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La lisière Elfique est en place à la frontière du 27 octobre au 27 novembre . L'entrée ou la sortie du Royaume Elfique sont donc compliquées entre ces deux dates.
Nous jouons actuellement en Octobre-Novembre-Décembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne (équivalent de l'an 1760 d'Argent).



 
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Alone in the Darkness

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Roëric Alokor
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MessageSujet: Alone in the Darkness Alone in the Darkness Icon_minitimeMer 13 Oct 2010 - 0:35

I. ALONE

"Notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude." Maupassant

La silhouette se déplaçait d’un pas vif et entraîné, sans peiner sous l’effort. Toute de noir vêtue, on l’aurait à peine distinguée en cette nuit nuageuse, si ce n’était ses cheveux d’un blanc de glace, étincelants à chaque apparition d’un rayon lunaire, perçant l’obscurité.
Un peu plus loin, trois hommes attendaient. L’attendaient. Ils étaient vêtus de pièces d’armures disparates, que l’on devinait volés ça et là au grès des combats menés. Pillard et déserteurs. Voleurs et mutins. Violeurs et meurtriers. Lie de l’humanité. Ils tueraient leurs propre mère sans hésitation si seulement sa tête était mise à prix. Le visage fermé, les armes sorties, ils s’étaient mis en travers de la route, attendant avec fébrilité l’arrivée de leur prochaine proie facile. Car si chasseur d’homme ils étaient, c’était uniquement à leurs conditions, et celles-ci n’étaient pas à l’avantage de leur adversaire.

Ne se doutant de rien, ou s’en moquant éperdument, la silhouette avançait toujours. Se révélant de plus en plus aux yeux des malfrats, ils purent constater son allure dépenaillé et ses vêtements crasseux. Même ses cheveux se révélaient être mal coiffé et plein de saleté. Un pauvre hère, pensèrent de concert les trois hommes. Ils n’allaient pas pouvoir en tirer grand-chose.
Tout à leur amère déception, ils ne firent guère plus attention à l’individu, et ne remarquèrent pas le plus important. Car au-delà des apparences, tout, de ses gestes les plus infimes à ses yeux d’un gris métallique, indiquait une maîtrise, un contrôle de soi d’une perfection inquiétante. Cette attitude martiale qui semblait le caractériser de façon somme toute très naturelle, allié à cette épée longue qui reposait sur son coté droit, tout cela réunit aurait été suffisant pour les alerter. Des hommes dont l’appât du gain n’a d’égal que la lâcheté auraient très certainement choisit la prudence.

Mais il était trop tard. Les dés étaient jetés. Et seul le Destin, de manière inéluctable, déciderait de cette nuit et de sa conclusion.

Il était maintenant là. « Il » car c’était bien un homme, même si toute la crasse qui couvrait son visage empêchait une réelle confirmation. Il avait l’air las, fatigué, usé jusqu’à la moelle, mais ses yeux contredisaient cette première impression. D’une froideur hivernale, ils semblaient vouloir pulvériser l’obstacle qui osait se mettre en travers de sa route. Métallique, dénué de toute émotion et pourtant très beaux. Oui, d’une beauté semblable à celle d'un coup de sabre.
Les bandits se déplacèrent en formation de demi-cercle avec pour centre leur proie. Celui qui faisait face à l’homme cracha par terre puis déclara :


Si tu nous donnes gentiment toutes tes possessions, nous épargnerons ta misérable existence.

Les hommes agitèrent leurs armes en direction de leur cible, de manière à l’intimider. Cependant ce dernier ne semblait guère s’en soucier. A dire vrai, il avait même l’air d’en avoir strictement rien à faire. Il faisait des bruits étranges dans son coin, se parlant tout seul, riant pour lui-même. Aucuns d’entre eux ne l’auraient avoués, mais les malfrats en eurent froid dans le dos. Quelque chose clochait avec ce type. Il semblait fou… était fou. Combattre des aliénés étaient toujours une plaie car ils étaient imprévisibles. On ne savait jamais ce qu’ils allaient faire. Quels seraient leurs réaction.
Agacé par l’attitude du drôle de type et par sa propre lâcheté, le « meneur » du groupe décida de reprendre les évènements en main.


Très bien… si tu prends les choses comme ça… SORTEZ !

Deux hommes apparurent derrière la proie. Semblable en tout point au trois autres, ils étaient leurs complices. Lâches par essence et très expérimentés dans leur domaine de compétence, les bandits avaient tout prévu. Après tout, ils faisaient ça depuis longtemps. Et ils le faisaient bien.
Très satisfaits d’eux-mêmes, ils furent donc particulièrement interloqués lorsque l’individu, loin de supplier pour sa vie, ni même de s’inquiéter ne serait-ce qu’un peu, se redressa d’un coup d’un seul et éclata d’un grand rire. Un rire féroce, sauvage, glacial et jubilatoire. La lune choisie cet instant précis pour percer les nuages et révéler aux yeux des hommes la vraie nature de l’abomination qu’ils avaient provoqués. Des crocs, longs et terriblement aiguisés.


Im… Impossible !

Le visage souriant, mais les yeux impitoyables, Roëric Alokor se tourna vers le meneur tout en dégainant sa précieuse épée noire.

Maintenant que les rats sont tous sortis, c’est l’heure de la chasse.

D’un simple bond, il fut sur lui et perça son poumon droit avec sa Belle. Il leva ensuite le pied gauche pour dégager l’homme au loin, libérant au passage un flot de sang. La peur et l’effet de surprise, deux armes non négligeables lors d’un affrontement. Deux armes qui ne pardonnent pas. Toujours sous le choc, la deuxième victime n’eu même pas le temps de réagir que déjà sa tête volait au loin, laissant son corps tomber dans la poussière, décapité. Le troisième eu plus de chance, s’il on veut, puisqu’il leva son arme à l’approche du démon et para son premier coup. Changeant de stratégie comme de chemise, Roëric s’agenouilla en un éclair et pris la jambe gauche du malfrat. Le sachant inapte au combat, il se retourna vers les deux derniers qui le chargeaient en poussant un féroce cri de guerre.

Inutile. Il n’était pas homme mais vampire. Il ne faisait pas jour, mais nuit. Proie, il n’avait jamais été, car chasser était dans sa nature, son être, son essence. C’était lui. Le vampire.

En une seconde il fut derrière eux et planta son épée noire dans la cœur de celui de gauche. L’autre se retourna et attaqua de haut en bas, comme si il voulait le couper en deux. Comme si il pouvait…
Son arme bloqué, Alokor utilisa sa main pour arracher la carotide de l’inconscient. Lequel tomba sous une pluie de sang.
Aussi calme que si il faisait ses courses, le vampire retira sa Belle, l’essuya et la rengaina avec le savoir que confère l’habitude. Ceci fait, il se dirigea vers le dernier encore en vie, celui à la jambe tranché. Le saisissant d’une main, par les cheveux, il l’amena à la hauteur de ses yeux et l’examina avec sa réserve et sa froideur coutumière.


V… Vamp… Vampire…

A l’article de la mort, le pauvre bougre n’était plus qu’un jeune homme comme les autres, qui désirait simplement un peu de réconfort. Hélas, mille fois hélas, le mot « gentillesse » ne figurait pas dans la dictionnaire de Roëric Alokor, lequel se contenta de dire :

Trop de sang a coulé, je ne peux plus me contenir.

Le jeune homme, terrifié malgré lui, vit l’abomination, une horreur bien pire que le cinglé qui venait de tous de les découper en morceaux. Il vit le monstre que tous traquait, il vit la malédiction des Esprits, il vit le Mal et son esprit ne le supporta pas. Une bonne chose, sûrement, car le vampire plongea ses crocs dans son cou et se mit à sucer sa vie avec délectation, les yeux écarquillés d’un bonheur pur, d’une jubilation proche de l’extase.
Le temps passa, et c’est un cadavre blanchâtre qui retomba sur le sol, désarticulé. Méticuleux, le bretteur fit les poches de ses victimes et en retira le nécessaire pour faire un feu. Il rassembla du bois et déposa sur son bûcher tous les cadavres. Et le feu les consuma, car dans le monde des ténèbres, on était jamais trop prudent.
En guise d’oraison funèbre, le guerrier à l’épée noire dit simplement :


Des misérables de votre genre ne méritaient pas de marcher sous la lune.

