaient les autres, tel Roëric est sa chevalerie venue de nul part qui le faisait sourire, comme un vieillard devant l'invention naïve d'une enfant, à la seule différence que le vieillard n'avait, ici, aucun bon sentiment et que l'enfant en question était déjà âgé de 245 longues années.

Qu'il refuse d'accepter à haute voix le fait qu'il était lui aussi de ceux qui refusait de voir le monstre, tout en ayant une nette conscience qu'il était là et le surveillant peut-être du coin de l'œil, qu'il ne se confie pas n'était pas une surprise mais il n'était ni sourd ni idiot et si le silence demeurait l'accord tacite que l'ainé avait raison était là, personne d'intelligent n'aurait oser nier les affirmations du veilleur, si il n'avait rien d'un professeur ou d'un leader à l'écoute de ses hommes il avait cependant deux qualités majeurs qu'on en pouvait nier, il était extrêmement doué pour juger les êtres à leur juste valeur, même si parfois son autre avait tendance à foncer dans des clichés sans demander son avis, et il voyait bien plus en profondeur que beaucoup, refusant en général de prendre les paroles de ses interlocuteur comme une vérité et cherchant la petite bête sous la carapace, une méthode qui marchait en général très bien.

Il n'était pas un chevalier, il n'était pas digne de confiance, loin de là même, il avait toujours tiré parti de la situation, toujours tirer le maximum de ceux qui avaient l'audace de peser être à la hauteur pour travailler en sa compagnie, il n'avait jamais hésité à trahir et à poignarder dans le dos, la vie était ainsi faite, elle vous offrait une gloire immortelle mais vous retiré tout ce qui faisait de la vie un plat doux et appréciable alors pourquoi devrait il s'en empêcher, pourquoi devrait il faire semblant alors que c'était dans l'esprit même du monde d'abattre d'un coup en traitre tout être s'élevant.

Il était cependant profondément amusée et distrait de voir que le jeune vampire saisisse si bien ça manière de parler, à croire qu'il y avait plus chez lui qu'un tas de muscle au service d'un idéal qui n'était pas le sien mais il n'allait pas changer ses plans pour autant, jamais il ne changeait de plans, il s'adaptait, certes, mais suivait le même programme car il trouvait toujours de bonnes choses dans les pires catastrophes du reste du monde, il suffisait d'avoir l'esprit assez ouvert pour les voir... et assez de malice pour saisir l'occasion au dépend des autres. L'inspiration qui troubla l'air lui fit fermer à demi les yeux, il observa l'autre qui se mettait à parler, sa voix, son expression, les mots qu'il utilisait, il analysait tout cela et bien plus encore car la franchise qui en émanait était trop tentante, pansait il ne pas être fait pour un jeu de sens ou avait il toujours peur d'être tué ? En faite peu importait tant qu'il répondait, parce que si il décidait de ne plus marcher sur le sentier qu'il lui ouvrait il ne pourrait jamais clore le problème Wallam et il avait vraiment envie d'en être débarrasser pour se donner corps et âme à la principale tâche qui l'attendait et qui serait décisive pour le reste de sa propre guerre avant la fin qu'il attendait impatiemment.

La fin de sa phrase lui arracha tout de même un sourire de connivence, il n'était pas du tout dupe de qui Roëric voulait mettre sur le trône vampirique, c'était aussi évident que le nez au milieu de la figure et il aurait été déçu d'entendre quoi que ce soit d'autre, il inclina la tête légèrement, de la même manière que le jeune vampire avait reconnu ses paroles quelques secondes auparavant mais il ne répondit pas immédiatement, préférant observer en silence, s'imprégnant des paroles pour mieux trouver la réplique juste et dosée, ne pas trop en révélé mais en offrir suffisamment pour garder la totale attention de l'autre, même si il doutait que le cadet ai l'idée stupide de ne pas lui donner son attention entière et totale, il n'aurait jamais permis le contraire même si pour cela il était contraint de casser un peu le jouet de Kylian.

Il n'avait pas envie de rentrer dans le débat sur la succession du trône, étant convaincu que l'autre ne changerait pas d'avis et pire, pourrait se braquer, lui même campant fermement sur ses positions même si celles ci n'étaient absolument pas celles que les autres pourraient voir, il n'avait, après tout, jamais fait part à quiconque de l'entièreté de ses plans et ne le ferait sans doute jamais... on était jamais mieux servi que par soit même, un adage humain, certes, mais qu'il avait put vérifier de nombreuses fois, il ne pouvait faire confiance à personne lorsqu'il s'agissait d'un tel but, si il commençait à s'en remettre à d'autres il irait droit à la catastrophe. Et ce fut une pensée suffisante pour qu'il retombe dans le présent et se mette à parler...

« La réciproque est également vraie tu t'en doute mais ce n'est ni le moment ni le lieu. De cela nous aurons le temps plus tard, lorsque ceux qui font du tord à notre peuple ne serons plus, alors nous aurons le temps de discuter de la personne à placer à notre tête... et tu aura tout le temps d'essayer de me convaincre si ça t'amuse. Pour l'instant il faut s'occuper de nos intérêts immédiats... »

Il plaça un doigts sous son menton en observant toujours son vis à vis, ses yeux bondissant d'un détails à un autre comme si il cherchait une faiblesse dans l'armure du vampire. Bien entendu il s'agissait juste d'un tic soudain, comme il lui arrivait d'en avoir, étant profondément incapable de rester sans occupé au moins une infime parcelle de son corps plus de quelques secondes, résultat de longues années de combats acharnés... Il eu un semi sourire sucré, contrastant de façon presque révoltante avec son apparence, avec ce qui émanait de lui comme des vapeurs nocives et passa, machinalement, une main sur sa légère blessure tandis qu'il reprenait la parole.

« Celui qui prend place sur le trône de fer est imperméable au cris de la fosse, il convient donc d'user d'une corne d'ivoire pour faire retentir les murmures grondants des ombres. Le veilleur a déjà sa corne et son plateau de jeu, il lui manque cependant une main supplémentaire pour faire bouger les pièces lorsque la partie aura débutée... mais ce n'est pas tout, car il a bien l'intention de faire jouer un petit atout encore secret, si le diplomate prend le plateau alors peut-être le veilleur lui révèlera il certaines choses. »

Il s'avança jusqu'à se tenir à quelques centimètres de l'autre vampire, paupières réduites à deux fentes, lèvres étirées en un sourire suave, il posa un doigts sur l'épaule de son vis à vis et poussa un lourd soupire factice avant de lui lancer un regard franc et net.

« Mais... il y a toujours un prix à payer, pour tout ce que l'on désire, pour tout ce à quoi on aspire, il y a un prix et des sacrifices. Mais ça tu le sais je suppose ? Il y a bien des voix menant vers un but, bien des manières d'exploiter son entourage, Kylian est un bon politicien je veut bien lui reconnaitre ça tout du moins mais il n'arrivera à rien tout seul soyons franc... Alors que de mon coté... j'ai déjà sous mon contrôle une grande partie de l'entourage de ce cher Lorenz, des fidèles partout dans l'armée et quelques contact ailleurs... et il y a Achroma bien entendu. Quand il sera revenu je pense que la guerre ne sera plus un besoin même pour nous... si il revient bien entendu. »

Encore une pause, une longue pause qui s'étire dans la nuit, il n'a pas demander de réponse, il n'en a pas repoussé non plus, peut-être en vérité sa tirade s'adressait elle plus à sa propre personne qu'à Roëric, peut-être s'adressait elle à l'autre Adryne, sous le couvert de son esprit, tapis dans les ombres et les brumes de ses pensées secrètes, intimes au point d'être une source de timidité... qui aurait put penser ça de lui, pourtant c'était vrais, de ces vérités que le monde ne devait jamais connaître... il avait beau se donner en spectacle, ou parfois se donner tout court mais jamais il ne parlais, ou ne montrait explicitement les pensées que ses deux facettes partageaient, il avait le pressentiment que rien ni personne ne pouvait en comprendre le sens et il n'était pas loin de la vérité. La nuit était de plus en plus sombre, de plus en plus fraiche, les ténèbres de plus en plus soyeuses autour d'eux, comme des tentures de satins... une scène qu'il aurait autrement apprécié si il n'avait pas eu certaines choses en tête et de nouveau il se tourna vers l'autre vampire, cette fois plus détendu et ressemblant beaucoup moins au calice de folie qu'il était la plupart du temps. Il se rapprocha de nouveau...