Le bûcher consumé, le vampire reprit sa route, comme si il ne s’était rien passé. Enfin, avec les tâches de sang en plus.


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MessageSujet: Re: Alone in the Darkness Alone in the Darkness Icon_minitimeJeu 14 Oct 2010 - 0:37

II. HUMAN
"Ton amitié m'a souvent fait souffrir ; sois mon ennemi, au nom de l'amitié." William Blake


L’enfant était âgé d’une dizaine d’année. Vêtu d’une tunique marron et d’une paire de bottes en cuir. Les cheveux noirs jais, long mais attaché et les yeux de même couleur. Plutôt grand et robuste -à l’image de son père lequel était un fier agriculteur qui se targuait d’être le plus prospère de la région, sa carrure lui permettait d’accomplir des tâches d’homme dans la ferme familiale. Loin de s’en réjouir, le garçon aurait préféré passer le temps en jouant avec les animaux ou encore avec ses petits frères et sœurs. Mais le choix ne lui incombait pas. La vie était dure pour les paysans, les fermiers, les agriculteurs, bref pour tout ceux qui avaient la charge de nourrir le reste de l’empire. Ils devaient travailler longtemps, dans des conditions difficiles et ne pouvaient donc s’encombrer de fainéants, de rêveurs ou de tout autre bouche inutile à nourrir.

La propriété était grande, très grande. Les cultures s’étendaient sur des dizaines de lieux à la ronde et un grand nombre d’hommes et de femmes venaient travailler ici. Des gens du coin bien sûr mais aussi d’autres, venant de beaucoup plus loin. De fait, ils disposaient d’un bâtiment aménagé spécialement pour eux, avec un dortoir et un réfectoire (tout cela étant bien évidemment prélevé sur leur salaire). Juste à coté, se tenait une grande maison de deux étages, où vivait toute la famille. Il y avait aussi une basse-cour et des écuries ainsi qu’un peu plus loin, la première d’une série de granges, lesquelles étaient éparpillés un peu partout dans la propriété.

Un endroit somme toute prospère, où vivait une communauté soudé, partageant un quotidien composé de joies et de peines. Une vie peut-être pas idéale, mais une vie heureuse, loin du sang et de la mort, loin des horreurs de la guerre.

La journée commençait tôt, le soleil se levait à peine que déjà tous sortaient et rejoignaient leur lieu de travail, sous l’œil sévère et attentif du propriétaire. Ayant finit son petit-déjeuner en vitesse, par peur des remontrances en cas de retard, le garçon sortit de la grande maison en courant presque, passant en coup de vent devant un père désapprobateur. Il fila rapidement vers la grange la plus proche, où il devait commencer ses corvées de la matinée.
Ouvrant la porte en grand, le soleil s’infiltra dans la bâtisse, semblant la tirer d’un long sommeil. Et en effet, au fond, quelque chose semblait remuer. Intrigué, le garçon, que dix années d’existence avait persuadé de tout connaître -sauf la prudence la plus élémentaire, s’avança vers la créature.
Toute recroquevillé sur elle-même, celle-ci semblait dans un état lamentable, attisant irrésistiblement les instincts protecteur du garçon. D’autant plus que les yeux métalliques et les cheveux argentés de l’homme -car c’était ce à quoi il ressemblait le plus, le fascinait au-delà de toute mesure raisonnable.
Tentant une approche, il avança sa main, pour voir immédiatement l’autre reculer, à la manière d’une bête traquée. Pas découragé le moins du monde, il entama le dialogue d’une voix qu’il espérait apaisante.


Je suis Eud. Je vais pas te faire de mal.

En réponse à sa tentative, la pauvre créature essaya en vain d’articuler un mot, deux fois, avant de réussir la troisième. Un résultat très relatif car sa voix était rauque, usée, comme si elle n’avait pas servie depuis longtemps.

Porte…

D’abord trop stupéfait pour réagir, il n’avait jamais réellement cru que l’inconnu pouvait parler, quant à l’entendre… sa voix semblait venir d’un autre âge. Une expérience pour le moins étrange.
Néanmoins, le garçon remit ses réflexions à plus tard et alla fermer la porte de la grange, empêchant ainsi les rayons du soleil de pénétrer l’intérieur. Retournant auprès du mystérieux individu, il remarqua immédiatement que ce dernier semblait déjà mieux et qu’il le fixait d’une manière étrange, comme si il jaugeait le moindre de ses mouvements. Troublé par le regard de glace de l’homme noir, Eud ne comprit pas tout de suite qu’on lui parlait.


Roëric… Roëric Alokor.

Son nom ! L’homme lui avait donné son nom ! Le garçon n’en revenait pas, le prenait-il lui aussi pour un homme, en lui faisant à ce point confiance ? Mais qu’importe après tout, car il avait son nom. Et quel nom ! Roëric Alokor… un vieux nom, un nom noble, un nom puissant… Dans l’imaginaire de l’enfant, l’inconnu qu’il hébergeait dans sa grange devenait soudain un grand chevalier rescapé de quelque bataille contre les suceurs de sang !
Contenant un peu son excitation grandissante, il fixa de nouveau son attention sur le « chevalier » et le regard perçant de ce dernier la mit aussitôt mal à l’aise. Il semblait lire en lui comme dans un livre ouvert, tout voir et tout comprendre. C’était une sensation désagréable que d’être regardé ainsi. Gêné, le garçon retourna à ses corvées en disant :


Je repasserai plus tard. Il faut que je fasse ma part de travail.

L’homme hocha simplement la tête et Eud s’en contenta, il avait besoin de s’éclaircir les idées.

La journée défila lentement et Roëric pensait à beaucoup de chose, sortant des tréfonds de son esprit juste aux venues du garçon de ferme. Ce dernier ne semblait pas avoir de vrai ami et se servait donc du guerrier comme substitut. Étrangement, cela ne semblait guère déranger le vampire qui se contentait de l’écouter avec sa patience légendaire. Ainsi le temps passa, d’un bout à l’autre, Eud ne sembla nourrir aucun soupçon et lorsque le soleil se coucha enfin, il se contenta demander :

Je te reverrai ?

Un sourire fugace passa sur le visage blanchâtre du non-mort.

Qui sait.

Désappointé, le garçon se gratta la tête puis sourit. Et, après un geste d’adieu et de remerciement, il quitta la grange pour retourner chez lui.

A nouveau seul, le vampire se releva et s’étira. La nuit était maintenant tombée. Il était chez lui, dans son domaine. Et il était temps. La nuit dernière, il n’avait pas pu mieux trouver que cette grange pour passer la journée, et il le regrettait à présent. Non pas à cause la compagnie, le gamin lui avait été agréable et avait rendu son séjour ici un peu plus supportable, mais même la porte close, cet endroit laissait passer trop de rayon de soleil pour n’être semblable à rien d’autre aux yeux d’une créature de la nuit qu’à une salle de torture.


Roëric quitta cet endroit de malheur en courant. A la manière de ceux de son espèce, il filait comme le vent sous le regard bienveillant de la lune. Très vite, il atteignit un petit bois et décida pour passer le temps de s’entraîner un peu. Il courait à travers les obstacles naturels, sautait, esquivait des attaques invisibles et bataillait avec des ennemis imaginaires. Une heure passa, puis estimant qu’il n’avait rien perdu de ses capacités physiques, il décida de faire une pause au milieu d’une clairière avant de reprendre son chemin. Il s’assit en tailleurs et sortit un petit livre marron d’une de ses poches intérieurs.

Montrez-vous.

Oh ! Je suis repéré !


L’individu sortit des fourrés et s’approcha d’Alokor en affichant un sourire désarmant. Ce dernier ne daigna même pas lever les yeux de son bouquin.

Un traité de philosophie… Tu n’as vraiment pas changé Roëric.

L’intéressé leva les yeux et afficha un mince sourire.

Et toi tu es toujours aussi exaspérant Marius.

Lequel éclata de rire et prit place en face du guerrier. Marius était grand, bien bâti et très beau. Il avait de longs cheveux blond et des yeux bleu comme l’océan. Il était habillé comme un aristocrate, ce qui contrastait étrangement avec les lieux. Ses sabres jumeaux semblaient être les choses qui l'indiquaient comme faisant parti de la caste des guerriers. Ça plus son regard profondément perçant et calculateur.
C’était le genre d’homme qui semblait à l’aise partout où il allait, ce qui était un avantage considérable pour un voyageur de son acabit.


A quand remonte notre dernière rencontre ? Ah si seulement je m’en souvenais, mais je crois bien que je perds l’esprit dernièrement… Que veux-tu, l’âge…

Roëric referma son livre et le rangea, le sourire toujours aux lèvres, avant de répondre avec amusement.

Je n’en crois pas un mot, tu nous enterreras tous… ou plutôt tu nous découperas en morceaux avant de nous transformer en cendres…

Après un bref éclat de rire, son interlocuteur rétorqua :

Mais que fais-tu sur les routes, surtout en cette période ? Je te rappel que grâce à quelques imbéciles, nous sommes tous traqués par monts et par vaux.

Je recherche quelqu’un.

Hum, toujours aussi réservé… Enfin tant pis ! Je m’en contenterai. Quant à moi, j’ai découvert un véritable garde manger. Ils sont un peu loin de tout alors ils font une cible parfaite. Que dirais-tu de t’associer à moi ? A deux, nous couvrirons plus de terrain, et tous les messagers qu’ils enverront quérir de l’aide subiront un destin… funeste.

Merci, mais je préfère ne pas m’attaquer aux familles. Et jamais aux enfants.

Toujours aussi noble à ce que je vois… Et moi qui avait espéré que cela te passerait… Enfin ça en fera plus pour moi. Sans compter que j’adore le sang des plus jeunes mortels… il me… rajeunit. Tu n’as aucun problème avec ça, n’est-ce pas ?

Aucun, tu es libre de tes agissements.


Marius sourit, laissant voir ses crocs aiguisés, jubilant déjà quant à son futur festin. Les deux vampires se levèrent et se serrèrent la main. Puis le blond partit, laissant celui aux cheveux de glace dans une intense méditation. Il se demandait pourquoi. Pourquoi le visage de ce gamin ne cessait de venir et de revenir ? Il n’était rien, un amusement passager tout au plus. Alors que Marius était un ami de longue date, un frère d’arme, quelqu’un sur qui il pouvait compter malgré ses travers gênants.

Quelques minutes passèrent, et le guerrier vampire restait là, au milieu de la clairière, serrant sa Belle de toutes ses forces.
Puis il prit une décision.

De son coté Marius avançait d’un pas rapide, tout en restant prudent. En chasseur accompli, il ne voulait prendre aucun risque et surtout pas celui d’alerter ses victimes. Les bâtiments étaient maintenant en vue, quand une silhouette se découpa dans l’horizon, éclairée par la lune. Une silhouette qu’il connaissait bien et qu’il aimait, à sa manière toute personnelle.


Que le Destin est pervers ! Que le Destin est retors mon vieil ami !

Oui, Marius, il l’est. Et on ne peut le fuir. Tout ceci était inéluctable.


Les deux vampires hochèrent la tête de concert. Ils se comprenaient. Il savaient qu’ils en viendraient tôt au tard à cet instant. Et ils savaient qu’il était temps.

Oui mon ami. Car tout ici bas obéis à une volonté supérieure, qui fait se mouvoir les rouages d’un gigantesque mécanisme…

Si il en est ainsi, que le vaincu ne garde nulle rancœur et parte en paix. Et que le vainqueur maudisse à jamais les Grand Esprits.

Les armes furent dégainés d’un même geste. Rapide, fluide et d’une grâce sans nulle pareille. Ils étaient vampires, les plus grands prédateurs du monde et en leur domaine, la nuit, ils ne craignaient que leurs semblables.
Les coups s’échangeaient à une vitesse hallucinante. Attaque de pointe et de coté, parade et esquive, ruse et stratagème. Ils bondissaient, sautaient et se mouvaient à travers tout le champ de bataille.

Rapidement, ils furent très loin des bâtisses des mortels, tels deux ombres jouant au chat à la souris, échangeant constamment les rôles. Car tout cela était un jeu, un jeu mettant la vie et la mort dans la balance, une partie d’échec dans laquelle les participants se sentaient pleinement vivre, même en étant mort-vivant. Ils s’affrontaient de toute leur force et de toute leur âme, sans arrière pensée, sans aucune pitié. Et le plaisir grandissait, se faisant de plus en plus présent à chaque nouvelle passe d’arme.

Puis, enfin, ils atteignirent le maximum de leurs capacités, l’apogée de leur art respectif… et alors elle vint, puissante et sauvage, tel un grand cru par une chaude journée d’été… Une jouissance suprême.

Un duel éprouvant et magnifique, un combat à mort dont il se souviendrait à jamais...

Il était là, debout face à un corps coupé en deux. lui-même était plein de blessures plus ou moins grave, mais il n'était pas temps de s’en occuper. Roëric Alokor avait fait une promesse sur son honneur, et comptait bien s’y tenir.


Ô Esprits Supérieurs… Je vous maudis. Maintenant et à jamais.


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MessageSujet: Re: Alone in the Darkness Alone in the Darkness Icon_minitimeMer 20 Oct 2010 - 17:30

III. MONSTER

"L’arrogance précède la ruine, l’orgueil précède la chute." Satrenkyi

La nuit était tombée depuis plusieurs heures. Elle était sombre, emplie d’une flopée de nuages tous plus noirs les uns que les autres. De temps en temps, un rayon lunaire traversait ce bourbier céleste pour éclairer brièvement un paysage de ténèbres. Car à l’image du ciel, la terre était inhospitalière : les hommes qui n’y voyaient pas à deux pas se terraient dans leur habitat, recroquevillés sur eux-mêmes, ensemble, toute la famille partageant le même lit. Unis dans un même combat ; celui de la vie, car c’était une de ces nuits terrible où les morts ne mouraient pas vraiment et où le sang coulait à flot.

Personne n’en parlait, personne ne disait mot, c’était quelque chose qui se sentait, à travers les muscles, la moelle et les os. Les paysans rentraient alors chez eux, plus tôt que d’habitude, les commerces fermaient et la patrouille de nuit ne s’aventurerait jamais trop loin du village.
Peurs irrationnelles. Terreurs nocturnes. Malédictions chuchotées.

Vieilles superstitions.

A quelques lieues de là se trouvait un campement de petite taille, tout juste trois tentes pouvant accueillir deux personnes. Elles étaient d’ailleurs dans un piteux état et semblaient avoir été rafistolés par des mains d’amateur. Disposées en triangle, il y avait en son centre un feu modeste qui illuminait les environs. Autour de celui-ci cinq hommes faisaient la fête. L’alcool aidant, ils avait surmontés leurs peurs et riaient à présent des ténèbres de cette nuit. Ils criaient, plaisantaient, se battaient parfois quoiqu’avec plus d’humour que de sérieux. Ils semblaient passer une excellente soirée, qu’ils croyaient d’ailleurs méritée, car la journée avait été dure.

En effet, leur premier « client » avait protesté, crié et finalement résisté. Ils avaient donc dû le tuer. La fille de ce dernier étant désormais seule, ils l’avaient prise avec eux, d’autant plus qu’après avoir testé leur marchandise, elle s’était révélée être une perle rare. Il s’étaient ensuite rapidement ennuyés, car les « clients » intéressant (sans escorte mais riches) étaient rares. A la fin de l’après-midi, ils s’étaient donc rabattu sur un convoi et avaient perdu un ami dans la bagarre. Pour le venger, ils avaient crucifier le marchand au beau milieu de la route, tout en faisant en sorte que ses deux filles contemplassent le spectacle.

Oui décidément, cela avait été une bonne journée pour ces brigands. La mort faisant partie de leur quotidien, et après avoir largement passé leur colère sur les malheureuses victimes, ils ne regrettaient plus le trépas prématuré de leur ancien camarade. Bien au contraire, ils avaient conclu d’un accord tacite qu’il avait été inévitable et au final largement compensé. En effet, le butin était des plus royal : outres les bourses très lourdes des deux marchands, le premier possédait un chariot rempli d’étoffes très rares et le second, pas moins de quatre chariots transportant vins, bières, viandes, céréales et tout ce qu’il fallait pour faire un festin spectaculaire. Si a cela on ajoutait les trois corps nus, pleins de bleues, de brûlures et de coupures superficielles, sanglotant non loin d’eux : de jeunes filles qui avaient eues l’intelligence de se faire suffisamment expertes pour être toujours en vie au bout de plusieurs heures de fête, alors on pouvait en conclure, dû moins selon la logique perverse des brigands, que le Grand Dracos veillait sur eux.