« Mais voyons ! Ces questions de politique ne trouble que moyennement les bras armés non ? Pourquoi ne pas laisser tomber cela pour le moment, je t'ai fait venir sur un caprice je doit l'admettre aussi il me paraît normal de te mettre désormais à ton aise, puisque j'ai jouer de mon tempérament peu attractif depuis ton arrivée... laisse moi te prouver... que je peut être de bonne compagnie... hum ? »

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Jeu 4 Nov 2010 - 9:03

Il n’était pas mort. Enfin si, mais pas une deuxième fois. Étrange, il était pourtant persuadé que contrarier son interlocuteur lui vaudrait un sort peu enviable et pour le moins… expéditif. Mais, il était toujours là. Enfin, autant que faire se peut. Après tout, son existence était toujours dans la balance.
A moins que… Que l’aîné eut à tel point besoin de lui que sa mort ne pouvait être envisagé. Dû moins dans l’immédiat. Était-ce possible ? Probablement. Ce vampire était plus vieux que n’importe quel autre, excepté peut-être Lorenz Wintel. En conséquence, il devait avoir, à un moment ou à un autre, apprit la valeur de la patience. Entre d’autres termes, son châtiment n’était que partie remise…

Alors que l’avenir de Roëric Alokor se paraissait de couleurs bien sombres, une nouvelle idée, ô combien moins réjouissante, effleura son esprit. Il aurait bien évidemment dû y penser plus tôt. Après tout, il avait d’ors et déjà admis qu’un immortel aussi vieux ne devait plus avoir toute sa tête. La possibilité que Taranisaii était simplement cinglé, avait ses avantages… tout comme ses désavantages.
Premièrement, il n’allait pas mourir dans l’immédiat. Les fous étaient aussi imprévisible que la foudre et en l’occurrence, il avait décidé que ses propos -tenus à voix haute ou non, étaient juste distrayants. Sachant cela, le vampire à l’épée noire se demanda un bref instant si il devait en rire ou en pleurer. Puis éloigna cette sinistre pensée de son esprit ; le moment n’y était guère propice. En effet, le deuxièmement était déjà suffisamment déprimant : il était seul, impuissant, coincé à discuter avec un fou furieux, perdu au beau milieu de nulle part…

D’ailleurs ce dernier lui répondit, aussi évasif qu’un poisson hors de l’eau. De toute évidence, la deuxième mort du Prince autoproclamé des vampires allait conduire à une véritable guerre civile…

*Merci à toi et à ton bienveillant regard ô Dracos ! Si notre race survit à autant de revers en si peu de temps, ce sera un véritable miracle… Ça me rappelle une chose, tiens… Ah oui voilà : « Les pires maux découlent des meilleurs intentions. ». Où est-ce que j’ai déjà lu ça ? Enfin, c’est sans importance… Redescends sur terre mon vieux ou tu vas servir de cure dent à un psychopathe…*

A peine le vampire émergeait-il de ses pensées que son diable d’interlocuteur reprenait ses énigmes. Difficile à saisir, encore plus à comprendre. Mais de manière générale, le guerrier pensait avoir imprimé que l’aîné avait besoin de lui et de son maître. Ce dont il se doutait déjà depuis un moment. Il avait la malheureuse et surtout désagréable impression de tourner autour du pot. Tel un enfant avec sa nourriture, ou, en l’occurrence, un loup avec sa proie, Adryne se jouait de lui et en tirait un certain plaisir. Tant mieux pour lui, mais le vampire aux cheveux de glace avait deux ou trois petites chose à faire, et il n’avait pas de temps à perdre…
Comme en réponse à ses pensées impies, qui lui aurait valu une agonie longue et douloureuse si il les avait prononcé à haute voix, son interlocuteur aborda enfin les points intéressants.

Mieux valait entendre ça que d’être sourd. En d’autres termes, monsieur était indispensable et lui et son maître n’était que des faire valoir, tout juste bon à accomplir les besognes qu’il commandait. Quant à cette histoire de prix et de sacrifices… où comment convaincre son public de prendre les coups à sa place… Pensait-il réellement que Roëric n’était que l’un de ces trop nombreux combattants (car ils ne méritaient pas le titre de guerrier) qui pensaient uniquement avec leur épée ? (au mieux, la plupart se contentant de leurs pieds en guise de cervelle). Tout cela était lamentable.
Fort heureusement, le vieux vampire n’attendait pas vraiment de réponse de sa part. Sa franchise naturelle l’aurait poussé à dire haut et fort ce qu’il pensait de tout ce bavardage politique bien plus destiné à la manipulation qu’à la résolution des problèmes.

Enfin, tout à ses pensées, le guerrier-mage en avait oublié que son cher et tendre interlocuteur le tripotait depuis quelques minutes. Quelques doutes avaient bien sûr germés dans son esprit, mais il se pensait que trop insignifiant pour intéresser -de manière purement physique entendait-il, l’aîné d’une race immortelle.
Là encore… Dommage, mais il était pris de court. Voilà que son tortionnaire lui faisait des avances. Il semblait d’ailleurs étonnamment plus… détendu… plus vrai. Comme si le voile de folie qui couvrait habituellement ses traits, s’était un peu dissipé, replié plus en profondeur.
Mais il n’en restait pas moins que les mâles ne l’intéressait guère, d’autant plus lorsqu’ils étaient aussi menteur que manipulateur. Il pourrait certes jouer le jeu, mais une panne au beau milieu de l’acte jetterai, comment dire… un froid sur leur relation. Laquelle deviendrait alors… disons, extrêmement tendu… voir mortelle. Il fallait qu’il trouve quelque chose. Et vite.

Je préfère les rapports tendus que la complicité… Ancêtre.

Trop dur ? Pas assez explicite ? Roëric avait l’impression d’être au bord d’un précipice… Et que l’aîné se trouvait juste derrière lui, les bras tendus…

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Dim 7 Nov 2010 - 19:02

Perdu dans ses pensées, certes cela prouvait qu'il utilisait son cerveau mais être plongé dans ses pensées alors qu'il attendait une réponse était très malvenue, une insulte pour n'importe lequel des autres ainés, qui auraient sans doute prit les mesures nécessaire pour qu'il ne puisse jamais récidiver... mais voilà il était lui même, et par définition il était un être qui ne faisait que ce qu'il voulait sans se soucis le moins du monde de l'attitude général des autres ou de ce qu'ils pensaient de lui, puisque d'une manière ou d'une autre tous jouaient un rôle dans ses plans, à partir de ce point peu importe leur états d'âmes et leur caprice, au final rien n'y changeait.

C'était aussi futile que d'essayer de vider l'océan, d'englober le ciel ou de compter les étoiles, ça ne menait à rien si non à la destruction et il était de toutes façon plus productif de s'adapter que de demander aux autres de s'adapter à soit, car si on avait toutes les clefs en main pour soit même il manquait toujours quelque chose pour les autres... le grand problème des tyrans se situait exactement là, dans cette petite nuance pourtant si importante, si on tirait partie de n'importe quelle action d'un ennemi alors il était impuissant mais si on attendait qu'il agisse comme on le désirait les mauvaises surprises arrivaient souvent très vite; lorsqu'on aspire au sommet il faut être capable d'une vision globale et pas de rester sur des plans étriqués et profondément immuables, comme un aigle planant au dessus du croc du dragon en plongeant les rongeurs et autres mammifères dans la peur la plus profonde.

Alors il attendit, en silence, se contentant d'observer l'autre vampire avec un petit sourire malicieux le temps que l'information fasse son chemin et parvienne à la lueur de la compréhension, il avait tout son temps après tout, même la lumière du soleil n'était pas une gène pour lui alors pourquoi aurait il pressé le mouvement ? Oui il aurait put lui sauter dessus et prendre ce qu'il voulait par la force, mais en faite c'était tellement plus drôle de voir la tête qu'ils faisait tous et leur explications bancales pour se sortir d'affaire qu'il préférait et de loin laisser les choses aller à leurs rythme même si il se doutait à moitié de la réponse.

Dommage, il n'aurait pas dédaigné passer le temps mais enfin puisqu'il n'arriverait à rien autant ne pas insister, ça ne voulait absolument pas dire qu'il n'allait pas réessayer plus tard si l'envie lui en prenait mais pour le moment la question été donc réglée et il croisa les bras autour de lui en affichant une expression boudeuse qui ne durant pourtant pas longtemps puisqu'il se retourna et marcha un peu plus loin pour cacher son éclat... il l'avait sentit monter en lui comme une eau glacée et avait attendu la dernière seconde pour que Roeric ne le voit pas.