Ni plus ni moins…

Non loin du campement, allongé sur une colline et à l’abri des regards indiscrets, il y avait un vampire vêtu tout de noir, aux cheveux d’un blanc éclatant. Son regard était à la fois perçant et calculateur mais aussi troublé et fiévreux. On pouvait même distinguer au fin fond de ses pupilles une lueur de folie. Et pour cause, Roëric Alokor n’avait pas pris un repas depuis trop longtemps. Fidèle à son maître, même seul, il n’attaquait pas les villageois dans leur sommeil. Quant aux patrouilles de nuit, il n’était tout simplement pas dans son intérêt d’attirer l’attention de l’Empire.
Fort heureusement, les campagnes humains regorgeaient de raclures de tout poils. Ainsi, le guerrier à l’épée noir n’avait pas trop à se plaindre, même si cela faisait plusieurs nuits qu’il jeûnait… Ce qui était vivement déconseillé chez son peuple.

Mais enfin ! Enfin ! Le moment du repas était arrivé. Ces mortels était pourris jusqu’à la moelle, il s’en était assuré. Il les avait vu torturés et violés les jeunes filles, sans relâche. Leur culpabilité était donc prouvé. Le jugement sans appel, et les sanctions… immédiates.

Juge et Bourreau.

L’occasion que le suceur de sang attendait vint alors. Deux humains s’éloignèrent du groupe pour aller se soulager. Il avait su que cela finirait par arriver. Un crétin l’aurait su. Tant d’alcool…
Aussitôt, il se mit en action. Il couru, de sa vitesse surhumaine, caché dans les ombres et atteignit ses proies en quelques secondes. Il sentît alors l’odeur de leur sang chaud et le entendit le bruit de leurs cœurs, battant à un rythme moyen… pour l’instant.

Il ne s’embarrassa pas d’épée. La faim était là, il ne pouvait plus la contenir, il ne voulait plus la contenir. Et la folie l’emporta.

Un uppercut fit voler le premier qui s’affala quelques mètres plus loin. Avant que le second put crier, il couva sa bouche de sa main gauche et le saisit de la droite. Sans attendre, il planta ses crocs dans son cou, les yeux écarquillés d’un plaisir enfin atteint.
Quelques minutes passèrent, puis le corps tomba sur le sol. Exsangue.
Sans un bruit, le vampire s’occupa du mortel inconscient sans même entendre les appels des autres humains. Il était dans son monde. Un monde merveilleux dans lequel les autres n’existaient que pour le satisfaire…


Hey ! Mais qu’est-ce que vous faites ? Merde, j’vous pensais pas d’ce bord là les gars !

L’homme était très musclé et excellent une épée à la main. Il avait autrefois servi l’empereur sur maints champs de bataille. C’était un guerrier redouté et redoutable. D’autant plus maintenant que le mot « pitié » n’avait à ses yeux plus aucune signification. Sa tête avait été mise à prix et la somme était juste énorme. Et pourtant rien ne l’avait préparé à cette vision : un corps d’une blancheur sinistre, complètement vidé de son sang, reposant sur le sol tel une marionnette désarticulée, et un autre, encore vivant, la main tendue vers lui, les yeux suppliants, ses lèvres essayant désespérément de former un appel au secours, mais déjà, l’air lui manquait…

Un temps passa. Un temps pendant lequel il ne put bouger, parler ou même respirer. Un temps de quelques secondes, qui sembla pourtant durer une éternité.

Puis la deuxième proie rejoignit la première dans un monde meilleur. Ou pas. Quoiqu’il en fut, le vampire se releva et fit face à son troisième repas. Ses mains et toute la partie basse de son visage étant couverte de sang, il faisait effet d’un monstre, d’une abomination, d’une horreur sans nom. Et soudain, toute les choses, les terribles choses, qu’avaient pu faire l’homme au cours de sa vie, lui parurent sans gravité.

Il vit le Mal, et alors qu’il mourrait en silence, des larmes coulèrent sur ses joues…

Les deux derniers hommes s’étaient levés de concert alors qu’approchait une silhouette. De leur coté, les jouets humains, pris d’une terreur pour l’instant sans nom, se serraient les unes contre les autres, peut-être dans l’espoir idiot de passer inaperçu.
Sortant des ombres, l’apparition était noir comme la nuit si ce n’était ses cheveux de glace. Ses yeux choquèrent toutes les personnes présentes. Non content d’abriter une folie au-delà de toute compréhension humaine, ils étaient froids, détachés et donnaient l’impression que l’inconnu évaluait des tomates un jour de marché. Cette attitude contrastait avec l’état épouvantable du monstre, qui était plein de sang. Le visage à peine reconnaissable.

En position de combat, les deux hommes avaient bien l’intention de venger leurs camarades qui avaient sûrement été pris par surprise par ce fou furieux. Ce fut à cet instant qu’il virent le paquet que l’intrus tenait dans la main droite, alors même qu’il levait cette dernière et la portait au dessus de sa tête, pour avaler avec un délice terrifiant son contenu qui lui coulait dans la bouche.
Une tête. Une tête humaine.
D’instinct, ils crièrent et lâchèrent leurs armes. Avant de s’enfuir, poussés par une peur ancestrale. Les jeunes filles en auraient bien fait de même, mais, brisées par une fête atroce, elles pouvaient à peine bouger correctement. Le vampire les regarda, et elles frissonnèrent. Mais il changea vite de cible, préférant de toute évidence une partie de chasse à des proies inertes.

L’abomination disparu d’un coup, mais elles refusèrent de relâcher leur respiration, sentant au plus profond de leur tripes que le cauchemar n’était pas terminé. Et elles avaient raison, car rapidement des cris de plus en plus forts et de plus en plus atroces s’élevèrent des ténèbres de la nuit. Les minutes passèrent, aussi longue que des heures, puis le monstre suceur de sang revint, identique excepté les quelques tâches d’hémoglobine en plus. Quelque chose semblait pourtant avoir changé… La folie, elle avait quittée son regard et les jeunes filles surent alors que tout était fini.

Roëric fit une rapide inspection des lieux, se servant sans aucune gêne dans le butin des brigands. Il aurait pu s’essuyer, se laver, mais il avait encore quelque chose à faire, et impressionner son auditoire était toujours utile. Il s’approcha donc des survivantes en soupirant. Il avait été tout près de se nourrir d’elles aussi…


Mesdames, vous êtes libres.

Ton poli et respectueux, attitude chevaleresque, manières nobles. Il ne se souvenait plus d’où lui venait cela, et n’en avait cure pour l’instant.

Je resterai à proximité des lieux cette nuit, mais vous ne me verrez pas. Ainsi, vous devriez être tranquille jusqu’au matin.
La ville n’est qu’à une journée, il vous suffira de prendre les chevaux et pourquoi pas, les chariots de marchandises puisqu’ils vous appartiennent à présent.
Vous pourrez parler de l’attaque à vos responsables, mais ne mentionnez pas mon visage, vous ne m’avez pas vu.


Pour bien se faire comprendre, il ajouta :

Je serais très peiné, d’avoir des poursuivants… Les conséquences en seraient malheureuses pour tous.
Ceci étant dit, je vous souhaite le bonsoir.


Le vampire partit, mais alors que les ombres l'enveloppaient, une des jeunes filles se risqua à dire d‘une voix de porcelaine :

Vous nous tueriez ?