Cela ne dura même pas l'espace d'une minute mais c'était là, un éclat singulier du regard s'ouvrant sur un néant terrifiant et avide, un néant qu'il n'avait jamais laissé en contact avec l'extérieur, un néant qui était contrôler par la lutte entre ses deux facettes comme une sphère d'énergie dans un artefact à branches, son monstre à lui, le monstre qu'il avait dompté, qu'il avait regardé en face et qu'il ne craignait pas... il était pourtant une menace pour quiconque d'autre, et c'était la raison pour laquelle il ne pouvait pas laisser l'autre vampire le voir, ou la mort serait la seule option qu'il pourrait envisager. Une fois ce petit moment passé il fit de nouveau face à Roeric, les yeux étrécis et perçant comme si il le passait au crible...

« Tant pis alors... revenons à nos affaires, il n'est pas utile que je te retienne trop longtemps tu va avoir de la route à faire et je sais que les enfants n'aiment pas le soleil, je ne suis pas tortionnaire au point de t'obliger à courir là dessous... »

En faite il aurait put l'être mais les compétences de messager du guerrier en auraient souffert et on ne savait jamais quelles sorte de rencontre pouvait avoir lieu en temps de guerre. Il fallait revenir au sujet principal de cette rencontre avant qu'elle ne se transforme en un nœud inextricable, il avait trop l'habitude d'essayer de monter la tête de tous ceux qui croisaient son chemin et cela risquait de se transformer en une bataille avec celui là, il ne le sentait pas réceptif à ses manigances même si ses mots semblaient trouver leur chemin jusqu'au point où ils devaient se fixer.

Plus vite son message atteindrait son destinataire et mieux ce serait, il fallait absolument que les choses évolues dans le bon sens... il se demandait incidemment si il devrait détruire le jeune vampire pour être certain que celui ci ne l'irriterait pas en ce mettant en travers de son chemin, il n'avait pas peur de lui, une panthère n'a pas peur d'un chat bien entendu, mais il n'aimait pas les contre-temps. Il pensa soudain à ce que dirait Achroma de tout cela, serait il d'accord avec sa manière de procéder ou secouerait il la tête avec le regard lourd de désapprobation qui le faisait bouillir de honte avec plus d'efficacité qu'une humiliation publique en bonne et dû forme, un regard qu'il n'avait plus vu depuis plus de six ans longues années et qu'l aurait donné n'importe quoi pour revoir même un simple instant. Lui... Leaneth et la jeune Yvia, oui si eux avaient été là alors la guerre n'aurait pas eu lieux, il n'aurait pas eu à faire tout ça tout simplement parce que Lorenz n'aurait pas prit le pouvoir.

Il ressentit une pointe de tristesse qui enfla sa haine comme une marée montante, un fleuve en cru sous une pluie terriblement drue... Son visage se mua en un masque sans expression, mais peut-être aurait il mieux valu qu'il se mette à hurler tant il irradiait d'un complexe mélange d'irritation, d'empressement et d'une rage meurtrière à la froideur sans nom, la froideur de celui qui découpe un morceau de viande vivante avec précision et professionnalisme. Il plongea la main dans une bourse à sa ceinture et lança une chaine de mythril à Roeric, une chaine où était suspendue une marque complexe en forme d'araignée et une clef, puis il se retourna et brisa le silence d'un ton cassant et aussi lisse qu'un morceau de verre brisé...

« Tu va dire à ton maitre que je vais l'aider dans son combat, que je l'aiderais quand et comme il me plaira mais que je serais là et que j'observerais... chacun de ses mouvements. Lorenz doit mourir et il mourra, j'ai attendu sept cent ans je n'attendrais pas plus... court,vole, même si tu doit cesser de te reposer pendant une semaine tu va le trouver et lui délivrer mon message. Quand à ce que tu tien entre les mains... c'est un cadeau, un cadeau spécial, pour toi jeune fou, en espérant que tu découvre à quoi il mène. » Il posa la main sur son épée et poussa un léger sifflement avant de reprendre. « Et dit lui aussi.... que je suis navré pour le conseil, mon geste était nécessaire par bien des aspects. Va à présent, je n'ai plus rien à te dire »

Sujet: Re: Requiem, Ouverture.... [Pv Roëric] Jeu 11 Nov 2010 - 14:10

Roëric se retint au dernier moment : pousser un soupir de soulagement alors même qu’il venait de refuser l’invitation très explicite d’un vampire de plusieurs siècles son aîné aurait été pour le moins inconvenant. Et au Royaume des Maudits, l’inconvenance se payait toujours au prix fort. Comme tout le reste en y réfléchissant. Et comment pouvait-il en être autrement ? C’était là ce qu’ils étaient, c’était là leur nature : leur moi profond, qui au lieu de dormir à l’image des humains, était aux commandes d’une folie destructrice.