Éclatant d’un rire glacial, le monstre répondit simplement :

Non, dame. Je vous apporterai la nuit éternelle…


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MessageSujet: Re: Alone in the Darkness Alone in the Darkness Icon_minitimeLun 25 Oct 2010 - 0:37

IV. SHEEPS

"La fierté : condition sine qua none de survie d'une collectivité." Parizeau

C’était le plus grand village de la contrée et pour tous les êtres humains qui n’avaient jamais eu l’occasion de visiter les trois grandes cités de l’Empire ; il faisait figure de ville. En effet, ce dernier était composé de trois cent familles soit d’un peu plus un millier d’habitants. Il était divisé en trois quartiers possédant chacun sa propre taverne, et en son centre, trônait une statue de l’empereur montée sur une fontaine, avec juste en face, le plus grand bâtiment de la « cité » où travaillaient les représentants du pouvoir public. Tous les matins se réunissait ici le marché, qui attirait un grand nombre de personnes, dont beaucoup de paysans venu troquer leurs produits.

Un village donc prospère, en pleine expansion démographique et économique, qui attirait déjà la plupart des caravanes marchandes. Une simple escale pour celles-ci, mais cela suffisait pour faire la fierté des habitants. Leur cité était le centre de la région, le lieu où transitait les informations. Sans compter qu’ils possédaient leur propre milice en plus des patrouilles impériales. Oui, ils étaient fier, comme des parents qui voyaient grandir leur enfant au jour le jour. Une communauté soudé autour d’une même pensée, d’une même promesse d’avenir. Déjà, ils voyaient les écoles, les bains et les centres de soins fleurir au sein du village…

Un optimisme sincère. Un idéalisme poussé. Et cela fonctionnait, car l’humanité était ainsi, telle une pièce de monnaie. Avec un coté pile et face. L’ombre et la lumière.

Ainsi, un coté ressortait plus que l’autre en ces lieux. C’était dû moins l’apparence que cela donnait, même si, au fond des choses, ils avaient eux aussi un commerce parallèle mené et protégé par des êtres sans foi ni loi. Nul endroit au monde, même ceux qui se targuaient d’être paradisiaques, n’était totalement protégé du mal, car ce dernier, invisible et immortel, vivait au cœur même des hommes. De temps en temps, les bon citoyens de cette « cité » retrouvaient donc un ou deux cadavres dans le caniveau. Cela ne les inquiétaient pas outre mesure car c’était surtout des étrangers et dans leur aveuglement, ils préféraient mettre ces actes abominables sur le compte de la « Grande Menace ».

En effet, depuis maintenant un bon moment, tous les hommes était menacés. L’Empire lui-même, pourtant millénaire et censé être invulnérable, était menacé. Une malédiction que tous croyait éteinte, un ennemi normalement disparu, relégué par les hommes en général au rang de légende, voir de mythe. Des êtres de cauchemar, des monstres venus des enfers, des abominations d’une cruauté sans égale étaient sortis des vieux grimoires poussiéreux des rats de bibliothèque. Les éternels suceur de sang, les guerriers maudits de la nuit… Les vampires étaient sortis de leur sommeil.

Et ils avaient déboulés sur le monde des hommes… Brûlant et saccageant tout sur leur passage. On racontait que les humains trop vieux ou trop jeunes étaient tués, tandis que les autres voyaient leur âme damné pour l’éternité -un sort, plus terrible encore que la mort, parce que ces derniers se retournaient sans émotion ni culpabilité contre ceux qui étaient hier encore, leur propre famille. Pour tous, l’avenir se parait d’ombres terrifiantes et certains faisaient déjà leurs valises, bien décidé à se réfugier derrière les protections rassurantes des grandes villes de l’Empire.

Un climat de peur donc, qu’un rien pouvait transformer en panique. Dans leur grande sagesse, et pour éviter des débordements qui détruiraient l’ordre public, les fonctionnaires organisaient régulièrement des exécutions, où des soi-disant vampires étaient brûlés sur la place publique, au beau milieu d’une liesse générale. Évidemment, ces derniers n’étaient toujours que des misérables, des étrangers qui avaient eu la mauvaise idée de s’enivrer au mauvais endroit et au mauvais moment. Pour se réveiller attaché à un tronc, la bouche bâillonné…

Un mal nécessaire, qui permettait de garder la cité unie dans un but commun et ainsi de garder un éventuel effet de panique bien loin des esprits. Ils gagnaient la guerre, c’était évident…
Mais dans les tavernes, les véritables informations circulaient, chuchotés nerveusement entre voyageurs et citadins… Et tous savaient, qu’ils s’approchaient… que chaque nuit ils étaient plus près… Personne ne le disait à voix haute, personne ne l’avouait… Et la vie continuait ainsi son cours…

Ce fut en ces lieux et dans cette ambiance que débarqua le vampire Roëric Alokor. Il faisait nuit, évidemment, mais le village qui se targuait d’être une cité, était illuminé par les lumières des maisons et des tavernes. Il ne devait pas être encore trop tard, peut-être dix ou onze heures, bref, le commencement de la journée pour un suceur de sang.
Il était habillé comme à son habitude, mais il avait pris soin de retirer toutes les tâches de sang de ses vêtements, car ça l’aurait immédiatement trahi, sans pour autant retirer les saletés dû au voyage ; un voyageur propre était lui aussi aisément soupçonnable. De plus il portait une longue cape à capuche, cachant ainsi ses traits et ses cheveux qui n’avaient rien d’habituels pour un humain. On le regarderait d’un sale œil, mais c’était toujours mieux que le contraire qui aurait été comme si il était entré en ville accompagné d’un héraut clamant à qui mieux mieux sa véritable nature…

Rapidement, avançant d’un pas vif et félin, il fit le tour du village, repérant les différents lieux et enregistrant tous les détails utiles dans un coin de son cerveau. Un exercice à sa portée, qu’il faisait de manière fréquente jusqu’à que cela devienne un mécanisme pour lui. Question de survie.
Son tour du propriétaire effectué, il se rendit en direction de la taverne la plus minable du village - et donc accessoirement celle où l’on poserait le moins de question.
Ce fut d’abord une sensation tenue, mais elle s’accentua jusqu’à en devenir désagréable. Il la connaissait bien sûr, car ce n’était pas la première fois qu’une telle chose lui arrivait. Non, ce n’était pas la première que l’on suivait Roëric Alokor et encore moins dans une ville humaine. Ces derniers avaient une manière bien à eux d’accueillir les voyageurs isolés…

Pas inquiet le moins d’une monde, son visage de marbre et son allure respirant une confiance hivernale, il se dirigea vers une ruelle puis attendit. Comme de juste, il ne tarda pas à être rejoint par une silhouette encapuchonnée, laquelle était évidemment munie d’une dague. La farce était franchement de mauvais goût.


La bourse ou la vie !

Ben voyons… Pauvre petite chose. Pauvre petite créature éphémère… Quelle proie pouvait être suffisamment stupide pour traquer son prédateur ? C’en était à pleurer… de rire ou non. A dire vrai, le vampire ne savait même pas comment réagir à une telle situation ; devait-il rire ? Soupirer ? S’enfuir ?
Alors même qu’il réfléchissait à tout cela, le mouton s’approcha de lui et posa sa dague sur sa gorge.
Irrité, car convaincu du bienfondé des règles de savoir-vivre (très ironique, certes, pour un vampire), le guerrier noir décida d’agir. D’un geste trop rapide pour l’humain, il le prit par le cou et le plaqua violemment contre le mur. Ce dernier lâcha sa dague et sombra dans l’inconscience. Le voile qui couvrait son visage tombant, Roëric se rendit alors compte qu’il venait d’agresser une gamine de seize printemps… Un comble.

Déjà fatigué de cette nuit, le vampire se rendit finalement dans la taverne et commanda à un tenancier aussi curieux qu’une poêle à frire : une chambre confortable. Celle fut à la hauteur de ses espérances, ce qui était intriguant étant donné l’aspect extérieur de ce taudis (?). Il y avait là un lit une place plutôt accueillant, ainsi qu’un bureau sur lequel état posé une plume et un encrier plein. Il y avait aussi une cheminée dans lequel battait un feu rougeoyant.
Le mort aux cheveux de glace regretta pendant un moment de ne pouvoir ressentir tout cela. Enfin, il savait au moins qui occuperait son lit. Ni une, ni deux, il passa par la fenêtre et alla récupérer l’humaine pour l’installer sous les draps après avoir rapidement vérifié son état physique.
A ses yeux, ce n’était après tout que justice que la gamine profita de la chambre, étant donné que c’était avec son argent que le vampire l’avait payé…

Le bureau attira de nouveau le regard du vampire. Il hésita un instant… Puis se laissa finalement convaincre. Il prit donc place sur la chaise et sortit un journal d’une poche intérieure. Il l’ouvrit au début, se saisit de la plume, puis plongea dans ses pensées…


Dix-Septième Journal. An 1752 de l’Âge d’Argent.

"J’aimerai avant toute chose revenir sur le sujet de…"


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MessageSujet: Re: Alone in the Darkness Alone in the Darkness Icon_minitimeMer 3 Nov 2010 - 7:11

V. WOLF

"De tous les dangers, le plus grand est de sous-estimer son ennemi." Buck

La plume crissait sur le journal qui se recouvrait d’encre à toute allure, tel un voilier voguant toutes voiles dehors, le vent arrière le propulsant vers l’horizon. Roëric Alokor était dans son univers, dans un monde lui appartenant à lui seul, reflétant toutes ses pensées et ses réflexions au fur et à mesure qu’elles naissaient, s’épanouissaient puis mourraient dans son esprit. Le continent armandéen aurait pu sombrer sous les flots, ici et maintenant, qu’il ne s’en serait même pas rendu compte. Ce n’était pas l’écriture qui était sa passion. Oh ! Il aimait cela bien entendu, et comment faire autrement ? Mais non, c’était le fait de pouvoir coucher ses pensées sur de papier, puis de les développer, encore et encore, y revenant toujours, même des siècles plus tard si il le fallait. Jusqu’à qu’il eut trouvé la Réponse, le Vérité d’une chose, d’une notion.

Qu’est-ce que le guerrier véritable ? Vaste question.


"… mon douzième journal. A travers une citation à priori d’un arrogance sans bornes « Si la guerre est un art, alors je suis l’artiste le plus fabuleux des Terres Connues » j’expliquai que la modestie est pour le guerrier véritable un poison hallucinogène qui sape ses forces et sa combativité. Qu’elle détruit ses repères et brouille sa vision du monde et de soi. Ainsi le guerrier véritable doit toujours et en toute circonstance, être franc envers soi-même et envers les autres. Même si, en des circonstances spéciales, cela est uniquement dans son esprit, dans son moi intérieur. 
Par exemple : un soldat très habile au combat mais persuadé du contraire…"


Le vampire au cheveux de glace s’arrêta un bref instant. Il leva les yeux au plafond, contemplant sans vraiment les voir, les toiles d’araignées qui y pendaient. Puis, aussi soudainement qu’il s’était stoppé, il se remit à l’écriture.
Du coté du lit, la gamine humaine dormait toujours, remuant un peu de temps à autre, comme pour rappeler au monde qu’elle était toujours en vie. Ce qui, considérant ses activités nocturnes, n’avait jamais été une tâche aisé pour la jeune fille.


"… détruira peu à peu sa confiance en soi-même, minant par la même occasion son mental, élément indispensable à tout homme d’arme digne de ce nom.
Autre exemple : ce même soldat est face à un gouffre sans fond. Ses capacités lui permettraient de sauter de l’autre coté. Mais il doute, il hésite, ne croit pas en lui. Et finalement, il ne sautera pas.
Sans gravité ? Peut-être, mais imaginez maintenant qu’il est poursuivit par une horde de hyène affamée…
Le guerrier véritable ne pense donc pas être le meilleur. Il le sait. Ou meurs. Car la vie militaire est impitoyable."


L’humaine remuait toujours dans lit. Faisant sans nul doute un rêve peu agréable où elle été agressée par un abominable monstre nocturne… Tandis que de son coté, le vampire poursuivait. Infatigable et passionné.

"Ce rappel effectué, une question demeure : être trop confiant ne risque-t-il pas, au même titre que n’être pas assez confiant en soi, de nous mener tout droit à la fin ? Un questionnement certes légitime et c’est par cela que je commencerai donc mon dix-septième journal.
Il est en effet probable que le surestimation de ses capacités peut nous conduire au désastre. Elle nous amènera à considérer qu’une chose n’est pas dangereuse pour nous, alors que c’est tout le contraire. Indubitablement, une mauvaise opération de ce genre mènera tout droit au tombeau…"


Les heures défilaient, et, la plume bougeant à toute vitesse, Roëric Alokor continuait de développer ce point : enchaînant démonstrations sur démonstrations, lesquelles étaient ponctuées d’exemples et de contre exemples. La nuit passa, telle la fin d’un mauvais rêve, et les premiers rayons du soleil se mirent à filtrer à travers les trous des rideaux, lesquels étaient en trop mauvais état pour conserver l’obscurité à l’intérieur de la pièce.
L’aube se levait, lentement mais sûrement.

Il lui fallu une autre poignée d’heures pour finir ce qu’il avait commencé, avant de conclure de cette manière :


"La confiance en soi-même doit être justement dosé, car un mauvais dosage amène inévitablement la mort."

Il rangea alors son journal dans une poche intérieur, puis se leva de sa chaise. A nouveau intéressé par le sort de la gamine, il se tourna vers le lit…
Vide.
Comment ? Il connaissait cette réponse… il venait de l’écrire et de la développer en détail…
Imbécile.
Ses sens recouvrés, mais très affaiblis par la lumière du jour, il n’eu néanmoins aucune mal à reconnaitre les bruits qui animaient la taverne et la rue.

Un bélier frappant sa porte. Encore et encore.

Une foule réclamant du sang. Encore et encore.
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MessageSujet: Re: Alone in the Darkness Alone in the Darkness Icon_minitimeLun 8 Nov 2010 - 18:45

VI. FEAR
"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence." Michael Moore


La jeune fille se nommait Emma. Âgée de quinze hivers, elle était bien formée et plutôt mignonne, ce qui au lieu de lui réussir, lui avait causé beaucoup d’ennuis. De fait, elle s’habillait toujours comme un homme, avec des allures de brigand, serrant un bandeau contre son torse et se salissant le visage afin de donner le change. Ainsi, elle était bien plus en sécurité. Car on avait beau dire, mais chez les humains, les femmes n’ayant ni relations, ni argent et ne sachant pas se battre, ne valaient rien. En terme de vie bien sûr, pas en terme de marchandise. Là, on atteignait des sommets.
Un peuple capable du meilleur comme du pire, disait-on au sujet des hommes… La vérité étant que les riches seuls avaient droit au meilleur… Et je vous laisse imaginer la suite.


Quoiqu’il en fut, l’adolescente était débrouillarde. Ses parents l’ayant vendue à un être disons peu recommandable, elle s’était enfuie et avait rapidement appris à survivre par elle-même. Car malheureusement, c’était ça ou mourir. Le fait d’apprendre une vérité aussi dure à un âge aussi jeune aurait dû au pire la briser, au mieux l’esquinter durablement. Mais, étrangement, il n’en fut rien. Elle s’adapta, faisant preuve de plus de jugeote que le reste de ses congénères, qui pour la plupart, se retrouvaient tôt ou tard la tête dans le caniveau, un deuxième sourire en prime. Victimes d’une triste réalité, que beaucoup se refusait tout simplement à voir… Autant dire qu’avant d’accuser les sang-froid de tous les maux du monde, les humains auraient bien mieux fait de balayer devant leur porte.

Mais ainsi allait le monde, que dis-je, l’univers.
Car tout un chacun préférait et préfèrera toujours pointer du doigt les défauts de son voisin, plutôt que de se regarder sérieusement dans un miroir.


La pièce était sombre, tout juste éclairée par une faible lueur. Certainement une bougie pensa aussitôt Emma. Ses souvenirs de la veille étaient confus, et elle ne se rappelait guère de la folie qui l’avait conduise dans le lit d’un autre. Elle se redressa donc, s’examinant attentivement, palpant ses parties les plus intime à la recherche d’un quelconque abus. Mais non. Rien. Si ce n’était cet affreux mal de tête.
Ses yeux s’habituant non sans mal à l’obscurité ambiante, elle entreprit tout de même un rapide examen des lieux. Celui-ci confirma ses pires craintes. Quelqu’un d’autre était là, bien présent. Un homme. Pire que cela en fait : un guerrier. Les cheveux blanc lui donnant un air irréel, sans compter cette beauté parfaite qu’elle n’avait jamais rencontré dans toute son existence. Un de ces fameux elfes ?
Alors même qu’elle allait s’autoriser à respirer, car il était de notoriété commune que les elfes ne faisaient jamais de mal aux humains, dû moins à ceux qui restaient dans l’Empire, elle les vit.