Triste destinée.

L’expression boudeuse de son interlocuteur aurait été comique en d’autres circonstances. Mais curieusement, le vampire aux cheveux de neige ne ressentit face à cette drôle de scène qu’une peur glacée, qu’il contrôla avec le plus grand mal. Sa deuxième existence prendrait-elle fin cette nuit ?
Quoiqu’il en fut, l’angoisse au fond de son âme (enfin ce qu’il en restait) ne diminua tout le temps que l’aîné fut retourné. Son instinct l’avertissait d’un danger, d’une menace qu’il n’arrivait ni à saisir ni à déterminer. C’était extrêmement déroutant, et Roëric Alokor se jura intérieurement de prévenir son maître des terribles ennuis que créerait un conflit avec Adryne Taranisaii.

Enfin, il se retourna, et le vampire faillit de nouveau pousser un soupir de soulagement. Décidément, cette rencontre ne lui réussissait vraiment pas. Il se recomposa rapidement une attitude aussi stoïque qu’hivernale, subissant ainsi l’examen minutieux de son interlocuteur. Ce n’était pas le moment idéal pour exposer ainsi ses faiblesses…

Le guerrier-mage ne cru pas un instant aux mots du vieux vampire. Il ne doutait pas une seconde que si son message n’avait pas été si urgent à ses yeux, il l’aurait forcé à courir uniquement de jour, juste pour s’amuser. Le pire étant que Roëric lui aurait très certainement obéit, y compris lorsqu’il aurait été suffisamment loin pour faire comme bon lui chante.

Les émotions défilaient sur le visage du vieux vampire : Meurtre, Culpabilité, Tristesse, Irritation, Colère. Et lorsqu’il se mua finalement en un masque sans expression, le guerrier à l’épée noire su qu’il était passé tout près de la mort. L’aîné avait pris sa décision : il vivrait. Il allait maintenant recevoir ce pourquoi il avait été convié en ces lieux et en cette nuit.
Il saisit au vol la chaîne de mithril, l’inspecta rapidement puis la passa autour de son cou, tout en veillant à mettre la drôle de marque et la clef contre son torse, à l’abri derrière le cuir et les mailles.

D’un ton aussi coupant que le verre pilé, son interlocuteur débita ses instructions. Ne pensant même pas une seconde que Roëric fusse assez fou pour ne serait-ce qu’émettre une suggestion. Alors de là à le contredire…
Finalement, envers et contre tout, cet entretient s’achevait plutôt bien. Il avait la confirmation qu’Adryne voulait plus que tout la mort de Lorenz Wintel et qu’il souhaitait l’aide de son maître. De plus, il lui présentait ce qui ressemblait le plus à des excuses venant de lui. Sans compter le cadeau qu’il faisait au jeune vampire. Ce dernier ne douta pas un instant que c’était là quelque chose d’inestimable.
Il y avait bien sûr quelques problèmes, et cette… « alliance » ne ferait sans doute pas long feu. Mais pour l’heure, Roëric Alokor s’estimait satisfait, même si il se garda bien de montrer ses émotions à l’aîné. Inutile de tenter le Diable. Au sens propre du terme.

Merci de m’avoir accordé un peu de votre temps Ancêtre. Je vous quitte à présent.

Le jeune vampire s’inclina profondément et ce durant une poignée de seconde, puis se redressa, droit comme un I. Il fit trois pas en arrière, sans quitter l’aîné des yeux, puis se retourna et partit en courant, comme on le lui avait ordonné.

Aussi rapide qu’endurant, même au sein de son espèce, Roëric fut très vite bien loin du lieu de rendez-vous. Il ne s’arrêta cependant pas pour faire une pause, continuant sa route avec empressement…

Ce fut qu’à l’aube qu’il décida de se trouver un endroit sombre pour entrer en transe.

Il en avait bien besoin.

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