Longs et tranchants.
Terrifiants et fascinants.
Malfaisants et avide de sang.


Elle vit les crocs, et su quel genre de monstre l’avait kidnappé… Certainement en guise de quatre heures. Tout s’expliquait à présent. Son agresseur avait besoin d’elle en vie, car il préférait le sang frais, voilà tout. Et c’était une version des faits ô combien plus probable et plus satisfaisante qu’un vampire aidant une humaine. Il ne fallait jamais se voiler la face et toujours envisager la pire des solutions.
C’était la clef de la survie.


*
**

Emma courait à présent. Plus vite qu’elle ne s’en était jamais crue capable. L’adrénaline aidant, elle rejoignit rapidement la maison du maire. On l’a fit patienter… Encore et encore. Car elle n’était qu’une souillon, un être indigne d’arpenter une bâtisse où trônait des statues de marbres, des peintures célèbres et des tapisseries digne de la ville. Ce ne fut qu’au matin que la jeune brigande fut reçue par un employé du maître des lieux. Elle lui raconta son histoire. Sans effet. Elle aurait pu tout aussi bien dire qu’Armanda allait sombrer sous les flots. L’adolescente se maudit alors pour sa stupidité. Elle n’était rien. Elle n’était personne. Pourquoi l’aurait-on cru ?

Et pourtant.
Les choses se précipitèrent aux alentours de onze heures. La taverne fut cernée puis envahie par des centaines d’homme en arme.
Mais rien.
Cependant, et heureusement pour la jeune fille, les gérants confirmèrent son histoire. La traque fut donc ordonnée, et donnée dans toute la pseudo-ville, avec un grand succès parmi la populace.
Le monstre était seul après tout…


Cela dura ainsi pendant toute la journée. Puis, petit à petit, au fur et à mesure que le temps s’écoulait, inexorablement, les mines se renfermaient, les rires cessaient, les enfants pleuraient dans les bras de leurs mères et les bons pères de famille préparaient d’ors et déjà les barricades de leur bâtisse.
La nuit approchait.
Les ténèbres venaient.
Les responsables étaient aussi inquiets qu’impatients. Ils allaient devoir trouver quelque chose pour régler la situation avant qu’elle ne dégénère et sorte de tout contrôle. Un vampire ne pouvait rôder dans la cité la nuit. C’était impossible. Ou en tout cas, il fallait que cela soit impossible. Il en allait de leur pouvoir.


*
**

L’adolescente ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle avait d’abord pensée être en sécurité, puis, alors que la journée passait, cette sensation s’était faite plus discrète, jusqu’à complètement disparaître, alors même que le soleil se couchait, quittant l‘horizon. Les regards que les fonctionnaires posaient sur elle n’avait rien d’agréable. Il se passait quelque chose, et si la jeune fille ne comprenait pas vite quoi, elle ne ferait pas de vieux os, c’était certain.
Ironie du sort, il ne lui fallu guère longtemps pour comprendre ce qui se tramait. A peine se levait-elle que des miliciens la saisirent. Elle se débattit, évidemment, mais en vain. Emma fut traînée par les cheveux sur la place publique où l’attendait rien de moins que la cité au grand complet… ainsi qu’un bûcher...

Un grand bûcher.


*
**

C’avait été une mauvaise journée pour Roëric Alokor. Une très mauvaise journée. Il s’était tout d’abord fait avoir comme un débutant par une gamine de même pas un quart de siècle.
Risible.
Mais ce n’était là que le début, le point de départ de toute une série de mésaventures qui l’avait conduit à droite et à gauche, de cachette en cachette, pendant cette chasse au vampire, pour le moins passionnée devait-il avouer. Il n’aurait jamais cru que les mortels pouvaient faire à ce point preuve d’abnégation…


Enfin, quoiqu’il en fut, cette journée était maintenant derrière lui. C’était du passé, et en tant que tel, il comptait bien l’enfermer dans un coin perdu de son esprit, où il pourrait tranquillement oublier toutes ces humiliations.
Mais pas la leçon.
Elle, il la retiendrait dorénavant, ou plutôt, il ne oublierait plus. Une bonne chose, au moins, accomplie en ce jour.
Émergeant de ses désagréables pensées, le vampire se remit en route alors même que la nuit tombait. Les rues étaient désertes, et il n’en fut pas étonné. Maintenant que les ténèbres étaient présentes et engloutissaient le village. Nulle traque ne serait donnée.


Car le chassé était devenu chasseur.

Le guerrier à l’épée noire se dirigeait donc vers la sortie, marchant d’un pas assuré bien qu’étant toujours sur le qui-vive. Ce fut à cet instant qu’il remarqua quelque d’étrange. Une lueur dans la nuit. Intrigué, il se dirigea vers le centre de la soi-disant ville.

*Allons bon ! Voilà qui est étonnant. Mais pas tant que ça en y réfléchissant. Ils ont besoin d’un coupable pour que la cité retrouve sa sérénité.*

L’air de rien, il se mêla à la foule, laquelle était bien trop captivée par les paroles du maire pour lui prêter une quelconque attention. Il avança donc, usant de temps à autre d’un peu de magie ténébreuse pour tromper les sens des citadins. Rapidement, il fut au premier rang.

*La fille de la dernière fois. Quelle idiote.*

Traînée par les cheveux, elle fut amenée en face du bucher. Elle semblait au bout du rouleau, les yeux en larmes et le visage tuméfiée. Pas émeut le moins du monde par cette vision, le maire la présenta à la foule et clama d’une voix forte.

Mes chers amis ! Le Démon est partit ! Ce pourquoi il était venu a été accompli !

Il attendit un bref instant, tenant son auditoire dans la paume de sa main. Lequel attendait, impatient de connaître le fin mot de l’histoire, et prêt à avaler n’importe quel mensonge pour pouvoir dormir cette nuit en paix. Et toutes les suivantes.

La Traînée est engrossée ! Elle porte son enfant démoniaque !

Alors que la foule était stupéfaite, se partageant entre dégoût et colère, Roëric failli éclater de rire. On l’avait accusé de bien des maux au cours de ses siècles d’existence, mais ça, c’était une première.
Alors même qu’il s’apprêtait à faire demi-tour, la gamine capta son regard.


*Voilà qu’elle me supplie à présent… Quelle plaie celle-là.*

Il n’avait guère le choix. Et ça le mettait en rogne. Dire qu’il avait cru un instant que cette nuit serait meilleure que la journée la précédant… Enfin, son maître ne lui aurait jamais pardonné de ne pas être intervenu.
Soupirant, il sauta en direction du maire, et atterrit avec la grâce et l’agilité féline caractérisant son espèce, juste devant. Impassible, il dégaina son arme et éventra le bergers de ce troupeau de mouton. L’épée noire s’enfonça dans l’aine, puis il la remonta jusqu’au cou. A peine avait-il achevé son geste qu’il décapitait le premier milicien en tenant son arme en main droite, tout en se servant de la gauche pour arracher à main nue la trachée du deuxième garde.


Rapidement. Trop rapidement au goût du vampire. Les villageois reprirent leur souffle, sortant de l’état de choc dans lequel le monstre les avait plongé. Des flèches commencèrent à pleuvoir et l’adolescente fut touchée à plusieurs reprises. Maugréant, le guerrier-mage rengaina son épée et mit ses deux mains en avant, paumes ouvertes.

Il fit un grand sourire à la foule, puis dit simplement, histoire qu'ils ne dormissent plus jamais tranquillement.


Je reviendrai.

Une Brume des Morts fut invoquée et envahit la grande place. Beaucoup plus rapide que les humains, Roëric se saisit d’Emma, la chargea sur son épaule, puis partit en courant, sortant du village comme si il avait le diable aux fesses…
Il n'avait aucune intention de remettre les pieds dan ce bled pourri.
Mais vraiment aucune.
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MessageSujet: Re: Alone in the Darkness Alone in the Darkness Icon_minitimeDim 14 Nov 2010 - 21:04

VII. DARKNESS

"Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle." Confucius

Les étoiles défilaient au rythme de la course effrénée du vampire. A travers les yeux fatigués de la jeune fille, le ciel était féérique : une nuit magnifique emplie d’un flopée d’étoiles filantes. Accrochée au dos de son sauveur, elle était protégée du vent et appréciait ainsi une température plutôt agréable. Certes le transport n’était guère de tout confort, trimballée au mieux comme un vulgaire sac de marchandise, mais elle avait survécu. C’était là le plus important. Et après avoir frôlée la mort d’aussi près, on aurait pu penser que le sommeil serait venu de lui-même. Plongeant la jeune voleuse dans une rêverie aussi réconfortante que réparatrice. Mais il n’en était rien. Bien au contraire, malgré sa fatigue extrême, Emma avait bien dû mal à s’endormir. Ce qui était très certainement dû au fait qu’ils allaient être tous deux poursuivit par la milice. Si ce n’était déjà fait.

Difficile de dormir lorsque l’on pensait vivre ses derniers instants… Ce fut pourtant le cas… Au bout d’un moment, et d’un sommeil si léger qu’elle se réveillait toutes les demi-heures, n’émergeant pas tout à fait, mais suffisamment pour comprendre qu’ils étaient toujours en mouvement.

Emma ne se réveilla réellement qu’aux premières lueurs de l’aube, dans une grange dont l’entretient suggérait qu’elle avait été abandonnée depuis maintenant un petit moment. L’odeur du foin souillé par toutes les bêtes possibles et inimaginables qui avaient élus domicile en ces lieux depuis le départ des propriétaires, agressa ses narines et l’obligea à se boucher le nez, tout en observant les alentours. L’endroit en lui-même n’avait aucun intérêt, mais elle cherchait… l’autre.


Tu t’y habitueras.

La voleuse sursauta, surprise par cette voix. Non seulement elle venait de derrière elle, mais en plus elle était suffisamment glaciale pour mettre mal à l’aise le plus coriace des miliciens.

Qui êtes-vous ?

Une bien piètre défense, mais c’était tout ce qu’elle avait trouvée. Étonnement, le vampire hocha la tête, comme si elle venait de marquer un point en posant une question essentielle.

Roëric Alokor.

Laconique jusqu’aux bouts des ongles. Néanmoins, la jeune fille était têtue et n’avait pas l’intention de laisser la conversation mourir ici.

Où sommes-nous ?

Va savoir ; en sécurité. Peut-être. Pour l’instant.

Pas rassurée pour un sou, elle se garda néanmoins de faire part de ses réserves. Après tout, la situation actuelle lui était due.

Qu’allons-nous faire ?

Je vais te mener à la capitale. J’ai un vieil ami là-bas. Tu y travailleras comme serveuse.


Alors même qu’elle allait demander si un caillou (voir une falaise…) lui était tombé sur la tête, le vampire fut près d’elle, à seulement un ou deux centimètres de son visage.

Tu as essayé de me voler. Je t’ai laissé la vie sauve et t’ai même offert un toit. Mais tu m’as vendu aux tiens, et ils t’ont trahi. Et là encore, pour une raison qui m’échappe, j’ai sauvé ton existence.
Je pourrai t’abandonner là, comme l’on se débarrasse d’un poids encombrant, mais je préfère de prendre avec moi.


Le non-mort lui saisit le menton et plongea ses yeux métalliques dans le regard bleuté de la jeune fille.

Tu n’es pas idiote. Si tu as survécu jusqu’ici uniquement par toi-même c’est que tu dois savoir comment les choses fonctionnent...

...Il y a un prix. Il y a toujours un prix.


Sa voix n’avait été qu’un murmure à peine audible. Lentement, Roëric hocha la tête.

En effet. Dorénavant, tu me serviras Emma, et ce jusqu’à que je décide qu’il en soit autrement.

Je vous servirai.


Aucuns doutes ni hésitations dans cette phrase aussi claire que possible, dite d’une voix pleine de force. Satisfait, le vampire lâcha l’humaine puis annonça la suite des opérations.

Nous allons attendre ici et nous reprendrons notre route la nuit tombée. Je te conduirai à Gloria et à mon contact. Ensuite je partirai, des affaires m’attendent. Mais je reviendrai et à ce moment-là…

Il patienta un temps, attendant que la voleuse finisse sa phrase.

Je serai serveuse à la capitale. En d’autres termes, vous voulez des informations.

Le guerrier-mage hocha de nouveau la tête, plutôt satisfait par sa nouvelle recrue. Un vampire dans la plus grande ville humaine ne pouvait se permettre d’attirer l’attention et donc de poser les questions qui fâchent. En revanche, une serveuse y aurait accès sans même le vouloir.


*
**

Le capitaine Aldem Holiste était un homme d’une quarantaine d’année. Plutôt grand, les cheveux et les yeux noirs, il ressemblait à un corbeau dépenaillé. C’était l’exemple même du vétéran endurci et chacune de ses cicatrices étaient pour lui une marque d’honneur qu’il portait avec fierté. Néanmoins le bonhomme se faisait vieux, et avant qu’il ne soit pour lui l’heure de la retraite, ses supérieurs l’avaient muté dans un secteur où son expérience serait du pain bénit.

C’était donc pour cette raison qu’Aldem patrouillait désormais dans les campagnes de l’ouest en compagnie d’une quinzaine de bleus, à peine capables de monter correctement à cheval.
Sa patrouille était passée hier par un village de grande taille, qui commençait à gagner en importance.

Les dirigeants de cette cité lui avait parlé de l’assassinat du maire par un vampire et sa maîtresse. Pour être honnête, Aldem aurait largement préféré passer la main sur cette affaire, mais ses gars ne l’auraient pas compris : c’étaient des nouvelles recrues, engagés pour combattre les ténèbres qu’incarnait la menace mort-vivant. Pour eux, ils étaient impensable de ne pas agir.

Ainsi, la patrouille impériale chevauchait au grand galop à la poursuite du sang-froid. Ils avaient passés la nuit à dos de cheval, sans même une pause. Car c’était là le plan du capitaine, qui l’avait expliqué plus tôt à ses hommes.


Il est impossible de battre un vampire la nuit. Nous allons donc en profiter pour le rattraper, puis nous l’affronteront de jour.

Simple et efficace. Cependant, l’environnement s’était dressé sur son chemin.

Une ferme abandonnée capitaine.

Je vois ça.


Le vampire avait-il continué ? Ou s’était-il caché ici ? Il n’avait pas le choix.

Cinq hommes dans la grande, trois pour les écuries, deux pour la réserve, cinq autres avec moi pour fouiller la bâtisse.

L’aube se levant, les soldats impériaux commencèrent les fouilles…

*
**

Bien que ses sens fussent radicalement affaiblis par l’apparition de l’astre solaire, Roëric Alokor remarqua tout de même l’arrivée de la patrouille impériale.

Nous avons de la visite.

Inquiète mais cherchant à dompter sa peur, la jeune fille ne dit rien, essayant de trouver du réconfort dans la présence glaciale du vampire.

Tout se passera bien.

Ses mots eurent un étrange effet apaisant sur la voleuse. Prononcés par quelqu’un d’autre, ça n’aurait été qu’une piètre tentative de réconfort lors d’une situation difficile. Mais venant du guerrier si calme qui lui servait de protecteur, c’était comme si il prononçait un fait. Aucun doute ne filtrait dans cette affirmation pure et simple. Elle dit néanmoins, avec une note de frayeur dans la voix :

Vous allez tous les tuer ?

Le monstre éclata de rire à cette déclaration.

Pourquoi ? Pour avoir tous les chasseurs de prime de la région sur le dos ?

Roëric secoua la tête, puis leva la main paume ouverte et ferma le poing, invoquant un sort d’Assombrissement. La pièce se fit plus sombre, envahie par les ténèbres. Ceci fait, il prit Emma dans ses bras puis grimpa tout en haut, se cachant dans les poutres soutenant le plafond de la grange.

*
**

Midi. Et ils n’avaient toujours rien trouvé. Le capitaine Aldem Holiste se maudit pour sa mauvaise fortune puis sonna le rappel de la troupe. Les soldats impériaux se remirent en selle et partirent.

*
**

Quelques jours plus tard, le vampire Roëric Alokor courrait toujours les campagnes de l’Empire. Il avait déposé son colis à Gloria et retournait maintenant à ses occupations…
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